CHEZ SOI ET PRÈS DE CHEZ SOI - LONGÉVITÉ, OUVRONS LES POSSIBLES - Festival citoyen
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QUESTION 2 — CHEZ SOI ET PRÈS DE CHEZ SOI, COMMENT INVENTER UN "CHEZ SOI" QUI AVANCE AVEC SOI ? De quoi parle-t-on ? La question des lieux et espaces de vie des personnes vieillissantes est un des enjeux au cœur de la notion de longévité que peuvent accompagner les villes et les métropoles. La plupart des enquêtes le confirme : près de 90 % des français déclarent souhaiter vieillir "chez eux". Mais qu'est-ce que recouvre ce "chez soi" qui nous est si cher tout au long de la vie, et qui semble devenir encore plus précieux avec l'avancée en âge ? “Chez soi”, c'est-à-dire ? • Au delà du "bâti", le chez-soi est vécu comme un refuge, garant de liberté, de contrôle, de sécurité mais aussi comme un espace où l'intimité peut "prendre place". Le terme de chez-soi ne désigne alors pas seulement l’adresse physique (le domicile) ou le cadre bâti mais plutôt la manière de se l’approprier et de l’investir, d'en faire son "territoire". Le lieu de vie devient ainsi le support et l’expression de l’identité de l’habitant (Villela- Petit, 1989), un peu comme une seconde peau. À la localisation géographique s’ajoutent alors les cultures, les émotions (Mallet, 2004). D'après le sociologue Bernard Ennuyer01, la notion de “chez soi”, qui s'appuie notamment sur l'opposition entre intérieur et extérieur, et qu'il prolonge à travers l'idée de "fort intérieur", (au sens d’un endroit fortifié, d’un château fort), désigne "le lieu à partir duquel il est possible pour un être de devenir soi". On fait corps avec son domicile, on peut même dire qu’on fait "corps et âme" avec ce dernier, ce qui renvoie aux "dimensions physiques et psychiques du chez soi"02. • La notion de chez soi doit donc être appréhendée sous ses différentes dimensions : celle de la personne, celle de l’espace et celle des objets, chacune étant porteuse d'une signification et d'une forme d'ouverture qui lui est propre. Sur la base d’une proposition de Jean-Paul Filiod03, le chez-soi est envisagé de la manière suivante : - un chez-soi social : porteur de la culture domestique et matérialisé par des espaces et des objets, appréhendable et ouvert à tous ceux à qui l’on ouvre les portes de son chez-soi, - un chez-soi discret : composé des significations partagées par l’ensemble des personnes partageant un même espace (couple, famille, etc.), il recouvre des dimensions aussi matérielles que symboliques. Pour l'appréhender, une personne extérieure doit multiplier les médiations, témoigner et faire l’expérience de la subtilité et de l’attention, - un chez-soi secret, qui n’appartient qu’à la personne et est donc inaccessible aux autres, 01 Bernard Ennuyer, Op cit. 02 Bernard Ennuyer, Op cit. 03 D éfinition issue d'un groupe de travail avec Leroy Merlin Source composé de Marie-Reine Coudsi, Pascal Dreyer, Bernard Ennuyer, Bertrand Quentin, Jean-Paul Filiod, Camille Souvorof, Philippe Sachetti. P / 49 LONGÉVITÉ, OUVRONS LES POSSIBLES / Le document socle / Janvier 2019
• Pris sous cet angle, le souhait de rester vieillir chez soi revêt alors une toute autre QUESTION 2 dimension. Vieillir dans un lieu de vie qui me ressemble, dans lequel je me sens bien, — je suis “chez moi”, cela ne signifie pas seulement continuer à vivre dans le même espace Chez soi et près de physique au fur et à mesure de l'avancée en âge, mais bien de rester “maître chez moi”. chez soi, comment Or, s'il s'avère souvent que si la dimension “matérielle” du maintien à domicile est assez inventer un "chez soi" facilement gagnée, il en est loin d'être de même pour la dimension plus symbolique de qui avance avec soi ? ce souhait