Les soldes et leur financement en 2000
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Chapitre III Les soldes et leur financement en 2000
LES SOLDES ET LEUR FINANCEMENT 113 _____________________ PRESENTATION_______________________ Après l’examen des ressources (chapitre I) et celui des dépenses (chapitre II), ce chapitre est consacré aux soldes entre ressources et dépenses et aux transferts entre régimes. Après le retour à l’équilibre en 1999, le régime général présente en encaissement-décaissement un excédent en 2000 : la variation du fonds de roulement, concept traditionnellement retenu par les comptes présentés à la commission des comptes de la sécurité sociale pour ce régime, s’établit en effet à 5,2 MdF (0,8 Md€) après 0,7 MdF (0,1 Md€) en 1999. En droits constatés, l’excédent dégagé par ces comptes est également positif, puisqu’il s’élève à 4,4 MdF (0,7 Md€). Ce résultat intègre la créance des organismes sociaux sur l’Etat au titre du FOREC. Compte tenu des informations disponibles aujourd’hui, concernant le non remboursement de cette créance, le résultat en droits constatés est en réalité, négatif, à -0,9 MdF (-0,1 Md€), ce qui signifie que le régime général a été en fait déficitaire (en droits constatés) en 2000. L'analyse de ces soldes est suivie de l'examen de l'application des dispositions de la loi de financement sur les plafonds de trésorerie, puis des transferts entre régimes de sécurité sociale. A cette occasion sont retracés les comptes du fonds de solidarité vieillesse. I – Les soldes globaux des comptes A – Le solde du régime général 1 – Le solde en encaissement-décaissement En dépit de l’accélération du rythme de croissance des dépenses, les comptes du régime général ont continué de s’améliorer en 2000. Après un déficit de 16 MdF en 1998 et le retour à l’équilibre en 1999, le régime général présente en encaissement-décaissement un excédent arrêté par la commission des comptes de la sécurité sociale du printemps 2001 de 5,2 MdF (0,8 Md€). Ce résultat permet au régime général de redevenir excédentaire pour la première fois depuis onze ans (graphique ci-après) et de retrouver un niveau d’excédent comparable à ceux enregistrés dans la seconde moitié des années quatre-vingt, en dépit d’une couverture insuffisante des cotisations prises en charge. L'amélioration de 2000 a concerné toutes les branches, mais la branche maladie reste déficitaire :
114 LA SECURITE SOCIALE Solde de l’exercice en encaissements/décaissements (variation du fonds de roulement)* en MdF et (Md€) 1996 1997 1998 1999 2000 Maladie -35,9 -14,4 -15,9 -8,9 (-1,4) -6,1 (-0,9) Accidents du travail et 0,2 0,3 1,5 1,1 (0,2) 2,4 (0,4) maladies professionnelles Famille - 9,6 - 14,5 - 1,6 4,8 (0,7) 7,9 (1,2) Vieillesse - 7,9 - 5,2 - 0,2 3,7 (0,6) 1,0 (0,2) Total régime général - 53,2 - 33,8 - 16,2 0,7 (0,1) 5,2 (0,8) * au sens de la commission des comptes de la sécurité sociale, hors prise en compte des créances sur l’Etat et le FOREC. Source : commission des comptes de la sécurité sociale, juin 2001. 2 – Le solde en droits constatés En droits constatés, les comptes 2000 qui figurent dans le rapport de la commission des comptes de la sécurité sociale font apparaître un excédent de 4,4 MdF (0,7 Md€). Ce résultat appelle toutefois deux observations : − d’une part, il est grevé par l’erreur d’estimation de provisions sur les remboursements de prestations maladie intervenus l’an dernier ; celles-ci ont été sous-estimées de 4,9 MdF (0,8 Md€) ce qui a entraîné une majoration du résultat de 1999 et, a contrario, minoré d’autant celui de 2000 (sur les provisions faites par la CNAMTS, cf. infra, chapitre IV, p. 139) ; − d’autre part, si l’on considère que la créance que les régimes sociaux ont sur l’Etat au titre du FOREC restera à leur charge, il y a lieu de déduire du résultat cette créance, soit 10,2 MdF (1,5 Md€). Le résultat du régime général de l’exercice 2000 est donc déficitaire (4,4 + 4,9 – 10,2 = -0,9). C’est d’ailleurs bien un solde négatif qui se dégage aussi, pour le régime général, dans les comptes nationaux, où l’INSEE a imputé l’insuffisance des ressources du FOREC au régime général (cf. encadré ci-dessous). Au total, la Cour estime que la série représentative des soldes du régime général en droits constatés est la suivante : -9,4 MdF (-1,4 Md€) en 1998, -1,7 MdF (-0,3 Md€) en 1999 et -0,9 MdF (-0,1 Md€) en 2000.
