Budgets Défense en baisse et consolida on de la BITDE : la quadrature du cercle
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Budgets Défense en baisse et consolida on de la BITDE : la quadrature du cercle La chute préoccupante des dépenses de objec f chiffré de 20% des dépenses de défense consacrées défense en Europe à l’inves ssement est plus intéressant pour la BITD. Dans ce La baisse des dépenses de défense en Europe, depuis deux débat sur les chiffres, on notera que, contrairement à une décennies, cons tue un risque stratégique, non seulement idée reçue, la chute des dépenses de défense n’est que en entraînant la dispari on de capacités militaires essen- marginalement un effet de la crise économique, dans la elles, mais aussi en fragilisant la base industrielle et techno- mesure où la part des dépenses militaires dans la dépense logique de défense (BITD). Le tableau européen est contrasté publique est devenue minime (3% dans le cas de la France). et permet de dis nguer trois groupes : une majorité de pays Il s’agit donc bien d’un choix poli que (« welfare versus ayant réduit, parfois au-delà de 25% depuis dix ans, leur warfare ») qui a vu la majorité des Européens jouer les effort de défense ; un pe t groupe (dont la France) ayant « passagers clandes ns » en ma ère de défense et faire maintenu bon an mal an leurs dépenses ; un groupe encore porter aux budgets militaires une part dispropor onnée des plus restreint de trois pays (Pologne, Norvège, Estonie) ayant ajustements structurels nécessaires. On relèvera ensuite consen un effort significa f. On notera que ce processus que la BITD - et la R&T en par culier – est très sensible aux con nue : malgré les développements géopoli ques préoc- effets de seuil avec des décrochages brutaux et le risque de cupants de l’année écoulée, 21 des 28 membres de l’Otan voir, d’une part, les groupes industriels aux ac vités duales ont encore réduit leurs budgets entre 2013 et 2014 ! se re rer peu ou prou du secteur de la défense, et, d’autre part, des PME-ETI se trouver fragilisées et dans l’incapacité Alors que l’impact capacitaire est devenu flagrant (avec des d’autofinancer des compétences cri ques. pays importants comme l’Italie, l’Espagne ou les Pays-Bas ayant abandonné des capacités majeures et renonçant de Parmi les pistes, la volonté de renforcer les coopéra ons facto à demeurer des acteurs militaires de premier rang en capacitaires pour u liser mieux l’argent disponible s’appuie Europe), l’impact sur la BITD reste encore à mesurer avec sur des ou ls ins tu onnels solides (Agence européenne de précision. Le décrochage face à l’industrie américaine est défense, OCCAR, ou encore agences de l’Otan qui disposent presque aussi inquiétant que le ra>rapage des grands émer- d’avantages fiscaux non négligeables) mais qui pourraient gents, et laisse entrevoir un paysage technologique et indus- être u lisés de manière plus ambi euse. L’intérêt renouvelé triel très différent au XXIème siècle. de la Commission européenne pour le secteur de la défense pourrait se matérialiser sous la forme de crédits dédiés à la Le Conseil européen de décembre 2013, comme le Sommet recherche duale, marquant ainsi un tournant. L’idée d’une de l’Alliance atlan que de septembre 2014, ont été l’occa- consolida on nécessaire du marché européen est souvent sion de dresser ce constat sans appel. A quelques mois évoquée alors que le paysage industriel reste très éclaté, en d’écart, ces deux sommets ont marqué la volonté tant de par culier dans les secteurs armement terrestre et naval. l’Union européenne que de l’Otan de rechercher les voies et Or, ce>e consolida on ne pourra s’appuyer que sur des moyens de redresser une situa on préoccupante. programmes structurants et sur une poli que export mieux Que faire ? partagée. L’UE et l’Otan semblent donc désormais mobilisées pour L’idée souvent évoquée de renforcer les coopéra ons trans- préserver les dépenses de défense, mais comment transfor- atlan ques ne peut se réduire à l’achat sur étagère de ma- mer ces bonnes inten ons en décisions concrètes ? tériels américains. Les Etats-Unis, qui plaident, avec force et La volonté affichée de revenir graduellement vers la norme à juste tre, pour une hausse des budgets de défense en Otan de 2% du PIB consacré à la défense est un signal ma- Europe, devraient également s’interroger sur la nécessité de jeur, même si les engagements pris par les Na ons lors du préserver une BITD européenne solide au lieu de la fragiliser Sommet de Newport sont bien entendu à prendre avec pru- encore par leur agressivité commerciale. dence compte tenu des précédents. L’introduc on d’un C G Directeur, Fonda on pour la recherche stratégique ANNOPQRSO Transforma on de la poli que de défense allemande : ruptures et perspec ves Karl-Erik Goffinet RWXQYPO-USZ Transforma on de DE&S : statu quo ou priva sa on « rampante » ? Hélène Masson Is there anything new to learn about armaments coopera on in Europe ? Richard Ford Saab Kockums’ maiden voyage (Part.2) Mar n Lundmark Patrick van den Ende Modernisa on de la défense an aérienne et acquisi on de la défense an missile Krzysztof Soloch Négocia ons Climat Paris 2015 : quels impacts pour l’industrie de défense ? Alexandre Taithe
