Chiner et patiner de vieux meubles - Catherine Szaibrum

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Chiner et patiner de vieux meubles - Catherine Szaibrum
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                                                               Catherine Szaibrum

                               Chiner et patiner
                               de vieux meubles

                                        © Groupe Eyrolles, 2004,
                                           ISBN 2-7081-3518-X
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                                 Cette première partie constitue un mini guide du chineur et vous sera d’une
                                 aide précieuse si vous n’avez pas encore acquis le meuble à patiner. Vous
                                 n’êtes pas sans savoir que chiner est un terme qui signifie « fouiner dans
                                 une brocante, un marché… » afin de trouver un meuble, un bibelot, une pou-
                                 pée ancienne… Dans cette partie, vous trouverez donc des trucs et des
                                 astuces pour chiner intelligemment et ce, dans les meilleures conditions. Il
                                 va sans dire qu’il se peut que vous ayez déjà en votre possession le meuble
                                 que vous souhaitez patiner et que ces quelques pages vous semblent sans
                                 aucun intérêt ; ceci étant dit, comme vous pourrez le constater une fois que
                                 vous aurez patiné votre premier meuble, l’effet obtenu sur le meuble ainsi
                                 que l’embellissement qui en découle sont, la plupart du temps, si réussis
                                 que vous aurez rapidement l’envie de partir en quête d’un nouveau meuble
                                 à patiner.
                                 Ces quelques pages sont donc une invitation au voyage, chasse au trésor
                                 des temps modernes, dans les allées encombrées des brocantes et autres
                                 marchés improvisés. Bien évidemment, vous y découvrirez bon nombre
                                 d’objets sans intérêt, aussi divers que variés, tels que de vieux jouets, des
                                 bibelots, des verres ébréchés. Et puis, au détour d’une ruelle ou derrière une
                                 tenture défraîchie, surgira le meuble de vos rêves, celui en tous points sem-
                                 blable au meuble extrêmement coûteux vu dans un magasin, qui vous a fait
                                 très envie mais dont le prix vous a fait fuir, la saleté et les défauts en plus
                                 bien sûr ! Or, il est préférable de réaliser soi-même la restauration d’un
                                 meuble et de le patiner plutôt que de l’acheter « tout fait » ; vous y gagne-
                                 rez non seulement en trésorerie mais aussi en satisfaction personnelle : rien
                                 n’est plus agréable, voire délicieux, que de contempler ses propres réalisa-
                                 tions et de les faire admirer à tous vos hôtes époustouflés.
           © Eyrolles Pratique

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                          Distinguer une bonne
                         affaire d’un « cachalot »
                             et autre « nanar »
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                                 Commençons par… le commencement : acheter des meubles intéressants à
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                                 pas la face : la probabilité que vous découvriez au fin fond d’un sombre
                                 « bouiboui », ou d’une brocante quelconque, une commode Louis XV authen-
                                 tique, dite d’époque, est proche du zéro. Et si le cas se présentait, c’est pour
                                 le coup que le prix serait à multiples zéros. Vous avez sans doute plus de
                                 chance de gagner au Loto ! De surcroît, nous vous déconseillons vivement de
                                 patiner un meuble d’époque, ce serait dangereux, voire criminel.
                                 Il n’en reste pas moins que les brocantes, les marchés et autres commu-
                                 nautés Emmaüs recèlent parfois de véritables trésors et que les meubles, à
                                 défaut d’être d’époque, sont souvent d’un style tout à fait intéressant.
                                 Si vous n’y entendez goutte, voire n’y « entravez que couique » en matière
                                 de styles, que vous ne comprenez pas la différence entre un meuble
                                 d’époque, un meuble de style et une copie, lisez les lignes qui suivent, elles
                                 vous seront précieuses au cours de vos pérégrinations.
                                 En effet, en matière de chine, les termes et autres formulations utilisés sont
                                 d’une importance capitale. Sachez tout d’abord qu’un meuble « d’époque »
                                 est un meuble authentique (fabriqué au cours de la période à laquelle il fait
                                 référence) et que ses parties restaurées ne doivent pas excéder 30% de la
                                 totalité du meuble. Pour ce qui est des meubles dits « de style », ce sont des
                                 meubles qui ont été fabriqués au cours de la seconde moitié du XIXe siècle
                                 et ce, dans un style se référant à une époque antérieure. De ce fait, ils sont
                                 relativement anciens et intéressants à patiner. Quant aux copies, ou réédi-
                                 tions, ce sont des meubles fabriqués récemment, volontairement abîmés et
                                 patinés afin de leur donner un aspect ancien visant à berner la clientèle. Si
                                 vous choisissez d’acquérir une copie ou une réédition, n’oubliez pas de
                                 négocier le prix au plus bas car il n’a aucune valeur autre que le bois qui a
                                 servi à le fabriquer et le temps que l’ouvrier a passé à le construire ! Pour
                                 finir, référez-vous à la rubrique Meubles à fuir p. 46 pour apprendre à recon-
                                 naître les meubles qui sont par trop défectueux.
           © Eyrolles Pratique

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                                 Chiner et patiner de vieux meubles

                        Les grandes lignes des différents
                        styles au fil du temps
                       Les meubles anciens sont chargés d’histoire : qu’ils aient quelques dizaines
                       d’années, ou bien quelques siècles, ils nous parlent de temps anciens et
                       révolus tout en charmant notre regard. Ceci étant, il est difficile, sans un
                       minimum de connaissances, de savoir à quel style ils appartiennent.
                       Découvrez maintenant comment reconnaître les différents styles afin d’ac-
                       quérir une bonne compétence dans cette matière. À cette fin, vous trouve-
                       rez dans les pages qui suivent une liste non exhaustive de styles et
                       d’époques en ce qui concerne le mobilier. Nous ne nous contenterons pas de
                       vous présenter chacun des styles mais aussi le rôle qu’ils ont joué dans l’his-
                       toire de la décoration ainsi que les façons de vivre et les modes qui leur sont
                       associées. Bien évidemment, nous ne pouvons pas vous décrire précisément
                       tous les styles qui existent ainsi que leurs caractéristiques, il nous faudrait
                       y consacrer un ouvrage entier ! Cependant, vous allez prendre connaissance
                       des styles les plus connus ainsi que de leurs différentes spécificités. Vous
                       serez ensuite plus à même de vous y retrouver entre les différents styles et
                       les différentes époques et vous aurez la capacité de différencier rapidement
                       un meuble intéressant d’un « nanar » sans intérêt aucun.
                       Dans ces descriptions, nous nous en tiendrons à la période courant du XIVe
                       au début du XXe siècle. Notez qu’à chaque règne, ou changement de régi-
                       me, correspond un style précis qui n’est autre que le témoin des boulever-
                       sements de la société, de la culture ainsi que des orientations politiques du
                       pays. Les artisans et les artistes furent donc, de tous temps, les témoins de
                       leur époque et développèrent un ensemble de caractères formels plus ou
                       moins originaux en relation avec leur époque. Ainsi, l’analyse stylistique
                       d’un meuble (mais aussi d’une peinture, d’un objet d’art, etc.) permet de
                       situer une époque. Vous devez donc comprendre qu’un style est le reflet des
                       goûts d’une période historique donnée et qu’il est intimement lié à l’histoi-
                       re des mœurs et des mentalités de l’époque en question.
                                                                                                         © Eyrolles Pratique