LES SOLDES ET LEUR FINANCEMENT 115 Solde annuel du régime général de la sécurité sociale depuis 1989 10 0 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 -10 En miliiards de francs courants -20 -30 -40 -50 -60 -70 en encaissement-décaissement en droits constatés Source : Commission des comptes de la sécurité sociale . En droits constatés , les soldes pour 1999 et 2000 sont corrigés des observations de la Cour . Taux de croissance annuel des recettes et des dépenses consolidées du régime général depuis 1990 ( % ) 8 7 6 5 4 3 2 1 0 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 Recettes Dépenses Source : Commission des comptes de la sécurité sociale Lecture : La hausse des recettes du régime général a été en 2000 de 4,4 % ; celle des dépenses de 4 % .
116 LA SECURITE SOCIALE Le solde financier des administrations de sécurité sociale et les prélèvements sociaux en comptabilité nationale Le solde financier présenté en comptabilité nationale est un besoin de financement (après réalisation des investissements). Il est différent du solde de la commission des comptes de la sécurité sociale. Il y a entre les comptes présentés à la commission des comptes de la sécurité sociale et la comptabilité nationale des différences de champ, mais aussi des différences conceptuelles (date d’élaboration des comptes, admissions en non-valeur, etc), qui expliquent notamment les écarts de chiffres sur le régime général (pour les différents concepts, voir infra, chapitre IV, p. 144). Pour la deuxième année consécutive, les administrations de sécurité sociale présentent une capacité de financement. Elle s’établit à 54,6 MdF (8,3 Md€) , soit 0,6 % du PIB. En 1999, cette capacité de financement était de 24,7 MdF (3,8 Md€) . Ce résultat est dû à la forte amélioration de la capacité de financement des régimes complémentaires, des fonds spéciaux, et dans une moindre mesure, de l’assurance chômage. Le solde des administrations de sécurité sociale en comptabilité nationale (Besoin (-) ou capacité (+) de financement en MdF et (Md€)) 1996 1997 1998 1999 2000 (provisoire) . Régime général -48,8 -29,9 -20,3 3,1 -2,4 . Fonds spéciaux1 -0,6 0,5 1,5 1,5 18,4 . Autres régimes2 -1,0 -3,6 2,6 -1,2 4,7 . Régimes complémentaires -9,0 -1,8 5,2 12,3 21,2 . Assurance chômage 22,8 -3,6 0,4 12,8 16,6 Total des régimes d’assurance sociale -36,6 -38,4 -10,6 28,5 (4,3) 58,5 (8,9) . Organismes dépendant des assurances sociales (ODASS) 1,7 2,8 1,1 -3,8 -3,9 Administrations de sécurité sociale -34,9 -35,6 -9,5 24,7 (3,8) 54,6 (8,3) En % du PIB -0,4 -0,4 -0,1 0,3 0,6 (1) Cette rubrique contient les fonds suivants : fonds de solidarité vieillesse (FSV), fonds de réserve des retraites (F2R), fonds commun d’accidents du travail (FCAT), fonds commun d’accidents du travail agricole (FCATA), service de l’allocation spéciale vieillesse (SASV), fonds de compensation des organismes de sécurité sociale (FCOSS). La CADES ne fait pas partie des administrations de sécurité sociale. Elle est classée parmi les « organismes divers d’administration centrale » (ODAC). Sur les fonds, cf. infra, chapitre VI, p. 223. (2) Régimes particuliers de salariés, régimes de non salariés non agricoles et régimes agricoles. Source : INSEE, Comptes de la nation – base 1995. Les données de 1996 à 1998 sont définitives, celles de 1999 semi-définitives et celles de 2000 provisoires.
