Agriculture et innovation : des partenaires naturels - N 159 - European Landowners
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CountrySide 156 N° 159 European Landowners’ Organization SEPTEMBRE OCTOBRE 2015 - BIMENSUEL - FR Agriculture et innovation : des partenaires naturels
CountrySide 159 Editorial Thierry de l’ESCAILLE, Secrétaire général Le rapport de l’examen à mi-parcours de la « Stratégie de la Biodiversité de l’UE » affirme que le progrès de Tables des matières l’Europe, vers ses objectifs de biodiversité de 2020, n’est pas assez rapide. Aujourd’hui 70% de nos espèces sont toujours menacées de perte d’habitat et les 28 pays membres de l’UE vivent toujours bien au-delà de 3 Agriculture et innovation : des partenaires leur bio-capacité. Dans nos secteurs les informations naturels fournies ne sont malheureusement pas meilleures. Malgré certaines améliorations, seuls 11% des habitats 6 Une agriculture productive et agricoles sont dans un état de conservation favorable. l’environnement peuvent coexister Cependant, le rapport ne peut pas identifier une nette amélioration de nos habitats forestiers ou des espèces 8 L’Assemblée Générale d’ELO au Luxembourg que contiennent ces derniers. Le rapport conclut qu’il n’y a pas que notre biodiver- 10 Evaluation du règlement de l’UE sur la na- sité et nos espèces qui en souffrent, mais aussi notre ture : pour une meilleure exécution? économie rurale et notre prospérité commune. Si les estimations d’une perte de 50 millions d’euros, en Pour célébrer le 1 000 000ème ha de la gestion raison de couts d’opportunités manqués, et 1 emploi de conservation privée sur 6 lié à la biodiversité est juste, c’est qu’il est grand temps d’agir. 11 Partenariat collaboratif sur la gestion durable ELO défend depuis longtemps la nécessité d’une de la vie sauvage (CPW) le CIC contribue au intégration plus approfondie de la gestion durable succès du premier forum CPW de terres privées à la solution de ces problèmes. Nos membres savent que la gestion prudente et à long- terme des terres privées peut déboucher sur de résultats Le Dr Michl EBNER élu concrets. Nous l’avons démontré avec notre projet LIFE nouveau Président de la FACE 3Water, ou avec le projet FP7 HERCULES et par le biais de maintes conférences et évènements. 12 Le projet hollandais “Bee Deals” du Centre de l’agriculture et de l’environnement remporte Néanmoins, le programme pouvant le plus contribuer aux défis posés par le rapport est notre label Wildlife le Prix européen Abeille « European Bee Estates (fr : Domaines de Vie Sauvages). Un label dont Award 2015 » nous fêtons le 10ième anniversaire et dont les résultats 2 14 Intensification durable de l’agriculture et sont exceptionnels : 191 propriétés rassemblant un total de 1.000.000 d’hectares de terres privées pour garantir le recyclage et la réutilisation d’éléments la conservation. ELO et Wildlife Estates ont un modèle nutritifs unique pour la conservation de la biodiversité. En prenant en considération tous les défis auxquels nous 15 Assemblée générale des YFCS sommes confrontés de nos jours, de quelles façons ces domaines pourraient être autre chose pour l’avenir 16 Agenda même de la biodiversité européenne? © Cesky cmelak
CountrySide 159 Agriculture et innovation : des partenaires naturels En tenant compte du calendrier de l’évolution de la société humaine le fait que l’Europe n’alloue que 10% de ses revenus pour l’alimentation est un fait relativement récent. En effet, les Européens bénéficient des produits de la terre et de la mer toute l’année durant : des fraises en pleine hiver ou encore du chou et du chou-fleur en plein été. En fait, nous disposons de tellement de nourriture que l’idée d’en manquer nous échappe au point d’en gaspiller au lieu de la réutiliser efficacement- cela vaut pour plus de 100 millions de tonnes rien que pour l’année 2014. Robert de GRAEFF, ELO C ependant cette abondance doit ve- logie ou l’exploitation biodynamique) ; ce tions de protection de l’environnement ; ou nir de quelque part. Elle est due aux partenariat a engendré le tant attendu de comment relancer le débat au sujet des fermes, pâturages et forêts qui re- l’accroissement de denrées alimentaires OGM, bloqué sur des positions tranchées couvrent une vaste partie du territoire de et une meilleure protection de l’environ- depuis bien trop longtemps maintenant. l’Europe en dehors des villes. Qu’il s’agisse nement. Bien que nous puissions jouir de grands du blé du Nord de la France, du jambon progrès, les gestionnaires de terres eu- d’Italie, des pommes de terre des Pays- L’innovation pour les entrepreneurs ru- ropéens savent qu’il y a encore beaucoup Bas ou des oranges d’Espagne, tous ces raux en Europe d’efforts à fournir en la matière. Des ef- aliments approvisionnent nos étagères au forts qui se tournent vers une productivité quotidien et sont produits par des agricul- Avec des coûts fixes et fonciers plus éle- élevée avec un profit à long-terme, mais teurs soumis à de strictes normes de sécu- vés que partout ailleurs dans le monde, les combinés à un développement durable. rité et en abondance surprenante. agriculteurs européens se doivent d’excel- ler dans l’agriculture organique et conven- Heureusement, secteur privé et public Tout ceci est le résultat d’une longue série tionnelle. Afin de ne pas uniquement ga- ont reconnu la nécessité d’innover. Qu’il d’inventions. Une série qui a commencé le gner leur vie, mais également pour étendre s’agisse : du Partenariat de l’Innovation de jour où les civilisations sont devenues sé- leurs activités sur le marché international, l’UE, du FP7, des programmes