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                                                1. Distinguer une bonne affaire

                                  Le style gothique (de la moitié du XIVe à la moitié du XVe siècle)

                                 À l’époque du Moyen Âge, le nombre de meubles était très restreint et ceux-
                                 ci devaient répondre principalement à deux exigences : être à la fois d’un
                                 encombrement minimum et d’une robustesse à toutes épreuves. En effet, à
                                 cette époque, il était indispensable que le mobilier puisse être transporté
                                 aisément d’une résidence à l’autre et qu’il supporte ces déménagements
                                 successifs. En ces temps reculés, les meubles étaient fabriqués essentielle-
                                 ment en bois de chêne ou de noyer.
                                 Les motifs ornementaux étaient composés d’arcs, de rosaces, de vrilles, de
                                 guirlandes ou de sarments de vigne tressés.
                                 Le mobilier de ce style se compose essentiellement ainsi :
                                 Ω Armoire. Constituée
                                   de plusieurs corps,
                                   posés les uns au-
                                   dessus des autres et
                                   avec deux vantaux.
           © Eyrolles Pratique

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                                 Chiner et patiner de vieux meubles

                       Ω Coffre. Doté d’un panneau frontal plus ou moins décoré.

                       Ω Lit. Composé d’un socle en bois monté sur pieds pour se préserver de
                         l’humidité, il était, à l’époque, recouvert d’une paillasse et d’une cou-
                         verture. Le baldaquin existe déjà et il est très utile pour se protéger du
                         froid car deux rideaux épais y sont accrochés.
                       Ω Siège. Le plus répandu est le banc, fait de planches de chêne clouées sur
                         deux ou trois tréteaux. Le tabouret, quant à lui, est un simple trépied
                         (identique au tabouret en bois des peintres du début XXe). Les chaises
                         sont des meubles de luxe, dotées d’un coffre, de deux bras et d’un pan-
                         neau frontal.
                       Ω Table. Lourde planche posée sur deux tréteaux, elle était, à l’époque, sys-
                         tématiquement démontée à la fin du repas d’où l’expression « lever la
                         table ».
                       Retenez donc au sujet de ce style : peu de meubles, panneau frontal déco-
                                                                                                       © Eyrolles Pratique

                       ré et simplicité et lourdeur extrême des meubles et des formes.

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                                                1. Distinguer une bonne affaire

                                  Le style Renaissance (de la fin du XVe à la fin du XVIe siècle)

                                 Tout d’abord italienne, la Renaissance toucha petit à petit l’Europe entière. En
                                 ce qui concerne notre pays, ce fut Charles VIII qui, émerveillé par la beauté de
                                 la Chartreuse de Pavie, décida de faire venir en France des artistes italiens de
                                 même facture. Ceux-ci ne tardèrent pas à faire adopter le style Renaissance à
                                 tous les artisans de France qui, au cours des années qui suivirent, affirmèrent
                                 de plus en plus dans ce style une spécificité française. Cette époque vit la
                                 construction de monuments se référant à l’Antiquité, l’utilisation de struc-
                                 tures en équilibre (alors qu’au Moyen Âge les constructions en tension furent
                                 privilégiées) ainsi que la naissance d’un courant de pensée nouveau, replaçant
                                 l’homme au centre de l’univers (Érasme, Luther…).
                                 Les meubles, eux aussi, subirent une véritable évolution au cours de cette
                                 période. Au début de la Renaissance, les meubles restèrent très sommaires,
                                 seul leur aspect extérieur subit des changements notables : décors en relief,
                                 ornementation diverses et pilastres. Par la suite, les colonnes y firent une
                                 entrée remarquée ainsi que les chapiteaux. Le bois utilisé était le noyer au
                                 détriment du chêne, prédominant auparavant.
                                 En ce qui concerne les décors, ils étaient réalisés la plupart du temps en bois
                                 clair, en ivoire, en nacre ou en os. La marqueterie fit son apparition.
                                 Sachez que la plupart des meubles de cette époque étaient terminés par des
                                 pattes de lion, en hommage à l’animal qui symbolisait alors la puissance.
                                 Les motifs ornementaux du début de la Renaissance étaient composés de
                                 petites perles, d’ovules, de cannelures et de blasons. Au cœur de la
                                 Renaissance, couronnes de fleurs, de fruits, têtes et pattes de lion apparais-
                                 sent pour composer ce qu’on appelle « les grotesques ».
                                 La technique de pastillage voit le jour et va durer jusqu’à la fin du XVIIe
                                 siècle.
           © Eyrolles Pratique

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                                 Chiner et patiner de vieux meubles

                       Pour identifier rapidement ce style, voici quelques indications précises :
                       Ω Buffet. Apparition du buffet qui, petit à petit, remplacera le coffre. Le
                         buffet est un meuble sur lequel étaient posés les plats, offerts ensuite
                         au seigneur ; on le rencontre avec ou sans vaisselier (en partie haute). Le
                         buffet comprend deux ou quatre portes dont les panneaux sont sculp-
                         tés.

                                                                                                       © Eyrolles Pratique

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                                                1. Distinguer une bonne affaire

                                 Ω Chaise. La chaise commence à évoluer vers le modèle que nous connais-
                                   sons aujourd’hui. De forme très raide, elle est composée de quatre pieds
                                   robustes, reliés par une entretoise en cadre ou en H. Le siège est rectan-
                                   gulaire, plat et nu, parfois garni de cuir ou d’étoffe. Les tabourets étaient
                                   encore quelque peu utilisés.
                                 Ω Coffre. Toujours existant, il est cependant remplacé petit à petit par l’ar-
                                   moire à deux corps ainsi que par une version luxueuse du coffre initial
                                   nommé « cabinet ». Généralement conçu en bois peint ou recouvert de
                                   cuir, il est parfois sculpté. Il est, de plus, pourvu de nombreux tiroirs et
                                   logettes.
                                 Ω Fauteuil. Le plus typique est pourvu d’un dossier rectiligne ou incurvé,
                                   orné de figures en relief. Le fond du siège est en bois, parfois recouvert
                                   de cuir gaufré.
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                                 Chiner et patiner de vieux meubles

                       Ω Lit. Toujours de type médiéval, il est baldaquin et surmonté d’un dais
                         porté par quatre colonnes ou par deux colonnes au pied du lit et un pan-
                         neau sculpté à la tête.
                       Ω Table. De plus en plus architecturée, elle a en général deux supports
                         importants (c’est-à-dire deux pieds reliés par une entretoise centrale)
                         faits de panneaux ornés de volutes et renforcés par une entretoise mas-
                         sive.
                       Retenez donc au sujet de ce style : formes semblables à l’architecture
                       antique, sculptures en ronde bosse, rigidité des formes et ornementation
                       chargée.

