Aubervilliers, une ville plus verte - ÉDITO
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LE JOURNAL DE LA VILLE D’AUBERVILLIERS – N°67 – Avril 2023 Aubervilliers, une ville plus verte Le printemps est l’occasion de renouer collations, le tout préparé avec sérieux le monde, pour les enfants et les familles. ÉDITO avec les nombreux moments festifs et conviviaux qui font vivre notre ville. sans se prendre au sérieux. La buvette du Montfort sera de nouveau animée le Spectacles, représentations, anima- tions de quartier… à Aubervilliers ces Les quartiers s’animent, où nous nous 16 avril prochain autour du nouveau événements reflètent le dynamisme de retrouvons ensemble ; une bouf fée comptoir réalisé par les services de la la ville et sa volonté toujours vivace de d’oxygène. Ces moments qui sont appré- Ville. Pour les mélomanes et les noctam- maintenir le lien avec et entre les habi- ciés de tous, j’y suis moi-même très bules, le festival Banlieues Bleues se ter- tants, et ce grâce à l’aide d’agents muni- attachée. La programmation est parti- minera en beauté à L’Embarcadère avec cipaux engagés. culièrement riche, d’avril à juin, et cha- les collectifs émergents The Silhouettes cun y trouvera des activités à son goût. Project et Emicida venus du Royaume- Karine Franclet Avec mes équipes, nous avons retrouvé Uni et du Brésil. À l’image de la Ville nos seniors dans une ambiance de caba- d’Aubervilliers, carrefour des cultures, Maire d’Aubervilliers ret lors d’après-midi très largement plé- le Point Fort continue de proposer une Vice-présidente de Plaine Commune biscités : de la danse, un spectacle et des programmation éclectique, ouverte sur Conseillère départementale RETROUVEZ-NOUS WWW.AUBERVILLIERS.FR ET SUR
2 ENVIRONNEMENT LES NOUVELLES D’AUBER 67 Soucieuse de valoriser ses îlots de verdure, vecteurs de bien-être mais aussi de lien social, Tous unis autour la Ville a mis en place un réseau des jardins associatifs et partagés. L’objectif ? Faciliter les partages de savoirs et de bons tuyaux. Et aider toutes celles et ceux qui le souhaitent à renouer avec la terre et la biodiversité. Q ue reste-t-il du passé maraîcher à d’autres bailleurs et aménageurs pri- d’Aubervilliers ? « On ne s’en rend vés. « En complément de l’aide éventuelle- pas forcément compte, à moins de ment apportée par la Municipalité via des vivre à côté d’un jardin ou de se pencher sur le subventions ou des coups de pouce sur la sujet, mais la ville compte une vingtaine de logistique ou la communication, nous sou- jardins associatifs, collectifs, partagés ou pro- haitons faciliter les liens entre les partici- fessionnels. Il faut faire connaître les espaces pants, qui sont souvent passionnés et enclins à partager leurs bons plans, indique l’élue. verts et qu’un maximum de personnes puissent en profiter », explique Zakia Bouzidi, adjointe La première réunion qui a été organisée fin au Maire d’Aubervilliers déléguée à l’En- janvier nous a confortés dans l’idée que vironnement et au Cadre de vie, qui ajoute : nous aurions tous à gagner à mieux nous « Jusqu’ici, il n’existait pas de carte précise de connaître et à partager. Elle nous a aussi ces points de nature et de respiration, pourtant convaincus d’organiser une fête ou des jour- essentiels, contrairement à ce que l’on constate nées portes ouvertes pour accroître la noto- pour les lieux culturels ou les équipementsriété de ces lieux, où différentes activités sont sportifs. » Une anomalie corrigée, grâce auorganisées : moments pédagogiques, ateliers travail d'une jeune femme, qui, dans le de jardinage sur le compost ou le broyat de cadre de son service civique à la directionbois, etc. » de la Vie associative et de la Citoyenneté, aD’autant que les 20 jardins actuels de recensé et cartographié l’ensemble des jar-la ville n’ont pas tous la même histoire dins associatifs d’Aubervilliers. Tous sontet ceux qui s’en occupent n’ont pas les désormais présentés dans un carnet spé- mêmes compétences à valoriser : aux jar- cialisé, Les Jardins associatifs de la ville, dins familiers et ouvriers les plus connus disponible gratuitement en Mairie. s’ajoutent des projets d’urbanisme tran- sitoire (sur des friches), des jardins par- ÉCHANGES DE BONNES PRATIQUES tagés composés de parcelles individuelles, Zakia Bouzidi a aussi souhaité créer un des jardins collectifs non divisés et des réseau pour réunir ces jardins associa- jardins pédagogiques. tifs, qui poussent sur des terrains appar- Cette proposition de rapprochement tenant à la Ville, à Plaine commune, à n’est pas pour déplaire à Jean-Pierre l’Office public de l’habitat (OPH) ou bien Fenez, l’une des chevilles ouvrières des Jardins de l’Écluse, quai Josette et une aventure du même type. » Soutenus Maurice-Audin : « On se débrouille pas par un paysagiste, et unis entre autres mal mais on n’est pas des pros et on adore par d’occasionnels barbecues, les jardi- les conseils », sou- niers et jardinières rit-il. Lui cultive qui cultivent les des légumes et « Il faut faire connaître 30 parcelles du des fleurs, arrose et participe sou- les espaces verts et qu’un jardin partagé Les Bois de Senteurs, vent à l’organi- maximum de personnes niché dans le parc sation d’ateliers puissent en profiter » Stalingrad, sont compost ou jardi- eux aussi « à l’af- nage, les samedis fût de bonnes pra- après-midi. tiques pour s’améliorer », selon Ourida « Le petit jardin Sonthonax de 300 m2, Amrandi, une habituée des lieux. Eux inauguré le 17 novembre dernier et bap- ont de la convivialité à offrir en retour (et tisé Jardin Les verts de terre, a bénéficié un couscous aux cardons cultivés locale- d’une aide précieuse de la part de l’associa- ment, qui est, paraît-il, fameux). tion Espaces pour l’installation de bacs qui L’UNION FAIT LA FORCE sont utilisés pour les cultures hors-sol, sur- tout de fleurs et de légumes », nous confie Samedi 11 mars, entre deux conseils Farida Chelbi, qui préside l’association à des enfants venus prêter main-forte, L Le jardin de la Fabrique Les verts de terre, en charge du lieu. Nous quatre semis, et des échanges d’amabi- de santé regorge de fruits et légumes de saison serions ravis de pouvoir donner quelque lités avec les figures du quartier qu’elle cultivés par les bénévoles chose en retour, comme des graines ou un connaît toutes, Pauline Dartois, coordina- du lieu. coup de main à d’autres qui se lancent dans trice du projet du Jardin Espérance piloté