communément partagé. En effet, les besoins spécifiques liés au maintien à domicile des personnes âgées - qui se traduisent d'ailleurs souvent par des conséquences d'abord matérielles (équipements et aménagements spécifiques, etc.) - génèrent dans le même temps une perte de maîtrise de leur environnement domestique immédiat : multiplications des intervenants, nombreuses prises de décisions “pour” la personne mais sans concertation avec elle ... Bref, nombre de personnes âgées qui continuent effectivement à vivre à leur domicile ne s'estiment plus “maîtres” chez elles. • Enfin, au delà du caractère pluri-dimensionnel de cette notion de “chez soi”, il faut également prendre en compte les différentes échelles auxquelles elle prend sens. En effet, se sentir chez soi ne se résume pas qu'au domicile. Cette notion d'habiter se retrouve également dans le quartier dans lequel je déploie mes habitudes de vie sociale, mes repères et dans lequel “je suis investi humainement, émotionnellement et spatialement”. Le quartier devient alors une extension du domicile04, offrant des opportunités de rencontres, de convivialité et d'échanges, un espace de cohabitation entre générations. Plus largement, cette notion d'habiter se ressent à l'échelle de son territoire comme un “ensemble de lieux familiers et importants de la ville ou de la Métropole qui constituent un territoire de vie”05 et complètent le parcours de vie de la personne vieillissante. • “L'habitat au sens du territoire de l'être humain, au sens animal, se complète de zones, d'espaces complémentaires au sein de la Métropole. Elles sont nécessaires pour l'accès à certains services primordiaux, notamment pour poursuivre ses activités”06 de façon à rester en lien avec son territoire, sa ville dans ses aspects accessibles et aussi désirés (repères agréables, souvenirs, etc.). Le territoire devient alors une troisième échelle spatiale clé du parcours de vie de la personne vieillissante où l'on accepte de se rendre même loin de son domicile pour une finalité attendue et souhaitée. Ces trois échelles - domicile, quartier, territoire - sont à lier et à harmoniser pour une meilleure inclusion des générations entre elles et une prise en compte des besoins spécifiques de la personne vieillissante. C'est une invitation à prendre en compte tout l'environnement pour tendre vers un “urbanisme de la sollicitude”, qui prend soin des personnes et permet de se sentir chez soi dans son domicile, mais aussi dans son quartier et à l'échelle de son territoire. 04 Saisine de Gaël Guilloux, Président et Cofondateur “Les Bolders” , Rapport “Vivre avec les autres générations”. 05 Saisine de Gaël Guilloux, Op cit. 06 Saisine de Gaël Guilloux, Op cit. P / 50 LONGÉVITÉ, OUVRONS LES POSSIBLES / Le document socle / Janvier 2019
POUR MIEUX EN PARLER QUESTION 2 — Chez soi et près de L'habitat accessible et adapté au cœur des enjeux chez soi, comment du vieillissement de la population. inventer un "chez soi" qui avance avec soi ? Le Plan Local de l’Habitat élaboré par et pour la métropole nantaise, vise à accompagner les besoins spécifiques de la population vieillissante en matière d’habitat à travers le développement d’une offre de logements diversifiée, accessible et adaptée : • Aux attentes des personnes âgées : la majorité de personnes âgées vit à domicile (soit 94 %) alors que l’âge d’entrée en EHPAD est de 85 ans et 2 mois (DREES – 2015) et les 3/4 des résidents des EHPAD sont des femmes. • Au niveau de ressources des personnes âgées, en particulier les plus modestes. • Au niveau de dépendance et à sa nature (physique / cognitive). Deux enjeux principaux ont été identifiés sur le territoire : • La satisfaction de la demande des ménages les plus modestes : accessibilité financière de l’offre. • La prise en charge de la dépendance concernera 16 200 personnes en 2030, soit près de 9 % de la population métropolitaine des plus de 60 ans07. En 2015, sur 42 000 ménages vivant sous le seuil de pauvreté dans la Métropole (cf. p. 28-29), 9 000 étaient âgées de plus de 60 ans (soit 21 %). On observe également une progression importante du nombre de personnes âgées dans le parc social de la Métropole. EN 2015, 74,1 % DES MÉNAGES SUR NANTES MÉTROPOLE sont propriétaires de leur logement chez 42 000 MÉNAGES PAUVRES les 65 ans et + dont ÉTAIENT ÂGÉS DE PLUS 9 000 DE 60 ANS (SOIT 21 %) Source : Insee C'EST LA PROPORTION 8% DE PERSONNES DÉPENDANTES ÂGE MOYEN D'ENTRÉE EN EPHAD BÉNÉFICIAIRES DE L'APA 85 ans et 2 mois (Allocation Personnalisée d'Autonomie) par rapport à la population RETRAITÉE TOTALE Source : Insee (2012) Source : DRESS (2015) 07 Données issues du Plan Local de l’Habitat Nantes Métropole et des statistiques générales de l'Insee. P / 51 LONGÉVITÉ, OUVRONS LES POSSIBLES / Le document socle / Janvier 2019
Afin de répondre à cet enjeu de parcours résidentiel, l'offre de logements et QUESTION 2 d'hébergements dite intermédiaire et de l'habitat avec services propose 6 grandes — catégories (recensement de l'offre sur la métropole nantaise). 08 Chez soi et près de chez soi, comment inventer un "chez soi" Panorama de l'offre d'habitat à destination des personnes âgées qui avance avec soi ? Initiative privée Initiative Domicile Village à but non publique service retraite Résidence lucratif service Résidence service privée à but lucratif Accueil familial Résidence autonomie Cohabitation intergénérationnelle Habitat Habitat participatif regroupé Domicile collectif (EHPA*) Habitat partagé Non institutionnel ou cohabitation Habitat Autres regroupé Institutionnel ou formes Établissements médico- d’habiter sociaux non Établissement Habitat médicalisés de soins de intermédiaire longue durée EHPAD** privé Habitat Établissement ordinaire médico-sociaux EHPAD** public médicalisés * Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées ** Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes 08 Saisine Auran 2018 : l'Habitat des seniors : généraliser une offre avec services abordable. P / 52 LONGÉVITÉ, OUVRONS LES POSSIBLES / Le document socle / Janvier 2019
Recensement de l'offre d'habitat à destination des personnes âgées sur Nantes Métropole CATÉGORIES HABITAT HABITAT HABITAT AUTRES FORMES HABITAT ÉTABLISSEMENTS ORDINAIRE REGROUPÉ NON PARTICIPATIF D'HABITER REGROUPÉ MEDICO-SOCIAUX “ADAPTÉ” INSTITUTIONNEL INSTITUTIONNEL MÉDICALISÉS OU (EHPAD) ÉTABLISSEMENTS MÉDICO-SOCIAUX NON MÉDICALISÉS OFFRE 60 783 logements 1 331 logements Aucun connu Non recensé 782 logements 5 588 places MÉTROPOLITAINE occupés par - Domiciles services à ce jour - Habitat partagé - Domicile collectif EHPAD des ménages - Villages retraites ou cohabitation (EHPA de petite dont le référent - Résidences services - Cohabitation capacité) à 65 ans et plus intergénérationnelle - Résidence - Accueil familial Autonomie SOURCE / Auran - 2018. L'offre d'habitat dit intermédiaire est diversifiée mais constitue une part assez faible de l'offre globale sur la Métropole : elle représente 3 % des logements et hébergements occupés par des personnes âgées09. Dans le même temps, des formes d'habitats innovantes émergent sur le territoire national et ailleurs : habitat collectif dédié aux seniors, habitat participatif, habitat intergénérationnel, etc. En voici quelques unes : • Les projets BIMBY “Build in My Back Yard” (littéralement, construire dans mon fond de parcelle) : il s'agit de développer la capacité des acteurs de l'urbain (habitants, techniciens, élus) à mobiliser