Transforma on de la poli que de défense allemande : ruptures et perspec ves Au cours des dernières décennies, les objec fs définis par le pouvoir poli- européenne »3, quand la ministre de la l’Allemagne a procédé régulièrement à que. Le processus de recrutement est Défense, Ursula von der Leyen, indi- des adapta ons de son ou l de dé- stabilisé. La réorganisa on du minis- quait « l’indifférence n’est pas une fense. L’engagement d’une nouvelle tère fédéral de la Défense est opéra- op on »4. phase de transforma on à par r de onnelle. Une revue de programmes a Si les conséquences de ce>e inflexion 2010 cons tue la marque d’un proces- été effectuée précisant, en par culier, de la poli que allemande restent à sus de changement, voire de rupture, les objec fs de réduc on de cibles en apprécier dans la durée, certains si- sans précédent de la poli que de dé- ma ère d’équipements. L’adapta on gnaux montrent une évolu on bien fense allemande. des structures et des processus d’ac- réelle aujourd’hui. quisi on en ma ère d’armement a fait Ainsi, la décision de livrer des arme- Les transformations de la politique l’objet de premières décisions. ments aux Peshmergas dans le con- de défense allemande : une réforme globale 2013-2014 : un phénomène d’accélération texte de la lu>e contre l’Etat isla- et de rupture, la volonté d’une implication mique, la volonté de renforcer le lea- Ini ée en 2010 par Karl zu Gu>enberg, plus forte dans le domaine de la politique dership coopéra f (en par culier au précisée et mise en œuvre en 2011 par étrangère et de la défense. sein de l’OTAN) et la conclusion d’ac- son successeur Thomas de Maizière, la En 2013, la ques on de la responsabili- réforme de la défense allemande de- cords bilatéraux avec un certain té interna onale de l’Allemagne a pris nombre d’Etats européens parte- vrait être complétée par Ursula von de l’ampleur, notamment après les der Leyen, la nouvelle ministre de la naires, visant à agréger des unités élec ons générales du 22 septembre. opéra onnelles autour de la Bundes- Défense nommée le 15 décembre Le 3 octobre 2013, le président de la 2013. Ce>e réforme couvre de nom- wehr, représentent autant d’exemples République fédérale Joachim Gauck, concrets du mouvement amorcé par breux aspects : militaire, stratégique, indique, pour la première fois, qu’une armement, et industrie. l’Allemagne. plus grande responsabilité interna o- 2010-2012 : le réalignement de la Bundes- nale de l’Allemagne cons tue l’un des La politique d’armement, des chan- wehr, pivot d’une réforme globale de la trois grands défis à relever par le pays. gements structurels politique et des structures du ministère de Il ajoute « notre Pays n’est pas une île. L’adapta on de la poli que d’arme- la Défense. Nous ne devrions pas être dans l’illu- ment cons tue un autre volet majeur La suspension de la conscrip on et du processus de réforme en cours. sion que nous pourrions être épargnés l’évolu on de la Bundeswehr vers un Jusqu’ici, l’organisa on du système par les conflits poli ques, écono- modèle d’armée professionnalisée d’acquisi on allemand était fondée sur miques, écologiques et militaires, si représentent les décisions les plus la primauté de l’autorité poli que et nous ne par cipons pas à leur solu- embléma ques prises par les autorités civile sur les militaires. Depuis la réuni- on »1. allemandes. Elles s’inscrivent dans le fica on de l’Allemagne, la réhabilita- A l’occasion de la 50ème conférence cadre des orienta ons globales résu- on poli que d’une armée respon- interna onale de Munich, Joachim mées ci-après : sable a eu pour effet de rendre pro- Gauck a également précisé : 1.Disposer, à l’instar des autres gressivement plus légi me la par cipa- « l’Allemagne est un pays plus mondia- grandes armées occidentales, d’une on des militaires aux processus d’ac- lisé que d’autres. C’est un pays qui structure de forces moderne et profes- quisi on. profite ainsi tout par culièrement de sionnalisée, l’objec f étant de réduire l’ouverture qui caractérise l’ordre mon- Dans ce>e perspec ve, la réforme le format de la Bundeswehr, de dial. Il est exposé aux dysfonc onne- amorcée il y a quatre ans cons tue 220 000 à 185 000 hommes à horizon ments du système. C’est pourquoi les une rupture, dans la mesure où l’ob- janvier 2016 (soit 170 000 militaires conséquences de l’inac on peuvent jec f est de parvenir à un meilleur d’ac ve, et 5 000 à 15 000 volontaires être aussi graves que celle de l’ac on, équilibre entre civils et militaires, tout qui effectueront un service sur une parfois même plus graves encore. […] en renforçant, à terme, la présence période allant de 6 à 23 mois). l’Allemagne n’apportera jamais son des militaires au sein de la nouvelle 2.Poursuivre la défla on du volume de sou en à des solu ons exclusivement instance d’acquisi on allemande, le personnels civils pour a>eindre, in militaires, elle agira en faisant preuve BAAINw. Ainsi, l’ins tu onnalisa on fine, la cible de 58 000 personnes. de bon sens poli que et exploitera tous des « Integrated project teams », sur 3.Assurer un pilotage ministériel res- les moyens diploma ques […] L’Alle- une base permanente et pour chaque serré et géographiquement concentré. magne n’a pas le droit de dire « non » grand système d’arme, devrait se tra- 4.Engager un processus de rénova on par principe ou « oui par réflexe »2. duire par l’émergence progressive du processus d’acquisi on afin de le De son côté, le chef de la diploma e d’une véritable culture de la codéci- simplifier et de l’op miser. allemande, Franck-Walter Steinmeyer sion civile/militaire, me>ant ainsi fin à Ces orienta ons, approuvées en 2011, certaines fric ons au sein de l’ins tu- soulignait « l’Allemagne est un trop ont été traduites en direc ves. Leur on de défense allemande. Le 1er août grand pays pour commenter la poli- mise en œuvre est toujours en cours. 2014, la nomina on d’un officier géné- que interna onale de l’extérieur. Depuis son lancement, le processus ral au poste de directeur na onal d’ar- […] (l’Allemagne entend être) une d’adapta on des effec fs de la Bun- mement cons tue également un tour- source d’impulsion pour la poli que deswehr est globalement en ligne avec nant. En outre, depuis son entrée en étrangère, de sécurité et de défense 2