Avril 2023 ENVIRONNEMENT 3 des jardins partagés Bientôt une cour jardinée à côté du collège Jean-Moulin L e projet de création d’une cour jar- d’insertion par l’écologie urbaine Espaces, dinée, au 76, rue Henri-Barbusse, qui fait partie du réseau Emmaüs et pilote est sur le point d’aboutir. Les le site de maraîchage solidaire CultiCime contours et les objectifs de ce jardin de (installé sur les toits du Fashion Center, 3 500 m2 ont été dévoilés aux riverains le à proximité de la porte d’Aubervilliers). 25 mars dernier. « Nous travaillons sur le Tous apporteront leur expérience pour sujet depuis 2019, dans le cadre du projet de guider les participants au projet et définir recherche et d’action participative “Laboratoire les espaces à aménager. de résilience locale”, porté par l’association En lieu et place de la friche qui jouxte Point de rassemblement et les Laboratoires le collège Jean-Moulin, la nouvelle d’Aubervilliers », explique l’urbaniste Marion cour jardinée proposera un espace Aubin, fondatrice de cette association spé- de maraîchage coopératif, un lieu de cialisée dans l’éducation populaire et la rési- convivialité et d’animation pédago- lience écologique. gique, une aire de jeux 100 % natu- Le projet a remporté un appel à mani- relle, dite « aire de robinsonnade », festation d’intérêt lancé par le dépar- des parcelles dédiées aux cueillettes tement de la Seine-Saint-Denis, pour saisonnières, et un verger pédagogique plusieurs collèges dont il a la responsa- palissé (c’est-à-dire dont les arbres frui- bilité. La cour jardinée sera aménagée tiers seront fixés à un support verti- par Point de rassemblement, l’associa- cal). Cette cour jardinée sera l’occasion tion Vergers Urbains (qui administre déjà notamment de transmettre des savoir- le Jardin Espérance, dans le quartier faire qui se perdent (greffes d’arbres Villette-Quatre-Chemins) et l’association fruitiers, bouturage…). ENVIE DE PARTICIPER OU DE VOUS INFORMER ? Pour en savoir plus sur un projet existant, I • Fédération nationale des jardins participer ou proposer la construction familiaux et collec tifs Pantin- d’un nouveau jardin, contactez la Direction Aubervilliers (K6-7) de la Vie associative et de la Citoyenneté. Avenue des Courtillières 93500 Pantin J • Jardins ouvriers des Vertus (J5-6) https://associations.aubervilliers.fr/ 6, avenue de la Division Leclerc 41, rue Lécuyer (à partir du 11 avril) par l’association Vergers Urbains, dit n’at- faire un repas tous ensemble », ajoute-t-il, Tél. : 01 48 39 51 03 K • Une Oasis dans la ville (C4) tendre que du bon de ce nouveau réseau. enthousiaste. Très professionnel dans son 2, rue Edgar Quinet « Nous pourrions échanger pas mal de ser- approche, Alexandre Bérénice, encadrant X JARDINS ASSOCIATIFS L • Jardin des Noyers (D4) vices et de matériel, mais aussi nous regrouper technique, pédagogique et social à l’asso- 36, rue des Noyers pour mutualiser un certain nombre d’achats ciation Espaces, rappelle que les éco-maraî- A • Jardin des fabriques (H2) 114, rue Charles Tillon M • Les Bois de Senteurs (D6) et de livraisons et ainsi obtenir de meilleures chers et éco-animateurs de CultiCime ont Parc Stalingrad conditions tarifaires, relève cette experte déjà travaillé – avec l’aide financière de la B • Jardin de la Fabrique de santé (C4) 20, rue du Colonel Fabien N • Le jardin de Mauricette (D3) des projets d’agriculture urbaine. Et pour- Ville – pour les Jardins de l’Écluse, des Verts 38, rue Schaeffer quoi pas partager nos excès de compost, cer- de terre et Espérance. « Nous avons un cer- C • Jardins de l’Écluse (D9) Quai Josette et Maurice Audin O • Jardin Les verts de terre (F6) taines récoltes qui ne trouvent pas preneurs, tain savoir-faire. Mais l’union fait la force et 12, rue Léger-Félicité Sonthonax et notre expérience dans la gestion asso- nous aurions tous à gagner à nous connaître et D • Terre Terre (B5) ciative ». La remarque donne des idées à à nous rapprocher, par exemple pour les appro- 223, boulevard Félix Faure P • Fleur de miel (G8) 41, rue Lécuyer Sylvain, adjoint encadrant chez CultiCime visionnements en terreau et en graines, qui E • CultiCime (C9) (association Espaces), venu lui donner sont lourds et chronophages. » 70, avenue Victor Hugo Q • Cour jardinée Jean-Moulin (G7-8) un coup de main sur son temps libre ce Les idées foisonnent et l’engouement Toit du Fashion Center 76, rue Henri Barbusse jour-là. « Il nous arrive d’avoir des excédents est tel pour ce nouveau réseau que leurs F • Jardin de l’Abeille (G5) R • Les petits prés verts - Barbusse de production », rappelle-t-il, tout en souli- jardiniers ont choisi de se réunir au 30, rue de l’Abeille (F10) 3, rue Henri Barbusse gnant que les légumes et les paniers soli- Bureau des associations le 27 mars der- G • Jardin des Roses (G6) daires, produits dans le cadre de ce projet nier. Ils avancent sur un possible événe- 72, passage des Roses S • Les petits prés verts - Bordier (E10) de maraîchage urbain écologique situé sur ment collectif sur plusieurs jours et au 18, rue Bordier H • Jardins à tous les étages (H4) les toits du Fashion Center, sont, pour l’es- cours duquel tous pourraient prendre 8, allée Henri Matisse T • Jardin Espérance (E9) sentiel, livrés chaque semaine à l’épicerie la mesure du travail accompli. Et ainsi 39, rue des Écoles solidaire locale Épicéas et à des restaura- apporter leur petite pierre au verdisse- teurs. « Nous pourrions par exemple donner ment de la ville. ces excédents à d’autres jardins partagés ou Christophe Dutheil
4 COMMERCES LES NOUVELLES D’AUBER 67 C’est cultivé près de chez vous L L’épicerie Carotte, au Landy, propose une multitude de produits en circuit court. des prix très bas, des livraisons de pro- avec les services Commerce et Démocratie Les initiatives en circuit court, c’est-à-dire duits fermiers et artisanaux du réseau locale, pour aider ce réseau à retrouver un Ekolo se mettent en place à la nou- lieu de distribution », assure Dominique de vente de produits alimentaires agricoles velle Fromagerie Marie, en centre-ville. Dandrieux. « Quand j’ai ouvert la fromagerie en sep- (fruits, légumes, fromages, viande…) commandés tembre dernier, ma démarche était que DU PRODUCTEUR AU CONSOMMATEUR les habitants puissent trouver au même directement à des producteurs locaux, endroit aussi bien du bon fromage, que À La Pépinière, rue du Moutier, une du bon pain, du vin ou de la confiture. autre solution a été trouvée. Un collec- fleurissent à Aubervilliers. Une démarche Aujourd’hui, en devenant un point de distri- tif