le foncier des zones pavillonnaires existantes pour contribuer au renouvellement et à la densification progressive de ces quartiers, en associant à la démarche les principaux concernés et en prenant en compte la spécificité de leur besoins en fonction de leur trajectoire de vie. Pour en savoir plus : bimby.fr/home • La maison des Babayagas à Montreuil (93) est une alternative au maintien à domicile à travers la création d'un lieu de vie pensé par et pour les femmes âgées de 60 à 80 ans. Ce concept revendique apporter une réponse à l'arrivée des "baby-boomers" et fait le pari que les personnes peuvent elles-mêmes, individuellement et collectivement, prendre en charge leur vie dans un espace ouvert sur la ville et la société. Pour en savoir plus : www.lamaisondesbabayagas.eu • Les maisons Abbeyfield s’appuient sur un concept anglo-saxon datant de 1956. Uniquement présentes en Belgique, il s'agit d'habitats groupés de taille familiale avec des appartements individuels pour seniors. Le principe étant que chaque habitant participe activement à l'organisation de la maison en se répartissant les tâches et les responsabilités, tout en conservant autonomie et indépendance. Pour en savoir plus : www.abbeyfield.be/fr • En projet, une maison de retraite LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres) à Paris, initiée par Stéphane Sauvé, ancien directeur d'EHPAD, pour répondre à l'isolement dont souffrent 51 % des seniors LGBT dû à un fort taux de célibat et d'exclusion sociale. Les maisons de retraite "gay-friendly” existent depuis des années aux États-Unis, au Canada, en Allemagne, en Scandinavie. Elles se répandent aujourd'hui dans toute l'Europe. 09 Auran, op. Cit. P / 53 LONGÉVITÉ, OUVRONS LES POSSIBLES / Le document socle / Janvier 2019
QUESTION 2 Hébergements occupés par les personnes âgées (65 ans et plus) — Chez soi et près de chez soi, comment inventer un "chez soi" qui avance avec soi ? EHPAD 5 588 8,17 % Habitat 3,00 % intermédiaire 2 055 88,83 % Habitat ordinaire 60 783 SOURCE / Auran - 2018. Sur la métropole nantaise, les personnes âgées conservent dans leur majorité un logement ordinaire (89 % des 65 ans et plus). Un parc social métropolitain fortement mobilisé 13 % des ménages dont la personne de référence a 65 ans et plus sont locataires du parc social. Une forte demande de logement social est à noter pour les demandes de mutation et pour les demandeurs entre 55 et 74 ans (probablement liée à de nouvelles ruptures dans le parcours de vie : licenciement, divorces, retraites, etc.). Cela pose la question de la possibilité d’une poursuite du parcours résidentiel au sein du parc social pour ces ménages âgés10. Nombre de demandes de logement social pour une attribution au sein de Nantes Métropole (demandes en cours au 1er janvier 2018 et attributions années 2017) 10,0 9,0 8,6 8,1 8,0 7,3 7 7,0 6,3 5,6 5,7 5,8 6,0 5,0 4,6 4,1 4,0 3,5 3,6 3,0 2,0 1,0 - Moins de 55 ans 55 - 64 ans 65 - 74 ans 75 ans et plus Ensemble des demandes Demandes externes Demandes de mutation SOURCE / C.R.E.H.A. Ouest. Fichier de la Demande Locative Sociale. NB : les demandes externes concernent les personnes qui ne résident pas (encore) dans le parc social et les demandes de mutation correspondent à un changement de logement social qui n'est plus adapté aux besoins du locataire. 10 L es plafonds de ressources pour l'accès au parc social pour une personne seule : entre 11 167 € et 27 515 € selon les types de financement de la construction du logement. P / 54 LONGÉVITÉ, OUVRONS LES POSSIBLES / Le document socle / Janvier 2019