du secteur dentaires et ont ensemencé les premières les gestionnaires de terres dépendent for- organique de l’Horizon 2020 (Opportuni- terres. Depuis l’agriculture connait une tement de l’innovation. tés pour l’Innovation), ou du European Risk courbe ascendante en matière d’inven- Forum’s Innovation Principle, toutes ces tion. Au fil des années, notre savoir dans L’innovation est nécessaire afin de ré- initiatives attestent du réel progrès réalisé le domaine agricole et de l’environnement pondre à deux des principaux défis qui me- dans le domaine agricole et ont pour but a évolué en connaissance de cause, tout nacent non seulement les gestionnaires de garantir la pérennité de nos produits comme l’innovation (citons l’exemple du de terres, mais également l’ensemble alimentaires. développement de la charrue réversible de la chaîne alimentaire. Le premier défi qui permit de labourer la terre bien plus ef- ficacement). Jadis, un moine allemand, fit consiste à réduire de façon substantielle le gaspillage et à améliorer considérablement Comment favoriser l’innovation ? 3 une expérience avec des petits pois, et ceci le recyclage de déchets. Ceci concerne non Comme toutes les autres industries, l’in- le conduisit à développer une théorie re- seulement de réduire les 100 millions de novation agricole est définie par les fac- posant sur l’amélioration de la croissance tonnes de nourriture gaspillées chaque an- teurs de nécessité et de créativité. Ces des plantes. Théorie que nous utilisons née, mais également de réduire les apports facteurs ont engendré plus d’innovation toujours aujourd’hui. Dans la continuité de nécessaires à la production d’aliments et et ont créé un ensemble de pratiques au- cette innovation nous notons l’apparition de fibres. Dans une ère où les coûts s’ac- jourd’hui devenu la norme. du tracteur. Il a permis de réduire notre croissent et la disponibilité diminue, la dépendance aux bœufs et aux chevaux, lutte contre le gaspillage ne peut se faire L’agriculture en Europe connaît des chan- et les engrais modernes donnent quant à que par le biais de produits et de pratiques gements ces dernières décennies. Alors eux la possibilité aux agriculteurs de large- innovantes qui placent les apports néces- que la majorité des agriculteurs européens ment accroitre la récolte du même nombre saires à la production là où ils sont requis. poursuit un modèle connu de producti- d’hectares. vité, améliore et met à jour ses propres Le second défi repose sur la réduction de outils, de nouvelles formes d’agriculture Tout cela fait de l’agriculture et de l’in- l’impact du secteur agricole sur l’environ- apparaissent constamment. Les pratiques novation des partenaires évidents. Qu’il nement. Au-delà de la prévention d’effets pour le verdissement, l’agriculture bio, soit un développement interne, grâce à non-désirés, ce défi consiste également l’agriculture de précision, l’agro-écologie, des générations d’agriculteurs qui amé- à ménager nos ressources de la meilleure des chaines alimentaires raccourcies, des liorent leurs propres pratiques et outils ; façon possible. Plus spécifiquement, il business modèles mix incorporant des ou externe, grâce au financement public est crucial d’accroître l’application des activités touristiques dans la ferme ; tous de la recherche et du développement, de « connaissances par hectare » afin de sa- ont donné une impulsion nouvelle à l’agri- compagnies spécialisées, d’autres inter- voir comment obtenir de meilleurs résul- culture d’antan. venants comme les machines et la chimie, tats de l’agriculture biologique; de mettre ou au travers de nouvelles notions concep- en place des stratégies visant à combiner Une partie fondamentale de l’innovation tuelles d’agriculture (comme l’agro-éco- l’agriculture conventionnelle avec des ac- est le risque. Sans le risque il est impos-
CountrySide 159 2015 - 2016 For good agriculture and environmental conditions APPLY NOW! DEADLINE: 31st DECEMBER PRIZE: € 5,000 Check out for details www.elo.org sible d’innover. Le risque est la chance essais ou des analyses de probabilité. Cela vers : la durabilité, la protection de l’envi- que nous devons continuer de prendre, un représente un réel atout, mais n’oublions ronnement, l’amélioration de la situation partenaire indéniable de l’exploration. Au- pas qu’il y a toujours bon nombre de fac- économique rurale et de l’intérêt publique. jourd’hui plus que jamais nous sommes en teurs naturels que nous ne pourrons peut- Chaque technique innovante peut être uti- 4 mesure de contrôler le risque grâce à des être jamais être enclins à mesurer. lisée pour faire du bien ou du mal. Ce dont nous avons besoin est un modèle soute- Cependant, ce que nous ne pouvons faire et nant l’innovation. Néanmoins, ce modèle accepter, est que l’agriculture puisse pros- se doit d’analyser continuellement l’accep- pérer sans aucune prise de risque, or c’est tabilité du risque associé à l’innovation. dans le risque qu’on tire le progrès- non Lorsque des positions difficiles sont prises seulement en termes de produits, mais à l’égard de certaines technologies, l’inno- aussi pour les business modèls qui vont vation en est elle-même étouffée. Même façonner et améliorer les zones rurales du avec les meilleures intentions la peur n’est 21ième siècle. Ceci signifie que l’on a besoin pas le meilleur conseiller. En conclusion, il d’une règlementation claire et concise qui faudrait avoir un débat pertinent posant protège l’innovation, mais aussi d’une rè- la question si et comment, par qui, sous glementation qui en évalue le pouvoir et le quelles conditions et dans quel but il faut besoin. En effet, un engagement des insti- innover. tutions européennes afin d’évaluer l’effet des propositions de lois sur l’innovation aiderait à stimuler la confiance des inves- tisseurs. La question principale ne devrait pas être si oui ou non l’innovation agricole est béné- fique. La question principale devrait plutôt À noter : cet article est un résumé de la demander à voir dans quelle mesure le dé- nouvelle brochure sur « l’Agriculture et veloppement et l’utilisation de nouvelles l’innovation ». La brochure est accessible techniques constituent une démarche en anglais sur le site d’ELO www.elo.org