d’éleveurs vient directement livrer bution du réseau Ekolo, je poursuis dans la ses produits, une fois par mois. « Nous soutenue par la Municipalité. Tour d’horizon. même logique », confie Marie Audoux, la rassemblons 26 éleveurs et agriculteurs gérante. De même que pour Kelbongoo, situés dans le Perche, autour de Nogent-le- les commandes se font à un rythme heb- Rotrou », explique Thomas, salarié du V domadaire, sur internet. collectif Percheron, situé à deux heures endredi 17 mars en fin d’après- camion proviennent d’une centaine de L’offre s’élargit, mais n’est pas nouvelle. de Paris. Né en 2009 à l’initiative de la midi, un camion vert se range à producteurs bien identifiés, tous situés Depuis 2017, La Ruche qui dit Oui ! opère Confédération paysanne, ce collectif aide proximité de la fontaine, place de à moins de 250 kilomètres. Les pre- dans la ville, sur le même modèle. Là aussi, les producteurs à tenir sur la durée. « Nos l’Hôtel-de-Ville. Sur son flanc, on lit : miers clients récupèrent leur commande il est possible de faire ses courses à la carte éleveurs perçoivent 83,6 % du prix de vente Kelbongoo. Ce réseau de vente de produits effectuée quelques jours plus tôt sur le sur internet – légumes, fruits, viande, final, alors que dans les circuits longs, ce ratio alimentaires en circuit court s’apprête à s i t e i n t e r n e t d e œufs, produits lai- peut tomber à seulement 40 %, voire 20 %, ef f ectuer sa première livraison à Kelbongoo. « Nous tier s, pain, miel, ajoute Thomas. C’est le paysan qui bénéficie Aubervilliers. « Ils nous ont sollicités pour avons comptabilisé « Nous soutenons café, confitures, tous avant tout de l’achat, pas les actionnaires ou trouver un lieu de distribution dans notre com- une vingtaine de com- ces offres qui issus de l’agricul- les intermédiaires qui font des grosses opéra- mune. Nous leur avons proposé cet endroit mandes sans même privilégient une ture régionale, par- tions publicitaires ! » central et accessible, explique Dominique faire de communica- nourriture de qualité » fois bio – à récupérer Toujours directement auprès des pro- Dandrieux, adjoint au Maire délégué au tion sur ce nouveau une fois par semaine. ducteurs, mais un peu plus éloignés (en Commerce. Nous menons toutes les actions point de livraison », Mais le réseau a Sicile !), un groupe d’habitants effectue possibles, dans la mesure de nos moyens, pour se réjouit-on du côté de Kelbongoo, qui perdu son ancien point de livraison et uti- des commandes d’oranges, de citrons, de favoriser les initiatives commerciales autour effectuera désormais, au même endroit, lise pour l’instant le domicile d’un particu- pâtes, de sauce tomate… distribués au de produits de qualité, accessibles et si possible une livraison chaque semaine. lier, adepte du réseau. « C’est une solution marché du Montfort, à un emplacement issus de producteurs de proximité. » Sur le même principe d’un réseau transitoire en attendant de retrouver un local mis à disposition par la Municipalité Poires de Picardie, carottes de l’Oise, fro- qui s’affranchit des intermédiaires des pérenne », indique Laurent Rossignol, pour un créneau mensuel hors horaires mages des Yvelines, viande de qualité filières classiques (grande distribution habitant de la ville qui gère le point de du marché. « Via l’association Corto, nous issue d’élevages raisonnés et durables notamment), lesquelles asphyxient par- distribution albertivillarien. « Dans ce cas recevons ainsi des produits italiens de qualité du Nord… Les produits contenus dans le fois les producteurs en leur imposant aussi, nous sommes pleinement mobilisés, avec le moins d’intermédiaires possible. Cette
Avril 2023 COMMERCES 5 formule est libre, sans engagement, mais offre alimentaire alternative aux supermar- producteurs, il existe une manière on voit les carottes d’un autre œil ! demande néanmoins une implication person- chés », ajoute-t-elle. Elle l’assure, ses prix encore plus militante de les soute- Le travail des producteurs force l’admira- nelle de chaque participant pour récupérer la sont parfois plus compétitifs que dans la nir, qui consiste à s’engager avec tion », estime Brigitte Crossy, membre marchandise livrée à Pantin et gérer les distri- grande distribution : « Quand c’est la sai- eux à l’année. C’est le principe des active de l’Amap. Elle souligne aussi la butions », raconte Marie Gulla, habitante son de la courgette par exemple, je la vends quatre associations pour le maintien nécessaire implication des adhérents adhérente. Pour les amateurs de poisson, à un prix très abordable, alors que les super- d’une agriculture paysanne (Amap) dans les distributions, chaque jeudi, au les Albertivillariens ont désormais accès marchés la vendent au même prix toute l’an- présentes sur la ville : Auber’gine, marché du Montfort, là encore mis à au réseau Poiscaille (pêche durable). La née ». Une autre épicerie en circuit court, Ro b i n d e s Po i s , S a u vage e t disposition par la Municipalité. « Nous Fromagerie Marie en centre-ville et l’épi- La Pépicerie, rue du Moutier, est, elle, gérée La Semeuse. Leurs adhérents récu- soutenons en effet ces offres alimentaires cerie Carotte au Landy servent de points sur un modèle différent, de manière coopé- pèrent chaque semaine un panier de qui privilégient une nourriture de qualité, de livraison hebdomadaire. rative, par ses adhérents. légumes cultivés à proximité, réglé à s’appuient sur des dispositifs organisés et D’autres épiceries spécialisées dans l’avance pour les douze mois de l’an- évitent le gaspillage. Les gens achètent ce DES ÉPICERIES les produits bio pourraient voir le jour, née. Auber’gine a noué un partenariat qui est produit », souligne Dominique EN CIRCUIT COURT notamment en centre-ville. « C’est l’un des avec l’un des agriculteurs du collectif Dandrieux. Connaissez-vous l’épicerie Carotte ? C’est objectifs de notre appel à candidatures pour Percheron, évoqué plus haut. Au menu En plus de ces livraisons de légumes 60 mètres carrés de surface commerciale, la revitalisation du commerce en centre-ville, du prochain panier : mâche, betterave, régulières, les membres des Amap au Landy, entièrement dédiés aux circuits présenté en conseil municipal le 9 mars der- endives, cresson, roquette, butternut et nouent généralement des contrats pour courts. « Nos produits sont commandés direc- nier », rappelle Dominique Dandrieux (voir autres courges, panais, champignons et des livraisons ponctuelles d’autres pro- tement