Atlas des Alpes françaises - Réalisé par le Master 2 GÉOÏDES 2018 - 2019 Socio-écosystèmes et changements globaux - Zone Atelier Alpes
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Atlas des Alpes françaises Socio-écosystèmes et changements globaux Réalisé par le Master 2 GÉOÏDES 2018 - 2019 Institut d’Urbanisme et de Géographie Alpine, Université Grenoble Alpes
Sommaire Sommaire ................................................................................................................. 3 Remerciements ........................................................................................................ 5 Le Master 2 GÉOÏDES et l’atelier professionnalisant ............................................. 6 Introduction ............................................................................................................ 7 Dynamiques du secteur agricole ............................................................................. 8 Forêt et milieux ouverts ......................................................................................... 12 Changement climatique et risques ........................................................................14 Tourisme et transitions ......................................................................................... 16 Cadre de vie et bien-être .........................................................................................18 Bibliographie ......................................................................................................... 22 3
Remerciements Pour la réalisation de cet Atlas, nous avons bénéficié de l’aide de plusieurs personnes, ainsi que d’organismes publics et privés. C’est donc l’occasion pour nous de les remercier. Tout d'abord, nous adressons nos remerciements aux commanditaires, à savoir la Commission Internationale pour la Protection des Alpes (CIPRA) et la Zone Atelier Alpes (ZAA), qui nous ont donné l’opportunité de réaliser une mission faisant appel à nos compétences. Nous tenons à exprimer notre plus profonde gratitude à Virginie Girard, Philippe Choler et Marc-Jérôme Hassid pour la confiance qu’ils nous ont accordés tout au long de cette mission. Ensuite, nous tenons également à remercier tout particulièrement Monsieur Bigot, Madame Dusseux et Madame Rome qui ont supervisé ce travail. Grâce à leurs corrections et conseils, nous avons pu mener à bien la commande qui nous a été attribuée en septembre 2018. Enfin, nous souhaitons également adresser nos remerciements à tous les chercheurs et spécialistes cités ci-dessous. Ces personnes nous ont apporté une précieuse aide tout au long des différentes étapes de travail (collecte de données, recherche des thématiques, rédaction des métadonnées, cahier des charges). Sandrine Anquetin Claire Crassous Camille Montchicourt Karine Aubry Émilie Crouzat Samuel Morin Vincent Augé Nicolas Debaive Michel Moulery Raphaella Balzarini Sylvain Dupire Claude Napoléone Arthur Bayle Thomas Echelard Estelle Ployon Élise Beck Isabelle Frochot Julien Renaud Xavier Bodin Christophe Gauchon Philippe Schoeneich Frédéric Bray Franck Giazzi Jurij Stare Laurent Borgniet Sandra Lavorel Lucie Vahe Philippe Bourdeau Emmanuel Leroux Delphine Voltezenlogen Brad Carlson Céline Lutoff Danielle Ziebelin Aurélie Chamaret Fatima Karbou Thomas Cordonnier Marco Marcer 5
Le Master 2 GÉOÏDES et l’atelier professionnalisant Ce travail a été réalisé par un groupe de 22 étudiants du Master 2 "GÉOgraphie Information Interface Durabilité EnvironnementS" (GÉOÏDES) enseigné à l'Institut d'Urbanisme et de Géographie Alpine de l'Université Grenoble Alpes. Chaque année, le Master 2 GÉOÏDES doit répondre collectivement à une commande de professionnels (collectivités, associations, organismes publics ou privés…) dans le cadre de l’unité d’enseignement "Atelier professionnalisant". La commande pour la promotion 2018-2019 concerne la réalisation d'un “Atlas 2.0 des Alpes françaises : Socio-écosystèmes et changements globaux”. Les commanditaires sont la Commission Internationale pour la Protection des Alpes (CIPRA) et la Zone Atelier Alpes (ZAA). Quant à l'équipe pédagogique de l’Institut d’Urbanisme et de Géographie Alpine, elle est composée de Monsieur Sylvain Bigot, Madame Pauline Dusseux et Madame Sandra Rome. Les objectifs principaux de cet Atlas sont de valoriser un ensemble de données cartographiées à l’échelle des Alpes françaises. Cet Atlas est le fruit d'un travail collectif commencé en septembre 2018, qui a pour but d’enrichir diverses connaissances en ce qui concerne les Alpes françaises. La version papier que vous tenez entre les mains est un aperçu du travail réalisé par les étudiants, avec une sélection choisie de cartes pour chaque thématique étudiée. Le Master 2 GÉOÏDES vous souhaite une bonne lecture, Nicoletta Bellora, Basile Boccon-Gebeaud, Aurélie Boussemart, Bastien Charonnat, Thomas Clapasson, Emmanuel Corneloup, Maoudé Dabo, Émilie Delaroche, Ninoska Gajardo Alarcon, Romaric Geffroy, Laura Hernandez, Fawaz Hounkponou, Roksana Kielkowska, Amélie Menet, Thomas Perrin, Alexandre Pomet, Camille Puverel, Maxence Regazzoni, Justin Reymond, Sébastien Ruiz, Émilie Sirot et Logan Villard. 6
