AVIS SUR LA GÉRIATRIE SOCIALE ET AUTRE PROJET - COALITION POUR LE MAITIEN DANS LA COMMUNAUTÉ - COMACO - Google Groups

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COALITION POUR LE
MAITIEN DANS LA
COMMUNAUTÉ -
COMACO

  AVIS SUR LA
  GÉRIATRIE
  SOCIALE ET
  AUTRE PROJET
  RÉDIGÉ PAR: MARYSE BISSON,
  DIRECTRIE GÉNÉRALE
  FÉVRIER 2022
MISE EN CONTEXTE

MISE EN CONTEXTE

    En tant qu’interlocuteur privilégié du secteur aîné à Montréal auprès du
    ministère de la Santé et des Services sociaux, la Coalition pour le
    maintien dans la communauté (COMACO) désire partager ses
    préoccupations ainsi que celles des 80 organismes qu’elle représente,
    pour porter la voix du communautaire, qui n’arrive pas, jusqu’à présent, à
    se faire entendre.

    Plusieurs projets de gériatrie sociale et autres se déploient sur le territoire
    de Montréal, parfois en excluant certains organismes communautaires du
    secteur aîné, qui sont pourtant les partenaires de réalisation désignés
    d’office, pour leurs réalisations.

    L’avis recense les enjeux et retombées pour le milieu communautaire et
    les clientèles desservies par ces projets. Il propose également des
    recommandations        fondées    sur   l’expertise    des  travailleurs
    communautaires, acteurs de première ligne auprès des plus vulnérables.

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CET AVIS S'ATTARDE À TROIS
                PROJETS

NOTRE CONNAISSANCE                                Communautés bienveillantes
ACTUELLE DES PROJETS                              du CIUSSS Centre-Sud

                                                  Projet qui a pour objectif de
                                                  recenser les pratiques gagnantes
 Projets de gériatrie sociale de la
                                                  du communautaire afin de créer
 Fondation Âges
                                                  un modèle logique et de le
 Le modèle de gériatrie sociale déployé           déployer à travers le Québec.
 par la Fondation Âges consiste à
                                                  Le projet veut également faciliter
 former des « sentinelles » bénévoles, à
                                                  l’arrimage entre le réseau de la
 repérer les signes de vieillissement
                                                  santé et le communautaire.
 pathologique accéléré chez les
 personnes aînées, pour les référer vers          Des bénévoles, formés par la
 une « navigatrice » qui réfère à son             Croix Rouge Canadienne à
 tour vers le réseau de la santé, ou le           repérer les personnes aînées
 communautaire, selon les besoins                 vulnérables, sont également
 repérés.                                         déployés.

 Projet de la Croix Rouge Canadienne - Grille ESOGER, CIUSSS Centre-Sud

 Des bénévoles de la Croix Rouge Canadienne contactent par téléphone les
 personnes de 65 ans et plus en attente d’un médecin de famille, sur le territoire
 du CIUSSS Centre-Sud. Ils procèdent alors à l’évaluation de leurs besoins à partir
 d’un questionnaire, appelé Grille ESOGER, et réfèrent ensuite les personnes aînées,
 soit vers le réseau de la santé, soit vers les organismes communautaires, selon les
 résultats du questionnaire.

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PARTICULARITÉS
                       MONTRÉALAISES

DES RÉALITÉS URBAINES

   Montréal est un très vaste territoire, dont le profil sociodémographique de
   ses 19 arrondissements diffère de façon significative. Sa composition
   sociale se modifie constamment et la précarisation y fluctue au gré des
   nouvelles vagues d’immigration, le vieillissement accéléré de la
   population, l’embourgeoisement, etc.

   La pandémie nous a confirmé que Montréal et ses réalités urbaines
   viennent avec leur lot d’enjeux qui ne se comparent pas à ceux vécus en
   région.

   Malheureusement, de façon générale, les projets dont il est question se
   déploient sans connaissance ni prise en compte de la richesse des réseaux
   locaux que les organismes communautaires ont mis des années à
   soigneusement architecturer de façon concertée, sur le territoire
   montréalais.

   En voulant remplacer (dédoubler) au lieu d’ajouter et de consolider ce que
   les organismes communautaires font déjà, c’est tout l’écosystème
   communautaire montréalais qu’on est en train de désorganiser, voir
   déconstruire.

   Ainsi, c’est la capacité des organismes communautaires à répondre
   présents lors de la prochaine crise, que l’on est en train d’affaiblir.