LES SOLDES ET LEUR FINANCEMENT 117 En revanche, le régime général présente en 2000 un besoin de financement de 2,4 MdF (0,4 Md€). Ce résultat négatif résulte de l’imputation, dans les comptes nationaux, du déficit du FOREC aux régimes de sécurité sociale, et non à l’Etat (cf. à ce propos supra, chapitre I, p. 25 et infra, chapitre VI, p. 206). L’augmentation de la capacité de financement des administrations de sécurité sociale provient d’une forte hausse de leurs ressources (+ 4,4 %), conjuguée à une augmentation plus lente de leurs dépenses (+ 3,0 %). Après une tendance à la hausse sur la période 1992-1997 (et un maximum de 24,4 % atteint en 1997), la part des dépenses des administrations de sécurité sociale dans le PIB tend à diminuer pour passer de 24,0 % en 1998 à 23,8 % en 1999 et 23,6 % en 2000. La hausse des recettes est notamment due à l’augmentation de la masse salariale (c’est sur elle que sont principalement assises les contributions sociales) et au dynamisme des revenus du patrimoine. En particulier, la CSG a crû de 5,8 %. Les prélèvements sociaux progressent entre 1999 et 2000 de 6,7 %, et leur part dans le PIB augmente de 0,5 point. Cette progression est pour l’essentiel liée à la création du FOREC qui se traduit principalement par un transfert de prélèvements obligatoires de l’Etat vers la sécurité sociale (tabac, alcools, …). Cela reflète l’évolution de la structure du financement de la sécurité sociale (cf. sur cette évolution à moyen-long terme chapitre V, infra, p. 163). Prélèvements sociaux (1) (en % du PIB) 1996 1997 1998 1999 2000 . Cotisations sociales perçues par les administrations de 18,4 17,8 15,7 16,0 15,9 sécurité sociale . Impôts et taxes affectés aux 2,0 2,7 4,8 4,9 5,5 régimes sociaux Total 20,4 20,5 20,5 20,9 21,4 (1) Cotisations sociales + impôts et taxes affectés aux administrations de sécurité sociale. Ces prélèvements n’incluent pas les impôts allant à la CADES, laquelle ne fait pas partie des administrations de sécurité sociale. La CRDS n’est donc pas prise en compte dans les prélèvements sociaux (mais elle l’est dans l’ensemble des prélèvements obligatoires).
118 LA SECURITE SOCIALE 3 – Le solde cumulé 1998-2000 Depuis le dernier apurement des déficits du régime général concernant les exercices 1996 et 1997, les résultats des exercices 1998- 1999-2000 font apparaître, malgré une amélioration en 1999 et en 2000, un déficit cumulé de 10,3 MdF (1,6 Md€) en encaissement-décaissement et de 12,0 MdF (1,8 Md€) en droits constatés. Ces deux soldes cumulés sont donc peu différents l’un de l’autre, ce qui est bien dans la logique de ces deux concepts. Si le FOREC avait été doté conformément à la loi, le régime général aurait donc été quasiment équilibré sur ces trois ans, c’est-à-dire à l’issue d’une excellente conjoncture économique et alors que la progression des charges de retraite a été, notamment pour des raisons démographiques, faible. Cela montre bien que l’équilibre des comptes reste à conforter. Cette analyse des résultats sur plusieurs années illustre, s’il en était besoin, la nécessité, pour apprécier correctement la situation financière du régime général, de disposer, dans la présentation des comptes en droits constatés, d’un bilan et d’un état de variation de la trésorerie. B – Les différentes présentations des comptes et des soldes des branches, dans le régime général 1 – Opérations et résultats des caisses nationales Les caisses nationales du régime général (CNAMTS, CNAF et CNAV), ainsi que l’ACOSS ont clôturé leurs comptes 2000 dès le mois d’avril 2001, ce qui constitue un progrès remarquable par rapport aux années antérieures. Les comptes 1999 des mêmes organismes n’avaient pu être clôturés qu’entre mai et juillet 2000. Les comptes ainsi établis, accompagnés de l’ensemble des documents de présentation (rapport de la direction, rapport de l’agent comptable) ont été examinés et approuvés par les conseils d’administration en mai-juin 2001. Ils continuent, dans l’immédiat, à être fournis à la fois en encaissement-décaissement et en droits constatés. Le tableau ci-dessous est établi en totalisant les comptes des trois caisses nationales, sur la base d’une ventilation entre les quatre branches. Par convention, les opérations de l’ACOSS sont intégrées dans les comptes des trois caisses nationales et figurent donc, pour leur montant net, parmi les recettes ou les produits des caisses.