                        Le style Louis XIII (de la fin du XVIe à la moitié du XVIIe siècle)

                       Ce style commence à voir le jour au début du règne d’Henri IV (1589) et
                       s’achève à l’avènement de Louis XIV (1661). C’est un style de transition
                       entre les styles très marqués de la Renaissance et de Louis XIV. Il est à la
                       fois empreint d’italianisme et d’idées nouvelles. Au cours de cette pério-
                       de, l’aménagement des pièces des maisons commence à changer et le
                       salon entre en fonction. De ce fait, un nouveau mobilier approprié voit le
                       jour.
                       Quelque peu austère, ce style se distingue par des lignes simples et géomé-
                       triques ainsi que par une forme compacte. Ses caractéristiques essentielles
                       sont l’utilisation de bois tourné, de moulures, de placages et ce, surtout en
                       ébène. Les tapisseries, elles aussi, sont beaucoup utilisées. Leurs motifs
                       sont constitués de décors végétaux réalisés dans des tons vifs.
                       Les motifs ornementaux utilisés sont principalement les formes géomé-
                       triques simples, ou les éléments de la faune (tête de singe, de lion, etc.) et
                       de la flore (rose, tulipe, œillet, etc.).
                                                                                                        © Eyrolles Pratique

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                                 Pour identifier rapidement ce style, voici quelques indications précises :
                                 Ω Buffet et armoire. Le buffet est toujours à deux corps et quatre vantaux
                                   avec des panneaux ornés de pointes de diamant et cernés de moulures
                                   profondes. La corniche centrale de l’armoire disparaît tandis que celle-ci
                                   est décorée de moulures et de sculptures sur bois plein.
                                 Ω Cabinet. Très prestigieux, il est appuyé sur une table à colonnes torses
                                   et son corps supérieur cache derrière ses deux vantaux d’innombrables
                                   compartiments et tiroirs. Fabriqué en ébène, ou dans un autre bois,
                                   assorti de métaux ou de cuir. Il est décoré de sculptures, de chapiteaux,
                                   de colonnes ou de tympans.
                                 Ω Canapé. Dérivé du lit de repos, ce petit divan pour deux personnes est
                                   équipé d’un dossier et d’accoudoirs rembourrés.
                                 Ω Chaise. Pieds verticaux et reliés à leur base par une entretoise en H. Au
                                   début de ce style, les dossiers étaient bas et rectangulaires ; à la fin, ils
                                   étaient hauts, rectangulaires et légèrement inclinés vers l’arrière.
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                       Ω Fauteuil. Très semblable à la chaise, exception faite des accotoirs qui
                         sont droits, non garnis de manchettes et souvent terminés par une tête
                         de lion, de bélier ou de buste de femme. Il peut être recouvert de soie-
                         ries, de velours ou d’étoffes brodées.
                       Ω Lit. Les montants en bois sont visibles ; il est, ou non, surmonté d’un dais
                         soutenu par quatre montants en quenouilles ou en colonnes circulaires.
                       Ω Siège. Plus bas que les sièges des styles précédents, il est de forme car-
                         rée et son aspect est très austère. Le dossier devient plus large et celui
                         du fauteuil est légèrement incliné.

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                                 Ω Table et guéridon. De forme carrée ou rectangulaire, la table, tout
                                   comme les sièges, est souvent recouverte de soieries, de velours ou
                                   d’étoffes brodées. Elle s’appuie sur de solides colonnes sculptées ou
                                   torses, réunies par des traverses ornées de motifs tournés en toupie ou
                                   en vase. Les guéridons sont à l’identique, en plus petits.
                                 Retenez donc au sujet de ce style : meubles massifs et droits, piètements
                                 droits en bois tourné, entretoises en H entre les pieds qui sont courts en
                                 rave ou en boule. Début du décor en pointe de diamant.

                                  Le style Louis XIV (de la fin du XVIIe au début du XVIIIe siècle)

                                 Le très fameux Roi Soleil entendait que son époque soit empreinte par un
                                 style décoratif qui soit à l’image de son règne : luxueux, grandiose et
                                 emphatique. Ainsi, le style de son époque fut d’une symétrie parfaite de
                                 motifs et comporta beaucoup de bois doré, de marqueteries de cuivre,
                                 d’étain et d’écailles, d’applications de bronzes ciselés et dorés et d’une pro-
                                 fusion de trophées antiques. Les garnitures en bronze doré apparaissent sur
                                 les côtés ou sur les pieds des meubles ainsi qu’autour des serrures et des
                                 poignées ; celles-ci sont tout à fait typiques de ce style.
                                 Le bois utilisé pour construire les meubles était souvent de l’ébène tandis
                                 que les marqueteries étaient en bois de violette, de palissandre, de syco-
                                 more et d’amarante. Les teintes les plus utilisées étaient le rouge, le vert ou
                                 encore le doré et l’argenté.
                                 Les motifs ornementaux consistaient en cornes d’abondance, acanthes
                                 fortes et puissants rinceaux. À la sculpture maniérée de la Renaissance se
                                 substitua une sculpture géométrique telle que le cartouche ovale et la poin-
                                 te de diamant.
                                 Le motif royal (à savoir le soleil) était énormément utilisé ainsi que les
                                 masques, les angelots, les têtes de femmes ailées, les coques et les feuilles
                                 d’acanthe.
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                                 Chiner et patiner de vieux meubles

                       Pour identifier rapidement ce style, voici quelques indications précises :
                       Ω Buffet et armoire. Richement décorés comme tous les meubles de ce
                         style mais rien d’autre de notable.
                       Ω Cabinet. Devient de plus en plus luxueux : incrustations de lapis-lazuli
                         et de cariatides.
                       Ω Meuble à écrire (bureau). Apparition du bureau à huit pieds (dit « bureau
                         Mazarin »). Il est composé de deux séries de tiroirs qui reposent, chacu-
                         ne, sur quatre pieds. La façade des tiroirs, le plateau et même les pieds
                         sont en balustres carrés, la plupart du temps traités en marqueterie de
                         métal et de bois.
                       Ω Commode. Naissance de la commode Boulle (André-Charles). Elle com-
                         porte trois ou quatre tiroirs qui descendent jusqu’au sol et possède par-
                         fois une retombée. Le plateau de la commode est souvent en marbre de
                         couleur ou incrusté de pierres colorées. Un léger bombé des tiroirs appa-
                         raît à la fin de la période.
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                                 Ω Console. La voici, enfin ! C’est une table murale, destinée à l’ornemen-
                                   tation, qui figure en alternance avec les hauts miroirs dans les châteaux
                                   et autres domaines. Son plateau est en marbre et sa base, ondulée et
                                   sculptée sur ses trois côtés, est dorée. Les pieds sont ondulés et symé-
                                   triques, retenus par des traverses articulées.

