Aller de l'avant pour les adoles-centes - EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE - UNICEF

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Aller de l'avant pour les adoles-centes - EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE - UNICEF
Aller de
l’avant pour
les adoles-
centes
EN AFRIQUE DE L’OUEST
ET DU CENTRE
Aller de l'avant pour les adoles-centes - EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE - UNICEF
AVANT-PROPOS

                                                  Un peu plus de 63 millions de filles
                                                  âgées de 10 à 19 ans vivent dans
                                                                                            Perspectives futures
                                                  la région aujourd’hui, soit plus du
                                                  double du nombre en 1995. À certains
                                                                                            pour les 25 prochaines
                                                  égards, ces filles vivent des vies très   années
                                                  différentes - les filles nées dans la
                                                  région vivent aujourd’hui plus long-      Face à un programme inachevé, des
                                                  temps - en moyenne 8 ans de plus,         menaces nouvelles et émergentes ont
                                                  davantage de filles vivant aujourd’hui    été identifiées, notamment les effets
                                                  dans les grands centres urbainsont        de la crise climatique et du sous-emploi,
                                                  accès à la technologie numérique et       les épidémies sanitaires ainsi que l’in-
                                                  terminent leurs études. À d’autres        sécurité et la violence croissante. Le
            Marie-Pierre Poirier                  égards, la vie et les défis des adoles-   changement climatique étant la cause
      Directrice régionale de l’UNICEF            centes sont parfois très similaires en    de l’augmentation de la pauvreté, des
         pour l’Afrique de l’Ouest et             comparaison avec la situation il y a 25   migrations et des conflits, un nombre/
                  du Centre                       ans. Comme le décrit ce document,         une proportion toujours plus grand
                                                  les filles de la région continuent de     d’adolescentes sont confrontées à des
Un anniversaire                                   vivre dans des zones de conflits avec
                                                  des taux inacceptablement élevés de
                                                                                            défis pour faire valoir leurs droits. Les
                                                                                            impacts du changement climatique
historique                                        mariages d’enfants et de mutilations
                                                  génitales féminines.
                                                                                            sur les filles comprennent l’abandon
                                                                                            scolaire, le mariage d’enfants, les
Il y a 25 ans, plus de 30 000 représen-                                                     risques accrus de violence basée sur le
tants de gouvernements, de mouve-
ments de femmes et d’ONG de 200
                                                  Notre engagement                          genre, la diminution des opportunités
                                                                                            de travail et les impacts négatifs sur la
pays ont milité en faveur et ont été              régional                                  santé sexuelle et reproductive.
témoins de l’adoption de la Déclaration
et du Programme d’action de Beijing                                                         La vulnérabilité et le manque d’emplois
                                                  En reconnaissance des niveaux de
(BPfA) lors de la Conférence mondiale                                                       décents reste l’un des principaux défis
                                                  discrimination et de violations des
sur les femmes de Beijing. Les princi-                                                      pour les adolescents et les jeunes de
                                                  droits humains des femmes et des
paux domaines d’action urgente pour                                                         la région. Doter les jeunes femmes et
                                                  filles, le Bureau régional de l’UNICEF
un changement systémique dans les                                                           filles de compétences nécessaires
                                                  pour l’Afrique de l’Ouest et du
domaines social, économique, politique                                                      pour intégrer avec succès le marché
                                                  Centre (BROAC) a adopté une sélec-
et environnemental ont été identifiés                                                       du travail, ainsi que des opportunités
                                                  tion stratégique de résultats conçus
afin de parvenir à l’égalité des sexes et                                                   de contribuer à la croissance écono-
                                                  pour rassembler les partenaires au-
à la pleine réalisation des droits fonda-                                                   mique est une priorité majeure pour
                                                  tour d’un programme ciblé pertinent
mentaux des femmes et des filles.                                                           la croissance et la stabilité régionale.
                                                  dans toute la région. Étant donné
                                                                                            Dans le même temps, pour maintenir
                                                  que bon nombre de ces résultats
Cependant, malgré les progrès                                                               le niveau actuel de chômage constant,
                                                  répondent à des contextes nationaux
régionaux en matière d’adoption de                                                          l’Afrique doit créer 12 millions d’em-
                                                  divers, la promotion des échanges et
protocoles internationaux et de lois                                                        plois chaque année (BAD 2020). La
                                                  de l’apprentissage est essentielle.
nationales, des relations de pouvoir                                                        création d’emplois et les opportunités
inégales prévalent, à tous les niveaux                                                      d’entrepreneuriat pour les femmes
                                                  Cette approche transformatrice
de la société les hommes et les                                                             et les filles doivent être au cœur des
                                                  rassemble notre énergie collective
garçons continuent de bénéficier de                                                         programmes de développement.
                                                  autour d’un ensemble de huit résul-
privilèges tandis que les femmes                  tats fondamentaux - à l’appui des
et les filles supportent des charges                                                        Malgré ces défis, il y a espoir. Pendant
                                                  objectifs de développement durable
disproportionnellement injustes. La                                                         que nous inspirons la prochaine géné-
                                                  et de la Déclaration de Beijing - dans
pandémie de COVID-19 a encore mis                                                           ration de dirigeants africains, nous res-
                                                  le but ultime de faire progresser de
à nu ces inégalités et une attention                                                        tons optimistes pour un avenir radieux
                                                  manière significative les droits de
urgente est nécessaire pour s’assurer                                                       pour les filles d’Afrique de l’Ouest et
                                                  tous les enfants de la région.
que les acquis durement obtenus ne                                                          du Centre.
sont pas perdus.

2 | ALLER DE L’AVANT POUR LES ADOLESCENTES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
Aller de l'avant pour les adoles-centes - EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE - UNICEF
Résultats clés en faveur des
                             enfants dans la région de l’AOC
                             Faire les choses différemment pour parvenir à un changement à grande échelle en faveur des droits des filles

                                L’ambition des KRC est de catalyser le
                                changement en exploitant des approches                       KRC #1                                              KRC #2
                                transformatrices, afin d’accélérer les                       Vaccination                                         Prévention du
                                progrès vers l’exercice des droits à                                                                             retard de
                                grande échelle pour tous les enfants,
                                                                                                                                                 croissance
                                sans distinction, conformément aux
                                                                            D’ici à 2021, 80 % (15 millions) d’enfants
                                objectifs du Plan stratégique de l’UNICEF                                                       D’ici 2021, 93 % (86 millions) des filles et des
                                                                            âgés de 0 à 11 mois sont protégés contre
                                2018-2021. Les KRC sont formulés sous                                                           garçons de moins de cinq ans, en particulier
                                                                            les maladies évitables par la vaccination
                                forme d’énoncés de résultats quantifiés                                                         ceux qui sont marginalisés et ceux qui vivent
                                                                            annuellement.
                                                                                                                                dans des situations d’urgence humanitaire,
                                tenant compte de la prévalence et du
                                                                                                                                reçoivent des services de nutrition à fort
                                nombre d’enfants.
                                                                                                                                impact pour prévenir le retard de croissance.