fonc on, la nouvelle ministre de la giques et perspec ve de vente de sa Dans le domaine de la défense, la ré- Défense, Ursula von der Leyen, a accé- par cipa on de 46,3% dans le capital forme globale lancée en 2010 est pro- léré encore le processus d’adapta on. de Dassault Avia on, telles sont les fonde. Elle cons tue, sur de nombreux Constat a ainsi été fait que les grands décisions principales qui ont été an- aspects, une rupture. Par ailleurs, le projets d’armement ne rentraient ni noncées à la fin du mois juillet 2014. processus d’adapta on s’effectue sur dans le calendrier ni dans l’épure des De son côté, le fabricant allemand de une base rapide, grâce à une impulsion moyens financiers prévus. Une succes- chars de combat et de véhicules blin- poli que forte et à une situa on bud- sion « d’affaires » a rompu le pacte de dés, Krauss Maffei Wegmann (KMW), a gétaire favorable. confiance entre le ministère de la Dé- signé au début du mois de juillet 2014 Néanmoins, un certain nombre de fense et l’opinion publique ainsi que le une le>re d’inten on avec son concur- changements demandera du temps et Bundestag. Enfin, la poli que, les rent français Nexter, afin de créer de nouveaux ajustements seront pro- structures et les processus d’acquisi- courant 2015 une société commune bablement nécessaires à l’instar, par on doivent être adaptés aux nou- dénommée « KANT ». Si le processus exemple, de l’élabora on, le moment velles exigences de l’environnement. de consolida on semble amorcé, il venu, d’un nouveau référen el straté- Afin de remédier aux probléma ques devrait connaître quelques soubre- gique (Livre Blanc). Par ailleurs, le dé- ainsi posées, des réflexions ont été sauts et atermoiements, conséquences bat entre les différentes forma ons lancées par Ursula von der Leyen. Ces notamment des posi ons exprimées poli ques allemandes risque de se dernières ont abou , au début du mois de manière récurrente, depuis six poursuivre ac vement, comme l’a>es- d’octobre 2014, à des premiers résul- mois, par le ministre fédéral de tent les discussions en cours rela ves à tats dans le domaine de l’audit des l’Economie, et par ailleurs chef de file l’engagement des forces allemandes principaux programmes d’armement du SPD, Sigmar Gabriel. dans certaines zones d’opéra on, à et de l’évalua on des technologies En effet, ce dernier défend les trois l’état des capacités de la Bundeswehr cri ques. Des orienta ons poli ques axes principaux suivants : restreindre ou encore à l’évolu on de la poli que plus précises devraient s’ensuivre, les exporta ons allemandes d’arme- en ma ère d’exporta on. notamment s’agissant de la maîtrise ment (« les perspec ves de l’industrie du coût des programmes et de l’amé- Tout aussi déterminante est l’évolu on allemande de défense ne dépendent liora on de la disponibilité opéra on- du rapport de l’Allemagne à l’Europe. pas seulement de l’export, et certaine- nelle des équipements. Au cours de ces cinquante dernières ment pas de l’export vers la péninsule années, une par e de la poli que alle- En nommant le Dr Katrin Suder au arabique »6), consolider l’industrie de mande a reposé sur son imbrica on poste influent de secrétaire d’Etat à défense allemande7 et développer des étroite avec la poli que européenne. l’armement, Ursula von der Leyen a partenariats européens8 (« l’industrie Plus que jamais aujourd’hui, le main- une nouvelle fois démontré sa volonté allemande a besoin de consolida on en de l’ancrage de ce>e poli que sur de réforme et de changement. Les sous la forme de partenariats euro- des bases véritablement équilibrées chan ers rela fs à la préserva on des péens. Cela n’a pas de sens pour l’Eu- avec ses partenaires européens repré- compétences cri ques, l’innova on, la rope d’avoir différentes entreprises qui sente une dimension réellement stra- consolida on industrielle et les capaci- fabriquent les mêmes systèmes d’ar- tégique pour l’avenir. tés devraient figurer au cœur des pré- mement »). occupa ons de la nouvelle secrétaire A court terme, cinq dossiers devraient Le sujet export est par culièrement d’Etat, qui a déjà indiqué que l’Alle- présenter un intérêt par culier dans le sensible. Un bras de fer a été engagé magne avait besoin d’une « industrie domaine de la poli que d’armement par l’industrie allemande de défense, de défense 4.0 »5. et de l’industrie : très dépendante de l’exporta on. La plupart des grands responsables indus- L’évolution du rapport à la coopération L’industrie de défense allemande au Si l’Allemagne a été un acteur moteur milieu du gué triels sont sor s de leur réserve. Ainsi, selon Armin Papperger, président de la de la coopéra on européenne en ma- Le changement de format de la Bun- ère d’armement au cours des qua- deswehr, les exigences nouvelles en principale associa on industrielle de défense et de sécurité (BDSV) : « une rante dernières années, lors des ma ère de compé vité, la préfigura- phases préparatoires de la réforme de on d’une nouvelle poli que capaci- réduc on des commandes na onales conjuguée à une poli que restric ve en la Bundeswehr, des cri ques sévères taire, le renforcement de la compé - ont été faites concernant la ges on de on interna onale représentent des ma ère d’exporta on pourrait con- duire l’industrie allemande à délocali- certains programmes menés en coopé- facteurs suscep bles d’inciter l’indus- ra on. Les prochaines décisions du trie allemande à amorcer une nouvelle ser sa produc on à l’étranger »9. Des réunions de concerta on entre le mi- ministère de la Défense dans le do- phase d’adapta on. maine capacitaire cons tueront un nistère de l’Economie et de l’Industrie C’est ainsi que, dès fin 2013, le groupe signal par culièrement important sont organisées actuellement. Airbus a ini é un processus de restruc- quant à la posture future de l’Alle- tura on (revue stratégique) de sa divi- Perspectives magne. sion Défense et Espace. Développe- Par ce>e volonté affirmée d’une impli- La politique industrielle ment de ses ac vités autour de quatre ca on plus forte dans le domaine de la Officiellement, le ministère de la Dé- secteurs clés (espace, aéronau que poli que étrangère et de la défense, fense allemand n’exerce pas de poli- militaire, missiles et services associés), l’Allemagne ouvre indiscutablement que industrielle revendiquée comme cession de certaines filiales non straté- une nouvelle page de son histoire. telle dans le domaine de la défense. 3