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ENJEUX REPÉRÉS

CONFIDENTIALITÉ DES
DONNÉES

   Des organismes communautaires ont rapporté avoir reçu, autant de la part de
   certains bénévoles de la Croix Rouge Canadienne que de certains navigateurs
   de la Fondation Âges, des informations d’ordre personnel et médical
   recueillies auprès des aînées qu’ils réfèrent.

   Il est clair qu’il existe des risques importants de fraude et de maltraitance liés
   à la gestion de données personnelles. La récolte et le transfert de données
   effectués par des personnes qui ne sont pas régies par un ordre professionnel,
   ou autre structure ou instance qui assure leur imputabilité, met à risque la
   population aînée.

   Bien que le réseau de la santé ne soit pas le porteur des projets de gériatrie ou
   de celui de la Croix Rouge Canadienne, il ne doit pas pour autant renier sa
   responsabilité populationnelle.

   Le réseau de la santé doit s’assurer que les partenaires avec qui il choisit de
   collaborer et qu’il introduit auprès d’une population particulièrement
   vulnérable, soient habiletés à gérer de façon sécuritaire les données
   personnelles recueillies et transmises.

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DÉDOUBLEMENT DU RÔLE
DES INTERVENANTS DE
MILIEU
   Plusieurs intervenants de milieu dénoncent avec véhémence le dédoublement
   de leur rôle : Repérer et référer, notamment par les projets de gériatrie de la
   Fondation Âges.

   De plus, les projets de gériatrie de la Fondation Âges semblent intégrer de facto
   dans leurs équipes les intervenants ITMAV.

   Rappelons que les intervenants ITMAV sont partie intégrante de l’équipe de
   l’organisme communautaire au sein duquel ils œuvrent. Ils participent à
   l’élaboration et au déploiement du plan d’action de l’organisme. Ils ont le
   même accès privilégié que leurs collègues aux services offerts par l’organisme,
   en réponse aux besoins qu’ils repèrent chez les aînés.

   Détourner les ITMAV de leur enracinement dans un organisme communautaire,
   c’est les réduire au rôle d’acteurs qui repèrent, sans offrir de services en réponse
   à leur repérage.

RÔLE DES BÉNÉVOLES

   Offrir un soutien à une personne vulnérable en contexte de pandémie est
   souvent complexe et parfois périlleux.

   C’est pourquoi les bénévoles impliqués dans les organismes communautaires,
   ainsi que les aînés qui bénéficient de leur soutien, sont encadrés et soutenus
   par des gestionnaires de bénévoles et des intervenants de milieu, au besoin.

   Les actions des bénévoles se déploient au sein de l’organisme. Cela assure une
   mise à niveau des connaissances, une validation des actions entreprises et un
   suivi en continu. À Montréal, des organismes reconnus offrent une panoplie de
   formations en lien avec l’action bénévoles.

   Nous nous inquiétons de la formation offerte par la Croix Rouge Canadienne
   aux citoyens (livreurs, pharmaciens, coiffeurs, etc.) qu’on mandate au sein de la
   communauté pour observer, s’enquérir, référer et cibler une tranche précise de
   la population : les personnes aînées.

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ÂGISME SYSTÉMIQUE

   L’âgisme, c’est discriminer en fonction de l’âge, par des attitudes hostiles ou
   négatives, des gestes préjudiciables ou l’exclusion sociale. [1]

   La pandémie a renforcé dans l’imaginaire collectif la croyance que les aînés sont
   responsables des débordements du système de santé, du confinement imposé et
   des coûts astronomiques que l’on devra assumer collectivement après la crise.

   Le message répété en boucle durant les points de presse du premier ministre

         QUI NOUS SOMMES
   Legault : « encore une fois, les aînés restez chez-vous… », ont mené à de multiples
   altercations entre citoyens bien intentionnés et aînés isolés sortis de confinement
   pour répondre à des besoins de base. D’ailleurs, c’est l’une des raisons pour
   laquelle plusieurs personnes aînées ont du mal à se réapproprier l’espace public.

   Trop souvent les actions sont basées sur des croyances. Ce sont ces croyances,
   révélatrices du peu de valeur accordée aux personnes aînées dans notre société,
   qui ont mené à la mort de près de 4000 personnes en CHSLD. Nous n’avons
   même pas entamé la discussion sur la détresse vécue par les personnes aînées à
   domicile, qui a résulté en plusieurs suicides.