                                               KRC #3                                        KRC #4
                                               Accès équitable                               Amélioration
                                               et durable à                                  des résultats

                                                                                                                                                                                   © UNICEF/UN0274129/Dejongh
                                               l’éducation                                   d’apprentissage
                               D’ici 2021, la proportion d’enfants non      D’ici 2021, 100 % (76 millions) des élèves
                               scolarisés en âge de fréquenter l’école      du pré-primaire au premier cycle du
                               primaire et le premier cycle du secondaire   secondaire, garçons et filles, sont touchés
                               passe de 34 % (41 millions) à 20 %           par des interventions ciblant l’amélioration
                               (29 millions).                               des résultats et des compétences
                                                                            d’apprentissage.

                                                                                             KRC #5                                              KRC #6
                                                                                             Protection des                                      Mariage d’enfants
                                                                                             enfants contre
© UNICEF/UN0275800/Dejongh

                                                                                             la violence
                                                                            D’ici à 2021, au moins 50 % d’enfants touchés       D’ici 2021, le pourcentage de filles âgées de
                                                                            par la violence recevront des services de           20 à 24 ans mariées avant l’âge de 18 ans
                                                                            protection pour prévenir et lutter contre           est passé de 41 % à 37 % (3 millions de filles
                                                                            la violence dans des contextes à la fois            supplémentaires qui ne seront pas mariées
                                                                            humanitaires et non humanitaires (au moins          avant 18 ans).
                                                                            182 000 enfants).

                                               KRC #7                                        KRC #8                             Les KRC s’appuient sur trois résultats :
                                               Enregistrement                                Mettre fin à
                                civil
                                stat us

                                               des naissances                                la défécation                      • la production d’evidences
                                                                                             à l’air libre                      • l’excellence opérationnelle
                               D’ici à 2021, 30 % plus d’enfants âgés       D’ici 2021, la la proportion de la
                                                                                                                                • et le développement des
                               de moins d’un an ont leurs naissances        population pratiquant la défécation                   ressources humaines.
                               enregistrées, soit au moins 10 millions      à l’air libre est réduite de 25,4 %
                               d’enfants.                                   (122 millions) à 15,5 % (88 millions).

                                                                                               ALLER DE L’AVANT POUR LES ADOLESCENTES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE | 3
Aller de l'avant pour les adoles-centes - EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE - UNICEF
PROGRES POUR LES FILLES

Où en sommes-nous dans la région sur le programme d’action de Beijing

    Éliminer toutes les formes de                     Éliminer les attitudes et pratiques          Promouvoir et protéger les droits
    discrimination contre les filles.                 culturelles négatives contre les             des filles et mieux faire connaître
                                                      filles.                                      leurs besoins et leur potentiel.
    Dans seulement 2 pays sur 24, les veuves
    et les filles jouissent des mêmes droits          40 % des filles de la région sont mariées    La représentation politique des femmes au
    d’hériter des biens fonciers et non fonciers      à 18 ans.                                    parlement est en moyenne de 12 %.
    que les veufs et les fils ; sans contradiction                                                 Les jeunes femmes sont moins susceptibles
    avec les lois ou pratiques coutumières,           15 % des filles sont mariées à 15 ans.       de se joindre à d’autres personnes pour
    religieuses et traditionnelles.                                                                soulever des questions - 11 % des 18-25
                                                      Près de 30 % des filles et des femmes        ans disent le faire souvent. Ce pourcentage
    Les femmes ont environ 2/3 des droits des         âgées de 15 à 49 ans de la région ont subi   n’augmentera que légèrement au cours de
    hommes en ce qui concerne les lois et             des MGF dans les pays concernés.             leur vie (13 % à 56 ans et plus).
    règlements qui affectent leurs opportunités
                                                                                                   Les femmes et les filles continuent d’être
    économiques.
                                                                                                   exclues des questions et des décisions
                                                                                                   qui affectent leur vie, principalement en
                                                                                                   raison des niveaux élevés de pauvreté, de
                                                                                                   l’analphabétisme et du patriarcat.

    Éliminer la discrimination contre                 Éliminer la discrimination                   Éliminer l’exploitation économique
    les filles dans l’éducation, le                   contre les filles en matière de              du travail des enfants et protéger
    développement des compétences                     santé et de nutrition.                       les jeunes filles au travail.
    et la formation.
                                                      51 % des adolescentes enceintes âgées        Environ 31 % des filles de 5 à 17 ans sont
    Environ 28 % des adolescentes âgées de            de 15 à 19 ans dans la région ont eu accès   engagées dans le travail des enfants dans
    15 à 19 ans n’ont pas d’emploi, d’études ou       à au moins 4 visites prénatales pendant      la région.
    de formation (taux de NEET).                      leur grossesse en 2013-2018.
    Rien qu’en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au                                                       À l’exception d’un, tous les pays de la
    Ghana, au Nigéria et au Togo, près de 3,8         54 % d’entre elles ont accouché en           région ont ratifié la Convention sur l’âge
    millions de filles étaient NEET en 2015/16,       présence d’une accoucheuse qualifiée.        minimum (C138) de 1973.
    soit près de 1,5 fois plus que les garçons
    du même groupe d’âge.                             Dans les 17 pays pour lesquels des           Tous les pays de la région ont ratifié la
                                                      données étaient disponibles, la demande      Convention sur les pires formes de travail
    Le taux d’alphabétisation chez les jeunes
                                                      en planification familiale de seulement      des enfants (C182) de 1999.
    femmes âgées de 15 à 24 ans n’est que
                                                      18 % des adolescentes (15-19 ans) a été
    de 60 % dans la région (contre 73 % des
                                                      satisfaite entre 2010 et 2018.
    jeunes hommes).

    Éliminer la violence contre                       Promouvoir la sensibilisation et             Renforcer le rôle de la famille
    les filles.                                       la participation des filles à la vie         dans l’amélioration de la
                                                      sociale, économique et politique.            condition des filles.
    50 % des adolescentes âgées de 15 à
    19 ans qui ont déjà été mariées et                En AOC, les jeunes femmes sont en            16 % des adolescentes âgées de 10 à
    ont subi des violences physiques                  moyenne près de 9 % moins susceptibles       14 ans sont privées de temps pour l’édu-
    ou sexuelles n’en ont jamais parlé à              d’être membres d’une association volon-      cation et les jeux, elles passent au moins
    quelqu’un. Seules 29 % ont demandé                taire ou d’un groupe communautaire que       21 heures par semaine à des services
    de l’aide.                                        les jeunes hommes. Cet écart est presque     ménagers non rémunérés, contre 8 %
                                                      constant tout au long du cycle de la vie.    chez leurs homologues masculins.
    45 % des adolescentes âgées de 15 à
    19 ans de la région pensent que le fait           51 % des femmes âgées 18 à 25 ans ont        Seules 12 % des femmes âgées de 15
    que les maris battent leur femme peut             voté lors des dernières élections - comme    à 49 ans sont les principaux décideurs
    être justifié.                                    53 % des jeunes hommes. Les femmes           concernant leur propre santé.
                                                      âgées de 26 à 35 ans sont cependant
                                                      beaucoup moins susceptibles d’avoir voté.

