CHAIRE INDUSTRIELLE CRSNG-UQAT SUR LA BIODIVERSITÉ EN CONTEXTE MINIER - 27 & 28 AVRIL 2022
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CHAIRE INDUSTRIELLE CRSNG-UQAT SUR LA BIODIVERSITÉ EN CONTEXTE MINIER 27 & 28 AVRIL 2022 CAHIER DU PARTICIPANT
Mission de la Chaire BCM La mission de la Chaire est de générer et de diffuser des connaissances sur la biodiversité nordique afin de développer des stratégies visant à réduire l’empreinte écologique d’une mine tout au long de son cycle de vie, et ce, dans un contexte de perturbations multiples, y compris les changements climatiques, et dans un souci d’inclusion à la fois des connaissances scientifiques et traditionnelles. Les objectifs • Réduire l’empreinte écologique des mines sur la biodiversité pendant leur cycle de vie complet • Éviter le risque pour la biodiversité en développant des outils pour la planification écologique • Diminuer les impacts cumulatifs sur les services écosystémiques fournis par la biodiversité
Horaire de la journée 27 avril 2022 Présentateur Titre 8h30 30 min. Accueil et arrivée des participants 9h 15 min. Nicole Fenton Mot de bienvenue - Portrait de la Chaire et retour sur l’année 2021 9h15 30 min. Xiangbo Yin Déterminer l’empreinte des mines à l’aide de la végétation et de la phyllosphère 9h45 5 min. Période de questions Empreinte spatiale des polluants particulaires autour des mines actives et 9h50 20 min. Mélanie Jean OBJECTIF 1 restaurées - croissance et bioaccumulation des bryophytes 10h10 5 min. Période de questions 10h15 30 min. Pause Empreinte spatiale des mines sur les propriétés physico-chimiques et biologiques 10h45 20 min. Christine Martineau des sols, des sédiments et de l’eau 11h05 5 min. Période de questions Impacts des mines sur la biodiversite: “modelisation des strategies visant à reduire 11h10 10 min. Kadiatou Soumah l’empreinte des mines sur le paysage environnant 11h20 5 min. Période de questions Présentatrices invitées 11h25 20 min. Eleanor Berryman & Amy Cleaver Casa Berardi and Joutel dust monitoring program Ressources naturelles Canada 11h45 5 min. Période de questions Midi Dîner Présentateur invité - 13h15 20 min. Frédéric Poisson - MELCC La Chaire BCM et la DCE vers un horizon de projets ! 13h35 10 min. Période de questions 13h45 20 min. Nils Ambec Importance régionale des parcs à résidus miniers pour la biodiversité des plantes OBJECTIFS 1 & 3 14h05 5 min. Période de questions Diminuer les impacts cumulatifs sur les services 14h10 20 min. Maxime Thomas écosystémiques fournis par la Biodiversité 14h30 5 min. Période de questions 14h35 30 min. Pause Évaluer la diversité alpha et bêta d’espèces discrètes à l’aide de données 15h05 20 min. Carlos Cerrejón Lozano satellitaires à différentes résolutions spatiales 15h25 5 min. Période de questions Présentatrice invitée 15h30 20 min. Laura Hjartarson (U. Laval) Biological soil crusts at abandoned borrow pits, as a proxy for mine sites 15h50 5 min. Période de questions 15h50 Fin de la première journée de conférences
Horaire de la journée 28 avril 2022 Présentateur Titre 9h 20 min. Marc-Frédéric Indorf Projet de rechreche sur la végétation des tourbières jamésiennes 9h20 10 min. Période de questions Présentatrice invitée Hydrophysiological and geochemical changes in disturbed sub-arctic patterned 9h30 20 min. Nicole Balliston peatlands induced by mine dewatering 9h50 10 min. 10h00 20 min. Mariano Feldman Bird assemblages and habitat characteristics in northern landscapes OBJECTIF 2 10h20 5 min. Période de questions Utilisation et importance des milieux humides par les autochtones et évaluation du 10h25 30 min. Éliane Grant stress chez l’orignal à proximité d’exploitations minières en Eeyou Istchee 10h55 5 min. Période de questions 11h00 30 min. Pause Double regard sur les tourbières du Québec nordique : 11h30 20 min. Camilo Gomez Indice écologique multidimensionnel pour les tourbières 11h50 5 min. Période de questions 11h55 20 min. Julia Morarin Atlas de biodiversité : Écosystèmes des tourbières 12h15 5 min. Période de questions 12h20 Fin des conférences 13h00 Rencontre du comité d’orientation
