Brazzaville, capitale de la France libre en 1940
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342 | Dossier : « La bataille du Mont-Cassin » Dossier : « Bataille du Mont-Cassin » Télécharger la revue
Défense : mémoire et culture, véhicules des valeurs militaires Maintenir le lien entre un lieu culturel et le sens de l’honneur. Créer un sentiment d’appartenance à un ensemble qui dépasse sa propre vie, à savoir la défense du pays. Faire rayonner le génie français à étranger. Tels sont les objectifs de la politique culturelle du ministère des Armées, présentée à la presse le 9 juin 2021 à Paris par : le contrôleur général des armées Sylvain Mattiucci, directeur de la Direction des patrimoines de la mémoire et des archives (DPMA) ; le général de brigade Henry de Medlege, directeur du musée de l’Armée. Un vaste réseau. La DMPA souhaite rendre la richesse du patrimoine du ministère des Armées accessible à plusieurs publics, explique son directeur. Il s’agit de donner des repères historiques et culturels aux jeunes et de montrer aux personnels militaires et civils qu’ils participent à une histoire contemporaine, à laquelle ils dédient leur vie. Cette politique culturelle, mise en œuvre par la DPMA, repose d’abord sur quatre établissements publics : le musée de l’Armée aux Invalides à Paris ; le musée national de la Marine avec ses sites de Paris (en
réfection jusqu’en 2022), Brest, Toulon, Rochefort et Port-Louis ; le musée de l’Air et de l’Espace à Paris-le Bourget ; le musée de l’Ordre de la Libération aux Invalides. Outre le ministère de la Culture, partenaire majeur, s’y ajoutent : les délégués aux patrimoines ; le musée du Service de santé des armées à Paris ; les 10 musées d’armes de l’armée de Terre ; le réseau des musées et mémoriaux des conflits contemporains ; les partenaires institutionnels et privés, (producteurs de films, éditeurs et mécènes) qui apportent un financement complémentaire. L’Etablissement de communication et de production audiovisuelle de la défense (Fort d’Ivry) collecte, conserve et valorise plus de 12 millions de photos et 31.000 films depuis 1915. Le Service historique de la défense (10 centres en France) dispose de 18 millions de photos, 50.000 cartes et plans, 900.000 ouvrages et 20.000 lecteurs inscrits par an. Les ambitions de la politique culturelle du ministère des Armées portent notamment sur la numérisation des archives qui permettent le calcul des droits, l’entretien de la mémoire des conflits contemporains et la promotion du tourisme dans les hauts lieux de mémoire, sans oublier la préparation des musées de demain. Grâce à sa collection de plus de 500.000 pièces de l’Antiquité à aujourd’hui, le musée de l’Armée est devenu l’un des premiers du monde en matière d’histoire militaire, souligne le général de Medlege. Sa visite inclut celle du tombeau de Napoléon, dont deux expositions se tiennent à l’occasion du bicentenaire de sa mort (1821). Le musée de l’Armée entretient des partenariats avec le Louvre Abu Dhabi et des musées en Asie et en Europe (Vienne). Son extension en cours porte sur l’histoire des Invalides, l’actualité des engagements militaires, la période de 1945 à nos jours, la colonisation et la décolonisation. Un riche patrimoine. Outre les collections indiquées plus haut, le patrimoine du ministère des Armées comprend des unités documentaires et bibliothèques, les 10 hauts lieux de la mémoire nationale, 275 nécropoles, 2.170 carrés militaires et 1.000 lieux de sépulture dans 80 pays. En 2019, les musées ont accueilli plus de 2 millions de visiteurs et 120.000 autres lors des journées du patrimoine. Chaque année, 30 coéditions et films sont soutenus, 750.000 photos collectées et 5 km d’archives restaurées. Le budget de la politique culturelle du ministère des Armées se monte à 38,9 M€ en 2021. Loïc Salmon Exposition « Napoléon n’est plus » aux Invalides
Invalides : 350 ans de mémoire de la France combattante Exposition « Le voyage de l’obélisque » au musée de la Marine Armée de l’Air et de l’Espace : missions « Heifara » et « Wakea » dans le Pacifique Du 20 juin au 9 juillet 2021, l’armée de l’Air et de l’Espace effectue une mission de projection de puissance, jusqu’en Polynésie française, puis une autre de coopération opérationnelle, à Hawaï, avec son homologue américaine. Ces deux missions sur longue distance, dénommées respectivement « Heifara » et « Wakea », ont été présentées à la presse le 9 juin 2021 à Paris.