4 | ALLER DE L’AVANT POUR LES ADOLESCENTES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
Aller de l'avant pour les adoles-centes - EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE - UNICEF
© UNICEF/UN0296088/Frank Dejongh

                                   ALLER DE L’AVANT POUR LES ADOLESCENTES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE | 5
Aller de l'avant pour les adoles-centes - EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE - UNICEF
LES FILLES INSPIRENT LE CHANGEMENT

                                                  Diriger l’innovation et l’entrepreneuriat
                                                  en Gambie
                                                  Depuis l’âge de huit ans, Juma Baldeh rêvait en grand. Elle voulait devenir
                                                  une femme qui réussit et savait que la voie du succès était bâtie sur le
                                                  courage, les études universitaires et l’amour d’apprendre de nouvelles
                                                  choses.

                                                  Cependant, dans le monde et en Gambie notamment, les hommes conti-
                                                  nuent à être plus nombreux que les femmes dans le secteur technologique.
                                                  Les filles sont souvent dissuadées d’étudier ou de faire carrière dans les
                                                  sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques, qui sont encore
                                                  perçues comme le domaine des garçons et des hommes.

                                                  Cela n’a pas découragé Juma. Après avoir terminé son BSc en systèmes
                                                  d’information à l’Université de Gambie, elle a commencé à travailler comme
                                                  Ingénieur dans une société de développement de logiciels gambienne et
                                                  elle est déterminée à briser ces stéréotypes de genre en aidant à former la
© UNICEF
                                                  prochaine génération de femmes gambiennes dans la technologie.

                                                  En 2016, Juma a fondé HackathonGirls dans la capitale gambienne, Banjul.
                                                  L’organisation fournit des compétences informatiques aux jeunes filles
                                                  âgées de 8 à 18 ans, qui sont encadrées par de jeunes femmes dynamiques
                                                  travaillant déjà dans la technologie. La plateforme rassemble les filles et les
                                                  encourage à poursuivre une carrière dans le secteur informatique avec la
                                                  confiance et les compétences requises.

                                                  « Si les filles travaillent ensemble, des choses extraordinaires peuvent être
                                                  accomplies en Gambie », dit Juma. «Nous nous réunissons chaque semaine
                                                  pour améliorer nos compétences informatiques en programmation, création
« En Gambie, beaucoup de                          de sites web et connaissances du web. Nous apprenons à programmer, à
filles sont victorieuses dans les                 faire des recherches sur le web, à collaborer avec d’autres personnes en
domaines scientifiques au lycée                   ligne, à protéger notre vie privée et à gérer notre sécurité sur Internet ».
et à l’université, et beaucoup
                                                  Étant la grande rêveuse qu’elle a toujours été, Juma, en tant que Change-
d’entre elles ont de bons résul-
                                                  maker de l’UNICEF Gambie, a des visions encore plus grandes pour les
tats en classe, mais beaucoup
                                                  jeunes femmes qu’elle encadre : « Je rêve de voir ces filles devenir PDG
de filles perdent espoir lorsqu’il                d’entreprises de nouvelles technologies en Gambie. Nous avons vraiment
s’agit de se préparer et de passer                besoin que ces filles pour soient des leaders ici ».
des entretiens à des postes de
technologie professionnelle »
(Juma)

6 | ALLER DE L’AVANT POUR LES ADOLESCENTES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
Aller de l'avant pour les adoles-centes - EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE - UNICEF
Sensibilisation et responsabilisation sur le
mariage des enfants au Burkina Faso
A Gotogou, un petit village du nord du Sahel du Burkina Faso, Adiatou, mère
de quatre enfants, a donné ses deux premières filles à l’âge de 16 et 14 ans.
Peu de temps après son mariage, la deuxième fille d’Adiatou est tombée
enceinte, mettant sa santé en danger. « La grossesse était difficile et sa vie
était en péril ». La famille craignait pour leur fille et le bébé.

L’UNICEF s’est associé à l’organisation non gouvernementale (ONG)
Mwangaza-Action pour sensibiliser les chefs traditionnels et religieux à la
question, ainsi qu’aux mutilations génitales féminines, une autre préoccu-
pation majeure du pays. Les dirigeants sont des personnalités respectées
dans la communauté et sensibilisent l’ensemble de la communauté, créant
une masse critique de personnes prêtes dire non au mariage d’enfants.

En décembre 2016, les chefs traditionnels et religieux se sont publiquement
engagés à mettre fin au mariage d’enfants à Gotogou. A la suite de cette
                                                                                      © UNICEF/UNI303143// Frank Dejo
déclaration, un comité de suivi a été créé dans le village avec pour mission
d’assurer, par la sensibilisation, la poursuite de l’engagement des leaders
communautaires et de promouvoir un changement de comportement pour
mettre fin au mariage d’enfants.

« Pour qu’un mariage soit célébré, je demande maintenant l’acte de nais-
sance de la fille. Tout le monde n’est pas d’accord avec cela, mais les gens
s’y habitueront. Cependant, il y a de moins en moins de résistance », a
déclaré Cissé Issoufa Abdoulaye, Imam de Gotogou.

Adiatou fait désormais partie du comité de suivi. En tant que mentor, Adia-
tou organise des réunions hebdomadaires avec le club des filles du village.
Ces rencontres lui permettent d’éduquer les enfants sur les conséquences
                                                                                      « Il était courant de voir des
du mariage des enfants. Il y a deux clubs dans chaque village : un club de
                                                                                      filles fuir le domicile conjugal
filles et un club de garçons. Chaque club a 30 enfants. « C’est le moyen le
plus efficace de prévenir le mariage d’enfants. Les enfants vivent là où les
                                                                                      et revenir chez leurs parents
décisions sont prises. Ils savent beaucoup de choses », a déclaré Adiatou.            la nuit, le fardeau était trop
                                                                                      lourd pour elles. Nous savions
                                                                                      que c’était difficile, mais que
                                                                                      pouvions-nous faire ? Nous ne
                                                                                      connaissions pas mieux ».
                                                                                      (Adjatou)

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Supplémentation en fer et acide folique au
                                                  Ghana : Un impact sur la vie des filles
« Je venais à l’école et j’avais                  Fortune Abornu a 14 ans et fréquente l’école primaire de Tsurokpe Tota dans
très sommeil pendant les                          la région de Volta au Ghana. « Je ne me sentais pas bien depuis un moment.
cours. Parfois, j’abandonnais,                    Je venais à l’école et j’avais très sommeil pendant les cours. Parfois, j’aban-
je mettais la tête sur la table                   donnais, je mettais la tête sur la table et je dormais. Je me réveillais généra-
et je dormais. Je me réveillais                   lement à l’appel de colère d’un enseignant. Parfois, je demandais à mes amis
                                                  assis près de moi de me tapoter quand le directeur était là. D’autres jours,
généralement à l’appel de colère
                                                  je me sentais étourdi en marchant vers l’école ou pendant la pause. Alors,
d’un enseignant ». (Fortune)
                                                  je m’arrêterais et je prenais une pause. Au début, je pensais que j’étais juste
                                                  fatiguée. Peut-être à cause des travaux ménagers ou du jeu, je n’en étais pas
                                                  sûre. Plus tard, j’en ai eu assez et je l’ai finalement dit à ma grand-mère. »

