ARCOmadrid, une 40e édition en mode mineur - ESPAGNE - Journalistes ...

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MUSÉES
                                           Le MIAM de Sète
                                            fête ses 20 ans
                                                     p.3

                                                 MARCHÉ
                                         Record pour un dessin
                                              de Léonard
                                                     p.7

       Lundi 12 juillet 2021 - N° 2209

ESPAGNE

ARCOmadrid, une 40e édition
en mode mineur
p.9

                                               TRÉSORS NATIONAUX
                                               Les 120 Journées
                                               à la BnF grâce
                                               à un donateur
                                               p.6

                                               PATRIMOINE
                                               La maison
                                               de La Fontaine
                                               bientôt restaurée
                                               p.5

www.lequotidiendelart.com                                          2€
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Lundi 12 juillet - N°2209

LE CHIFFRE DU JOUR

                               20 ans
                               Le MIAM n’est plus un teenager
                               Le chemin parcouru traduit une belle aventure qui était loin d’être gagnée lorsque
                               les artistes Hervé Di Rosa et Bernard Belluc ont ouvert le Musée international d’art
                               modeste (MIAM) à Sète en 2000. Le projet ? Présenter sans hiérarchie tous les arts,
                               qu’ils soient contemporains, populaires, traditionnels, brut, BD, à la marge ou reconnus.
                               Et quoi de plus emblématique de ce succès que le prêt au MoMA de la maquette
                               futuriste de Bodys Isek Kingelez, première commande publique de la ville de Sète
                               à un artiste africain, pour la monographie que le musée américain organisait en 2018 ?
                               Pour célébrer cet anniversaire, plusieurs volets : une méga-publication autour
                               des 43 expositions organisées, un ouvrage sur les vitrines de Bernard Belluc
                               et 2 expositions : « Forever Miam » (20 ans d’exposition) et « Psychédélices » (sur
                               les artistes français influencés par le mouvement psychédélique). « Le MIAM est
                               à un tournant de son histoire, car d’un projet né de la rencontre de deux personnes, nous
                               nous sommes professionnalisés, estime la directrice, Françoise Adamsbaum. Hormis
                               la construction du grand MIAM, nous avançons au niveau de la recherche, des universités
                               et des bourses d’études pour asseoir la théorie des arts modestes. » Le Grand MIAM ?
                               « Dans 3 ou 4 ans, nous intègrerons le pôle culturel conçu par l’architecte Rudy Ricciotti,
                               où se trouve déjà le conservatoire de musique. Le futur espace nous permettra de déployer
                               nos collections de près de 1 000 œuvres. » Un changement de dimension à tous les niveaux
                               donc, et le budget actuel de fonctionnement de 350 000 euros ne pourra qu’être
                               réévalué pour suivre cette nouvelle ambition.
                               STÉPHANIE PIODA
                               miam.org

                Retrouvez toutes nos offres d’abonnement sur : lequotidiendelart.com/abonnement

         Le Quotidien de l’Art est édité par Beaux Arts & cie – sas au capital social de 1 303 309 euros – 9 boulevard de la Madeleine – 75001 Paris – rcs Nanterre n°435 355 896
     CPPAP 0325 W 91298 issn 2275-4407 www.lequotidiendelart.com – un site internet hébergé par Platform.sh. 131, boulevard de Sébastopol, 75002 Paris, France – tél. : 01 40 09 30 00.
                                                            Président Frédéric Jousset - Directrice générale Solenne Blanc
      Directeur de la rédaction Fabrice Bousteau - Directeur général délégué et directeur de la publication Jean-Baptiste Costa de Beauregard - Éditrice adjointe Marine Lefort
                        Le Quotidien de l’Art : Rédacteur en chef – Rafael Pic (rpic@lequotidiendelart.com) Rédactrice Alison Moss (amoss@lequotidiendelart.com)
              L’Hebdo du Quotidien de l’Art : Conseillère éditoriale Roxana Azimi - Rédactrice en chef adjointe Magali Lesauvage (mlesauvage@lequotidiendelart.com)
                       Rédactrice Marine Vazzoler (mvazzoler@lequotidiendelart.com) - Contributeurs de ce numéro Léa Amoros, Élizabeth Mismes, Stéphanie Pioda
                       Directeur artistique Bernard Borel - Secrétaire de rédaction Mathilde Cocquelin Maquette Yvette Znaménak Iconographe Lucile Thépault
           Régie publicitaire advertising@lequotidiendelart.com tél. : +33 (0)1 87 89 91 43 Dominique Thomas (directrice), Peggy Ribault (Pôle Art), Hedwige Thaler (Pôle hors captif),
                                        Adèle Le Garrec (Musées), Juliette Jabet (Marché de l’art) - Studio technique studio@lequotidiendelart.com -
                                 Abonnements abonnement@lequotidiendelart.com - tél. : 01 82 83 33 10 - © ADAGP, Paris 2021, pour les œuvres des adhérents.