La mission « Heifara » (20-26 juin). Ce mot tahitien signifie « couronne de pandanus », plante très répandue en Polynésie française. Parti de métropole le 20 juin, un détachement aérien y est arrivé le 22 juin, après avoir parcouru 16.850 km avec une escale technique à la base aérienne de Travis (côte Ouest des Etats- Unis). Armé par 170 militaires, il compte : 3 avions de chasse Rafale F3-R d’une vitesse de Mach 1,8 (2.222 km/h) ; 2 avions de ravitaillement en vol et de transport stratégique A330 Phénix, chacun capable d’emporter 110 t de carburant ou le kit médical Morphée (Module de réanimation pour patients à haute élongation d’évacuation) ; 2 avions de transport d’assaut A 400 M Atlas à soute modulaire, chargés de 30 t et 200 m3 de fret et lot technique. « Heifara » démontre la capacité de protection des ressortissants et territoires français dans la zone indopacifique. A l’arrivée en Polynésie, les Rafale conduisent un raid « Scalp », simulant l’entrée dans un espace aérien contesté, puis réalisent des missions de préparation opérationnelle de haute intensité pendant 24 heures. La mission « Wakea » (27 juin-9 juillet). Le même détachement, mais avec un seul A330 Phénix, vole 4.445 km jusqu’à l’archipel d’Hawaï pour la mission « Wakea », nom de la divinité hawaïenne du ciel. Il s’agit de renforcer l’interopérabilité des Rafale et des chasseurs F22 de l’armée de l’Air américaine par des manœuvres de préparation opérationnelle. Outre les entraînements interalliés de haut niveau et les opérations conjointes au Levant et au Sahel, les deux armées de l’Air utilisent une chaîne de commandement des opérations, interconnectée entre les milieux terre, mer, air et espace, pour défendre les intérêts nationaux et prendre l’avantage face aux menaces hybrides et globalisées (cyber, lutte informationnelle et déni d’accès). Après un vol de 7.780 km et une escale à la base aérienne de Nellis (côte Ouest), le détachement français se pose à Langley (côte Est) le 7 juillet, pour commémorer le 240ème anniversaire de la victoire de Yorktown (28 septembre-17 octobre 1781) des forces franco- américaines sur les troupes britanniques, bataille décisive pour l’indépendance des futurs Etats-Unis. Au retour vers la France, une étape de 6.110 km clôt un périple de 19 jours et de plus de 35.000 km. Le CAPCO. Les missions « Heifara » et « Wakea » sont suivies par le nouveau Centre air de planification et de conduite des opérations (CAPCO), installé à Lyon- Mont Verdun. Il est placé sous la responsabilité du Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes, qui exerce la police du ciel sur le territoire métropolitain et conduit la partie aérienne des opérations extérieures, partout
dans le monde. Le CAPCO synchronise les actions aériennes et coordonne aussi interarmées et interalliées sous très court préavis. Il développe la résilience et l’agilité de la chaîne opérationnelle de l’armée de l’Air et de l’Espace. Il devra synchroniser les effets des volets espace, cyber et guerre électronique pour les opérations multi-milieux et multi-champs. Enfin, il prépare l’intégration du SCAF (système de combat aérien futur) dans les chaînes de commandement. Loïc Salmon Stratégie : l’action de la France dans la zone indopacifique Armée de l’Air : CDAOA, permanence et réactivité Armée de l’Air et de l’Espace : « Skyros 2021 », mission en interalliés en Eurasie Exposition « Napoléon n’est plus » aux Invalides