   Le mandat de « repérage » confié aux citoyens (sentinelles, éclaireurs, etc.) dans
   les projets déployés, dépeint les personnes aînées comme un groupe homogène
   qu’on doit surveiller collectivement afin qu’il agisse de façon « responsable », pour
   prévenir leur perte d’autonomie.

   Le projet de Communauté bienveillante introduit la notion du « bien vieillir ». Ce
   qui suppose à l’inverse une notion de « mal vieillir ». Ce qui peut faire supposer
   que l’une n’est qu’une question de volonté individuelle et l’autre une question de
   laisser-aller, sans tenir compte des conditions socio-économiques et du droit à
   l’autodétermination des personnes aînées .

   Nous nous inquiétons que ces projets fassent émerger deux classes d’aînés : les
   bons (autonomes et actifs) et les mauvais (dépendants, malades, vulnérables,
   dépressifs, etc.).

   [1] Extrait du Guide de réflexion, d'autoévaluation et de révision des politiques/procédures pour
   contrer la maltraitance envers les personnes aînées en CHSLD, CIUSSS du Centre-Ouest-de-l'Île-
   de-Montréal, 2016

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TRANSFERT DE LA RESPONSABILITÉ
POPULATIONNELLE

   Dans le cadre du projet de la Croix Rouge Canadienne, des bénévoles réfèrent
   des personnes aînées en attente d’un médecin de famille vers les organismes
   communautaires, à partir d’un questionnaire d’évaluation intitulé Grille
   ESOGER.

   COMACO a reçu plusieurs échos d’organismes communautaires sur les
        QUI NOUS SOMMES
   personnes qui leur sont référées par la Croix Rouge Canadienne et la Fondation
   Âges. Ces personnes sont souvent connues des organismes, mais leurs besoins
   relèvent de professionnels du réseau de la santé.

   Un aîné soutenu par un projet de gériatrie sociale, ou autres projets portés par
   des partenaires autres que des professionnels du réseau, doit impérativement
   conserver son rang sur toutes les listes d’attente pour des services offerts par le
   réseau local de santé.

   Bien que les activités proposées par les organismes communautaires du secteur
   aîné contribuent à un maintien à domicile de qualité, ils ne peuvent se
   substituer aux services de soins de santé offerts par le réseau.

   Nous tenons à rappeler aux instances et à leurs nouveaux partenaires, que les
   organismes communautaires ne sont pas des milieux de soins; ils sont des
   milieux de vie.

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MODÉLISATION DES PRATIQUES

    C’est la nature même du milieu communautaire d’adapter continuellement ses
    pratiques pour répondre aux besoins émergents des populations les plus
    vulnérables.

    Modéliser ses pratiques selon des standards imposés, c’est condamner le
    communautaire à l’immobilisme. C’est confiner le travailleur de proximité à un
    rôle de simple exécutant à l’intérieur d’un modèle, qui ne répond déjà plus aux
    besoins qu’il constate sur le terrain.

    À titre d’exemple, tous les projets financés présentement vont dans le même
    sens : Repérer et référer. Au début de la première vague de COVID-19, la
    priorité était certainement de repérer ceux et celles susceptibles de passer sous
    le radar du réseau de la santé et du communautaire. Il est maintenant temps
    d'entendre les besoins émergent que consatate le communautaire.

AUTONOMIE DES GROUPES D'ACA

    Dès les premières heures du confinement, les organismes communautaires ont
    réorganisé leurs services à une vitesse phénoménale pour répondre aux besoins
    émergents. Cette agilité repose sur un mode de fonctionnement et de prise de
    décisions qui ne sont possibles que grâce à l’autonomie. Cette autonomie est
    reconnue par le ministère de la Santé et des Services Sociaux dans son Cadre
    de gestion ministériel du Programme de soutien aux organismes
    communautaires (PSOC) pour le mode de financement en soutien à la mission
    globale.

    Alors que nous ignorons le nombre d’organismes communautaires qui
    pourraient ne plus être admissibles au soutien à la mission globale du PSOC en
    raison d’un manque de conformité aux critères du nouveau cadre de gestion
    national, l’autonomie revendiquée par les organismes communautaires n’est
    pas un caprice, c’est la base même de leur éligibilité au PSOC.

