Ajaccio, Palais Fesch-musée des Beaux-Arts - Rencontres à Venise: Étrangers et Vénitiens dans l'art du
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Rencontres à Venise: Étrangers et Vénitiens dans l’art du XVIIe siècle Commissariat : Linda Borean, professeur d’histoire de l’art moderne, Università di Udine Stefania Mason, professeur d’histoire de l’art moderne, Università di Udine Andrea Bacchi, directeur de la Fondation Federico Zeri, Università di Bologna Ajaccio, Palais Fesch-musée des Beaux-Arts 29 juin – 1er octobre 2018
Sommaire Fiche Presse 01 Présentation de l’exposition Rencontres à Venise: Étrangers et Vénitiens dans l’art du XVIIe siècle Fiche Presse 02 Propos de l’exposition Fiche Presse 03 Sections de l’exposition Section 1 : Visions célestes et cauchemars terrestres Section 2 : « La mort viendra » : homicides, suicides, martyrs et mémento mori Section 3 : Anciens et nouveaux protagonistes entre le sacré et le profane Section 4 : Allégories Section 5 : Portraits et autoportraits Section 6 : À l’origine de la création artistique Section 7 : Vers le nouveau siècle Fiche Presse 04 Le Palais Fesch et ses collections Fiche Presse 05 Informations pratiques
Présentation de FICHE PRESSE 01 l’exposition Rencontres à Venise: Étrangers et Vénitiens dans l’art du XVIIe siècle Le Palais Fesch-musée des Beaux-Arts d’Ajaccio organise durant l’été 2018 une exposition dédiée à l’art vénitien du XVIIe siècle, la première sur le territoire français. En 1959 fut organisée à Venise une première exposition fondamentale sur la peinture vénitienne du XVIIe siècle : un évènement qui ouvrit à la recherche de nouvelles pistes, débouchant notamment en 1981 sur les deux volumes de Rodolfo Palluchini et sur une série de monographies et de catalogues raisonnés autour de ses principaux protagonistes. Le siècle reste toutefois - à tort – négligé, coincé entre le siècle des Génies et celui de la Gloire, pour paraphraser deux expositions célèbres sur le XVIe et le XVIIIe siècle vénitien. Le baroque vénitien constitue pourtant une période très riche du point de vue des propositions stylistiques, active sur le circuit international du marché, ainsi que l’ont mis en évidence de récentes études sur le collectionnisme et le commerce de l’art. L’exposition que nous proposons ici entend montrer la vitalité et la variété de l’école picturale vénitienne du Seicento qui se renouvelle par des idées originales, apportées surtout par des artistes étrangers, dont les forces locales vont s’emparer en les mûrissant. Les critiques d’art de l’époque – en premier lieu Carlo Ridolfi (1648) et Marco Boschini (1660) – marquent l’aboutissement d’une période de transformation où les peintres ont dû s’adapter aux nouvelles exigences de la commande publique et surtout privée. Cette dernière jouera un rôle de premier plan au XVIIe siècle vénitien, en accompagnant le développement grandissant du collectionnisme, un phénomène crucial pour la compréhension de la peinture vénitienne baroque, de sa fortune et de sa diffusion, non seulement à l’intérieur des frontières de la Sérénissime, mais jusqu’aux cours européennes. Les artistes et les œuvres ont été sélectionnés pour offrir un panorama de la période la plus dense de la peinture vénitienne, comprise entre 1630 et 1670, c’est-à-dire depuis l’arrivée des “étrangers” (Fetti, Liss, Strozzi), sans toutefois oublier les “nouveautés” apparues dès avant les années vingt (avec par exemple Saraceni de retour de Rome), et le plein
épanouissement de la nouvelle génération vénitienne – celle née pendant la terrible épidémie de peste. Cette génération fut en mesure de donner une nouvelle accélération aux diverses typologies de la peinture, avec l’impulsion encore une fois donnée par des personnalités d’autres écoles, comme le Florentin Sebastiano Mazzoni ou le Génois Giambattista Langetti. Ce dernier est le chef de file du courant des tenebrosi, un mouvement plutôt éphémère, favorisé par l’arrivée dans la ville d’œuvres de Luca Giordano et en nette rupture du point de vue des compositions et des solutions formelles avec la production de Liberi ou de Forabosco par exemple. Mais les ténèbres quittèrent rapidement les ciels de la peinture vénitienne et avec Sebastaino Ricci et Giambattista Tiepolo la lumière reprit pleinement ses droits. L’articulation de l’exposition combine la succession chronologique à des noyaux thématiques relatifs aux genres et à l’iconographie, mettant en évidence les échanges entre artistes locaux et étrangers ainsi que la fortune particulière de certains sujets, tels que les portraits et autoportraits d’artistes, catégorie d’un intérêt notable étant donné que c’est précisément au XVIIe siècle que la position professionnelle des peintres connaît une première reconnaissance avec la création du Collège des peintres. D’autres sujets se développent tels qu’allégories des arts, visions célestes, héros et héroïnes de la bible ou de l’histoire antique. Enfin les thèmes macabres et la mort violente semblent particulièrement exciter l’imagination des commanditaires comme des artistes. Le choix des œuvres et leur combinaison reflètent une transformation essentielle survenue à Venise au XVIIe siècle dans le milieu artistique : la diminution de la commande publique (surtout venant de l’État) et l’accroissement parallèle de la production de tableaux destinés à des collections privées et à un commerce qui commençait à prendre un caractère international. Les œuvres choisies proviennent de Venise et surtout de musées français, lesquels comptent un nombre significatif d’œuvres de peintres vénitiens de grande qualité. Les œuvres de collections et de musées européens ont été intégrées seulement lorsqu’elles manquaient en France. L’exposition se clôt d’ailleurs par un hommage à la France : L’Allégorie de la France en Minerve, “morceau de réception” présenté par Sebastiano Ricci à l’Académie Royale en 1718. Le Palais Fesch-musée des Beaux-Arts d’Ajaccio constitue le lieu idéal pour cette exposition, qui devient ainsi le troisième volet d’un triptyque sur la culture figurative du Seicento italien, après celles dédiées à Florence et à la Lombardie.