Nom : Xiangbo Yin i a n g b o Y i n Nationalité : chinoise X Éducation : • Étudiant au doctorat à l’Institut de recherche sur les forêts de l’UQAT • Maîtrise en botanique (bryologie); Université normale chinoise de l’est; • Baccalauréat en agriculture de la faculté des sciences et d’ingénierie, Université agricole de Chine. Intérets de recherche : Passions : • Taxonomie et écologie • Les voyages; des bryophytes; • La photographie; • Écologie microbienne; • Peinture traditionnelle • Culture horticole. chinoise. Résumé de la présentation de Xiangbo (présentation en anglais) Les effets hors site des mines sur les communautés des sous-bois ont été quantifiés en utilisant les plantes de sous-bois et les microbiomes de la phyllosphère des mousses autour de six sites miniers. Nous avons constaté que les effets hors site des mines affectaient la diversité des sous-bois et de la phyllosphère. Les effets négatifs sur la diversité des sous-bois sont plus nombreux à proximité des sites miniers en exploitation que des sites non exploités. Les espèces de plantes de sous-bois des forêts à feuilles caduques et mixtes ont été plus touchées que les espèces en forêts de conifères. Les types d’écosystèmes n’ont pas affecté les effets hors site sur la diversité de la phyllosphère. Les effets les plus forts ont généralement été observés à moins de 200 mètres des mines. Étant donné les changements prévus dans les écosystèmes de la forêt boréale avec l’empiètement des espèces à feuilles caduques sur les forêts de conifères et la sensibilité accrue des forêts mixtes et à feuilles caduques, la zone affectée par les effets hors site des mines pourrait augmenter à l’avenir. Nous suggérons que les effets hors site soient inclus dans les évaluations écologiques. N.b. La conférence de Xiangbo sera en anglais.
é l a n i e Nom : Mélanie Jean Dr e M n Nationalité : canadienne Éducation : Je a • Post-doc, 2018-2020, Université du Québec en Abitibi-Témiscamigue; • Post-doc, 2017-2018, Northern Arizona University; • PhD, 2017, University of Saskatchewan; • MSc, 2012, Université Laval; • BSc, 2009, Université de Montréal. Intérets de recherche : • Écologie végétale; • Fixation de l’azote; • Bryophytes; • Synamique des • Interactions plantes-sol; communautés; • forêt boréale; • Trait fonctionnels. Résumé de la conférence de Mélanie Les impacts indirects des mines sont encore peu connus, en particulier dans la forêt boréale, et peuvent varier en fonction du cycle de vie de la mine et de l’écosystème environnant. Nous visons à déterminer l’empreinte spatiale des mines en 1) évaluant les concentrations de base des métaux, 2) en évaluant comment le cycle de vie de la mine et le type d’écosystème influencent l’étendue spatiale de la pollution, 3) en mesurant les impacts sur la croissance des mousses, et 4) en comparant les concentrations mesurées dans différentes espèces de mousses. Nous avons échantillonné autour de six mines à différents stades, le long de transects de 100 m perpendiculaires au périmètre de chaque mine et dans des parcelles témoins en 2018-2020. Les concentrations de 25 éléments ont été (ou seront) mesurées sur 307 échantillons de la mousse Pleurozium schreberi, 34 Callicladium haldanianum, et 28 sphaignes. La croissance annuelle a été mesurée sur P. schreberi. Nos résultats préliminaires indiquent que des concentrations de métaux plus élevées que dans les témoins ont été trouvées jusqu’à environ 200 m de la bordure autour d’une mine active et les concentrations sont plus faibles autour de la mine Joutel (fermée depuis 1998) que de LaRonde (active), mais les tendances varient dans l’espace. Nos résultats contribueront à réduire les impacts environnementaux des activités minières dans la forêt boréale.