Introduction Les Alpes sont une chaîne de montagnes se situant à cheval sur 7 pays européens que sont l’Italie, la France, la Suisse, l’Autriche, le Liechtenstein, l’Allemagne et la Slovénie. Les Alpes françaises s’étendent sur environ 41 000 km², soit approximativement 6,5 % du territoire métropolitain. En raison des nombreuses activités pratiquées par la population locale sur cet espace, différents socio-écosystèmes se sont mis en place au cours du temps. Ils peuvent être également issus de changements globaux d’échelle supra-régionale. La notion de socio-écosystème désigne les rétroactions entre la société et les différents écosystèmes qui l’entourent. La société humaine affecte les écosystèmes de par ses différentes activités. En retour, les écosystèmes contraignent les sociétés, comme par exemple dans le cas de l’exposition aux risques naturels. Le contexte alpin rend l’étude de ces socio-écosystèmes encore plus intéressante car leurs dynamiques sont propres au contexte montagnard (climat, relief, accessibilité…). Les massifs alpins sont, par exemple, particulièrement exposés aux changements climatiques et à ses conséquences, ce qui rend la population réactive car elle doit s’adapter (changement de pratiques, déplacements de population…). Ce document s’inscrit dans un projet de création d’un « Atlas des Alpes 2.0 » ; il est la préfiguration d’un futur atlas numérique et évolutif. L’objectif de cet Atlas est d’illustrer, à l’aide d’un ensemble de cartes, la localisation, le fonctionnement et les évolutions des différents socio-écosystèmes sur le territoire alpin. Pour ce faire, différents indicateurs ont été cartographiés pour chaque thématique de l’Atlas. Ces indicateurs ont pour objectif de faire apparaître géographiquement le fonctionnement ou encore les tendances d’évolution des différents socio-écosystèmes. Les fonds de carte utilisés dans cet atlas sont réalisés à l’aide de la BD ROUTE 500 de l’IGN, de World Data Lab et d’un MNT Aster GDEM V2. Les informations complémentaires sont disponibles sur le site de la Zone Atelier Alpes au lien suivant : http://www.za-alpes.org/projets-en-cours/projet-datlas-des-alpes-2-0/ 7
Dynamiques du secteur agricole Évolution du nombre d’exploitations agricoles par commune dans les Alpes françaises entre 1988 et 2010 8
L’agriculture alpine française se caractérise de nos jours par une déprise importante en miroir aux phénomènes à l’échelle nationale. En vingt ans (1990-2010), la moitié des exploitations ont disparu (AGRESTE PACA, 2013). En 2010, on comptait environ 15 000 exploitations. Environ 9 500 de ces exploitations se trouvaient dans les Alpes du Nord pour 5 500 dans les Alpes du Sud. De 2000 à 2010, la diminution était nettement plus forte dans les Alpes du Nord (-34 %) que dans les Alpes du Sud (-21 %) ; cependant, le nombre d’exploitations ne permet pas de cerner entièrement cette dynamique (AGRESTE PACA, 2013). Le pourcentage d’évolution du nombre d’exploitations agricoles par commune dans les Alpes françaises entre 1988 et 2010 montre un déclin généralisé dans les Alpes du Nord, tout autour de l’arc alpin (Valence, Grenoble et Chambéry). En revanche, dans les Alpes du Sud, la situation est plus contrastée. On assiste ainsi dans leur partie supérieure à un phénomène de substitution : les petites et moyennes exploitations sont délaissées pour des exploitations plus rentables. Evolution de la surface agricole utile par commune dans les Alpes françaises entre 1988 et 2010 La carte de l’évolution de la surface agricole utile (SAU) montre une évolution positive, notamment sur la façade orientale des Alpes et au centre. On voit également que les piémonts des Alpes subissent une déprise agricole plus forte que les massifs internes des Alpes, ce qui résulte d’une avancée de l’urbanisation vers ces massifs internes. Comme souligné plus haut, le nombre de petites et moyennes exploitations a fortement diminué, contrairement à la SAU qui reste globalement stable. La SAU moyenne de certaines exploitations a très fortement augmenté, ce qui explique la substitution des grandes exploitations à celles de taille petite et moyenne. 9