CountrySide 159 La Casinazza Une agriculture productive et l’environnement peuvent coexister Le premier Forum For the Future of Agriculture (FFA) régional de l’année 2015 s’est déroulé sous les auspices de l’EXPO Milan, en ras- semblant les acteurs importants du secteur agricole autour du sujet « L’avenir et l’innovation dans l’agriculture ». Y ont participé des orateurs de haut-niveau ; représentant le niveau national et européen. Le Forum s’est clôturé par la signature de la Charte de Milan. 6 Ana CANOMANUEL, ELO L e 11 septembre dernier le FFA régional Le premier panel s’est focalisé sur le rôle permettront de créer du profit mais égale- s’est tenu à l’EXPO Milan 2015 axé sur des institutions pour l’avenir de l’agricul- ment de protéger l’environnement. le thème, « Nourrir la planète ; Ener- ture. Andrea OLIVERO, Vice-ministre de gie pour la vie », le lieu idéal pour discu- l’agriculture a mis l’accent sur le défi de Le deuxième panel intitulé « L’environne- ter de l’agriculture et de l’environnement. nourrir la planète tout en sauvegardant ment comme une opportunité pour l’agri- Cet événement était organisé par ELO et ses ressources naturelles et a souligné culture » s’est concentré sur les mode- Syngenta, sous les auspices de l’EXPO « J’espère que le dialogue et le débat d’au- lés existants de l’agriculture durable, tels 2015, du Ministère italien pour l’Agricultu- jourd’hui vont mener à une profonde ré- qu’un usage efficace des ressources hy- re, l’Alimentation et la Sylviculture et du flexion sur la façon dont nous construisons driques, ou les nouvelles technologies et Ministère de la Région Lombardie. l’avenir de l’agriculture et de notre planète outils pour augmenter la biodiversité. Ma- en général. Je crois profondément que le rio VIGO, propriétaire d’une exploitation Michael Prinz zu SALM-SALM, Vice-pré- devoir des institutions est de promouvoir produisant du maïs - Fratelli Vigo – a ex- sident de ELO a souhaité la bienvenue aux les actions communes à cet égard, d’en- pliqué que 30 ha de sa ferme sont dédiés participants et a souligné que le FFA ne courager et de faciliter les comportements aux obstacles naturels afin de protéger le sert pas seulement « à s’apercevoir des justes, de soutenir les investissements et sol et la biodiversité, tout en soulevant la défis, mais également à fournir des solu- de propager les bonnes pratiques ». question « que décider sur la protection tions ». Luigi RADAELLI, PDG de Syngen- de l’environnement ?». Martin SCHEELE, ta Italie a insisté sur les grandes opportu- Germana PANZIRONI du Ministère du Dé- Chef d’unité; DG Agriculture et développe- nités d’organiser un FFA à l’EXPO, et cela veloppement économique a mentionné ment rural, Commission européenne, a re- non seulement en termes de nombre des l’importance de la coopération entre les pris cette question : « nous avons besoin visiteurs mais en termes de contenu. ministères et le secteur agricole afin de d’établir des mécanismes politiques afin réussir à promouvoir des innovations qui de payer les agriculteurs pour leur services,
CountrySide 159 pour fournir des acteurs adéquats pour les partenariats pour les biens publics ainsi que pour assurer les actions à tout niveau pour fournir les résultats dont nous avons besoin ». Il a attiré l’attention sur les mé- canismes déjà mis en place ; comme les paiements agroenvironnementaux des pro- grammes de développement rural ou le par- tenariat d’innovation européen (ang : EIP). Le dernier panel était dédié au secteur ali- mentaire italien, contradictoire, comme l’a souligné l’eurodéputé Paolo de CAS- TRO, ancien Président du Comité à l’agri- culture du PE, dans son discours trans- sous une forme de défi pour l’avenir « il y a nants en termes de biodiversité en Italie mis par vidéo-conférence : « l’agriculture un énorme écart de connaissances entre le - La Cassinazza (Agroittica Acqua&Sole), italienne et le système alimentaire four- champ et le laboratoire, il y a encore beau- avec plus de 1400 ha dans la région de Pa- nissent le plus précieux de la chaîne ali- coup de travail devant nous ». vie. Cet événement FFA était également mentaire, se caractérisant par un nombre co-organisé par Deutz-Fahr, sous les aus- très élevé de produits locaux bien distincts Le Forum EXPO Milan s’est conclu par la pices de la Region Lombardie. et caractéristiques, comme dans aucun signature par ELO et Syngenta Italie, ainsi autre pays », mais qui en même temps que par d’autres institutions et personnes Francesco NATTA, propriétaire et gestion- est trop fragmenté pour être compétitif présentes de la Charte de Milan - docu- naire de La Cassinazza, a ouvert cette jour- « il n’est pas suffisant de garder des stan- ment d’engagement représentant l’héri- née composée de débat avec des orateurs dards élevés, mais également de faire valoir tage de l’EXPO 2015. La Charte affirme le de hauts niveaux, du partage des pra- la production et de transformer l’excellence droit à la nourriture comme un droit hu- tiques