État des lieux de la santé de femmes en situation de précarité en Île-de-France - ADSF
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L’ADSF, aller vers 5 pour ramener vers L’état des lieux 2017 6 Dispositif de l’ADSF 8 Profil de la file active* de l’ADSF 10 Femmes en bidonvilles 16 Femmes victimes de TEH 20 à des fins d’exploitation sexuelle Femmes en errance 24 Femmes en hôtels sociaux 28 Ce que nous dit cet état des lieux 32 Lexique 36
L’état des lieux 2017 présente l’état de la santé de plus de 700 femmes en situation de précarité et de grande exclusion en Île-de-France, accompagnées durant l’année 2017 par des équipes de bénévoles médicaux et médicales, psychologues clinicien•ne•s ou encore médiateurs et médiatrices de santé de l’ADSF (Association pour le Développement de la Santé des Femmes). L’ADSF, aller vers pour ramener vers Née en 2001, l’ADSF - Agir pour la santé Cette démarche d’aller vers a pour but de des femmes est une association de loi 1901 (r)amener vers l’offre de santé et de droit qui a vocation à renforcer les programmes commun, mais vise également à informer, d’aide vers les femmes les plus démunies, orienter et accompagner pour améliorer notamment à travers l’accès aux soins. Dès l’état de santé sociale, physique, mentale, 2002, au sein des centres d’hébergement sexuelle et reproductive des femmes. d’urgence du Samu social en Ile-de-France, l’ADSF propose des consultations gynéco- Le droit à la santé est universel, et au-delà, logiques à l’intention des femmes sans abri. c’est l’un des premiers moteurs d’émanci- Des opérations de dépistage des cancers pation et d’autonomie. féminins sont également organisées et des suivis de grossesse sont proposés réguliè- rement. Depuis 2014, face à l’augmentation crois- sante de femmes en situation de précarité, l’ADSF étend ses activités en organisant des maraudes pour aller à leur rencontre. 5
L’état des lieux 2017 Les résultats présentés dans l’état des lieux ont été collectés en 2017, par 94 bénévoles, Ainsi, entre le 1er novembre 2016 dans le cadre des activités suivantes : et le 1er décembre 2017, les équipes de l’ADSF sont allées à la rencontre de 709 femmes, dans des bidonvilles, 117 maraudes* réalisées des hôtels sociaux, dans la rue ou dans des bidonvilles, la rue, le bois encore au bois de Vincennes, dans le but de Vincennes et des hôtels sociaux, soit 859 entretiens de leur permettre d’aller ou de retourner vers l’offre de soins de droit commun. 35 jours de permanence « consultations gynécologiques » au sein de deux centres d’accueil et d’hébergement d’urgence du Samu Social de Paris*, par deux gynécologues Cet état des lieux a pour but de préciser Nous avons décidé de prendre en compte bénévoles, soit 489 consultations leurs situations, leurs difficultés et leurs certains critères, d’abord en fonction de ce besoins, particulièrement en matière de que notre base de données nous permet- santé sexuelle et reproductive. Il a été tait, ensuite, en fonction de leur pertinence. 12 jours de permanence réalisé sur la base de données collectées « rencontres santé » (hygiène, dépistage par des équipes de bénévoles composées Nous avons ainsi retenu certains détermi- et prévention) au sein des centres d’accueil de professionnel•le•s médicaux (sages- nants de santé, notamment en matière de l’ADSF et de partenaires (Halte Femmes*, femmes, infirmier•e•s, médecins géné- de santé sexuelle et reproductive, ainsi Ikambere*, ADOC94*), soit 294 entretiens ralistes et gynécologues, psychologues que l’âge, la nationalité ou encore le temps clinicien•ne•s) et de citoyen•ne•s de présence sur le territoire français. formé•e•s en médiation de santé. Ces critères permettent potentiellement 8 groupes de paroles d’adapter nos actions, et leur mise en (Halte Femmes, hôtels sociaux, Adage*) Les informations sont collectées avant lumière vise aussi à se départir de certains tout pour permettre, d’un point de vue clichés, d’une certaine image de la précari- opérationnel, de répondre aux besoins té chez les femmes. 137 dépistages des femmes que nous rencontrons. du cancer du col de l’utérus réalisés Les données ne sont pas recueillies selon dans les différents lieux d’intervention les méthodologies et la rigueur statistique (hôtels sociaux, centres d’accueil de jour, que l’on pourrait exiger d’une enquête associations partenaires, bois de Vincennes de population, mais permettent toutefois avec Aux captifs, la libération*) de dresser un état des lieux. 6 7