aux producteurs : fruits, légumes, cré- p.22). « Nombre d’habitants ont une attente radis noirs ! duits (œufs, viande, poisson, fruits, merie, viande, charcuterie et fromages à la forte sur des commerces de bouche : ceux qui De son côté, Robin des Pois poursuit fromages, pain…). Et si, grâce à ces ini- coupe, fruits secs, céréales, pâtes, vins bio et ont toujours connu le centre-ville et aspirent depuis 2014 son engagement auprès tiatives, les habitants retrouvent du sens nature, et même de la bière de la Brasserie à retrouver le tissu commercial plus qualitatif de Frédéric Florentin, agriculteur dans dans leur consommation, les produc- du Grand Paris à Saint-Denis, expose la qui était présent autrefois, mais aussi de nou- l’Oise. « Nous sommes solidaires avec teurs de proximité – nourriciers naturels gérante Caroline Girard, habitante du veaux arrivants », détaille-t-il. lui en cas d’aléa climatique. Nous pou- des villes souvent négligés des circuits quartier qui a ouvert ce lieu en juin der- vons aussi lui donner un coup de main sur de distribution classiques – retrouvent, SOLIDARITÉ TOUTE L’ANNÉE nier. Mon objectif était de permettre aux pro- place. L’année dernière, j’ai participé à l’ar- eux, enfin un peu de la place centrale qui ducteurs d’être rémunérés dignement, tout en Si l’ensemble de ces initiatives favo- rachage des carottes. Il pleuvait, la terre leur est due. proposant dans ce quartier en plein essor une rise la pérennité de l’activité des était collante. Je peux vous dire, qu’ensuite, Naï Asmar L Depuis mars, Kelbongoo propose des paniers de produits frais, chaque vendredi, place de l’Hôtel-de-Ville. INFOS PRATIQUES Les offres de circuits courts à Aubervilliers Amap Auber’gine (G6) La Ruche qui dit Oui ! Corto (produits siciliens) (voir plan pages 2-3) Contact : amapaubergine696@gmail.com / Commandes sur www.laruchequiditoui.fr Contact : orangesgivrees93@gmail.com Floriane Lambotin, tél. : 06 82 93 81 33 Retrait le mercredi de 17 h à 19 h Retrait un mercredi par mois X Amap (Association pour le maintien Distribution le mercredi de 18 h à 20 h 9, rue des Noyers (lieu temporaire) (F8) Marché du Montfort (H3) d’une agriculture paysanne) 1, avenue du Docteur Michaux (G6) 120, rue Hélène Cochennec Ekolo Amap Sauvage (F7) Amap La Semeuse Commandes sur www.ekolo.paris X Épiceries Facebook : AMAP sauvage–Aubervilliers Contact : c.gigot@leslaboratoires.org Retrait le mercredi Distribution le jeudi de 18 h 30 à 20 h Distribution le jeudi de 18 h à 20 h Fromagerie Marie (E5) Pépicerie, épicerie coopérative (D4) La Pépinière (F7) Les Laboratoires d’Aubervilliers (G8) 13, rue Charron Facebook / Pépicerie–épicerie coopérative 62, rue du Moutier 41, rue Lécuyer à Aubervilliers Poiscaille (E5) et (A4) La Pépinière Amap Robin des Pois X Vente directe Commandes sur www.poiscaille.fr 62, rue du Moutier Contact : contact@robindespois.org / Retrait le samedi amaprobindespois@yahoo.fr Kelbongoo Fromagerie Marie (E5) Carotte, l’épicerie aimable (A4) Distribution le jeudi de 19 h à 20 h 30 Commandes sur www.kelbongoo.com 13, rue Charron Tél. : 06 61 44 51 84 Marché du Montfort (H3) Retrait le vendredi de 16 h 30 à 19 h 30 Retrait le mardi 12, rue du Landy, Saint-Denis 120, rue Hélène Cochennec Place de l’Hôtel-de-Ville (E5) Épicerie Carotte (A4) 12, rue du Landy, Saint-Denis
6 GASTRONOMIE LES NOUVELLES D’AUBER 67 Un chef cuisinier au service des arts de qualité à partir de produits de saison et à des prix accessibles. Avec sa mère qui cuisine souvent avec lui, il a l’idée de la « gamila ». Le concept est simple : chaque artiste apporte son assiette, qu’il remplit d’un plat végétarien à 5 euros. Mais Marouane Dekaoui pousse le cur- seur plus loin en cherchant à tisser des liens entre cuisine et arts visuels. Faiçal Ben, un cinéaste marocain en résidence chez Poush, en a d’ailleurs fait le sujet d’un film expérimental. « C’est un docu- mentaire sur la matière que je transforme de mes mains, mise en parallèle avec celle qui est transformée par les artistes, sur les gestes que l’on retrouve chez eux comme chez moi. J’ai hâte de le voir », s’enthou- siasme Marouane Dekaoui. DE CLICHY À AUBERVILLIERS Poush s’est installé à Aubervilliers en avril 2022, avec un collectif désor- mais riche de 250 artistes. Son restau- rant, ouvert depuis 7 mois, s’appelle toujours La Bodega. À la fois cantine pour les artistes, lieu d’expérimenta- tion culinaire et esthétique et espace de rencontres, il n’est pas ouvert au grand L Nourrir les artistes et public. Cependant, les personnes exté- créer dans les assiettes : pour Marouane Dekaoui, rieures à la résidence peuvent y accéder, la cuisine est aussi un moyennant une adhésion à l’association, geste artistique. ou lors d’une visite d’exposition. Les projets créés chez Poush consti- l’émission culinaire MasterChef Maroc. tuent une grande source d’inspiration Inspiré par sa double culture franco-marocaine, Et arrive en finale. Cette expérience lui pour Marouane Dekaoui. Le chef a créé offre une certaine visibilité. « J’ai été très un plat à base d’œuf et de citron noir Marouane Dekaoui est aujourd’hui heureux d’y participer, mais ça ne m’a pas en écho à l’installation d’art de l’artiste servi pour être là où je suis aujourd’hui », Kraken, exposée dans un coin du res- chef cuisinier à La Bodega, le restaurant nuance-t-il. La même année, il rentre en taurant : des sacs-poubelle suspendus France pour passer son Titre profession- en rangs serrés au plafond. « Cette œuvre de Poush Manifesto, un campus de 250 artistes nel cuisinier. Il fait ses premières armes m’a fait penser au brûlage des ordures au à La Diligence, un restaurant gastrono- Maroc, explique-t-il. De plus, là-bas, l’œuf en résidence à Aubervilliers. Ce jeune chef mique montpelliérain puis au sein d’une est un aliment central. La cuisine peut aussi brigade de la brasserie Pompadour, tou- servir à raconter une histoire, à interpeller, talentueux réinvente sans cesse sa cuisine, jours à Montpellier, qui sert 500 couverts à faire passer une idée », poursuit le chef. par jour. Deux expériences très diffé- Marouane Dekaoui se voit bien rester à au gré des saisons et des projets artistiques. rentes, mais également enrichissantes. Poush encore un moment, visiblement à son aise dans cet échange permanent LA CUISINE B et enrichissant entre la cuisine et les COMME MÉDIUM ARTISTIQUE ien qu’il soit né dans le Val-d’Oise, cuisinier au micro-restaurant du centre artistes. Marouane Dekaoui n’a rien oublié, d’art