innovantes de la gestion des exploi- dans plus de profit pour les agriculteurs ». main fondamental en soutenant une du- tations telles l’Opération pollinisateur, ou Luca SANI, Président de la Commission rabilité environnementale et veut accroître l’agriculture de précision. La visite sur le de l’Agriculture de la Chambre italienne, a la connaissance du défi de nourrir la popu- terrain a permis d’admirer les résultats des soutenu ce paradoxe : « Les produits ita- lation mondiale en augmentation. efforts fournis afin de faire coexister l’agri- liens sont à la base d’immense chiffres culture et l’environnement, ainsi que le d’export ; pendant que les agriculteurs ita- Le jour précédant le forum à l’EXPO, les centre de récupération de nutriments, un liens sont en difficulté ». Les conclusions participants ont eu l’occasion de se rendre exemple particulièrement réussi de l’éco- étaient présentées par Luigi RADAELLI sur un des domaines les plus impression- nomie circulaire. 7 EXPO 2015
CountrySide 159 L’Assemblée Générale d’ELO au Luxembourg C’est en juin dernier que l’Assemblée Générale d’ELO s’est tenue pour sa première réunion biennale au Grand-Duché de Luxembourg. Cette réunion a pour habitude de se tenir dans le pays qui s’apprête à prendre la Présidence du Conseil européen. Robert de GRAEFF, ELO L ors de cet évènement ce sont les zones obligent les agriculteurs à prendre de la et l’infrastructure. D’autant plus que la rurales de ce même pays qui ont été main d’œuvre étrangère moins chère. Présidence tombera en même temps que le mises sur le devant de la scène. Hubert sommet COP21 (Paris) sur les débats clima- de SCHORLEMER n’a pas manqué de si- Concernant le secteur forestier, Mr REI- tologiques. Le Secrétaire d’Etat a affirmé gnaler le niveau élevé de consolidations de NARDT de ProSilva a présenté son entre- que les propriétaires terriens seraient les fermes au Luxembourg. Des fermes dont prise qui a adopté une politique de gestion principaux touchés étant donné qu’ils «se les tailles varieraient désormais de 300 à « proche de la nature ». L’entreprise consi- basent sur une période de 100 à 150 ans ». 500 hectares, et dont 1000 d’entre elles dère la forêt comme une entité auto- orga- Monsieur GIRA affirme que pour atteindre seulement seraient encore des fermes lai- nisée qui produit de la même façon qu’une l’objectif d’un environnement faible en tières. De nombreux agriculteurs ont ven- culture. émission de carbone, il faut garantir un ap- du leurs terres au profit de la construction port en énergie provenant d’éoliennes, de et du développement de la ville de Luxem- « Le changement climatique concerne tout panneaux solaires et du biogaz. Ceci per- bourg qui s’agrandit de plus en plus. A un chacun et sera dès lors la préoccupa- mettrait aux gestionnaires de terres de di- cela s’ajoute un second problème, celui du tion principale de la Présidence luxembour- versifier leurs revenus ainsi que de faire de manque de travailleurs agricoles locaux. geoise », a souligné Camille GIRA, Secré- la campagne de demain une zone indépen- Par conséquent, les coûts salariaux élevés taire d’Etat pour le Développement durable dante en termes d’énergie. Thierry de l’ESCAILLE, Secrétaire Général d’ELO, a tenu un discours sur la situation politique en Europe. Il en a profité pour ré- péter les mots de Monsieur FLIES disant que la Commission Européenne sous la pré- sidence de Mr JUNCKER allait à l’avenir se concentrer sur une meilleure réglementa- tion à la place de plus de législation. En se référant à la PAC il a constaté que la majo- rité des agriculteurs ne seraient pas concer- nés par la règle de conformité des 5% pour les surfaces d’intérêt écologique, étant donné que ce pourcentage avait déjà été AGRILAND atteint dans la plupart des cas. Cependant, il a averti que la proposition de la Commis- sion Européenne sur la nationalisation de l’import de nourriture génétiquement mo- 8 difiée pourrait avoir des conséquences dé- sastreuses sur le marché intérieur et pour- rait engendrer une concurrence déloyale entre les éleveurs de différents pays. Le lendemain de l’Assemblée Générale, les membres d’ELO ont eu la chance de rencontrer le Ministre luxembourgeois de l’Agriculture, Fernand ETGEN, qui leur a fait part de la situation agricole au Luxembourg ainsi que de ses intentions pendant la Pré- sidence. Parmi ses objectifs il a cité la sim- plification de la PAC, les questions liées aux résidus de substances non-désirées, ainsi Vous êtes propriétaire de terres agricoles et vous cherchez une formule efficace et rentable que le programme d’alimentation scolaire. pour la gestion de votre bien: l’équipe d’Agriland se met à votre disposition. Comme à l’accoutumée, cette assemblée a L’objectif d’Agriland est d’assurer une optimalisation financière en toute transparence et de renforcer le lien que vous avez avec votre terre. Nous vous permis à ses membres non seulement de se informons sur les évolutions en matière d’agriculture, rencontrons les institutions tenir informé des dernières mises à jour des publiques, encourageons l’emploi local et soutenons le verdissement par une mesures politiques européennes mais éga- gestion respectueuse de l’environnement. lement de discuter ensemble et de partager Plus d’infos sur www.agriland.be ses expériences, comme cela était le cas au cours du débat animé sur la révision des di- rectives dites Natura 2000, ou encore lors SA Agriland // Avenue Pasteur 23 - 1300 Wavre // tel. +32 10/232 906 // fax +32 10/232 909 // e-mail: agriland@skynet.be du dîner de gala qui a eu lieu sur le site de production de l’entreprise Villeroy & Boch.