                                 Ω Fauteuil. L’assise est large et le dossier haut, incliné vers l’arrière, par-
                                   fois détaché de l’assise. Toutes ses lignes sont courbées. Les supports
                                   des accotoirs fléchissent vers le bas afin d’accentuer la courbure. Les
                                   pieds sont incurvés et la traverse supérieure disparaît.
                                 Ω Lit. Dans ce style, le lit devient un meuble d’apparat par excellence. S’il
                                   est de genre « à la duchesse », le baldaquin n’est plus soutenu par des
                                   colonnes mais fixé au plafond ou au mur. Dans le genre « à l’ange », il est
                                   surmonté d’un baldaquin plus court que le lit et de rideaux suspendus
                                   aux dais, appelés « nœuds ».
                                 Ω Table et guéridon. Tout comme le plateau des commodes, celui de la
                                   table est en marbre de couleur ou incrusté de pierres colorées. Le guéri-
                                   don est toujours présent et son plateau est en marqueterie.
                                 Retenez donc au sujet de ce style : richesse du mobilier, marqueterie et
                                 commode Boulle, pieds en console ou en balustre, décoration de feuilles
           © Eyrolles Pratique

                                 d’acanthe, de masques et de mascarons.

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                                 Chiner et patiner de vieux meubles

                        Le style Régence (début du XVIIIe siècle)

                       Il correspond à la période de transition entre les styles Louis XIV et Louis XV
                       durant laquelle Philippe d’Orléans assura la régence. Bien que peu différent
                       du style précédent, une certaine évolution des formes et des goûts se fit
                       jour. Le pompeux fut mis de côté pour laisser la place à l’intimité du style
                       Rocaille (lignes assouplies, coquilles aux bords festonnés, associées à
                       d’autres motifs issus de la nature).
                       Les meubles étaient conçus généralement en bois massif, ou plaqué, en
                       palissandre et en bois de rose. Ils étaient de plus petite taille, plus nombreux
                       et plus maniables.
                       Les motifs ornementaux propres à la Régence sont les espagnolettes en
                       bronze, les bustes féminins, les coquilles, les palmettes et les mascarons
                       (singes, dauphins, fragons, oiseaux, etc.).
                       Pour identifier rapidement ce style, voici quelques indications précises :
                       Ω Bibliothèque. De proportions moyennes, elle reçoit les livres et s’instal-
                         le soit dans le salon, soit dans le bureau ou encore dans la chambre à
                         coucher. D’aspect sévère, elle possède deux portes avec une glace inté-
                         rieure ou un grillage métallique et parfois des rideaux derrière les portes
                         pour protéger les ouvrages de la lumière et de la poussière.
                       Ω Table et guéridon. Leurs
                         pieds sont cambrés en
                         pied de biche ou en con-
                         sole, décorés de feuilles
                         d’acanthe. Les entretoises
                         en X finissent, petit à petit,
                         par disparaître.
                                                                                                          © Eyrolles Pratique

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                                                1. Distinguer une bonne affaire

                                 Ω Chaise. Elle subit de légères transformations : le piètement n’est plus
                                   tourné et il comporte une double courbure qui sera, par la suite, pré-
                                   pondérante. Les pieds se galbent : ils sont posés sur un dé ou en forme
                                   de sabot (pieds de biche). L’entretoise devient plus fine pour finir par
                                   disparaître. Le dossier est plat, parfois rembourré, et s’encadre de bois
                                   mouluré.
                                 Ω Commode. Celle de ce style est dite « commode en tombeau » à cause
                                   de sa forme massive et incurvée qui rappelle certains coffres du XVIe
                                   siècle en forme de sarcophage. Les montants sont très galbés et leur
                                   point de saillie maximale est nommé « genou ». Elle est constituée de
                                   trois tiroirs, séparés par des traverses. Le premier tiroir dit « sous cein-
                                   ture », est en trois parties : deux petits tiroirs avec une partie centrale
                                   fixe. Les pieds, quant à eux, sont hauts et cambrés. Des espagnolettes
                                   en forme de tête de femme sont appliquées sur les montants, sur les
                                   arêtes ou encore sur les pieds.
                                 Ω Fauteuil. Le fauteuil subit les mêmes transformations que la chaise.
                                   Accotoirs aux courbes souples et légèrement écartés ; apparition des
                                   manchettes et des dossiers plats dits « à la Reine ». La tapisserie est très
                                   décorée.
                                 Ω Bureau. Nommé « bureau plat », c’est le digne descendant du bureau
                                   Mazarin. Il compte, en général, trois tiroirs alignés en ceinture légèrement
                                   mouvementée sous le plateau. C’est un bureau d’apparat, d’une ligne
                                   déliée et gracieuse.

                                 Retenez donc au sujet de ce style : pieds de biche, profils en arbalète, espa-
                                 gnolettes, têtes, masques et coquilles Saint-Jacques, galbe pour les pieds
                                 et les façades des commodes.
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                                 Chiner et patiner de vieux meubles

                        Le style Louis XV (1re moitié du XVIIIe siècle)

                       Ce style est aussi nommé « rococo ». Au cours du règne de Louis XV qui était
                       à la fois élégant et raffiné, la modification de l’aménagement intérieur des
                       maisons fut notable. Le goût de l’intimité et du confort devint prédomi-
                       nant. Il est visible que ce style subit aussi l’emprise des femmes, que ce soit
                       celles qui tenaient salon que celles qui entouraient le Roi (Madame de
                       Pompadour par exemple). Ainsi, les meubles se renouvelèrent et leur échel-
                       le se réduisit encore afin de créer des petits meubles légers aux lignes chan-
                       tournées (en volutes). Les lignes douces étaient recouvertes de décorations
                       asymétriques en rocaille.
                       Les motifs ornementaux de ce style sont principalement des guirlandes, des
                       corbeilles, des bouquets divers et ils apparaissent aussi bien sur le haut des
                       cabriolets et des bergères que sur les portes ou sur les côtés des commodes
                       et autres encoignures.
                       Pour identifier rapidement ce style, voici quelques indications précises :
                       Ω Chaise. En bois massif (hêtre, noyer ou tilleul), elle est cirée, parfois
                         peinte et réchampie. Les dossiers, de forme violonée, sont plats et assez
                         courts, cintrés en cabriolet et garnis en bois apparents. Les pieds sont
                         galbés et moulurés. Souvent, le raccordement des pieds et de la ceintu-
                         re est orné de fleurs et la terminaison de ceux-ci est enroulée et repose
                         sur un dé. Les sièges sont soit garnis, soit cannés ou encore paillés.
                       Ω Commode. La façade s’incurve et s’ondule. Les traverses de séparation
                         entre les tiroirs disparaissent. Ses pieds sont terminés par des boucles
                         protégées par des feuilles de bronze. Par la suite, elle ne comportera plus
                         que deux tiroirs.
                       Ω Encoignure. Arrivée en force de ce meuble qui se place dans un coin. Les
                         encoignures vont en général par deux et se marient à une commode
                         dont elles reprennent les lignes. Possède une ou deux portes.
                                                                                                         © Eyrolles Pratique

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                                 Ω Fauteuil. De nouveaux fauteuils voient le jour : bergères, marquises,
                                   causeuses, canapés à bras détachés, etc. Leurs pieds sont cambrés et
                                   très affinés dans leur partie inférieure. Les dossiers, rembourrés, sont
                                   couverts de soieries brodées ou de fine tapisserie.