 Visuels de Une Visite du roi Felipe IV et de la reine Letizia Ortiz en compagnie du Ministre de la Culture espagnol Andrea Gavela Llopis et de la directrice de la foire Maribel López. ARCOMadrid.
                                                      Le manuscrit des 120 Journées de Sodome du marquis de Sade. Photo Martin Bureau/AFP.
                                          Vue de la façade de la maison natale de Jean de La Fontaine à Château-Thierry (Aisne). Ville de Chateau-Thierry.

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Lundi 12 juillet - N°2209

L’IMAGE DU JOUR

                                                                                                                                        D’strict.
D’strict,
Beach,
                                Corée 2.0
fresque lumineuse qui           À l’occasion des 70 ans de l'adhésion de la Corée à l’UNESCO, les deux
réinterprète la nature par la   partenaires présentent l’exposition « Corée, cubiquement imaginée ».
lumière et le son.
                                En immersion dans la pop culture du Pays du Matin calme, celle-ci explore
                                le potentiel des technologies numériques dans les industries créatives,
                                générant, en Corée, 2250 milliards de dollars par an. D’un concert
                                du groupe de pop coréenne ou K-Pop BTS en réalité virtuelle (VR),
                                aux abysses de Parasite (2019) – le thriller du réalisateur Bong Joon-Ho
                                (1969), traduit en VR par le réalisateur Bryan Ku –, à un mapping vidéo
                                produit par le Musée national de Corée reconstituant à partir de tableaux
                                d’archives animés le cortège du roi Jeongio à la fin du XVIIIe siècle,
                                en passant par l’entreprise de design D’strict qui conçoit des paysages
                                numériques immersifs au moyen de technologies de pointe, l’exposition
                                souligne la vitalité de ce pays qui brise les frontières entre tradition
                                et modernité, technologie et architecture ou encore cinéma et beaux-arts.
                                Après son étape à l’UNESCO, la manifestation rejoindra ensuite
                                le Centre culturel coréen.
                                LÉA AMOROS
                                Du 6 au 16 juillet à la Maison de l’UNESCO, 7 place de Fontenoy, 75005.
                                unesco.org

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                            LES
                                     4           ESSENTIELS DU JOUR

                                                                           PATRIMOINE
                                                                           La maison de La Fontaine bientôt restaurée
                                                                           À l’occasion de la célébration du 400e anniversaire de la naissance du fabuliste
                                                                           le 8 juillet 1621, la Fondation du patrimoine lance une collecte de dons pour
                                                                           la restauration de sa maison natale à Château-Thierry (Aisne). L’hôtel
                                                                           particulier construit au XVIe siècle est dédié à la mémoire du poète, qui lui est
                                                                           resté très attaché jusqu’à sa mort en 1695. Les aménagements intérieurs
                                                                           ont évolué au gré des occupants, et la demeure est devenue musée en 1876,
                                                                           classée monument historique en 1910 et labellisée « Maison des Illustres »
                                                                           en 2011. L’extérieur a été restauré en 2013, mais les salles d’exposition vétustes
                                                                           et les équipements techniques obsolètes nécessitent une rénovation d’un coût
                                                                           global de 4,45 millions d’euros. Pour la première tranche estimée à 2 millions
                                                                           d’euros, l’objectif de collecte est fixé à 100 000 euros. De son côté, le groupe
                                                                           Dassault, qui vient de signer avec la Fondation une convention de partenariat
                                                                           pour la restauration de monuments français, apporte un mécénat de
                                                                           281 000 euros. Le doublement de la surface actuelle (325 m²) mettra en valeur
Ville de Château-Thierry.