contemporain Kulte. « C’était tous les C’est une offre d’emploi mise en ligne À terme, il envisage d’ouvrir son propre ni des vacances qu’il passait, jours un défi, se souvient-il. Je faisais mes par Poush en 2021 qui va donner établissement, ouvert au public celui-là. enfant, au Maroc, ni de la cuisine de sa courses dans un tout petit marché de la médina. une nouvelle impulsion à Marouane Même s’il rêve de retourner vers le Sud, grand-mère, qui a transmis son savoir-faire Je trouvais un poulet, trois pommes de terre Dekaoui. Le collectif d’artistes, créé en Aubervilliers lui plaît pour l’énergie qui aux femmes de la famille. « J’en ai hérité à et une botte de poi- 2020 et installé à y circule : « C’est une ville en pleine muta- mon tour par ma mère, confie le chef. Mes reaux par exemple, et Clichy, cherchait tion. Il y a un dynamisme en Île-de-France souvenirs sont parfois indirectement liés à la je devais me débrouil- « La cuisine peut aussi un chef cuisinier que l’on trouve moins ailleurs. » Grâce à cuisine : par exemple le fait de faire le marché ler avec pour compo- pour travailler en ses confrères du restaurant Auberkitchen, dans un souk où il y avait des animaux vivants, ser un menu. » Les servir à interpeller, résidence : c’est le il découvre les possibilités qu’offrent où l’on voyait vraiment les étals changer contraintes sont à raconter une histoire » début de l’aven- les Amap de la ville et les producteurs au fil des saisons. » En grandissant, sa curio- aussi logistiques : ture de La Bodega. locaux. « L’important pour La Bodega, c’est sité et sa gourmandise ont nourri sa Marouane Dekaoui « Le projet partait d’avoir le soutien des artistes. Tant qu’il y a passion pour la cuisine, au point d’en inter- préparait les plats dans la cuisine de sa de zéro, se remémore Marouane Dekaoui. cette dynamique, tant qu’il y a du travail et rompre ses études de droit. Avec l’envie de mère et les transportait en voiture jusqu’au Au début, la cuisine n’était équipée que d’un qu’on reste accessible en termes de prix, je renouer avec ses souvenirs d’enfance, le restaurant. Le restaurant ne disposait pas four et d’une plaque de cuisson pour que les pense qu’on peut continuer à fonctionner », jeune homme quitte alors la France en de cuisine faute de place. artistes puissent réchauffer leurs repas. » conclut Marouane Dekaoui. 2018 pour le Maroc. À Rabat, via un ami En 2019, Marouane Dekaoui repré- Très vite, il se fixe comme ligne direc- de lycée, il décroche un poste de chef sente la France lors de la 5e édition de trice de proposer avant tout une cuisine Lise Lefebvre
Avril 2022 ENVIRONNEMENT 7 Le Jardin buissonnant, un nouvel îlot végétalisé, vient d’être créé au 18, rue du Buisson, juste en face de la crèche du Buisson. La plupart des participants à ce chantier collectif de plantation sont membres de l’association de quartier Commune libre du Montfort, à l’origine du projet. L a rue du Buisson était particulièrement animée samedi 25 mars dernier, entre 10 h et 12 h. Malgré une météo peu clémente, plus d’une trentaine d’Albertivillariens ont répondu présent à l’appel de L Les membres de Commune libre du Montfort, l’association créée par les l'association Commune libre du Montfort et des habitants de ce quartier. Tous sont venus prendre part à habitants du quartier cet atelier participatif de végétalisation d’une bande de végétalisent cette parcelle terrain d’une surface de 48 m2 préalablement débitu- débitumée. mée. « Toutes les occasions sont bonnes à saisir pour créer des îlots de fraîcheur dans la ville et on ne peut ici que se développement durable sont forcément transversaux », rap- d’Auber n°66, NDLR] », explique Hubert Laot, tout en réjouir de cette mobilisation des habitants, qui ont porté le pelle Zakia Bouzidi, tout en louant la capacité de ces finissant d’installer des plants de lavande et un joli cor- projet et ont travaillé avec l’équipe de l’unité territoriale de citoyens à agir en concertation avec cette multitude nouiller sanguin aux couleurs écarlates. Plaine Commune dédiée aux parcs et jardins », relève Karine d’intervenants. BOOSTER DE BIODIVERSITÉ Franclet, Maire d’Aubervilliers, venue assister à l’événe- Car la co-construction d’un espace de ce type n’est pas ment. Ce type de projet s'inscrit dans le cadre de la si aisée qu’il n’y paraît. « Il y a souvent un fossé entre les En plus des approvisionnements auprès de pépinières Stratégie municipale de ville durable adoptée par le Conseil habitants et les services techniques, indique Tristan False, extérieures, les serres d’Aubervilliers (42, boulevard municipal en décembre dernier et qui contitue le plan ingénieur écologue chez Aquacoop. Pour que cela fonc- Édouard-Vaillant) leur fournissent des plantes vivaces d'actions de la Ville en matière de développement durable. tionne, il faut que les habitants soient motivés et respectent et des fleurs (bisannuelles ou annuelles). « Pour ce projet « Les membres de l’association Commune libre du Montfort les contraintes techniques indiquées par les professionnels, comme pour bien d’autres, nous privilégions au maximum se sont proposés pour entretenir eux-mêmes ce nouvel espace par exemple sur la localisation des branchements de gaz ou les végétaux locaux, adaptés au climat d’Île-de-France », végétalisé. Ce sera une première ! », se réjouit Zakia Bouzidi, d’eau. De la même façon, il est absolument indispensable souligne Ivan Goulka, référent au sein du service territo- adjointe au Maire déléguée à l’Environnement et au Cadre que les services techniques soient prêts à accompagner les rial Parcs et Jardins de Plaine Commune. de vie. Dans le cas du Jardin buissonnant, l’association volontaires dans leurs réalisations, sans pour autant faire Cet impératif écologique n’est pas pour déplaire à s’était portée volontaire pour créer cet îlot végétalisé, en les choses à leur place », énonce-t-il. Françoise Laot, qui, entourée de petites voisines, vient de planter un laurier. « Ce projet est important pour remettre un peu de verdure dans la ville, estime-t-elle. Nous espérons qu’il Un chantier citoyen apportera de l’ombre dans la rue et agira comme un créateur de biodiversité en faisant revenir des insectes et des oiseaux. » Une fois en terre, les plantations sont recouvertes de broyat de bois (« du bois de cagette broyé », nous explique de végétalisation réussi un jardinier), utilisé en paillage. À quelques mètres de là, Jacqueline, Odile, Aline, Fanfan et Alain – un groupe d’amis