Approche non pharmacologique de la douleur - Edith Gatbois pédiatre HAD APHP unité douleur Trousseau

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Approche non pharmacologique de la douleur - Edith Gatbois pédiatre HAD APHP unité douleur Trousseau
Approche non pharmacologique
       de la douleur

      Edith Gatbois pédiatre
              HAD APHP
       unité douleur Trousseau
Approche non pharmacologique de la douleur - Edith Gatbois pédiatre HAD APHP unité douleur Trousseau
Prévalence de la douleur en fin de vie
• Elevée, quelle que soit la maladie en cause

• Bien connue chez l’enfant atteint de cancer (75%)
Wolfe et coll. 2000
80 % des enfants douloureux, 56 % douleurs très intenses.
75 % traitements antalgiques, 27 % peu efficace
Baisse à 45 % lors de la mise en place d’une structure de soins
palliatifs

• Moins connu pour les autres pathologies
55 % chez enfants HIV
20% réanimation
78 % chez IMC
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Physiopathologie de la douleur en fin de vie
                             Douleur mixte

 • Excès de nociception d’origine somatique cutanée,
   articulaire, musculaire

 • Douleurs neuropathiques
 Si atteinte neurologiques centrales => état d’inconfort global
 permanent avec de brefs accès mal localisés de douleur intense

 • Hyperalgésie viscérale liée à la diminution du seuil
   douloureux en réponse à un stimulus viscéral (augmentation de
   pression intraluminale
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• dynamique familiale profondément altérée

• points de repère habituels de l’enfant bouleversés

• expériences de séparation
    o   son lieu de vie, ses pairs (école, activités, centres d’intérêt …)
    o   son positionnement au sein de la fratrie
    o   le statut de ses parents ( êtres invincibles?)
    o   son apparence physique

•    de plus en plus contraint et dépendant  aspire à
    gagner en autonomie

• Témoin de la souffrance, de l’angoisse, de la culpabilité
 en souffre et risque de se sentir coupable

            Souffrance globale « total pain »
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La douleur en fin de vie
• Multiplicité de ses étiologies, de ses mécanismes

• Importance des facteurs affectifs, émotionnels, cognitifs
  et comportementaux associés

• Retentissement, au-delà même de l’enfant, sur sa famille

                               complexe
    interdisciplinarité la prise en charge de l’enfant
    Reconnaissance de la spécificité et de la complémentarité des savoirs
             élaborer une compréhension commune et globale
                  de la situation de l’enfant, de sa famille
                      pour une intervention cohérente
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Aspects multidimensionnels de la douleur
• La Composante sensorielle : identifie la douleur, sa localisation,
  son intensité (insula et cortex somato-sensoriel S1 et S2)
                           médicaments
                        non pharmacologique

• La Composante émotionnelle/affective : signale l’inconfort
  (cortex cingulaire antérieur)
                      Non pharmacologique
                            médicaments

• La Composante cognitivo-comportementale : interprète la
  douleur et modifie le comportement : (cortex pré-frontal et pré-
  moteur)
                      non pharmacologique
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Rassurer
       créer l’alliance                Evaluer
        thérapeutique

                          Non
                     pharmacologique
Approches                                     Organisation
Cognitivo                                  pertinence des soins
comportementale

                          Méthodes
                          physiques
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Rassurer, créer l’alliance thérapeutique
Promouvoir et organiser la présence des parents :
Soutien à l’instauration d’une relation de confiance avec les
soignants

•   Présence nécessaire, précieuse, essentielle : rassure l’enfant = première
    étape du soulagement

•   Redonner leur place, leur permettre de reprendre possession de leur
    rôle = les soutenir, valoriser leur capacité
•   circulaire DH/EO 3 n°98-688 du 23-11-98 : droit de l’enfant d’avoir ses
    parents auprès de lui

La fratrie

Les grands parents
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ÉVALUATION DE LA DOULEUR EN FIN DE VIE
• « ta douleur est entendue, je m’en occupe »
= 1ère étape du soulagement

• Anamnèse précise avec les parents, les soignants proches,
  l’enfant si possible, en instaurant un climat de confiance qui
  permettra à chacun de s’exprimer