                                                                           les décors inspirés des Fables au cours des siècles : lambris de rocaille,
                                                                           peintures de Jean-Baptiste Oudry, François Boucher et Jean-Baptiste Claudot
                                                                           au XVIIIe siècle, dessins de Granville, Gustave Doré, Benjamin Rabier, objets
                                                                           manufacturés au XIXe siècle... La bibliothèque, où il est probablement né,
                            Vue de la fa̧ade de la maison natale de Jean   conserve l’ensemble des éditions parues depuis la première en 1668.
                            de La Fontaine à Château-Thierry (Aisne).      Les collections sortiront des réserves : celle du baron Feuillet de Conches,
                                                                                                                    réalisée par des artistes du monde entier
                                                                                                                    en 1827 pour une édition non reliée,
                                                                                                                    quelque 145 dessins exécutés par plus
                                                                                                                    de 70 artistes européens, dont Ingres et
                                                                                                                    Delacroix, et 120 gouaches de Chagall
                                                                                                                    commandées par Ambroise Vollard pour
                                                                                                                    une édition. Le musée fermera en mai
                                                                                                                    2022 pour rouvrir en 2024, avec l’objectif
                                                                                                                    d’accueillir 35 000 visiteurs annuels,
                                                                                                                    au lieu de 12 000 actuellement. Arrivé
                                                                                                                    à la direction du musée en 2020, Nicolas
                                                                                                                    Rousseau se dit satisfait de « contribuer
                                                                                                                    à ce lancement et de participer à l’action
                                                                                                                    que la Ville de Château-Thierry entreprend
                                                                                                                    pour mieux faire retentir la renommée
                                                                                                                    du grand fabuliste ».
Ville de Château-Thierry.

                                                                                                                     ÉLIZABETH MISMES
                                                                                                                     fondation-patrimoine.org/musee-jean-de-la-fontaine
                              Le cabinet de travail                                                                  museejeandelafontaine.fr
                              de Jean de La Fontaine.

                            LES TÉLEX DU 12 JUILLET
                            La compagnie La Machine, créatrice du Grand Éléphant de Nantes, a annoncé vendredi que son Arbre aux hérons, mi-manège et
                            mi-sculpture monumentale, devrait voir le jour d’ici 2027, avec un budget de 52,4 millions d’euros, financé pour un tiers par Nantes
                            Métropole (AFP) / La Ville de Beaune, avec l’apui de la Fondation du patrimoine, a lancé une souscription populaire pour la réhabilitation
                            du Théâtre de verdure, construit entre 1812 et 1814, l’un des rares bâtiments Empire de la ville, occupant un site de 3000 m² dans le
                            centre (beaune.fr) / La galerie Almine Rech annonce la représentation de l’artiste américain Scott Kahn (né en 1946), déjà
                            récompensé deux fois par la bourse Pollock-Krasner / La galerie gb agency annonce la représentation de l’artiste français Paul
                            Heintz (né en 1989), prix Révélations Emerige en 2019, auquel elle consacre actuellement une exposition.

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ARCOmadrid, une 40e édition en mode mineur - ESPAGNE - Journalistes ...
Lundi 12 juillet - N°2209

TRÉSORS NATIONAUX
Les 120 Journées à la BnF grâce
à un donateur
Le manuscrit des 120 Journées de Sodome du marquis de Sade
– au destin aussi aventureux que son auteur – avait été déclaré trésor
national le 20 décembre 2017, à la veille d’être vendu par la maison