LES SOLDES ET LEUR FINANCEMENT 119 2 – Opérations et résultats commentés par la commission des comptes de la sécurité sociale a) Présentation générale Selon l’interprétation, constante depuis plusieurs années, qui est faite66, le rapport présenté à la commission des comptes de la sécurité sociale publie et commente des comptes combinés du régime général qui sont préparés par la direction de la sécurité sociale. Des écarts sensibles existent, tant sur le montant des opérations que pour les soldes entre ces comptes et l’agrégation des comptes des organismes retracée dans le tableau ci-dessous. Totalisation des opérations et des résultats des caisses du régime général (métropole et DOM) en MF et (M€) Encaissement/décaissement (ou V.F.R.*) Droits constatés Variation Résultat Branche Décaisst Encaisst du fonds de Charges Produits courant roulement 1999 Maladie 613 795 605 646 - 8 149 621 836 614 402 - 7 434 AT-MP 45 868 47 099 + 1 231 46 213 47 441 + 1 228 Famille 263 355 267 291 + 3 936 267 544 269 247 + 1 703 Vieillesse 399 813 404 237 + 4 424 402 091 407 124 + 5 033 Total régime 1 322 831 1 324 273 + 1 442 1 337 684 1 338 214 + 530 général (201 664,3) (201 884,1) (219,8) (203 928,6) (204 009,4) (+80,8) 2000 Maladie 650 348 642 820 - 7 528 659 836 648 123 - 11 713 AT-MP 47 077 49 497 + 2 420 47 517 49 948 + 2 431 Famille 266 410 272 664 + 6 254 269 335 278 807 + 9 472 Vieillesse 412 222 412 002 - 220 412 491 415 662 + 3 171 Total régime 1 376 057 1 376 983 + 926 1 389 179 1 392 540 + 3 361 général (209 778,5) (209 919,7) (+141,2) (211 779,0) (212 291,4) (+512,4) * Variation du fonds de roulement. Sources : Résultats des branches en encaissement-décaissement et en droits constatés. Tableaux de passage entre les deux systèmes de comptabilisation, fournis par les trois caisses nationales (CNAMTS, CNAF, CNAV) à la commission des comptes de la sécurité sociale et à la Cour des comptes. 66. L’article L. 114.1 du code de la sécurité sociale stipule que « la CCSS analyse les comptes des régimes de la sécurité sociale » - L’article D. 114.3 (décret du 23 juin 1987) dispose que « elle reçoit communication des comptes des régimes de sécurité sociale établis pour l’année antérieure… par les directions compétentes des ministères concernés, qui assistent aux séances de la commission ».
120 LA SECURITE SOCIALE La Cour s’est attachée à réunir les explications détaillées sur ces écarts. Elle a pu se faire remettre les tableaux de passage détaillant les retraitements opérés par la DSS aussi bien pour la présentation en encaissement-décaissement que dans celle en droits constatés. Elle a estimé que la démarche suivie était globalement fondée, en ce qui concerne les principes et règles comptables retenus ou invoqués et qu’elle paraissait avoir été mise en œuvre sur des bases homogènes depuis plusieurs années. La Cour n’a pas été en mesure de contrôler le détail des retraitements, ne disposant pas du temps et des moyens nécessaires pour accéder à l’ensemble des documents ou pièces justificatives ; aussi n’a-t- elle pas pu en apprécier la validité. Mais sous cette réserve, elle n’a pas décelé d’éléments permettant d’émettre des réserves précises sur les retraitements opérés. b) Présentations en encaissement-décaissement Le tableau qui suit fait apparaître, pour 2000 uniquement67, l’importance des écarts. en MdF et (Md€) Caisses Rapport présenté Ecart à la CCSS Dépenses totales 1 376,1 (209,8) 1 337,8 (204,0) 38,3 (5,8) Recettes totales 1 377,0 (209,9) 1 343,0 (204,7) 34,0 (5,2) Solde (régime général) 0,9 5,2 4,3 (0,7) Les tableaux de passage ont été fournis pour la totalité des écarts. Les écarts considérables sur les montants de dépenses et de recettes, qui sont moindres dans les comptes présentés par l’administration, découlent principalement de la suppression des doubles comptes, pour les opérations réciproques. Cela équivaut donc à une approche de consolidation, qui concerne de grosses masses. En particulier, l’AVPF : 22,1 MdF (3,4 Md€) (CNAV) ; les cotisations des salariés agricoles : 5,9 MdF (0,9 Md€) (CNAMTS) ; les transferts de la branche AT à la branche maladie : 4,5 MdF (0,7 Md€) + 525 MF (80,0 M€) (CNAMTS). 67. Les tableaux de rapprochement et de justification des écarts ont été fournis pour 1999 également.