CountrySide 159 Evaluation du règlement de l’UE sur la nature : pour une meilleure exécution? La Commission européenne est actuellement engagée dans le ReFIT : l’exercice visant à évaluer la législation européenne, y compris les directives relatives aux oiseaux et aux habitats naturels. Ceci afin de déterminer si le cadre réglementaire pour la politique en matière d’environnement (y compris le programme Natura 2000) est « adapté à l’usage prévu ». péenne au printemps dernier. De plus, toute les instruments financiers principaux de réforme doit être faite en étroite consulta- l’UE afin de créer les résultats tant attendu. tion avec ceux qui gèrent la terre en Europe. Au lieu d’introduire de nouvelles législa- tions, une utilisation maximale devrait être Pour plus d’informations sur cette session Le 20 octobre dernier l’Intergroupe « Bio- d’intergroupe veuillez contacter sa coor- faite de la flexibilité fournie par les direc- diversité, chasse et activités rurales » du dinatrice : Delphine DUPEUX à delphine. tives existantes et par une meilleure ligne Parlement européen s’est réuni avec les dupeux@elo.org ou vous rendre sur le site directrice dans leurs applications. A la fin, gestionnaires terriens, les décideurs po- www.elo.org/intergroup nous avons besoin de meilleurs liens avec litiques et les représentants de la société civile afin de discuter sur l’évaluation en cours et la mise à exécution des directives relatives aux oiseaux et aux habitats na- turels. Parmi les questions discutées figu- Pour célébrer le 1 000 000ème ha de raient celle des objectifs atteints ou non, et leur compatibilité avec la gestion mo- la gestion de conservation privée derne des zones rurales. Il y a dix ans, un groupe d’acteurs clés dans le domaine de la gestion de la vie sauvage Selon le Président de l’Intergroupe, l’eu- a décidé que notre capital naturel présentait tout autant d’intérêt pour les particuliers rodéputé Karl-Heinz FLORENZ, « La pré- que pour la société. servation de la biodiversité nous concerne et nous affecte tous (…) Personnellement L’équipe WE je crois que la mise en application de la législation de l’UE sur la nature au niveau Très tôt, ce groupe de propriétaires terriens s’est aperçu national et régional devrait être améliorée, que les domaines privés avaient un énorme impact dans devenir plus pragmatique et plus flexible. le maintien d’un écosystème sain et d’une biodiversité Nous devons impliquer encore plus les par- abondante; fondements même des entreprises rurales ties prenantes. C’est seulement de façon prospères. Ils ont fait le constat que même en agissant de que serons aptes à accroitre l’acceptation leur mieux, seuls, sur leur domaines ils n’arrivaient pas à au niveau régional et arrêter la perte de la un résultat suffisant. Pour être perçus et reconnus, à juste 10 biodiversité ». titre, comme les gardiens vigilants de la nature, la visibilité de leur travail acharné et de leurs résultats devaient être largement accrue. Annie SCHREIJER-PIERIK, eurodéputée et Secrétaire générale d’Intergroupe a ajou- Le résultat final de cette entreprise est le label Wildlife Estates, qui identifie les té « L’évaluation du règlement de l’UE sur domaines contribuant à la conservation de la nature et de la biodiversité. Ce faisant il la nature est de la plus haute importance démontre que la protection de la nature par les acteurs privés, tout en respectant et pour l’UE en général et pour les citoyens en promouvant l’héritage culturel de l’Europe, constitue une alternative moins chère des Pays-Bas comme Etat membre en et plus simple à la protection publique. Aujourd’hui le réseau Wildlife Estates compte particulier. L’application actuelle dans les plus de 191 domaines couvrant plus d’un million d’hectares. Tout au long de ces dix politiques comme la cynégétique, l’agricul- ans d’activités les hectares labélisés sont passés de 23.000 à plus d’un million ha (en ture et la gestion hydrique contredisent les tenant compte des domaines actuellement évalués), et la tendance est à la hausse. objectifs de l’UE dans d’autres domaines Afin de célébrer cette réussite hors pair et d’établir de nouveaux objectifs les politiques. Il peut même arriver que les délégations nationales de WE se sont rassemblées les 14-16 septembre à Trujillo, objectifs de conservation des politiques Espagne. La session plénière comportaient un débat sur « Quels avantages apportent environnementales de l’UE se contredisent le label WE aux gestionnaires terriens et à la société entière ». L’objectif était de elles-mêmes! C’est pourquoi il est temps débattre le rôle et les avantages du label WE non seulement du point de vue de la de rendre possible son application plus protection de la nature, mais également du point de vue économique et social. La flexible au niveau des Etats membres et question de la conservation des terres privées et de son intégration dans les politiques des autorités locales ». environnementales au niveau européen, national et régional ont également fait l›objet de discussions intéressantes. Finalement, Konstantin KOSTOPOULOS, conseiller ELO a déclaré « nous croyons que l’ajustement nécessaire des Directives Nature doit prendre en compte les résultats Si vous souhaitez faire participer votre domaine ou pour obtenir plus d’informations du ReFIT ainsi que le rapport sur l’état de veuillez-vous rendre sur le site www.wildlife-estates.eu et souscrire à la WE Newsletter. la nature publié par le Commission euro-
CountrySide 159 Partenariat collaboratif sur la gestion durable de la vie sauvage (CPW) le CIC contribue au succès du premier forum CPW Pour la première fois, le 9 septembre dernier, le CPW a organisé une journée entière dédiée aux questions de la gestion de la vie sauvage dans le cadre du Congrès mondial sylvicole (WFC) à Durban, Afrique du Sud. L’ouverture de la plateforme de haut niveau ainsi que de ses quatre panels, ont couvert un large éventail de sujets, le plus signifiant étant l’implication des communautés locales dans la gestion de la vie sauvage, des conflits entre humains et faune, de la criminalité liée aux espèces sauvages et de la viande de brousse. L’équipe CIC Jan HEINO, Vice-président du CPW et Président du département • Combattre le trafic illégal de la vie sauvage implique : un effort juridique et politique du CIC, a présenté les principales réalisa- coordonné à tous les niveaux, l’implication des communautés tions de ce forum: locales; une coopération inter institutionnelle et une