e Nom : Christine Martineau h r i s t i n u Nationalité : canadienne C r t i n e a Christine Martineau est chercheure scientifique M a spécialisée en microbiologie/écologie microbienne au Centre de Foresterie des Laurentides depuis 2018. Elle possède une vaste expérience en biologie moléculaire et génomique environnementale. Au fil des ans, elle a étudié les communautés microbiennes dans divers types d’environnements tels que les sols de l’Arctique, la rhizosphère des plantes, les sols agricoles ou les résidus miniers. Résumé de la présentation de Christine Les mines sont associées à des perturbation très locale et visible au point d’implantation et à des perturbations moins visibles au-delà du point d’implantation. L’objectif de cette étude menée en collaboration par la Chaire industrielle CRSNG-UQAT sur la biodiversité en contexte minier et le Service Canadien des Forêts est d’évaluer l’impact des mines sur les propriétés physico-chimiques et biologiques des sols, des sédiments et de l’eau au-delà du point d’implantation. Après avoir principalement travaillé en 2019 et 2020 sur les propriétés des sols, l’année 2021 a été majoritairement consacrée à la finalisation des protocoles d’échantillonnage et d’analyses de laboratoire pour l’eau et les sédiments, la sélection de sites d’échantillonnage de ruisseaux et rivières, et l’échantillonnage d’eau et de sédiments à proximité de 4 sites miniers (Casa Berardi, Joutel, LaRonde, Akasaba). Deux des sites (Casa Berardi et Joutel) ont été échantillonnés en juin et en septembre afin de pouvoir évaluer la variabilité temporelle des différents paramètres mesurés dans l’eau et les sédiments. Dans cette présentation, un résumé des résultats obtenus à ce jour pour les sols ainsi qu’un survol de l’avancement des travaux pour l’eau et les sédiments seront présentés.
Nom : Kadiatou Soumah Nationalité : guinéenne u m a h Éducation : i a t o u So • Étudiante en Maitrise en Genie mineral, profil recherche (UQAT); Kad • Diplomée en Sciences de l’Environnement du CERE( Centre d’Étude et de Recherche en Environnment) de l’Université de Conakry; • Licence 3 en Biologie (option écologie) de l’Université de Conakry. Résumé de la présentation de Kadiatou Ce projet d’étude est une maitrise qui doit s’effectuer sur une période de deux ans. Il consistera à proposer des modèles de mine géoréférencé ayant peu de dommages sur la biodiversité végétale. Grace aux logiciels ArcGIS, des scenarios seront faits et les interactions entre les différents composants du model seront évaluées s’il y’a lieu. Depuis 2018, plusieurs projet de recherche ont travaillé sur les impacts hors site des opérations minières sur les écosystèmes dans six mines en Abitibi et dans la région Nord du Québec au Canada à savoir : la mine Akasaba (future mine devant être établie,), la mine Casa Berardi ( en opération depuis 1935), la mine Canadian Malartic (en opération depuis 1934), la mine Laronde (opération depuis 1988), la mine Lapa (en phase de restauration), la mine Joutel (fermée depuis 1998) . Les données obtenues pendant cette étude ont été synthétisées et groupées en fonction de plusieurs critères (l’abondance de espèces végétales sélectionnées, la distance de répartition des espèces végétales autour des sites miniers…) Dans ce projet de maitrise, nous utiliserons ces différentes données pour faire des multiples scénarios géoréférencés dans Arc GIS, nous choisirons différents types d’écosystèmes représentatifs de la région du Nord du Québec et de l’Abitibi et nous intégrerons différents facteurs des sites miniers pour ensuite évaluer les interactions en vue de proposer un modèle de mine avec peu de dommage sur la biodiversité végétale.
y m a n B e r r e a n o r e r E l C l e a v A m y & Conférencières invitées (présentation en anglais) Résumé de la présentation d’Eleanor et d’Amy Le changement climatique augmente le potentiel de mobilisation de la poussière. En réponse, il est nécessaire d’améliorer : 1) la surveillance du dépôt et du transport de la poussière ; et 2) notre compréhension des impacts de la poussière des mines sur l’environnement. Les deux sites miniers étudiés sont Casa Berardi, une mine d’or souterraine/à ciel ouvert en activité, et Joutel, une mine d’or historique, tous deux situés dans des environnements ombrotrophes sensibles aux apports de poussières. Des collecteurs passifs de dépôts secs (Pas-DD) et des boîtes à poussière ont été installés dans des transects autour des sites. Les Pas-DD étant une technique plus récente, l’analyse impliquera la détermination de méthodes gravimétriques et minéralogiques appropriées. Ce programme de recherche permettra de déterminer les sources de poussière sur les sites miniers et d’identifier l’historique des dépôts de poussière. Pour ce faire, il s’appuiera sur l’analyse géochimique, isotopique et minéralogique des sources de poussière pour identifier les signatures de la source dans les poussières capturées et dans les archives de poussière enregistrées dans les carottes de tourbe. L’impact environnemental sera quantifié par l’évaluation des contrôles minéralogiques sur le lessivage des poussières dans les eaux de surface, leur impact sur la capacité de stockage du carbone de la tourbe, ainsi que par la modélisation géochimique et de dispersion. Dans l’ensemble, cette recherche améliorera notre compréhension des poussières de mines et de leur impact sur les écosystèmes hôtes.