Après la Seconde Guerre Mondiale, les six pays fondateurs de la Communauté Économique Européenne (France, RFA, Italie, Belgique, Pays-Bas et Luxembourg) décident de se doter d’une Politique Agricole Commune (PAC) avec l’objectif de soutenir l’agriculture européenne pour garantir la production et l’approvisionnement alimentaire et améliorer le niveau de vie des agriculteurs. La PAC est entrée en vigueur en 1962 (Pflimlin, 2017). En 2014 a eu lieu la dernière réforme de la PAC (période 2014-2020) entraînant une uniformité des aides entre les différents Etats membres, et l’introduction d’un paiement vert pour les agriculteurs qui respectent un ensemble de pratiques favorables à l’environnement (CAPeye, 2015a). La somme de toutes les aides PAC de la période 2008-2013 sont représentées ci- contre. Dans l'interprétation de ces données il faut tenir compte du fait que les aides sont attribuées à la commune du siège de l’exploitation. Une exploitation peut s’étendre sur plusieurs communes, voire départements, mais seulement la commune où se situe le siège est bénéficiaire. La commune de Gap se distingue notamment parce qu’elle est le siège d’associations qui gèrent les canaux d’irrigation. Ces structures associatives perçoivent des aides de la PAC au titre de développement de structures agricoles et pour des investissements dans le secteur de l’agriculture. Certaines communes de montagne peuvent bénéficier des Indemnités Compensatoires des Handicaps Naturels et des MAE (Mesures Agro- Environnementales). Montant du 1er pilier des aides PAC Montant du 2nd pilier des aides PAC par commune entre 2008 et 2013 par commune entre 2008 et 2013 Les financements PAC sont divisés en deux piliers, le premier représentant 80 % des aides (CAPeye, 2015b). Le second pilier concerne les aides pour le développement rural des pays européens. Les objectifs prioritaires sont d’augmenter la compétitivité de l’agriculture, de gérer durablement les ressources naturelles, de lutter contre le changement climatique, ainsi que de favoriser un développement des communautés rurales, la préservation et la création d’emplois (Nègre, 2018). Les communes rurales de montagne sont donc particulièrement concernées par ces aides. 11
Forêt et milieux ouverts La forêt joue un rôle indispensable dans les socio-écosystèmes alpins en assurant un grand nombre de services écosystémiques (Dobré et al., 2005). En effet, elle constitue un milieu naturel nécessaire au cycle de vie de nombreuses espèces et permet donc d’assurer un rôle de “réservoir de biodiversité”. La forêt possède aussi un rôle de rempart contre certains risques naturels comme les avalanches ou les chutes de blocs (Courbaud et al., 2010). Elle assure une certaine stabilité des sols, ce qui limite l’érosion et les glissements de terrains. La production de bois est également un service fondamental, avec 7,5 millions de m³ produits chaque année dans les départements de l’Isère, de Savoie, de Haute-Savoie, de la Drôme, des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence et des Alpes-Maritimes (Courbaud et al., 2010). La forêt constitue aussi une destination de loisir appréciée des Français, 42 % des personnes sondées lors d’une étude de 2004 déclarent se rendre régulièrement en forêt (Dobré et al., 2005). Enfin, la forêt est capable de fixer le dioxyde de carbone atmosphérique et permet donc de stocker une partie du CO2, ce qui aide à lutter contre le réchauffement climatique (Courbaud et al., 2010). Évolution de la surface forestière dans les Alpes françaises par rapport à la surface communale entre les années 1990 et 2018 On observe une tendance à la baisse ou à la stabilisation de la surface forestière dans les vallées plus urbanisées de l’ouest du territoire. L’évolution est plutôt positive dans les massifs à l’est des Alpes françaises ; cette augmentation observée dans les zones les plus montagneuses corroborent l'hypothèse d'un changement d'occupation du sol des suites de l’abandon des terres à faibles rendements (Chauchard et al., 2010). La zone semblant être la plus concernée par le recul de la surface forestière est plutôt située au sud, notamment dans le département du Var. 12