Par sa très lente agonie à Sainte-Hélène en 1821, Napoléon 1er devient plus humain. Le retour de ses cendres en 1840 constitue une nouvelle apothéose, qui le transforme en image de référence pour l’Histoire de la France. La fin. Dans le climat insalubre de l’île de Sainte-Hélène, au milieu de l’Atlantique Sud, Napoléon trompe l’ennui en dictant ses mémoires. A l’inaction et la contrariété, s’ajoute une intensification de ses douleurs abdominales dues à son ulcère à l’estomac. Il s’affaiblit depuis cinq ans, au point de rester constamment alité dès la fin de l’année 1820. Fièvres et vomissements aggravent son état. Dès avril 1821, son entourage comprend qu’il va mourir, malgré les soins intensifs. Le matin du samedi 5 mai, Napoléon, inconscient depuis deux jours, est étendu sur son lit de camp à baldaquin dans sa résidence de Longwood. Assistent à ses derniers instants : l’abbé Vignali ; les médecins Antommarchi, Burton et Arnott ; le général comte Bertrand, son épouse et leurs deux fils ; le général comte de Montholon ; le capitaine Crockat ; les valets Marchand et Noverraz ; l’huissier Santini ; le mamelouk Ali Saint-Denis. Selon les témoignages, l’Empereur prononce des mots indistincts. Le comte Bertrand entend « le nom de son fils » puis « à la tête de l’armée ». Le comte de Montholon croit entendre les mots « France, armée, tête d’armée, Joséphine ». Selon le valet Marchand, Napoléon
dit des mots inarticulés, traduits par « France », « tête » et « armée ». L’Empereur expire à 5 h 49 de l’après-midi. Antommarchi lui ferme les yeux et les Britanniques Arnott et Crockat enregistrent l’heure du décès. La veillée funèbre. L’abbé Vignali dit la messe. Après la toilette mortuaire, Napoléon est présenté sur un lit de campagne, tête nue et couvert d’un drap, pour la veillée entre Français. Le 6 mai au matin, le général britannique Lowe, gouverneur de Sainte-Hélène, entre, pour la première fois, dans l’appartement privé de l’Empereur pour constater le décès et reconnaître le corps. Dans l’après- midi puis dans la matinée du 7 mai, Longwood ouvre ses portes au public. Sous l’autorité du capitaine britannique Crokat, deux valets gardent la dépouille vêtue de l’uniforme de colonel des chasseurs à cheval de la Garde impériale et coiffée du « petit chapeau ». Parmi les civils, seuls les notables de Sainte-Hélène peuvent pénétrer dans l’enceinte de Longwood. Ils entrent par groupes de quatre à dix pour un hommage de quelques minutes. Beaucoup prennent sa main et l’embrassent, laissant couler leurs larmes. Certains amènent leurs enfants et d’autres viennent plusieurs fois. Le 7 mai dans l’après-midi, le moulage en plâtre du masque mortuaire est pris et les funérailles se préparent. Divers tableaux allégoriques immortaliseront Napoléon sur son lit de mort. Après la mise en bière le 9 mai, une dernière messe est dite à Longwood avant le départ du corps à 11 h. Refusant de rendre les honneurs à un empereur déchu, Lowe, dont le caractère intransigeant, tatillon et parfois obtus le fait passer à la postérité, organise des obsèques « d’officier général du plus haut rang ». Au son d’une marche funèbre entendue dans toute l’île, le cercueil, porté par huit grenadiers anglais, précède un long cortège composé de la suite française de l’Empereur, en tenue de deuil, de l’état-major de Lowe et de nombreux civils. Les drapeaux sont en berne. Les canons anglais tonnent sur terre et sur mer. La tombe. Devant l’impossibilité pour les Français et les Anglais de s’entendre sur le titre à décerner à Napoléon, « empereur » ou « général », en vue de l’inscrire sur la pierre tombale, celle-ci reste vierge, sans même son nom. L’Empereur est alors inhumé sur l’île, dans le val entouré de géraniums, qu’il a lui-même désigné. Cette tombe est aujourd’hui reconstituée aux Invalides, avec la pierre tombale d’origine, dans le jardin jouxtant la cathédrale Saint-Louis, église des Soldats. Le testament. Dans son testament, Napoléon règle ses comptes avec ceux qui l’ont trahi ou ont démérité à ses yeux. Il cite nommément ceux qui ont provoqué