LES SOLDES ET LEUR FINANCEMENT 121 L’écart de 4,3 MdF (0,7 Md€) sur le solde du régime général s’explique par le fait que les caisses ne prennent en compte que les seules recettes encaissées au 31 décembre. L’administration rattache à ces recettes celles provenant de l’Etat pour des versements opérés au titre du « collectif » budgétaire de fin d’année et encaissés durant la période complémentaire. En outre, une erreur de comptabilisation (374 MF (57,0 M€)), intervenue à la CNAF pour des montants revenant à la MSA au titre des salariés agricoles a été corrigée dans les comptes établis par l’administration. c) Présentations en « droits constatés » Pour l’exercice 2000 également, le tableau qui suit fait ressortir les principaux écarts observés. Caisses Rapport présenté Ecart à la CCSS* Charges totales 1 389,2 (211,8) 1 389,7 (211,9) 0,5 (0,1) Produits totaux 1 392,5 (212,3) 1 394,0 (213,0) 1,5 (0,2) Solde (régime général) +3,4 (0,5) +4,4 (0,7) +1 (0,2) * Montants définitifs. Ceux-ci diffèrent des montants provisoires publiés dans le rapport de la commission des comptes de la sécurité sociale de juin 2001 qui donnait les montants suivants : charges totales : 1 419,9 MdF, ; produits totaux : 1 424,3 MdF. Bien que les services de la direction de la sécurité sociale n’aient pas fourni de tableaux de passage analogues à ceux relatifs aux encaissements-décaissements, les explications suivantes ont été recueillies. Les montants des charges et des produits sont pratiquement identiques (en ne tenant pas compte de l’erreur de présentation de la version provisoire du rapport). L’écart qui subsiste semble découler du fait que les caisses incorporent les opérations du FASTIF alors que l’administration les exclut. L’écart de 1 015 MF (154,7 M€) sur le solde du régime général provient d’une définition comptable différente du solde : − pour les caisses, il s’agit de la variation du fonds de roulement ; les opérations en capital (dépenses d’investissement diminuées des amortissements) viennent donc réduire le résultat ;
122 LA SECURITE SOCIALE − pour l’administration et donc dans le rapport présenté à la CCSS, il s’agit d’un résultat net, excluant la prise en compte des opérations en capital. En définitive, les retraitements effectués par l’administration sont justifiés, et cela donne la représentation la plus probante des résultats des branches et de l’ensemble du régime général, même si, pour les motifs énoncés plus haut, la Cour ne peut actuellement en attester la validité pleine et entière. Le tableau qui suit en donne la décomposition. Résultats nets en droits constatés en MF et (M€) Branches 1999 2000 Maladie - 4 793 (730,7) - 10 719 (1 634,1) AT-MP 1 411 (215,1) 2 296 (350,0) Famille 1 669 (254,4) 9 458 (1 441,9) Vieillesse 4 952 (754,9) 3 330 (507,7) Total régime général 3 238 (493,6) 4 366 (665,6) Le rapport présenté à la commission des comptes de la sécurité sociale a formulé, à propos des résultats de 2000, deux commentaires principaux : − « la forte dégradation du résultat de la branche maladie doit être appréciée en tenant compte de la sous-évaluation de 4,9 MdF (0,8 Md€) des provisions sur prestations en 1999 (cf. à ce sujet , infra , chapitre IV p. 139) ; il s’agit donc, à hauteur de ce montant, d’un transfert de charges sur l’exercice 2000 ; − pour les opérations du FOREC, des instructions données en mars par les ministres compétents ont conduit à comptabiliser en produits la totalité des exonérations de cotisations éligibles, soit un montant de 70,8 MdF (10,8 Md€), alors que 62,2 MdF (9,5 Md€) seulement de produits ont été enregistrés au titre de 2000. Une créance de l’ordre de 10 MdF (1,5 Md€) sur le FOREC a donc été constatée qui, si elle n’était pas honorée, viendra dégrader les résultats du régime général d’une année ultérieure ». Comme cela a été indiqué ci-dessus, la Cour estime que, compte tenu des informations disponibles aujourd’hui, les résultats présentés à la