Nom : Nils Ambec A m b e c Nationalité : française s Je m’appelle Nils Ambec et suis étudiant en N i l doctorat à l’UQAT depuis l’automne 2019. Je travaille sur la diversité des plantes vasculaires et des bryophytes dans les quelques habitats qui contrastent à travers la forêt dominante de l’Abitibi. Cette présentation portera plus particulièrement sur les sites miniers désaffectés et le sol extrêmement stressant qu’ils laissent aux plantes. En tant que milieux ouverts, je les compare également à d’autres milieux naturellement ouverts et dont le sol est naturellement stressant pour les plantes comme les affleurements calcaires et ultramafiques. Résumé de la présentation de Nils Depuis le début de l’industrialisation, soixante-quinze pour cent des écosystèmes de la planète ont été modifiés en raison des activités anthropiques. Cependant, en créant des habitats ouverts, ces activités peuvent également favoriser l’établissement de certains groupes taxonomiques spécialisés. Les pâturages pour les orchidées et les rapaces en sont un exemple courant. Les sites miniers peuvent avoir un effet ambivalent. Avec des sols pollués, ils créent des conditions stressantes pour les organismes et favorisent un petit nombre d’espèces spécialisées. Avec un gisement d’or de classe mondiale, la région de l’Abitibi concentre un ensemble de mines en exploitation ou fermées. La région est dominée par des forêts aménagées sur la vaste ceinture de roches vertes de l’Abitibi, recouverte d’argile glaciolacustre. Par conséquent, les résidus miniers créent un habitat rare à l’échelle régionale. Dans ce projet, nous avons comparé les communautés végétales des résidus miniers à d’autres habitats naturels ouverts avec des sols stressants tels que les roches ultramafiques et les affleurements calcaires, avec des étangs de castors abandonnés comme contrôle. Nous émettons l’hypothèse que (1) les communautés d’espèces sur les sites de résidus miniers ne sont pas homogènes et (2) sont différentes des autres habitats stressants, principalement en raison (3) de la géochimie qui détermine les assemblages d’espèces végétales. Nos résultats valident les hypothèses (1) et (3) puisque les communautés de résidus miniers ne sont pas toujours similaires, principalement à cause de la géochimie. Comme les résidus miniers varient, certaines de leurs communautés ressemblent à des sites naturels, principalement des affleurements calcaires, ce qui signifie que nous avons rejeté l’hypothèse (2). Ces résultats permettent de mieux distinguer les résidus miniers et, peut-être, d’adopter une meilleure approche lorsqu’il s’agit de les restaurer.