ses défaites finales en 1814 et 1815 et se sont ralliés à Louis XVIII : le maréchal Marmont, qui a livré son corps d’armée à l’ennemi en 1814, privant l’Empereur de capacité de riposte et donc contraint à abdiquer ; le maréchal Augereau, qui évacue Lyon sans combattre en 1814 ; Talleyrand, ministre des Relations extérieures de 1799 à 1807 ; La Fayette, rayé de la liste des émigrés en 1800 par le Premier Consul Bonaparte mais qui organise avec Fouché (ministre de la Police de 1804 à 1810 puis 3 mois en 1815) la seconde abdication de l’Empereur en 1815. Napoléon invoque la raison d’Etat pour justifier l’exécution du duc d’Enghien, considéré comme traître à la solde de l’Angleterre. Enfin, l’Empereur lègue 10.000 francs à Cantillon, arrêté et jugé pour avoir tiré, en 1818, sur le duc de Wellington, son adversaire britannique à Waterloo (1815), sauvé de la défaite par l’arrivée du général prussien Blücher. Ce testament rédigé de sa main le 15 avril 1821, sera envoyé à Londres puis restitué en mars 1853 à la France, dirigée à l’époque par un autre empereur, son neveu Napoléon III. Le « retour des cendres ». Les pétitions sur le retour du corps de Napoléon, adressées au gouvernement dès 1821, finissent par aboutir en 1840. Les autorités britanniques acceptent et le Parlement français dote le projet d’un million de francs. Sous l’autorité du diplomate Rohan-Chabot, la « Mission de Sainte- Hélène » se compose de la frégate Belle-Poule, commandée par le prince de Joinville, fils du roi Louis-Philippe, et de la corvette Favorite. Font partie du voyage : le grand maréchal du palais Bertrand et son fils ; le général Gourgaud ; le fils du comte de Las Cases (auteur du « Mémorial de Sainte-Hélène ») ; cinq anciens domestiques, dont Marchand et Saint-Denis. Partie de Toulon le 7 juillet, la mission arrive à Sainte-Hélène le 8 octobre. Lors de la remise officielle le 15 octobre, après l’ouverture des enveloppes d’acajou, de plomb, de bois et de fer blanc du cercueil, le corps de l’Empereur apparaît parfaitement préservé. Le cercueil, embarqué sur la Belle-Poule, arrive à Cherbourg le 30 novembre. Il remonte la Seine jusqu’à Courbevoie à bord des bateaux à vapeur Normandie puis Dorade-III. Le 15 décembre 1840, malgré le froid, une foule immense observe le passage du convoi funèbre jusqu’aux Invalides à Paris. Louis-Philippe reçoit le corps de l’Empereur « au nom de la France », avec l’épée portée à la bataille d’Austerlitz (1805) et son chapeau, entré dans la légende. Loïc Salmon L’exposition « Napoléon n’est plus » (31 mars-19 septembre 2021), organisée par le musée de l’Armée et la Fondation Napoléon, se tient aux Invalides à Paris. Elle
présente uniformes, armes, objets, décorations, gravures, tableaux et documents. Cette exposition se double du parcours d’art contemporain intitulé « Napoléon ? Encore ! » (7 mai 2021-30 janvier 2022). Par ailleurs, les espaces permanents du musée de l’Armée dédiés au Premier Empire présentent une maquette de la bataille de Lodi (10 mai 1796) et le bivouac de l‘Empereur. Le Dôme des Invalides, qui abrite son tombeau, a été restauré, grâce à une souscription publique. Renseignements : www.musee-armee.fr Napoléon n’est plus Exposition « Napoléon stratège » aux Invalides Exposition « Napoléon à Sainte-Hélène » aux Invalides Napoléon n’est plus
Par sa mort lente, Napoléon devient ce qu’il est aujourd’hui dans la mémoire collective et continue d’exister. Après avoir côtoyé la mort sur les champs de bataille, il avait envisagé le suicide à Fontainebleau lors de sa première abdication en 1814. Il y repense à bord du