LES SOLDES ET LEUR FINANCEMENT 123 Commission des comptes de la sécurité sociale de juin 2001 ne retracent plus d’une manière appropriée la situation du régime général en 2000. ___________________ RECOMMANDATIONS ____________________ 1. Présenter les prévisions de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2002 exclusivement en droits constatés, en rappelant les données correspondantes pour 2000 et 2001. 2. Tenir compte dans les comptes en droits constatés des décisions définitives relatives au FOREC. 3. Accélérer l’abandon de la présentation par les caisses nationales de leurs comptes en encaissement-décaissement. Cette présentation n’a en effet plus de signification économique, dès lors que le passage au système des droits constatés est devenu effectif depuis 1997-1998 et même si des progrès importants restent à réaliser en matière de calcul des produits à recevoir, charges à payer et provisions pour charges. La généralisation à toutes les caisses du régime général du plan comptable unique, à compter du 1er janvier 2002, pourra donc être mise à profit pour accélérer l’abandon de cette présentation. La loi de financement de la sécurité sociale pour 2002 devant être présentée en droits constatés, la commission des comptes de la sécurité sociale présentera ses commentaires à partir de l’exercice 2002 exclusivement en droits constatés. 4. Retenir une approche uniforme, entre les caisses nationales et l’administration, pour la définition du résultat net. 5. Définir rapidement à la fois les mécanismes et les procédures selon lesquels seront préparés à l’avenir les comptes consolidés du régime général et l’autorité en assurant la supervision et chargée de les arrêter. Dans cette perspective, il conviendra de mener des réflexions complémentaires entre les parties concernées, et avec le Parlement pour définir les objectifs recherchés, en fixer le cadre juridique et prévoir les conditions de réalisation. La Cour pourra alors exercer dans de meilleures conditions son pouvoir d’appréciation des comptes du régime général. REPONSES DES ADMINISTRATIONS ET ORGANISMES PAGE 520
124 LA SECURITE SOCIALE II – Les mesures relatives à la dette et aux plafonds d’avances de trésorerie dans la loi de financement A – La trésorerie de l’ACOSS en 2000 La variation de trésorerie de l’ACOSS a été de +2,6 MdF (+0,4 Md€) entre le début et la fin de 2000 (après +2,8 MdF (+0,4 Md€) en 1999) : on est passé d’un déficit de 2,2 MdF (0,3 Md€) au 1er janvier à un excédent de 0,4 MdF (0,1 Md€) au 31 décembre. Le compte de l’ACOSS a été déficitaire pendant 90 jours en 2000. Le montant du plafond des avances autorisées par la convention Etat- ACOSS, qui a été porté de 20 MdF (3,1 Md€) à 27 MdF (4,1 Md€) d’octobre à décembre 2000 n’a jamais été dépassé; le point le plus bas, atteint le 9 octobre, s’est établi à -20,1 MdF (-3,1 Md€). En 1999, le régime général avait été déficitaire pendant 83 jours. Le profil saisonnier de la trésorerie de l’ACOSS se caractérise par un creux plus prononcé au début de l’automne (jusqu’à la mi-novembre), suivi d’une amélioration en fin d’année. Ce mouvement est lié pour l’essentiel au calendrier de reversement à l’ACOSS de la CSG sur les revenus de placement et du capital par les services fiscaux. B – La mise en œuvre des plafonds d’avances de trésorerie 1 – Les plafonds fixés pour 2000 Pour l’année 2000, la loi de financement (article 44) autorise cinq régimes obligatoires de base à "couvrir leurs besoins de trésorerie par des ressources non permanentes" et fixe les limites des avances auxquelles ils peuvent recourir : régime général (29,0 MdF (4,4 Md€)), régime des exploitants agricoles (12,5 MdF (1,9 Md€)), caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL) (2,5 MdF (0,4 Md€)), caisse autonome nationale de sécurité sociale dans les mines (CANSSM) (2,3 MdF (0,4 Md€)), fonds spécial des pensions des ouvriers des établissements industriels de l’Etat (FSPOEIE) (0,5 MdF (0,1 Md€)).
LES SOLDES ET LEUR FINANCEMENT 125 2 – Le régime général et les autres régimes Aucun des régimes, caisses ou fonds autorisés à recourir à l’emprunt de court terme n’a eu de besoin excédant l’autorisation parlementaire. CETTE SECTION N’A PAS APPELE DE REPONSE III – Les transferts entre régimes de sécurité sociale Cette section ne fournit pas une présentation exhaustive des nombreux transferts entre régimes de sécurité sociale. Il donne un coup de projecteur sur trois types de transferts importants : les transferts reçus par le régime général, les concours du FSV aux régimes d'assurance vieillesse et les transferts de compensation entre régimes. A – Les transferts reçus d’autres régimes (autres que le FSV) par le régime général En 2000, les transferts reçus par la CNAMTS ont reculé de 4,2 MdF (0,6 Md€) en raison de la suppression du régime de l’assurance personnelle consécutive à la mise en place de la couverture maladie universelle (CMU) au 1er janvier 2000. en MdF et (Md€) 1998 1999 2000 Transferts reçus* par : la CNAMTS 6,1 6,4 (1,0) 2,2 (0,3) la CNAV 1,0 1,0 (0,2) 0,9 (0,1) la CNAF 1,1 1,2 (0,2) 1,2 (0,2) Transferts reçus par 8,2 8,6 (1,3) 4,3 (0,7) le régime général * hors transferts internes au régime général (par exemple le transfert versé par la CNAF à la CNAV au titre de l'AVPF ne figure pas dans ce tableau).