• Observation attentive de l’enfant, dans ses activités
  spontanées et pendant l’examen clinique

• Recours si possible à des outils d’auto-évaluation ou
  échelle d’hétéro-évaluation choisie en fonction de l’âge
  de l’enfant, de ses capacités cognitives et de communication,
  du caractère aigu ou chronique de la douleur

• S’assurer de l’efficacité des traitements
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Difficultés de cette évaluation
• Autoévaluation souvent inopérante
• Pas d’échelle validée spécifique à la fin de vie pour l’enfant
• Triangulation de la relation avec l’implication émotionnelle et la
    dimension affective exacerbées (risque de biais dans l’évaluation)

• Risque de sous évaluation : atonie psychomotrice, douleurs
    neuropathiques, déni par l’enfant, par ses parents, par les soignants

• Interprétation erronée : la plainte douloureuse peut faire écran à
    l’expression et à la perception, par l’enfant, de sa souffrance
    psychique

• Enfant en fin de vie indemne de douleur :
    ne pas induire une anxiété anticipatrice

•   Intrication avec d’autres symptômes
L’organisation des soins
    Diminuer le stress associé aux situations algiques :
• Regroupement ou au contraire dispersion des soins
• Information de l’enfant et de ses parents sur le soin prévu, sa
  durée, ses modalités ou respect de l’éventuel souhait de non-
  information
• Travail en binôme à deux soignants
• choix d’un matériel adapté limitant autant que possible les
  douleurs (type de pansement, d’aiguille, antiseptique non irritant,
  sonde d’aspiration ORL non traumatique, lunettes à oxygène dont
  les embouts sont coupés …)
• mobilisation passive et activo-passive des différents segments de
  membre avant les déplacements de l’enfant, en lui faisant initier
  le mouvement autant que possible
• Prévention de la douleur liée aux soins
Quelques axes de réflexion
• la toilette quotidienne, si source d’inconfort, peut-elle être
  simplifiée et allégée ?

• Une sonde urinaire est-elle préférable à des changes répétés ?

• escarres : matelas adapté et/ou pansements de confort plutôt
  que des changements de position systématiques et douloureux ?

• quel est l’intérêt d’une prise de constantes répétée
  pluriquotidiennement ? d’une surveillance par monitoring cardio-
  respiratoire ?
• La perfusion sous-cutanée peut-elle remplacer les poses de
  perfusions intraveineuses itératives ?
• …
Organisation des soins

• l’articulation de la prise en charge entre l’hôpital/les
  hôpitaux et le domicile
• Importance de la transdisciplinarité
   o Libéraux
   o HAD
   o Réseaux

           Importance de la cohérence de la PEC
Méthodes physiques
• améliore le confort de l’enfant et restaure, via une
  stimulation sensorielle nouvelle, une capacité de
  plaisir

• « petits moyens », source de détente, volontiers
  confiés aux parents :
   o application d’une bouillotte ou vessie de glace au contact
     de la zone douloureuse
   o toucher-massage de détente et soins de peau en dehors
     de la zone douloureuse
   o utilisation de coussins de différentes tailles pour des
     modifications prudentes de l’installation de l’enfant
   o immobilisation d’un membre douloureux pour limiter la
     douleur induite par le mouvement
   o proposition de bain relaxant chaud…
Approches comportementales, cognitives
Le jeu, la distraction, les interventions créatives,
artistiques, l’hypnose …
• Font partie intégrante du traitement de la douleur
• Ne se substituent pas aux traitements antalgiques
• En favorisent l’action en déconditionnant les
  attitudes et comportements automatisés contre
  la douleur
• Améliore l’antalgie lors d’un soin ou d’une
  mobilisation douloureuse
• d’autant plus efficaces si expérience acquise
  antérieurement par l’enfant et ses parents
Modulation de la douleur par l’attention
Modulation de la douleur par la
      réalité virtuelle
L’hypnose
• État physiologique, phénomène humain universel

• État modifié de conscience, d’appréhension des
  choses
•   Capacité de dissociation
•   Permet d’accéder à l’élémentaire sensoriel
• Permet de « réinventer » son présent en ouvrant les
  frontières de l’imaginaire, libère des entraves de la
  maladie, de l’hôpital