navire anglais Northumberland en route vers Sainte-Hélène en 1815. A la fin de sa vie, il demande que soit pratiquée l’autopsie de son corps pour établir la cause de sa mort, probablement due à son ulcère à l’estomac. Après avoir dicté ses mémoires à Las Cases pendant les premières années de sa captivité, sentant la mort proche en avril 1821, il écrit son testament en tant que particulier et… monarque pour la postérité ! La plupart de ses objets personnels, légués à son fils (1811-1832), le duc de Reichstadt (Napoléon II), ne lui parviendront jamais, conformément à( la volonté de l’empereur d’Autriche (son grand-père) et de son chancelier Metternich. A la mort du duc, les reliquats seront répartis entre les membres survivants de la famille Bonaparte. Toutefois, les armes de Napoléon, dont l’épée d’Austerlitz et un sabre de l’expédition d’Egypte, seront transférées à la France par leur dépositaire, le général Bertrand présent à Sainte-Hélène. Napoléon prévoit des dons financiers à ses « vieux soldats », « fidèles serviteurs », aux anciennes zones de combat (26 départements) et villes de Brienne et Méry, qui ne le sauront qu’en 1853, le testament ayant été mis au secret à Londres. A cette date, les relations avec l’Angleterre se sont améliorées. A la demande de l’empereur Napoléon III et par l’entremise de l’ambassadeur de France à Londres, le comte Walewski (fils naturel de Napoléon 1er), les pièces testamentaires sont restituées. L’Etat français verse des dons de 100 à 500 francs de l’époque à 7.500 soldats et officiers ou leurs veuves et héritiers. Napoléon III décerne la « médaille de Sainte-Hélène » à tous les anciens combattants survivants des guerres de 1792 à 1815. Pour ajouter un dernier chapitre au roman extraordinaire de sa vie, Napoléon inscrit dans son testament la clause, qui sera gravée à l’entrée de la crypte de son tombeau aux Invalides : « Je désire que mes cendres reposent au bord de la Seine, au milieu de ce peuple français que j’ai tant aimé. » Il décède le 5 mai 1821 dans sa résidence de Longwood. Le 7 mai, le navire Heron quitte Sainte-Hélène pour l’Angleterre avec les dépêches le certifiant. La nouvelle, parvenue à Londres le 4 juillet, est publiée dans les journaux anglais et français, puis transmise dans toute l’Europe jusqu’en Russie. Lors de l’autopsie, le cœur et l’estomac de l’Empereur sont déposés dans un vase d’argent, rempli d’alcool fermenté et placé dans le cercueil. Napoléon avait choisi la « vallée du Géranium » comme son lieu d’inhumation à Sainte-Hélène, vœu accepté par le gouverneur Howe qui y fait installer des barrières gardées par des sentinelles jour et nuit. Lors du « retour des cendres » en 1840, le cercueil n’est ouvert que deux minutes pour permettre la reconnaissance du corps, parfaitement conservé, et éviter sa décomposition à l’air libre. Le 15 décembre, la cérémonie aux Invalides rassemble environ 800.000 personnes. Le gouvernement
britannique reconnaît à Napoléon le titre d’empereur et fait retirer la dénomination de « général Bonaparte » de tous les rapports officiels. En 1858, la France rachète la résidence de Longwood et la vallée du Géranium pour 2.200 £ de l’époque (296.500 €), domaine affecté au ministère des Affaires étrangères. Loïc Salmon « Napoléon n’est plus », ouvrage collectif. Éditions Gallimard/Musée de l’Armée, 296 pages, nombreuses illustrations, 35 € Exposition « Napoléon n’est plus » aux Invalides Campagne d’Italie, 1796-1797 Napoléon à Sainte-Hélène, la conquête de la mémoire POLITIQUE MINISTERIELLE DE DECORATION Edition 2021 Politique ministérielle de décoration édition 2021 Télécharger la revue Marine nationale : le « MICA Center », compétence mondiale
