Anna-Eva Bergman Vera Pagava - L'horizon de l'abstraction 24Avril2021 12Juin2021 - THE FARM Paris
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Anna-Eva Bergman Vera Pagava L’horizon de l’abstraction 24 Avril 2021 12 Juin 2021 2, Rue Beaubourg 75 004 Paris +33 (0)9 84 38 87 74 galeriepoggi.com
Anna-Eva Bergman Vera Pagava Jérôme Poggi est heureux d’annoncer sa nouvelle collaboration avec l’estate de l’artiste géorgienne Vera Pagava. (1907-1988). La galerie lui consacre sa première exposition intitulée L’horizon de l’abstraction, dans le cadre d'un dialogue avec l'œuvre d’Anna-Eva Bergman (1909-1987). Si elles ne sont vraisemblablement jamais rencontrées de leur vivant, leurs vies et oeuvres présentent pourtant de nombreux parallèles que l’exposition met en lumière. D’origine géorgienne pour Vera Pagava, et norvégienne pour Anna-Eva Bergman, toutes deux ont vécu essentiellement en France où elles menèrent leur carrière à la fois au cœur, et en marge, de la scène artistique. Au- delà de leur biographie, et notamment de l’influence que leurs pays d’origine a pu avoir sur leurs pratiques, c’est esthétiquement que se rejoignent leur travail, à travers un minimalisme sensible, nourri d’une expérience intime du paysage et de la nature. Cultivant « l’art d’abstraire » comme l’écrivait Anna-Eva Bergman, toutes deux nous placent Anna-Eva Bergman N°5-1970 Paysage vert et bleu à l’horizon d’une abstraction, jamais atteinte. L’exposition réunit des peintures, dessins et aquarelles, dont la plupart n’a jamais été révélée au public. Elle est organisée en partenariat avec la Fondation Hartung-Bergman (Antibes, FR) et l’Association culturelle Vera Pagava - AC/VP.
Exposer ensemble Anna-Eva Bergman et Vera Pagava, c’est assister à la rencontre inévitable de deux univers aux trajectoires parallèles, si proches et si singulières à la fois. Le travail de deux femmes, deux exilées, deux contemporaines, deux parisiennes, deux abstraites, deux spirituelles, qui ne se sont semble-t-il jamais croisées. Il y eut pourtant des occasions : à l’académie d’André Lhote où elles ont toutes deux étudié en 1929, ou au cours d’expositions de groupe et de salons. S’il ne fait aucun doute qu’elles avaient connaissance de leur travail respectif, ont-elles pu se rencontrer? Il sera sans doute impossible de répondre à cette question, et c’est aussi cette part de mystère qui crée la fascination. Car cette rencontre est bien fascinante : c’est comme si l’on avait là deux regards exprimant une vision commune du monde, un paysage absolu, fondé sur les notions de lumière, de forme et de spiritualité. “LE TRAVAIL DE DEUX FEMMES, DEUX EXILÉES, DEUX CONTEMPORAINES, DEUX PARISIENNES, DEUX ABSTRAITES, DEUX SPIRITUELLES, QUI NE SE SONT SEMBLE-T-IL JAMAIS CROISÉES.’’ Vera Pagava Paysage, 1966
Dé-paysement S’il ne fallait faire qu’un seul rapprochement biographique, ce serait celui de la migration, de la traversée de l’Europe. Alors que Vera Pagava (1907-1988) fuit sa Géorgie natale en proie à une grande instabilité politique et gagne Paris avec sa famille en 1923, Anna-Eva Bergman (1909-1987) quitte la Norvège et l’environnement familial pour s’installer elle aussi à Paris en 1929, cœur névralgique de la création artistique. Bergman voyagera beaucoup, et retournera le temps de la Seconde guerre mondiale en Norvège ; Pagava vivra toute sa vie à Montrouge, sous le statut de réfugiée politique. Au tournant des années 1950, toutes deux franchissent le pas de l’abstraction par le paysage, comme une manière de dépasser ce dé-paysement, et trouver dans