Building Canada Supporting Education - Child Poverty and Schools - La pauvreté des ...

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                                                                      c ’e s t b ât i r l e Can a da
                                                                      La pauvreté des enfants et les écoles
                     C T F H ill Day 2009
Backgroun d M ater ial for Pa r lia me nta r ia n s a n d Sta f f

                                                                              D ocument d ’infor mat ion po ur
                                                                           le s p ar l ementaires et l e personnel
                                                                         J our née sur l a Col line 2009 de la FCE
Child Poverty and Schools
           B u i l d i ng C anad a
S u p p o r ti n g E d uc ation...
Building Canada Supporting Education - Child Poverty and Schools - La pauvreté des ...
Introduction

L   a Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE) est la porte‑parole nationale
d’environ 200 000 enseignantes et enseignants du Canada par rapport à l’éducation et à des questions
sociales connexes. Elle compte des organisations Membres dans l’ensemble des provinces et des
territoires du Canada.
La FCE s’intéresse depuis longtemps à la réduction de la pauvreté des enfants. En 1989, la FCE a publié
un rapport qui portait sur les répercussions de la pauvreté sur les enfants, notamment le rendement
scolaire des enfants pauvres aux paliers élémentaire et secondaire. Notre principe directeur sur l’enfance
et la pauvreté stipule ce qui suit : « Tous les enfants, quels que soient la situation ou le revenu de la
famille, ont le droit de profiter pleinement de l’éducation financée par l’État. » [http://www.ctf-fce.ca/f/
programs/pd/children_and_poverty/policy_5_9.asp]
La FCE travaille activement au sein de différents réseaux et coalitions, dont l’Alliance nationale pour
l’enfance et la jeunesse et Campagne 2000, qui s’emploient à améliorer le bien-être des enfants et des
jeunes canadiens. L’une des priorités de la FCE est d’appuyer le corps enseignant et les organisations
de l’enseignement dans leur rôle d’ardents défenseurs de la justice sociale et, en particulier, des
questions liées à la pauvreté des enfants.

Pauvreté des enfants d a n s l e c o n t e x t e c a n a d i e n

L   a pauvreté des enfants est une réalité tragique et honteuse pour une nation aussi riche que
la nôtre. Le taux de pauvreté infantile demeure le même qu’en 1989, année où la Chambre des
communes a résolu d’éliminer la pauvreté chez les enfants d’ici l’an 2000. D’après le rapport de 2008 de
Campagne 2000 sur la pauvreté des enfants et des familles au Canada, « Le Canada a profité d’une forte
croissante économique pendant plus de dix ans pourtant, si on se fie aux données les plus récentes, la
pauvreté infantile est demeurée sensiblement la même depuis 1989…. Alors que le Canada sombre dans
une incertitude économique, la décision la plus stratégique que le gouvernement fédéral pourrait prendre
serait de faire baisser le taux de pauvreté. »
Le rapport dresse un portrait national tout aussi désolant, en particulier pour des groupes vulnérables
comme les enfants autochtones, les enfants d’immigration récente et les enfants handicapés :
  •   Le taux de pauvreté infantile (revenu après impôt) au Canada semble stagner à 11,3 %.
  •   Environ un enfant canadien sur neuf vit dans la pauvreté.
  •   La pauvreté infantile persiste dans tout le Canada; le taux de pauvreté des enfants et des
      familles est supérieur à 10 % dans cinq des dix provinces.
      Il est surprenant que 40 % des enfants pauvres vivent dans une famille dont au moins un des
      deux parents travaille à temps plein pendant toute l’année — ce sont des travailleurs pauvres.
  •   Les enfants de familles racialisées, nouvellement arrivées au Canada ou autochtones ainsi que
      les enfants ayant une incapacité sont plus susceptibles de connaître la pauvreté.
  •   Près d’un enfant sur deux (49 %) vivant dans une famille nouvellement immigrée au pays
      (1996-2001) souffre de pauvreté.