                                 Ω Secrétaire et écritoire. Le secrétaire voit le jour : placé dans le salon des
                                   dames pour qu’elles y rangent leur correspondance secrète, il est pra-
                                   tique et de faible encombrement. Il est vertical, comporte deux parties
                                   et dispose d’un plateau rabattable pour l’écriture. Il est aussi agrémen-
                                   té de nombreux tiroirs et compartiments. Pour ce qui est de l’écritoire, il
                                   est de corps compact et constitue une version féminine du bureau. Doté
                                   d’un abattant, de tiroirs et de compartiments, il est en général pourvu
                                   de tiroirs frontaux.
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                       Ω Table et guéridon. Des versions rétrécies de la table apparaissent et sont
                         destinées à des fonctions aussi diverses que variées (la « servante » est
                         une table avec des alvéoles pour garder les bouteilles, la « chiffonnière »
                         permet de ranger les ouvrages de dame, etc.). Le guéridon, quant à lui,
                         devient encore plus fonctionnel et s’embellit.
                       Retenez donc au sujet de ce style : courbes, pieds galbés, traverses infé-
                       rieures en arbalète, coquilles, feuilles d’acanthe et marqueteries. Début de
                       la peinture laquée.

                        Le style Louis XVI (2e moitié du XVIIIe siècle)

                       Inutile que nous vous présentions ce pauvre roi Louis XVI qui subit l’ire du
                       peuple. Le style qui marqua son époque eut pour principale caractéristique
                       le retour à l’antique dû, sans doute, aux découvertes de Pompéi et
                       d’Herculanum. Le mobilier est de forme simple et ses lignes sont droites :
                       toutes les sinuosités du rococo ont été abandonnées. Les angles, générale-
                       ment arrondis, s’ornent de colonnettes dans la continuité des pieds. Les
                       meubles sont fabriqués en hêtre, frêne et noyer.
                       Les éléments décoratifs se voient enrichis de plaques de porcelaine de
                       Sèvres ainsi que d’applications de bronzes dorés et ciselés. Quant aux
                       motifs ornementaux, ils privilégient les perles, oves, ondes, lions, sphinx
                       grecs, rosaces et corbeilles fleuries au détriment des coquilles. Pour ce qui
                       est de la marqueterie, elle ést encore très largement employée.
                       Pour identifier rapidement ce style, voici quelques indications précises :
                       Ω Bureau et secrétaire. Le bureau est plat avec un plateau rectangulaire et
                         des tiroirs en ceinture. Les pieds sont en gaine ou en carquois. Le secré-
                         taire, quant à lui, existe en deux types. Le premier type est en cylindre,
                         le second, avec abattant, est rectiligne.
                                                                                                       © Eyrolles Pratique

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                                 Ω Chaise. Possède des pieds
                                   droits tournés et cannelés,
                                   raccordés à l’assise par des
                                   dés ornés de rosaces tandis
                                   que les montants des dos-
                                   siers se terminent fort sou-
                                   vent par une pomme de pin
                                   sculptée.
                                 Ω Commode. Désormais plus
                                   sobre, elle possède des pans
                                   coupés (tout comme les
                                   secrétaires à abattants). Les
                                   pieds se redressent et la
                                   façade s’orne d’applications
                                   de bronzes dorés, de mar-
                                   queterie et de panneaux de
                                   bois précieux ou laqués.
                                 Ω Console. Toujours là ! En
                                   bois sculpté et peint. Parfois
                                   agrémentée d’un plateau de
                                   marbre et construite dans le
                                   même bois que la table.
                                 Ω Fauteuil. Identique à la chai-
                                   se avec des accoudoirs en
                                   plus. Différents types de
                                   fauteuils : « à la Reine » avec
                                   dossiers plats ; en cabriolet
                                   avec un dossier cintré ; ber-
                                   gère à oreilles ou bergère à
                                   côtés garnis.                     Les pieds s’ornent de colonnettes
                                                                     et d’applications de bronzes dorés
                                                                     et ciselés.
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                                 Chiner et patiner de vieux meubles

                       Ω Lit. Celui à colonnes disparaît définitivement, il est parfois remplacé par
                         une sorte de canapé avec dais et rideaux nommé « lit à trois dossiers ».

                       Ω Table et guéridon. Ils sont nombreux. Grande diversité des formes et des
                         usages. Certaines ont des plateaux de marbre, ou de bois, qui épousent
                         la forme de la ceinture et ce, sans feston, galbe et chantournement.

                       Retenez donc au sujet de ce style : meubles rectangulaires, façades et côtés
                       plats, pieds cannelés et droits, dés de raccordement ornés de fleurettes,
                       nœuds de ruban et marqueterie de bouquets.
                                                                                                       © Eyrolles Pratique

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                                  Le style Directoire (fin du XVIIIe siècle)

                                 En ces temps troublés où le paroxysme de la Terreur fut suivi d’un certain
                                 apaisement, il va sans dire que les nouvelles idées allèrent bon train. Pour
                                 cette raison et bien que cette période fut fort courte (de 1795 à 1799), un nou-
                                 veau style fut tout de même adopté tant en ce qui concerne l’architecture
                                 qu’en ce qui concerne le mobilier. D’ailleurs, ce style perdura après la pério-
                                 de à laquelle il est attaché puisqu’il dura près de vingt ans. La France subis-
                                 sait alors de profondes modifications et la bourgeoisie accédait peu à peu
                                 au pouvoir. Ce furent les genres Pompéien et Renaissance qui marquèrent ce
                                 style et prédominèrent à nouveau ainsi que les décors à l’égyptienne et ce,
                                 dans une gamme de coloris très particulière.
                                 Les meubles de ce style sont souvent laqués et adoptent des formes simples
                                 et très élégantes, alliant les faibles courbes et les lignes droites sans rigidi-
                                 té. Nous pourrions résumer ce style en affirmant qu’il est à la fois un rappel
                                 du style Louis XVI et les prémices du style Empire.
                                 L’ornementation des meubles était dépourvue de bronze et simplement
                                 sculptée.
                                 Pour identifier rapidement ce style, voici quelques indications précises :
                                 Ω Buffet. Apparition du buffet bas,
                                   façades peu décorées, droites et plates.
                                 Ω Bureau et secrétaire. Bureau plat en
                                   acajou et à pieds droits tandis que le
                                   secrétaire est haut et sans ornement,
                                   généralement encadré de pilastres
                                   plats ou d’égyptiennes.
                                 Ω Chaise. Le dossier est découpé, renver-
                                   sé en arrière. À son sommet, la traverse
                                   de forme rectangulaire est reliée à la
                                   base par un panneau découpé de divers
                                   motifs en palmette, grille ou lyre. Les
                                   pieds sont en sabre, en jarrets de
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                                   chèvre ou de lion.