Dispositif de l’ADSF, aller vers pour ramener vers Les équipes interviennent auprès L’ADSF peut réaliser également : des femmes sous deux formes • La prise de rendez-vous • L’accompagnement pour permettre Groupes de paroles (suivant les besoins, et faciliter la prise en charge le type de public, le lieu), sur les thèmes • Le suivi avec la structure d’accueil de l’anatomie, la SSR, au travers desquels ou le partenaire la contraception, les mutilations gynéco- A la fin de chaque maraude ou interven- 1 logiques, les violences sont abordées, ainsi tion, un tableau récapitulatif est établi que la présentation du système de santé. formalisant la liste des femmes Objectif du dispositif rencontrées ainsi que les actions, les Entretiens individuels (suivant les besoins, besoins et l’accompagnement nécessaire. Aller à la rencontre des femmes en grande le type de public, le lieu) exclusion sur leur lieu de vie : hôtels so- • Évaluation médico-psy et situation ciaux, bidonvilles, rue, faisant appel au 115 sociale (droit à la santé) ou encore victimes de TEH* à des fins • Écoute de leur parcours de vie 3 d’exploitation sexuelle pour les orienter pour repérer les fragilités, les souffrances et les accompagner pour leur accès à et d’éventuels traumatismes ou encore Logistique des soins et à l’amélioration de leur santé : les troubles de santé mentale physique, mentale et SSR*. • Examen clinique gynécologique, dépistage Chaque intervention dure entre 3h et 4h des cancers féminins (FCU* et sensibilisa- suivant le nombre de femmes à rencontrer. tion cancer du sein) et orientation IST Nous rencontrons 12 à 15 femmes maximum en groupe de parole et 5 à 7 2 Orientation et accompagnement femmes pour les consultations individuelles réalisées dans le camion Descriptif du dispositif aménagé à cet effet. Sur la base des évaluations réalisées Les équipes viennent avec le matériel Des équipes composées de 3 personnes par les équipes, les femmes sont ensuite adapté ainsi qu’avec des kits d’hygiène bénévoles formées à ce type de public orientées vers l’offre de soins adaptée si nécessaire. et à la technique de maraude : et validée par les équipes (en fonction du Pour la réalisation de cette intervention • Sages-femmes, infirmier•e•s, territoire et du domaine de spécialité), au sein d’un centre d’accueil/hébergement, médecins généralistes et gynécologues c’est-à-dire vers des CMS*, CMPP*, PMI*, idéalement, deux pièces sont nécessaires • Psychologues clinicien•ne•s CPEF*, PASS*, hôpitaux, professionnel•le•s (une salle pour mener le groupe de parole, • Médiateurs et médiatrices de libérales de la zone ou autres acteurs et une salle permettant la réalisation santé ou encore bénévoles paires identifiés intervenant à destination de ces des entretiens individuels ou un espace (suivant le profil du public) publics. « privé »). 8 9
Profil de la file Âge et nationalité active* de l’ADSF Âge des femmes rencontrées 32 % 709 + 57 % 24 % femmes en situation de précarité 20 % accompagnées par l’ADSF entre le 1er 709 13 % novembre 2016 et le 1er décembre 2017, soit 57 % de plus qu’en 2016. 2016 2017 7% 4% 0 13 18 25 35 45 55 65 + Nationalités et communautés 1% 5% 10 % 15 % 51 nationalités France 39 femmes sont représentées au sein de la file active de l’ADSF. Algérie 30 femmes 49 % des femmes sont Européennes. Sénégal 20 femmes Côte d’Ivoire 43 % 45 femmes des femmes sont Africaines. Nigeria 53 femmes République Démocratique du Congo 40 % 29 femmes des femmes rencontrées sont Roms, de nationalité roumaine ou bulgare. 10 11
Situation familiale Plus d’une femme sur deux a des droits ouverts pour accéder à des soins. Parmi elles, 45% bénéficient de l’AME* ou de la PUMA*. 62 % de la file active de l’ADSF (parmi celles En moyenne, 3 ans après leur arrivée sur le territoire français, qui le déclarent et qui sont en âge d’avoir les femmes ouvrent leurs droits pour bénéficier d’un accès à des soins. un enfant) ont entre un et trois enfants. Plus de deux tiers des femmes ont eu leur Ouverture des droits à la santé premier enfant entre 13 et 25 ans (entre 17 et 18 ans pour la majorité d’entre elles). Nombre d’enfants Droits ouverts L’âge moyen des mères à la naissance 23 % de leur premier enfant en France est 24 % AME 21 % de 28,5 ans (Insee 2015). 