  •   La pauvreté constitue un obstacle considérable pour les collectivités autochtones. Près d’un
      enfant autochtone sur deux (49 %) âgé de moins de 6 ans (ne vivant pas dans des villages des
      Premières nations) vit dans une famille à faible revenu.
  •   Les familles vivent dans une grande pauvreté. En moyenne, les familles biparentales à faible
      revenu auraient besoin de 7 300 $ de plus par an pour se hisser au-dessus du seuil de
      pauvreté et les familles monoparentales dirigées par une femme, de 6 500 $.
  •   En 2007, 720 230 personnes au Canada, dont 280 900 enfants, ont eu recours aux banques
      alimentaires, une hausse de 86 % depuis la résolution unanime du Parlement en 1989
      d’éliminer la pauvreté infantile.
La pauvreté et les éco l e s

L  a pauvreté des enfants est évidemment bien plus qu’une affaire de statistiques. Selon le Conseil
canadien de développement social, « la pauvreté est la dure réalité de la vie quotidienne de millions de
Canadiens et Canadiennes ».
Étant donné l’importance de la pauvreté infantile au Canada, ses effets se répercutent inévitablement
dans les écoles et les salles de classe.
Laurel Rothman (coordonnatrice nationale de Campagne 2000) tente de définir cette dure réalité dans les
mots d’enfants touchés par la pauvreté — en déclarant ce qui suit :
  « La pauvreté non seulement entraîne des privations matérielles, mais contribue à l’exclusion
  sociale. Comme nous l’ont dit des élèves de 4e et 5e année à North Bay, la pauvreté, c’est :
  •   « me sentir honteux parce que papa ne trouve pas d’emploi »
  •   « faire semblant d’avoir oublié mon dîner »
  •   « avoir peur de dire à maman qu’il me faut des chaussures de gym »
  •   « ne pas acheter des livres au salon du livre »
  •   « ne pas pouvoir participer aux sorties scolaires ».
Mme Rothman met l’accent sur le fait que :
  Le personnel enseignant et les écoles sont des partenaires essentiels et influents pour ce qui est
  d’améliorer les chances dans la vie des élèves venant de familles à faible revenu. En tant que
  mentors quotidiens auprès des enfants, les enseignantes et enseignants voient concrètement les
  répercussions de la pauvreté sur eux. En Ontario, le corps enseignant a communiqué récemment ses
  observations dans le cadre d’une stratégie populaire en éducation qui visait à marquer la Journée
  internationale pour l’élimination de la pauvreté, désignée par les Nations Unies et célébrée le
  17 octobre.
  Ces enseignantes et enseignants ont abordé les points suivants :
  •   des élèves déménagent et changent d’école fréquemment pendant l’année scolaire parce que
      leurs parents n’ont pas les moyens de payer le loyer;
  •   des élèves se referment sur eux-mêmes à cause de la honte ou explosent sous l’emprise de la
      colère et portent les stigmates de la pauvreté;
  •   des élèves continuent d’avoir une faible estime d’eux-mêmes, sentiment qui s’intensifie à
      l’école secondaire;
  •   des élèves désespèrent parfois de voir de meilleurs jours.
Le rapport de la FCE de 1989 a établi que bon nombre d’enfants de familles à faible revenu éprouvent
une motivation moindre à apprendre; accusent un retard de développement cognitif; obtiennent des notes
inférieures; participent moins aux activités parascolaires; ont des aspirations de carrière moins élevées;
connaissent des interruptions dans la fréquentation scolaire; fréquentent moins les universités; courent
un risque accru d’analphabétisme; présentent des taux de décrochage supérieurs.
Il existe clairement un lien étroit entre la situation socioéconomique d’un enfant et son rendement
scolaire. L’inégalité que l’on observe en matière d’éducation entre les familles nanties et les familles
pauvres a fait l’objet d’une étude de Statistique Canada rendue publique en novembre 2006. L’analyse
de la capacité d’apprentissage des enfants de cinq ans en fonction du sexe, du revenu du ménage et du
milieu familial a permis de conclure que les enfants issus de familles à faible revenu ont une capacité
d’apprentissage moindre que les enfants de ménages mieux nantis.