« Maintenant, j’ai plus                           Horlali a 15 ans et fréquente la même école que Fortune. Elle a également
d’énergie, je mange mieux                         eu des vertiges et une inactivité à l’école. « C’est difficile de ressentir ça la
et mon cycle menstruel est                        plupart du temps, j’ai décidé de manger souvent pour avoir plus d’énergie,
régulier et indolore »                            mais je n’avais pas beaucoup d’appétit donc ça n’a pas marché. J’ai toujours
(Horlali)                                         mangé une ou deux fois par jour » Horlali a également expliqué comment
                                                  cela affectait sa santé. « Mon cycle menstruel ne dure que deux jours, mais
                                                  il doit généralement durer cinq jours pour moi. Cela devient également très
                                                  douloureux et cela rend encore plus difficile la concentration en classe. »

                                                  Pour aider les adolescentes au Ghana à se sentir plus actives et à mieux
                                                  réussir à l’école, l’UNICEF et le Service de santé du Ghana ont lancé l’initiative
                                                                                             GIFTS (Girls ’Iron Folic Tablet Supple-
                                                                                             mentation). L’initiative GIFTS est la
                                                                                             première du genre sur le continent.
                                                                                             Elle vise à fournir gratuitement des
                                                                                             suppléments de fer et d’acide folique
                                                                                             aux filles âgées de 10 à 19 ans.

                                                                                                 Suite à cette initiative, les choses
                                                                                                 ont pris une tournure positive pour
                                                                                                 les deux filles. Fortune et Horlali se
                                                                                                 sont révélées anémiques et leurs
                                                                                                 parents et tuteurs ont été encoura-
                                                                                                 gés à les emmener à l’hôpital pour
                                                                                                 un traitement supplémentaire. Une
                                                                                                 semaine après la consultation, des
                                                                                                 doses hebdomadaires de fer et de
                                                                                                 comprimés foliques ont été adminis-
                                                                                      © UNICEF

                                                                                                 trées à toutes les filles scolarisées.

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Fournitures de santé et d’hygiène menstruelles
pour mettre fin à la stigmatisation et à l’embarras
des filles en Guinée-Bissau
Comme beaucoup de jeunes filles dans d’autres villages de Guinée-Bissau,
les élèves de Ponta Nova, un village situé dans l’est de la région de Bafatá,
traitent leurs problèmes d’hygiène menstruelle dans le plus grand secret.

Pour remédier à ces goulots d’étranglement, l’UNICEF en Guinée-Bissau
soutient un programme dans les écoles pour la santé et l’hygiène mens-
truelles, garantissant aux filles un lieu où elles peuvent gérer de manière
hygiénique leurs menstruations et recevoir des connaissances adéquates
sur leurs règles.

Rivaldina a été l’une des premières jeunes filles à recevoir une coupe mens-
truelle à Ponta Nova. « Les jeunes femmes ratent des cours lorsqu’elles
ont leurs règles parce qu’elles n’ont pas les moyens d’acheter des produits
sanitaires appropriés », fait-elle remarquer. Elle est devenue porte-parole de           © UNICEF
ses pairs sur la promotion de l’utilisation de la coupe menstruelle.

Les coupes menstruelles coûtent 3000 FCFA (environ 7 USD). En raison des
multiples avantages qu’elles offrent, les jeunes femmes, en particulier des
zones rurales de Guinée-Bissau, sont désormais plus enclines à les utiliser.

« Je suis passée aux coupes menstruelles pour de nombreuses raisons et je
ne reviendrai jamais vers d’autres produits sanitaires. Les coupes sont plus
abordables et plus faciles à utiliser. Les jeunes femmes les utilisent de plus
en plus. Maintenant que j’utilise la coupe, je n’ai plus à me soucier de quand
mes règles vont débuter. Et moins avec la fréquence des changements ».
Dit Cadidjatu Balde, jeune enseignante de l’école Fajonquito.

« Il y a six mois, j’ai essayé la coupe pour la première fois, et trois mois plus
tard, j’en ai acheté trois autres pour mes petites sœurs », a poursuivi Cadidjatu,       « Au début, ma petite sœur a
«Au début, ma petite sœur a refusé d’utiliser la coupe menstruelle, mais                 refusé d’utiliser la coupe mens-
quand j’ai expliqué que je l’utilisais aussi et ses multiples avantages, elle a          truelle, mais quand j’ai expliqué
complètement changé d’avis, et elle ne peut plus s’en passer maintenant,                 que je l’utilisais aussi et ses
dit-elle ».
                                                                                         multiples avantages, elle a com-
                                                                                         plètement changé d’avis, et elle
                                                                                         ne peut plus s’en passer mainte-
                                                                                         nant, dit-elle ». (Cadidjatu)

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LES FILLES DANS LES CRISES

L’Afrique de l’Ouest et du Centre abrite un certain nombre d’urgences causées et aggravées par le chan-
gement climatique, le changement démographique, les épidémies et les conflits violents, qui ont tous des
impacts forts - et différents - sur les femmes et les hommes, les garçons et les filles. Les dynamiques de
pouvoir inégales s’enflamment dans les situations de menace, et les femmes et les filles sont générale-
ment les plus vulnérables. Cette section met en lumière certaines des préoccupations majeures en situa-
tions de crise - telles qu’elles sont exprimées par les adolescentes elles-mêmes.1

                                                                                           tâches ménagères ou à la généra-
                                                                                           tion de revenus pour la famille.

                                                                                           Sierra Leone, pendant la pandémie
                                                                                           d’Ebola, seules 15 % des filles contre
                                                                                           40 % des garçons ont déclaré étu-
                                                                                           dier à la maison - le plus souvent en
                                                                                           raison de leurs contributions aux
                                                                                           tâches ménagères, aux soins aux
                                                                                           frères et sœurs et à la génération
                                                                                           de revenus.

                                                                                           Au-delà de la perte de temps d’ap-
                                                                                           prentissage et des inquiétudes liées
                                                                                           à leur avenir, les filles vivant dans
                                                                                           des situations de crise se sentent
                                                                                           également préoccupées par les
                                                                                           restrictions au jeu et au contact avec
                                                                                           des amis, ainsi que par l’incapacité
                                                                                           de créer et de favoriser des réseaux
© UNICEF/UN058916/Tremeau
                                                  Education                                en dehors de la maison qui peuvent
                                                                                           servir à les protéger et les aider à
                                                  La perte d’accès à l’école pour
                                                                                           construire leur avenir.
                                                  quelque raison que ce soit- en raison
                                                  de la destruction, de l’insécurité sur
                                                                                           D’après une récente étude en
                                                  le chemin de l’école ou de la ferme-
                                                                                           Côte d’Ivoire, plus de 20 % des filles
                                                  ture pendant les pandémies - a des
                                                                                           ne sont pas retournées à l’école. La
                                                  conséquences dévastatrices pour
                                                                                           raison la plus fréquente avancée
                                                  les enfants et des risques spéci-
                                                                                           étant les difficultés financières.
                                                  fiques pour les filles.
Plus les filles restent
non scolarisées pendant
                                                  Dans les situations de crise, l’accès    1
                                                                                               “Adolescent Girls in Crisis: Voices from the
longtemps, moins elles                            à l’apprentissage pour de nom-
                                                                                               Sahel” (2020), Plan International, UCL and
                                                                                               UNFPA; “Living under Lockdown: Girls and
ont de chances de                                 breuses filles est limité parce que          Covid-19” (2020), Plan International

retourner à l’école.                              les services éducatifs sont pertur-
                                                  bés, ou les écoles sont ciblées, les
                                                  centres d’apprentissage alternatifs
                                                  peuvent ne pas être disponibles, ou
                                                  parce que le temps est consacré aux