la peinture l’évocation d’un paysage absolu. Il n’y a qu’à regarder la forme qui a cristallisé le passage à l’abstraction chez chacune : pour Bergman, c’est le travail de la pierre, du paysage minéral, des grandes étendues rocheuses plongeant dans la Mer du Nord, pour Pagava, c’est le fourmillement de la ville, les maisons enchevêtrées de vieilles citadelles à l’image de Tbilissi. La pierre et la ville, deux motifs qui permettent de construire le paysage qu’elles explorent l’une et l’autre, qu’elles entremêlent parfois, et où l’on sent déjà poindre des ambitions communes. S’en suivra le développement de deux vocabulaires proches, usant de formes géométriques imbriquées ou flottantes, et aux contours incertains, à l’image Anna-Eva Bergman Sans titre (Rocher), 1954 de paysages changeants au gré de la lumière, et au gré de celui qui le regarde. Anna-Eva Bergman faisait ce constat en 1950, face au cap Nord : « Tout est comme une vision de l’avenir, une possibilité pas encore réalisée. Si l’on veut peindre cela, il faut trouver l’expression qui peut suggérer l’atmosphère, l’effet des couleurs. En aucune façon naturaliste ». En développant ces vocabulaires de formes universelles abstraites allant du naturel à l’architectural, toutes deux semblent recréer un paysage aussi absolu que singulier. Face à ces œuvres, on est alors, soi-même, tout à la fois happé en son propre intérieur, et comme poussé vers un idéal, vers cette « vision de l’avenir ».
« C’EST COMME SI L’ON AVAIT LÀ DEUX REGARDS EXPRIMANT UNE VISION COMMUNE DU MONDE, UN PAYSAGE ABSOLU, FONDÉ SUR LES NOTIONS DE LUMIÈRE, DE FORME ET DE SPIRITUALITÉ. »
Dé-nomination La résonance entre ces deux œuvres se poursuit lorsque l’on s’intéresse au titrage. Les motifs les plus récurrents s’appuient sur un système de références équivalentes : Mur, pierre, cime, montagne, côte, paysage, arbre sont comme autant de symboles d’un paysage archétypal, où le titre joue un rôle fondamental. Car une même forme peut faire référence à plusieurs éléments, et le glissement de l’un à l’autre témoigne subtilement du cheminement artistique et spirituel. Ainsi chez Pagava, une forme triangulaire qui s’étire verticalement est tantôt un chemin, une vague, une cime - un parallèle visuel que l’on peut faire face à ces paysages - tantôt un vertige, un ressenti propre à un individu tout en étant universellement expérimenté. Chez Bergman, une vallée est aussi une forme volante et, par extension, un Icare fauché en plein vol, belle allégorie des prétentions de l’Homme face à la nature. Le sens de la forme représentée glisse du sensible à la sensation, du réel au spirituel. Et puis, parfois, il est aussi question de dé-nomination, de ne pas nommer, de laisser à la forme le soin de parler d’elle-même, de s’exprimer sans titre, sans rien imposer. Ce chuchotement, ce presque-silence de l’artiste, révèle la part spirituelle de ces deux œuvres. Anna-Eva Bergman et Vera Pagava étaient toutes deux animées par l’idée que l’œuvre d’art se doit d’être un tout harmonieux, dans lequel le rythme et la lumière régissent l’agencement des formes. Ce n’est pas un hasard si leurs techniques picturales empruntent à celle de l’art byzantin. L’usage du fond ocre donne corps aux formes et aux motifs et, couplé avec un subtil travail de lumière immanente, semble comme animer le tableau. “ANNA-EVA BERGMAN ET VERA PAGAVA ÉTAIENT TOUTES DEUX Vera Pagava Formes, 1968 ANIMÉES PAR L’IDÉE QUE L’ŒUVRE D’ART SE DOIT D’ÊTRE UN TOUT HARMONIEUX, DANS LEQUEL LE RYTHME ET LA LUMIÈRE RÉGISSENT L’AGENCEMENT DES FORMES.’'