sexagénaires – dis- rue du Buisson cutent gaiement, en regardant le chantier progresser, et parlent déjà de reproduire l’aventure rue Charles- Tillon, à quelques encablures du marché du Montfort. D’autres places de stationnement y ont été neutralisées depuis l’application du plan Vigipirate. Les habitants septembre 2022. Durant six mois, ses membres ont été Bien qu’étant une simple association de quartier, espèrent un nouveau chantier de débitumage partici- en contact avec les responsables de Plaine Commune, Commune libre du Montfort a pris les choses au sérieux patif. « C’est une activité très ludique pour les enfants, sou- avec les services de la Ville (Développement durable, et a nommé son propre chef de chantier participatif. rit Jacqueline. Nous leur rappellerons plus tard que ce Environnement, Vie associative et Démocratie locale) Hubert Laot, qui vit dans la rue, joue en toute décon- sont eux qui ont planté certains de ces arbustes. Et je suis chargés de coordonner l’opé- traction les intermédiaires persuadée qu’ils s’en souviendront et auront envie de proté- ration et de les accompagner. « Toutes les occasions sont et diffuse des recommanda- ger cet endroit. » L’association Aquacoop, qui tions aux participants. Après Un bilan du chantier participatif de la rue du Buisson a développé une véritable bonnes à saisir pour créer le retrait de l’asphalte et du est désormais à venir. Il aidera la Municipalité à y voir expertise sur ce type de pro- des îlots de fraîcheur béton sous-jacent, un pres- plus clair sur la meilleure façon de faire fructifier les jets de désimperméabilisation dans la ville » tataire est venu récemment micro-projets de ce type en lien avec la Stratégie ville en créant notamment un dis- planter 9 grands arbres. durable. Plusieurs dizaines de sites de débitumage poten- positif permettant aux eaux pluviales de s’infiltrer dans « Nous sommes réunis aujourd’hui pour planter les arbustes tiels ont en effet été déjà répertoriés par la Direction de le sol plutôt que de rejoindre les eaux d’assainissement, et les plantes – la strate basse – que nous avons choisis lors l’Environnement. fait également partie du projet. « Les projets de de l’atelier de co-conception, le 18 février [cf. Les Nouvelles Christophe Dutheil
8 PROPRETÉ LES NOUVELLES D’AUBER 67 L Les agents de la brigade verte sillonnent les rues, à pied ou à vélo, à l'affût de ce qui salit et enlaidit la ville. La nouvelle brigade verte veille à la propreté de la ville Courant 2023, l’équipe d’Agents de leur animal, de localiser les tags et les dégra- dynamique de groupe. En plus de leurs missions quoti- dations du mobilier urbain, d’intervenir contre le diennes, les agents du service relèveront régulièrement de surveillance des parcs non-respect de la réglementation communale sur la les incivilités notifiées dans les applications mobiles collecte des déchets et de bienVU (Plaine Commune) et jardins (ASPJ) change de contrôler des végétations et Auber Appli pour se rendre débordantes, Pour remplir Une brigade de proximité sur les points signalés par les statut, de nom et de mission ces missions, ils effectueront pour rendre la ville habitants et, à l’inverse, feront des patrouilles d’îlotage à plus propre remonter les signalements qui pour devenir la brigade verte. pied, à vélo ou en voiture. Les concernent d’autres services agents de la brigade verte dis- via ces applications. Pour Explications. posent d’une assermentation spécifique qui les auto- mener à bien sa mission, la brigade verte pourra éga- rise à verbaliser les incivilités et à sanctionner les lement compter sur le soutien de l’unité territoriale « comportements qui portent atteinte à la propreté et Propreté et Cadre de vie de Plaine Commune en charge Créer une brigade verte à vélo ou à pied pour préserver au cadre de vie. de la voirie et des espaces verts. « Plaine Commune accom- l’environnement afin de lutter contre les dépôts et pagnera la brigade verte sur le terrain et dans la logistique. SENSIBILISER SUR LE TERRAIN la mécanique sauvages ». La proposition n°25 des Une équipe d’agents fera partie des rotations de secteur. En « 100 mesures pour changer Aubervilliers » promises par Si la Municipalité a décidé de créer une brigade verte, fonction des problèmes signalés par les habitants via les le Maire, Karine Franclet, lors de sa campagne munici- c’est afin d’embellir les rues de la ville en les rendant les applications, ils interviendront directement. La brigade verte pale de 2020, deviendra une réalité en 2023. Cette mesure plus propres possible. Mais ce nouveau service a d’abord et les agents de Plaine Commune travailleront en étroite col- vise à impulser une nouvelle dynamique positive au cadre pour vocation à faire de la pédagogie et à sensibiliser laboration », ajoute-t-on à la Municipalité. de vie à Aubervilliers. les Albertivillariens avant de les sanctionner. Les habi- UN ACCOMPAGNEMENT SUR-MESURE Cette brigade, rattachée à la Police municipale, tants pourront compter sur eux pour être à l’écoute des déjà présente sur le terrain, avait jusqu’à mainte- problèmes qu’ils rencontrent au quotidien. « La brigade Ce nouveau projet de brigade verte est une priorité nant pour mission de faire respecter le règlement est principalement constituée d’agents qui habitent la ville. pour la Municipalité qui souhaite accompagner la intérieur des parcs, squares et jardins de la ville, et L’équipe est motivée par une véritable envie de rendre la ville transformation du métier des anciens agents de sur- de s’assurer de la protection des biens et des per- propre et plus agréable à vivre car c‘est aussi leur ville. Nous veillance des parcs et jardins. « Nous proposons aux ASPJ sonnes. Elle voit aujourd’hui son champ d’action voulons que cette brigade verte soit une brigade de proximité, de suivre des formations juridiques et informatiques, ren- s’élargir. Parallèlement, ses effectifs sont renforcés présente avant tout pour sensibiliser, prévenir, alerter et, seu- dues nécessaires par l’évolution de leur profession. Nous et passent de 13 à 18 agents. Désormais, la brigade lement si cela s’avère nécessaire, sanctionner les contreve- allons également prochainement rénover intégralement les verte interviendra également sur la voirie. Des mis- nants », précise la Municipalité. locaux qu’ils occupent afin de leur faire bénéficier des meil- sions s’ajoutent au quotidien de ce nouveau service. leures conditions d’exercice de leur métier », assure un res- AGIR VITE AU MOINDRE SIGNALEMENT Ces agents seront désormais chargés de repérer et ponsable de la Ville. Pour l’instant, les effectifs de la de faire enlever les dépôts sauvages, de lutter contre Pour une efficacité optimale, les 18 agents se réparti- brigade verte effectuent les derniers ajustements tech- les mégots, les détritus et les papiers jetés sur la voie ront en 4 équipes. Chacune d’elle aura la charge d’un niques et pratiques afin d’être entièrement opération- publique, de rappeler à l’ordre les propriétaires de secteur de la ville. Une rotation est prévue chaque nels prochainement. chiens qui ne ramassent pas les déjections canines semaine afin d’éviter la monotonie et de favoriser une Quentin Yao Hoquante