Évolution de la surface des milieux ouverts dans les Alpes françaises par rapport à la surface communale entre les années 1990 et 2018 Ici les milieux ouverts comprennent les libellés prairies, pelouses et pâturages naturels, landes et broussailles, végétations sclérophylles, forêts et végétations arbustives en mutation, végétations clairsemées issus des données Corine Land Cover. La dynamique des milieux ouverts semble, en général, opposée à celle de la surface forestière. Les communes les plus concernées par la baisse des surfaces en milieux ouverts sont situées dans les massifs montagneux à l’est du territoire tandis qu’à l’inverse, l’augmentation de la surface des milieux ouverts concerne principalement le nord (Haute-Savoie et est de la Savoie). Évolution des surfaces forestières et des milieux ouverts pour le territoire des Alpes françaises entre 1990 et 2018 Lorsque la surface des milieux ouverts croît (de 1990 à 2000), celle des milieux forestiers est en baisse. De même que lorsque la surface des milieux ouverts chute, on observe simultanément une augmentation de la surface des milieux forestiers en parallèle. 13
Changement climatique et risques Inventaires des glaciers rocheux et des thermokarsts, et anomalie de température estivale calculée sur la différence entre les périodes 1976-2005 et 2021-2050 14
Le massif alpin fait partie des espaces où les effets du changement climatique sur les socio-écosystèmes sont fortement perceptibles. Ces changements sont une menace à la fois pour le milieu naturel, mais aussi pour la société et l’économie ; d’où l’intérêt d’évaluer ses enjeux majeurs. On observe une hausse significative des températures et une forte variabilité interannuelle des précipitations (Durand et al., 2009 ; Bigot et Rome, 2010). Ainsi, entre 1944 et 2002, les hivers en Chartreuse ont connu une augmentation de leur température moyenne de 2,5°C (Durand et al., 2009). Ces deux paramètres combinés à d’autres facteurs bouleversent l’évolution de l’écosystème du massif alpin. La température agit sur la phénologie des plantes, tandis que leur répartition est souvent associée au gel, à l’évapotranspiration et aux précipitations estivales (Yoccoz et al., 2010). 60 % des espèces de plantes de montagne sont potentiellement menacées d'extinction d'ici 2100 (AEE, 2009). Plusieurs activités socio-économiques telles que l’agriculture, la foresterie, le pastoralisme ou le tourisme sont menacées par le changement climatique à l’échelle des Alpes. L’ANEM souligne de plus qu’une modification de la fréquence et de l’intensité des risques naturels sont à prévoir dans le contexte de changement climatique (ANEM, 2007). Le pergélisol est défini comme un sol dont la température n’est jamais positive pendant au moins deux années consécutives (Gruber et Haeberli, 2009). Le pergélisol est donc un sous-sol en permanence gelé, que l’on retrouve dans les zones de haute altitude et de haute latitude (Schoeneich et al., 2017), présent dans le territoire alpin sous plusieurs formes. Le pergélisol de montagne peut affecter la déstabilisation des pentes et, par conséquent, avoir de graves conséquences dans ce territoire, surtout en termes de risques. Les observations récentes montrent une augmentation de l’intensité et/ou de la fréquence de ces processus (Bodin et al., 2015). À terme, le réchauffement progressif de la température du sol aura pour conséquence une remontée en altitude des limites inférieures du pergélisol, entraînant des modifications des processus géomorphologiques sur les terrains affectés par la fonte de la glace du sol, et une déstabilisation partielle de la partie aval (Schoeneich et al., 2017). Évolution du nombre annuel de jours de gel dans les Alpes françaises pour l’horizon 2021- 2050 par rapport à la normale 1976-2005 Une diminution du nombre de jours de gel (où la température minimale est inférieure ou égale à 0 °C) est à envisager selon un certain nombre de simulations, comme celle choisie ci- contre (CNRM-2014, modèle ALADIN, RCP 4.5). Cette diminution illustre la sensibilité du massif alpin au changement climatique et les risques associés. 15
Tourisme et transitions Évolution du nombre de résidences secondaires par commune dans les Alpes françaises de 1968 à 2015 16