s s o n r i c P oi F ré d é Conférencier invité À propos de Frédéric Français de naissance pas encore tout à fait québécois. Écologue au ministère de l’Environnement et à la Lutte contre les Changements Climatiques. Je travaille principalement sur l’analyse de l’organisation spatiale des écosystèmes terrestres pour leur conservation et l’aménagement durable du territoire. Résumé de la présentation La présentation porte sur les projets de la chaire que nous finançons et sur nos projets qui sont en lien direct avec les recherches de la chaire
Nom : Maxime Thomas o m a s Nationalité : française e T h Éducation : im • Étudiant au doctorat à l’Institut de M a x recherche sur les forêts de l’UQAT; • Master en Biologie végétale (Plantes et Société) – Tours (France); • Licence en Biologie et Biochimie Chimie – Tours et Saint-Etienne (France). Résumé de la présentation de Maxime La forêt boréale du Canada est soumise à de nombreuses perturbations anthropiques et naturelles. Ces perturbations peuvent avoir des effets sur l’écosystème mais aussi sur les communautés autochtones. En effet, les communautés autochtones partagent un lien étroit avec leur territoire, et dépendent de différentes espèces, appelées espèces culturelles clés, pour la pratique de leurs activités traditionnelles. Le thé du Labrador et le bleuet sont deux de ces espèces étudiées dans ce projet. Ce projet prend place à l’ouest du Québec, dans les territoires traditionnels des communautés de Pikogan, Nemaska et Mistissini. Dans ces territoires, l’effet des mines et des lignes hydroélectriques est préoccupant pour les communautés, et est donc évalué sur le thé du Labrador et le bleuet. L’effet des perturbations sur ces espèces est étudié au niveau : i) de leur aire de répartition, ii) de leur expression génétique, pour évaluer leur réponse interne aux perturbations, et iii) de leur concentration en composés d’intérêt médicinal/ nutritionnel. Des résultats sont disponibles concernant les composés médicinaux du thé du Labrador, indiquant que ceux-ci sont favorisées par les perturbations ouvrant la canopée. Ce projet permettra de mieux comprendre l’effet des perturbations sur les modes de vie autochtones via l’angle des espèces culturelles clés.
r r e j ó n Nom : Carlos Cerrejón Lozano Nationalité : espagnole o s C e Éducation : C a r l • Étudiant au doctorat à l’Institut de recherche sur les forêts de l’UQAT; z a n o • MSc degree in Biodiversity and o Biology of Conservation – Sevilla; L • BSc degree in Environmental Sciences. Résumé de la présentation de Carlos Les lichens sont des espèces écologiquement importantes mais sensibles qui sont souvent négligées dans la planification de la conservation. La télédétection peut permettre aux planificateurs de mieux comprendre leurs patrons de biodiversité. Cette étude vise à décrire et à modéliser la diversité alpha et la diversité bêta des lichens à l’aide de variables de télédétection dans une région subarctique du nord du Québec. Les lichens ont été échantillonnés dans tous les types d’habitats présents dans la région. Alors qu’une grande richesse en lichens a été généralement trouvée, ces parcelles plus riches en microhabitats abritaient souvent plus d’espèces. Des différences dans la composition des espèces ont été identifiées, étayées par des différences dans la composition des microhabitats. Les modèles de Poisson expliquaient une fraction significative de la variation de la richesse en lichens (jusqu’à 32%). Les tests de Mantel ont fourni des estimations précises sur la relation entre la diversité bêta et la distance spectrale, confirmant que des zones plus différentes spectralement et donc environnementales ont tendance à abriter différentes communautés de lichens. Cette étude contribue à améliorer nos connaissances sur la biodiversité des lichens dans les régions subarctiques et informe sur l’utilisation de la télédétection pour comprendre leurs modèles de biodiversité.
r s o n j a r ta u r a H L a Confériencière invitée (présentation en anglais) Dans la recherche d’une méthode holistique et rentable de revégétalisation des sites d’extraction du Nord, l’utilisation de croûtes de sol biologiques (BSC) pour accélérer la succession primaire est prometteuse. Les BSC sont des communautés comprenant des lichens, des bryophytes et des bactéries, qui se lient aux particules du sol pour former une croûte de surface. Grâce à leurs fonctions écologiques pertinentes et à leur capacité à se développer dans des environnements difficiles, les BSC sont bien placées pour faciliter le rétablissement fonctionnel des écosystèmes dégradés. Cependant, on sait très peu de choses sur les BSC dans la forêt boréale du Québec. Des études de la végétation des BSC s’établissant sur des bancs d’emprunt abandonnés, anciennement utilisés pour la construction de routes, ont été menées afin de caractériser les espèces de lichens et de bryophytes des BSC s’établissant spontanément et d’identifier les facteurs environnementaux régissant la distribution de ces communautés. Le séquençage de l’ADNr 16S et du gène nifH a été réalisé pour caractériser la diversité bactérienne sous un sol nu et trois types de BSC situés sur des résidus miniers abandonnés. Les résultats mettent en évidence la diversité des espèces de lichens et de bryophytes présentes dans le BSC, comment ces espèces forment des communautés distinctes façonnées par les variables abiotiques et les propriétés physico-chimiques du sol.