                                                                                          Photo Martin Bureau/AFP.
Aguttes dans le cadre de la liquidation du fonds Aristophil pour
dédommager partiellement les quelque 18 500 investisseurs floués.
Estimé alors 4 à 6 millions d’euros, il est revenu au centre de l’actualité
lorsque le ministère de la Culture a enfin publié son appel à mécénat
au cours de l’hiver (voir QDA du 22 février) en sollicitant les bonnes         Le manuscrit des 120 Journées de Sodome du marquis de Sade.
volontés pour 4,55 millons d’euros. Vendredi dernier, le ministère a pu
publier un communiqué victorieux : le manuscrit a finalement été acquis grâce au dispositif de l’article 238 bis du Code
général des impôts (qui permet à un particulier de diminuer de 66 % – soit en l’occurrence 3 millions d’euros – l’impôt sur
le revenu dû, dans la limite de 20 % du montant de l’impôt, avec possiblité d’étaler ce bénéfice sur 5 ans). Le point
remarquable est que l’acquisition a été financée par un seul donateur, Emmanuel Boussard, 51 ans, diplômé en 1994
de l’École normale supérieure, banquier d’affaires chez Bankers Trust et Goldman Sachs avant de créer en 2002 le fonds
d’investissements Boussard & Gavaudan avec son associé Emmanuel Gavaudan. L’acte de philanthropie doit
à son attachement à la bibliothèque de l’Arsenal (dépendante de la BnF et où sera conservé le manuscrit), puisque son
grand-père y a effectué une bonne partie de sa carrière : Jacques Boussard (1910-1980), archiviste-paléographe
(2e de sa promotion à l’École des chartes en 1932), historien spécialiste de l’Anjou médiéval, grièvement blessé au début
de la Seconde Guerre mondiale, y fut conservateur adjoint (1950-1959), puis conservateur en chef (1959-1964). Dans
le même temps, le ministère a annoncé qu’un deuxième ensemble déclaré trésor national avait aussi trouvé
le financement nécessaire (grâce aux mécènes Jean-Claude Meyer, président du Cercle de la BnF, Alain Minc, Fondation
Khôra - Institut de France, et Carlo Perrone, petit-fils de Marie-Laure et Charles de Noailles) pour entrer dans
le patrimoine national : il s’agit de trois manuscrits d’André Breton, Poisson soluble, le Manifeste du surréalisme
et le Second manifeste du surréalisme, qui seront présentés à partir du 19 juillet dans l’exposition « L’invention du
Surréalisme, des Champs magnétiques à Nadja » à la BnF. RAFAEL PIC
bnf.fr

                                                                         TATOUEURS
                                                                          TATOUÉS
                                                                                          26.06 > 31.10 2021

                                                                          ESPACE LYMPIA - PORT DE NICE - ENTRÉE LIBRE *
                                                                   Du mercredi au dimanche de 10h à 18h - Nocturne le jeudi jusqu’à 21h

                                                                         EXPOSITION CONÇUE ET PRODUITE PAR

                                                          espacelympia.departement06.fr

                                                          *conditions d’accès selon la réglementation sanitaire en vigueur

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                                                                                                            MARCHÉ
                                                                                                            Record pour
                                                                                                            un dessin de Léonard
                                                                                                            C’est une mini-déception si l’on se réfère à l’estimation,
                                                                                                            puisque le résultat est finalement inférieur à la fourchette
                                                                                                            basse de 8 millions de livres. Mais c’est un succès si l’on
                                                                                                            se fie à l’œuvre : un minuscule dessin de Léonard de Vinci
                                                                                                            de 7 centimètres sur 7, représentant une tête d’ours, a été
                                                                                                            adjugé pour 7,5 millions de livres (prix marteau), jeudi
                                                                                                            dernier par Christie’s à Londres. Pour donner une idée
                                                                                                            plus saisissante, cela place à 200 000 euros chaque cm²
                                                                                                            de ce dessin, qui devient la deuxième plus haute enchère
                                                                                                            de Léonard, derrière le fameux Salvator Mundi
                                                                                                            à 400 millions de dollars (si l’on considère qu’il est bien
                                                                                                            de sa main). Il dépasse de peu un Cheval et son cavalier,
                                                                                                            vendu par la même maison il y a exactement 20 ans
                                                                                                            à 7,4 millions. Ce résultat est susceptible d’accentuer
                                                                                                            la pression (et la valeur) du dessin actuellement au centre
Christie’s 2021.

                                                                                                            d’un conflit, une bien plus grande Étude pour un saint
                                                                                                            Sébastien, de 19,3 x 13 cm (voir QDA du 8 juillet). Le dessin
                                                                                                            vendu à Londres a un pedigree impeccable, puisqu’il
                   Léonard de Vinci, étude pour une Tête d’ours,
                   dessin à la pointe d’argent sur papier préparé beige-rose pâle, 7 x 7 cm.
                                                                                                            a appartenu à Sir Thomas Lawrence (1769-1830), tout-
                   Lot adjugé 8 857 500 livres (10 368 048 euros) chez Christie’s le 8 juillet à Londres.   puissant président de la Royal Academy, puis à Samuel
                                                                                                            Woodburn (1783-1853), l’un des plus importants
                                                                                                            marchands de son époque, spécialisé notamment
                                                                                                            en dessins italiens de la Renaissance, qui le revendit
                                                                                                            en 1850 – également chez Christie’s – pour... 2,50 livres. R.P.
                                                                                                            christies.com