FICHE PRESSE 02 Propos de l’exposition Venise dans le XVIIe siècle devient le théâtre où circulent des peintres d’origines géographiques diverses, chacun avec son apport personnel au développement d’une école profondément hétérogène, caractérisée par l’osmose d’énergies locales et étrangères. Au début des années 1620 déjà, des talents formés ailleurs étaient arrivés dans la ville, il suffit de penser à Domenico Fetti et Johann Liss. Mais c’est surtout après la peste de 1630 que l’effet produit par la venue de tant d’artistes étrangers devient significatif, en rendant conceptuellement problématique la définition du peintre vénitien. Au-delà de cette considération, l’apport du Génois Bernardo Strozzi, du Florentin Sebastiano Mazzoni, du Romagnol Guido Cagnacci et du Bavarois Johann Carl Loth, pour ne citer que quelques noms, est indéniable dans les décennies du milieu du siècle. Toutefois, ce phénomène ne signifie pas que les artistes locaux (c’est-à-dire natifs de Venise) - comme Tiberio Tinelli, Girolamo Forabosco, Pietro Liberi, Giulio Carpioni et Antonio Zanchi - jouent un rôle secondaire, parce que c’est justement la confrontation et les interconnections entre ceux- ci et les étrangers qui donnent naissance à l’originalité de la culture artistique du Seicento vénitien. L’exposition est organisée en séries de thèmes relatifs aux genres et aux iconographies qui illustrent les échanges entre les artistes locaux et étrangers, et le succès particulier de certains sujets qui semblent attirer l’attention des commanditaires et des artistes : visions extatiques, héros ou héroïnes tirés de la Bible et de l’Antiquité, portraits et autoportraits, allégories, thèmes macabres ou privilégiant la mort violente. Des exemples du parcours de création depuis sa phase initiale, avec un choix, quoique limité, de la production graphique jusqu’à celle finale des modèles à l’huile qui précèdent immédiatement la solution définitive, entendent faire pénétrer plus en profondeur dans la pratique du métier d’artiste. Le choix des toiles, accompagnées d’une sélection de sculptures, realisées par Gian Lorenzo Bernini, le Flamand Giusto Le Court ou le Génois Filippo Parodi, en révélant combien le sort de la sculpture du Seicento vénitien est marqué aussi, positivement, par la présence d’artistes étrangers, reflète une transformation cruciale qui a eu lieu à
Venise au XVIIe siècle dans le ferment des dynamiques artistiques : la réduction des commandes publiques (surtout de la part de l’État) et l’augmentation parallèle de la production de tableaux et de sculptures « de chambre » destinée au collectionnisme privé et à un commerce qui commence à prendre des proportions internationales. Les œuvres choisies, parmi lesquelles certaines n’ont encore jamais été exposées, proviennent de Venise, grâce à la collaboration des Gallerie dell’Accademia et à la disponibilité généreuse de collectionneurs privés, mais surtout des musées français, qui possèdent de nombreux témoignages de grande qualité d’auteurs vénitiens de l’époque baroque. L’exposition apparaît donc comme l’occasion d’apprécier le patrimoine des institutions muséales françaises, et s’achève de façon significative avec l’Allégorie de la France sous les traits de Minerve, le morceau de réception que Sebastiano Ricci a envoyé à Paris en 1718 pour son admission à l’Académie Royale de peinture et de sculpture.