L’étude a montré qu’il existe des liens importants entre la disposition à apprendre et ce qui se passe à
la maison. Concrètement, les enfants qui ont beaucoup d’interactions positives avec leurs parents, à
qui on fait chaque jour la lecture, qui participent à des activités sportives structurées et font de l’activité
physique ont tous affiché des scores supérieurs aux autres selon diverses mesures de la disposition
à apprendre. L’étude souligne également que le fait que les enfants des ménages à faible revenu sont
moins susceptibles de profiter du facteur qu’est le milieu familial peut aider à comprendre l’écart entre la
disposition à apprendre selon les niveaux de revenu.
Un appel à l’action

B   en Levin et Jane Gaskell, principaux recherchistes d’un projet de recherche sur la pauvreté urbaine et
les écoles canadiennes financé par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH),
s’expriment ainsi à propos de la relation entre l’éducation et la pauvreté :
  La situation socioéconomique demeure le principal déterminant des résultats éducationnels et
  sociaux, et les villes canadiennes maintiennent d’importantes disparités de revenu. La pauvreté
  ne se retrouve qu’occasionnellement au premier plan des discussions de politique en matière
  d’éducation et, même là, les mesures prises sont généralement modestes et non coordonnées. Bien
  que la pauvreté ne soit pas créée par les écoles et que les problèmes de pauvreté ne puissent pas
  être réglés par les écoles, ces dernières peuvent prendre des mesures pour mieux comprendre cet
  enjeu et y faire face plus efficacement. (traduction libre)
Selon Joseph Flessa, professeur à l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario de l’Université de
Toronto, une bonne façon d’approfondir notre compréhension consiste à résister à la tentation de définir
la relation entre la pauvreté et l’éducation en des termes simplistes, par exemple en la caractérisant par
des problèmes auxquels on apporte uniquement l’une ou l’autre solution. En réalité, toutes les conditions
et influences ont de l’importance, qu’elles soient internes ou externes aux écoles.
Un rapport de recherche sur la pauvreté et la scolarisation préparé par M. Flessa pour la Fédération des
enseignantes et des enseignants de l’élémentaire de l’Ontario résume le défi auquel nous, éducatrices et
éducateurs, devons faire face :
  L’intervention socialement juste qui s’impose compte tenu de nos connaissances sur le lien entre la
  pauvreté et la scolarité consiste non seulement à travailler au sein de l’école à améliorer la qualité
  de l’enseignement que reçoivent les enfants, mais également à travailler à l’extérieur de l’école à
  combattre la pauvreté qui, au départ, nuit aux possibilités d’apprentissage des élèves. Les écoles, en
  d’autres termes, sont importantes, mais elles ne peuvent pas intervenir seules. [italique de la FCE]
D’où, selon le document :
  la nécessité de proposer deux types de solutions pour remédier aux effets néfastes de la pauvreté
  sur les résultats scolaires. Il faut… proposer à la fois des politiques scolaires (axées sur les
  programmes, les ressources humaines, le perfectionnement professionnel, les rapports avec le
  milieu) et des politiques sociales et économiques plus générales (sur le logement, les soins de santé,
  les salaires, la protection des emplois, l’équité). Il ne suffira pas d’adopter un ensemble de réformes
  sans toucher à l’autre.
M. Flessa examine certaines des stratégies que peuvent adopter les écoles et les systèmes scolaires
pour atténuer les effets de la pauvreté sur l’apprentissage — par exemple, doter les écoles en personnel
en tenant compte de l’importance d’améliorer le processus de recrutement, de sélection, de préparation
et d’affectation des enseignants et des enseignantes dans les écoles touchées par la pauvreté, et
mettre en place des programmes de formation pédagogique qui incitent les nouveaux enseignants et
enseignantes à agir à titre « d’agents et d’agentes de changement social »; améliorer les structures
scolaires, par exemple en créant de véritables communautés d’apprentissage professionnelles et en
favorisant un fort sentiment d’appartenance à la communauté au sein des écoles; renforcer les liens
entre l’école et la communauté, y compris les relations avec les parents.