Dans un contexte de changement climatique global, le tourisme dans les Alpes françaises subit de multiples pressions qui mettent en péril sa durabilité. Une dualité forte existe actuellement entre développement économique et préservation de l’environnement dans des systèmes touristiques aujourd’hui encore centrés autour de pôles de croissance standardisés que sont les stations de sport d’hiver (Debarbieux et al., 2008). Face aux contraintes naturelles de développement, les systèmes touristiques de montagne doivent relancer l’attractivité de leur territoire. Pour cela, la diversification des activités, la prise en compte des ressources spécifiques des territoires, et la transition vers des séjours touristiques plus long terme sont des éléments importants pour assurer la pérennité de ces systèmes (ANEM, 2007 ; Peyrache-Gadeau 2011). L’évolution du nombre de résidences secondaires permet de distinguer une évolution des infrastructures touristiques, et donc indirectement des pratiques et des types de séjours liés. La part des résidences secondaires était encore mineure au développement du “tout neige” à la fin du siècle dernier, marqué par des infrastructures concentrées dans le temps et l’espace. On assiste depuis au développement du résidentiel qui permet d’attirer des populations à moyen et long termes stabilisant et pérennisant ainsi les transferts de revenus vers les territoires de montagne (ANEM, 2007 ; Peyrache-Gadeau, 2011). Favoriser le tourisme résidentiel inclut l’installation d’une demande et de populations nouvelles pour lesquelles l’offre en infrastructures s’adapte. La carte ci-contre évoque cette mutation déjà enclenchée malgré une dominance toujours forte des pôles de sports d’hiver. Nombre d’hôtels par commune en 2015 et nombre de nuitées hôtelières par département en 2008 On observe un déséquilibre important sur les infrastructures hôtelières, un type d’habitat majoritaire et représentatif du système touristique actuel. Des communes comptent ainsi près de 50 infrastructures hôtelières dans les Alpes du Nord, quand la plus grande majorité du territoire en dénombre en général moins de 5 par commune. Cette carte atteste ainsi de la logique de pôles de croissance standardisés, initiée dans les années 1970 mais encore présente dans les territoires, économiquement et socialement basée sur les stations de sport d’hiver (ANEM, 2007 ; Debarbieux et al., 2008). Concernant le nombre de nuitées, compte tenu des données à cette emprise, les départements de l’Isère, de la Drôme, des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse, des Alpes-Maritimes et du Var ont été exclus car ayant une partie de leur territoire en dehors du périmètre d’étude des Alpes. 17
Cadre de vie et bien-être Couverture 4G pour la téléphonie mobile et les communes denses des Alpes françaises en 2018 18
L'avènement récent des concepts du "mieux-vivre" amène les sociétés actuelles à s'interroger de plus en plus sur des notions se rapportant au "bien-vivre", telles que le bien-être, la qualité de vie et le cadre de vie. Ces notions peuvent constituer de nouveaux indicateurs pour évaluer l’efficacité de la mise en place des politiques sociales, économiques et environnementales. A la manière du Bhoutan avec l'indicateur du Bonheur National Brut (BNB), ce concept peut être mesuré au-delà des simples notions de richesse, de santé et d'éducation comme avec l'IDH et le PIB. L'idée d’un tel concept est aussi de l’évaluer à des échelles locales afin de garantir une certaine précision et un certain réalisme de l'information retranscrite. Néanmoins, la complexité et la subjectivité d'un tel indicateur font qu'aucune initiative à l'échelle communale n'a été entreprise dans les Alpes. L’élaboration d’un tel indicateur prendrait en compte un maximum de dimensions à la fois sociales et environnementales. La connectivité (desserte, couverture 4G...) ou les nuisances (pollution sonore, lumineuse…) sont par exemple des aspects à prendre en compte dans son calcul. Alors que la 5G doit arriver en France en 2020, la 4G couvre presque toute l’Europe depuis maintenant 6 ans (Grossin, 2017). La cartographie des différentes couvertures 4G des quatre opérateurs mobiles principaux en France (Orange, Bouygues, Free, SFR) montre l’inégalité de la couverture du territoire. Elle suit ainsi les principaux axes de communication et les zones urbaines. Les communes présentant une densité supérieure à 200 hab/km2 sont généralement couvertes par au moins deux opérateurs. Les principales aires urbaines, comme Grenoble et Chambéry, sont très bien couvertes tandis que les reliefs aux faibles densités constituent des zones blanches. Pollution lumineuse et densité de population des communes des Alpes françaises en 2015 Le terme de pollution lumineuse désigne la présence nocturne anormale ou gênante de lumière. Cet éclairage artificiel nocturne comporte de nombreuses conséquences sur les écosystèmes ainsi que sur le bien-être et la santé humaine (IDA, 