FICHE PRESSE 03 Sections de l’exposition Section 1 : Visions célestes et cauchemars terrestres Une clientèle de niveau social divers et culturellement active, avertie dans les domaines de la musique, du théâtre, des discussions littéraires et des débats théologiques, plus dynamique que celle des siècles précédents, entraîne des demandes de thèmes inhabituels, visionnaires ou de caractère érotique. La figure de la femme y assume un rôle dominant, dans le domaine religieux aussi bien que profane, comme on peut le constater dans cette première section. L’inquiétude et l’angoisse du temps touchent en profondeur l’expressivité d’artistes d’origine géographique et de Domenico Fetti, La Mélancolie, formation diverses. Un Romain (Domenico Fetti), un Huile sur toile, 171x128 cm Allemand (Johann Liss), un Florentin (Sebastiano Mazzoni) et Musée du Louvre, ©RMN- un Vénitien (Pietro della Vecchia) vont partager le choix de Grand Palais (musée du Louvre)/ Gérard Blot travailler dans la ville lagunaire et de dialoguer avec son extraordinaire patrimoine culturel, surtout le mythique Cinquecento. Cette tradition glorieuse sera cependant revisitée à travers l’expérimentation de formes nouvelles et de nouveaux modèles. Les personnages des peintures exposées ici incarnent tous, chacun à sa façon, une expérience intérieure traduite en image. Une méditation solitaire presque impénétrable est celle qui se matérialise dans la dimension humaine de la Mélancolie de Domenico Fetti. La jeune femme à genoux qui dialogue avec la mort (la tête de mort, memento mori traditionnel) peut surmonter sa tristesse par la notion chrétienne du salut, Pietro della Vecchia, comme le suggère la plante de vigne accrochée au mur devant Rosemonde forcée de boire dans le crâne de son père elle, ou bien s’agit-il d’une Madeleine/Vanitas qui a renoncé Huile sur toile, 111x120 cm, aux choses terrestres symbolisées par les objets qui Don Guerillot-Regnault, l’entourent, parce que tout ce qui est au monde est caduc ? 1864, musées de Lons-le- Pour rendre visible l’expérience intérieure du divin, Johann Saunier,© musées de Lons- Liss adopte plusieurs registres dans la Vision de saint Jérôme le-Saunier/Jean-Loup Mathieu pour l’église des Teatini et dans l’Extase de sainte Marie Madeleine, très probablement destiné à la dévotion privée d’une femme.
Premier exemple de la peinture baroque à Venise, pour le dynamisme des formes qui créent une spirale vibrante par l’effet de la lumière, la Vision de Saint Jérôme où se découpe le corps à demi-nu du saint anachorète qui tient le calame ; un ange presse son avant-bras appuyé sur un crâne pour lui montrer le grand livre ouvert, une allusion à la traduction en latin de la Bible que le saint devra entreprendre. La Marie Madeleine de la même période semble poursuivre le Johann Liss, discours sur la Mélancolie resté en suspens : pécheresse Vision de saint Jérôme, convertie, elle a obtenu la réponse du ciel à ses méditations, Huile sur toile 225 x 175 cm, qui transparaît dans son attitude extatique, avec son regard Chiesa dei Tolentini, © Curia patriarcale di Venezia intérieur, les lèvres entr’ouvertes, la rougeur délicate qui colore le visage et le sein, tandis qu’elle serre le crucifix, source du salut. Symbole de la Vanité, la tête de mort, attribut de tous les grands mystiques représentés par les artistes dans sa contemplation, devient un instrument de torture dans Rosemonde contrainte de boire dans le crâne de son père de Pietro della Vecchia, qui se détache sur la scène vénitienne par son goût du macabre dans ses thèmes rares et extravagants. L’histoire de la princesse germanique contrainte par son mari Alboïn de boire dans la coupe faite du crâne de son père vaincu, laisse deviner un aspect moral, un jugement critique à l’égard des hommes de pouvoir indignes. Sebastiano Mazzoni, Et c’est un tombeau vivant qu’incarnera l’Artémise buvant les Artemisia boit dans une cendres de son époux Mausole de Sebastiano Mazzoni : elle a coupe les cendres de son aimé son mari d’une passion qui dépasse toutes les histoires mari Mausole, d’amour, comme l’écrit Aulu-Gelle dans ses Nuits Attiques Huile sur toile, 111x107cm, (159 après J.C). Après avoir réduit ses os en cendres, elle les © Collection particulière fait fondre dans l’eau et les boit. Le peintre la présente de dos tenant à la main le verre déjà vide, appuyée sur une urne de marbre qui fait allusion au monument funéraire qu’elle lui a fait élever, le célèbre Mausolée d’Halicarnasse ; elle tourne vers le spectateur un regard mélancolique mais aussi de provocation sur le véritable sépulcre de son bien-aimé. Section 2 : « La mort viendra » : homicides, suicides, martyrs et mémento mori Au XVIIe siècle les hommes vivent chaque jour avec la pensée de la fin, sans l’exorciser ni la retarder. Les raisons en sont la succession incessante des guerres (se rappeler la saignée du conflit avec les Turcs) et d’épidémies. L’imaginaire de la mort à l’époque agit sur les collectivités en se prêtant à la transposition figurative et visuelle à travers des formes, des thèmes et des acteurs très divers qui sont les Pietro della Vecchia, La vocation de Saint protagonistes de cette section. François Borgia, Huile sur toile 179.5 x 127.9 cm En réalité, à côté de tableaux destinés aux édifices religieux, © musée des Beaux-Arts de représentant la Passion du Christ ou des conversions Brest métropole provoquées par le spectacle du macabre, comme dans la Conversion (ou Vocation) de François Borgia de Pietro della