                      PHOTOGRAPHIE
                      Le prix Carmignac
                      se penche sur
                      le Vénézuela
                      C’est un pays qui a connu, selon les organismes
                      internationaux, l’une des chutes les plus
                      spectaculaires de l’histoire économique                                                                                         pareidolie.net
                      mondiale (baisse de 80 % du PIB en 7 ans).                                               Galerie 8+4 — Paris
                      Autrefois Suisse de l’Amérique latine, et bien                                           Galerie Al/Ma — Montpellier
                      que possédant encore les plus grandes                                                    Galerie C — Neuchâtel / Paris
                      réserves de pétrole de la planète,                                                       Galerie Valeria Cetraro — Paris
                      il a aujourd’hui 80 % de sa population sous                                              Galerie Laurent Godin — Paris
                      le seuil de pauvreté, et 5 millions                                                      Galerie Bernard Jordan — Paris / Zurich / Berlin
                      de ses quelque 30 millions d’habitants ont fui                                           Galerie Maubert — Paris
                      le territoire. Le Vénézuela est le thème                                                 Galerie Papillon — Paris
                      du 12e prix de photojournalisme Carmignac,                                               Galerie Plein-Jour — Douarnenez
                      qui offre 50 000 euros au lauréat pour y mener                                           Galerie Catherine Putman — Paris
                      un reportage au long cours, en l’assurant                                                Galerie Michel Rein — Paris / Bruxelles
                      d’une exposition et d’une monographie                                                    Galerie Vachet-Delmas — Sauve
                      au retour. L’appel à candidatures est ouvert                                             Galerie Eva Vautier — Nice
                      jusqu’au 18 octobre, et le jury, comprenant
                                                                                                               Galerie Nadja Vilenne — Liège
                      notamment Quentin Bajac, directeur du Jeu
                      de Paume, et Finbarr O’Reilly, précédent
                      lauréat (sur la République démocratique
                      du Congo), se réunira en novembre. R.P.
                      fondationcarmignac.com
                                                                                                                   11—19 BD BOISSON 13004 MARSEILLE
                                                                                                                                                              JUIN   DÉC. 2021

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ARCOmadrid, une 40e édition en mode mineur - ESPAGNE - Journalistes ...
Lundi 12 juillet - N°2209

ESPAGNE

ARCOmadrid, une 40e édition
en mode mineur

                                                                                                              ARCOmadrid
                                                                                                              2021.

                                                                                                                                    Courtesy galerie Jérôme Poggi.
L’événement, clos hier, a marqué les retrouvailles avec les foires « en présentiel » pour bon nombre
d’exposants. Malgré son un format réduit (130 stands), une diminution des collectionneurs étrangers et
un rythme de ventes plus relaxé, la manifestation a permis à plusieurs d’entre eux de renouer avec de
vieilles connaissances et de faire de nouvelles rencontres.
Par Alison Moss - correspondance de Madrid

Après quelques mois de suspense, la foire a finalement           normal) et de 15 % pour les jeunes galeries de la section
confirmé qu’elle aurait bien lieu du 7 au 11 juillet au palais   Opening. « Il a fallu faire preuve de flexibilité et de
des congrès IFEMA à Madrid. Si la dernière édition               solidarité, aussi bien du côté de l’organisation que du côté
s’était déroulée dans un climat anxiogène – la crise             galeries », explique Maribel López, directrice de la foire,
sanitaire empirait alors à vue d’œil –, celle-ci                 signalant que la réorganisation du plan – afin d’élargir
se distinguait cette année par son ambiance plus                 les allées et d’éviter les rassemblements – a contraint
détendue, en raison du nombre réduit d’exposants                 certaines galeries à accepter des emplacements parfois
(130 contre les 209 de l’an dernier) et de visiteurs             moins avantageux. Autre adaptation : le nombre de jours
(20 000, soit bien moins que les quelque 93 000 en 2020          d’ouverture au public, passé de trois à deux, afin d’offrir
et 100 000 en 2019). Afin de soutenir les galeries pendant       un contexte d’achat plus favorable pour
cette période de restrictions, une remise de 30 % était          les collectionneurs, dont la proportion d’étrangers
proposée aux exposants du parcours général (le coût              est moins élevée que les années précédentes (250 contre
du stand s’élevait à 310 euros le mètre carré en temps           les 300 habituellement au rendez-vous).                      /…

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ARCOmadrid, une 40e édition en mode mineur - ESPAGNE - Journalistes ...
Lundi 12 juillet - N°2209

                                                                                                                     « Nous ne savions pas
                                                                                                                     à quoi nous attendre,
                                                                                                                     mais nous sommes
                                                                                                                     quand même venus,
                                                                                                                     car ARCO est
                                                                                                                     une foire
                                                                                                                     que j’affectionne
                                                                                                                     particulièrement. »
                                                                                                                     Jérôme Poggi,
                                                                                                                     galeriste.

