BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS - pour la profession de l'assurance et de la réassurance - Fédération Française de l ...
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BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS pour la profession de l’assurance et de la réassurance FÉDÉRATION FRANÇAISE DE L’ASSURANCE ÉQUIVALENCE QUADRI FFA_16_9727_Logo_Quad
BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE ET DE LA RÉASSURANCE Synthèse des travaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 LISTE DES RISQUES 01 ÉMERGENTS ÉTUDIÉS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Risques émergents de la cartographie 2019 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 Cartographie des risques émergents 2019. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE 02 MENÉE FIN 2018 - DÉBUT 2019 . . . . . . . 14 Risques et menaces. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Risques et opportunités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Annexe : Méthodologie du baromètre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Remerciements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 3
SYNTHÈSE DES TRAVAUX La profession de l’assurance et de la réassurance a réalisé sa deuxième cartographie des risques La profession a élaboré une cartographie des risques en interrogeant les directeurs en charge des risques des principales sociétés d’assurance et de réassurance en France. Fin 2018-début 2019, ils ont classé les principaux risques auxquels ils faisaient face, selon leur probabilité d’occurrence et leur impact potentiel à court et à moyen terme ainsi que les risques considérés comme des opportunités pour le secteur. Les réponses représentent 92 % du marché de l’assurance et de la réassurance en France. Les risques retenus et proposés sont des risques émergents, répartis en six catégories : économiques, environnementaux, sociétaux, technologiques, politiques et réglementaires. À horizon fin 2019, le risque cyber et le risque de croissance des inégalités et tensions sociales sont les risques principaux. Le risque cyber (3,7 ; 3,3)1 apparaît comme le risque principal pour les sociétés d’assurance et de réassurance. Ce risque est particulièrement présent pour la profession. Le risque de croissance des inégalités et tensions sociales (3,7 ; 2,2) occupe la deuxième place en termes de probabilité. Les événements économiques et sociaux significatifs qui touchent la France depuis novembre 2018 ont incité les directeurs de risques à évaluer ce risque à la hausse ; cependant, l’impact direct d’un tel risque est plutôt faible ; les effets indirects (crise politique, évolution de la politique fiscale et réglementaire), non pris en compte ici, pourraient cependant être très importants. Par rapport à l’édition 2018 de la cartographie, le risque cyber demeure en première position. En revanche, le risque de croissance des inégalités et tensions sociales progresse de neuf places à court-terme, essentiellement tiré par sa probabilité d’occurrence. 1 Le score (probabilité ; impact) a un maximum de (5 ; 5) et une moyenne de (2,5 ; 2,5). 4
BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE ET DE LA RÉASSURANCE Catégories de risques à horizon 1 an Risques à horizon 1 an Risque économique Risque environnemental Risque politique Risque sociétal Risque technologique Risque réglementaire 5
Trois autres risques sont également mis en avant par les assureurs et réassureurs, avec des changements parfois marqués par rapport à l’an passé : G la crise du système financier (2,5 ; 3,3), qui signale la grande volatilité des marchés financiers, le risque de bulles financières et immobilières et les forts niveaux d’endettement public et privé. Ce risque arrive à la troisième place ; G le changement climatique (2,8 ; 2,9), qui fait notamment écho en France à des catastrophes naturelles plus fréquentes et plus dommageables, à l’image des récentes inondations dans l’Aude, tempêtes de grêle en Charente ou plus encore aux ouragans Irma et Maria sur les Antilles françaises ; G le