Dans la réalité, la situa on est diffé- Bundeswehr, conjugué aux évolu ons Face à ces défis, l’heure devrait être à rente étant donné que le développe- décrites ci-dessus devrait ouvrir une la relance de la coopéra on entre la ment d’une poli que de filières a fait nouvelle phase de ra onalisa on et France et l’Allemagne, et ce, au moins l’objet, sur certains segments, d’une d’adapta on de l’industrie allemande dans trois direc ons : a>en on croissante de la part des de défense. Néanmoins, un certain >>Tout d’abord, une volonté poli que pouvoirs publics allemands (spa al, nombre d’incer tudes ne sont pas commune forte est indispensable. Elle aéronau que…). De surcroît, l’échec encore levées, lesquelles touchent devrait reposer sur l’imbrica on du rapprochement entre EADS et BAE aussi bien aux compétences essen- étroite de trois facteurs : une vision Systems a favorisé la prise de cons- elles que l’Allemagne entend conser- dynamique partagée, une confiance cience de la nécessité d’ajustements ver qu’à l’évolu on de sa poli que mutuelle et des projets concrets. structurels dans les rela ons exis- d’exporta on ou encore à ses orienta- >>Ensuite, la revitalisa on du dialogue tantes entre l’Etat fédéral et l’indus- ons en ma ère de programmes et de stratégique est nécessaire. Elle devrait trie. Enfin, le débat sur le main en des capacités. reposer notamment sur de nouvelles capacités dites « essen elles » s’est D’autres facteurs pèsent sur son évolu- ingénieries plus efficaces en ma ère développé autour de l’idée que l’Alle- on. En effet, la fragmenta on de d’échanges et de coopéra ons qui magne avait un intérêt stratégique à certains segments, la diversité des s’imposent de plus en plus pour élabo- iden fier clairement les compétences formes de l’ac onnariat industriel et rer des stratégies communes nou- et les technologies qu’elle entendait la dispersion des centres de pouvoir velles. préserver sur un plan na onal. industriel sont autant d’aspects sus- >>Enfin, un nouvel élan devrait être Les capacités cep bles de cons tuer des freins à son apporté aux industries stratégiques. L’intensifica on du débat autour des adapta on. Ceci étant, la nécessité Sur ce sujet, l’absence de projets capacités allemandes disponibles pour d’engager une nouvelle étape du pro- communs suffisamment ambi eux fait les opéra ons devrait augmenter la cessus de consolida on de l’industrie cruellement défaut, notamment dans pression au niveau poli que sur le de défense en Europe pourrait favori- le domaine de l’armement. Or, des résultat des travaux rela fs à l’audit ser la ra onalisa on de l’industrie opportunités existent sur de nombreux des principaux programmes d’arme- allemande. Dans ce>e perspec ve, les segments technologiques, offrant une ment ainsi que sur l’évolu on des opéra ons de cessions annoncées par perspec ve à la France et à l’Alle- structures et des processus d’acquisi- le groupe Airbus pourraient accélérer magne d’apparaître aux avants postes on. Les décisions poli ques qui pour- certaines discussions, en par culier de la défense du futur. raient en découler, en par culier sur dans les secteurs terrestre, naval et les aspects qui perme>ront de corriger électronique. Sans tarder, l’Allemagne et la France un certain nombre de dysfonc onne- doivent dépasser leurs égoïsmes na o- ments (coût des programmes, délais, L’évolution des relations avec la naux afin de retrouver le chemin d’une contrôle et suivi qualité, disponibilité France ambi on commune au service de opéra onnelle…), devront faire l’objet Pendant trois décennies, des années l’Europe. d’une a>en on par culière. 70 au début des années 2000, la poli- que de défense a représenté un axe La politique d’exportation K -E G Le dossier rela f à l’évolu on de la structurant de la coopéra on franco- allemande. Volets poli co-stratégique K.E.G Stratégie Conseil poli que d’exporta on allemande sera Consultant associé par culièrement important à suivre au (concept PESD 1996), militaire (créa on de la BFA), équipements Pôle Défense&Industries, FRS cours des prochains mois. En effet, une confirma on de la poli que de restric- (espace, missiles, hélicoptères…) ou ons en ma ère d’exporta on d’arme- encore industrie (créa on d’EADS), les ment, voulue par Sigmar Gabriel, pour- succès furent nombreux. rait avoir des répercussions sur l’indus- Cependant, en l’espace de dix ans, le trie allemande (ac vités, emplois, volontarisme poli que des deux pays adapta on / consolida on) mais égale- s’est essoufflé, les incompréhensions ment sur l’industrie européenne. se sont développées dans tous les D’ores et déjà, un certain nombre de domaines et le niveau de méfiance sociétés européennes, françaises no- s’est renforcé. En un mot, le moteur tamment, sont pénalisées par ces res- de la rela on stratégique bilatérale tric ons unilatérales, étant donné que est grippé. des programmes intégrant des compo- Ce>e situa on intervient à un moment sants ou des sous-ensembles produits par culièrement inopportun. En effet, par des fournisseurs allemands font les menaces n’ont jamais été si nom- actuellement l’objet d’un veto alle- breuses et diverses. De surcroît, le mand à l’exporta on. besoin de solidarité à l’échelle des La direction stratégique de l’industrie alle- pays européens n’a jamais été aussi mande de défense grand, notamment dans le domaine Le processus de réalignement de la des opéra ons. 4
Transforma on de DE&S : statu quo ou priva sa on « rampante » ? Variations en Ré mineur 2012, Na onal Security through Tech- neering) et du Na onal Nuclear Labo- Alors que la ques on de l'évolu on du nology : Technology, Equipment and ratory. statut de la DGA en France s'est un Support for UK Defence and Security (2) un organisme public associé à un temps (très court) posée, outre- (NST), étaient annonciateurs d'un tel partenaire stratégique en charge de la Manche, le gouvernement britannique durcissement, dans un contexte de ges on des projets et des infrastruc- conduit à marche forcée une vaste décroissance des ressources budgé- tures (Execu ve non-departmental réforme des structures en charge de taires et d'assainissement des finances public body) tel l'Olympic Delivery Au- l'acquisi on et du sou en des équipe- publiques. Phillip Hammond, alors au thority. ments des forces armées, au premier poste de