Car si la spiritualité de ces œuvres se joue parfois dans le titrage, telle l’énigmatique toile Silencieuse de Pagava, c’est aussi du côté du traitement de la lumière qu’elle se manifeste. Chez Bergman, c’est par l’usage même de feuilles de métal, couplé à un travail de glacis aux effets de transparence que la lumière semble jaillir de la matière, donnant à l’œuvre une transcendance semblable à celle des icônes byzantines. Chez Pagava, c’est une lumière diffuse, insaisissable, qui floute le passage d’une forme à une autre et leur donne cette indescriptible évanescence. Une spiritualité discrète à l’image de celle qui animait l’artiste. Texte de Juliette Persiller Anna-Eva Bergman et Vera Pagava, Le paysage absolu Vera Pagava Silencieuse, 1965
Vera Pagava est une artiste peintre, graveur et dessinatrice géorgienne, rattachée à la Seconde École de Paris. Figurative à ses débuts sa peinture évolue au début des années 1960 et prend un chemin plus personnel et exigeant, qui l’amène à l’abstraction « vécue comme une nécessité » dit-elle, et « comme la recherche absolue de la transposition picturale de la lumière ». « La peinture nous reflète, c'est un miroir miraculeux dans lequel le monde extérieur voit notre monde intérieur, le talent est le moyen de communication entre nous et la vie, les hommes, le ciel et la terre. » Vera Pagava, extrait d’une lettre à Roger Hilton, Montrouge, le 15 avril 1936. Ses oeuvres sont conservées dans de nombreuses collections publiques, Musée National d'Art Moderne, Centre Georges Pompidou - MNAM (FR), Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris - MAM (FR), Musée d'art moderne et contemporain de Saint-Etienne - MAMC (FR), Musée cantonal de Lausanne (CH) Musée des Beaux-Arts de Dijon (FR), Musée Unterlinden (FR), Musée de Gajac, Villeneuve-sur-Lot (FR), Musée de Grenoble (FR), Musée Pierre Noël de Saint-Dié-des-Vosges (FR), Centre National d'Art Contemporain (FR), Fonds Régional d'Art Contemporain (FR) Galerie Nationale Dimitri Shevardnadze, Musée National de Géorgie (GE) Expositions en 2021-2022 : MNAM Centre Pompidou, Paris (FR) - Elles font l’abstraction - Group show Musée Guggenheim, Bilbao (ES) - Elles font l’abstraction - Group show Musée Pouchkine, Moscou (RU) - Group show Musée Cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, Lausanne (CH) - Group show
L'oeuvre d'Anna-Eva Bergman, peintre norvégienne et française, se situe hors du territoire de l'histoire de l'art envisagée dans une conception progressiste fondée sur la succession des avant-gardes artistiques. L'usage de matériaux tels que des feuilles d'or et/ou d'argent conjugué à celui de la peinture et un attachement au symbolique à même de révéler une conception métaphysique du paysage la place en décalage par rapport aux enjeux esthétiques majeurs du XXe siècle. Reconnue de son vivant, et néanmoins tenue dans une position marginale, son oeuvre suscite un regain d'intérêt aussi bien critique qu'artistique important depuis quelques années. Ses oeuvres sont conservées dans de nombreuses collections publiques internationales (The National Museum of Art, Architecture and Design à Oslo (NO), le Bergen Kunstmuseum à Bergen (NO), le Henie Onstad Kunstsenter (NO), la Kunsthalle Nürnberg (DE), l’Albright Knox Art Gallery (US), le Musée d’Art Moderne Centre Pompidou à Paris (FR), le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (FR), la Fondation Maeght à Saint-Paul-De-Vence (FR), le Museo Civico de Turin (IT), Fundació Per Amor A l'art à Valence (ES), etc.) Exposition en 2021 : Musée Reina Sofía, Madrid (ES) - Solo show