2018). L’évaluation de la pollution lumineuse peut se faire de différentes manières. Ici, les données proviennent d’images VIIRS, des images visibles et infrarouges qui collectent des mesures radiométriques de la terre, de l’atmosphère, de la cryosphère et des océans (NASA.gov, 2017). La luminosité est ici exprimée en radiance ou luminance, et indique la puissance d’un rayonnement réfléchi par une surface (W / m² / sr). Les noyaux urbains se distinguent par une pollution lumineuse très importante avec un centre touché par une radiance souvent supérieure à 40. Les communes présentant de fortes densités sont systématiquement très éclairées la nuit. Les noyaux urbains s’agrandissant et se densifiant, le paysage nocturne évolue et devient plus lumineux d’année en année. 19
Qualité de vie : profil tranquillité Cette carte croise 16 indicateurs issus de thématiques transversales telles que le climat, la richesse des populations, la dotation en équipements, les risques naturels, le paysage, la pollution, la connectivité… Elles permettent d’évaluer un niveau potentiel de qualité de vie. Les six paramètres de connectivité pris en compte sont classés de 0 à 1, où 1 représente une faible connectivité aux réseaux de transport et de télécommunication. La qualité de vie étant un indicateur subjectif, ce choix est donc motivé par l’ambition de répondre à un profil type de perception de la qualité de vie. Il correspond ici à une représentation associée à la tranquillité. La tranquillité est définie comme le fait d’être déconnecté des réseaux de communication physiques (transports) et virtuels (télécommunications). Globalement, cette carte fait ressortir les territoires ruraux. En effet, la répartition de l’indice de qualité de vie est très fortement liée à la connectivité du territoire. Les Alpes du Sud présentent donc les valeurs les plus fortes du point de vue de ce profil car cet espace dispose des plus grandes superficies non-urbanisées par commune, des plus fortes radiations solaires, de la connectivité la plus faible et des nuisances (pollutions sonore et de l’air) les moins marquées. À l’inverse, les Alpes du Nord semblent plus impactées par ces indicateurs. Bien que modestes, les pôles urbains de Digne-les-Bains et de Gap semblent ceux qui enregistrent la meilleure qualité de vie (selon le critère de tranquillité). Les dynamiques spatiales sous-jacentes à ce profil de qualité restent difficiles à interpréter compte tenu de leur hétérogénéité. 20
Qualité de vie : profil connectivité Cette carte croise les mêmes indicateurs utilisés précédemment. Les six paramètres de connectivité pris en compte sont classés de 0 à 1, où 1 représente une forte connectivité aux réseaux de transport et de télécommunication. La connectivité est le fait d’être bien connecté aux réseaux de communication physiques (transports) et virtuels (télécommunications). Cette carte montre à première vue une forte hétérogénéité de ce profil de qualité de vie. Les communes qui ont le plus mauvais indice sont des communes qui ont à la fois un indice de connectivité faible mais également des valeurs moindres dans les dix autres indicateurs. Il s’agit donc généralement de communes très rurales et qui ne disposent pas de pôle touristique majeur comme c’est le cas notamment dans les massifs des Écrins, du Queyras, du Diois et des Préalpes de Digne. À l’inverse, les communes qui ont un indice élevé sont plutôt des communes qui ont une bonne connectivité tout en ayant des valeurs élevées pour les indices relatifs au paysage et à l’absence de nuisances. On retrouve donc surtout des communes périurbaines ainsi que des stations de sports d’hiver qui répondent généralement plutôt bien à ces trois indicateurs. Les agglomérations de Nice, Annecy et Gap semblent bien correspondre à ce profil de qualité de vie. Cependant les dynamiques spatiales sous-jacentes à ce profil de qualité restent difficiles à interpréter compte tenu de leur hétérogénéité. 21
