ÉCOLES RELATIONS - En partenariat avec - Studyrama

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ÉCOLES RELATIONS - En partenariat avec - Studyrama
Relations écoles
                         RELATIONS
eBook Focus RH 2019

                         ÉCOLES

                                                En partenariat avec

                      Extrait du Book FocusRH
ÉCOLES RELATIONS - En partenariat avec - Studyrama
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                     Copyright © 2019 par Educational Testing Service. Tous droits réservés. ETS, le logo ETS et TOEIC
            sont des marques déposées de Educational Testing Service (ETS) aux Etats Unis et dans d’autres pays, sous licence.
ÉCOLES RELATIONS - En partenariat avec - Studyrama
RELATIONS
ÉCOLES
     Pourquoi les tests TOEIC® constituent
1
     une véritable certification ?

     Ouvrir une chaire
2
     avec une grande école

     PME :
4
     « Small is beautiful » ?

     Allier sens et résultat :
6
     le nouveau défi des entreprises

     Relation école-entreprise : partir sur
8
     de bonnes bases

     « Learning by doing » : le nouveau credo des écoles
10
     de management

     Former les ingénieurs à des métiers
12
     qui n’existent pas encore
ÉCOLES RELATIONS - En partenariat avec - Studyrama
Pourquoi les tests TOEIC®
constituent une véritable
certification ?
« Nous organisons 7 millions de tests TOEIC® chaque année dans le monde »

L  ’anglais est devenu une priorité pour les écoles. Et pour les étudiants ?
   C’est devenu aussi une priorité pour les étudiants, ainsi que pour leurs parents. Tout
le monde a bien conscience que maîtriser l’anglais est une condition indispensable pour
une insertion professionnelle réussie. Nous observons une prise de conscience de plus
en plus précoce : il n’est plus rare de voir des élèves de seconde s’intéresser au passage
du test TOEIC®. Quant aux écoles de commerce, elles considèrent depuis longtemps le
niveau d’anglais comme un important critère d’admission. Enfin, il reste important de
préciser que tous les tests TOEIC® sont éligibles au CPF et donc finançables à 100%.

Comment le test TOEIC® est-il devenu la référence mondiale ?
D’abord par sa longévité : le test TOEIC® existe depuis presque 50 ans. Il y a ensuite son
déploiement, puisque nous sommes présents dans plus de 160 pays, avec des critères
de qualité et des conditions d’administration strictement identiques. Nous organisons
7 millions de tests TOEIC® chaque année dans le monde ce qui en fait le premier test
mondial et lui donne une reconnaissance universelle. Quel que soit le pays où vous vous
rendez, votre score sera compris de la même manière. Le test lui-même évolue : il intègre
aujourd’hui des messages SMS, des messages instantanés ou un tchat en ligne mettant
en scène plusieurs interlocuteurs, des audios de réunions où plusieurs personnes
conversent… Des situations très proches de la réalité professionnelle.

Quel niveau est généralement exigé ?
C’est bien sûr à chaque institution de fixer le niveau minimum d’anglais
des étudiants qu’elle accueille. Dans les écoles de commerce, le
niveau plancher se situe autour de 785 points, ce qui correspond sur
le CECRL* à un niveau B2. Mais il s’agit là souvent d’un minimum :
le niveau exigé varie beaucoup selon la réputation de l’école et son
exposition internationale ! Dans les entreprises il est maintenant
fréquent que le niveau d’anglais exigé soit corrélé au niveau de
responsabilité du poste. Quand on monte dans les échelons, le niveau
d’anglais doit évoluer. Le test TOEIC® est d’ailleurs connu de tous les
employeurs. Je ne peux donc que conseiller aux futurs professionnels
d’inscrire leur score sur leur CV. Cela donnera immédiatement au           Laurence Carlinet
recruteur une idée précise de leur niveau.                                 Directrice France
                                                                           de ETS Global

*Cadre Européen de Référence pour les Langues

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ÉCOLES RELATIONS - En partenariat avec - Studyrama
Ouvrir une chaire
avec une grande école
Que ce soit pour accélérer l’innovation en interne et/ou pour renforcer son image,
la chaire est une idée séduisante. Explications avec Jean Pralong, responsable de
la chaire « Carrières, Data et Ethique » à l’EM Normandie.

QU’EST-CE QU’UNE CHAIRE ?
C’est un groupement entre une école, qui
fournit les moyens humains de recherche, et
une ou plusieurs entreprises, qui apportent
les financements. En se réunissant autour
d’une thématique commune, école et entre-
prise permettent de répondre plus vite au
besoin d’innovation des organisations tout en
prenant part au débat public.