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                                 Chiner et patiner de vieux meubles

                       Ω Commode. De forme rectangulaire avec des côtés plans, des pieds droits
                         (gaine, toupie ou griffe de lion), montants ornés de colonnes ou de
                         pilastres. Deux ou trois portes et disparition du décor.
                       Ω Fauteuil. Les bras sont souvent de forme carrée et leur dossier est ajouré,
                         renversé en arrière. Il est soit à crosses (enroulement des pieds en volute),
                         soit à cornes (élargissement des pieds en trapèze). Les accotoirs sont
                         droits, garnis d’une manchette ou sculptés en sphinge ailée ou en bec
                         d’oiseau. Apparition du siège curule en X.
                       Ω Lit. Les montants sont ornés de colonnettes cannelées, en fuseaux, en
                         cariatides ou en gaines. Certains ont des chevets droits surmontés d’un
                         fronton triangulaire ; d’autres possèdent des chevets enroulés.
                       Ω Table et guéridon. Le plateau est circulaire, octogonal ou losangé et il
                         repose soit sur un fût central à trois pieds, soit sur trois pieds droits ou
                         incurvés, soit sur des pieds latéraux découpés en bronze.

                       Retenez donc au sujet de ce style : dépouillement des lignes, absence d’or-
                       nementation, palmette, dossier ajouré et dé de raccordement orné d’une
                       rosace.
                                                                                                         © Eyrolles Pratique

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                                                 1. Distinguer une bonne affaire

                                  Le style Empire (début du XIXe siècle)

                                 Inutile que nous vous précisions à quelle période de notre Histoire corres-
                                 pond ce style, n’est-ce pas ? Tout un chacun connaît Napoléon ! Mais, que
                                 savez-vous de son style ? Le maître mot pourrait être : sec. Les meubles de
                                 ce style sont carrés et les arêtes nettes et vives. C’est l’acajou qui était pri-
                                 vilégié ainsi que les bois sombres (massifs ou placages). Une nouvelle
                                 venue, la scie mécanique, permit de réduire l’épaisseur des bois et de dimi-
                                 nuer ainsi le coût des matières premières. La marqueterie fut abandonnée
                                 cédant sa place à des incrustations de filets d’ébène, d’étain, de cuivre, d’os
                                 ou d’ivoire. Le bois était parfois sculpté ou peint. Quant aux marbres clairs
                                 (blanc et gris), ils étaient abondamment utilisés en plateau sur les com-
                                 modes, les consoles et les guéridons.
                                 Les motifs ornementaux de ce style furent très influencés par le contexte
                                 historique ; de ce fait, on vit fleurir épées et autres motifs inspirés par le
                                 voyage en Égypte de l’Empereur. Les autres symboles de l’Empire tels que
                                 l’aigle, l’étoile, le « E » (pour « Empereur ») et le « N » (pour… hé oui,
                                 « Napoléon » !) furent aussi beaucoup utilisés, répartis dans des couronnes
                                 de laurier.
                                 Pour identifier rapidement ce style, voici quelques indications précises :
                                 Ω Armoire et bibliothèque. Peu
                                   d’armoires alors que les
                                   bibliothèques, quant à elles,
                                   sont très à la mode. Celles-ci
                                   sont en général composées
                                   d’une partie inférieure pleine
                                   et d’une partie supérieure
                                   vitrée. Leurs corniches sont
                                   droites et leurs montants
                                   soulignés de pilastres, de
                                   colonnes baguées ou de
                                   cariatides en gaine.
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                                     Les motifs ornementaux inspirés
                                     par le voyage en Égypte se multi-
                                     plient.
                                                                                                                     35
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                                 Chiner et patiner de vieux meubles

                       Ω Bureau et secrétaire. De forme rectangulaire et à angles vifs, le bureau a
                         un plateau épais avec des ornementations sur la ceinture. Il est pourvu
                         de quatre pieds en colonnes baguées, en griffons, en cariatides ou en
                         lions ailés qui reposent sur des patins parfois reliés entre eux par une
                         entretoise. Le secrétaire est haut avec un abattant à angles vifs ; ses
                         façades sont plates, encadrées de montants en pilastres, en colonnes,
                         en demi-colonnes ou en cariatides. Il a des pieds très bas ou ceux-ci sont
                         remplacés par une plinthe.
                       Ω Chaise et Fauteuil. Recrudescence de la chaise curule en X. Les autres
                         chaises voient leurs pieds arrière prendre l’aspect d’un sabre. Quant au
                         fauteuil, il devient tout d’abord en curule avec des pieds en X pour
                         ensuite laisser la place au fauteuil gondole, dont le dossier enveloppe le
                         dos et est presque toujours rembourré.

                                                                                                      © Eyrolles Pratique

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                                 Ω Commode et bas d’armoire. La commode en acajou avec bronzes dorés
                                   est très représentative du style de l’époque. L’union des couleurs
                                   chaudes du bois fruité avec l’éclat de la dorure est typique. Le tiroir du
                                   haut s’avance par rapport aux autres et semble s’appuyer sur des bustes
                                   féminins. Le tiroir central est souvent orné d’un bas-relief. Les façades
                                   sont plates, rectangulaires avec des angles vifs. Elles reposent sur un
                                   socle en plinthe ou sur des pieds très courts en griffes de lion ou, plus
                                   simplement, elles sont rectangulaires.
                                 Ω Lit. Posé contre le mur, il n’est qu’en partie décoré. Le lit bateau se com-
                                   pose d’un chevet et d’un dossier de même hauteur, inclinés vers l’inté-
                                   rieur ou l’extérieur et assemblés par une traverse qui prolonge l’incurva-
                                   tion des chevets et des dossiers.
                                 Ω Méridienne. Divan de repos à double rebords et aux mouvements curvi-
                                   lignes.
                                 Ω Somno. Table de nuit en forme de pyramide tronquée, de colonne ou de
                                   parallélépipède. Il a en général des portes et des rayons.
                                 Ω Table et guéridon. La table est ronde ou ovale, en métal ou en bois. Elle
                                   est soutenue par une colonne avec une base et un chapiteau.
                                 Retenez donc au sujet de ce style : lignes rigides, massives et droites, pré-
                                 dominance de l’acajou, abandon de la marqueterie, pieds et montants en
                                 colonne baguée ou en cariatide.

                                  Le style Restauration (1re partie du XIXe siècle)

                                 Cette période fut celle qui suivit la Révolution française et l’Empire d’où une
                                 réaction contre les idées de la Révolution et de l’Empire. Il s’ensuivit une exhu-
                                 mation du passé traditionnel français, y compris dans l’art. Le peuple, quant
                                 à lui, ne songeait qu’à oublier les troubles du passé par l’ordre et la tranquilli-
                                 té sociale tandis que la Cour adoptait un style moins éclatant qu’autrefois et
                                 plus proche de celui de la bourgeoisie, classe montante de l’époque. Dans ce
                                 style, le néoclassique et le néogothique sont mélangés afin de créer une
                                 impression de retour à l’esprit médiéval. Les bois clairs furent préférés aux
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                                 teintes foncées de l’acajou (à part pour le placage) : orme, frêne, érable, thuya,
                                 poirier, pommier et citronnier. Les meubles se dépouillèrent d’où la dispari-
                                 tion des ornements ciselés en cuivre ou en bronze.
                                                                                                                       37
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                                 Chiner et patiner de vieux meubles

                       C’est à cette époque, principalement pour les riches bourgeois, que les
                       fabricants conçurent des meubles et ce, non plus systématiquement à la
                       main, mais souvent à partir de machines. Le mobilier fut créé à partir de
                       formes incurvées et épaisses.
                       Les motifs ornementaux de ce style sont encore très classiques : palmettes,
                       couronnes de fleurs, amphores, fleurs de lotus, étoiles et volutes ainsi que
                       dauphins et cygnes.
                       Pour identifier rapidement ce style, voici quelques indications précises :
                       Ω Armoire et bibliothèque. Quelques armoires, la plupart du temps équi-
                         pées de glace. Les bibliothèques sont sobres et vitrées, avec des structures
                         entourées d’un filet de bois contrasté et un fronton droit ou en doucine.
                       Ω Chaise. Quelques types différents existent. D’une part, la chaise à dos-
                         sier rectangulaire ajouré avec une barre à croisillons ; d’autre part, la
                         chaise à dossier renversé et enroulé. Les pieds arrière sont en sabre ou
                         en console. Existe aussi la chaise à cathédrale, avec motifs en ogive.