collabo- ration inter-frontalière plus importantes ainsi que le déploie- • La gestion de la vie sauvage joue un rôle décisif dans le cadre ment d’approches innovantes pour la surveillance des popula- des objectifs de développement durable : fournissant les tions de la vie sauvage, son utilisation durable et avantages essentiels pour la sécurité alimentaire, les moyens d’existence, l’héritage naturel, la biodiversité et la conserva- son commerce. tion des écosystèmes. A l’issue de ce Forum le CIC a organisé une visite interactive sur le terrain à Tala- une réserve de chasse privée-communale. Le • L’approche multidisciplinaire et une forte participation de la débat qui s’y est déroulé a démontré une fois de plus l’impor- communauté sont nécessaires afin de créer des programmes tance vitale d’une utilisation durable pour l’avenir de la vie sau- durables de gestion de la vie sauvage. Le cadre juridique et vage en Afrique. les protocoles sanitaires vont être renforcés, la conformité aux lois, la collaboration cross-sectorielle, l’approche innovante des marchés et les meilleures pratiques vont être promus. • Le rôle participatif de la communauté locale dans la gestion de Le Dr Michl EBNER élu la vie sauvage (y compris le monitoring et le combat contre le braconnage et les crimes contre la faune) est vital et doit être nouveau Président de la FACE renforcé. • La récolte durable de la viande de brousse et d’autres produits ELO félicite chaleureusement sylvicoles non-ligneux fait partie intégrante de la conserva- son ami de longue date, le Dr tion. Elle améliore les moyens d’existence, la sécurité alimen- Michl EBNER, pour son élec- taire et la nutrition. tion au poste de Président de la FACE. Nous espérons que 11 notre amitié développée tout au long des années qu’il a pas- sé au sein du Parlement euro- péen perdurera. Son élection a eu lieu en sep- tembre dernier au cours de l’Assemblée générale de la Fé- dération des associations de chasse et de conservation de la faune sauvage de l’UE (FACE). Dr EBNER appartient à la mi- norité autrichienne vivant au Nord de l’Italie. Actuellement il occupe le poste de Président de la Chambre régionale de commerce, de l’industrie, des métiers et de l’agriculture dans le Sud du Tyrol. Elu trois fois comme membre du PE (1994 – 2009), il a également été élu en tant que Président de l’Inter- groupe Chasse durable, biodiversité et activités rurales. Son rôle dans la restauration du patrimoine historique est égale- ment bien connu. Chasseur actif, c’est également un homme passionné par la gestion foncière et propriétaire terrien lui- même. (red.), source: www.face.eu www.cicbrussels2016.eu
CountrySide 158 © CLM Le projet hollandais “Bee Deals” du Centre de l’agriculture et de l’environnement remporte le Prix eu- ropéen Abeille « European Bee Award 2015 » Le deuxième prix est dédié au projet « pour le bourdon tchèque » géré par l’Agricultural Research Ltd Le projet « Bee Deals » du Centre de l’agriculture et de l’environnement aux Pays-Bas (CLM) s’est démarqué des 23 autres postulants au concours. Ce démarquage permet au projet de remporter l’édition 2015 du « European Bee Award ». Le secret de ce succès est 12 l’approche particulièrement innovante du projet. En effet, ce dernier implique des acteurs (tels que les agriculteurs, municipalités, dé- taillants) favorisant des pratiques quotidiennes à l’encontre du bien-être des abeilles. Nous avons eu l’occasion de rencontrer Jenneke van VLIET afin d’en apprendre plus sur les objectifs et le déploiement du projet (entretien ci-dessous). Beatriz ARRIBAS, CEMA, Ana CANOMANUEL, ELO Le « Bee Deals » de CLM est un projet sou- l’importance de ces insectes sur la pollinisa- de sensibiliser et de former. Pour ce faire, le cieux d’élaborer toutes sortes d’actions tion, et donc sur la production de produits projet prend une approche novatrice dans visant à protéger les insectes polinisa- alimentaires. D’autre part, nous essayons laquelle les acteurs clés de la chaîne alimen- teurs. Comment en êtes-vous arrivés à pa- d’impliquer les voisins « importants » des taire s’engagent à utiliser des techniques reille idée ? fermiers : les provinces, les municipalités respectueuses des abeilles. Ces techniques se Aujourd’hui nous faisons face à un débat et les Conseils de l’eau dans ce projet en les présentent sous différentes formes, que ce scientifique et public mouvementé. Ce dé- convaincant qu’elles peuvent également soit de : semer les fleurs, utiliser des engrais bat concerne surtout la « raison primor- participer à la protection des abeilles en écologiques, fabriquer des couloirs pour les diale » du déclin des populations d’abeilles aménageant leurs terrains en tant que tels. abeilles par exemple en fleurissant les ver- communes et des populations d’abeilles gers, utiliser des méthodes respectueuses sauvages, et tente d’identifier les menaces « Bee Deals » adresse trois principales pour les abeilles pour protéger certaines principales qui pèsent sur ces insectes bé- menaces sur les abeilles : un manque de plantes, ou encore d’utiliser les pesticides de néfiques. Par le biais du « Bee Deals » nous nourriture, trop peu d’abris et l’utilisation la meilleure manière. Dès lors, en faisant en voulions montrer qu’il y avait plusieurs so- d’insecticides nocifs. Quels sont les objec- sorte que plusieurs acteurs clés de la chaîne lutions pour qu’ensemble nous puissions tifs principaux du projet et quels sont les alimentaire signent le projet Bee Deal, nous aider les abeilles. D’une part, nous pro- moyens mis en œuvre ? augmentons considérablement les retom- mouvons, au sein de la chaîne alimentaire, L’objectif de « Bee Deals » est avant tout bées positives sur le biotope des abeilles.