é r i c Nom : Marc-Frédéric Indorf c - F r éd Nationalité : française Éducation : M a r Étudiant post-doctoral à l’Institut de recherche sur les forêts de l’UQAT d o r f Ayant des intérêts pour les régions In nordiques et les sphaignes, Marc- Frédéric Indorf a tout naturellement trouvé un point de convergence dans son projet de doctorat sur les communautés végétales des tourbières du territoire d’Eeyou Istchee Baie-James. Mais avant son arrivée en Abitibi, il a d’abord passé son enfance sur l’élevage familial de vaches laitières aux USA, puis fait carrière de musicien en France. Résumé de la présentation de Marc-Frédéric Dans un contexte de changements climatiques et d’activités anthropiques (principalement minières et hydroélectriques) au sein du territoire d’Eeyou Istchee Baie-James, il y a besoin de mieux connaître les communautés végétales et leurs interactions avec ces changements. En raison de la forte présence de tourbières dans les paysages du territoire (14-50%), des communautés de tourbières non perturbées ont été sélectionnées le long d’un transect de 1000 km pour étudier les processus d’assemblage. Les hypothèses à différentes échelles spatiales et à travers différents groupes taxinomiques ont été testées à l’aide d’une approche spatiohiérarchique innovante, combinant des outils d’ordination, de clustering, d’analyse des espèces indicatrices et de randomisation (des tests d’hypothèses nulles). De façon inattendue, l’importance des facteurs environnementaux à l’échelle régionale a été écartée et les résultats ont souligné l’importance des processus stochastiques ou une interaction entre facteurs opposés (compétition ou filtrage environnemental contre facilitation ou dispersion). Des facteurs à l’échelle territoriale (e.g. climat et physiographie) ont été prouvés importants pour la création de groupes d’espèces régionaux de trachéophytes, sphaignes et lichens, mais pas pour les bryophytes ni les hépatiques. À plus petite échelle, l’importance des facteurs convergents (e.g. facilitation) a été démontrée. Cette étude, qui participe aussi à établir une base de connaissances sur les communautés végétales des tourbières jamésiennes, montre que chaque groupe taxinomique s’organise différemment en fonction de l’échelle et que les facteurs environnementaux ont peu d’effet ou que leurs effets pourraient être confondus avec d’autres niveaux d’échelle ou facteurs. Ces résultats sur les réponses des différentes communautés et groupes taxinomiques aux facteurs d’assemblage aident à améliorer les connaissances sur les capacités de résilience ou de résistance de ces communautés à l’avenir proche.
ll i s t o n le B a N i c o Conférencière invitée Résumé de la présentation de Nicole (présentation en anglais) Les tourbières oligotrophes et les tourbières minérotrophes des basses terres de la baie d’Hudson (HBL), principalement des terres traditionnelles des Omushkegowuk, sont des réserves de carbone d’importance mondiale, des éléments importants de stockage et de régulation de l’eau, et revêtent une importance traditionnelle et écologique. À l’heure actuelle, la région HBL est confrontée à la double menace des opérations d’extraction des ressources et de l’augmentation des températures due au changement climatique, qui peuvent toutes deux réduire la disponibilité de l’eau. Malgré cela, les études visant à caractériser les effets de la réduction de la disponibilité de l’eau sur la structure et la fonction hydrologiques des complexes de tourbières des HBL sont extrêmement limitées. De telles informations sont nécessaires pour mieux comprendre la trajectoire de ces systèmes dans le cadre de scénarios de perturbation futurs. À cette fin, des données hydrologiques (c.-à-d. le débit des cours d’eau et le niveau des eaux souterraines), météorologiques (c.-à-d. les précipitations, l’épaisseur de la neige, l’évapotranspiration et la température) et hydrogéologiques/géochimiques (c.-à-d. des échantillons d’eau interstitielle, la profondeur de la tourbe et l’élévation de la surface) ont été recueillies sur un transect de 1,5 km dans le rayon d’assèchement de la mine de diamants Victor de De Beers, au cours des 12 années de vie de la mine. Au cours de la période d’étude, l’assèchement a provoqué d’importantes pertes d’eau vers le bas qui ont fait baisser les nappes phréatiques au-delà de la plage de variabilité naturelle, épuisant ainsi le stockage de l’eau. Parmi les effets notables, citons la réduction de la connectivité hydrologique (50 % moins fréquente en moyenne), la réduction du débit des affluents touchés, l’affaissement à l’échelle du paysage (14 cm en moyenne) et la perturbation des voies d’écoulement souterraines qui ont limité l’apport de solutés importants sur le plan écologique à la surface des tourbières en aval. Les conditions altérées ont le potentiel de réduire de façon permanente la connectivité des tourbières et de déplacer les fens appauvris en solutés vers des tourbières pauvres en nutriments, cependant, l’état d’équillibrium de ces tourbières est actuellement inconnu. Les recherches futures devraient se concentrer sur l’application des réponses aux perturbations à différents endroits et à différentes échelles du complexe de tourbières afin de mieux comprendre les effets cumulatifs de ces perturbations anthropiques sur la trajectoire de ces systèmes.