              Accessible aux hypnotiseurs
L’hypnothérapie
• Modalité de traitement : de la suggestion simple à la
  psychanalyse
• Implique l’intervention thérapeutique du thérapeute ou
  du patient
• But thérapeutique spécifique dans une approche
  globale du diagnostic et du traitement de certain
  trouble
• Une invitation, domaine de la relation humaine
• Renforce l’alliance thérapeutique
            Accessible aux hypnothérapeutes
« J’ai un problème »

Traduction : un problème m’a (rendu impuissant et passifs)

• But : enseigner au patient une attitude d’espoir dans
  le contexte de la maitrise
• Le patient apprend à participer activement
      de son plein gré,
      à se concentrer sur la création d’une solution
      plutôt que sur le fait d’endurer un problème et
      à découvrir et utiliser autant que possible ses
      capacités de contrôle interne
Aspects développementaux
• Langage adapté au niveau et au centre d’intérêt de
  l’enfant
• Prise en compte des capacités perceptuelles et
  conceptuelles de l’enfant : laisser ce guider par
  l’enfant
• Faire évoluer les inductions avec l’enfant
Besoin d’expérimentation
Dès la naissance, l’enfance recherche la stimulation

Pour le nouveau-né, chaque « objet » devient à explorer

il utilise son développement sensori-moteur au maximum afin
d’expérimenter le monde et de s’expérimenter lui-même

Il le fera grâce à sa bouche, ses yeux puis avec les mains puis avec
son corps en entier

Si agréable = poursuite exploration de plus en plus complexe utilisant
à son avantage les fonctions de l’ego tel que la motilité et la
coordination, le langage, les facultés de perceptions, la mémoire, la
capacité à faire la différence entre la réalité et le phantasme et les
aptitudes sociales
Besoin de maitrise tant de soi même que de
l’environnement

Besoin d’interaction sociale : l’enfant est une
créature sociale

Le besoin du monde intérieur de l’imaginaire :
faire semblant, rêver : plusieurs fonctions utiles :
• Exploration inconsciente dans ces phantasmes de plusieurs
  actions possibles avant de sélectionner le meilleur choix
  comportemental

• Modifier les situations désagréables, pouvoir à ses besoins non
  satisfait

• Se préparer à des activités créatives ou à de nouveaux
  accomplissements
Besoin de bien-être :
Un enfant aime se sentir bien
Quand il subit un stress physique, le corps s’adapte dans
un effort pour restaurer son intégrité
Les enfants ont une grande facilité à trouver de l’aide, à
intégrer de nouveau apprentissages et à s’autoriser un
certain degré de régression adaptive inhérente à une
relation d’aide réussie
Hypnothérapeute
               ne traite pas des problèmes
aide et traite des enfants qui rencontrent un problème :
• nous nous adressons à leur besoin impératif
   d’expérimentation, de maitrise, d’interaction sociale, du
   monde intérieure de l’imaginaire et de bien-être
• relation sécurisante et agréable : l’enfant est invité à
  capitaliser sur ses aptitudes à l’imagerie pour
  promouvoir des sentiments de contrôle et de maitrise
  vers un état de bien-être
       participation active et joyeuse
• enseignant, guide, entraineurs
       les enfants se soignent eux-mêmes
Méthodes
• Soutien et de renforcement de l’ego :
aider le patient à se sentir plus digne, capable d’affronter les problèmes et
les défis efficacement
Etre plus apte à contribuer à son bien être et à garder le contrôle sur les
circonstances tant interne qu’externe

• Orientées sur le symptôme :
Effort thérapeutique dirigé sur la suppression, la diminution ou le
soulagement de symptômes spécifiques que ceux-ci soit de nature physique
ou émotionnelle (phobie, douleur)

• Méthode dynamique orientées vers l’insight :
Soulagement du symptômes et renforcement de l’ego avec des méthodes
particulières pour aider le patient à comprendre les raisons qui créent et
maintiennent les problèmes, prendre conscience des conflits sous-jacents et
les assumer et faire un plus grand pas en direction d’une maturation de la
personnalité dans le domaine générale des sphères sociale, affective et
cognitive.
•
Contre-indications
• Si met le patient en danger physique (en sport peur du
  danger)
• Si pourrait aggraver les problèmes émotionnels
  (oublier un épisode douloureux)
• Si le problème peut être traité plus efficacement par
  une autre méthode (phobie d’un enfant qui est en fait
  celui de la mère)
• Si le diagnostic n’est pas correct et le vrai problème
  traité d’une autre manière (trouble du comportement
  lié à perte audition, douleur abdo et appendicite
Étapes d’une séance d’hypnose
   Phase 1              Phase 2          Phase 3