126 LA SECURITE SOCIALE B – Les comptes du FSV et ses transferts aux régimes d’assurance vieillesse Depuis la loi de financement de la sécurité sociale pour 1999, le FSV remplit deux missions. La première concerne les « opérations de solidarité » que le fonds gère depuis sa création, retracée dans sa première section. La seconde mission, retracée dans sa seconde section, concerne le « fonds de réserve » (sur ce dernier, outre les comptes présentés ci- dessous, on se reportera infra, chapitre IX, p. 374). Le FSV, comme tous les établissements publics à caractère administratif, établit sa comptabilité selon le principe des droits constatés. Toutefois, il est nécessaire d'assurer la cohérence entre son compte, ici présenté, et ceux des régimes vieillesse bénéficiaires de ses versements. 1 – La première section Les comptes du FSV – 1ère section en MdF et (Md€) Droits constatés Encaissement/décaissement 1999 2000 Evolution 1999 2000 Evolution Ressources 82,7 74,3 - 10,2 % 78,3 74,6 - 5,1 % (12,6) (11,3) (11,9) (11,4) dont : CSG 68,2 67,5 - 0,9 % 63,6 67,7 + 6,0 % Taxe sur les boissons 11,3 -0,6 11,7 0,0 Taxe de prévoyance 3,1 2,8 - 10,1 % 2,8 2,7 - 4,0 % CSSS 4,1 4,1 Emplois 80,6 71,9 - 10,8 % 78,1 72,9 - 6,6 % (12,3) (11,0) (11,9) (11,1) dont : Prestations prises en 38,6 35,1 - 9,1 % 35,7 35,1 - 1,5 % charge Cotisations prises en 42,1 36,9 - 12,3 % 42,0 37,4 - 11,1 % charge 2,2 1,9 0,2 1,7 Solde (0,3) (0,3) (0,03) (0,3) Source : commission des comptes de la sécurité sociale, juin 2001. Les comptes du régime général et des autres régimes vieillesse étant retracés, dans ce rapport, en droits constatés et en encaissement-
LES SOLDES ET LEUR FINANCEMENT 127 décaissement, le compte du FSV l'est également ici68. Les commentaires portent sur les montants en droits constatés. Le FSV a vu ses ressources modifiées par l’article 5 de la loi de financement de la sécurité sociale qui prévoit une nouvelle répartition des droits de consommation sur les alcools de l’article 403 du code général des impôts : la part du FSV est passée de 55 % des droits à 8 %. En outre, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2001 a supprimé rétroactivement cette part. L'ensemble des recettes du FSV s'élève, en 2000, à 74,3 MdF (11,3 Md€), soit une diminution de 10,2 % par rapport à 1999, après +9,5 % l'année précédente. Il se compose ainsi : − de 1,3 point de CSG, 67,5 MdF (10,3 Md€), soit une diminution de 0,9 % par rapport à 1999 ; − de la taxe de prévoyance, 2,8 MdF (0,4 Md€), soit une diminution de 10,1 % par rapport à 1999 ; − de l’excédent de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) pour l’exercice 1999 reversé en 2000 au FSV, pour un montant de 4,1 MdF (0,6 Md€). Les transferts du FSV vers l'ensemble des régimes de retraite, et pas uniquement vers le régime général, s'élèvent à 71,9 MdF (11,0 Md€) en 2000 après 80,6 MdF (12,3 Md€) en 1999, soit une diminution de 10,8 % (après +9,8 % en 1999). Ce recul tient aux dépenses de validation de périodes de chômage et de service national qui atteignent 36,9 MdF (5,6 Md€) en 2000, soit une diminution de 12,3 % par rapport à 1999. La prise en charge des périodes de validation du service national est en net recul (-38,8 %) du fait de la réforme de ce dernier. Les validations de période de chômage prises en charge par le FSV reculent de 12,0 % atteignant 36,5 MdF (5,6 Md€) en 2000. Cette forte diminution par rapport à 1999 est liée au fait que les dépenses de 1999 incluaient 2,9 MdF (0,4 Md€) de prise en charge par le FSV des périodes de chômage dans les DOM pour les années 1994, 1995 et 1996, ainsi que 0,9 MdF (0,1 Md€) d’amélioration des prises en charge par le FSV des périodes de chômage non 68. Les montants retracés sont issus du rapport de la commission des comptes de la sécurité sociale. Comme cette dernière procède à quelques corrections (précisément pour rapprocher les montants figurant dans les comptes du FSV de ceux des comptes des régimes bénéficiaires), ces estimations ne correspondent pas exactement aux comptes publiés par le FSV, ni en encaissements-décaissements ni en droits constatés.