Vecchia, l’iconographie de la mort trouve toujours plus de place dans les œuvres destinées aux collectionneurs privés, qui ornent le portego de leurs palais de bustes de philosophes soucieux, comme le Démocrite de Michiel Fabris ; autant de thèmes de réflexion sur la vie et le destin de l’homme et de toiles consacrées aux héros mythologiques et de l’histoire ancienne, surpris par la mort par imprudence, rivalité ou châtiment de la part d’un dieu de l’Olympe. Giovan Battista Langetti, et avec lui le courant des ténébristes dont il est élu le ‘prince’, jouent un rôle essentiel dans le Giambattista Langetti, Le suicide de Caton, développement et la diffusion d’images liées au thème de la Huile sur toile, 160x190 cm, mort, avec une prédilection particulière pour l’homicide et le Collection Pier Luigi Pizzi suicide de caractère héroïque, répandu aussi à la suite du Venise, © Pier Luigi Pizzi succès renouvelé de la pensée philosophique néostoïcienne, à travers laquelle la mort devient le véhicule de la libération de l’âme. Une œuvre emblématique en ce sens est Le suicide de Caton de Langetti, symbole d’une humanité détachée du monde et contrainte à se débattre dans la pénombre pour ne pas se laisser absorber par l’obscurité. Toutefois, la veine macabre de Langetti ne dominera pas, à cause de l’attitude typique de la société vénitienne qui associe l’hédonisme à la peur de l’extinction de la chair et de l’esprit, et préfère supprimer plutôt qu’exhiber les aspects les plus sinistres de la mort elle-même. Dans la spectaculaire Mort de Lucrèce de Antonio Zanchi, le premier Vénitien ‘affilié’ à la Antonio Zanchi, mode ténébriste, on préfère une mise en scène entre drame et La mort de Lucrèce, héroïsme, où le ton tragique est tempéré par le caractère musée Antoine Lécuyer, théâtral. De telles déclinaisons dominent dans les scènes, très Saint-Quentin, Huile sur toile, 241x308.8cm fréquentes dans l’art vénitien du Seicento, de représentations de suicides d’héroïnes célèbres de l’Antiquité. Ces thèmes offrent en effet des trouvailles narratives et l’occasion de représenter, dans une veine entre extase et mélancolie, l’instant dans lequel s’accomplit l’acte ultime de l’existence. Il s’agit d’ailleurs de mettre en scène des femmes exemplaires de l’histoire ancienne, qui ont défendu leur honneur ou la liberté par la mort ou la vengeance, préférant le suicide à la honte de la défaite. Ces épisodes renvoient aux discussions alors à la mode dans le cercle de l’Accademia degli Incogniti, fondée par Giovan Francesco Loredan. On y débat des droits des femmes et de la nature même de l’être féminin, dispute sans ton polémique, selon les règles habituelles des entretiens littéraires. Ce climat est propice au succès de sujets liés aux héroïnes du passé, de Lucrèce à Cléopâtre. Cette dernière jouit d’un succès extraordinaire : femme cultivée, la séduisante souveraine se donne la mort pour ne pas devenir captive d’Octavien, par la morsure d’un serpent, capable selon les Égyptiens d’assurer l’immortalité. La mort de Cléopâtre devient prétexte à montrer la nudité féminine et l’occasion de constructions scéniques et spatiales à la limite du visionnaire, où la souveraine gisant sur son lit de mort se contracte dans les spasmes de l’agonie comme dans l’étonnante Mort de Cléopâtre de Sebastiano Mazzoni.
Section 3 : Anciens et nouveaux protagonistes entre le sacré et le profane Le XVIIe siècle vénitien propose à son public de commanditaires et d’amateurs un large éventail de thèmes en élargissant le répertoire du siècle précédent, dont il reste cependant proche par certains aspects ‘classiques’ appréciés dans les cercles ecclésiastiques, mais surtout dans le monde laïc où les classes sociales intéressées par l’art se sont considérablement accrues. À côté des thèmes présents depuis toujours dans la culture figurative vénitienne, on en voit apparaître de nouveaux, en accord avec l’esprit religieux et la culture laïque de l’époque. Dans les thèmes « anciens », plus traditionnels, on voit surgir des mutations iconographiques ou Domenico Fetti, des changements de ton, sentimental ou dramatique, qui David et la tête de Goliath, peuvent leur donner un aspect inhabituel. Huile sur toile 175x128 cm, On trouve déjà un exemple de cette nouvelle approche d’un Galleria dell’Accademia, © Archivio fotografico sujet classique dans David avec la tête de Goliath de G.A.VE, « su concessione Domenico Fetti, de la fin de la deuxième décennie du XVIIe del Ministero dei beni e dell siècle. Le thème, qui connait un succès particulier dans la attività culturali e del turismo. Museo Nazionale peinture du Seicento, est vidé de sa charge de violence Gallerie dell’Accademia di potentielle par l’artiste, qui imagine le héros en jeune homme Venezia vêtu à la mode empoignant l’épée comme un instrument de musique, presque comme pour évoquer ses dons de musicien et de poète. Le thème des Sybilles, en tant que prophétesses de la venue du Christ, subit au XVIIe siècle un changement par rapport à la Renaissance : la figure individuelle se trouve transposée des vastes ensembles décoratifs pour devenir protagoniste de véritables monologues avec Dieu. Si, par l’absence d’attributs précis, quelque doute demeure sur l’identification traditionnelle avec une Sybille de la jeune femme dans la toile Pietro Ricchi, La lutte de Jacob et de de Nicolas Régnier, les modèles d’inspiration de référence l’ange, sont ceux du classicisme émilien, et en particulier les Sybilles Huile sur toile, 164x160 cm, de Guido Reni et de Guercino dont il partage la majesté de la Don Marcel Puech, 1986, Avignon, musée Calvet figure au premier plan animée d’un geste éloquent. ©A.Guerrand Tiré de l’Ancien Testament (Genèse 32, 22-23), l’épisode de la lutte entre Jacob et l’ange, qui a soulevé la perplexité des exégètes à propos des événements magiques et symboliques du corps à corps entre l’homme et Dieu, est rendu encore plus mystérieux par Pietro Ricchi, natif de Lucques, par l’obscurité nocturne qui enveloppe les deux figures et la clarté vertigineuse qui les illumine par des lueurs, en soulignant l’effet de combat spirituel. C’est encore la Bible (Exode 2, 1-10) qui est la source du Moïse sauvé des eaux de Johann Liss, preuve évidente de l’admiration de l’artiste allemand pour la tradition vénitienne