10 | ALLER DE L’AVANT POUR LES ADOLESCENTES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
Protection contre
                                                                                                Centre du Sahel
la violence                                                                                     Burkina Faso, Mali et Niger

Les femmes et les filles sont les                                                               Depuis 2017, l’augmentation de la
                                                                                                propagation et de la violence dans
plus exposées à la violence sexuelle
                                                                                                le Centre du Sahel - notamment les
et sexiste dans le monde, quel que                                                              attaques armées contre les com-
soit le contexte. En période de crise,                                                          munautés, les écoles, les centres
ce risque est d’autant plus élevé                                                               de santé et d’autres institutions
                                                                                                et infrastructures publiques - ont
que les mécanismes de protection
échouent, que les réseaux de protec-     Santé                                                  provoqué des déplacements forcés
                                                                                                et créé une urgence humanitaire à
tion soient détruits et que le stress                                                           des niveaux sans précédent.
augmente encore plus le risque de        Un autre domaine très préoccupant
violence dans la sphère domestique.      est l’accès limité aux services de
                                         santé et leur utilisation, y compris
                                                                                                Lac Tchad
Plus d’une adolescente sur cinq dans     les informations sur la santé de                       Tchad, Cameroun, Niger et Nigeria
les pays du Lac Tchad a signalé des      la reproduction. Cela pourrait être
violences physiques sur une période      le résultat de la destruction des                      L’une des urgences humanitaires
                                                                                                les plus graves au monde, cette
d’un mois au printemps 2018, dont        centres de services par les groupes
                                                                                                crise prolongée a déplacé environ
60 % à domicile. Les adolescentes        armés, de l’incapacité d’accéder                       2,5 millions de personnes. Les
séparées de leurs parents et travail-    aux services en raison du manque                       écoles, ainsi que les centres de
lant dans des rôles domestiques          de transport ou d’infrastructure, de                   services de santé et de nutrition
                                         raisons économiques ou de la peur.                     ont été détruits ou se sont retrou-
font face à des menaces de violence
                                                                                                vés avec des capacités considéra-
sexuelle et sexiste. Au Nigeria, près                                                           blement réduites pour fournir une
de la moitié de tous les U-Reporters     Lors de l’épidémie d’Ébola en                          assistance aux personnes dans le
ont signalé une augmentation de          Sierra Leone, une diminution de                        besoin.
la violence domestique à la suite        l’utilisation des services de santé
du confinement du COVID-19 - la          vitaux a entraîné environ 3 600
plupart concernant les femmes et         décès maternels, néonatals et                          Ebola
les adolescentes.                        mortinatals supplementaires sur                        Liberia, Sierra Leone, Guinée et
                                         une période d’un an 2013-14. Un                        République démocratique du Congo
Lorsqu’il y a perte de moyens de         rapport récent de l’OMS a estimé
                                                                                                L’épidémie de 2014-16 en Afrique
subsistance, les risques supplémen-      une perturbation importante des                        de l’Ouest a été la plus importante
taires liés au travail des enfants et    services dans la région en raison                      épidémie d’Ébola dans la région,
à la criminalité augmentent. Pour        de la pandémie de Covid-19.                            se propageant entre les pays.
                                                                                                Malheureusement, au moment de
certains, les stratégies de survie à
                                                                                                la rédaction de cet article, la RDC
haut risque et le mariage précoce        Lorsque les écoles sont des points
                                                                                                lutte toujours contre le virus dans
sont la seule issue.                     d’entrée ou facilitent l’éducation                     l’une de ses régions.
                                         sur la santé reproductive, la perte
Une augmentation du taux de ma-          d’accès ajoute une autre couche
riages d’enfants et de grossesses pré-   d’impacts négatifs. Dans une région
                                                                                                Covid-19
coces - jusqu’à 65 % dans certaines      où de nombreuses adolescentes                          Global
communautés - a été notée lors de        n’ont pas accès aux contraceptifs
l’épidémie d’Ébola en Sierra Leone       modernes et risquent une grossesse                     Arrivés dans la région fin février
                                                                                                2020, environ 200 000 cas ont été
et au Liberia. Des adolescentes du       avant l’âge de 18 ans, c’est une
                                                                                                enregistrés à la mi-août (22 % de
Nigeria ont raconté de nombreuses        préoccupation majeure. Une étude                       tous les cas à travers le continent)
fois qu’elles ont été forcées a se ma-   récente prévoit une augmentation
rier pour des raisons de sécurité ou     des grossesses précoces dans la                        La propagation de la pandémie
                                         région en raison du COVID-192.                         de Covid-19 et les mesures
économiques, ou d’épouser leurs vio-
                                                                                                préventives ont des effets
leurs pour éviter la stigmatisation.                                                            importants sur la capacité de
                                                                                                faire face à d’autres situations
                                         2
                                             UNFPA (2020). Impact of the COVID-19               d’urgence dans la région.
                                             Pandemic on Family Planning and Ending
                                             Gender-based Violence, Female Genital
                                             Mutilation and Child Marriage.

                                                             ALLER DE L’AVANT POUR LES ADOLESCENTES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE | 11
PLANS DE PROGRES

Pour élargir les options de vie des adolescentes en Afrique de l’Ouest et du Centre, l’UNICEF utilise
des stratégies évolutives de changement fondées sur des données factuelles pour faire progresser
l’éducation et les compétences, assurer la protection contre la violence et le mariage ainsi que pour
améliorer la santé et le bien-être.

Avec ses partenaires, l’UNICEF                    appuyons également sur les princ-       avec le gouvernement, la société
élargit sa programmation intégrée                 ipes suivants pour faire progresser     civile, les organisations internation-
qui tient compte des aspects holis-               notre travail en faveur des filles :    ales et le secteur privé, l’UNICEF
tiques et multidimensionnels de la                                                        s’attaque aux problèmes auxquels
vie des adolescentes. Les paquets                                                         sont confrontées les adolescentes
de programmes multisectoriels qui                 Approche multisectorielle               de la région, s’emploie à protéger
reconnaissent ces vulnérabilités et                                                       leurs droits et leur offre des op-
ces risques interconnectés peuvent                L’UNICEF travaille dans tous les        portunités de transition vers l’âge
améliorer les résultats et améliorer              domaines de la vie d’une fille, s’en-   adulte en tant que jeunes femmes
l’efficacité et la durabilité. Alors que          gageant dans tous les secteurs pour     autonomes et capables.
nous travaillons à la mise en œuvre               faire progresser son bien-être et
de programmes évolutifs, nous nous                celui de ses enfants. En partenariat