Nom : Mariano Feldman Nationalité : argentine d m a n Éducation : l Candidat au doctorat en sciences de o F e l’environnement à l’Institut de recherche a r i a n sur les forêts de l’UQAT Passions : Soccer, jouer de la guitare, M randonnée dans la nature, observation, observation de la faune Résumé de la présentation de Mariano Les milieux humides des écosystèmes boréaux jouent un rôle essentiel tout au long de la saison de reproduction pour les communautés d’oiseaux. Cependant, les milieux humides souffrent d’impacts globaux en raison des conversions de sols par l’homme et des pressions du changement climatique. Nous avons étudié si l’occupation des espèces d’oiseaux et des attributs au sein de la communauté différaient entre les étangs à castors et de tourbières de la baie James d’Eeyou Istchee en 2018 et 2019. Nous avons évalué les effets sur l’occupation des oiseaux en fonction de la présence de l’écureuil roux (un indicateur de prédation des nids), du couvert forestier entourant les étangs et du gradient latitudinal. Nous avons détecté 96 espèces qui ont été regroupées selon l’état de succession de la forêt : espèces de début de succession, espèces de fin de succession, généralistes et espèces de zones humides. Les étangs de castors sont plus riches que les étangs de tourbières, ce qui est principalement dû aux espèces de début de succession. L’écureuil roux a eu une influence négative sur la richesse de la communauté. Les espèces de fin de succession ont réagi positivement au couvert forestier entourant les étangs. Nos résultats soulignent les avantages de la modification de l’habitat par les castors sur les communautés d’oiseaux ainsi que les effets négatifs de la présence de l’écureuil roux. Ces informations permettent de mieux comprendre les communautés d’oiseaux pour aider à établir des priorités en matière de conservation des zones humides régionales.
Nom : Éliane Grant Eliane Grant vit en Eeyou Istchee et est r a n t membre de la communauté de Waswanipi. Elle est d’abord maman, puis étudiante à a n e G la maîtrise en écologie à l’UQAT, biologiste de la faune au département des É l i ressources naturelles de la Première Nation Crie de Waswanipi et chargée de cours à l’école d’études autochtones. Résumé de la présentation d’Éliane Le territoire, utilisé depuis des générations par les Autochtones, est un lieu de transmission des connaissances, de pratique des activités de subsistance et de recueillement. En plus des entrevues visant à documenter l’importance des milieux humides pour la pratique d’activités traditionnelles pour les membres des Premières Nations d’Eeyou Istchee, un deuxième volet biologique permettra d’évaluer le stress chez l’orignal (Alces americanus) puisque le stress chronique peut entraîner des répercussions sur sa santé générale. Les milieux humides ne sont pas seulement centraux dans la pratique d’activités traditionnelles pour les Autochtones, mais sont également essentiels pour la survie de l’orignal. Avec ce projet, c’est l’occasion de favoriser les échanges entre les communautés eeyou de Nemaska, Mistissini et la communauté anicinape de Pikogan ainsi que des compagnies exploitantes de ressource naturelles de la région, tout en espérant fournir des réponses aux questions soulevées par les membres des Premières Nations.