et en particulier pour Véronèse. De l’exemplaire aujourd’hui au Prado Liss reprend l’atmosphère lumineuse dans laquelle sont situées les élégantes figures féminines, mais il en accentue le pathos dans l’élan d’affection de la fille du pharaon envers le petit Moïse. Si au XVIe siècle Saint Laurent est représenté de préférence au moment de son cruel martyre sur le gril, en revanche la toile de Strozzi propose un message religieux en plein accord avec les courants spirituels des Théatins, commanditaires de Giulio Caprioni, Liriopé présentant Narcisse à l’œuvre, qui donnent ce saint comme modèle d’une église Tiresias, catholique qui distribue aux mendiants et aux orphelins Huile sur toile, 91.5x106.5 cm, jusqu’aux objets liturgiques. musée des Beaux-Arts de Pau, © musée des Beaux- Quant à la production de sujets profanes, en symbiose avec la Arts de Pau, Jean-Christophe création théâtrale et musicale de la Venise de l’époque, les Poumeyrol artistes et commanditaires vénitiens sont attirés par certains passages des Métamorphoses d’Ovide, souvent modifiés dans le registre émotif par rapport au siècle précédent. Francesco Maffei, dans son Persée qui coupe la tête de Méduse, s’empare du moment dramatique de l’épisode (IV, 772-803), où le héros est sur le point de couper la tête, en la regardant fixement reflétée dans le bouclier de bronze poli, mais l’artiste le transpose dans une atmosphère foisonnante et visionnaire où les deux protagonistes paraissent suspendus dans leurs mouvements élégamment entrelacés. La corporalité de l’étreinte dans laquelle Orphée cherche à retenir Eurydice (X, 1-77), déjà rappelée aux Enfers, est l’interprétation que donne le Padovanino pour évoquer la tentative désespérée du poète mythique, parvenu à apitoyer les dieux eux-mêmes, de ramener sur la terre l’épouse tuée par le venin d’un serpent. Le choix figuratif de Giulio Carpioni pour traduire le mythe de Narcisse (III, 339-510) est tout à fait insolite : au lieu du moment le plus connu où le protagoniste se reflète dans l’eau jusqu’à en mourir, le peintre préfère, dans un cadre de style classique, représenter l’épisode antérieur, la présentation du petit Narcisse par sa mère au devin Tirésias, qui prophétise le destin tragique auquel il est condamné à cause de son amour excessif de soi. Les divinités de l’Antiquité, représentées aussi par le plus grand sculpteur de la Venise baroque, le Flamand Giusto Le Court, dans les bustes de la Villa Pisani, figurent également dans la curieuse Scène mythologique de Pietro Liberi, qui jouit d’une grande popularité à Venise pour cette typologie d’œuvres qui associent mythologie et intentions moralisatrices, par contraste ou par analogie.
Section 4 : Allégories Dans le milieu de la production artistique destinée aux collectionneurs et au marché dans le sens le plus large, les images allégoriques ont joui d’un succès et d’une circulation notables, comme en témoignent les sources documentaires et textuelles ainsi que les œuvres qui nous sont parvenues. Le genre était évidemment issu d’une solide tradition d’expression visuelle de concepts abstraits, souvent investis d’une valeur moralisatrice, tout comme la veine également Francesco Maffei, Allégorie du Temps et de la Renommée prolifique de la représentation allégorique des saisons, des Huile sur toile, 110x124 cm, éléments, des sens. Beauvais, MUDO, musée de Dans la Venise du XVIIe siècle ces repères iconographiques l’Oise, ©RMN-Grand Palais sont revisités et renouvelés, tandis qu’apparaissent à leurs / Martine Beck-Coppola côtés des images issues de conversations ou d'arguments académiques, de spéculations philosophiques, de débats sur le statut des arts. Certains artistes se montrent davantage séduits par le thème allégorique, en obtenant un succès particulier auprès de la clientèle à la recherche de tableaux à admirer dans l’intimité d’un cabinet, aussi bien que dans l’espace d’exposition par excellence, le portego ou camaron de’ quadri (salle de réception du palais vénitien), où les tableaux côtoient souvent des exemples de l’art jumeau, la sculpture, disposée à accueillir les nouvelles demandes de l’aristocratie vénitienne. Parmi les peintres Pietro Liberi et le Romagnol Guido Cagnacci, ce dernier installé à Venise pour une dizaine d’années à partir de 1649, étaient particulièrement doués pour donner une présence visuelle à des idées et des « concepts de valeur «. Leurs allégories, où le sens moral est souvent mêlé de volupté et de sensualité, vont constituer un répertoire reconnaissable et de réussite, offrant des schémas répétés avec des variations minimales et jouées sur des nus féminins aux Giulio Carpioni, Allégorie physionomies génériques accompagnées d’attributs de la Fragilité, symboliques sommaires. Huile sur toile 125.8x100 cm, Une telle approche, fort critiqué par Marco Boschini, se Museo Civico di Palazzo retrouve dans l’Allégorie du Temps de Cagnacci, l’un des Chiericati-Vicenza, © Museo sommets de l’œuvre de l’artiste pour la poésie du corps Civico di Palazzo Chiericati- Vicenza féminin. Le thème du Temps, lié peut-être à la spéculation philosophique la plus en vogue à l’époque, offre plusieurs inspirations figuratives aux artistes, qui tour à tour l’associent à la Vérité, à la Beauté, ou à la Renommée, comme dans le tableau de Francesco Maffei, dont la dimension temporelle, continuellement tendue entre éternité et éphémère, est naturellement liée au destin de l’homme et à la fragilité physique et mentale, celle-ci mise en scène par Giulio Carpioni dans une très intéressante peinture faite en collaboration avec Jacobus Victor, un maître hollandais spécialiste de natures mortes.