Avril 2023 PROPRETÉ 9 Relever le défi de la propreté des rues L Dans le cadre de l'opération des Grandes Lessives, une rue de la ville est nettoyée, chaque semaine, en profondeur. EN CHIFFRES x3 la Municipalité a triplé le nombre de Grandes Lessives depuis 2020 6 brigades sectorisées accompagnées de 2 équipes polyvalentes 128 agents (dont 3 femmes) en charge de la propreté d’Aubervilliers faire face à ce problème, la Municipalité, Tout le monde doit se sentir concerné. Une fois par semaine, les agents de propreté de en étroite collaboration avec Plaine « Pour faire ce métier, il faut être fort menta- Commune, a décidé d’allouer des moyens lement. Tout compte fait, le plus dur ce n’est Plaine Commune s’attèlent aux grandes lessives, supplémentaires à la propreté. Une nou- pas le travail en lui-même mais le regard velle équipe d’intervention a été mise que les gens portent sur tout le travail que des opérations de nettoyage renforcé de l’espace en place afin de compléter le travail des nous faisons, le jugement, le manque de effectifs de propreté en activité de 6 h à reconnaissance et de considération qui l’en- public, bien connues des Albertivillariens et 13 h, du lundi au vendredi. « Cette nou- tourent. C’est blessant car en voyant l’état velle brigade est composée d’une dizaine de certaines rues, les riverains pensent qu’on destinées à rendre plus agréable leur cadre de vie. d’agents et intervient de 12 h à 19 h, ce ne travaille pas correctement », regrette qui permet de prendre le relais des équipes Samira, agente depuis octobre 2022. T du matin et de renforcer les passages « Je comprends et soutiens les équipes de ous les mercredis, hors période sco- la fourrière avec le concours de la Police quotidiens sur des secteurs denses comme Plaine Commune. Nettoyer les rues est un laire, un secteur d’Aubervilliers est municipale. celui de la Mairie, des Quatre-Chemins travail chronophage et décourageant tant nettoyé de fond en comble : chaus- En dehors du nettoyage quotidien des ou encore du Fort d’Aubervilliers », assure elles peuvent être sales quelques heures seu- sée, trottoirs, murs, tout y passe ! « Une rues d’Aubervilliers, Plaine Commune se Christophe, responsable d’une équipe lement après le passage des agents. C’est dizaine d’agents est spécialement mobilisée donne pour objec- d’agents dans le pourquoi je suis présent à toutes les grandes pour effectuer un grand nettoyage. Ils en pro- tif de réaliser ce centre-ville. L’UT lessives depuis 2 ans et demi. Un respect fitent aussi pour faire le point sur les répara- nettoyage en pro- La propreté de la ville Propreté et Cadre mutuel s’est installé entre les agents et moi. tions à effectuer sur les voiries et le mobilier fondeur au moins est l’affaire de tous de vie de Plaine Je les soutiens moralement et je les aide urbain », explique Jérôme N., le responsable une fois par an Commune met aussi à ramasser. Avant d’être un élu, je suis de l’unité territoriale (UT) Propreté et dans chaque rue également à dispo- un citoyen », affirme Jérôme Legendre, Cadre de vie de Plaine Commune. Entre les de la ville. Pour élaborer le calendrier des sition des équipements supplémentaires adjoint au Maire délégué à la Propreté. balayeuses, les lessiveuses et les camions grandes lessives, l’UT Propreté et Cadre de nettoyage pour rendre le dispositif gloutons, Plaine Commune ne lésine pas de vie recense toutes les demandes éma- encore plus efficace. Quentin Yao Hoquante sur les moyens pour rendre les rues nant du Maire, des élus, des agents et de MANQUE DE CIVISME impeccables. la Police municipale. « Nous prenons éga- lement en compte les retours des habitants « Le problème de propreté des rues d’Auber- UNE ORGANISATION BIEN RODÉE PROCHAINES sur les réseaux sociaux et sur les applications villiers dépasse le bon entendement. Malgré GRANDES LESSIVES Pour permettre le passage des engins de mobiles Auber Appli et bienVU. Grâce à ces tous nos efforts pour rendre la ville agréable nettoyage, les places de stationnement informations, nous pouvons définir les priori- au quotidien, les rues redeviennent sales en 5 avril : rue du Landy (entre le quai Adrien-Agnès doivent être libérées. Des panneaux d’in- tés et coordonner les équipes amenées à inter- un rien de temps. Les gens continuent à jeter et la rue Henri-Murger) formation sont installés en amont une venir sur le terrain », précise Jérôme N. leurs déchets par terre. Il y a un vrai pro- 12 avril : rue Waldeck-Rochet semaine avant la grande lessive dans les blème d’éducation », déplore David, agent 19 avril : rue Firmin-Gémier MOYENS SUPPLÉMENTAIRES rues concernées pour prévenir les habi- de propreté depuis 2012. L’état des rues 10 mai : rue Adrien-Huzard tants qu’il est interdit de stationner sur Malgré le nombre élevé de grandes les- d’Aubervilliers résulte avant tout d’une 24 mai : bd Félix-Faure (entre la rue place le jour de l’opération. Les véhicules sives effectuées chaque année et le net- conscience et d’une volonté collectives. du Goulet et la rue Villebois- qui n’ont pas été déplacés par leur proprié- toyage quotidien, la propreté des rues La propreté de la ville est l’affaire de tous. Mareuil) et Passage Moglia 31 mai : rue Henri-Barbusse (entre taire, les voitures-ventouses (c’est-à-dire d’Aubervilliers reste encore probléma- Ce combat mené par la Municipalité et la rue Paul-Bert et la place Cottin) celles stationnées sur le même emplace- tique. Certaines rues sont parfois à nou- Plaine Commune ne peut fonctionner et avenue du Docteur-Michaux ment depuis au moins 7 jours consécu- veau sales quelques heures à peine après sans le sens civique des habitants et le tifs) et les épaves sont alors enlevés par le passage des équipes de nettoyage. Pour concours des commerçants de la ville.