Secretary of State for De- (3) un Trading Fund (établissement rang desquelles la Defence Equipment fence (remplacé en juillet 2014 par public à caractère commercial) sur le & Support Agency (DE&S). Fruit en Michael Fallon), plaide ainsi pour une modèle du Defence Science and Tech- 2007 de la fusion de la Defence Procu- évolu on radicale de la culture et des nology Laboratory (DSTL). rement Agency (DPA) et de la Defence pra ques à l'œuvre au sein de DE&S, Malgré les cri ques et les doutes ex- Logis c Organisa on (DLO), la créa on une en té qui aura été le chef d'or- primés par nombre de parlementaires, de DE&S devait perme>re une meilleure chestre, sur la période 2005-2010, militaires de haut rang et industriels, maîtrise des coûts complets de posses- d'une poli que d'acquisi on marquée face aux risques de voir un prestataire sion, une fluidifica on du processus de par une mul plica on d’accords de privé non britannique reprendre les décision et une refonda on des rela- partenariats avec les principaux four- missions de l’actuelle DE&S, c'est bien ons MoD/Fournisseurs. Depuis ce>e nisseurs des forces armées britan- l'op on GOGO qui est retenue. Large- date, et au gré des (ré)orienta ons niques et par la no fica on de con- ment défendue par Philip Hammond et gouvernementales (gouvernement trats long terme sans mise en concur- Bernard Gray, ce>e op on (qui aurait travailliste jusqu'aux élec ons géné- rence. Avec la NST 2012, le principe de représenté une première mondiale...) rales de mai 2010, puis gouvernement best value for money gouverne à nou- n'a pu finalement se concré ser au de coali on, Conservateur et Libéral- veau la stratégie d'achats d'équipe- grand dam de ses plus fervents défen- démocrate, conduit par David Came- ments du MoD, comme ce fut le cas à seurs. Le résultat du processus de ron), DE&S n'aura jamais cessé sa mue, la fin des années 1990 (Smart Acquisi- consulta on (juillet-novembre 2013), au point de voir son effec f fondre en on). Achats sur étagère, ouverture censé abou r à la sélec on d’un parte- sept ans, passant de 29 000 personnes des appels d’offres à la concurrence naire privilégié, aura donné raison à à 12 500 mi-2014. Transferts d'en tés interna onale, remise en cause d'une ses détracteurs. Les trois consor a et de personnels, et non renouvelle- poli que industrielle et technologique censés présenter une offre se sont ment de postes expliquent une telle sur une base sectorielle (hors nu- tous avérés pilotés par des groupes décroissance. Les derniers mouve- cléaire, missiles, cyber et technologies étrangers, américains en l'occurrence ments en date (2013/2014) ont ainsi liées à la fur vité), développement de (Bechtel, CH2MHill, et KBR). De plus, concerné quelques 3 600 employés de solu ons avec des Etats partenaires, deux d'entre eux sont sor s prématu- l'organisa on : 2 000 d'entre eux rele- conquête des marchés export, le gou- rément de la compé on en raison de vant des Informa on Systems and vernement Cameron imprime sa l’existence de conflits d’intérêt ou de Services transférés vers le nouveau marque. li ges en cours dans le cadre de plu- Joint Forces Command, 1 000 per- sieurs marchés publics. Central government trading entity, sonnes employées sur les bases na- Le 10 décembre 2013, Philip Ham- un schéma inédit vales vers le Navy command, et 600 mond a officiellement annoncé aux DE&S essuie un feu nourri de cri ques, personnes du Commercial Staff repris membres du Parlement l’abandon de pointée du doigt pour son incapacité à par l'administra on centrale du MoD. l’op on de transforma on de DE&S en assurer un contrôle des coûts des pro- 2 000 employés supplémentaires de- GOCO, faute de compé teurs. Ce>e grammes et pour ses difficultés à vraient encore sor r du périmètre de dernière deviendra finalement une appréhender correctement le coût du DE&S, dans le contexte d'un nouveau « central government trading en - MCO alors que ce poste devrait repré- plan de transforma on (2014-2017). ty » (et non un « trading fund » pour sentait 87 G£ sur les dix prochaines Il ne s'agit plus seulement de redécou- années, soit la moi é des dépenses en des raisons légales). Mais, comme a per et ra onnaliser les différentes équipement. Bernard Gray, Chief of tenu à le rappeler le ministre de la structures du MoD, leurs missions et Defence Materiel, est dès lors chargé Défense, ce n'est que par e remise, leurs effec fs, ce>e nouvelle étape de d'évaluer les op ons envisageables l'op on GOCO reste toujours ouverte la réforme de l'acquisi on est portée pour une priva sa on de DE&S. Trois et son réexamen dans les mains du par une logique clairement libérale, pistes s'offrent à lui: prochain gouvernement, suite aux qui présuppose que le secteur privé (1) un GoCo (Government-owned, élec ons générales de 2015. est plus efficace et performant qu'une Contractor-operated), équivalent d’un en té publique. La Strategic Defence Une manne pour les prestataires établissement public géré par un sous- and Security Review (SDSR) publiée en privés traitant privé sur le modèle de l'Atomic octobre 2010, puis la Defence Reform Désormais effec f depuis le 1er avril Weapons Establishment (consor um Review de juin 2011, et surtout le Livre 2014, ce changement de statut de Serco, Lockheed Mar n, Jacobs Engi- blanc sur les équipements de février DE&S doit lui perme>re de se rappro- 5