53 % 18 % 19 % PUMA 16 % 6 % Sécurité sociale 9% 5% 2 % AME en cours 3% 3% 47 % 1% 1% 2 % Oui - sans précision 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 % Sécurité sociale + mutuelle Aucun droit Situation administrative et ouverture des droits de la santé Droit à la santé / présence sur le territoire Présence sur le territoire français née en France Droit ouvert née en France 25 51 % des femmes déclarent leur situation + de 20 ans Non ouvert + de 20 ans 8 administrative. Parmi elles, près + de 10 ans d’une femme sur deux est migrante. N.B. : Nous n’avons pas réussi + de 10 ans 14 entre 5 et 10 ans à expliquer le taux soudain entre 5 et 10 ans 38 Parmi les femmes migrantes, 4 ans de droits non ouverts pour la 4 ans 19 52 % d’entre elles sont arrivées 3 ans section « + de 10 ans ». en France en 2016 et 2017. Nous estimons que 3 ans 39 2 ans l’échantillon est peut-être 2 ans 43 7 % des femmes rencontrées sont nées 1 an trop faible (14 femmes) 1 an 114 en France, 17 % d’entre elles sont sur le - d’un an pour en tenir compte. territoire français depuis plus de cinq ans. 0% 20 % 40 % 60 % 80 % 100 % - d’un an 61 12 13
Lieux de vie Les femmes que nous avons rencontrées vivent dans des bidonvilles, dans des hôtels Contraception sociaux ou sont en errance (mise à l’abri Oui Hôtel social dans des CHU/CHRS*, notamment dans le cadre de plan grand froid, squat, rue, etc.). 11 % Implant 36 % des femmes ne déclarent pas précisé- 38 % 29 % ment le lieu où elles dorment. 9 % DIU Les bidonvilles, bien que très régulièrement 8 % Preservatif détruits, offrent une certaine mise à l’abri 7 % Pillule 45 % pour les femmes qui y vivent. Les hôtels sociaux, dans lesquels les femmes peuvent 2 % Ligature des trompes 26 % 62 % rester aussi bien quelques nuits que des 1 % Patch Bidonville Errance ou années, sont quant à eux un premier levier Non 0 % Hystérectomie indéterminé vers la stabilisation. Zoom sur l’état de santé Déterminants de santé des femmes selon leur contexte sexuelle et reproductive de vie (lieu ou situation) 80 90 % Présentation de la file Au travers de ces rencontres, Parmi la file active de l’ADSF, 80 femmes En France, les femmes ont recours active de l’ADSF les équipes de l’ADSF adaptent leurs étaient enceintes durant l’année 2017, à la contraception pour 90 % d’entre elles, interventions selon les besoins soit 12 % parmi les femmes en âge d’avoir et la pilule est le mode de contraception En errance des femmes, qui sont différents selon un enfant. Nous avons considéré comme le plus utilisé (70 %) (Insee 2015). Rue Centre leur lieu de vie et leur situation. Hôtel social d’accueil étant « en âge d’avoir un enfant » les filles pubères, vers 11-13 ans. 60 % 9% Il existe 4 profils parmi la file active Pour 60 % des personnes interrogées de l’ADSF : 79 % et répondantes, elles n’ont pas eu 29 % • Femmes en bidonvilles d’entre elles sont suivies pour de suivi gynécologique depuis plus • Femmes victimes de TEH leur grossesse (tous termes de grossesse confondus). d’un an, voire jamais, notamment pour les femmes arrivées sur le territoire 709 29 % à des fins d’exploitation sexuelle • Femmes en errance français il y a moins de deux ans. - qui se rendent dans les centres 62 % d’accueil (Halte Femmes, des femmes en âge d’avoir un enfant 70 % 26 % 7% ADSF, IKAMBERE, ADOC94) n’ont pas recours à la contraception. Elles sont 70 % à ne pas avoir de suivi lors- Victimes - rencontrées en rue Bidonville qu’elles n’ont aucun droit ouvert à la santé. de TEH • Femmes en hôtels sociaux 14 15
En 2017, l’ADSF Femmes en a accompagné bidonvilles 183 femmes Roms vivant dans les bidonvilles. 35 % des femmes de la communauté Rom que nous avons rencontrées ont entre 18 et 34 ans. 3 Elles ont en moyenne près de 3 enfants. 65 % Elles sont 65 % à avoir eu leur premier enfant entre 14 et 24 ans. 68 % Pour 68 % d’entre elles, elles ne parlent pas français. 1 sur 3 Une femme sur trois était enceinte. (soit 36 femmes) au moment de l’accompagnement par l’ADSF. Parmi elles, 9 avaient moins de 17 ans. 17