10 GENS D’ICI LES NOUVELLES D’AUBER 67 Du feu et des formes dans l’atelier du dinandier Installé à Aubervilliers depuis bientôt 13 ans, Nathanaël Le Berre, est dinandier. La dinanderie est le travail de la feuille de cuivre, d’étain ou de laiton afin de fabriquer L Nathanaël Le Berre utilise des objets utiles ou décoratifs. un chalumeau pour modeler une feuille de cuivre avant de lui donner une forme définitive. Un savoir-faire rare qui L Ci-dessous, L'Infini, l'œuvre avec laquelle il a remporté en demande autant de puissance 2014 le Prix Liliane Bettencourt pour l'Intelligence de la Main. que de précision. ©N. Le Berre D ans son atelier de l’avenue Jean Jaurès, Nathanaël Le Berre travaille sur un plateau de table en cuivre, modelé au chalumeau puis martelé. Il utilise les techniques classiques de ce savoir-faire ances- tral, pratiqué dès l’Antiquité, comme on peut le voir avec le masque funéraire de Toutânkhamon par exemple. À cheval entre l’artisanat et l’art, la dinanderie permet de réaliser des sculptures, des meubles, ou encore des lumi- le modèle en 3D des futurs lustres. Avoir quitté la naires. Nathanaël Le Berre explique avoir été séduit par sculpture pour l’ameublement lui plaît : « J’ai trouvé les outils, le travail de la matière et des volumes, dès son intéressant d’amener des formes extravagantes dans arrivée à l’École nationale supérieure des arts appliqués des intérieurs, autrement qu’à travers la sculpture », pré- et des métiers d’art (Ensaama) où il était entré pour tra- cise-t-il. Il crée des meubles sur commande pour la vailler le vitrail. « Il y a quelque chose de fascinant, de mys- galeriste parisienne Michèle Hayem. térieux dans le travail du métal ; je l’ai découvert dans cette UN PRIX PRESTIGIEUX école, l’une des dernières à former à ces techniques de mise cet atelier à un prix raisonnable. Décontenancé à son POUR L’INFINI en forme de la feuille », raconte-t-il. arrivée par la rudesse de la ville, il s’y est fait et appré- À la base de la dinanderie on trouve la rétreinte et Cette collaboration, Nathanaël Le Berre la doit au cie aujourd’hui son dynamisme. « Aubervilliers, j’ai l’allongement ; la rétreinte permet, grâce au mar- Prix Liliane Bettencourt pour l’Intelligence de la Main, dû l’apprivoiser au début, mais maintenant j’aime cette telage, de passer d’une surface de métal plane à une de la Fondation Bettencourt-Schueller, qu’il a rem- vie, cette effervescence. Pour moi ce n’est pas une simple surface bombée. L’allongement, lui, consiste à « écra- porté en 2014 et qui lui a donné les moyens d’équiper banlieue mais une ville en pleine mutation, en devenir », ser » une forme creuse pour en faire un disque aux son atelier. Ce prix lui a permis d’acquérir une recon- défend-il avant de rappeler qu’il n’est pas le seul arti- bords ondulés. « C’est comme une forme de chips ou un naissance et une notoriété immédiate et d’exposer ses san d'art à Aubervilliers puisqu’il existe La Maison creux bombé », explique Nathanaël Le Berre. La pre- créations au Japon en 2017 et en Chine en 2019. « J’ai Charles, une entreprise de luminaires fabriqués par des mière étape du travail consiste à fabriquer un modèle gagné 15 ans », résume-t-il. La pièce qui l’a fait gagner, bronziers d’art, rue Henri Barbusse. en terre, dont on tire un moulage en plâtre. « Je vais L’Infini, ressemble à une pomme coupée. « C’est un UN PROJET UNIQUE dessiner sur ce moule des lignes correspondant aux diffé- anneau ouvert, poli, dans un anneau, explique Nathanaël rents patrons, comme pour un vêtement. Chaque élément Le Berre ; la feuille de métal, c’est cet univers intérieur. Par ailleurs, l’artisan a été sollicité pour créer des de la feuille de métal va être mis en forme individuellement Ça ne m’intéressait pas de faire des pièces fermées. Je vou- luminaires dans le cadre d'un projet prestigieux qu'il par martelage. J’assemble les différentes parties, détaille lais créer une ouverture et polir à l’intérieur. » Le travail ne peut dévoiler pour le moment. Les lampes en ques- Nathanaël Le Berre. Puis je les soude et j’écrase cette sou- de dinandier demande autant d’énergie et d’inves- tion ? Seize colonnes de forme végétale. « C’est un tra- dure au marteau pour la faire disparaître. Petit à petit, la tissement physique que de précision. L’artisan parle vail sur la feuille qui s’ouvre et se déploie, mais avec un pièce se met en forme », complète-t-il. même de lutte avec le matériau qu’il faut amener vers faisceau lumineux qui vient éclairer l’intérieur », détaille- la forme désirée ; un engagement émotionnel aussi : t-il. Au-delà de cette œuvre en cours, la liberté de DES LAMPES « On travaille sur des pièces détachées pendant plusieurs trouver des formes reste au cœur de son travail. POUR LE CAFÉ DU 19M semaines. Il faut traverser des phases de mise en forme qui « Avec cet art, j’exprime tout le potentiel de la vie. On peut C’est cette technique qui a été utilisée pour réaliser sont longues et un peu déstabilisantes. Ce sont des formes imaginer bien des choses sans voir tout le travail qu’il y les lampes du Café du 19M au cœur de l’espace évé- en cours ; on passe d’une surface plane à un modelé, donc a derrière. Mais comme dans la vie, il y a des obstacles, en nementiel de la maison des métiers d’art de Chanel, les étapes intermédiaires vous chamboulent, parce que ça ne l’occurrence beaucoup d’aléas techniques. Il faut une ascèse et des bureaux de la direction. Ces grandes pièces correspond pas à ce que vous voulez faire », développe-t-il. pour arriver à obtenir ces formes, mais le propos essentiel, de cuivre, martelées à la main, qui apportent cha- c’est la gaieté : on se réjouit, on célèbre la vie. Tout simple- L'INSTALLATION À AUBERVILLIERS leur et couleur au restaurant, ont représenté plus ment », conclut Nathanaël Le Berre. d’une année de travail. Nathanaël Le Berre a été sol- En 2010, Nathanaël Le Berre, qui souhaitait quit- licité avec d’autres artisans d’art du territoire par le ter l’Essonne pour se rapprocher de Paris où il vit, s’est Lise Lefebvre studio de design architectural GGSV, qui lui a fourni installé à Aubervilliers grâce à des amis qui lui louent
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