                                                                                                                               quand même venus, car ARCO est
                                                                                                                               une foire que j’affectionne
                                                                                                                               particulièrement. Nous avons reçu
                                                                                                                               beaucoup de demandes de
                                                                                                                               collectionneurs de Madrid, mais
                                               Visite du roi Felipe IV et de la reine Letizia Ortiz sur le stand de la galerie aussi de Londres, Lisbonne, de
ARCOMadrid.

                                               Jérôme Poggi qui présentait en solo show le « Special Artist Project »
                                                                                                                               Suisse, du Mexique et de Los
                                               de Sophie Ristelhueber dédié à la série des « Sunset Years ».
                                                                                                                               Angeles », explique-t-il. Vendredi
                                                                                                                               soir, il avait cédé trois grands
              Un public moins international                                                        formats de Babi Badalov au musée Reina Sofía
              L’un des phénomènes les plus redoutés était l’absence                                (50 000 euros) (le musée a acquis 18 pièces auprès de
              de collectionneurs étrangers – en particulier latino-                                différentes galeries pour une valeur totale de 300 000
              américains, ceux-ci étant l’un des principaux moteurs                                euros), un autre à une collection privée de Lisbonne,
              du marché de l’art espagnol (voir QDA du 20 février                                  ainsi que plusieurs œuvres d’Anna-Eva Bergman (entre
              2020). Certaines fortunes latino-américaines,                                        65 000 et 350 000 euros). Deux fondations privées se
              notamment celles ayant un pied-à-terre à Madrid,                                     disputaient la série Sunset Years (2019) de Sophie
              étaient toutefois au rendez-vous, telles que les sœurs                               Ristelhueber, qui bénéficiait d’un solo-show. Le
              cubano-vénézueliennes Ella et Patricia Cisneros.                                     plasticien français Georges Tony Stoll avait en outre le
              L’Argentin Guillermo Rozenblum (propriétaire de BSM                                  prix ARCO de la Fondation IFEMA avec une
              Art Building, ancienne usine de réservoirs d’oxygène                                 photographie iconique des années 90, intitulée Magenta
              à Buenos Aires) était aussi présent. En Europe, Josée et                             et une peinture en laine, de sa série Identification
              Marc Gensollen et Sandra Hegedüs avaient fait le                                     Absurde, qui rejoint les collections du Centro de Arte
              voyage depuis Paris, et Francesca Thyssen a été                                      Dos de Mayo. La jeune galerie The Pill (Istanbul) avait
              particulièrement active tout au long de la manifestation                             vendu plusieurs pièces de son stand consacré à Raphaël /…
              en concluant un « bon nombre
              d’achats auprès de plusieurs
              galeries ». Les institutions
              étrangères, telles que le Centre
              Pompidou et le Palais de Tokyo
              à Paris, MAMCO à Genève,
              MAAT à Lisbonne, MALI à Lima
              ou encore le Mudam au
              Luxembourg, ont aussi fait le
              déplacement. Si la plupart
              des galeristes s’accordent sur le
              profil plutôt national du
              collectionneur, Jérôme Poggi a
              rencontré un public très varié :
              « Nous ne savions pas à quoi nous
              attendre, mais nous sommes
                                                                                                                                                                  ARCOMadrid.

              Vue des œuvres de Raphaël Barontini et d’Eva
              Nielsen sur le stand de la galerie The Pill.

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ARCOmadrid, une 40e édition en mode mineur - ESPAGNE - Journalistes ...
et Galerie José de la Mano.                                                                                                                                     Lundi 12 juillet - N°2209
Courtesy Agustin Ibarrola

                              Agustin Ibarrola, Guernica, 1977, 2 x 10 m. Galerie José de la Mano.
                                                                                                     « La seule contrainte imposée par
                              Barontini et Eva Nielsen (jusqu’à 25 000 euros), dont
                                                                                                     la famille d'Ibarrola était que la pièce
                              certaines à des collectionneurs thaïlandais : « L’année                soit conservée dans une institution
                              précédente s’était extrêmement bien passée. Cette édition              publique. » Galerie José de la Mano.
                              est évidemment plus calme en raison des circonstances,
                              mais les retours restent très positifs », confie Suela
                              Cennet, dont la galerie a remporté le prix Opening, avec
                              la galerie Jahmek (Luanda, Angola).