DE&S 2014-2017 nous retrouvons les sociétés s'étant a>rayantes pour les prestataires pri- Mai 2014, paru on de deux documents de déjà alignées lors du processus avorté vés. cadrage, Framework Document et DE&S de transforma on de DE&S en GOCO Corporate Plan 2014-2017, détaillant le DE&S mais aussi le DSG, la DIO, le (Atkins, Bechtel, CH2M Hill, Deloi>e, type de gouvernance, le financement, la Marchwood Sea Mounting Centre.... Jacobs, KBR, McKinsey, URS, Accen- feuille de route et les objec fs clés à hori- Le Defence Support Group (DSG), no- ture, Deloi>e, Ernst & Young, PA Con- zon 2017. tamment sa branche d'ac vités en sul ng, PwC, etc.). Budget opéra onnel (annuel) : 1.3 G£ charge du MCO et du support en ser- Budget Acquisi on et sou en des équipe- Le WP1- Project Delivery, le plus sen- vices des véhicules, armes et systèmes ments des forces armées britanniques sible et le plus directement lié à la de communica on de l'armée de terre [Equipment Programme] : 14.8 G£ sur la mission première de DE&S, celle de britannique, fait par e des cibles po- période 2014/2015 (6.5 G£ pour l’acquisi- l'acquisi on d'équipements, est large- ten elles. Le processus de priva sa on on, 8.3 G£ pour le sou en) ; 164 G£ au ment cri qué dans sa forme par les devrait abou r à horizon mars 2015. Il cours des dix prochaines années. industriels principaux fournisseurs des n'est pas exclu que le MoD dé enne Evolu on des effec fs : 21 300 en 2010, forces armées. Divisé en 4 lots pour les une "ac on spéciale", voire une par e 18 000 en 2012, 12 500 en 2014, 10 000 4 domaines Land, Fleet, Air et Joint objec f 2015. du capital de la future entreprise. La Enablers, il est prévu qu'un prestataire Defence Infrastructure Organisa on ne pourra pas remporter plus de deux (DIO) est également concernée. Res- cher d'un mode de ges on et de fonc- lots, pour des ques ons de monopole ponsable de la ges on des services et onnement proche du secteur privé. A de marché. du patrimoine foncier des forces ar- une nouvelle gouvernance, largement Or, pour des groupes comme BAE mées britanniques (casernement, loge- inspirée des pra ques de gouverne- Systems, maître d'œuvre de pro- ments, camps d’entraînement, bases ment d'entreprise des sociétés britan- grammes relevant de différents do- aériennes, entrepôts, sites de forma- niques (voir Focus p.9), Bernard Gray, maines, ce montage complexe est on et d'entraînements, entre ens, désormais aux commandes en tant suscep ble de résulter en une mul pli- services), la DIO est désormais con- que CEO, ob ent des marges de ma- >>WP 1 Project Delivery duite et gérée par le groupe privé bri- nœuvre substan elles pour l'ensemble En avril 2014, envoi d'une invita on à sou- tannique Capita, en partenariat avec des aspects liés à la ges on du person- me>re une proposi on à 8 sociétés (Atkins, URS et PA Consul ng, un consor um nel, du recrutement à l'intéressement Bechtel, CH2M Hill, Deloi>e, Jacobs, KBR, sor vainqueur d'une compé on (dont 25 postes de hauts cadres diri- McKinsey et URS). l'ayant opposé à TelerealTrillium/ geants à un niveau de salaire dépas- En 4 lots- pour les 4 domaines Land, Fleet, Air et Joint Enablers- d'un montant de 200 KPMG/Mace et Serco/DTZ/Bechtel. En sant le plafond classique fixé par le HM M£ à 400 M£, 3 ans +1an +1 an) juin 2014, Capita Group, le nouveau Treasury), à la sollicita on de consul- >>WP 2 Finance/Management and Infor- Strategic Business Partner (SBP), s'est tants externes, jusqu'à la suppression ma on/IT ainsi vu no fier un contrat d'environ de postes redondants, tant que ses Le moins avancé avec un appel d'offre lancé 400 M£ pour une période de dix ans. décisions respectent l'enveloppe glo- d'ici fin 2014. Pour le ministre britannique de la Dé- bale allouée. Ce dernier es me ainsi Montant es mé : entre 50 M£ et 200 M£ fense, ce>e priva sa on a notamment que 400 postes à haute valeur ajoutée >>WP3 Human Resources pour objec f d'améliorer la ges on des seraient non pourvus, en raison de Une Invita on to Nego ate a été communi- nombreux contrats en PFI suivis par la condi ons d’entrée peu a>rac ves. A quée à 5 sociétés (Accenture, Deloi>e, DIO, es mant à quelques 300 M£ par défaut d'un partenaire privé unique en Ernst&Young, PA Consul ng et PwC). an les économies poten elles. Enfin, charge de reprendre les missions de Montant es mé : entre 20 M£ et 100 M£, comme envisagé dans la SDSR 2010, le DE&S, l'heure est désormais aux Ma- sur 42 mois. port base des navires de la Royal Fleet naged Service Providers (MSP), presta- Auxiliaries et du Royal Logis cs Corps taires privés censés, selon Bernard ca on d’interlocuteurs, un manque de (Marchwood Sea Moun ng Centre, Gray, apporter à l’organisa on des communica on entre MSP, des ten- Hampshire), devrait passer sous ges- compétences internes manquantes et sions exacerbées liées à l'obten on on privée à compter de 2016, un insuffler une nouvelle dynamique in- des crédits et à la fixa on des priorités, modèle adopté depuis plusieurs an- terne basée sur la performance. Rap- avec en filigrane un vrai ques onne- nées pour le management des princi- pelons que le MoD dépense déjà an- ment quant à la maîtrise des coûts et pales bases navales britanniques. nuellement 400 M£ auprès de cabinets des délais, pourtant pierre angulaire de consultants pour des presta ons de du processus de réforme en cours. En Defence Growth Partnership sou en technique (via le programme revanche, du point de vue des entre- L’améliora on de la compé vité des cadre Framework Agreement for Tech- prises prestataires de services et des industries de défense doit répondre à nical Support). cabinets de conseil et d'audit, ces mar- la transforma on en cours de DE&S en Le second semestre 2014 voit ainsi chés représentent une véritable un « acheteur intelligent ». Tel est le trois appels d'offre ini és en parallèle, manne, d'autant que la transforma on cap fixé par Philip Dunne, Minister for portant chacun sur un Work Package de DE&S ne représente qu'une oppor- Defence Equipment, Support and Tech- (WP) spécifique : WP 1 Project Delive- tunité de marché parmi d'autres. La nology (Min(DEST)), et le fondement de ry, WP 2 Finance/Management and priva sa on d'autres en tés du MoD, l’ini a ve Defence Growth Partnership Informa on/IT, WP3 Human Re- ce>e fois-ci actée et bien réelle, offre (DGP) lancée en septembre 2013 sur le sources. Parmi les soumissionnaires, de nouvelles perspec ves, tout aussi modèle de l’Aerospace Growth Part- 6