12 | ALLER DE L’AVANT POUR LES ADOLESCENTES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
© UNICEF/UNI350817/Dejongh

                             Engager et écouter les filles

                             La collaboration avec les adolescents
                                                                     Innovation, STEM et technologie
                             est au cœur du travail de l’UNICEF      pour les filles
                             dans la région. Les techniques de
                             conception centrées sur l’humain                                                   Salmaïtou est une initiative de
                             doivent créer des interventions                                                    l’UNICEF au Sénégal, conçue
                             sensibles au genre pour les adoles-                                                pour aider à réduire la fracture
                             centes. De plus en plus, nos pro-                                                  numérique entre les sexes à
                             grammes engagent les filles dans la                                                travers le pays.
                             co-création de solutions grâce à leur
                                                                                                          Rassemblant divers partenaires
                             engagement dans des bootcamps
                                                                                                          privés, et en collaboration avec le
                             de conception et des laboratoires
                                                                                                          ministère de l’Éducation nationale,
                             d’innovation à travers la région.
                                                                                                          ainsi que l’Université virtuelle du
                                                                                                          Sénégal, l’usine de changement
                             Exploiter le pouvoir de                 © UNICEF/UNI284837/Prinsloo
                                                                                                          social et autres, ce projet a été
                             l’evidence                                                                   lancé dans la région de Kolda
                                                                     au Sénégal - une région avec les plus faibles taux de progrès du
                                                                     développement social dans le pays.
                             Il faut plus d’informations pour
                             déterminer « ce qui fonctionne
                                                                     Le projet Salmaïtou vise à donner aux filles très vulnérables, scolari-
                             dans quelles conditions » pour les
                                                                     sées et non scolarisées, l’opportunité d’acquérir des compétences qui
                             adolescentes - en particulier dans
                                                                     leur permettront de maîtriser les technologies numériques, l’innova-
                             des contextes aussi divers que dans
                                                                     tion et l’entrepreneuriat social.
                             la région de l’Afrique de l’Ouest et
                             du Centre. La recherche de mise en
                                                                     Ciblant les filles âgées de 10 à 18 ans, le premier « bootcamp » a permis
                             œuvre pour renforcer la prestation      de renforcer leurs capacités et leurs compétences dans trois domaines:
                             est une option pour faire progresser    l’entrepreneuriat social, l’innovation sociale et la technologie.
                             les choses et trouver des solutions
                             en même temps. Au minimum, la           Surtout, il cherche à les inciter à s’intéresser aux STEM (Science,
                             communication des données au            Technologie, Ingénierie et Mathématiques) et à développer l’estime
                             niveau des pays doit être ventilée      de soi pour réaliser leurs rêves.
                             par âge et par sexe.

                                                                                 ALLER DE L’AVANT POUR LES ADOLESCENTES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE | 13
DES ACTIONS VISANT A ACCELERER
LES RESULTATS
                                                                                           • Impliquer les garçons et les
                                                                                             hommes dans le cadre de la
                                                                                             transformation des normes
                                                                                             de genre. Le modèle des coo-
                                                                                             pératives pour transformer les
                                                                                             relations entre les sexes grâce à
                                                                                             une programmation synchronisée
                                                                                             entre les sexes - une program-
                                                                                             mation qui aborde les normes de
                                                                                             genre avec tous les membres
                                                                                             de la communauté - peut être
                                                                                             encore étendu dans la région.

                                                                                           • Favoriser les mouvements de
                                                                                             filles et les groupes civiques
                                                                                             pour faire progresser la respon-
                                                                                             sabilité envers les populations
                                                                                             affectées. Les voix des femmes
© UNICEF/UNI217236/Diarassouba                    dans l’adolescence et font face à          et des filles sont essentielles
                                                  de nouveaux risques et vulnérabi-          pour comprendre l’impact des
                                                  lités. Investir dans l’éducation, la       interventions et répondre effica-
                                                  protection et la santé des adoles-         cement aux besoins des popu-
                                                  centes aujourd’hui peut également          lations affectées. Des groupes
Quatre actions                                    contribuer à réduire la transmission       civiques et communautaires
                                                                                             structurés peuvent aider à pro-
pour accélérer les                                des inégalités intergénérationnelles
                                                  et conduire à de meilleurs résultats       mouvoir leur voix. Cela devient

résultats en faveur                               pour les futurs enfants.                   encore plus important dans les
                                                                                             crises humanitaires, où la partici-
des adolescentes                                  Collectivement, nous pouvons trans-        pation active à l’identification des
                                                  former la vie des adolescentes et          besoins et à la conception et à la
Il est clair que le retour sur investis-          permettre aux nations, aux sociétés        mise en œuvre de programmes
sement des adolescentes est élevé.                et surtout aux filles elles-mêmes          pour répondre à ces besoins
L’accélération des interventions sen-             de récolter les bénéfices grâce à 4        améliore considérablement
sibles au genre et transformatrices               actions clés.                              l’efficacité et la durabilité des
pendant l’adolescence peut aboutir                                                           programmes.
à des résultats plus équitables qui
peuvent persister à l’âge adulte.                 • S’attaquer aux politiques qui          • Développer des financements
                                                    favorisent les environnements            innovants. Le fonds pour les
L’adolescence offre une deuxième                    régressifs pour les filles. Les gou-     KRC de l’UNICEF adoptera une
fenêtre d’opportunité - une chance                  vernements nationaux doivent te-         approche novatrice de finance-
de rattraper et de corriger les expé-               nir leurs engagements en faveur          ment, en faisant appel à des
riences négatives antérieures, ainsi                de l’égalité des sexes et veiller à      capitaux pour faire progresser les
que de s’assurer que les investisse-                ce que ces engagements aient             résultats en Afrique de l’Ouest et
ments antérieurs ne sont pas perdus                 un impact sur la vie quotidienne         du Centre. Alliant les forces du
à un moment où les enfants entrent                  des adolescentes.                        secteur privé, des organismes

14 | ALLER DE L’AVANT POUR LES ADOLESCENTES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
Pourquoi investir dans les adolescentes ?

                                                                 Mettre fin au mariage d’enfants et aux grossesses précoces
                                                                  en Afrique de l’Ouest et du Centre réduirait la croissance
                                                                  démographique et rapporterait 64 milliards de dollars de gains
                                                                  annuels de prospérité . (Banque mondiale, 2017)

philanthropiques, des particu-                                   Si l’enseignement secondaire universel était atteint, le mariage
liers fortunés et des donateurs                                   d’enfants serait pratiquement éliminé et la prévalence des gros-
traditionnels aux voix des                                        sesses précoces serait réduite jusqu’à trois quarts.
adolescents pour le changement,                                   (Banque mondiale, 2017)
le fonds orientera les investisse-
ments vers des interventions à                                   Mettre fin aux grossesses précoces et améliorer le niveau de
fort impact là où ils sont le plus                                scolarité des mères aurait des effets importants sur la réduction
nécessaires. D’autres modèles,                                    de la mortalité infantile (d’un cinquième) et de la malnutrition
tels que les obligations à impact                                 (d’un tiers) ainsi qu’un impact positif sur la capacité de décision
social, sont des modèles promet-                                  des femmes au sein du ménage et augmenterait la probabilité
teurs à développer.                                               pour les nouveau-nés d’être enregistrés à la naissance.
                                                                  (Banque mondiale, 2017)

                                                                 Les investissements dans la santé et le bien-être des adolescents
                                                                  peuvent apporter un triple dividende d’avantages au moment
                                                                  présent, dans la vie adulte future et pour la prochaine génération
                                                                  d’enfants. (Lancet, 2017)

                                                                 L’amélioration de la scolarisation et de la qualité de l’enseigne-
                                                                  ment secondaire de 22,60 dollars par personne et par an pourrait
                                                                  produire 12 fois les avantages économiques d’ici 2030.