                              Guernica revisité
                              Une pièce phare a particulièrement attiré l’attention
                              des visiteurs : il s’agit d’une version de Guernica, signée
                              par le peintre basque Agustín Ibarrola (né en 1930), qui
                              fut l’un des membres du collectif Equipo 57 et dont on
                              connaît surtout l’œuvre abstraite. Il avait milité pour
                              que l’œuvre de Picasso soit conservée dans la ville
                              où s’était produit le bombardement (la polémique a été
                              ravivée en 2017) et en a peint sa propre version en 1977,
                              quelques années avant que la toile ne soit rapatriée de
                              New York à Madrid (en 1981). L’artiste interroge ainsi
                              sous un nouveau prisme les questions de la lutte
                              ouvrière et de la répression, particulièrement
                              pertinentes en période de transition démocratique.
                              Tombée dans l’oubli, l’œuvre a été découverte par le
                              galeriste madrilène José de la Mano par hasard, en la
                              repérant à l’arrière-plan d’une photographie de l’atelier

                                                                                                                                                                                               Photo Claribel Calderius.
                              de l’artiste, alors qu’il préparait son exposition : « La
                              seule contrainte de la famille est que la pièce soit
                              conservée dans une institution publique », nous expliquait
                              la galerie à l’ouverture de la foire. Le lendemain, après
                              une période de négociations, l’œuvre a été acquise pour
                                                                                                     Un groupe d’artistes cubains imprime des billets sur la foire ARCOmadrid afin d’appeler
                              300 000 euros par le musée de Bilbao, où est abritée                   à la libération de l’artiste Hamlet Lavastida, emprisonné depuis le 26 juin 2021.
                              une riche sélection de pièces de l’artiste.
                                                                                                     cubain Hamlet Lavastida lors de son arrivée à Cuba
                              Les femmes et l’Amérique latine à l’honneur                            après une résidence artistique en Allemagne : « Les
                              Si la visibilité du secteur consacré à l’Amérique laissait             autorités ont arrêté notre collègue pour une œuvre qu’il
                              à désirer (la scénographie ne distinguait pas clairement               n’avait même pas concrétisée et dont il discutait dans un
                              les différentes propositions et aurait bénéficié de plus               chat privé, via Telegram, avec des artistes de la coalition
                              d’un médiateur sur place afin de remplacer les                         27N », ont-ils rappelé, exhortant à une mobilisation
                              galeristes absents), les problématiques urgentes de la                 de la presse internationale. En soutien à leur confrère,
                              création à Cuba ont été abordées de manière poignante                  un groupe d’artistes cubains ont imprimé des billets
                              dans le cadre d’une conférence animée par les Cubains                  – comme l’artiste comptait le faire – avec un message
                              Marcos Castillo (moitié du célèbre duo Los Carpinteros,                d’appel à sa libération. Dans le cadre du deuxième
                              et dont l’œuvre était montrée sur le stand de la galerie               parcours thématique axé sur les femmes, une belle
                              Albarran Bourdais), le curateur Gerardo Mosquera et la                 découverte était à faire du côté de la galerie Mayoral,
                              curatrice Sofia Lemos autour de l’arrestation de l’artiste             qui a misé sur les toiles abstraites de la Catalane Mari                                    /…

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Lundi 12 juillet - N°2209

Chordà (née en 1942), dont le nom a été effacé de
l’Histoire et qui participa pourtant aux mouvements
féministes dès la fin des années 1960 et cofonda même
la bibliothèque féministe mythique LaSal à Barcelone :
« Ce pari singulier était pour nous une manière de rendre
justice à une artiste qui mérite bien plus de
reconnaissance », explique Jordi Mayoral. Vendredi,
l’une des œuvres de l’artiste (entre 5000 euros pour des
petits formats et 60 000 euros) avait été réservée, et la
galerie avait en parallèle vendu des pièces de Miró,