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PRIVATISATION DES SERVICES
OFFERTS AUX AÎNÉS

  Nous sommes heureux de constater que le secteur aîné fasse partie des axes
  prioritaires de financement de plusieurs fondations. Toutefois, la réponse
  soutenue des organismes communautaires aux nouveaux besoins émergents
  liés à la pandémie et au vieillissement accéléré de la population ne peut être
  garantie par le financement ponctuel offert par les fondations.

      QUI NOUS SOMMES
  Les services mis en place par les organismes communautaires sont en
  réponse aux besoins qui émanent du terrain, et non le contraire. Nous nous
  inquiétons que les fondations imposent maintenant leurs modèles et
  trouvent ensuite des organismes qui acceptent le financement pour les
  mettre en œuvre.

  Cette pyramide inversée éloigne les organismes communautaires de leur rôle
  d’acteur de proximité et les déconnecte des enjeux émergents. Le sous-
  financement qu’ils subissent ouvre insidieusement la porte à leur
  engagement dans des projets mal adaptés à la réalité sur le terrain. Tout cela
  dans l’espoir de répondre aux besoins grandissants de la population ou tout
  simplement assurer la survie de l’organisme.

  Les fondations ont pris un rôle de conseiller auprès des réseaux locaux de
  santé à Montréal. Ils parlent au nom des organismes communautaires sans
  une fine connaissance des réalités locales et sans égard pour les
  représentants désignés. Des financements accordés, notamment par le
  Secrétariat aux aînés, sont investis dans des projets portés par les fondations.

  Cette place grandissante de la philanthropie sur l’échiquier montréalais est
  pour nous un glissement vers la privatisation des services offerts aux
  personnes aînées.

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ENJEUX DE COMMUNICATION ENTRE
RÉSEAU DE LA SANTÉ ET MILIEU
COMMUNAUTAIRE

  Le ministère de la Santé et des Services sociaux se questionne sur la lourdeur de
  ses canaux de communication et ses impacts sur la lecture de la situation
  dramatique en CHSLD durant la pandémie. Toutefois, il multiplie les
  intermédiaires entre lui et le seul autre fournisseur de services en réponse aux
  besoins des personnes aînées repérées : le milieu communautaire.

  L’ajout de multiples intermédiaires (Fondation Âges, fondations philanthropiques,
  Croix Rouge Canadienne, etc.) ne fait que créer de la friture sur la ligne de
  communication et multiplie les démarches que la personne aînée soit effectuer
  afin de trouver réponse à son besoin.

  Tout cela dans un contexte ou la résilience des personnes aînées est à son plus
  bas.

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RECOMMANDATIONS

RÉPONDRE AUX BESOINS
REPÉRÉS

   Présentement, tous les projets financés (la gériatrie sociale, projet Croix Rouge
   Canadienne-Grille ESOGER, etc.) vont dans le même sens : Repérer et référer.

   Particulièrement en début de pandémie, il était crucial de repérer les
   personnes aînées isolées qui n’étaient connues ni du communautaire, ni du
   réseau de la santé. Alors que les référencements vers les organismes
   communautaires se dédoublent, nous constatons que nous sommes
   maintenant à une autre étape : Répondre aux besoins repérés.

   Lorsque la crise sanitaire sera derrière nous, il sera toujours temps d’investir
   dans la recherche et le recensement d’initiatives innovantes et d’explorer des
   processus pour ajouter et bonifier certains services déjà existants.

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PRIORISER LE
FINANCEMENT À LA
MISSION

  Lorsque les impératifs de la philanthropie et de la Croix Rouge Canadienne les
  mèneront vers d’autres priorités, le réseau de la santé et le milieu
  communautaire retourneront, au mieux, à la case départ.

  Le MSSS ne peut continuer à ignorer les besoins de rehaussement du
  financement des organismes communautaires, seuls autres partenaires à
  répondre aux besoins repérés, et dont le nombre de personnes desservies a,
  dans certains, cas doublé durant la pandémie. Il ne peut non plus nier le
  vieillissement accéléré de la population, d’où émergeront de nouveaux besoins
  durant les décennies à venir.

  Nous croyons que le gouvernement doit investir prioritairement dans le
  financement à la mission globale des organismes communautaires, afin de
  pérenniser la multitude de services qu’ils offraient déjà avant la pandémie et les
  nouveaux qu’ils ont mis en place en raison de celle-ci.

  Investir davantage dans le financement à la mission des organismes
  communautaires, c’est investir dans le continuum de services qu’ils offrent.
  Il est urgent d’adopter une vision qui aille au-delà du confinement des
  personnes aînées comme solution en contexte COVID et de plutôt investir dans
  l’intégration sociale des personnes aînées, dans des lieux adaptés à leurs
  besoins et à proximité de leur domicile.