risque politique européen (2,8 ; 2,7), qui fait écho à la montée du populisme à l’approche des élections européennes, au Brexit, et à l’incertitude autour de l’avenir de l’Union européenne. Ce risque progresse de neuf places par rapport à l’édition 2018. De façon générale, les risques technologiques sont les plus cités par les assureurs et réassureurs, de façon comparable à 2018, avec cependant une baisse d’impact. A contrario, les risques réglementaires apparaissent nettement moins probables à horizon fin 2019 qu’ils ne l’étaient à horizon fin 2018. Les risques sociétaux ont progressé en probabilité d’occurrence, alors que les risques politiques ont progressé à la fois en probabilité d’occurrence et en impact. À horizon fin 2022, impacts du réchauffement climatique, du cyber-risque et d’une crise du système financier seront plus importants pour le secteur. À cinq ans, les principaux risques signalés précédemment demeurent, mais avec des scores plus élevés. Le cyber risque reste le risque majeur (4,2 ; 4,1) ; le réchauffement climatique (3,7 ; 3,7) et la crise du système financier (3,3 ; 3,9) sont de nouveau cités par les professionnels de l’assurance et de la réassurance, comme en 2018. Le changement de normes comptables (3,5 ; 3,5) est un risque émergent signalé : l’intégration des normes IFRS 17 et le recours à des modèles complexes dans les bilans implique un coût pour les assureurs, tant à l’actif qu’au passif, ce qui pourrait avoir des impacts sur l’offre d’assurance. 6
BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE ET DE LA RÉASSURANCE Le baromètre permet également de faire apparaître les défis pour la profession En 2019, les assureurs et réassureurs français ont été amenés à considérer les risques émergents comme des opportunités pour leur société2. Ces risques peuvent en effet déboucher sur un élargissement de l’offre d’assurance, avec le développement de nouveaux produits ou de nouvelles garanties (par exemple cyber ou dépendance). Le risque de vieillissement de la population, alors que faible menace à court et moyen terme, représente la première opportunité pour le secteur ; le réchauffement climatique et le risque cyber sont également des opportunités intéressantes. 2 Le score maximum est de 5, le score moyen est de 0,65 (sur 15 points alloués sur la globalité des 23 risques). 7
01 LISTE DES RISQUES ÉMERGENTS ÉTUDIÉS 8
BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE ET DE LA RÉASSURANCE L’objectif principal du groupe de RISQUES ÉMERGENTS travail « évolution des risques » de DE LA CARTOGRAPHIE 2019 la Commission analyse des risques de la FFA est l’élaboration d’une cartographie des risques émergents à l’aide d’un sondage mené auprès des Risques économiques directeurs en charge des risques au sein des sociétés d’assurance et de Vieillissement de la population réassurance en France. Apporté par un recul du taux de fécondité et une augmentation de l’espérance de vie, il a des Le groupe de travail de la Commission Analyse des conséquences sur les équilibres publics-privés dans Risques a défini précisément chacun des risques la prise en charge de risques accrus, sur l’offre de identifiés. nouveaux services à la personne mais également D’après le groupe de travail, les risques émergents sur les comportements de consommation (allocation sont définis comme étant les risques qui se de richesse, retraite, dépendance) et l’inflation des développent ou évoluent et qui se caractérisent frais de santé ; généralement par une forte incertitude. Cette Environnement économique dégradé incertitude provient du manque d’observations historiques qui caractérise par définition les risques Prolongement de taux d’intérêts faibles, risque de nouveaux, mais aussi les mutations scientifiques, déflation, couplé à un fort chômage structurel et à technologiques, socio-politiques ou les régulations un faible potentiel de croissance ; susceptibles de créer des discontinuités. La grande difficulté de l’exercice de cartographie est Impérialisme économique également, du fait de cette incertitude, de ne pas Dominance