Section 5 : Portraits et autoportraits La société vénitienne du XVIIe siècle est le théâtre d’un culte prépondérant de la personnalité individuelle. De nouvelles impulsions vers la promotion sociale, alimentées aussi par le phénomène de l’acquisition, moyennant finances, de titres nobiliaires, engendrent une période féconde pour la diffusion de l’art du portrait. La demande de la clientèle vénitienne d’être immortalisée à travers des images – en peinture comme en sculpture – Tiberio Tinelli, Portrait d’Alvise Molin, connaît un accroissement considérable, les portraits venant au Huile sur toile 133x115 cm, troisième rang derrière les œuvres sacrées ou historiques. Les Gallerie dell’Accademia, modèles du XVIe siècle, comme on pouvait le prévoir, © Archivio fotografico exercent leur emprise, mais ils sont investis de stimulations et G.A.VE, « su concessione de suggestions aux effets divers, issues de différentes zones del Ministero dei beni e dell attività culturali e del géographiques : de Rome, où entre 1626 et 1627 le cardinal turismo. Museo Nazionale Pietro Valier est immortalisé par Le Bernin dans un buste qui Gallerie dell’Accademia di présente des détails d’un naturalisme extraordinaire, et du Venezia nord, non seulement par des œuvres mais surtout des artistes, le premier entre tous étant Anton van Dyck, en visite à Venise en 1622. À cette époque l’un des portraitistes les plus doués de la ville se fraie rapidement la voie : Tiberio Tinelli, le seul parmi les peintres vénitiens à se consacrer presque exclusivement au portrait. L’attrait de l’étranger et les nouveaux canons de l’art du portrait qui se développent à travers l’Europe caractérisent les œuvres de Tinelli : il a su assimiler et amplifier des inspirations dérivées de Rubens et de Van Dyck, que l’on constate dans la mise en scène et la pose de la représentation d’Alvise Molin, diplomate et collectionneur. Bernardo Strozzi également, qui depuis son arrivée à Venise en 1633 vise à immortaliser des membres influents de l’aristocratie Alessandro Varotari, vénitienne, comme le cardinal Federico Cornaro, qui constitue Autoportrait, l’un de sommets du catalogue du peintre. Huile sur toile 108x94.8 cm, Mais c’est Tinelli qui s’impose comme l’animateur du Musei Civici Padoue, © Giuliano Ghiraldini renouveau du portrait vénitien, dont les aboutissements ‘baroques’ seront développés par son élève Girolamo Forabosco. Celui-ci est représenté ici par deux impressionnants portraits en pied du doge Carlo Contarini et de sa femme, Paolina Contarini: tenus pour des sommets du portrait du XVIIe siècle vénitien, capables de rendre immortelles les personnes représentées. Si le modèle en pied offre des précédents aux images de célébration du patriciat vénitien qui seront exécutées plus tard par Sebastiano Bombelli et Andrea Celesti, le format du portrait en buste sur un fond surtout neutre garde longtemps la préférence, car il permet une concentration plus éloquente sur les gestes et les expressions, en rendant le sujet plus ‘présent’, surtout dans le cas des lettrés, des intellectuels, comme Carlo Ridolfi, ou des artistes.
