ARTMYN Un succès vaudois - Vaud Economie

ARTMYN
Un succès vaudois

PROMOTION ÉCONOMIQUE VAUDOISE / ARTMYN

LA START-UP QUI RÉVOLUTIONNE
LE MONDE DE L’ART
Née dans les laboratoires de l’EPFL, Artmyn séduit aujourd’hui musées, maisons
de ventes aux enchères et collectionneurs dans le monde entier. Sa technologie
inédite permet de numériser des œuvres d’art en très haute résolution.

Détail de l’oeuvre « The Death of Prince Henry » (auteur inconnu, début
du 17e siècle), numérisée par Artmyn pour un collectionneur privé.

De 24h à 48h, c’est le délai que garantit la start-up vau-
doise Artmyn pour délivrer une œuvre d’art numérisée à
un client après l’avoir scannée. La qualité du rendu est im-              12
pressionnante : de l’ordre de 3,5 milliards de pixels/m2. De              employés
quoi pouvoir observer l’œuvre dans ses moindres détails,
et sous différents éclairages, sans bouger de chez soi. La
panacée pour les galeristes, professionnels de vente aux
enchères et autres collectionneurs d’art. Le tout pour un                 ~3.5 MIA
prix abordable : CHF 99 la pièce.                                         de px/m2, la résolution des images réalisées par
                                                                          Artmyn
La technologie développée par Artmyn repose sur quatre
ans de recherche – entre 2012 et 2016 – menée dans le
Laboratoire de communications audiovisuelles de l’EPFL,
alors dirigé par l’actuel directeur de l’institution Martin               15
Vetterli. À ses côtés, Loïc Baboulaz, co-fondateur d’Art-                 minutes pour scanner une œuvre d’art de
myn et CTO, a supervisé en tant que chercheur principal                   40x60 cm
ce projet financé par Google : « Notre but était de trouver
une méthode qui permette à un utilisateur d’apprécier au
mieux une œuvre d’art en ligne. » Le processus élaboré est
le suivant: l’œuvre est scannée à très haute vitesse, grâce à
la prise de multiples photos. Celles-ci sont ensuite traitées
avec des algorithmes dans une logique de Big data, et le
résultat, une image interactive en 5D, est déposé sur les
serveurs d’Artmyn pour que le client puisse le récupérer.                 artmyn.com

PROMOTION ÉCONOMIQUE VAUDOISE / ARTMYN

Dès 2016, l’approche de la start-up séduit la Fondation Bod-        Artmyn a notamment collaboré avec la plateforme de
mer. Suivent d’autres musées: le Musée de l’Elysée, le Musée        vente en ligne QoQa pour promouvoir une version numé-
des Beaux-Arts, le mudac et le Mamco à Genève. Artmyn               risée du Buste du Mousquetaire de Picasso dans différents
compte aussi parmi ses premiers clients plusieurs maisons           musées français et suisses, après que Qoqa avait créé le
de ventes aux enchères telles que Christie’s, Artcurial ou          buzz à l’hiver 2017 en proposant la vente collective de ce
Tajan. Fin 2019, la jeune entreprise annonce avoir levé CHF 4       tableau (25’000 internautes s’étaient regroupés pour l’ac-
millions auprès de ses actionnaires et d’Invaluable, agréga-        quérir). Elle a aussi récemment numérisé pour le Musée
teur américain de ventes aux enchères en ligne, devenu de-          de Valence un os coché, qui constitue l’un des premiers
puis un partenaire important. Cette étape permet à Artmyn           calendriers de l’humanité basé sur les mois lunaires.
de déployer ses activités à l’international, aux États-Unis no-
tamment. La start-up dispose également de deux espaces              L’objectif d’Artmyn est de s’étendre encore à l’internatio-
de scan à Paris – auprès de Tajan et chez le transporteur d’art     nal, essentiellement en Asie. Un processus déjà entamé,
ESI – ainsi qu’un aux Ports-Francs de Genève.                       mais quelque peu freiné par les restrictions de dépla-
                                                                    cement induites par la situation sanitaire de 2020-2021.
                                                                    « L’instauration d’un partenariat nécessite de se rendre sur
                                                                    place pour installer du hardware », expose Loïc Baboulaz.
« La participation aux                                              La start-up, en forte croissance, ambitionne par ailleurs
                                                                    de renforcer les effectifs de son équipe commerciale d’ici
compétitions organisées par                                         la fin de l’année 2021.
le canton de Vaud nous a
surtout aidés à augmenter
la visibilité du projet et à
recevoir des conseils avisés. »
Loïc Baboulaz, co-fondateur et CTO de Artmyn

Les prestations d’Artmyn séduisent également des compa-
gnies d’assurance. Le service ADDA (automated damage
detection algorithms) permet de déceler d’éventuels dom-
mages lorsqu’un tableau est prêté pour une exposition, en
effectuant un scan avant et un après le prêt. Artmyn propose
également aux institutions la création de films, faits à par-
tir des images prises pendant la numérisation. « Cet aspect
commercial est intéressant financièrement parlant , admet
Loïc Baboulaz. Une prestation tout aussi intéressante pour
le client, puisque le coût du service s’avère 20 fois moindre à
celui de l’engagement d’une équipe de tournage. »

UNE AIDE PRÉCIEUSE DE LA PROMOTION ÉCONOMIQUE

Établie à Saint-Sulpice, Artmyn tient        parmi ses premiers clients, lui paraît      Artmyn a également participé à plu-
à rester à proximité de l’École pol-         également important.                        sieurs concours à ses débuts en 2016,
ytechnique fédérale de Lausanne                                                          devenant finaliste de l’IMD Startup
(EPFL), là où tout a commencé. « La          Soutenue par le canton de Vaud très         Competition, se voyant sélectionnée
proximité avec l’EPFL est très im-           tôt dans son histoire, Artmyn a notam-      pour le MassChallenge et les Ven-
portante pour nous, témoigne Loïc            ment bénéficié d’un soutien Innogrant       ture Leaders. « La participation à ces
Baboulaz, co-fondateur et CTO de             ainsi que d’un apport financier d’In-       compétitions nous a surtout aidés
l’entreprise. D’ailleurs, 80% de no-         nosuisse pendant plusieurs mois, à la       à augmenter la visibilité du projet,
tre personnel, pour la partie tech-          fois pour maintenir les salaires des col-   à recevoir des conseils avisés et à
nique, en est issu. » Pas de volonté         laborateurs lors de leur passage entre      rencontrer des gens qui avaient l’ex-
donc pour la start-up de déménager           l’académique et le privé, et pour la        périence du développement et de la
dans l’immédiat. Le fait de rester           transition entre le prototype académ-       direction d’une entreprise », expose
proche des musées cantonaux laus-            ique de l’outil de numérisation et le       Loïc Baboulaz.
annois (aujourd’hui regroupés dans           premier produit commercial, qui se
la PLATEFORME 10), qui ont compté            devait de gagner en rapidité.

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© VAUD septembre 2021