du secteur numérique par les GAFAs, rester tributaire de l’actualité. Aussi, les résultats révision des lois antitrusts, apparition de sociétés too doivent être analysés sous ce prisme. big to fail, disparition ou émergence de nouveaux marchés ; 23 risques émergents ont été retenus comme pouvant avoir un impact sur le monde de l’assurance et de Crise du système financier la réassurance en France, contre 20 pour l’édition La surliquidité appor tée par les politiques 2018 de cette cartographie. Ils peuvent être classés d’assouplissement quantitatif de la BCE fait baisser en six classes principales : risque économique, le coût du capital et augmente le risque de bulles environnemental, sociétal, technologique, politique financières et immobilières ; la non-résolution de et réglementaire. Les auteurs ont conscience de la prêts non-performants et de forts niveaux de dette grande interconnexion entre ces différents risques, souveraine font peser un risque d’une nouvelle crise de la mobilité de certains dans plusieurs catégories financière, bancaire et souveraine dans la zone énoncées, ainsi que de la difficulté d’intégrer certains euro ; la volatilité extrême des marchés boursiers risques non-émergents dans la cartographie. Par est également à redouter. exemple, le risque de réputation, qui apparaît dans le risque de judiciarisation et de pression sociale, est une conséquence de nombreux autres risques présents dans cette cartographie, notamment les contraintes de responsabilité sociale et environnementale (RSE). 9
conséquences sanitaires et sociales, désertification Risques environnementaux de certains territoires et croissance urbaine importante dans d’autres ; Dégradation de l’environnement Augmentation du risque épidémique Diminution voire disparition de la biodiversité et Augmentation du nombre de maladies non- de certains écosystèmes, dégradation des sols identifiées, augmentation du coût des traitements (surutilisation, usage de pesticides, agriculture et de leur durée, expansion massive et rapide intensive), pollution amplifiée par exemple par de maladies infectieuses, résistance accrue aux l’émission de particules fines ou par l’exploitation antibiotiques, crises majeures d’accès à l’eau et à du gaz de schiste, impact sur la santé (perturbateurs la nourriture en cas de pandémie, expansion rapide endocriniens), sur le réchauffement climatique ; des maladies à cause du commerce international et du tourisme ; Réchauffement climatique Apparition de catastrophes naturelles plus fréquentes Ubérisation de l’économie et plus dommageables, augmentation de désordres Mobilité accrue des travailleurs, individualisation climatiques (évènements météorologiques rares) des emplois (free-lance, tâcheronnage, auto- ainsi que leur impact sur les populations et l’économie ; entreprenariat), fin du salariat, essor de l’économie de plateforme (Uber, Airbnb, etc.), développement Dégradation de l’habitat d’une économie d’échange plutôt qu’une économie Urbanisation défaillante, métropoles, impact de la d’achat, nouvelle organisation du travail (télétravail, surpopulation sur la qualité de l’air, sur la gestion nomadisme, précarisation) ; des déchets, mais également risque d’échec de planification urbaine (banlieues) qui crée des Judiciarisation et pression sociale inégalités sociales, environnementales et sanitaires Essor des class-actions, recherche de responsabilité (déserts médicaux). (dirigeants notamment), risque de réputation (médiatique notamment), pressions judiciaires, attentes client (consumérisme). Risques sociétaux Risques technologiques Croissance des inégalités et tensions sociales Augmentation de l’écart de revenus du capital Pertinence de l’information et du travail entre les différentes catégories et qualité des données socio-économiques, concentration des produits Transformation du rappor t à l’information, d’assurance sur les populations les plus riches, désinformation véhiculée par internet, en particulier augmentation de la non-assurance, augmentation par les réseaux sociaux, risque de réputation, du nombre d’émeutes, de violences urbaines ; traitement médiatique de l’information, hyper- transparence à l’égard des consommateurs ; Flux migratoires Augmentation de migrations involontaires de grande Cyber-attaques ampleur (guerres, conséquences climatiques Augmentation des cyber-attaques de grande ou économiques), création de jungles et leurs ampleur, en nombre et en exposition, avec des 10
BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE ET DE LA RÉASSURANCE conséquences économiques et géopolitiques, Risque de terrorisme protection des données personnelles, fraude aux Bien que n’étant pas un risque émergent, le risque données (en assurance dommages notamment, d’attaques terroristes reste toujours très préoccupant lors de la déclaration de sinistres), augmentation de d’autant que l’on voit émerger des évolutions dans la vulnérabilité (voitures autonomes, pacemakers, les formes d’action et les cibles des organisations internet des objets) ; terroristes 3 : cyber-risque notamment, attaques chimiques, etc. Inadaptation aux nouvelles technologies Nouveaux business models et évolution des modes de consommation suite aux progrès de l’intelligence artificielle, à la blockchain, aux imprimantes 3D, aux neurosciences, obsolescence des systèmes Risques réglementaires informatiques des assureurs ; Disruption du secteur Augmentation des sanctions réglementaires et du risque de non-compliance : augmentation de Apportée par l’arrivée de nouveaux acteurs la complexité, en lien avec le risque politique et (insurtechs, etc.). géopolitique ; Changement de normes comptables et du référentiel prudentiel : intégration des normes IFRS Risques politiques 17, recours à des modèles complexes dans les bilans, risque de clause de revoyure de Solvabilité 2 2018/2020 ; risque d’illisibilité du bilan (risque pour Risque politique français les investisseurs), risque financier qui en découle ; Résurgence de conflits nationaux, d’indépendan complexité et coût de la mise en place ; risque de tismes, perte de confiance dans les gouvernements, pilotage, impacts sur l’offre d’assurance ; montée des nationalismes et populismes, polarisation Changement réglementaire radical : avalanche de la société et incapacité à trouver des accords sur réglementaire avec par exemple PRIIPS, DDA, GDPR des sujets de société due aux divergences politiques mais également avec un risque de surtransposition des ou religieuses extrêmes ; directives européennes ; changement réglementaire potentiellement rétroactif, cas spécifique de Risque politique européen l’intégration de l’article 173, augmentation des Crise souveraine grecque, crise politique italienne et contraintes RSE (contrainte de reporting, impact à menace de sortie de la zone euro, Brexit, éclatement la fois sur les actifs des assureurs mais également de l’Union Européenne, remise en question de la sur leur cible assurantielle). légitimité des instances européennes, mésentente européenne qui mène à des conflits économiques, militaires ou sociétaux ; Risque politique global 3 Voir la définition d’« Evolving terrorism » par le CRO forum: “The risk of terrorism has been constantly evolving over the last two decades. Due to its changing nature, Incapacité des instances internationales à résoudre the assessment of this risk is made difficult and above all subjective: it is impossible to learn and infer from the past in order to model the future in the same way as we do des questions économiques ou géopolitiques, with Nat Cat perils for instance. This makes any probabilistic modelling on this risk difficult and this is why assessing the plausibility of a specific type of terrorist attack montée du protectionnisme, guerre commerciale, in the future largely relies on expert judgment. Potential threats are NBCR terrorist reconfiguration des puissances mondiales et attacks (Nuclear, Biological, Chemical, Radiological) and other non-conventional terrorist attacks on computer systems and industrial installations (Cyber terrorism, sphères d’influence ; Electro-Magnetic Pulse (EMP))”. 11