Peu de travaux d’adaptation “préventifs” QUESTION 2 Dans le sondage réalisé en mai 2018 par Viavoice11, 15 % des personnes sondées — indiquaient avoir aménagé leur logement pour l'adapter aux besoins liés à l'âge. Chez soi et près de D’après une enquête de la DREES, en 2014, en France comme en Loire-Atlantique, chez soi, comment 10 % des personnes de 60 ans et plus utilisent des équipements ou aménagements inventer un "chez soi" de leur logement (barre d'appui, douche adaptée, élargissement des portes, etc.) qui avance avec soi ? du fait d’un problème de santé, d’un handicap ou de leur âge, les femmes davantage que les hommes (12 % contre 8 % en Loire-Atlantique), et les personnes de 75 ans et plus davantage que les 60 - 74 ans (20 % contre 5 % en Loire-Atlantique)12. Par ailleurs, dans le parc social, l’ensemble des organismes HLM du territoire métropolitain conduisent des travaux d’adaptation selon les besoins des locataires. C’est notamment le cas des logements bleus, une offre de logements adaptés sur la Métropole développée par Nantes Métropole Habitat et la Ville de Nantes. La spécificité des logements bleus est d’associer travaux d’adaptation des logements et veille sociale permettant aux personnes de bien vieillir à domicile. LogiOuest a également développé une offre de logements labellisés Habitat Senior Services. Et les bailleurs Loire-Atlantique Habitation et SAMO disposent également de logements dédiés. Au total, on identifierait environ 2 000 logements adaptés ou dédiés aux personnes âgées au sein du parc social métropolitain13. De nouveaux outils qui s'installent à domicile Zoom : les innovations techniques et technologiques, assistance ou surveillance ? Face à l’allongement de la durée de la vie et à la problématique du maintien à domicile, la silver économie développe un nombre important de nouveaux produits et/ou services afin de répondre aux besoins émergents des seniors. Ainsi, apparaissent sur le marché des cannes et des montres connectées, des piluliers intelligents, une téléassistance plus numérique, etc. Tout un ensemble d’objets qui vient questionner le pouvoir d’agir et de choisir de chaque utilisateur à la fois parce qu’il en est le public cible souvent avoir participé à la conception de ces dispositifs, mais également parce que dans la plupart des cas, ces objets pénètrent le quotidien par l’intermédiaire de la famille ou des services d'aide à la personne. Ces technologies permettent une assistance voire une surveillance du sujet âgé en cas de chute par exemple, et fournissent un “tableau de bord” de la santé journalière ; cette compilation de données est transmise directement, par sms ou mail, aux proches ou aux services d’aide afin de calibrer les interventions au domicile. Dès lors, ces innovations peuvent questionner l’avenir des auxiliaires de vie mais également la notion de situation subie ou choisie de la personne concernée lorsque l’acquisition est sollicitée par les proches, ainsi que l'usage qui est fait des données collectives. 11 Julie Le Bolzer, “Vieillissement: les Français sont confiants face à l'avancée en âge”, Les Echos, mai 2018. 12 DREES, Enquête vie quotidienne et santé 2014, 2016. 13 Recensement réalisé par l'Auran, 2015. P / 55 LONGÉVITÉ, OUVRONS LES POSSIBLES / Le document socle / Janvier 2019
QUESTION 2 Les objets connectés au domicile — Chez soi et près de chez soi, comment inventer un "chez soi" BORNES DÉTECTEURS D’APPEL DE CHUTE qui avance avec soi ? DÉTECTEURS DE FLAMMES PILULIERS CONNECTÉS ROBOTS SOURCE / https://www.ocirp.fr/sites/default/files/ocirp_livre-lage-de-lautonomie.pdf p.25. P / 56 LONGÉVITÉ, OUVRONS LES POSSIBLES / Le document socle / Janvier 2019