Stimuli extérieurs       dissociation
          Bruit
          Lumière                         Hypnose
          Tact                            thérapeutique
Stimuli intérieurs
          Pensées        fascination

 Réduction             Isolation        Amplification
 Des stimuli           sensorielle      des ressources
EVOLUTION DU PROCESSUS HYPNOTIQUE

EVEIL ORDINAIRE                             EVEIL PARADOXAL
 Le Réel              Le Réel est Virtuel   Le Virtuel est Réel

ADULTE                     ENFANT            NOUVEAU-NE
Cognition Forte                               Sensorialité Forte

                        DISSOCIATION
  INDUCTION                                 PERCEPTUDE
Changer son point de vue
     sa perspective
Attention toute particulière à l’autre
Aller dans le monde de l’enfant en s’appuyant sur ses
compétences propres :
• connaître l’autre, ses goûts, ses dégouts, ses centres
   d’intérêt
• ses préférences sensorielles : se connecter avec ce qu’il
  sait faire
• Etablir une relation de confiance, écoute attentive et
  active
• Etre intuitif et créatif : notion d’accordage à l’enfant
• L’enfance est un état fluide, dynamique et évolutif :
  nécessaire adaptation aux différents changements
• Eviter « essayer » qui implique un échec possible
• Usage de l’humour, ne pas se prendre au sérieux
L’induction

Se centrer pour se décentrer
  La focalisation
Les 5 sens : VAKOG
Techniques d’imagerie visuelles :
le lieu favori :
« imagine un de tes endroits préférés, ou tu es déjà allé et où tu
aimes bien être. Il se peut que ce soit plus facile si tu fermes les
yeux, mais tu peux les garder ouvert si tu le veux, ou les laisser
ouvert jusqu’à ce que tu les ferme ou jusqu’à ce qu’ils se ferment
d’eux-mêmes »
« Tu peux te voir, te sentir être en ce lieu favori que tu as choisi ou
qui a jailli de ton imagination. Regarde autour de toi et vois les
formes et les couleurs, entends les sons qui règnent là. Laisse-toi
aller complètement maintenant … parce que tu y es vraiment en
imagination. C’est bon pour tout le monde d’être dans un endroit
favori, un endroit où tu aimes comment tu te sens.
Tu peux ressentir des bonnes sensations. Prends un instant pour en
profiter »
Les animaux multiples

le jardin fleuri

TV :
« Ton programme favori … télécommande programme favori
avec couleur et son… se sentir très à l’aise, c’est très bien …
le héros est content de prendre un médicament qui va guérir sa
maladie.

La télécommande permet de passer de la phase induction à
résoudre le problème : « Maintenant passe sur ta chaine spécial
canal …… où tu peux te voir dans ton esprit comme tu es
maintenant OU comme tu veux être. C’est toi le patron de ton
imagination »
Imagerie auditives

Chanson favorite :
« tu as dit que tu aimes chanter. Où est ce que tu aimes le faire ?
bien imagine que tu es en ce moment en train de chanter ta chanson
préférée. Chante là dans ta tête. Prends plaisir à la chanter si bien,
en faisant tous les sons que tu aimes. Quand tu seras arrivé à la fin
de la chanson, fais le moi savoir en levant un doigt. Tu peux aussi la
chanter à nouveau si tu veux et alors laisse ton doigt se lever »

jouer un instrument

écouter de la musique
Imagerie motrice
Tapis volant :
« Tu peux t’assoir ou te coucher dessus. Couleur …douceur…c’est toi
qui est aux commandes. Tu peux t’envoler juste à quelques
centimètres du sol ou plus haut même au-dessus des arbres si tu
veux ….
Dès que tu as atterrit prévient moi en levant un doigt. Dès que tu es
prêt à en apprendre plus sur la manière dont ton esprit intérieur
peut aider ton corps ou dont il peut t’aider pour ces problèmes qui
t’embêtent alors atterris »