CARTOGRAPHIE DES RISQUES ÉMERGENTS 2019 ÉCONOMIQUE ENVIRONNEMENTAL SOCIÉTAL Vieillissement de la population Dégradation de l’environnement Croissance des inégalités • nouveaux services à la personne • disparition de la biodiversité et tensions sociales • conséquences sur les équilibres et de certains écosystèmes • augmentation du nombre publics-privés dans la prise en • évolution de la pollution d’émeutes et de violences charge du risque • dégradation des sols urbaines •c hangement de réglementation • croissance des inégalités pour lutter contre cette évolution • concentration des produits d’assurance sur les populations les plus riches Environnement économique Réchauffement climatique Flux migratoires dégradé •c atastrophes naturelles • conséquence sanitaire et sociale •e nvironnement de taux bas plus fréquentes et plus • désertification de certains • déflation dommageables territoires, croissance urbaine • chômage de masse •d ésordres climatiques importante dans d’autres • impacts sur la population et l’économie Impérialisme économique Dégradation de l’habitat Augmentation du risque • puissance croissante des GAFAs •u rbanisation défaillante épidémique • émergence de sociétés too big • échec de la planification urbaine • augmentation du nombre to fail • impact sur la qualité de l’air de maladies non-identifiées, • révision antitrusts du coût des traitements • impact sur la gestion des déchets • expansion massive et rapide de maladies infectieuses • résistance accrue aux antibiotiques Crise du système financier Ubérisation de l’économie • bulles financières, immobilières, •é conomie d’échange faible coût du capital, surliquidité plutôt que d’achat (QE), volatilité • fin du salariat • nouvelle crise financière, • précarisation souveraine, bancaire 12
BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE ET DE LA RÉASSURANCE TECHNOLOGIQUE POLITIQUE RÉGLEMENTAIRE Pertinence de l’information Risque politique français Augmentation des sanctions et qualité des données • résurgence de conflits nationaux réglementaires et du risque • transformation du rapport de non-compliance • montée des nationalismes à l’information • augmentation de la complexité •d ésinformation véhiculée par • en lien avec le risque politique internet et réseaux sociaux • risque de réputation • traitement médiatique de l’information • hypertransparence Cyber-attaques Risque politique européen Changement de normes • augmentation des cyber-attaques • Brexit dur, sortie de l’Italie comptables et du référentiel (en nombre et en exposition) avec prudentiel •é clatement de l’Union la digitalisation Européenne • normes IFRS 17 et modèles •p rotection des données • remise en question de la légitimité complexes dans les bilans personnelles des instances de gouvernance • illisibilité • augmentation de la vulnérabilité • risque de pilotage Inadaptation aux nouvelles Risque politique global Changement réglementaire technologies • reconfiguration des puissances radical • intelligence artificielle, mondiales et sphères d’influence • DDA, PRIIPS, GDPR, etc. blockchain, imprimantes 3D, • montée du protectionnisme • surtransposition neurosciences • guerre commerciale • article 173 et contraintes RSE Disruption du secteur Risque de terrorisme • entrée de nouveaux acteurs • multiplication des attaques (insurtechs…) terroristes • nouvelles formes d’action : cyber, chimique, etc. 13
02 RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE MENÉE FIN 2018 - DÉBUT 2019 14
BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE ET DE LA RÉASSURANCE RISQUES ET MENACES D’un point de vue général, la perception à horizon cinq ans est plus risquée qu’à horizon un an, tant du point de vue de la probabilité d’occurrence des évènements que de l’impact de ces derniers (voir Figure 1). Catégories FIGURE 1 Catégories deàrisques de risques horizonsà1 court an et 5et anslong termes 4,50 4,00 RISQUES TECHNOLOGIQUES Impact potentiel 3,50 RISQUES REGLEMENTAIRES RISQUES ECONOMIQUES 3,00 RISQUES POLITIQUES 2,50 RISQUES ENVIRONNEMENTAUX RISQUES SOCIETAUX 2,00 5 ans 1 an 1,50 1,50 2,00 2,50 3,00 3,50 4,00 4,50 Probabilité d'occurence Nous présentons les résultats sous forme de nuage de points, qui sont divisés en quatre cadrans (voir Figure 2). Le quart bas-gauche représente les risques faibles (faible probabilité d’occurrence, faible impact potentiel) ; le quart bas droit les risques à forte probabilité mais faible impact sur la stratégie des assureurs. Le quart haut-droit représente les risques majeurs, tant en impact potentiel qu’en probabilité d’occurrence ; le quart haut-gauche fait apparaître les tail risks, avec une faible probabilité d’occurrence mais un impact potentiel conséquent. 15