Bibliographie AEE, 2009. Regional climate change and adaptation : The Alps facing the challenge of changing water resources. Report No 8/2009, 124p. Consulté à l’adresse https://www.eea.europa.eu/publications/alps- climate-change-and-adaptation-2009 AGRESTE PACA, 2013. L’agriculture alpine de 2000 à 2010. Qualité et proximité, deux atouts à développer. Cahiers Agreste, Hors-série « Massif alpin » 2013. ANEM, 2007. Au-delà du changement climatique, les défis de l’avenir de la montagne : Rapport du 23e congrès. Consulté à l’adresse http://www.anem.fr/upload/pdf/Audeladuchangementclimatique_lesdefisdelavenirdelamontagne_25_10_07_ 20120629091302.pdf CAPeye, 2015a. La PAC 2014-2020. Consulté à l’adresse http://www.supagro.fr/capeye/reforme-de-la-pac/ Chauchard, S., Beilhe, F., Denis, N., & Carcaillet, C., 2010. An increase in the upper tree-limit of silver fir (Abies alba Mill.) in the Alps since the mid-20th century: A land-use change phenomenon. Forest Ecology and Management, 259(8), 1406-1415. Courbaud B., Kunstler G., Morin X., Cordonnier T., 2010. Quel futur pour les services écosystémiques de la forêt alpine dans un contexte de changement climatique ? Revue de géographie alpine, 98 4. DOI : 10.4000/rga.1308 Debarbieux B., Del Biaggio C., Petite M., 2008. Spatialités et territorialités du tourisme. Dialectique du flux et de l’ancrage dans les Alpes. Civilisations. Revue internationale d’anthropologie et de sciences humaines, (57), 75-89. DOI : 10.4000/civilisations.1085 Dobré M., Lewis N., Deuffic Ph., Granet A.M., 2005. La fréquentation des forêts en France : permanences et évolutions, RDV Technique n°9, ONF, 49-57. Durand Y., Laternser M., Giraud G., Etchevers P., Lesaffre B., Mérindol L., 2009. Reanalysis of 44 year of climate in the French alps 1958-2002) : Methodology, model validation, climatology, and trends for air temperature and precipitation. In Journal of Applied Meteorology and Climatology, 429-449p. Grossin J., 2017. Histoire de la téléphonie mobile en France. Consulté à l’adresse https://www.supinfo.com/articles/single/6359-histoire-telephonie-mobile-france Gruber S., Haeberli W., 2009. Global Warming and Mountain Permafrost. In R. Margesin (Dir.), Permafrost Soils, 205 218, Berlin, Heidelberg: Springer Berlin Heidelberg. DOI : 10.1007/978-3-540-69371- 0_14 IDA (International Dark-sky Association), 2018. Light pollution. Consulté à l’adresse https://www.darksky.org/ Pflimlin E., 2017. Sept questions sur le traité de Rome. Le Monde. Consulté à l’adresse https://www.lemonde.fr/europe/article/2017/03/25/sept-questions-sur-le-traite-de- rome_5100680_3214.html Nègre F., 2018. Second pilier de la PAC : la politique de développement rural. Fiches thématiques sur l’Union européenne. Consulté à l’adresse http://www.europarl.europa.eu/factsheets/fr/sheet/110/second- pilier-de-la-pac-la-politique-de-developpement-rural Schoeneich P., Bodin X., Marcer M., Ribeyre C., Brenguier O., 2017. Etude géomorphologique et géophysique du glacier rocheux du Col du Lou (Lanslevillard, Savoie) suite à la lave torrentielle du 14 août 2015. 10.13140/RG.2.2.14159.18089. Consulté à l’adresse https://www.researchgate.net/publication/319490728_Etude_geomorphologique_et_geophysique_du_glacier _rocheux_du_Col_du_Lou_Lanslevillard_Savoie_suite_a_la_lave_torrentielle_du_14_aout_2015 Yoccoz N. G., Delestrade A., Loison A., 2010. Impact des changements climatiques sur les écosystèmes alpins : comment les mettre en évidence et les prévoir ? Revue de géographie alpine 98-4, 12p. 22
Table des matières Sommaire ................................................................................................................. 3 Remerciements........................................................................................................ 5 Le Master 2 GÉOÏDES et l’atelier professionnalisant ............................................ 6 Introduction ............................................................................................................ 7 Dynamiques du secteur agricole ............................................................................ 8 Evolution du nombre d’exploitations agricoles par commune dans les Alpes françaises entre 1988 et 2010 ............................................................................................................8 Evolution de la surface agricole utile par commune dans les Alpes françaises entre 1988 et 2010 ......................................................................................................................9 Montant des aides PAC par commune entre 2008 et 2013 .......................................... 10 Montant du 1er pilier des aides PAC par commune entre 2008 et 2013 ........................ 11 Montant du 2nd pilier des aides PAC par commune entre 2008 et 2013 ....................... 11 Forêt et milieux ouverts ......................................................................................... 12 Évolution de la surface forestière dans les Alpes françaises par rapport à la surface communale entre les années 1990 et 2018 ..................................................................... 