Des programmes d’éducation de la petite enfance de grande qualité, y compris le jardin d’enfants à
temps plein, se sont également révélés bénéfiques pour les enfants issus de familles pauvres. Vivian
McCaffrey cite ainsi l’OCDE à ce sujet : « La recherche internationale dans de nombreux pays montre
qu’une intervention précoce contribue largement à mettre les enfants issus de familles à bas revenus sur
la voie de l’épanouissement et de la réussite scolaire ».
La réduction de l’effectif des classes est une autre stratégie éducative qui s’est avérée favorable à
l’apprentissage des élèves, en particulier les élèves défavorisés du palier élémentaire. Nina Bascia
et Eric Fredua-Kwarteng signalent que les « élèves faisant partie de segments de la population qui,
traditionnellement, réussissent moins bien à l’école, comme les groupes très pauvres, les minorités
visibles, les personnes immigrantes et les groupes vivant en milieu urbain défavorisé … Les possibilités
d’amélioration en matière d’apprentissage sont encore plus grandes pour ces élèves que pour ceux dont
le profil socioéconomique laisse supposer qu’ils réussiront probablement bien ».
La réduction de l’effectif des classes, qui doit faire l’objet d’une mise en œuvre réfléchie, doit aller de pair
avec la composition des classes en tenant particulièrement compte du degré de diversité de la population
scolaire, y compris des facteurs comme la situation socioéconomique, les antécédents linguistiques et
culturels et le nombre d’élèves ayant des besoins particuliers, et être considérée comme une question
touchant les conditions de travail des enseignantes et des enseignants. En ce qui concerne les
avantages précis de la réduction de l’effectif des classes pour le travail du personnel enseignant, Bascia
et Fredua-Kwarteng signalent que
  les enseignantes et les enseignants de petites classes se sont dits davantage en mesure de cerner et
  de satisfaire les besoins d’apprentissage de leurs élèves, et ont exprimé une plus grande satisfaction
  professionnelle que leurs homologues qui ont la responsabilité de classes plus nombreuses. Ils ont
  dit consacrer plus de temps à l’enseignement et avoir davantage d’interactions avec les parents
  que lorsqu’ils étaient responsables de classes plus nombreuses, ajoutant que le comportement des
  élèves s’améliore, tout comme leur participation aux activités en classe. (traduction libre)
La réduction de l’effectif des classes améliorerait grandement la qualité de l’éducation pour tous les
élèves, mais surtout pour les enfants défavorisés.
Les stratégies scolaires pour appuyer les élèves à faible revenu devraient, entre autres, offrir au
personnel enseignant et aux directions un perfectionnement professionnel continu et les ressources
nécessaires pour appuyer le renforcement d’un enseignement et d’un apprentissage efficaces dans les
salles de classe de plus en plus diverses du Canada.
La FCE croit que les efforts requis pour satisfaire les besoins liés à la pauvreté des élèves doivent être
reconnus dans la détermination :
  •   de l’effectif et de la composition des classes;
  •   du personnel-ressource de l’école;
  •   des budgets scolaires.

Responsabilités du go u v e r n e m e n t f é d é r a l

S   elon Campagne 2000, les programmes gouvernementaux, dont le crédit pour TPS, la Prestation
fiscale canadienne pour enfants, la Prestation universelle pour la garde d’enfants et l’assurance-emploi,
font toute la différence dans la réduction du taux de pauvreté au Canada pour les familles à faible revenu
ayant des enfants — en 2006, le taux de pauvreté des enfants et des familles aurait été de 10 % plus
élevé sans les investissements publics.
Le mouvement pour la lutte contre la pauvreté s’amplifie. Les sondages d’opinion publique montrent
que la plupart des Canadiens et Canadiennes croient que des mesures concrètes du gouvernement
peuvent considérablement réduire la pauvreté. En outre, plusieurs provinces ont déjà pris des mesures
ou envisagent de le faire pour lutter contre la pauvreté. Le Québec et Terre‑Neuve‑et-Labrador se
distinguent des autres en ayant mis en œuvre des stratégies de réduction de la pauvreté.