Lien entre la Marine nationale et celle de commerce, le Maritime information Cooperation & Awareness (MICA) Center recueille et diffuse en permanence l’information sur les zones à risques, dans le cadre d’une coopération internationale. Le capitaine de corvette commandant du MICA Center l’a présenté au cours d’une visioconférence organisée, le 8 juin 2021 à Paris, par le Centre d’études stratégiques de la marine. Zones à surveiller. La piraterie (attaque armée) en haute mer et le brigandage maritime dans un port (vol de marchandises à bord d’un navire au mouillage), peu apparents aux XIXème et XXème siècles, ont repris dès la fin de la guerre froide (1991) avec la mondialisation. Le transport par mer assure 90 % des échanges
mondiaux, 74 % du commerce européen et 78 % des importations françaises. En 2018, il a atteint 3,3 Mds de tonnes de pétrole et de gaz, 5,2 Mds de tonnes de vracs secs, 150 MEVP (unités de mesure des conteneurs). Parmi les 20 principaux ports à conteneurs, 16 se situent en Asie, dont 9 en Chine. En 2020, des vols dans les eaux territoriales se sont produits en Asie du Sud-Est. En outre, des approches (intention établie) ont eu lieu surtout dans la mer des Caraïbes et le golfe du Mexique, des attaques (usage d’armes) dans le golfe de Guinée et la Corne de l’Afrique et des prises de contrôle de navires au large du Yémen et dans le golfe de Guinée. D’une superficie de 3,4 Mkm2, ce dernier compte 18 pays riverains et 5 des plus grands ports africains. Au cours des cinq premiers mois de 2021, il a été le théâtre de 13 brigandages maritimes, 4 approches, 5 attaques et 5 prises de contrôle. Pendant la même période et sur toutes les zones à risques, il y a eu 5 enlèvements d’équipages contre rançon, contre 10 en 2020. En haute mer, les pirates attaquent par groupes de deux « skiffs » (embarcations locales) à moteur, l’un avec 8 à 10 hommes à bord et l’autre chargé de fûts d’essence pour parcourir jusqu’à 300 milles marins (555 km). Il s’agit souvent de pêcheurs. Leurs autorités à terre, renseignées dans les ports, fixent les objectifs et organisent la revente des marchandises volées. Prévention et anticipation. Le MICA Center suit les navires de commerce grâce à la « coopération navale volontaire », consistant à signaler sa position, signaler tout incident et recommander la route à suivre et le comportement à adopter. Elle est passée de 28 navires de 4 compagnies maritimes en 2002 à plus de 300 navires de 30 compagnies françaises et étrangères en 2021. Composé d’une trentaine de personnes des Marines française, espagnole, belge et portugaise, le MICA Center traite et diffuse alertes et avertissements en temps réel et transmet de la documentation sur demande. Il recueille les informations sur les actes de contrebande et de piraterie, vols et trafics d’êtres humains et de drogue. Il les obtient auprès des médias, compagnies maritimes, navires de commerce, commandements de zone maritimes, d’agences étatiques et d’autres Marines. Ensuite, il compile les données pour établir des statistiques, afin d’évaluer la situation sécuritaire et publier des rapports périodiques. Sa couverture se concentre sur la Méditerranée, l’océan Indien, l’Asie du Sud-Est et le golfe de Guinée. Les centres MICA de Brest et de Portsmouth suivent environ 1.000 navires/jour dans le golfe de Guinée. La sûreté navale dans la Corne de l’Afrique est assurée par l’opération européenne « Atalante » et des navires russes, indiens, pakistanais, chinois, japonais et sud-coréens.