  C’est également le meilleur moyen de permettre aux organismes
  communautaires de continuer à repérer, mais également de répondre avec
  agilité aux besoins lors de situations complexes qui exigent une réponse
  immédiate.

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RECONNAÎTRE L'EXPERTISE DU
COMMUNAUTAIRE

   Il est inquiétant de voir que le fossé se creuse dangereusement entre les hautes
   instances qui décident de la répartition du financement et les réalités actuelles
   sur le terrain.

   Des arrimages innovants se sont développés entre milieu communautaire et
        QUI NOUS SOMMES
   réseau de la santé durant la pandémie et les organismes communautaires ont
   implanté de nouveaux services en réponse aux besoins émergents. Pourtant, la
   pérennisation de ces services est compromise par la compétition qu’installent
   les initiatives de gériatrie sociale, qui nous semble dédoubler le rôle des
   organismes communautaires.

   La concertation inter-réseau est une piste de solution pour améliorer la fluidité
   de la communication, mais ce n’est pas une réponse aux besoins. Elle ne
   remplace pas la responsabilité du réseau de la santé d’offrir des soins de santé.
   Il ne faut pas confondre maintien à domicile et absence de soins offerts par le
   réseau.

   Les travailleurs de première ligne du réseau de la santé et du milieu
   communautaire doivent établir ensemble des mécanismes qui permettent
   d’accélérer le traitement des demandes de la population desservie, non qui les
   ralentissent.

   Cet arrimage ne sera possible que lorsque le MSSS reconnaîtra les
   compétences de ses partenaires du communautaires et les acceptera comme
   des partenaires à part entière. Cela commencera par leur offrir une place à la
   table des décideurs.

                                           14
AMÉLIORER LA CAPACITÉ DE TRAITEMENT
DES NOUS
    GUICHETS D’ACCÈS POUR
           SOMMES      UNELESENTREPRISE
PERSONNES EN PERTE D’AUTONOMIE
(GAPPA)   POUR LES PERSONNES
  Le MSSS doit concentrer ses efforts sur l’amélioration de l’accueil des demandes
  de services au guichet GAPPA.

  En ce qui concerne l’utilisation de la Grille ESOGER par des bénévoles de la
  Croix Rouge pour le référencement de personnes aînées sans médecin de
  famille vers le réseau, nous soulignons l’importance que l’évaluation des besoins
  de services soit plutôt réalisée par des professionnels du réseau de la Santé.

  Enfin, lorsque qu’un intervenant du milieu communautaire en vient à faire
  appel au GAPPA, il serait pertinent que l’on reconnaisse qu’il s’agit déjà d’une
  urgence. Il est impératif d’en tenir compte, non seulement dans la réception de
  la demande, mais aussi dans le délai de traitement.

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CONCLUSION

QUELLE PLACE EST
RÉSERVÉE À L'AÎNÉ ?

   Nous posons les questions suivantes : quelle place occupe la personne aînée au
   sein des décisions qui sont prises et des services qui se mettent en place, à
   l'heure actuelle ? Comment les projets financés accélèrent-ils l'accès aux
   services pour les personnes aînées ?

   Nous nous questionnons également sur l'importance accordée à la valorisation
   de la personne aînée. À la place qu'on lui réserve au coeur de notre
   communauté. À son droit à l'autodétermination et à la protection de sa vie
   privée. À son pouvoir de décider selon ses limites, ses aspirations et ses goûts. À
   la qualité de vie qu'on lui offre dans un maintien à domicile dont on évacue ce
   qui donne envie de vivre.

   Il existe présentement dans le milieu communautaire une grogne grandissante
   bien légitime. Elle découle du refus des instances gouvernementales d'appuyer
   financièrement les services mis en place ou bonifiés par le communautaire
   durant la pandémie, tel que l'accompagnement transport pour la vaccination
   contre la COVID.

   Il est important de savoir que ce manque de soutien ne pénalise pas seulement
   les organismes qui ne sont plus en mesure d'offrir la gratuité des services, mais
   également la clientèle la plus vulnérable qui n'est pas en mesure de se les offrir.

   C'est également le lien de confiance de la population vulnérable envers les
   organismes de proximité, qui a mis des décennies à se bâtir, qu'on est en train
   de mettre inexorablement en péril.

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