CountrySide 159 Comment avez-vous appris l’existence du prix « European Bee Award » ? Par internet. Est-ce la première fois que vous avez par- ticipé à une initiative pan-européenne afin de promouvoir votre projet ? Oui. © Cesky cmelak Savez-vous déjà à quelle fin vous aller uti- liser la somme d’argent gagnée ? Actuellement nous en débâtons! Parmi les actions que « Bee Deals » favo- intérêt quant à l’adoption de notre projet. rise, vous mentionnez celle de réduire la pulvérisation d’insecticides. Quel est le Le projet est en cours d’exécution depuis rôle joué par la machinerie agricole dans le Le deuxième prix a été attribué au 2013 et le sera encore jusqu’en 2016. De ce projet « Bee Deals » ? projet « pour le bourdon tchèque » fait, nous sommes déjà à mi-chemin du C’est sans nul doute que nous plaidons pour géré par l’Agricultural Research Ltd., développement du projet. Pourriez-vous un matériel de pulvérisation plus efficace qui vise au repeuplement du bour- nous expliquer quelques-uns des princi- chez les agriculteurs et leurs sous-traitants. don local en République Tchèque. Les paux bénéfices que vous avez pu consta- On différenciera le pulvérisateur à ailes bourdons nichés sont identiques à ter jusqu’à maintenant ? Quelles sont vos de celui à compresseur, et de celui dont la la population sauvage native (bom- attentes à l’avenir ? bus terrestris) et ils sont vendus aux rampe de pulvérisation est abaissée. Au-de- La première année était dédiée à la « se- là de cela nous voulons sensibiliser sur la agriculteurs et aux personnes inté- mence», la deuxième année à la « récolte » : ressées afin d’encourager la pollini- façon dont la vitesse, la pression et la buse cet été nous avons observé plusieurs de pulvérisation impacte la protection des sation tout en soutenant la biodiver- abeilles rendre visite aux bandes fleuris. Au sité locale. cultures, la qualité de l’eau et donc la santé printemps prochain nous allons former les des abeilles. D’un côté ce projet se bat contre fermiers et les volontaires pour reconnaître les espèces d’abeilles sauvages, pour qu’ils les super hybrides des pollinisa- “Bee Deals” implique des partenaires pu- teurs utilisés pour la pollinisation puissent eux-mêmes surveiller les résultats blics et privés. Quels sont les avantages à commerciale des cultures au dé- travailler avec ces deux secteurs ? de leurs efforts. Nous nous ne planifions but du XX siècle. De l’autre il accroît Les partenaires publics tendent à se diriger pas un suivi quantitatif à plein temps de la la conscience sur l’importance des vers la protection de la biodiversité (souvent population d’abeille car c’est très coûteux. pollinisateurs pour les paysages et parce que c’est ce qu’attendent d’eux leurs Mais les pratiques que nous promouvons les communautés locaux. Le labo- électeurs), mais ne disposent pas toujours ont déjà prouvé leurs efficacités. ratoire et l’exploitation où le nid est des moyens financiers ou du pouvoir légis- élevé sont ouvert au public, et il y a latif afin d’influencer les pratiques des agri- Quels outils utilisez-vous pour promou- plus d’un millier de visiteurs chaque culteurs et des consommateurs. Les agricul- voir le « Bee Deals » au niveau local ? année. teurs veillent à s’adapter aux demandes des Comment créez-vous des synergies avec consommateurs comme celle de respecter des communautés locales ? les abeilles. Les consommateurs s’inté- Nous produisons des cartes avec des infor- ressent de plus en plus à la provenance de leur nourriture, par conséquent ils ont un mations pour les parties impliquées et le public en général sur des pratiques respec- Afin d’en savoir plus sur le “European Bee 13 Award”, veuillez-vous rendre sur le site intérêt croissant pour les informations rela- tueuses des abeilles qu’ils peuvent appli- www.elo.org/awards/bee-award tives à la biodiversité. quer. Les supermarchés Jumbo ont passé ce ou contacter sont coordinateur: message à plus de 700000 consommateurs Combien de partenaires sont impliqués ana.canomanuel@elo.org dans leur magasine mensuel. dans le projet jusqu’à présent? Sur base de votre expérience, êtes-vous prêt à faire signer « Bee Deals » avec d’autres parte- naires dans un futur proche ? Peut-être European Bee Award même exporter votre idée dans d’autres pays ? Le “European Bee Award” a été inauguré pour la première fois en 2014 par ELO Oui, nous pouvons déjà vous affirmer que et le Comité européen des groupements de constructeurs du machinisme agricole plusieurs « Bee Deals » seront signés dans - CEMA afin de renforcer l’engagement pour trouver des solutions communes au les prochains mois aux Pays-Bas. Pre- bénéfice de la biodiversité. Ce prix récompense les agriculteurs, les propriétaires et nons l’exemple de la municipalité d’Oss, le les gestionnaires terriens, et les entrepreneurs ruraux qui contribuent avec un projet Conseil de l’eau d’Aa en Maas et les produc- innovant ou hors norme à la protection des abeilles ou d’autres pollinisateurs dans teurs laitiers qui vont semer du trèfle dans milieu agricole. leurs prairies et gérer les petits accotements municipaux de sorte qu’ils deviennent plus RÉSERVEZ LA DATE! fleuris. Une proposition de projet des Ami- La cérémonie de remise des prix et la réception seront accueilli par le MPE Franc gos de las Abejas & CLM pour lancer « ApiA- BOGOVIČ, membre du jury du prix. cuerdos » est actuellement en attente d’ap- date: mercredi; 9 décembre prochain probation avec un financement par la Fun- heure: 15h – 20h dación Biodiversidad. De plus, des homolo- lieu: Press Club Brussels Europe, rue Froissart 95 - 1000 Bruxelles gues allemands ont également indiqué leur
CountrySide 159 Intensification durable de l’agriculture et le recyclage et la réutilisation d’éléments nutritifs Le 23 septembre dernier, la Fondation RISE organisait une conférence à l’EXPO Milan dans le pavillon de l’Union Européenne, abor- dant le thème de l’Intensification durable de l’agriculture et le recyclage et la réutilisation d’éléments nutritifs. L’objectif premier de cette réunion était de discuter des facteurs clés de succès pour une meilleure récupération et réutilisation des nutriments en Europe. Dans un second temps, les participants devaient évaluer les principaux défis et opportunités d’une telle approche. Elisabet NADEU, Chercheuse, RISE C et évènement était le second d’une série de deux et avait été organisé à la demande du Comité scientifique directeur de l’EXPO milanaise et son su- jet principal : « Nourrir la Planète, Energie pour la Vie ». Les progrès de la Fondation RISE exposés en mai dernier (« Recyclage et réutilisation d’éléments nutritifs dans l’agriculture européenne : analyse des en- jeux, actions, opportunités et politiques »), furent présentés par Allan BUCKWELL, directeur de l’étude. « La durabilité n’est pas une option… c’est une obligation ! », tels étaient les mots du Dr Janez POTOČNIK, ancien Commission- naire à l’Environnement et actuel Pré- sident de la Fondation RISE, lors de son discours sur l’économie circulaire à l’ou- M.SUTTON, A.BUCKWELL, M.ROSSE, C.PIRZIO-BIROLI, Ch.THORTON verture de la conférence. Il mit l’accent sur le fait que ce concept ne concernait pas uniquement la réutilisation des ma- Présentement, la diffusion du savoir