nership (AGP) dans l’aéronau que civil. les technologies de rupture et le déve- Liaison Board sera en charge de cibler Forum gouvernement/entreprises co- loppement des compétences cri ques. les zones export nécessitant la mobili- présidé par le Minister of State for Avec des industriels par es prenantes, sa on de ressources supplémentaires. Business and Enterprise (Michael Fal- le DSC se présente comme un « pre- Dans le cadre d’une interview parue lon, puis Ma>hew Hancock suite au dans FORCE India, à la ques on por- remaniement ministériel de juillet DGP et implica on des industriels tant sur l’éventuelle implica on d'Etats 2014), et un industriel, Steve Wadey, 8 groupes de travail : Air Capabili es, Intelli- ers au sein du DGP, Philip Dunne a Managing Director de MBDA UK, le gent Systems, Interna onal Business, Tech- précisé que ce>e ini a ve Etat/ DGP a vu son mandat et le périmètre nology & Enterprise, Skills, Value Chain Industries était suscep ble de créer un de son ac on fixés dans le document Compe veness, Engagement, Strategy, contexte favorable à l’établissement pilotés par des industriels, respec vement, stratégique Securing Prosperity – a de liens de coopéra on armement, en BAE Systems, Thales UK, Finmeccanica UK, strategic vision for the UK Defence SEMTA, Marshall, Rolls Royce, et MBDA UK. intergouvernemental et en interindus- Sector1. Rappelant l'originalité de ce>e triel : « The other aspect is to showcase Le plan d’ac on totalise dans sa sec on démarche et l'implica on directe des « Industry Commitment » la signature des the capabili es of the UK industry’s principaux fournisseurs des forces 16 industriels suivants : Airbus Group, At- supply chain to prime contractors from armées britanniques, le Min(DEST) kins, Babcock, BAE Systems, Cobham, Fin- other countries who might want to souligne ainsi « the flip side of increa- meccanica UK, General Dynamics UK, HP approach the European or wider inter- sed compe on for industry is that you Defence UK, Lockheed Mar n UK, Marshall na onal market. For example, Indian must become leaner. Concentra ng on Aerospace&Defence Group, MBDA UK, contractors could get the informa on areas of compe ve advantage and Qine Q, Raytheon UK, Rolls Royce, Serco, on the UK industry’s supply chain Thales UK ainsi que l'associa on des indus- focusing on exportability. [...] And through DGP and determine for them- triels de la défense ADS. that’s where the Defence Growth Part- selves which company or group of com- nership comes in. It is aimed at driving panies they would like to work with. a collabora ve and export-focused compe ve collabora ve space ». En This would facilitate access to our mar- approach. Underpinned by more pri- outre, le DGP rappelle la priorité don- ket, and poten ally collabora vely into vate investment in R&D »2. née au lancement d'études sur les other European markets through UK »4. Deux domaines sont ciblés comme thèmes Future of Unmanned Air Sys- Le DGP soulève toutefois nombre de prioritaires : l’aéronau que militaire tems et Synthe c Opera onal Training. ques ons rela ves aux objec fs pour- qui représente 82% des exporta ons Par ailleurs, Portsmouth a été privilé- suivis, moyens mobilisés, rôle de DE&S britanniques en équipements de dé- gié pour l’installa on d’un nouveau UK et des autres en tés du MoD, implica- fense, et les systèmes intelligents Centre for Mari me Intelligent Sys- on des PME, ou encore contribu on à (logiciels, électroniques, intégra on tems (CMIS). Ce dernier bénéficiera la future SDSR 2015. Plus globalement, système). D'autres probléma ques d’un co-financement ini al de 4 M£ si le processus de réforme en cours sont mises en exergue, en par culier, (gouvernement, industrie et Local relève de la sphère na onale, il peut l’exploita on des droits de propriété Enterprise Partnership). Il est ainsi également représenter un facteur intellectuelle, le développement des ques on d’ini er un programme de d’incer tudes supplémentaire pour les compétences et des savoir-faire, ainsi démonstrateur de système autonome Etats engagés avec le Royaume-Uni que le suivi de la supply chain. Parmi naval (de surface, et sous-marin), une dans des programmes en coopéra on. les priorités court terme du DGP figure démarche ensuite étendue aux sys- A défaut d’échanges sur les dyna- la publica on d'un plan d’ac on à tèmes de mission dans les domaines miques à l’œuvre outre-Manche et les des na on du secteur industriel de la aéronau que et armement terrestre. principes qui sous-tendent le modèle défense. Le CMIS par cipe de la reconfigura on adopté, le risque est grand de voir le et du reposi onnement des capacités fossé se creuser entre les systèmes In tulé Delivering Growth. Implemen- industrielles et technologiques sur la d’acquisi on des Etats membres de ng the strategic vision for the UK zone, dans un contexte de restructura- l’UE (divergences en ma ère de struc- Defence Sector3, ce plan d'ac on con- on des ac vités navales de surface de tures, procédures et pra ques na o- solide les recommanda ons établies BAE Systems (voir Focus p.9). nales), ba>ant dés lors en brèche les par huit groupes de travail, chacun cons tué de représentants éta ques, De plus, confronté à une pénurie de tenta ves d’harmonisa on au niveau académiques, industriels et associa- compétences dans les mé ers d'ingé- européen. ons professionnelles. Présenté à l'oc- nieurs, le programme Defence Appren- H M casion du Salon Farnborough de juillet ceship Trailblazer entend atrer da- Maître de recherche 2014, il introduit quelques premières vantage d'étudiants vers les disciplines Pôle Défense&Industries, FRS mesures qui se traduiront par un in- scien fiques et technologiques. Enfin, h.masson@frstrategie.org ves ssement de 30 M£ sur les trois la dernière mesure embléma que prochaines années, cofinancés par le porte sur le sou en export. Le DGP gouvernement et les industriels. Ainsi, propose un renforcement du staff de d'ici mi 2015, un UK Defence Solu ons UKTI Defence & Security Organisa on Centre (DSC) sera créé à Farnborough. (UKTI DSO) ainsi que la mise en place Ce>e nouvelle en té devra guider les d'équipes conjointes UKTI/Industries futures décisions d'inves ssement, par localisées sur les marchés exports clés. l'établissement de feuilles de route sur D’ici fin 2014, un UKTI DSO Industry 7