Les expériences vécues par les pays étrangers en matière de réduction de la pauvreté des enfants
peuvent également beaucoup nous apprendre. La réduction de la pauvreté présente un intérêt
économique véritable, comme le montrent le Danemark, la Suède et la Finlande parmi les pays les plus
économiquement compétitifs du monde — ces pays présentent les taux de pauvreté des enfants les plus
faibles et sont dotés de solides filets de sécurité sociale. En effet, la Suède, dont les taux de pauvreté
sont très bas comparativement au Canada, « s’est donné comme objectif de devenir le meilleur pays au
monde pour vieillir ».
À l’échelle internationale, on note d’autres progrès encourageants en matière de réduction de la
pauvreté, dont les suivants :
  •   L’Union européenne a mis en place un cadre qui considère la pauvreté non pas comme un
      problème isolé, mais plutôt comme un problème devant être abordé au sein d’un large contexte
      économique, social et politique.
  •   Le Royaume-Uni prévoit réduire la pauvreté des enfants de moitié d’ici 2010, de l’éradiquer
      d’ici 2020 et de créer des places en services de garde abordables pour tous les enfants de 3 à
      14 ans d’ici 2010.
  •   L’Irlande a adopté en 1997 une stratégie nationale anti-pauvreté s’échelonnant sur dix ans qui
      a entraîné une réduction importante des taux de pauvreté, dont la pauvreté des enfants.
•    La Nouvelle-Zélande qui, comme le Canada, compte d’importantes populations autochtones et
          immigrantes, s’est attaquée à la question du développement social en mettant l’accent tant sur
          la protection sociale que sur l’investissement social, ainsi qu’en accordant plus d’attention aux
          populations défavorisées.
     •    Parmi les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) des Nations Unies,
          mentionnons l’éradication de l’extrême pauvreté et de la faim en réduisant de moitié d’ici 2015
          la proportion de la population mondiale dont le revenu est inférieur à 1 $ par jour, et l’atteinte
          de l’éducation primaire universelle pour tous les garçons et filles d’ici 2015.·
Le Conseil national du bien-être social propose ces quatre « pierres angulaires » ou éléments d’une
stratégie nationale anti-pauvreté pour le Canada :
     1.   une vision à long terme accompagnée d’échéanciers et de cibles mesurables;
     2.   un plan d’action qui coordonne les initiatives au sein des ministères gouvernementaux, entre
          eux et avec d’autres partenaires, et prévoit les ressources humaines et financières nécessaires
          à sa mise en œuvre;
     3.   une structure de reddition de compte gouvernementale relative à l’exécution du plan;
     4.   une série d’indicateurs convenus de la pauvreté pour mesurer les résultats.
Un récent sondage national sur la perception qu’ont les Canadiens et les Canadiennes de la pauvreté a
permis de constater qu’une grande majorité croit que nos dirigeants et dirigeantes politiques fédéraux et
provinciaux doivent établir un échéancier et des objectifs précis en matière de réduction de la pauvreté et
qu’il est particulièrement important de s’attaquer à la pauvreté en période de récession.
La Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants se joint aux autres organismes qui
demandent une intervention politique en faveur d’une stratégie nationale contre la pauvreté au Canada.
Les parents devraient être en mesure d’offrir un niveau de vie convenable à leurs enfants — en
travaillant ensemble, les gouvernements peuvent garantir que c’est possible.