Âge des femmes rencontrées Besoins de santé Gynécologie 114 30 % Médecine générale 41 24 % Obstrétrique 29 18 % Odontologie 9 Deux femmes sur trois expriment des besoins Prévention 5 11 % en santé et/ou un besoin 9% Dermatologie 2 a été évalué par les équipes 5% Ophtalmologie 1 lors de l’entretien. 2% 1% 0 13 18 25 35 45 55 65 + Typologie de besoins, symptômes, précision Accès aux droits à la santé Contraception 30 % Suivi de grossesse 18 % Divers symptômes 11 % Douleurs (sein, ovaire, pelvien) 9% Dépistage 8% Hépatite 6% 73 % 1 sur 2 Pour près d’une femme d’entre elles n’ont pas de droit ouvert Une femme enceinte sur deux est suivie Infertilité, désir d’enfant 6% sur deux vivant en à la santé. Les femmes Roms se déplacent pour sa grossesse (en progression par Maladie chronique 5% bidonville, le problème sur le territoire européen, notamment en rapport aux femmes accompagnées en Menstruation et symptômes 3% ou la nature du besoin Roumanie, en Bulgarie, en Italie, en France 2016 : elles étaient 70 % à ne pas avoir relève de la contraception et en Espagne, depuis plusieurs années de suivi de grossesse). Infection urinaire, mycose 3% ou nécessite un suivi de pour la plupart, pour des raisons écono- Kyste ovarien 1% grossesse ou post-partum*. miques ou familiales. Très fréquemment, un ou plusieurs de leurs enfants sont avec 62 % une partie de leur famille en Roumanie. des femmes n’ont pas recours et/ou accès à la contraception. Accompagnement de l’ADSF Parmi les méthodes contraceptives utili- 1 sur 2 sées, l’implant est le plus répandu, à leur Parmi les femmes non enceintes, demande ou sur prescription médicale. Deux femmes sur trois (soit 104 sur 183) ont eu besoin d’un accompagnement mobilisant plus d’une sur deux n’a pas eu de suivi plus de deux fois les équipes de l’ADSF (maraude, visite, orientation-accompagnement gynécologique depuis plus d’un an. pour leurs démarches d’accès aux soins). 18 19
L’ADSF réalise des Femmes maraudes vers les femmes victimes de TEH en situation de prostitution au Bois de Vincennes, à des fins avec l’association Aux captifs, la libération. d’exploitation 100 % sexuelle Elles ont toutes entre 18 et 34 ans. 100 % Toutes les femmes que nous avons rencontrées sont Nigérianes. 1 Elles ont en moyenne déjà au moins 1 enfant. 95 % 95 % d’entre elles ne parlent pas français. 21
Âge des femmes rencontrées Besoins de santé 67 % Deux femmes sur trois ont besoin d’un bilan gynécologique ainsi que d’actions de dépistage (IST* : HIV*, hépatite, chlamydia). 33 % L’âge est déclaratif, certaines sont estimées être plus jeunes que l’âge Une femme sur quatre exprime qu’elles déclarent (entre 13 et 17 ans) des douleurs (douleurs pelviennes). par les bénévoles et les partenaires. 0 13 18 25 35 45 55 65 + Une femme sur quatre exprime également des besoins d’information en matière de Accès aux droits à la santé santé sexuelle et reproductive (anatomie, cycle, règles, IST). Accompagnement de l’ADSF 6% 70 % 22 La plupart d’entre elles sont là depuis Près de 70% d’entre elles déclarent ne pas Les bénévoles de l’ADSF ont réalisé 22 quelques semaines, ou quelques mois. avoir pas vu de gynécologue depuis leur examens gynécologiques (frottis, Seulement 6 % d’entre elles sont sur le arrivée (voire n’ont jamais eu de consulta- palpation des seins, etc.). territoire français depuis plus de trois ans. tion gynécologique) alors que le besoin Des préservatifs ont également été fournis est réel : la majorité de ces femmes ont à la demande de certaines femmes. vécu de graves violences sexuelles durant 80 % leur parcours migratoire (Libye). 3 Sur les 35 femmes ayant déclaré leur tests de grossesse ont été distribués situation administrative, 80 % d’entre elles en 2017, pour un test immédiat. n’ont aucun droit ouvert pour leur santé. 50 % d’entre elles déclarent ne pas utiliser Des orientations vers des structures de moyen de contraception. de soins ont été proposées, ainsi que Parmi les femmes qui en utilisent un, des orientations sociales, avec notre 80 % utilisent le préservatif. partenaire Aux captifs, la libération. 22 23
En 2017, elles représentent un tiers Femmes de la file active de l’ADSF (205 femmes). en errance Parmi elles, nous en avons rencontré 30 % dans la rue, et 70 % dans les centres d’accueil de jour. Rencontres lors des Centres d’accueil maraudes de rues 3 sur 4 75 % Sur les 61 femmes rencontrées en d’entre elles sont Africaines. maraudes de rue, trois sur quatre Parmi elles, les deux tiers viennent étaient Roms. Les autres étaient de République Démocratique majoritairement Françaises. du Congo ou de Côte d’Ivoire. 12 femmes n’ont pas souhaité Elles sont également Françaises communiquer leur nationalité. ou d’Europe de l’Est (Roumanie, Bulgarie, Serbie). + de 3 Elles ont entre 18 et 65 ans et 68 % ont en moyenne plus de 3 enfants. d’entre elles ont entre 25 et 54 ans. 1 + de 2 femme était enceinte au moment Elles ont en moyenne de l’accompagnement par l’ADSF. plus de 2 enfants. 7 femmes étaient enceintes au moment de l’accompagnement par l’ADSF et ont été suivies durant leur grossesse. 25