12 Évolution de la surface des milieux ouverts dans les Alpes françaises par rapport à la surface communale entre les années 1990 et 2018 ........................................................ 13 Évolution des surfaces forestières et des milieux ouverts pour le territoire des Alpes françaises entre 1990 et 2018 ......................................................................................... 13 Changement climatique et risques ........................................................................14 Inventaires des glaciers rocheux et des thermokarsts, et anomalie de température estivale calculée sur la différence entre les périodes 1976-2005 et 2021-2050 ............. 14 Évolution du nombre annuel de jours de gel dans les Alpes françaises pour l’horizon 2021-2050 par rapport à la normale 1976-2005 ............................................................. 15 Tourisme et transitions ......................................................................................... 16 Évolution du nombre de résidences secondaires par commune dans les Alpes françaises de 1968 à 2015 ............................................................................................... 16 Nombre d’hôtels par commune en 2015 et nombre de nuitées hôtelières par département en 2008 .....................................................................................................17 Cadre de vie et bien-être ........................................................................................18 Couverture 4G pour la téléphonie mobile et les communes denses des Alpes françaises en 2018 ........................................................................................................................... 18 Pollution lumineuse et densité de population des communes des Alpes françaises en 2015................................................................................................................................. 19 Qualité de vie : profil tranquillité ................................................................................. 20 Qualité de vie : profil connectivité ................................................................................. 21 Bibliographie ......................................................................................................... 22 23
Ce projet s’insère dans le cadre d’un atelier professionnalisant, commandité par la Commission Internationale pour la Protection des Alpes (CIPRA) et la Zone Atelier Alpes (ZAA), ayant pour objectif l’identification d’indicateurs socio-économiques d’intérêt pour le suivi des socio-écosystèmes de montagne. Il se présente sous la forme d’un Atlas exposant un ensemble de thématiques définies à partir des différents socio- écosystèmes existant sur le territoire des Alpes françaises. La notion de socio-écosystème désigne les rétroactions entre la société et les différents écosystèmes qui l’entourent. L’Atlas vise à faire ressortir les connexions entre les activités de la société et les écosystèmes dans les Alpes françaises, à savoir entre différents critères sociaux, économiques et environnementaux, dans un contexte d’évolution et de changement des pratiques socio-économiques. La promotion 2018-2019 du Master 2 GÉOÏDES a donc été sollicitée pour construire les bases de ce projet, travail faisant appel à diverses compétences comme le travail d’enquête, la collecte de données, la production d’éléments cartographiques et de documents de synthèse. This project is part of a professional workshop, sponsored by the International Commission for the Protection of the Alps (CIPRA) and the Atelier Alps Area as part of research of important socio-economic issues. It is commonly formulated as an atlas featuring a set of topics defined from various socio-economic ecosystems existing in the French Alps. The notion of socio-economic system captures the idea of including concepts between society and the various ecosystems being surrounded by it. The main aim of this atlas is to draw attention to the links between social activities and ecosystems in the French Alps, particularly between different social, economic and environmental criteria, in the context of the evolution and change of socio-economic practice. Therefore, the entire school year of the Master 2 GÉOÏDES in 2018-2019, was asked to build the basis of this project in a work that included various skills, such as surveys, data collection, creation of cartographic elements and synthesis documents.
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