Recommandations
1.        Des stratégies et des recommandations de politiques qui pourraient améliorer
          considérablement la situation inéquitable en matière d’éducation qu’entraîne la situation
          socioéconomique de la famille :
     •    prendre un engagement politique à l’égard d’une stratégie nationale de réduction de la
          pauvreté au Canada;
     •    augmenter le salaire minimum;
     •    élargir l’admissibilité à l’assurance-emploi;
     •    investir massivement dans le logement social;
     •    accroître l’accessibilité à l’éducation et à la formation postsecondaires à un prix
          abordable;
     •    intégrer les services aux enfants et aux jeunes dans les ententes fédérales-provinciales-
          territoriales concernant les populations immigrantes et réfugiées;
     •    assurer un financement suffisant aux organismes de protection de l’enfance des
          Premières nations pour qu’ils puissent offrir des services de soutien et de prévention à
          domicile aux enfants des Premières nations et à leur famille.
2.        Des stratégies précises pour mieux répondre aux besoins de tous les enfants consistent à :
     •    mettre en place un service de garde d’enfants universel dont le financement ciblé
          servirait à offrir à tous les enfants des soins de grande qualité et des programmes
          d’intervention précoce et de préparation à l’école;
     •    restreindre la croissance des services de garde d’enfants à but lucratif offerts par des
          multinationales;
     •    appuyer les conseils et les commissions scolaires ainsi que les organismes
          communautaires compétents dans leurs efforts pour coordonner les services sanitaires,
          récréatifs et sociaux dans les écoles.
Sources et lectures co m p l é m e n t a i r e s
BASCIA, N., et E. FREDUA-KWARTENG. « Reducing class size: Promises and perils », Education
Canada, vol. 48, no 5, 2008, p. 30-33.
CAMPAGNE 2000. Sécurité familiale en période d’insécurité : Arguments pour une stratégie de réduction
de la pauvreté au Canada, Rapport 2008 sur la pauvreté des enfants et des familles au Canada, Toronto,
2008.
CAMPAGNE 2000. « La réduction de la pauvreté peut s’avérer être une action stratégique », Ottawa
(communiqué), 21 novembre 2008.
FAWCETT, G., et K. SCOTT. A Lost Decade: Urban Poverty in Canada, 1990 to 2000, Ottawa, Conseil
canadien de développement social, 2007.
FLESSA, J. Poverty and Education: Towards Effective Action. A Review of the Literature, Toronto,
Fédération des enseignantes et des enseignants de l’élémentaire de l’Ontario, 2007.
FLESSA, J., et P. McADIE. « Pauvreté et scolarisation, connaissances et action », document
d’information préparé pour la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants à l’occasion
de la conférence « L’éducation pour la justice sociale : de la marginalité à la normalité », Ottawa, du
4 au 6 mai 2007.
FROESE-GERMAIN, B. « Abolir la pauvreté des enfants? Oui, nous le pouvons », Perspectives —
Perfectionnement professionnel, vol. 8, no 2, hiver-printemps 2009.
FROESE-GERMAIN, B. « À propos de l’éducation publique, des droits scolaires et de la pauvreté
infantile », Perspectives — Perfectionnement professionnel, Ottawa, Fédération canadienne des
enseignantes et des enseignants, 2008.
HENNESSY, T., et A. YALNIZYAN. Ready for Leadership: Canadians’ Perceptions of Poverty, Ottawa,
Centre canadien de politiques alternatives, [En ligne], 2008. [www.GrowingGap.ca].
HESS, M. L’enfance, l’école et la pauvreté, Ottawa, Fédération canadienne des enseignantes et des
enseignants, 1989.
LEVIN, B. Urban Poverty and Canadian Schools – A Research Project, [En ligne]. [http://home.oise.
utoronto.ca/~blevin/poverty.htm].
McCAFFREY, V. « Full-day kindergarten: A boost for children living in poverty », ETFO Voice, vol. 10,
no 5, juin 2008, p. 14-16.
CONSEIL NATIONAL DU BIEN-ÊTRE SOCIAL. Résoudre la pauvreté : quatre pierres angulaires d’une
stratégie nationale viable pour le Canada, vol. 126, 2007, Ottawa.
ROTHMAN, L. « Oh Canada! Trop d’enfants pauvres et depuis trop longtemps », Perspectives —
Perfectionnement professionnel, vol. 6, no 4, hiver-printemps 2007.
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