La catégorie du portrait d’artiste connaît une évolution importante au XVIIe siècle, en devenant un manifeste militant de connaissance de soi capable d’assurer la mémoire posthume. Alessandro Varotari nous propose un cas exemplaire avec son Autoportrait, tel un récit visuel de l’éducation, de la poétique, des sources d’inspiration, des ambitions, et aussi de la conscience d’être un peintre de la modernité. Dans le domaine des autoportraits on trouve en application la typologie du portrait allégorique ou historié, peut-être surgie ou favorisée par des conjonctures particulières et des relations entre les peintres, les lettrés et les Girolamo Forabosco, collectionneurs dilettantes, donnant lieu à un mélange Portrait de la Dogaresse séduisant du genre historique-mythologique-allégorique avec Paolina Loredan Contarini, le portrait d’artiste, comme en témoigne l’Autoportrait sous Huile sur toile, 209x134 cm, © Venise, collection les traits de la Stupeur de Pietro Bellotti. particulière Section 6 : À l’origine de la création artistique À Venise au XVIIe siècle, comme dans toute l’Italie, le dessin est tenu pour essentiel dans la formation et l’exercice de la profession d’un artiste. Les ateliers traditionnels d’origine familiale se font plus rares au XVIIe siècle alors qu’augmente le nombre d’artistes ‘indépendants’, qui parfois ne sont même pas inscrits à la corporation des peintres, souvent des étrangers arrivés dans la ville pour y travailler. La quantité de dessins parvenus jusqu’à nous est sans doute moindre en comparaison de ceux des XVIe et XVIIIe siècles, en dépit d’abondants témoignages contemporains qui Bernardo Strozzi, Tête expriment l’admiration pour l’habileté graphique de d’homme aux cheveux longs, nombreux peintres et l’existence d’une série d’académies non les yeux levés, tourné vers la officielles pour l’enseignement du dessin d’après nature et gauche, Dessin, 19x17.4 cm, d’après des sculptures, tenues par les principaux artistes. musée du Louvre D.A.G., © Bernardo Strozzi semble faire retour à la tradition de l’atelier RMN – Grand Palais (musée de la Renaissance bien que sous une forme profondément du Louvre) / Michel Urtado nouvelle : dans sa demeure à Santa Fosca il tient une sorte d‘’école-laboratoire’. Une grande partie des dessins de la période vénitienne du peintre génois paraît orientée vers la formation et le travail de ses collaborateurs, auxquels il fournit un répertoire de solutions figuratives tirées de ses tableaux. C’est à ce type « pour répertoire » qu’appartiennent les deux feuilles du Louvre, utilisées des deux côtés, et l’emploi de la Andrea Celesti, Le supplice technique de la pierre noire, douce et pâteuse, correspond au de Paolo Erizzo, Dessin, 75x105 cm, développement vers la couleur des recherches du Strozzi Ecole nationale supérieure ‘vénitien’. des Beaux-Arts, Une étude de composition caractéristique est en revanche © Beaux-Arts de Paris, Dist. RMN – Grand Palais / image celle pour la Conversion (ou Vocation) de saint François Beaux-Arts de Paris Borgia de Pietro della Vecchia - une première idée pour le tableau de Brest -, dont l’objet était de vérifier le positionnement des principales figures, l’effet de raccourci, et
encore les contrastes de lumière par le dosage de l’aquarelle. Le Dessin pour un plafond avec trois tableaux de célébration consacrés à Paolo Erizzo se situe à la limite entre dessin préparatoire à grande échelle et modèle sur papier. La commande importante pour une grande salle du palazzo Erizzo sur le Grand Canal devait prévoir un contrôle de la part des commanditaires à travers l’examen d’une feuille représentant la composition toute entière, également très aboutie dans les détails. Un rare bozzetto à l’huile sur papier est celui produit par Sebastiano Mazzoni, apparemment pour le commanditaire du Saint Benoît porté en gloire par les Vertus théologales, le curé de San Beneto. La série de modèles relatifs au Martyre de saint Gerardo Sagredo de Johann Carl Loth est utile pour comprendre le développement d’une idée jusqu’à son achèvement sous le regard attentif des Bénédictins de Santa Giustina à Padoue. Dans le passage du modèle de collection privée à celui du musée de Strasbourg, le peintre développe l’épisode dramatique en soulignant toujours davantage l’aspect violent, avec l’intention didactique évidente de l’effet produit sur les Johann Carl Loth, dit Carlotto, Le martyre de fidèles, qu’il poursuit au point d’apporter dans le grand Saint Gérard Sagredo, retable des variantes ultérieures qui en augmentent un sens Huile sur toile 214x138 cm dramatique de l’horreur. Antonio Zanchi lui même, lorsqu’il © musées de Strasbourg doit affronter l’immense mur du côté droit de l’escalier monumental de la Scuola grande di San Rocco, en 1666, étudie le thème de la peste à Venise sur un modèle qu’il doit soumettre au jugement de ses confrères avant la solution picturale finale, et ce sont peut-être les commanditaires eux- mêmes qui lui ont fait supprimer le détail de la gondole pleine de pestiférés, dans une Venise qui n’aime pas trop les excès de macabre. La pratique du modèle d’étude ou de présentation pour le commanditaire est également documentée pour la sculpture ; ce sont parfois les modèles qui restituent, quoique dans des dimensions réduites, des images disparues. Les terres cuites de Giacomo Piazzetta avec quatre Figures d’hérétiques sont en fait l’unique souvenir visuel des télamons du grand ensemble décoratif en bois sculpté qui ornait la bibliothèque de la basilique des Saints Giovanni et Paolo, qui a été détruit. Section 7 : Vers le nouveau siècle La culture artistique de la fin du XVIIe siècle offre de nombreux prémisses à la naissance et au développement de la culture picturale et sculpturale du XVIIIe siècle, un siècle associé à l’idée d’un renouveau glorieux des fastes de la tradition artistique de la Sérénissime. Sebastiano Ricci est l’un des artistes les plus représentatifs de ce passage que reflète sa carrière. Personnalité exubérante et