Rouler à bicyclette ou monter à cheval, activité sportive
balançoire, toboggan
Technique du conte
Histoire familière ou non
où l’enfant peut y ajouter ses détails
vers une création humoristique (antidote de l’angoisse)
parsemer de suggestions pour le confort le calme
et l’analgésie
Techniques idéomotrices
• 1 : Attraction réciproques des mains

• 2 : lévitation de la main

• 3 : Rigidité du bras (super héros)

• 4 : le chêne puissant
Technique de relaxation :
Respiration
l’ours en peluche : « qu’est-ce que ton ours en peluche fait
quand il a sommeil ? Prends le comme il aime être pris dans les
bras. Laisse sa tête se détendre agréablement. Tu devrais peut
être le caresser doucement, tout doucement. C’est bien. Est-ce
qu’il est en train de s’endormir ? Laisse ses bras se mettre à l’aise
bien douillettement. Son ventre aussi. Confortablement assoupi.
Laisse ses pieds se détendre. Et très bientôt tout ton ours
s’endort. Agréablement, détendu, assoupi, somnolent, et
douillettement installé. Tu peux le bercer si tu veux. Et même peut
être lui chanter une joli berceuse. Tellement bien à l’aise. Tellement
agréable. Une si bonne sensation. Tellement facile. tellement
calme. C’est si gentil de ta part de l’aider ainsi »
Balance musculaire, Poupée de chiffon
Technique de fixation oculaire :

La pièce tenue entre le pouce et l’index

Fixation d’un point sur la main
atelier hypnoanalgésie 2011
Technique de distraction et
                utilisationnelles :
               +++ si peur et douleur aigüe :

Attire l’attention par un manque apparent de logique
déplacent la concentration d’un aspect négatif vers un
aspect positif de la situation
Une fois l’attention de l’enfant obtenu, la transe peut
souvent apparaitre de manière spontanée et les
suggestions hypnotiques être facilement acceptées
« Ça fait mal et cela va faire mal encore quelque temps.
Cela va certainement continuer à faire mal jusqu’à que
cela s’arrête. Je me demande si cela s’arrêter dans 5
minutes ou dans 7 minutes ou dans 30 secondes ou dès
maintenant ? »
« ta main droite est blessée. Vérifions que la main
gauche ne l’est pas elle non plus. Est-ce que cela fait mal
ici … et ici … et ici ?
« Écoute-moi dons ce cri. Tu dois avoir de super
poumons très puissants. Cris encore quelque fois de plus
et puis on comptera en murmurant. 1 2 3 … tu es
sacrement bon en murmure. Allez, on va compter
pendant que tu cries et puis on va compter pendant que
tu murmures … 4 … 5 … »
Techniques modernes assistées par la
            technologie

             • Vidéo

             •   audio

             • 3 D ….
Induction adaptée à l’âge de l’enfant
                           Olness et Kohen

              Âge préverbal de 0 à 2 ans :
    une stimulation tactile, des caresses, des câlins

     une stimulation kinesthésique : bercer, faire bouger un bras
     en faisant des aller/retour

     une stimulation auditive : la musique ou un bruit continu, tel
     qu’un sèche cheveux, un aspirateur placés loin de l’enfant

     une stimulation visuelle : des mobiles ou d’autres objets qui
     peuvent changer de taille, de position, de couleur

    tenir une poupée ou un petit animal en peluche
Âge verbal de 2 à 4 ans :
   Souffler des bulles