Âge des femmes rencontrées Âge des femmes rencontrées Besoins de santé lors des maraudes de rue en centre d’accueil 33 % Pour près d’une femme sur deux, une 23 % consultation gynécologique ou des 21 % 20 % 19 % 19 %19 % actions de prévention et de dépistage 15 % 15 % sont nécessaires. Les besoins matériels sont également importants. 9% 5% Les difficultés pour cerner les besoins 2% en termes de santé pour les femmes en 0 13 18 25 35 45 55 65 + 0 13 18 25 35 45 55 65 + errance sont réelles. Pour beaucoup, les besoins sont avant tout sociaux (accès aux droits, accès au logement, etc.). C’est Accès aux droits à la santé pourquoi nous travaillons activement avec de nombreux partenaires pour répondre parallèlement à cette problématique. Accompagnement de l’ADSF 43 % 92 % Parmi les femmes rencontrées dans Dans la rue, elles sont 92 % à ne pas L’ADSF distribue des kits d’hygiène les centres d’accueil, elles sont près avoir eu de suivi gynécologique depuis (serviettes hygiéniques, savon, 52 % de 43 % à n’avoir aucun droit ouvert plus d’un an. shampoing, dentifrice, préservatifs…). Distribution de kits d’hygiène pour accéder aux soins. La distribution de ces kits représente 52 % du volume d’action pour ce public. 22 % 70 % Actions de prévention 83 % d’entre elles n’ont pas de contraception. Des évaluations médicales et gynécolo- (frottis et auto-palpation) Pour les femmes rencontrées dans Lorsqu’elles en ont une, les femmes giques sont réalisées dans le camion ADSF : 17 % les maraudes de rues, elles sont utilisent majoritairement le préservatif. • Actions de prévention, dont frottis Informations et préventions médecine générale 83 % à n’avoir aucun droit ouvert. cervico-utérin et éducation à l’auto-palpation des seins. 7% • Informations et préventions sur Examens 1 sur 2 des sujets concernant la médecine gynécologiques Dans les centres d’accueil, plus d’une générale 2% femme sur deux n’a pas eu de suivi • Examens gynécologiques Autres gynécologique depuis plus d’un an. • Autres 26 27
En 2017, l’ADSF a été Femmes en à la rencontre de 208 hôtels sociaux femmes vivant dans des hôtels sociaux. 35 L’ADSF a recensé plus de 35 nationalités différentes. Les femmes sont pour la plupart Africaines ou Européennes. 75 % Elles ont entre 25 et 44 ans, pour 75 % d’entre elles. + de 2 Elles ont en moyenne plus de 2 enfants, dont certains vivent avec elles. 43 Parmi elles, en 2017, 43 femmes étaient enceintes. 29
Âge des femmes rencontrées Besoins de santé 43 % 62 % des femmes expriment des besoins 32 % en santé et/ou un besoin a été évalué par les équipes en matière de santé gynécologique ou de médecine générale. 15 % 5% 18 % 1% 1% 3% des femmes enceintes avaient besoin d’un suivi de grossesse. 0 13 18 25 35 45 55 65 + + Accès aux droits à la santé Des besoins en termes de santé mentale ont également été identifiés. Accompagnement de l’ADSF 58 % 60 % d’entre elles sont sur le territoire Parmi les femmes enceintes, français depuis moins de quatre ans. 60 % sont suivies pour leur grossesse. 28 % y sont depuis entre quatre et dix ans. L’ADSF a également mis en place des Une femme sur trois a été groupes de paroles dans les espaces 1 sur 2 orientée par nos équipes. communs des hôtels, autour de la santé. 72 % Une femme sur deux a une méthode d’entre elles ont contraceptive. 20 % de ces femmes La majorité des orientations sont faites Pour répondre aux besoins en termes une couverture minimale. utilisent la pilule. vers les PMI* et les CPEF* ou encore vers de santé mentale et devant l’absence des gynécologues et des sages-femmes d’acteurs, l’ADSF a lancé en 2017 un pro- exerçant en libéral, répondant donc à gramme de santé mentale. Des maraudes 56 % des besoins touchant la santé sexuelle menées par des bénévoles psychologues d’entre elles ont eu une consultation et reproductive. clinicien•ne•s ont donc vu le jour. gynécologique dans l’année. 30 31