                                                                                                                                                             Courtesy Mari Chordà et galerie Mayoral.
Tàpies, et Chillida à des collectionneurs espagnols pour
des montants non communiqués. Si elle n’est pas
comprise dans le focus sur les femmes, la galerie
Walden (Buenos Aires) rendait hommage
à la plasticienne mexicaine Magali Lara (née en 1956),
dont la carrière demeure encore sous-représentée en
dehors de son pays. Ses toiles abstraites et
                                                                Mari Chordà, Vulva, 1968, craie grasse sur carton, 48 x 62 cm.
introspectives, inspirées par le concept de cuirasse tel
que théorisé par le psychanalyste Wilhelm Reich,                collectionneurs espagnols. D’autres estiment que leurs
marquent le retour à la peinture de l’artiste féministe         ventes ont chuté d’un tiers par rapport à d’habitude :
– qui fut l’une des pionnières du mail art dans les années      « Si nous sommes tous satisfaits, c’est aussi parce que nous
1980 – après quarante ans de carrière. Proposées à              avions placé la barre plus bas », confie un galeriste
15 000 euros chacune, elles n’avaient pas encore trouvé         espagnol. Un deuxième ajoute que le regroupement des
preneur vendredi, mais avaient fait l’objet de plusieurs        foires satellites à une même période aurait été
demandes. Autre pépite : les vanités vidéo de Maria             bénéfique – Art Madrid s’est en effet déroulée du 26 au
Nuñez, proposées à 9000 euros dans des éditions de 3            30 mai, tandis que JustMad, où participait notamment
(galerie Rocío Santa Cruz), dont la carrière pourtant           la galerie parisienne Loo & Lou, se tenait pendant la
confirmée en Espagne manque encore de projection                foire. Quel bilan pour les méga-galeries ? Celles au
internationale, et qui s’est vue décerner le prix BEEP          rendez-vous étaient globalement satisfaites : « Les
Electrónico (deux éditions de chaque ont été acquises           visiteurs étrangers sont quasi absents (nous avons vu
pour chaque pièce).                                             quelques rares visiteurs allemands, américains,
                                                                vénézuéliens et français), mais ARCO reste un repère pour
Retours contrastés                                              les collectionneurs espagnols, et nous avons jusqu’à
Avec les restrictions en place, la menace du variant            maintenant vendu plusieurs œuvres entre 10 000 et
Delta et les vacances scolaires, le public était                400 000 euros, de David Nash, Juan Uslé, Nalini Malani,
évidemment moins nombreux que d’habitude : « Le flux            Jaume Plensa, et nous avons fait plusieurs contacts qui
est clairement plus léger que les éditions précédentes, mais    peuvent se concrétiser par la suite. Dans le département
le profil des visiteurs est très qualitatif », note Christian   des éditions, toujours très actif à ARCO, nous avons déjà
Bourdais, qui avait conclu des ventes de Christian              vendu une vingtaine d’œuvres entre 500 et 10 000 euros à
Boltanski, Marco Castillo, Mathieu Mercier, Fernando            des collectionneurs majoritairement espagnols », nous
Sánchez Castillo, Cristina Lucas et Ivan Argote, et             expliquait-on vendredi à la galerie Lelong. De son côté,
attendait encore vendredi la confirmation d’un                  Perrotin avait vendu des pieces d’Ivàn Argote, Mathilde
ensemble de Bertrand Lavier. Emilio Álvarez, directeur          Denize, Gregor Hildebrandt (l’œuvre de ce dernier étant
de la galerie àngels (Barcelone), a pour sa part constaté       partie dans une fondation d’art de Valence). Malgré ses
une confusion au niveau du calendrier chez plusieurs            nombreux projets en Espagne (la Fondation Chillida-
personnes : « Certains n'étaient pas au courant que la          Leku au Pays basque ou encore l’antenne de la galerie à
foire se tenait en juillet ». Il avait cédé plusieurs dessins   Minorque, inaugurée le 17 juillet), Hauser & Wirth
de Cecilia Bengolea à la Fundación Arco, ainsi que des          n’était pour sa part pas présente à la foire cette année.
pièces d'Ania Soliman à la fondation TBA21 Thyssen-
                                                                ifema.es
Bornemisza Art Contemporary et de Daniela Ortiz à des

« Les visiteurs étrangers sont quasi absents, mais ARCO reste un repère pour
les collectionneurs espagnols, et nous avons jusqu’à maintenant vendu plusieurs
œuvres entre 10 000 et 400 000 euros. » Galerie Lelong.
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