Anna-Eva Bergman Oeuvres proposées 2, Rue Beaubourg 75 004 Paris +33 (0)9 84 38 87 74 galeriepoggi.com
Anna-Eva Bergman Sans titre (Rocher), 1954 Signé et daté Tempera et encre de Chine sur papier Rives 65.1 x 48.4 cm Courtesy Galerie Poggi À gauche Anna-Eva Bergman N°30-1960 Signé et daté Tempera et feuille de métal sur papier 65 X 50 cm Courtesy Galerie Poggi À droite
Anna-Eva Bergman Anna-Eva Bergman N°63-1966 Hiver N°5-1970 Paysage vert et bleu Tempera et feuille de métal sur panneau de bois Isorel 38 X Acrylique et feuille de métal sur carton 8 55 cm 80 X 60 cm AEB 1966 en bas à droite Courtesy Galerie Poggi, Paris Courtesy Galerie Poggi, Paris À gauche À droite
Anna-Eva Bergman N°21-1968 Planète blanche Vinylique et feuille de métal sur carton marouflé sur toile 63.8 X 49 cm Courtesy Galerie Poggi À gauche Anna-Eva Bergman N°33-1978 Pic de montagne en Norvège Acrylique et feuille de métal sur panneau de bois Isorel 81 X 60 cm Courtesy Galerie Poggi À droite
Anna-Eva Bergman N°25-1973 Fjord Acrylique et feuille de métal sur toile 60 X 73 cm Courtesy Galerie Poggi, Paris À gauche
Anna-Eva Bergman N°28-1963 Tempera et feuille de métal sur toile 73 X 50 cm Courtesy Galerie Poggi À gauche Anna-Eva Bergman N°19-1969 Vinylique et feuille de métal sur carton marouflé sur toile 50 X 32.5 cm Courtesy Galerie Poggi À droite
Vera Pagava Oeuvres proposées 2, Rue Beaubourg 75 004 Paris +33 (0)9 84 38 87 74 galeriepoggi.com
Vera Pagava La Côte, 1979 Huile sur toile 97 x 130 cm Courtesy Galerie Poggi, Paris À gauche
Vera Pagava Antibes, 1977 Huile sur toile 97 x 130 cm Courtesy Galerie Poggi, Paris
Vera Pagava Ville ou lumière sur la ville, 1963 Huile sur toile 100 x 89 cm Courtesy Galerie Poggi, Paris
Vera Pagava Non titrée, 1976 Huile sur toile 89 x 116 cm Courtesy Galerie Poggi, Paris
Vera Pagava Silencieuse, 1965 Huile sur toile 60 x 73 cm Courtesy Galerie Poggi, Paris
Vera Pagava Vera Pagava Automne, 1970 Paysage, 1966 Huile sur toile Huile sur toile 81 x 100 cm 92 x 73 cm Courtesy Galerie Poggi, Paris Courtesy Galerie Poggi, Paris À gauche À droite
Vera Pagava Sans titre, vers 1963 Aquarelle sur papier 32 x 48 cm Courtesy Galerie Poggi, Paris
Vera Pagava Sans titre, vers 1963-68 Aquarelle sur papier 41,5 x 31 cm Courtesy Galerie Poggi, Paris
Vera Pagava Sans titre, 1959, extrait du carnet de dessins « Ogny » Mine de plomb sur papier 21 x 22 cm Courtesy Galerie Poggi, Paris
Vera Pagava Sans titre, 1959 extrait du carnet de dessins « Alise Sainte- Reine, Bourgogne », Mine de plomb sur papier, 21 x 22 cm Courtesy Galerie Poggi, Paris
Vera Pagava Sans titre, 1960 extrait d’un carnet de dessins Mine de plomb sur papier 21 x 22 cm Courtesy Galerie Poggi, Paris
Vera Pagava Sans titre, 1960 extrait d’un carnet de dessins Mine de plomb sur papier 21 x 22 cm Courtesy Galerie Poggi, Paris
Vera Pagava Sans titre, 1960 extrait d’un carnet de dessins Mine de plomb sur papier 21 x 22 cm Courtesy Galerie Poggi, Paris
Vera Pagava Sans titre, 1960 extrait d'un carnet de dessins Mine de plomb sur papier 21 x 22 cm Courtesy Galerie Poggi, Paris
EXPOSITION 24 Avril 2021 12 Juin2021 de 11h à 19h VIEWING ROOM Cliquez ici CONTACT Jérôme Poggi j.poggi@galeriepoggi.com +33 (0)6 0955 6666 2, Rue Beaubourg 75 004 Paris +33 (0)9 84 38 87 74 galeriepoggi.com
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