Ce que nous dit pour leur vie, celle de leur famille), ce qui les oblige donc à se prostituer pour payer une les isole. En effet, logées en banlieue dans des zones reculées (insuffisance de trans- vail, pour se construire enfin une vie. Nous relevons également, et nous espérons cet état des lieux dette qu’elles auront contractée (souvent plus ou moins forcée au vue du contexte port, désert médical, absence de structure proche), elle deviennent invisibles. L’isole- avoir des données chiffrées à ce sujet pour notre état des lieux 2018, que les raisons économique du pays) auprès de ce réseau. ment social de ces femmes migrantes rend de la migration ne sont pas nécessairement Au travers de la situation de ces 709 Dans ce contexte, elles ne pourront donc difficile leur autonomisation, leur « intégra- qu’économiques, contrairement à ce qui re- femmes, même si les conditions de recueil délivrer aucune information et se tiennent à tion » et engendre de grandes souffrances vient souvent dans les discours. Un grand de données ne sont pas celles d’une en- l’écart du système de santé, alors même que psychologiques, dues également à des nombre de femmes quittent leur pays d’ori- quête de population, nous pouvons ainsi té- les violences extrêmes qu’elles ont subies parcours de vie traumatiques qui ne feront gine pour fuir des violences à leur encontre, moigner de leurs conditions de vie et mettre durant leur parcours migratoire ou encore qu’empirer dans un cadre sécuritaire de liées directement à leur genre (viols et vio- en lumière le lien étroit qui existe entre leur les conditions même de prostitution néces- première nécessité. lences sont régulièrement perpétrés dans contexte social et culturel, leur prise en sitent des soins adaptés à leurs conditions des contextes de crise, rites, etc.) ou pour charge, leur accompagnement et leur accès aux soins. de vie. « L’isolement social les éviter à leurs enfants, et en particulier à leurs filles (mutilations génitales, mariages Les femmes Roms qui vivent dans des bi- de ces femmes migrantes forcés et précoces). Ces parcours de vie sont « Nous pouvons donvilles représentent quant à elles 26 % des femmes accompagnées par l’ADSF. Leur rend difficile leur traumatisants, ce qui explique la mise en place, pour nous indispensable, d’équipes témoigner de leurs communauté n’est toujours pas suffisam- autonomisation, leur mobiles psychologiques pour aller à la ren- ment reconnue : depuis les 25 dernières an- contre de ces femmes invisibles et oubliées, conditions de vie nées, malgré des volontés publiques et des « intégration » et engendre mais très nombreuses (elles représentent et mettre en lumière acteurs présents, (voir sur le sujet : http:// de grandes souffrances plus de la moitié de notre file active). www.25ansbidonvilles.org/) les membres de le lien étroit qui existe psychologiques, dues entre leur contexte cette communauté subissent régulièrement des expulsions de leurs habitations, empê- également à des parcours « Certaines sont en social et culturel, leur chant tout travail d’accompagnement, d’ac- cès à des soins. Pourtant, pour les femmes de vie traumatiques. » France depuis plusieurs prise en charge, leur et notamment les très jeunes femmes, cet années mais n’ont pas accès est essentiel et participe à leur éman- Nous relevons également le fait que, par- pour autant accès à un accompagnement et » cipation (suivi de grossesse, accès à une mi notre file active, un grand nombre de leur accès aux soins. contraception pour éviter des grossesses femmes migrantes sont loin d’être nouvelle- logement stable voire précoces). ment arrivées sur le territoire français. En ef- à un logement tout court Les femmes victimes de traite des êtres hu- fet, plus d’une femme sur deux est présente et auront difficilement jusqu’à plus de vingt ans ! Certaines sont en accès aux soins. » mains à des fins d’exploitation sexuelle re- Un tiers des femmes accompagnées par sur le territoire depuis plus de deux ans… présentent 7 % de la file active de l’ADSF et l’ADSF vivent dans des hôtels sociaux. Les sont pour la plupart Nigérianes. Elles sont femmes y accédant (sur des séjours de plu- France depuis plusieurs années mais n’ont enrôlées dans un réseau transnational qui sieurs mois à plusieurs années) ont en géné- pas pour autant accès à un logement stable Nous le réaffirmons, quels que soient les les contraint par des pratiques de magie ral un accompagnement social et donc un voire à un logement tout court et auront dif- profils, l’accès à une bonne santé sexuelle noire qui font office de serment, appelées le recours à des soins, voire ont entamé des ficilement accès aux soins, empêtrées dans et reproductive pour toutes est et reste « juju ». Les femmes ne veulent ni ne peuvent parcours de soins. Cependant, cette rela- des imbroglios administratifs, attendant leur une préoccupation majeure de notre asso- en aucun cas rompre ce serment (menace tive mise à l’abri dite « sèche » les éloigne et régularisation, et donc une issue vers un tra- ciation. Mais il est également un problème 32 33