                                                                 Les investissements dans l’enseignement secondaire peuvent
                                                                  augmenter les taux d’achèvement des études de plus de 60 %
                               © UNICEF/UN067751/Sokhin

                                                                  d’ici 2030. Une année supplémentaire d’enseignement primaire
                                                                  augmente les salaires futurs des filles de 10 à 20 %, et une année
                                                                  supplémentaire d’école secondaire ajoute 15 à 25 %.

                                                                 Les économistes ont constaté qu’investir dans l’élimination de
                                                                  la violence basée sexiste est l’une des 19 cibles ODD les plus
                                                                  rentables. (Women Deliver 2018).

                                                                 En réduisant considérablement la violence sexisted, il y a un effet
                                                                  d’entraînement : les femmes sont plus instruites et les familles
                                                                  plus saines et plus instruites sont plus fortes ; les sociétés plus
                                                                  équitables ; une augmentation de la prospérité économique dans
                                                                  son ensemble. (Women Deliver 2018).
                               © UNICEF/UNI217279/Diarassouba

                                                                 Dépenser environ 3,80 dollars par habitant et par an dans des
                                                                  programmes qui contribuent à réduire le mariage d’enfants
                                                                  pourrait rapporter un rendement de près de 6 fois.
                                                                  (Lancet 2017).

                                                                           ALLER DE L’AVANT POUR LES ADOLESCENTES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE | 15
LES FILLES SUR LA                                                                                   25 ans de progrEs

BONNE VOIE ?
Education
La région a enregistré des pro-
grès substantiels dans la scola-
risation des filles au cours des
25 dernières années. Alors qu’en
moyenne3 moins de 50 % des filles
en âge de fréquenter l’école primaire
étaient inscrites à l’école primaire
entre le milieu et la fin des années
90 dans les pays pour lesquels des
données sont disponibles, ce taux
est passé à un peu plus de 75 % au
cours de la période 2015-2018.
                                                       Source: UNESCO Institute of Statistics

De même, les taux de scolarisation
des filles dans l’enseignement                    de scolarisation avait atteint 36,1 %.        Ces progrès s’accompagnent
secondaire ont augmenté, mais à                   Les taux de scolarisation des filles          d’une forte augmentation des taux
partir d’une base beaucoup plus                   dans le secondaire au Tchad et au             d’alphabétisation des femmes et
basse : dans sept pays pour les-                  Ghana ont augmenté à 12,3 et                  des filles à travers les générations.
quels des données pour la période                 58,8 %, respectivement.                       Selon les estimations, en moyenne
comprise entre 1995 et 1999 sont                                                                65,7 % des filles et des femmes
disponibles, le taux net de scolarisa-            Comme le montre le graphique,                 âgées de 15 à 24 ans dans la région
tion dans le secondaire variait entre             ces augmentations ont contribué à             étaient alphabétisées entre 2015 et
2,9 % au Tchad et 28,8 % au Ghana.                réduire l’écart entre les garçons et          2018 - contre 47,2 % des femmes
En 2018, les données de 16 pays                   les filles dans le primaire et à réduire      de 25 à 64 ans - une augmentation
étaient disponibles et le taux moyen              l’écart au niveau secondaire.                 « intergénérationnelle » de 20,9
                                                                                                points de pourcentage en moyenne
                                                                                                dans les pays.

                                                                                                Malgré ces progrès, les taux de
                                                                                                non-scolarisation dans la région
                                                                                                restent encore très élevés. Selon
                                                                                                les données de l’UNESCO publiées
                                                                                                dans la Situation des enfants dans
                                                                                                le monde 2019, 27, 40 et 61 % des
                                                                                                enfants d’âge scolaire ne sont pas
                                                                                                scolarisés dans les niveaux primaire,
                                                                                                secondaire inférieur et secondaire
                                                                                                supérieur, respectivement.

    Source: UNESCO Institute of Statistics
                                                                                                3
                                                                                                    Toutes les moyennes présentées ne sont pas
                                                                                                    pondérées

16 | ALLER DE L’AVANT POUR LES ADOLESCENTES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
© UNICEF/UNI324119/Haro

Un autre domaine qui doit encore            à la fin de l’enseignement primaire            d’un tiers des élèves requiert des
être amélioré est la qualité de             atteignent un niveau minimal de                compétences minimales en mathé-
l’éducation. Environ la moitié seu-         lecture. Pour les mathématiques,               matiques.
lement des filles et des garçons de         cet indicateur est encore plus
la deuxième et troisième année et           bas car seulement un peu plus

   Source: UNESCO Institute of Statistics                            Source: UNESCO Institute of Statistics

                                                           ALLER DE L’AVANT POUR LES ADOLESCENTES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE | 17
LES FILLES SUR LA                                                                             25 ans de progrEs

BONNE VOIE ?
                                                                                         Guinée et au Nigeria, environ
                                                                                         7,9 millions de filles âgées de 15 à
                                                                                         19 ans souffrent d’anémie.5