FIGURE 2a Risques émergents à horizon 1 an FIGURE 2b Risques émergents à horizon 5 ans Risque économique Risque environnemental Risque politique Risque sociétal Risque technologique Risque réglementaire 16
BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE ET DE LA RÉASSURANCE Le cyber-risque reste le risque majeur dans les 1 à 5 années à venir, tant en probabilité d’occurrence qu’en impact, suivi de près par le réchauffement climatique et la crise du système financier. Les risques technologiques restent globalement les risques les plus menaçants pour les sociétés d’assurance et de réassurance en France, suivis par les risques politiques. À horizon 5 ans, le risque épidémique est considéré comme un tail risk, de même que les risques d’augmentation des sanctions réglementaires et de changement réglementaire radical à horizon 1 an. Si les risques sociétaux restent en queue de distribution (notamment le risque épidémique), la croissance des inégalités et des tensions sociales est l’un des risques les plus probables, tant à l’horizon 1 an que 5 ans. FIGURE 3 Risques principaux à horizon 1 an 1. Cyber-attaques (3,7 ; 3,3) 2. Inégalités et tensions sociales (3,7 ; 2,2) +10 3. Crise du système financier (2,5 ; 3,3) -1 4. Changement de normes comptables (2,9 ; 2,8) NEW 5. Réchauffement climatique (2,8 ; 2,9) -2 6. Risque politique européen (2,8 ; 2,7) +6 7. Environnement économique dégradé (2,9 ; 2,6) +3 8. Pertinence de l’information (2,7 ; 2,5) +1 9. Risque politique global (2,8 ; 2,8) -3 10. Risque de terrorisme (2,9 ; 2,3) NEW À horizon un an, le risque majeur reste inchangé par rapport à l’édition 2018 (voir Figure 3). En revanche, le risque de croissance des inégalités et tension sociales progresse de dix places, le risque politique européen progresse de six places et l’environnement économique dégradé augmente de trois. Le risque de terrorisme se place en dixième position des menaces pour 2019. 17
FIGURE 4 Risques principaux à horizon 5 ans 1. Cyber-attaques (4,2 ; 4,1) 2. Réchauffement climatique (3,7 ; 3,7) 3. Crise du système financier (3,3 ; 3,9) 4. Changement de normes comptables (3,5 ; 3,5) NEW 5. Risque politique européen (3,4 ; 3,4) +8 6. Disruption du secteur (3,2 ; 3,5) -1 7. Changement réglementaire radical (3,3 ; 3,3) 8. Environnement économique dégradé (3,5 ; 3,2) 9. Inégalités et tensions sociales (3,8 ; 2,7) 10. Pertinence de l’information (3,2 ; 3,2) +4 À horizon cinq ans, le trio de tête reste également inchangé par rapport à l’édition 2018 (voir Figure 4). Le risque politique européen fait également son entrée dans le top dix, avec une hausse de huit places. Il devient alors le risque qui a le plus progressé sur l’année, alors que le risque d’augmentation des sanctions réglementaires est celui qui recule le plus fortement, avec une perte de dix places à court et moyen termes par rapport à l’édition 2018. À noter que le risque de croissance des inégalités et tensions sociales est stable à horizon cinq ans par rapport à l’édition précédente. 18
BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE ET DE LA RÉASSURANCE FIGURE 5a Perception du risque à 1 et 5 ans en termes de probabilité FIGURE 5b Perception du risque à 1 et 5 ans en termes d’impact 19