de santé publique. En effet, les femmes en les femmes sans couverture sociale, dans Enfin, la santé n’est pas à entendre que dans situation de grande précarité sont de plus la majorité des cas, soit elles n’ont aucun sa dimension physique ; il s’agit également en plus nombreuses, tous les acteurs en mode contraceptif, soit c’est le préservatif de santé mentale et de bien-être, en témoi- conviennent. Le nombre de demandes en qui est utilisé. gnera le développement de nos activités qui termes de contraception, de suivi de gros- vont en ce sens, répondant à des besoins re- sesse mais également d’accompagnement post-partum nous semble suffisamment « L’accès à une levés sur le terrain (violences, traumatismes, dépressions, troubles, etc.). significatif (que devient une jeune mère en bonne santé sexuelle L’ADSF s’inscrit donc dans une démarche situation d’extrême précarité quand elle sort de plus en plus globale, pour proposer une de la maternité ?). et reproductive pour orientation et un accompagnement social, toutes est et reste une psychologique et médical, au moyen notam- « Ces parcours de vie préoccupation majeure. » ment de collaborations avec de nombreux partenaires associatifs et/ou institutionnels. sont traumatisants, La maîtrise de sa propre santé sexuelle et ce qui explique la mise reproductive pour chaque femme est plus Pour que la santé, en place, pour nous qu’essentielle et participe à la construction indispensable, dans l’aide d’une vie. Un programme d’accès et de sen- dans sa définition sibilisation à la contraception ne peut en aux femmes, d’équipes aucun cas être pensé simplement au travers la plus large, soit du prisme, trop large, du public « femmes en mobiles psychologiques situation de précarité » et demande à être un droit pour toutes. pour aller à la rencontre affiné. Pour toutes ces femmes, les besoins relevés de ces femmes ne le sont jamais uniquement qu’en termes L’ADSF - Agir pour la santé des femmes invisibles et oubliées, de santé au sens de soins liés à des maladies mais très nombreuses. » ou pathologies. Les besoins concernent éga- lement leur « santé sociale ». Ce qui est au- jourd’hui la première et principale barrière De plus, il est essentiel d’avoir conscience (ouverture de droits, accès au logement, des différences de moyens de contraception autorisation d’être sur le territoire) condi- utilisés entre les quatre grands profils que tionne et trop souvent fragilise leur situa- nous avons tenté de définir. Ces différences tion et leurs perspectives de construire un illustrent la difficulté d’accès aux soins et autre projet de vie. En effet, sur l’ensemble tendent à en montrer les conséquences sur des 709 femmes accompagnées, encore toute une vie, intrinsèquement liées aux près d’une femme sur deux n’a pas de droit pays d’origine, à la culture, et à l’accompa- ouvert lui permettant un premier accès aux gnement proposé. Par exemple, la pilule est soins. le mode de contraception le plus utilisé par les femmes les mieux accompagnées. Pour 34 35
Lexique les personnes en grande précarité sur le territoire parisien. Halte femmes Lieu d’accueil de jour de l’association Elles permettent une prise en charge médicale et sociale pour des personnes Aurore qui répond à l’urgence et aux ayant besoin de soins mais ayant du mal besoins des femmes en situation de très à y accéder, du fait de l’absence CMS grande exclusion sociale. de protection sociale, de leurs conditions Adage Centre médico-social. C’est un lieu dans de vie, ou de leurs difficultés financières. Association d’accompagnement lequel sont regroupé•e•s des profession- global contre l’exclusion. L’association nel•le•s de plusieurs métiers : assistant•e•s HIV intervient dans l’accompagnement sociales, éducateurs et éducatrices, Virus de l’immunodéficience humaine. PMI des publics fragilisés vers l’insertion médecins, puériculteurs et puéricultrices, C’est un rétrovirus infectant l’humain et