Nom : Camilo Gomez Nationalité : colombienne om e z Camilo Gomez est né dans les montagnes andines G d’Amérique du Sud, où il a étudié l’anthropologie à li o l’Universidad de Los Andes à Bogota, en Colombie. Il a m est également titulaire d’un doctorat en anthropologie, C axé sur la biodiversité, les services écosystémiques et la durabilité, de l’Université McGill. Avec plus de dix ans d’expérience, le travail de Camilo a combiné les connaissances indigènes et scientifiques pour encourager la collaboration entre les organisations indigènes de base, les agences gouvernementales et le monde universitaire. Aujourd’hui, il est chercheur postdoctoral à l’Institut de recherche sur les forêts. Résumé de la présentation de Camilo (présentation en anglais) L’immense valeur en termes de stabilité climatique, de biodiversité, de filtration de l’eau et de contrôle de l’érosion des quelque 11,6 millions d’hectares de tourbières du Québec peut être calculée grâce aux travaux de différents auteurs. Cependant, même si la plupart de ces écosystèmes vitaux de tourbières se trouvent dans les territoires des Premières Nations de la région de la Baie James, peu d’auteurs ont exploré les valeurs socioculturelles et la gestion environnementale que ces communautés ont placées depuis des générations sur ces terres. Ce manque d’information est un problème car cette région fait face à des changements rapides dus à des facteurs anthropogéniques comme des projets de développement industriel qui peuvent avoir un impact sur le fragile équilibre socio-écologique des tourbières : la stabilité environnementale et le bien-être des différentes communautés fauniques qui habitent ces territoires. Nous soutenons que les impacts négatifs pourraient être évités, atténués et compensés de manière adéquate si les plans de développement tiennent compte de la relation socio-écologique dans les tourbières en combinant les données scientifiques et les connaissances indigènes. Après quatre années de travail coopératif avec les communautés de Mistissini, Nemaska et Pikogan, nous sommes en train d’élaborer un outil permettant de classer les tourbières en fonction de la valeur de la conservation de la biodiversité et des priorités des Premières nations. Cet outil, appelé Indice de richesse écologique multidimensionnelle pour les tourbières, MERIP, combine des méthodologies utilisées à la fois dans les sciences sociales et naturelles pour transmettre des informations qui peuvent être facilement utilisées pour une planification, une surveillance, une prise de décision et une réhabilitation environnementale adéquates.
Nom : Julia Morarin Julia Morarin est détentrice d’un master en n archéobiologie et paléoenvironnement (Université or a r i de Montpellier, France), ainsi que d’une maîtrise en Études Autochtones (UQAT). Nourrie par une u l i a M curiosité sans fin et passionnée par les arts et les sciences, Julia combine aujourd’hui ces J univers à travers le spectre de la vulgarisation scientifique. Le projet Atlas de biodiversité : les milieux humides a pour objectif de rendre accessible aux membres des communautés participantes (Pikogan, Nemaska et Mistissini) et au grand public, les données récoltées par les étudiant.e.s de l’UQAT sur le territoire. Résumé de la présentation de Julia Les tourbières, en raison leur richesse écologique, font partie des écosystèmes les plus importants dans le nord du Québec. Malgré leur importance, en termes de dynamique écologique et de biodiversité, les tourbières sont encore mal connues. C’est pourquoi, durant les quatre dernières années, des étudiants de l’UQAT ont mené des projets de recherches sur le territoire en collaboration avec les communautés Autochtones de Pikogan (Abitibi-Témiscamingue), Nemaska et Mistissini (Eeyou Istchee). Ces études ont pour objectif de caractériser et classifier les milieux en fonction des différents types d’organismes issus des règnes animal et végétal. Aujourd’hui, les résultats de ces études sont disponibles sous forme de tableaux de données. Un des fondements de la recherche avec, par et pour les Autochtones est le retour des données aux communautés. Et bien que le retour des données numérisées soit important pour les communautés, il ne s’agit pas d’un format apte à l’utilisation des résultats pour tous les membres des communautés qui s’intéressent et/ou qui souhaitent connaître et avoir accès aux résultats de ces recherches. Pour pallier ce manque, nous proposons de développer des Atlas de biodiversité pour les trois communautés citées précédemment. Enfin, en tenant compte que l’objectif global du projet inclut plusieurs façons de voir et de comprendre la biodiversité, nous aimerions mettre l’accent sur l’échange et l’intégration des connaissances avec les personnes et les organismes des communautés qui souhaitent participer.
MERCI À TOUS LES PARTENAIRES DE LA CHAIRE INDUSTRIELLE CRSNG – UQAT SUR LA BIODIVERSITÉ EN CONTEXTE MINIER
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