   Raconter une histoire, livres avec des personnages
    animés

   L’activité favorite

   Parler à l’enfant à travers une poupée ou un petit animal
    en peluche

   se regarder sur une vidéo

   utiliser une poupée, un doudou …
âge scolaire débutant (4 à 6 ans) :

   souffler l’air                  des boules qui se balancent

   un endroit favori               biofeedback thermique ou autre

   des animaux multiples           les doigts qui s’abaissent

   un jardin avec des fleurs       une activité dans une salle de jeu

   raconter une histoire
   fixer une pièce de monnaie
   regarder une lettre de
    l’alphabet
   des livres avec des
    personnages animés
   une histoire télévisée
    fantasmagorique, la vidéo
7 à 11 ans :

   l’activité favorite               rapprochement des mains
   l’endroit favori                  la rigidité du bras
   regarder les nuages               souffler l’air à l’extérieur
   La couverture volante          

   des jeux vidéo vrais ou
    imaginaires
   monter sur une bicyclette
   écouter de la musique
   regarder les nuages
   fixer une pièce de monnaie
12 à 18 ans :

   l’endroit favori ou activité        écouter ou entendre de la
    favorite                             musique
   activité sportive                   lévitation de la main
   catalepsie du bras                  le rapprochement des mains
   la respiration                      des jeux fantasmagoriques
   les jeux vidéo vrais ou
    imaginaires
   des jeux informatiques vécus
    ou imaginés
   la fixation des yeux sur une
    main
   conduire une voiture
La douleur

• Comme toute stimulation sensorielle soumise aux
  influences de
  o   l’attention
  o   l’anticipation
  o   l’imagerie mentale
  o   de conditionnements antérieurs…

• Les zones fronto-cingulaires, activées par les
  antalgiques comme la morphine, ou par la
  stimulation corticale sont les mêmes que celles
  sollicitées    par     les    techniques   non
  médicamenteuses comme l’hypnose
Propositions d’inductions
Suggestion directe
• Engourdissement (bloc de glace)
• Anesthésique topique ou locale, en gant
• Interrupteur

Suggestions indirectes
• Détacher la douleur de la personne
• Transférer la douleur à une autre parti du corps
• Eloignez la personne de la douleur

Suggestions de sensations allant à l’encontre de la douleur
• Confort, rire, relaxation

Technique de distraction
• Focalisation sur un sujet détournée
• Focalisation sur les procédures ou la blessure
• Focalisation sur le moindre des deux maux
En phase terminale
Objectifs :
1 : altération de la douleur et des symptômes pénibles de fin de vie

2 : altération du processus de la maladie

3 : augmentation de la capacité du patient à réagir avec maitrise au
processus d’agonie

• accroitre leur sentiment de maitrise
• Familiarisé en amont
• Si possible à distance d’une prise d’un sédatif
• Renforcement par cassette audio
Antoine
                 • Adolescent de 15 ans
                 • Cancer du rein métastatique
                 • Hospitalisation difficile

« Au début, après m’être concentré sur le point de veille de la TV, et
m’être détendu, la pièce s’est brouillée autour de moi. Vos paroles
m’ont soulagé et m’ont transporté dans un endroit que j’aime pour y
faire le sport que j’aime avec un très bon ami, ce qui m’a soulagé de ma
chambre d’hôpital.

Cela m’a donné de très bonnes impressions et ça m’a rendu heureux à
certains moments que j’imaginais particulièrement bien. Je trouve ce
genre de séance particulièrement importante dans un hôpital car le
moral est vite descendu et ces séances aident vraiment à penser à
autre chose.»
«  Il était difficile de se concentrer à cause de la chaleur, mais j'ai
réussi au bout d'un moment à me laisser aller. Je n'avais pas de
douleur pendant la séance mais j'ai trouvé intéressant d'associer une
forme ou une couleur à une douleur afin de lui en faire changer pour
la faire disparaître. Je pense que ce genre de méthode peut servir
lorsque des douleurs surviennent pour les calmer voir les faire
disparaître totalement. On a l'impression de remettre cette douleur
à sa place dans le corps, en la transformant, en lui redonnant la
forme, la couleur appropriée
Nous nous sommes ensuite concentrés sur de bons moments, ce que
j'avais déjà fait auparavant. Cette technique permet de penser à une
situation heureuse et agréable tout en étant dans un endroit pas
apprécié (l'hôpital). Lors de ces séances je pense aux vacances, à mes
ami(e)s aux sports que j'aimerais pratiquer…
Ce genre d'exercices peut aider un malade hospitalisé lors de séjours
particulièrement longs. Je pense qu'après quelques séances, il est
possible de faire ces séances seul et donc à volonté, quand on en
ressent l’utilité »
Alberta
    •   Adolescente
    •   Synovialosarcome métastatique
    •   Gène respiratoire, emphysème SC
    •   Passage BEPC