                                                                                                        © Eyrolles Pratique

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                                                1. Distinguer une bonne affaire

                                 Ω Secrétaire. Le secrétaire est haut, droit, pourvu d’un abattant et de
                                   tiroirs dans la ceinture. Les pieds sont courts et les panneaux, la plupart
                                   du temps, sont encadrés d’un filet de bois contrasté.
                                 Ω Fauteuil. Identique à la chaise. Soit à dossier rectangulaire plein et garni,
                                   soit à dossier renversé et surmonté d’un fronton. Les pieds antérieurs
                                   sont en console ou en sabre. Les accotoirs sont en prolongement des
                                   pieds avant ou en crosse enroulée. Les sièges sont garnis.
                                 Ω Table et guéridon. De forme ronde, le guéridon et la table sont à piète-
                                   ment central en balustre ou à piètement latéral en lyre. Les pieds sont
                                   souvent galbés, en col de cygne ou en griffes et sont réunis par une
                                   tablette d’entretoise.
                                 Retenez donc au sujet de ce style : bois clairs, pieds en console, fuselés ou
                                 en griffes, incrustation de bois sombres en filets et motifs.

                                  Le style Louis-Philippe (moitié du XIXe siècle)

                                 Lorsque les élections de juillet 1830 rendent le pouvoir à Charles X, une
                                 vague de mécontentement populaire puis d’émeutes se fait jour. Après trois
                                 jours d’insurrection, le Roi est renversé pour être remplacé par le Duc
                                 d’Orléans : Louis-Philippe. Devenu Roi, il tente d’instituer un régime libéral,
                                 appuyé en cela par la bourgeoisie. Dépouillé et sobre, ce style est quelque
                                 peu « tristounet ». Il se prolongea pourtant après la mort de Louis-Philippe.
                                 Typique de l’industrialisation grandissante, ce style est caractéristique à la
                                 fois de la bourgeoisie et de la mode romantique : il imite quelque peu le
                                 style Renaissance, voire Gothique. Le confort est privilégié par rapport au
                                 faste, le bois est apparent. De simples moulures soulignent la structure. Les
                                 bois employés principalement sont l’acajou sombre, ou rougeoyant, et le
                                 noyer.
                                 Cependant, quelques meubles inspirés des styles antérieurs subsistent, qui
                                 allient le style Renaissance à une Rocaille presque tarabiscotée.
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                                 Chiner et patiner de vieux meubles

                       Pour identifier rapidement ce style, voici quelques indications précises :
                       Ω Armoire. Encore des armoires à deux portes et de facture classique avec
                         plaque de marbre gris. Apparition des armoires à une porte avec glace.
                       Ω Buffet et bibliothèque. Buffet bas à deux portes, surmonté d’une étagè-
                         re au fronton plus ou moins triangulaire. La bibliothèque, toujours rec-
                         tiligne, a deux portes qui sont la plupart du temps vitrées.
                       Ω Bureau et secrétaire. Le secrétaire est fabriqué en acajou ou en palis-
                         sandre et ressemble au chiffonnier (petits tiroirs de bois clair en partie
                         haute et ouverture par abattant qui sert d’écritoire).
                       Ω Chaise. Dossier évidé, en forme de ballon ou de montgolfière, parfois
                         des dossiers rectangulaires au sommet renversé. Les pieds arrière sont
                         en sabre, dans le prolongement du dossier.
                       Ω Commode. En acajou ou en ronce de noyer, elle est couverte d’une
                         plaque de marbre gris veiné. Son tiroir supérieur profile une forme en
                         tulipe.
                       Ω Lit. Petite persistance des lits bateau à dossier enroulé et apparition des
                         lits droits aux chevets égaux. Quelques montants en pilastres plats et
                         premiers lits en fonte.
                                                                                                       © Eyrolles Pratique

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                                 Ω Fauteuil. Souvent en acajou massif, il épouse la forme Louis XV et pos-
                                   sède un dossier cintré et des accotoirs à manchettes.

                                 Retenez donc au sujet de ce style : des lignes massives et amollies, des bois
                                 sombres, pas de décor, des pieds en console ou Jacob, des consoles en
                                 volutes et des roulettes sous les pieds des sièges et des tables.

                                  Le style Napoléon III (2e moitié du XIXe siècle)

                                 S’il est exact que Louis-Napoléon Bonaparte, Président de la République
                                 puis Empereur n’a guère bonne presse auprès des historiens, il n’en reste
                                 pas moins que c’est durant son règne que la société industrielle s’est
                                 construite. Contrairement à celle de Louis-Philippe, cette Cour voulu briller
                                 de tous ses feux ! Les aristocrates avaient disparu mais ils furent remplacés
                                 par des nombreux demi-mondains ! Le style de cette période ploie sous une
                                 diversité de genres et une accumulation de contradictions. Pour autant,
                                 quelques traits caractéristiques se détachent : multiples variations du style
                                 Renaissance (particulièrement Henri II), scènes historiques dans le décor
                                 (Saint Georges terrassant le dragon, Roméo et Juliette ou encore Jeanne
                                 d’Arc), imitations plus ou moins
                                 réussies des meubles Boulle
                                 (incrustation de cuivre ou d’écaille)
                                 et des meubles Louis XV (courbes
                                 sveltes et élancées). Beaucoup de
                                 bois noirs (ébène ou poirier noirci)
                                 avec incrustation de cuivre et de
                                 bois dorés.
                                 L’ornementation la plus caractéris-
                                 tique est le bouquet polychrome
                                 souvent incrusté de nacre.
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                                         Table de dame pour la toilette.