                                                                                         Le VIH est un domaine qui a
                                                                                         connu de bons progrès dans de
                                                                                         nombreux pays. Les taux de pré-
                                                                                         valence chez les jeunes femmes
                                                                                         sont passés de 6,2 % en Côte
                                                                                         d’Ivoire en 1995 à 1,4 % en 2017.
                                                                                         Des réductions similaires notables
                                                                                         ont été réalisées en RCA et au
                                                                                         Liberia. Cependant, la figure montre
                                                                                         que les progrès ont été inégaux ;
                                                                                         et les jeunes filles sont en moyenne
                                                                                         jusqu’à 5 fois plus susceptibles
                                                                                         d’être infectées par le VIH que
                                                                                         leurs homologues masculins.6
© UNICEF/UN0280362/Dejongh                        Les taux élevés de fécondité chez      Sur les 340 000 adolescents vivant
                                                  les adolescentes sont particulière-    avec le VIH dans la région en 2018,
                                                  ment inquiétants en combinaison        58 % étaient des filles âgées de
                                                  avec des taux de prévalence            15 à 19 ans.
                                                  élevés de l’anémie, qui ont été
Santé et nutrition                                considérablement réduits dans          4
                                                                                             https://www.who.int/news-room/fact-sheets/
                                                                                             detail/adolescent-pregnancy
                                                  certains pays au cours des 25 der-     5
                                                                                             Sur la base des calculs de la prévalence de
                                                                                             l’anémie de l’EDS 2017-2018 et les chiffres
Les taux de fécondité des ado-                    nières années, mais restent encore         de population du Département des affaires
lescentes ont baissé. Le taux de                  trop élevés. La figure x montre les        économiques et sociales des Nations Unies,
                                                                                             Division de la population (2019).
natalité moyen non pondéré pour                   taux moyens d’anémie chez les          6
                                                                                             « Un facteur contributif est que la plupart des
                                                                                             adolescents ont contracté le VIH de façon
1000 filles âgées de 15 à 19 ans a                femmes âgées de 15 à 49 ans, car           périnatale et vivent avec le virus depuis
été réduit de 151,8 en 1990-1995 à                les données sur les adolescentes           longtemps, ce qui les expose à un risque plus
                                                                                             élevé de mortalité liée au SIDA. En revanche,
112,1 en 2015-2020. Cependant,                    ne sont pas disponibles pour les           une plus grande proportion de filles a été in-
                                                                                             fectée par le VIH récemment par transmission
ces chiffres sont encore environ                  périodes antérieures. Le graphique         sexuelle. Les garçons sont également moins
2,6 fois plus élevés que les                      montre que pour de nombreux pays,          dépistés pour le VIH et présentent en général
                                                                                             des taux inférieurs d’initiation et de couverture
moyennes mondiales.                               les progrès ont été très lents. Les        du traitement antirétroviral. »
                                                  exceptions sont le Liberia, le Bénin
Les complications pendant la gros-                et la RDC, qui ont pu réussir une
sesse et l’accouchement sont la prin-             réduction de 23,7 à 18,2 %.
cipale cause de décès chez les filles
âgées de 15 à 19 ans dans le monde                Les taux d’anémie des adoles-
et les mères adolescentes et leurs                centes sont généralement plus
bébés font face à des risques plus                élevés que la moyenne du pays.
élevés de complications et d’issues               Les dernières estimations de 2017
négatives que les femmes âgées de                 et 2018 montrent que rien qu’au
20 à 24 ans et leurs bébés.4                      Bénin, au Mali, au Sénégal, en

18 | ALLER DE L’AVANT POUR LES ADOLESCENTES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
Source: World Health Organization, Global Health Observatory Data Repository/World Health Statistics

Source: UNAIDS estimates

Source: United Nations, Department of Economic and Social Affairs, Population Division (2019).

                                                                       ALLER DE L’AVANT POUR LES ADOLESCENTES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE | 19
LES FILLES SUR LA                                                                                                  25 ans de progrEs

BONNE VOIE ?
                                                                                                              Protection
                                                                                                              Violence physique et sexuelle

                                                                                                              Malheureusement, les données sta-
                                                                                                              tistiques sur l’ampleur des différents
                                                                                                              types de violence sont rares - en
                                                                                                              particulier en Afrique de l’Ouest et
                                                                                                              du Centre. Cependant, des études
                                                                                                              récentes montrent que la violence

                                                                                 © UNICEF/UN0185841/Tremeau
                                                                                                              du partenaire intime et la violence
                                                                                                              sexuelle - qui peuvent également
                                                                                                              être perpétrées par des conjoints
                                                                                                              ou des petits amis - sont des évé-
                                                                                                              nements courants.

                                                                                                              En moyenne, 9 %7 des adoles-
                                                                                                              centes de la région ont subi des
                                                                                                              violences sexuelles. Cela varie
                                                                                                              d’un pays à l’autre - par exemple,
                                                                                                              plus d’une fille sur cinq âgée de 15
                                                                                                              à 19 ans au Cameroun déclare avoir
                                                                                                              déjà subi des violences sexuelles
                                                                                                              au cours de sa vie. Ce chiffre est
                                                                                                              aussi bas que 0,3 % au Burkina
                                                                                                              Faso - cependant, nous savons que
                                                                                                              de nombreux types de violence,
                                                                                                              mais surtout celui-ci, sont largement
                                                                                                              sous-déclarés.

                                                                                                              18 % des adolescentes déclarent
                                                                                                              avoir déjà subi des violences
                                                                                                              commises par le partenaire
                                                                                                              intime.8

                                                                                                              Cela va de 5 % au Burkina Faso
                                                                                                              et en Gambie à 56 % en Guinée
                                                                                                              équatoriale et 40 % au Gabon.

                                                                                                              7
                                                                                                                  non pondérée
                                                                                                              8
                                                                                                                  According to data between 2010 – 2018 across
Source: ICF, 2015. The DHS Program STATcompiler.                                                                  17 out of 24 countries where data exists
                                                                                                                  (SOWC Table 14).

20 | ALLER DE L’AVANT POUR LES ADOLESCENTES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
Mutilation génitale féminine

L’Afrique de l’Ouest et du Centre est
l’une des régions où la prévalence
des filles excisées est la plus éle-
vée- en moyenne, près de 30 % des
                                            Source: ICF, 2015. The DHS Program STATcompiler.
filles et des femmes âgées de 15
à 49 ans ont subi des MGF dans
les pays concernés, et les progrès
vers leur éradication ont été très
lents.

Cependant, certaines indications
de changement positif semblent
apparaître lorsque l’on compare
différentes cohortes d’âge. En exa-
minant les taux de prévalence des
dernières études, les filles de 15 à
19 ans au Sénégal (en 2017), et en
Guinée et au Mali (en 2018) étaient
légèrement moins susceptibles de
subir ce type de violation que les
femmes âgées de 15 à 19 ans il y a
25 ans. Le Nigeria a réalisé des pro-
grès significatifs, réduisant ainsi ce
risque de 13 points de pourcentage.

Mariage d’enfants
                                            Source: ICF, 2015. The DHS Program STATcompiler

Il y a eu un certain succès dans
la réduction des taux de mariage         En regardant la figure, il y a des
d’enfants dans la région, mais il        signes prometteurs concernant
reste encore du travail à faire, en      l’éradication du mariage des
particulier en ce qui concerne le        enfants avant l’âge de 15 ans.
mariage avant l’âge de 18 ans.           Dans les dernières études, menées
Dans 12 pays pour lesquels des           entre 2014 et 2018, la différence
données sont disponibles, l’âge          entre les femmes déclarant avoir
moyen du mariage a augmenté              été mariées à l’âge de 15 ans a
de 1,3 an, passant de 17,3 ans au        diminué de 8,6 % en moyenne12.
premier mariage au cours des pé-         D’un pays à l’autre, ces différences
riodes 1990-98 à 18,6 ans au cours       vont d’une réduction de 3,8 % au
de la période 2010-2018.                 Mali à 13,4 % d’adolescentes en
                                         moins mariées à l’âge de 15 ans au
                                         Bénin.

                                                           ALLER DE L’AVANT POUR LES ADOLESCENTES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE | 21
Publié par
UNICEF Afrique de l’Ouest et du Centre
Bureau régional
BP 29720 Yoff
Dakar, Sénégal

wcaro@unicef.org
www.unicef.org/wcaro

Conception graphique
Green Eyez Design SARL, Dakar
www.greeneyezdesign.com

Photo de couverture
© UNICEF/UNI81501/Giacomo Pirozzi

© United Nations Children’s Fund (UNICEF)
Octobre 2020

22 | ALLER DE L’AVANT POUR LES ADOLESCENTES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
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