De plus, cette cartographie fait ressortir une perception du risque différente en termes d’occurrence et d’impact (voir Figure 5). Par exemple pour le risque de croissance des inégalités et tensions sociales, il est le 2e risque cité en termes d’occurrence ; en revanche son impact est plutôt faible. Cette différence entre l’impact et l’occurrence peut s’expliquer assez facilement dans ce cas-ci : tout d’abord, le risque de violences urbaines est déjà pris en compte par les assureurs, par leur couverture des collectivités locales ou par la réassurance sur les dégradations et incendies. Plus globalement concernant ce risque, la difficulté pour les sociétés d’assurance est de se fixer un seuil de matérialité, et de considérer ce risque comme conséquent qu’à partir d’un certain seuil. Ainsi, tel que défini par la cartographie, le nombre d’émeutes et de violence urbaines devraient augmenter mais pas nécessairement continuer de progresser fortement à moyen terme. Concernant l’impact sur les sociétés d’assurance, celui-ci est assez faible sur la solvabilité et sur les marges des sociétés. Il semblerait que l’impact assurantiel direct soit assez faible (très loin de l’impact d’une catastrophe naturelle par exemple) et que les gros effets pourraient venir d’une évolution très forte de la politique fiscale et réglementaire dû à ces mouvements. Indirectement donc, ce risque pourrait toucher la stratégie des sociétés d’assurance via la modération des primes, contrainte par la pression politique ; les questions de son assurabilité et des dérives de la sinistralité seraient également à prendre en compte. La perception du risque est également différente selon l’horizon : le risque de disruption du secteur par exemple aurait un impact beaucoup plus élevé à horizon cinq ans qu’à horizon un an ; un changement réglementaire radical est très probable à horizon cinq ans mais très peu probable en 2019 (voir Figure 5, graphique de gauche). Notons que cette perception du risque est toujours plus élevée à horizon 2023 qu’à horizon 2019. FIGURE 6a C omparaison des résultats avec l’édition 2018 Risques à horizon 1 an : 2019 vs.2018 20
BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE ET DE LA RÉASSURANCE Les résultats de la cartographie 2019 par catégories de risques sont à comparer aux résultats 2018 (voir Figure 6). À cette fin, les scores sont centrés et réduits afin de comparer l’évolution des grandes catégories de risque. À horizon un an : • les risques réglementaires apparaissent nettement moins probables que lors de l’édition précédente ; • les risques sociétaux ont progressé en probabilité d’occurrence ; • les risques technologiques ont légèrement baissé en impact ; • les risques politiques ont progressé à la fois en probabilité d’occurrence et en impact. À horizon cinq ans : • les risques environnementaux, technologiques et sociétaux sont stables par rapport à la cartographie 2018 ; • les risques économiques chutent en impact, les sociétés d’assurance devenant encore plus résilientes aux risques financiers ; à l'inverse, les risques réglementaires augmentent ; • les autres risques, environnementaux, technologiques et sociétaux sont stables par rapport à la cartographie 2018. FIGURE 6b C omparaison des résultats avec l’édition 2018 Risques à horizon 5 ans : 2019 vs.2018 21
RISQUES ET OPPORTUNITÉS En 2019, les assureurs et réassureurs français ont également été amenés à considérer les risques émergents comme des opportunités pour leur stratégie. Ces risques peuvent en effet déboucher sur le développement de nouveaux produits et/ou de nouvelles garanties (par exemple cyber ou dépendance). Plus globalement, le classement des opportunités reflète entre autres la capacité pour les assureurs et réassureurs de tarifer le risque en question. La tarification des catastrophes naturelles par exemple est complexe mais possible. Elle a cependant des conséquences sur le marché : les écarts de tarifications amènent les plus compétitifs à gagner des parts de marchés, mais les expose à de lourdes pertes lors de la survenance du risque. FIGURE 7 Opportunités pour le secteur de l’assurance et de la réassurance Ainsi, le risque de vieillissement de la population, alors que faible menace tant à court qu’à moyen terme, représente la première opportunité pour le secteur (voir Figure 7). De même, le réchauffement climatique et le risque cyber sont des opportunités intéressantes : elles impliquent un développement de produits, face à une demande forte, autour de la cyber-résilience notamment. 22
BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE ET DE LA RÉASSURANCE ANNEXE : MÉTHODOLOGIE DU BAROMÈTRE L’échantillon comporte : d’occurrence et impact potentiel) avec deux • les directeurs en charge des risques des horizons de temps (à court/moyen terme i.e. sociétés d’assurance représentées au sein de à 1/5 an(s)) : la Commission Analyse des Risques de la FFA ; • Probabilité d’occurrence à 1 an ; • les réassureurs en France membres de la • Probabilité d’occurrence à 5 ans ; Commission de Réassurance de la FFA ou de • Impact à 1 an ; l'APREF ; • Impact à 5 ans. • les directeurs des risques ou la fonction clé risque de Solvabilité 2 des sociétés adhérentes Pour chacune des quatre dimensions, les à la FFA, non représentées au sein de la sondés sont amenés à noter chaque risque Commission Analyse des Risques, mais avec un de 0 à 5, 0 ne représentant pas une menace et total placements 2017 supérieur à 0,25 % du total 5 une menace très importante. des sociétés françaises (2 400 Md€ à fin 2017). Le total des sociétés d’assurance interrogées La deuxième partie identifie cinq opportunités représente ainsi 97 % des placements des de transition pour le secteur. Les sondés sont sociétés d’assurance en France. amenés à choisir et classer les cinq risques qu’ils considèrent comme des opportunités, 41 sociétés ont répondu au questionnaire : sans horizon temporel. Dans le traitement des 28 sociétés d’assurance, représentant ainsi réponses, nous attribuons une note de 5 au défi 92 % des placements en 2018, et 13 réassureurs. le plus important (classé 1), 4 au deuxième, …, 1 au cinquième, et 0 aux risques n’ayant pas Le questionnaire se décompose en deux été sélectionnés. L’agrégation des réponses parties. La première partie identifie les menaces permet d’établir le classement des opportunités émergentes. Le questionnaire est alors composé pour 2019. de quatre sous-parties qui croisent deux critères d’appréciation des risques (probabilité Le questionnaire a été clôturé le 15 janvier 2019. 23
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BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE ET DE LA RÉASSURANCE NOTES 25
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LA COMMISSION ANALYSE DES RISQUES DE LA FFA La Commission La Commission a pour mission de réfléchir à la gestion prospective des risques. Elle détecte les signaux faibles et recense l’ensemble des problématiques du secteur : veille réglementaire, conformité, bonnes pratiques professionnelles, assurabilité des risques… Cette posture d’anticipation remplit un rôle préventif pour la profession, en lui permettant d’intervenir en amont des problèmes et de mieux maîtriser les défis futurs. Elle doit permettre de nourrir la contribution de la profession au débat public. Remerciements La qualité de ces travaux repose sur l’implication des membres du groupe de travail « Evolution des risques ». Que soient remerciés les membres qui ont contribué à ces travaux : Responsable Wayne Ratcliffe (Scor) Référent FFA Mathilde Viennot Membres du groupe de travail Fabienne Bernard de Jandin (Allianz) Jacques Toledano (Covéa) Sylvie Hulin (Scor) Géraldine Krauth (Macif) Sébastien Kuntz (Axa) Marie-Elise Lorin (SMACL) Patricia Quiniou (Groupama) Maxime Richard (Maif)
02/2019 - Design graphique : Vanessa Vansteelandt 26, boulevard Haussmann FÉDÉRATION FRANÇAISE DE L’ASSURANCE FFA_16_9727_Logo_Quad ÉQUIVALENCE QUADRI CYAN 100 % MAGENTA 100 % 75311 Paris Cedex 09 12/07/2016 24, rue Salomon de Rothschild - 92288 Suresnes - FRANCE CYAN 100 % MAGENTA 30 % Tél. : +33 (0)1 57 32 87 00 / Fax : +33 (0)1 57 32 87 87 Web : www.carrenoir.com Ce fichier est un document d’exécution créé sur Illustrator version CS6. CYAN 100 % MAGENTA 100 % Rue Montoyer 51 1000 Bruxelles ffa-assurance.fr @FFA_assurance
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