128 LA SECURITE SOCIALE indemnisées, conformément aux dispositions de la loi de financement de la sécurité sociale pour 1999. Le montant des prestations prises en charge par le FSV (minimum vieillesse, majorations de pensions pour enfants à charge, service d’allocation spéciale vieillesse), s'élève à 35,1 MdF (5,4 Md€) en 2000, soit une diminution de 9,1 % par rapport à l'année précédente. Cette moindre dépense est due aux effets de la loi sur la couverture maladie universelle qui supprime les cotisations d’assurance personnelle remboursées par le FSV au service d’allocation spéciale vieillesse (SASV). Au total, le résultat de l'exercice 2000, encore provisoire, serait excédentaire de 1,9 MdF (0,3 Md€) en droits constatés et de 1,7 MdF (0,3 Md€) en encaissement-décaissement. L'excédent cumulé serait de 6,1 MdF (0,9 Md€) en encaissement-décaissement à la fin de cette même année. 2 – La deuxième section : le fonds de réserve pour les retraites Les comptes du fonds de réserve en droits constatés sont identiques aux comptes en encaissement-décaissement car les recettes fiscales pour 2000 sont retenues dans les deux présentations pour un montant identique figurant dans les documents budgétaires annexés au projet de loi de finances pour 2000. La loi de financement de la sécurité sociale pour 2000 (article 16) affecte au fonds de réserve plusieurs ressources nouvelles. Fin 2000, le fonds dispose d’un solde cumulé de 20,8 MdF (3,2 Md€) (pour l’analyse de ces recettes nouvelles, cf. infra, chapitre IX, p. 374). C – Les transferts de compensation entre régimes Les transferts de compensation généralisée entre régimes sont calculés en 2000 sur la base de la pension servie par le régime des cultes. Il en résulte une diminution des transferts en faveur des régimes traditionnellement déficitaires, qui entraîne corrélativement une augmentation de la contribution d’équilibre de l’Etat à ces régimes. Les transferts, pris dans leur globalité, au titre des différentes compensations, diminuent d’environ 2 % en 2000 du fait de l’abaissement de quatre points du taux de la compensation spécifique entre régimes spéciaux de
LES SOLDES ET LEUR FINANCEMENT 129 Transferts globaux de compensation entre régimes* en MF et (M€) 1998 1999 2000 Régimes de salariés Régimes contributeurs . Régime général 22 725,4 23 815,4 24 157,6 . État 19 012,0 18 266,8 17 300,3 . CNRACL 19 579,2 19 924,2 19 075,8 . EGF 1 335,0 1 300,1 1 225,3 . Banque de France 165,5 155,1 157,2 . . RATP 123,3 166,1 140,3 . Clercs de notaires 64,0 Régimes bénéficiaires . Mines -16 870,6 -17 261,1 -16 233,0 . SNCF -8 282,9 -8 224,9 -7 548,5 . Marins -2 873,4 -2 944,2 -2 798,8 . SEITA -229,1 -232,2 -208,1 . Clercs de notaires -93,0 -27,4 Soldes salariés 34 591,4 34 938,1 (5 326,3) 35 332,1 (5 386,3) Régimes de non salariés Régimes contributeurs . CANAM 3 450,0 3 805,8 4 175,5 . CNAVPL 2 510,2 2 635,0 2 679,5 . CNBF 273,9 295,0 311,0 Régimes bénéficiaires . BAPSA -33 229,9 -33 883,8 -34 477,1 . ORGANIC -4 647,0 -4 749,1 -4 906,6 . CANCAVA -1 825,6 -1 911,2 -1 982,4 . CAMAVIC -1 123,0 -1 129,8 -1 132,0 Soldes non salariés -34 591,4 -34 938,1(-5 326,3) -35 332,1 (-5 386,3) Source : commission de compensation * Ce tableau retrace les évolutions de l’ensemble des transferts versés (absence de signe) ou reçus (signe -) par les régimes au titre des différentes compensations (vieillesse généralisée et spécifique, maladie bilatérale et généralisée). salariés69. Cette diminution de taux aurait pour incidence une diminution comprise entre 6 % à 24 % des transferts de compensation spécifique 69. Compte tenu des perspectives financières dégradées du régime de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL), les pouvoirs publics ont décidé d’alléger sa charge de compensation spécifique en diminuant le taux d’appel qui était de 38 % depuis 1993 à 34 % en 2000 et 30 % en 2001, ce qui ramène à la situation de 1992 (cf. décret n° 99-1066 du 20 décembre 1999).
130 LA SECURITE SOCIALE selon les régimes en 2000. La contribution du régime général s'accroît d'environ 340 MF (51,8 M€) (tableau ci-dessous). Celle de l'Etat employeur diminue de 967 MF (147,4 M€). Le transfert au profit du BAPSA s'accroît de 600 MF (91,5 M€). Les transferts de compensation entre régimes ont été effectués sur la base des mêmes conventions qu'en 1999. REPONSES DES ADMINISTRATIONS ET ORGANISMES PAGE 520
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