Vers des “quartiers favorables aux seniors” QUESTION 2 Comment tenir compte des évolutions cognitives, physiques, sensorielles et sociales des — individus dans l'urbanisme ? Comment créer un espace de vie rassurant, confortable, et Chez soi et près de ainsi diminuer un sentiment d’insécurité, de stress pouvant jouer sur les décisions des chez soi, comment individus de sortir de chez soi, de poursuivre des activités, etc. ? Comment prévenir le inventer un "chez soi" renoncement à la mobilité, facteur d’isolement et de repli ? qui avance avec soi ? Afin d’aider la Métropole à mieux identifier et prendre en compte ces enjeux, l’Auran a proposé de consolider la notion de quartiers “seniors-friendly” (littéralement, “quartiers favorables aux seniors”), qui permet d’identifier des quartiers particulièrement adaptés aux besoins spécifiques des seniors. Ces quartiers reposent sur un référentiel de critères, (qui s’appuient sur des données de la TAN, des bases SIREN et de l’Observatoire des Loyers Commerciaux de la CCI), associant la notion de distance et de temps de parcours piéton ainsi qu’un repérage des services essentiels et de leur localisation (commerces alimentaires ; gares ferroviaires et arrêts du réseau structurant - tramway, busway, chronobus ; services pour se soigner - médecins généralistes et pharmacies). Selon l’Auran, 40 000 personnes de plus de 65 ans résident au sein de ces secteurs14. De fait, la plus grande part des seniors de la métropole nantaise vit en dehors de ces périmètres. Ces quartiers présentent, dans l’environnement des individus, une configuration favorable et susceptible de répondre aux difficultés de déplacements qui peuvent être de quatre ordres : •L es difficultés physiques, dues à une fragilisation progressive du corps humain qui peut par exemple engendrer des troubles de l’équilibre ou encore un ralentissement de la vitesse de marche. Ainsi, cette typologie de difficultés représente la première source d’insécurité et d’inconfort. •L es difficultés cognitives, qui se traduisent couramment chez les sujets âgés par des pertes ponctuelles de la mémoire, des troubles de concentration, une compréhension moins rapide (trouver un arrêt de bus, lire un plan, etc.) ou encore une diminution des capacités de réaction, d’anticipation. L’ensemble de ses évolutions cognitives peuvent entraîner des modifications des repères spatiaux. •L es difficultés sensorielles telles que la perte progressive de l’ouïe ou de la vue génèrent une baisse de la perception du danger dans l’espace public, mais également dans l’environnement social. •L es difficultés sociales, qui s’ancrent, au-delà de la mobilité, dans un rapport social et sociologique à l’environnement de l’individu. Par exemple, les modifications du quartier, les commerces, les lieux de sociabilité peuvent devenir un facteur de contrainte et modifier considérablement les déplacements des personnes âgées ; mais également un besoin de lien social grandissant avec l’âge. Ainsi, un espace public de qualité doit penser à offrir des opportunités de rencontres. Aussi, une Métropole de la longévité anticipe la place des seniors dans l’espace public et l’aménage afin qu’il reste le plus praticable possible et accessible à tous les usagers. 14 Estimation basée sur des données de populations carroyées de l'Insee, 2013. P / 57 LONGÉVITÉ, OUVRONS LES POSSIBLES / Le document socle / Janvier 2019