       « Quand j’ai fermé les yeux, j’étais loin, loin
très loin, vers la mer, dans un endroit que je connais.
Au début, j’étais toute seule, puis il y avait des gens
que je connaissais et d’autre non. J’ai senti l’air frais,
c’était très agréable. Je n’étais plus ici, j’étais dans
un autre monde agréable, facile, plein de couleurs. Je
me sentais mieux là-bas. Maintenant je suis plus
détendue »
Quelques outils :
• Les liaisons et les suggestions composées :
  « et- alors- ainsi- pendant que -alors que -tout en »
Relier chaque proposition ou affirmation à la suivante, qu’elles
aient un lien logique ou non : favorise l’induction et son acceptation
par le patient
« tu respires calmement et ton corps commence à se détendre »

• Le truisme et le « yes set :
consistent à créer une série d’acceptation : énoncés d’une
évidence ou de descriptions visuelles, auditives, kinesthésiques et
olfactives de l’ici et maintenant
« Tu es assis et tu regardes autour de toi, tu entends des sons
autour de toi, tes pieds bougent et tu sens ta respiration qui est
comme elle est… »
• La négation : consiste à suggérer quelque chose au
   patient pour obtenir le contraire :
« tu n’es pas obligé de te détendre maintenant » ou « je ne sais
pas si (comment/à quel moment) tu vas te détendre maintenant ou
un peu plus tard…»
• La dissociation lors de l’induction :
petit à petit il y a un changement de proposition
« ta main ou ta respiration » devient « cette main », « cette
respiration »
• La ratification :
consiste à faire remarquer qu’il se passe quelque chose, que des
phénomènes apparaissent spontanément, de façon à faciliter la
suite de l’expérience
« t’es tu aperçu(e) que ta respiration est plus lente et plus
régulière »
• Double lien ou choix illusoire :
« tu préfères installer ton gant magique sur la main gauche ou bien
sur la main droite pour l’engourdir pendant le soin ? »

• Les présuppositions :
« Lorsque tu auras respiré trois fois, peut-être qu’à la quatrième
fois ton corps se sentira plus léger. Et plus tu souffles loin et plus
ta peur part à l’extérieur…»

• Le saupoudrage :
consiste à appuyer sur certains mots, phrases ou syllabes en
changeant le ton, le volume, en laissant un silence avant et après,
mais de façon discrète « calmement…tu peux être là et
simplement penser à autre chose, confortablement … te rappeler
d’un moment agréable»
• L’anticipation :
permet de décrire, de ratifier par avance un phénomène juste
naissant dans le but de l’amplifier
« et comme ton doigt commence à se soulever, alors peut-être le
pouce ou le reste de la main peuvent être plus léger… »

• La projection dans l’avenir :
« pense à comment tu es bien lorsque tu es à la maison et qu’est-ce
que tu aimes y faire ? »
Bénéfices de l’hypnose
• Effets antalgiques
• Effets anxiolytiques
• L’enfant redevient acteur dans sa vie
• Reprise d’une confiance en lui et en l’équipe
• Facilite l’adhésion et le bon déroulement des
  soins
• Nouvelles stratégies de coping
Quelques propos d’Erickson

• « L’inconscient sait jouer sur les mots…
• L’inconscient plus intelligent que le conscient …
• Ex : être soulagé quand cela l’arrange : laisser toute
  latitude de choisir d’avoir mal ou non

= choix perso : donner l’occasion de se débarrasser de
cette possibilité ou de la garder à sa propre
convenance … »
En bref :
• Rencontre humanisante
• Invitation acceptée et appréciée
• l’enfant choisit son costume thérapeutique
• Apprentissage de l’auto-hypnose
• Rappel souvent nécessaire
• Outil à usage multiple écologique
• Bonne perception de l’entourage familial ou thérapeutique
• Bénéfice pour l’enfant et son entourage

           Ouverture des frontières de l'imaginaire
« Le maître est à l'élève
 ce que la pluie est à la graine »

« Hypnose et hypnothérapie chez l’enfant »

       de Karen Olness et Daniel Kohen

               Edition Satas
Merci pour votre attention
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