vouée à de perpétuelles expérimentations, Ricci, après ses premiers pas dans le sillage des ténébristes (de Langetti à Zanchi), oriente sa recherche formelle vers cette peinture de lumière favorisée par l’exemple de Pietro da Cortona, en contribuant au tournant de l’art vénitien vers la ‘clarté’ au cours des deux dernières décennies du siècle. Dans ce processus, la réélaboration accomplie par Ricci est fondamentale : le langage décoratif de Paolo Véronèse est revisité à travers les expériences baroques, de Rubens à Mazzoni, avec aussi l’impulsion classicisante mûrie par Sebastiano Ricci, Allégorie l’artiste au cours de son séjour à Bologne dans les années de la France sous la figure 1690, comme en témoigne la toile avec Hercule et Omphale de Minerve (la Sagesse) montrée ici. Huile sur toile, 113x85 cm, musée du Louvre, © RMN – À cette époque, pour la génération à laquelle appartient Ricci, Grand Palais (musée du née au milieu du siècle, le voyage de formation hors de Louvre) Stéphane Maréchalle Venise devient de plus en plus fréquent, surtout à Bologne et Rome, où se trouve peut-être en 1679 le sculpteur Andrea Brustolon. En outre, à la fin du siècle les artistes vénitiens voient aussi leurs ambitions sociales et professionnelles s’accroître toujours davantage. Selon eux, c’est surtout au niveau international qu’ils pourront atteindre la reconnaissance à laquelle ils aspirent : en 1693 Mathieu de la Teulière, alors directeur de l’Académie de France à Rome, observe que Sebastiano Ricci «a une grande envie d’aller en France». Sa reconnaissance officielle sur la scène parisienne Sebastiano Ricci, Hercule aura lieu en 1718, quand le maître fera venir son morceau de filant aux pieds d’Omphale, réception afin d’être reçu parmi les membres de l’Académie vers 1705. Royale de peinture et de sculpture. En France, à l’époque, le Huile sur toile, 101x123 cm, collection du musée de goût pour la peinture vénitienne, et surtout pour son coloris, Picardie, Amiens (photo atteint son apogée. Ricci, peintre cultivé et pleinement Marc Jeanneteau/ musée de conscient de ses capacités, s’adapte au code élogieux de la Picardie) cour du Roi Soleil défunt, en célébrant la France comme la nouvelle Minerve. Andrea Brustolon, Junon ou l’Allégorie de l’Air, bois, 121x60x38 cm, Ca’Rezzonico, Museo del Settecento Veneziano, Photo De Fina © Photo Archive- Fondazione Musei Civici di Venezia
FICHE PRESSE 04 VISITE DU PALAIS LE PALAIS FESCH-MUSÉE DES BEAUX-ARTS ET SES COLLECTIONS Le Palais Fesch doit son existence à la volonté du cardinal Fesch, demi-frère de la mère de Napoléon. Par testament, le cardinal voulait que soit fondé à Ajaccio un « Grand Institut des Études », nanti d’une collection d’œuvres d’art. Joseph Bonaparte, comte de Survilliers, son exécuteur testamentaire, contesta le legs. La ville dût ériger le bâtiment à ses propres frais, mais elle reçut toutefois, provenant de l’immense collection de 17 000 œuvres et objets du cardinal, environ 1500 objets d’art. Différents dons et legs enrichiront par la suite les collections, notamment ceux de Félix Baciocchi en 1866, du duc de Trévise en 1892, de Jérôme Napoléon en 1897, de la famille Rothschild en 1889 et 1909. L’État, pour sa part, procède dès 1854 et régulièrement jusqu’en 1973 à des dépôts à la ville d’Ajaccio. Aujourd’hui le musée expose sur quatre niveaux environ 500 œuvres. La collection s’articule autour de plusieurs grands axes : la peinture italienne du XIVe au XVIIIe siècle, ce qui en fait l’un des principaux musées français de peinture italienne, le département napoléonien, comprenant les portraits peints ou sculptés de la famille Bonaparte et, depuis 2010 et grâce à la générosité de donateurs locaux, un département de peinture corse. Le Palais organise et accueille plusieurs expositions par an, partagées entre art ancien et art contemporain. Lieu de recherche et d’activités culturelles, il dispose d’une Palais Fesch documentation-bibliothèque d’histoire de l’art, d’une salle musée des Beaux-Arts polyvalente accueillant ateliers et conférences et d’une Grande Galerie où sont proposés tout au long de l’année divers événements culturels.
FICHE PRESSE 05 INFORMATIONS PRATIQUES INFORMATIONS PRATIQUES HORAIRES TARIFS Plein tarif : 8 € Le musée est ouvert tous les jours de la semaine Tarif réduit : 5 € - de 9h à 17h du 1er novembre au 30 avril - de 9h15 à 18h du 1er mai au 31 octobre Fermeture annuelle : 25 décembre & du 1er au 15 janvier URARII PREZZI Tariffa piena : 8 € Urarii novi : U museu hè apartu tutti i ghjorni di a Tariffa ridutta : 5 € sittimana - da 9 ori à 5 ori di sera da u 1 di nuvembri sin’à 30 d’aprile - da 9 ori è quartu à 6 ori di sera da u 1 di maghju sin’à u 31 d’uttrovi Sarratura annuale u 25 di dicembre & da u 1 sin’à u 15 di PALAIS FESCH ghjinnaghju Musée des beaux-arts 50, rue Fesch Contact : 20 000 Ajaccio Emmanuelle Taverni Musee-fesch.com +33(0)4 95 26 26 18 +33(0)4 95 26 26 26 emtaverni.musee@ville-ajaccio.fr
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