Loïc Salmon Golfe de Guinée : sécurité et sûreté en mer et à terre Piraterie maritime : l’action d’Europol Opération « Atalante » : bilan du commandement français Armement : baisse des exportations françaises en 2020
Les prises de commandes (contrats signés et entrés en vigueur) d’armements français à l’export ont atteint 4,9 Mds€ en 2020, selon le rapport du ministère des Armées transmis au Parlement le 1er juin 2021 et présenté à la presse le
lendemain. Elles se montaient à 8,3 Mds€ en 2019. Selon le ministère des Armées, cette baisse résulte de plusieurs facteurs. D’abord la pandémie du Covid19 a provoqué un décalage de plusieurs mois des projets d’acquisition. Certains Etats acheteurs ont réorienté des budgets vers les aides économiques et sociales. Ensuite, la crise sanitaire a perturbé les livraisons d’équipements liés aux contrats en vigueur. Enfin, certains industriels ont demandé l’activation de la clause de force majeure. La Direction générale de l’armement a apporté une aide financière aux petites et moyennes entreprises fournisseurs et bureaux d’études de matériels sensibles, afin de maintenir la base industrielle et technologique de défense. Bilan et perspectives. La majorité des prises de commandes de 2020 porte sur des contrats inférieurs à 200 M€ et totalisant 4,4 Mds€, contre 3,7 Mds€ en 2019. Ils correspondent à du maintien en condition opérationnelle, de la formation ou de la modernisation de grands équipements vendus au cours des dix années précédentes. La part de l’Europe représente 25 % des exportations totales (15 % en 2019), dont 15 % pour les Etats membres de l’Union européenne et 10 % pour les autres pays européens. La part des pays des Proche et Moyen-Orient se monte à 24 %, celle de l’Asie-Océanie à environ 22 % et celle de l’Afrique à 16 %. Cette année encore, la France reste le troisième exportateur mondial derrière les Etats- Unis et la Russie, mais devant la Chine et l’Allemagne. L’année 2021 devrait permettre de rattraper les retards de 2020, en raison des ventes annoncées du Rafale totalisant 7,5 Mds€. Ainsi, le 25 janvier, la Grèce a signé un contrat d’acquisition de 18 avions, dont 12 d’occasion pour un montant de 2,5 Mds€. Le 4 mai, l’Egypte a signé trois contrats pour la livraison de 30 avions neufs supplémentaires et des équipements associés (4 Mds€). Le 28 mai, la Croatie a retenu l’offre française de 12 Rafale d’occasion (1 Md€) pour moderniser sa flotte de combat multi-rôles. Les Rafale d’occasion seront prélevés sur la flotte de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE). Ceux destinés à la Grèce seront remplacés par des unités neuves, afin de maintenir la cible de 129 Rafale en dotation en 2025. Les produits de cession des avions à livrer à la Croatie seront utilisés pour améliorer la disponibilité et renforcer la préparation opérationnelle de l’AAE. Contrôle. Un dispositif examine, a posteriori, la conformité aux autorisations délivrées. Un premier contrôle « sur pièces » vérifie la cohérence entre les licences détenues et les comptes rendus et informations transmises. Ainsi 17 contrôles de ce type ont été établis sur l’activité de 120 exportateurs et 4.375
contrats en 2020. En outre, des enquêteurs peuvent procéder à un contrôle dans les locaux des exportateurs (19 en 2020). Parmi les procès-verbaux, 47 % ont donné lieu à une mise en garde, 6 % à une mise en demeure et 47 % à un classement sans suite. Si la France refuse l’exportation d’un équipement sensible à un pays donné, dans la pratique, tous les autres membres de l’Union européenne se rangent à son avis. Par exemple, est interdite l’exportation des capacités de production de systèmes complets de fusée ou de drone d’au moins 300 km de portée et de 500 kg de charge utile. Loïc Salmon Armement : baisse des exportations françaises en 2019 Industrie de défense : exportations, partenariats et concurrence en hausse Armement : exportations françaises, + 42,7 % en 2013
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