Accessibilité aux services essentiels : les secteurs “seniors friendly” Grandchamps- des-Fontaines Saint-Mars- du-Désert Malville Sucé-sur-Erdre Le Temple- de-Bretagne Le Cellier Vigneux-de-Bretagne Bouée Treillières La Chapelle- sur-Erdre Cordemais Mauves- Carquefou sur-Loire Orvault Sautron Thouaré- Divatte- sur-Loire sur-Loire Saint-Etienne-de-Montluc Sainte-Luce- Frossay sur-Loire Nantes Saint-Julien- de-Concelles Couëron Saint-Herblain Le Loroux- Vue Bottereau Le Pellerin Indre Basse- Saint-Jean- Goulaine de-Boiseau Saint-Sébastien- Cheix-en-Retz sur-Loire Haute-Goulaine La Montagne Rouans Brains Bouguenais Rezé La Chapelle- Heulin Chaumes- en-Retz La Haie- Port-Saint-Père Vertou Fouassière Bouaye Saint-Léger- les-Vignes Le Pallet Saint-Aignan- Les Sorinières Saint-Fiacre- Grandlieu sur-Maine Pont- Saint-Martin Saint-Hilaire- Sainte-Pazanne de-Chaléons Saint-Mars- Maisdon- Château- sur-Sèvre de-Coutais Le Bignon Saint-Philbert- Thébaud La Chevrolière 0 1 2 3 km de-Grandlieu Accessibilité aux services essentiels Accessibilité aux services essentiels Tout à moins de 5 minutes Voirie principale Tout à moins de 10 minutes Voirie secondaire Tout à moins de 15 minutes Tramway et Busway Chronobus Secteur n’offrant pas tout le panel de services Voies ferrées SOURCE / Olc-cc 2018 / Siren 2018 / TAN 2017 / SNCF - Réalisation : Auran - Juin 2018. P / 58 LONGÉVITÉ, OUVRONS LES POSSIBLES / Le document socle / Janvier 2019
Parlons-en QUESTION 2 — Inventez un “chez-soi” qui avance avec soi, c'est aussi s'interroger sur : Chez soi et près de • Quelles transitions des modes d’habiter ? À quelles évolutions de mes besoins et de chez soi, comment mon mode de vie doit répondre mon logement ? inventer un "chez soi" qui avance avec soi ? • Quels leviers et opportunités pour inventer collectivement de nouveaux modes de vie de l’habiter (abandon, poursuite ou évolution des activités / nouveaux types d’habitats intermédiaires) ? • Quelle accessibilité financière de ces nouvelles formes d'habitat ? • Vers un urbanisme de la “sollicitude” : ou comment tenir compte des évolutions des capacités des individus dans l'aménagement urbain ? • Maître “chez soi” : comment garantir la liberté de décision des plus âgés sur leur environnement ? • Innovations techniques/technologiques (essor de la domotique, robotique, Data, etc.) : pour rassurer qui et à quel prix ? • Les conditions du maintien à domicile : quel niveau de service, pour qui et par qui ? Comment garantir l'équité face aux coûts engendrés par le maintien à domicile ? • Quelles fonctions de proximité : vers une cohabitation des générations. Pour aller plus loin • Nantes Métropole, “La charte d’aménagement des espaces publics de Nantes Métropole”, Guide Accessibilité Piétons, 2013. • Auran, “Pour des espaces “seniors-friendly” qui profitent à tous”, contribution au 3e grand débat, 2018 (disponible sur le site internet du grand débat). uran, “Revenus et patrimoine”, contribution au 3e grand débat, 2018 (disponible •A sur le site internet du grand débat). • Bernard Ennuyer, “La culture du domicile”, Leroy Merlin Sources, 2014. • Pascal Dreyer et Bernard Ennuyer (dir.), “Le chez-soi à l’épreuve des pratiques professionnelles, acteurs de l’habitat et de l’aide à domicile”, Chroniques sociales, 2017. • Roger Dadoun, “Chez soi : c'est quoi ? Est-ce rester coi, ou fouiller plus profond son moi ?” in “Le chez-soi à l’épreuve des pratiques professionnelles”, Chroniques sociales, 2017. • Gaël Guilloux, la notion d’habiter, contribution au 3e grand débat, 2018 (disponible sur le site internet du grand débat). • Association Hal’âge, “L’habitat participatif, citoyen, solidaire pour vieillir autrement vu”, projet en collaboration avec AG2R, 2015. • Mélissa Petit, “L’aménagement du logement des jeunes retraités”, les chantiers Leroy Merlin source, Mars 2018. • Marie Delsalle et Pierre Rapey, “J’y suis, j’y reste”, film documentaire, Leroy Merlin, 2012. Synopsis : recherche psychosociale sur les motivations des personnes âgées à rester chez elles. • Mona Chollet, “Chez soi. Une odyssée de l'espace domestique”, Zones, 2015. P / 59 LONGÉVITÉ, OUVRONS LES POSSIBLES / Le document socle / Janvier 2019
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