et dehors de Milan. Les participants ont été tériaux mais également les cycles biolo- de nos connaissances constitue une dé- mis au courant des aspects techniques giques, mentionnant son rôle dans la sé- et pratiques de la récupération de nutri- marche importante pour sensibiliser le curité alimentaire, la préservation de l’en- ments. Lorsque le centre sera pleinement public sur un sujet aussi actuel. Reinhard vironnement et la création d’opportunités BUESCHER, Chef d’unité, DG Entreprise, opérationnel il aura la capacité de trai- pour de nouvelles entreprises rurales. Dr a mentionné que le nouveau règlement ter près de 120.000 tonnes de déchets POTOČNIK a souligné l’importance d’une sur les engrais sera livré dans le cadre ju- par an et de créer 190.000 tonnes d’en- meilleure utilisation des éléments nutri- 14 tifs, tout en réduisant l’impact d’une uti- lisation excessive sur la santé humaine et ridique sur l’Economie circulaire début décembre. Ce nouveau cadre établira les grais organiques, désodorisés et purifiés par un traitement anaérobie thermophile. règles de jeu pour les producteurs des res- Au-delà de la visite du site plusieurs pro- environnementale. La Fondation RISE les sources minérales et organiques ; ce qui jets prometteurs relatifs à la récupération définit comme un ensemble clé d’objectifs contribuera à des nouvelles possibilités de nutriments dans l’UE ont également et de préoccupations concernant la ges- d’activités économiques et plus d’options été présentés. Les intervenants ont souli- tion des nutriments dans l’UE. accessibles pour les agriculteurs. gné l’importance de trouver des solutions Au long de cette conférence, intervenants adaptées à chaque région, le besoin de et participants se sont mis d’accord sur Les discussions conceptuelles ont pris bonnes conditions économiques permet- l’importance de lutter contre l’ineffica- forme grâce à une visite au centre de ré- tant l’investissement et la nécessité de cité du système agroalimentaire actuel. cupération de nutriment d’Aqua & Sole en développer un marché avec de nouveaux produits dérivés de nutriments récupérés. Les discussions concernant la récupéra- tion et la réutilisation des nutriments dans l’agriculture européenne seront poursuivies lors du prochain événement RISE au Parlement européen le 11 no- vembre. Le rapport sur la Récupération et la réutilisation de nutriments dans l’agriculture européenne sera présenté lors du 9ème FFA en mars 2016.
CountrySide 159 Assemblée générale des YFCS Cette année les YFCS ont choisi le Danemark et la Suède pour leur AG annuelle. Le Conseil et les membres sont très reconnaissants aux trois Ambassadeurs YFCS, Jacob WACHTMEISTER et Jacob de NEERGAARD pour le Danemark et Johan SUNDBY pour la Suède, qui se sont portés volontaires pour organiser ces trois jours dans les deux pays respectifs. William HILLGARTH, YFCS tutorat d’une année de la part de notre sponsor Groupe Edmond de ROTHSCHILD. N’hésitez pas à contacter notre Secrétaire général Francesco KINSKY (francesco. kinsky@elo.org) pour plus d’informations. La réunion s’est clôturée par un court pa- nel avec tous les orateurs, modéré par Wil- liam HILLGARTH, portant sur le maintien de l’équilibre entre l’authenticité d’une ex- ploitation familiale et la recherche du re- venu. Après le déjeuner Jock et son fils Alec MU- NRO nous ont aimablement fait faire un tour de leur exploitation très bien gérée, qui comprend un terrain de golf, un centre de recherche sur l’époque du fer, des res- taurants, une forêt, une exploitation agri- cole, des installations pour organiser des évènements variés, ainsi que la possibilité d’avoir un « team building » sur un parcours avec une tyrolienne. Nous voudrions saisir cette occasion pour L remercier une fois de plus nos ambassa- es membres sont arrivés à Copen- Il s’en est suivi la présentation de Morten deurs pour l’organisation de notre assem- hague le 28 août et se sont rendus au OLESEN, représentant l’entreprise qui blée ainsi que nos hôtes pour leur enthou- domaine d’Ellinge au sud de la Suède, gère le domaine de Ledreborg. Il nous a siasme à transmettre leur savoir à la gé- afin de découvrir ce domaine très diversifié parlé du modèle d’entreprise agricole et nération suivante, ainsi que nos nouveaux qui est entre autres le lieu de naissance de de certains aspects de l’agriculture spéci- la vodka de luxe « Purity Vodka ». Les YFCS ont pu visiter la distillerie et en apprendre fique au Danemark. Ensuite Marie-Louise BOISEN THOGERSEN de Tværfagligt Fø- adhérents pour avoir rejoint notre équipe. Nous attendons avec hâte notre prochain 15 évènement. plus sur cette vodka qui s’est vue attribuer devareforum a présenté « Les politiques de nombreux prix, et dont le « cœur » est agricoles d’aujourd’hui : un monde en blanc distillé 34 fois; pour être ensuite traité ma- et noir ». Son discours passionné a déclen- nuellement par petits lots afin d’obtenir un ché une discussion très ouverte et inte- corps particulier et un goût très doux. Nous ractive, par exemple sur l’utilisation des avons eu la possibilité de goûter à cette pesticides du point de vue du consomma- « douce » liqueur, qui a été décrite comme teur. Elle a exprimé son souhait de créer un la “Rolls Royce des Vodkas”. « think tank » focalisé sur les politiques ali- mentaires; tout en incitant le public à faire Le jour suivant les YFCS ont été chaleu- de même. reusement accueillis par la famille MUN- RO dans le domaine de Ledreborg situé sur Malthe HOLTST a eu ensuite l’amabilité de l’ile de Zealand au Danemark ; où notre pa- nous familiariser avec les défis auxquels nel d’orateurs a eu la possibilité d’aborder fait face son exploitation laitière fami- des sujets d’ordre varié et de participer à liale, ainsi que sa fromagerie. Nous avons une session de questions-réponses enga- eu une occasion de plus d’avoir une session gée avec les participants. La session a été question-réponse passionnante et for- ouverte par Carl-Phillip von CROŸ qui a en matrice. Ensuite Marie-Christine SCHÖN- premier lieu remercié nos hôtes pour leur BORN nous a remémoré l’histoire, l’origine généreuse hospitalité, a poursuivi en sou- et les critères du prix « Famigro Entrepre- haitant la bienvenue aux futurs membres neurship » attribué au meilleur jeune en- et a continué sur les objectifs, la structure trepreneur rural. Le gagnant reçoit 5 000 et la vision des YFCS. euros pour soutenir son projet, ainsi qu’un
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