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                                 Chiner et patiner de vieux meubles

                       Pour identifier rapidement ce style, voici quelques indications précises :
                       Ω Buffet et bibliothèque. Bibliothèque vitrée et armoire de type Boulle ;
                         buffet et desserte néo-renaissance, armoire à glace de type Henri II. Tous
                         ces meubles sont assortis de décors abondants.
                       Ω Bureau et secrétaire. Copie de secrétaires Louis XV et secrétaires en
                         pente, parfois surmontés de tiroirs.
                       Ω Chaise. De style Renaissance, Louis XV et Louis XVI. Multiples variétés de
                         chaises légères avec dossier en médaillon incrusté de nacre, de motifs
                         dorés, de fleurs polychromes ; pieds et dossiers en forme de cordes.
                       Ω Commode. Copies de commode Louis XV.
                       Ω Fauteuil. Toujours et encore des copies Louis XV à la « sauce Napoléon III ».
                       Ω Lit. Baroque, en bois noir et peint de bouquets polychromes ou copie
                         des anciens styles (Renaissance, Rocaille et Louis XVI).
                       Ω Table et guéridon. Savant
                         mélange de styles et multi-
                         plicité des modèles de
                         tables à usage spécifique :
                         pour le jeu, pour la toilette,
                         pour le thé…

                       Retenez donc au sujet de ce style : multiples formes, mélange des styles et
                       abondance du décor. Utilisation des bois noirs, soulignés d’un filet de lai-
                       ton. Marqueterie de métal, en fleurettes ou en étoiles, fabriquée en laiton
                       ou en bois.
                                                                                                         © Eyrolles Pratique

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                                                 1. Distinguer une bonne affaire

                                  Le style Art Nouveau (fin du XIXe siècle et début du XXe siècle)

                                 Après la chute du Second Empire, le début du XXe siècle constitue une franche
                                 rupture avec le passé : finies les copies des anciens styles, oubliées les com-
                                 modes Boulle et place à l’orientalisme. Ce fut un véritable mouvement nou-
                                 veau qui vit alors le jour, en plus d’un nouveau style. Toute l’Europe occidenta-
                                 le en fut d’ailleurs « frappée ». Renouveau semblait être alors le maître mot.
                                 Savant mélange de modernité, de meubles mauresques et d’art japonais, ce
                                 style fut aussi nommé « nouille », « coup de fouet », « modern style » ou enco-
                                 re « rastaquouère ». Les courbes y abondent mais elles n’ont plus rien de sem-
                                 blable avec celles des styles précédents : sinueuses, échevelées, alanguies, elles
                                 parcourent dans un même tracé l’ensemble du décor. Celui-ci fait d’ailleurs
                                 totalement corps avec le meuble et s’inspire de la flore, de la faune et des
                                 femmes aux chevelures voluptueuses. La nature y a une place prépondérante
                                 une fois de plus mais ici, c’est une nature sauvage, des fleurs à foison et libé-
                                 rées ainsi que des algues, des nénuphars, des papillons, des libellules, etc. La
                                 liste est trop longue pour être énumérée ici. Ce style est un art d’élite dont les
                                 qualités essentielles sont l’imagination et la perfection d’un décor exubérant.
                                 La marqueterie et les sculptures sont légions bien que jamais surabondantes
                                 tant il est vrai qu’elles font corps avec le meuble.
                                 Pour identifier rapidement ce style, voici quelques indications précises :
                                 Ω Buffet. Le buffet est imposant, en général d’un seul bloc. Ses montants
                                   sont épais, sinueux et très moulurés. Le buffet à deux corps est séparé
                                   par une niche centrale avec une alternance d’éléments vitrés et d’élé-
                                   ments pleins.
                                 Ω Bureau et secrétaire. Le secrétaire à abattants disparaît, laissant la place
                                   à des secrétaires en une pièce. Le bureau est plat, aux tracés sinueux et
                                   irréguliers avec des tiroirs latéraux sous le plateau.
                                 Ω Chaise. Elle n’a aucune ligne droite et ses tracés sont comme étirés ; le
                                   dossier est ajouré, orné de fleurs sculptées ou de lianes entrelacées.
                                 Ω Commode. Très structurée mais rare dans ce style.
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                                 Chiner et patiner de vieux meubles

                                        Buffet à deux corps, aux montants sinueux et moulurés.

                       Ω Fauteuil. Relativement haut sur pieds
                         et dessiné en fonction d’un tracé
                         linéaire, continu et irrégulier. La struc-
                         ture, en bois, est visible. L’intérieur est
                         garni de cuir ou d’étoffe avec des orne-
                         mentations florales (ou faune).
                       Ω Lit. Tête de lit plate au périmètre tour-
                         menté avec des découpes sinueuses et
                         végétales. Pieds de lits plus bas mais
                         de même structure.
                                                                                                 © Eyrolles Pratique

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                                                1. Mieux transmettre sa pensée

                                 Ω Petites tables. Meubles favoris de ce style, les exemples sont nombreux :
                                   guéridon, table volante, table gigogne, sellette, travailleuse… Formes
                                   très variées avec importance du thème floral, plateau à géométrie irré-
                                   gulière (en forme de pétale, de feuille ou de fleur) et parfois, plusieurs
                                   plateaux superposés. Les pieds sont sinueux et les plateaux marquetés,
                                   ou pyrogravés, de motifs floraux.

                                 Retenez donc au sujet de ce style : courbes en « coup de fouet », abandon
                                 de la géométrie et de la symétrie, sinuosité du tracé et marqueterie en pay-
                                 sage, bouquet et scène champêtre.
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                                                                                                                45
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                                 Chiner et patiner de vieux meubles

                        Les meubles à fuir
                       Au cours de vos pérégrinations sur les marchés et autres brocantes, il va
                       sans dire que vous ne devez pas acheter n’importe quel meuble sous pré-
                       texte qu’il est de style ancien et que vous souhaitez le patiner. En effet, cer-
                       tains des problèmes que présentent les vieux meubles sont faciles à
                       résoudre, d’autres non.
                       Tout d’abord, veillez à ce que les pieds ne soient pas trop abîmés car, si le
                       bois qui les compose est pourri, la seule solution sera de les remplacer.
                       D’autre part, fuyez les meubles ayant beaucoup de trous : les vers les ont
                       investis et ils seront difficiles à traiter. Ensuite, évitez d’acquérir un meuble
                       dont la façade ou l’un des côtés est fortement entaillé, voire brisé, car seul
                       un professionnel pourra aisément le réparer. Pour finir, un placage très
                       abîmé nécessite beaucoup de travail.
                       Pour ce qui est des fauteuils, sachez que si celui qui vous intéresse est très
                       défoncé, il nécessitera une refonte complète de son assise ce qui n’est pas
                       réalisable par le commun des mortels !
                       Pour autant, si le meuble présente beaucoup de défauts, s’il nécessite l’in-
                       tervention d’un professionnel mais qu’il est d’un style parfait, soyez atten-
                       tif à son prix : si c’est un meuble bas à plus de 250 euros ou un meuble haut
                       à plus de 600 euros, tournez les talons sans remords. Pour un fauteuil, à
                       plus de 500 euros, faites de même. Par contre, au-dessous, l’achat peut
                       valoir le coup, même après rémunération d’un artisan d’art, son prix sera
                       tout à fait correct.

                         Le lecteur trouvera dans les annexes de cet ouvrage des centaines de
                         bonnes adresses pour chiner.
                         Rendez-vous sur le site www.lapatine.com pour en savoir plus.
                                                                                                           © Eyrolles Pratique

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