Protection maternelle et infantile. sociale et professionnelle. sages-femmes. Cette équipe propose responsable du syndrome d’immunodéfi- À Paris, 60 centres de PMI accueillent un accueil gratuit et adapté à chaque situa- cience acquise (SIDA). les enfants dès la sortie de la maternité Adoc94 tion, des consultations médicales ou encore et jusqu’à six ans. Association de dépistage organisé un soutien social. Ikambere des cancers dans le Val de Marne. Association permettant l’accueil et l’accom- Post-partum L’association se charge d’organiser CMPP pagnement des femmes migrantes et/ou La période du post-partum s’étend de la le dépistage du cancer colorectal, Centre médico-psycho-pédagogique. en situation de précarité vivant avec le VIH. fin de l’accouchement jusqu’au retour du sein et du col de l’utérus pour tous C’est un service médico-social assurant de couches, c’est-à-dire lors des premières les assurés sociaux du département. des consultations, des diagnostics et règles après la grossesse (environ un mois). IST des soins ambulatoires pour des enfants Infections sexuellement transmissibles. AME et adolescent•e•s de 0 à 20 ans. Ce sont des infections provoquées par PUMA Aide médicale de l’État. des bactéries, des virus ou des parasites. Protection universelle maladie. Depuis Elle est destinée à permettre l’accès aux CPEF Les IST se transmettent lors des pratiques 2016, elle permet une prise en charge soins des personnes en situation irrégulière Centre de planification ou d’éducation sexuelles, mais un simple contact entre des frais de santé sans rupture de droits au regard de la réglementation française familiale. Lieux d’accueil et d’écoute, muqueuses peut aussi être à l’origine en cas de changement de situation sur le séjour en France. les CPEF proposent des consultations d’une infection par une IST. professionnelle, familiale ou de résidence. médicales anonymes et gratuites, pour Aux captifs, la libération les mineur•e•s notamment, informent sur File active Samu social de Paris Organisme à but non lucratif ayant pour la sexualité, le couple ou encore les problé- Nombre total de patient•e•s pris•e•s Dispositif départemental de service public objectif de rencontrer et d’accompagner matiques gynécologiques, la contraception. en charge au cours de l’année. d’aide aux personnes les plus vulnérables des personnes qui vivent dans la rue ou en Ile-de-France. de la rue. FCU Maraudes Frottis cervico-utérin. La réalisation Activités qui consistent à aller à la SSR CHU/CHRS d’un frottis cervico-utérin est recommandé rencontre des personnes (rue, hôtels Santé sexuelle et reproductive. Centres d’Hébergement d’Urgence (CHU) tous les 3 ans à partir de 25 ans et jusqu’à sociaux, accueils de jour, etc.). et Centres d’Hébergement et de Réinser- 65 ans chez les femmes asymptomatiques tion Sociale (CHRS) du Centre d’Action ayant ou ayant eu une activité sexuelle. TEH Sociale de la Ville de Paris. Ils accueillent, PASS Traite des êtres humains. hébergent et accompagnent vers l’insertion Permanences d’accès aux soins de santé. 36 37
ADSF - Agir pour la santé des femmes 18, rue Bernard Dimey 75018 Paris Métro : Porte de St-Ouen www.adsfasso.org 01 78 10 79 25 Conception graphique : Anaïs Ocler - www.anaisocler.com Ont participé à la réalisation de cet état des lieux : Julia Eïd, Dr Bernard Guillon, Najate Hammouch, Nadège Passereau, Marion Terrien, Géraldine Vernerey et Marie-Thérèse Judel Vous êtes médecin généraliste, gynécologue, infirmier•e, sage-femme, psychologue clinicien•ne, travailleur/travailleuse social ? Rejoignez nos équipes de bénévoles ! Agissez pour la santé des femmes en faisant un don matériel, à notre local ou dans nos points de collecte, ou en faisant un don sur notre site : www.adsfasso.org/agissez-avec-nous/faire-un-don/ Vous pouvez aussi nous suivre sur nos réseaux : FB : www.facebook.com/adsfsantefemmes/ Twitter : @_ADSF_ Nous contacter Bénévoles et dons : contact@adsfasso.org Presse et partenariat : communication@adsfasso.org Merci à tous nos partenaires, mécènes, donateurs et donatrices, sans lesquels nous n’aurions pas pu poursuivre nos actions et élaborer cet état des lieux. Un remerciement tout particulier à la Fondation Sanofi Espoir, qui nous a permis, entre autres, d’éditer cet état des lieux. L’ADSF est lauréate 2017 de la Fondation la France s’engage 39
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