Nouvelle gouvernance de DE&S Single Source Regulations Office (SSRO) Le Secretary of State for Defence demeure responsable La ra onalisa on des structures en charge de l’acquisi on et de devant le Parlement des aspects liés à la performance la ges on des programmes devra conjuguer réduc on des effec- globale de DE&S, quant le Min(DEST) « has day-to-day fs sur des domaines non stratégiques et embauche d’experts ownership ». techniques et acheteurs senior (aux salaires revalorisés) à même Le Chief of Defence Materiel assure les fonc ons de CEO de renforcer la capacité de négocia on du MoD face à ses four- (Chief execu ve officer) et Accoun ng officer. Il est de nisseurs, à travers la montée en puissance du « Single Source facto responsable devant le Parlement de la bonne ges- Regula ons Office » (SSRO). on des ressources par DE&S et du respect des objec fs En mai 2014, dans le cadre du Defence Reform Act 2014, la de performance. Il bénéficiera pour ce faire d'une SSRO a ainsi été créée afin d'assurer un meilleur suivi et contrôle équipe exécu ve de 5 personnes : un Director General des contrats no fiés sans mise en concurrence. En effet, l’usage Resources (Chief Finance Officer) et les quatre Chiefs of de procédures non compé ves reste de mise. En 2013/2014, Material for Fleet, Land, Air et Joint Enablers. 56% des nouveaux contrats étaient passés à l’industrie sans Créa on d'un Owner’s Council et d'un DE&S Board. Le mise en concurrence ; une part élevée mais en décroissance premier se présente comme un comité interne au MoD, (72% en 2009/2010). C’est ainsi que 96% des paiements du MoD présidé par le Min(DEST), et ayant pour mandat de vers Rolls Royce l’ont été par le biais de mécanismes non con- suivre et d'évaluer pour le compte du MoD les ac ons curren els, une propor on également aussi élevée pour Fin- de DE&S. Le second sera composé de membres non meccanica (94%), Qine Q (92%), BAE Systems (89%), ou encore exécu fs et piloté par un Président. En charge de fixer Boeing (75%). La NST 2012 avait mis en exergue que 40% en les grandes orienta ons stratégiques de l'en té, ce nou- valeur du total des acquisi ons du MoD, réalisées au cours des veau DE&S Board sera assisté par quatre comités spécia- cinq dernières années (soit 9 G£ par an), relevaient de marchés lisés (Audit, Remunera on, Nomina on, et Safety). no fiés sans mise en concurrence. Un audit de la législa on dans ce domaine avait été ini é en janvier 2011 (présidé par Mi-juin 2014, Paul Skinner a rejoint DE&S comme pre- Lord Currie), avec à la suite l'installa on du nouveau Major Projects mier Président (non exécu f) du Board (contrat de 3 ans Review Board. renouvelable). Statistiques Fournisseurs* >>Fournisseurs privés ayant bénéficié d'un paiement direct d'un montant annuel > 500 M£ (dont paiements réalisés par les Trading Funds DSTL, UKHO et DSG ; mais hors paiement via la NETMA et l'OCCAR) : Airbus Group, Babcock Interna onal Goup, BAE Systems, Finmeccanica, Hewle>-Packard, Lockheed Mar n, Rolls Royce, Serco Group. >>Top 10 Fournisseurs : 41% des paiements directs en 2013/2014 contre 36% en 2008/2009. En 2013/2014, par ordre dé- croissant : BAE Systems (13,9%), Babcock Interna onal Group (5,2%), Finmeccanica (3,6%), Airbus Group (3,6%), Rolls- Royce (3,0%), Hewle>-Packard (2,9%), Lockheed Mar n (2,8%), Serco Group (2,2%), Boeing (2,0%), Qine Q (1,9%). Un Top 10 inchangé depuis 2008, hormis Qine Q (R&D défense) passé devant Thales, lui ravissant la 10ème posi on. >>Niveau de dépendance du Top 10 à l'égard des commandes du MoD : environ 40% du CA pour Babcock et Qine Q, < 22% pour les autres fournisseurs. *Source : Defence Economics (Defence Expenditure Analysis), Ministry of Defence, Annual Sta s cal Series 1, Finance Bulle n 1.01, Trade, Industry & Contracts, 14 August 2014. BAE Systems, Portsmouth et restructuration des activités Navires de surface Le 3 septembre 2014, le groupe a officiellement annoncé la fermeture de son site de construc on et d’assemblage de na- vires de surface sur la base navale de Portsmouth, avec pour conséquence la perte de 900 emplois directs. Si la livraison de la sec on LB02 du porte-avions Prince of Wales a marqué la fin des dites ac vités, BAE Systems reste présent à Portsmouth dans les domaines services, R&D (futures frégates T-26) et intégra on de systèmes de combat naval, soit un total de 3 600 salariés. Plus globalement, d’ici 2016, la ra onalisa on de la branche navale de BAE Systems (hors sous-marins) devrait se traduire par la suppression d’un total de 1 780 emplois directs, et la concentra on des ac vités sur ses sites écossais de Glasgow (Govan et Scotstoun, sur la Clyde). Fin décembre 2013, le groupe industriel et le MoD s’étaient en effet accordés sur la créa on d’une « world class complex warship capability » localisée sur ce>e zone géographique, dans l’objec f de mener à bien, dans des condi ons de coût acceptables, le programme de future frégate T-26. Suite à un benchmarking des process à l’œuvre dans le civil et la défense, 11 domaines d’améliora on avaient été ciblés (R&D, design, intégra on, etc.). A la suite, en juillet 2014, BAE Systems et le sud-coréen Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering (DSME) signaient un ac- cord de partenariat prévoyant la mise à disposi on pendant 4 semaines d’une équipe de 14 experts à même de conseiller BAE Systems sur les meilleures pra ques de la construc on navale civile adaptable à la défense et d’offrir une lecture cri- que du plan de restructura on des ac vités de construc on de navires de surface. Rappelons que DSME, l’un des leaders mondiaux de la construc on navale civile, s’est implanté sur le marché défense bri- tannique suite à la sélec on de son offre par le MoD pour la fourniture de 4 pétroliers ravitailleurs dans le cadre du pro- gramme MARS de renouvellement de la flo>e logis que (Military Afloat Reach and Sustainability). Basées sur le design des bâ ments logis ques Aegir du britannique BMT Services, les 4 unités sont construites en Corée du Sud et livrées à par r de 2016. HyNzSO MQ{{WS 8
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