COMMENT CES CHAIRES
SE METTENT-ELLES EN PLACE ?
L’école possède une expertise. L’entreprise
souhaite obtenir des réponses à des ques-                            Jean Pralong

tions comme l’innovation, le recrutement ou
la visibilité sur un sujet précis. Or, le dialogue   CERTAINS SECTEURS SONT-ILS
entre le milieu de la recherche et celui de
                                                     PLUS ENCLINS À METTRE
                                                     EN PLACE DES CHAIRES ?
l’entreprise est parfois complexe. Les temps
                                                     L’industrie a évidemment l’habitude de créer
du business et de la recherche ne sont pas
                                                     des structures de recherche en partena-
toujours les mêmes. Les entreprises sont
                                                     riat avec des écoles : ses besoins de R&D
parfois mal acculturées à ce qu’est vraiment
                                                     l’y ont conduite tout naturellement depuis
la recherche. L’idéal est bien sûr de travail-
                                                     déjà longtemps. Dès lors qu’un objectif clair
ler avec une organisation déjà sensibilisée :        est identifiable, comme la conception d’un
celles qui possèdent un service de R&D, par          produit, la mise en place d’une chaire est
exemple, ou qui ont déjà accueilli des docto-        aisée. Ce processus est encore plus pré-
rants. Réciproquement, l’école doit assimi-          sent aux États-Unis, où des pans entiers
ler et tenir compte des enjeux concrets de           d’écoles d’ingénieurs sont en réalité des
l’entreprise.                                        chaires financées par des entreprises. Cette

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ÉCOLES RELATIONS - En partenariat avec - Studyrama
dynamique est moins présente dans les ser-                 marque employeur et donc le recrutement :
vices ou les fonctions support comme les RH.               les jeunes sont très sensibles aux travaux de
                                                           recherche soutenus par l’entreprise.
LE FINANCEMENT DE
CES DISPOSITIFS EST-IL SIMPLE À                            COMMENT AVEZ-VOUS
METTRE EN PLACE ?                                          DÉVELOPPÉ LA CHAIRE
Si le soutien financier de l’entreprise au                 « CARRIÈRES, DATA & ETHIQUE » ?
projet développé par la chaire est relative-               La chaire est née d’un double constat : les
ment aisé, le partenariat en lui-même est                  parcours professionnels sont de plus en
plus complexe. Construire une équipe alliant               plus diversifiés, et la gestion des carrières
chercheurs et industriels est un processus                 - désormais digitalisée - génère une masse
long, qui suppose de faire se correspondre                 considérable de données. Cela nous a permis
deux entités répondant à des logiques dif-                 de dégager trois axes de travail : décrire les
férentes.                                                  nouvelles trajectoires dans des organisations
                                                           revues par la digitalisation, comprendre les
QUELS SONT LES BÉNÉFICES                                   comportements des actifs face à une gestion
D’UNE CHAIRE POUR                                          de carrière digitalisée, réfléchir à l’utilisation
L’ENTREPRISE ?                                             des données et aux limites éthiques de ces
D’une part, elle peut rapidement conce-                    usages. Notre première étude, prévue dans
voir des produits ou des services inno-                    le courant de l’année 2019, analysera les
vants grâce au soutien d’un programme en                   parcours et stratégies d’insertion des jeunes
recherche. D’autre part, c’est un très bel                 diplômés en Europe. Beaucoup de bruit est
outil de communication auprès des pres-                    fait sur la technophilie ou sur le scepticisme
tataires, partenaires et prospects. Rien de                supposé des jeunes générations. Mais on
mieux, pour montrer que l’entreprise est en                sait finalement peu de choses sur leurs com-
pointe dans son domaine, que d’avoir des                   portements réels, sur l’accueil que les entre-
liens avec la recherche. Dernier bénéfice,                 prises leur réservent et sur l’influence des
et pas des moindres, la mise en place de                   différentes législations sur début de carrière.
chaire constitue un formidable atout pour la
                                                                         Propos recueillis par Frédérique Guénot

  LES ATOUTS DE LA CHAIRE
  Créer du lien avec les jeunes générations
  • Favoriser l’innovation
  • Tester ses produits/services auprès du jeune public
  • Transmettre des savoirs
  • Renforcer sa marque employeur
  • Accroitre sa notoriété et sa légitimité auprès des partenaires et prospects
  Les difficultés
  • Monter ce type de partenariat est parfois complexe
  • Développer une vraie culture de la recherche dans l’entreprise
  • Concilier le temps du « business » et celui de la recherche.

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ÉCOLES RELATIONS - En partenariat avec - Studyrama
PME : « Small is beautiful » ?
Quel capital déployer pour attirer les jeunes, partagés entre le rêve de l’international
et l’agilité d’une petite structure de type PME ou start up ? Réponses avec Éric
Matarasso, directeur associé d’Epoka et spécialiste des transformations dans
l’entreprise, des problématiques RH à la marque employeur.

LES JEUNES SEMBLENT SE
DÉTOURNER DES GRANDES
ENTREPRISES AU PROFIT
DES PETITES STRUCTURES. QU’EN
EST-IL RÉELLEMENT ?
Ces propos sont à nuancer. Les c­ onclusions
des études que nous menons tous les ans
pour le Figaro Etudiant avec Cadremploi nous
montrent que sur un panel de 12 000 jeunes
diplômés - bac +2 à bac +5, toutes filières
confondues, 58 % d’entre eux souhaitent
exercer dans un groupe international fran-
çais. Ils ne sont que 29 % à vouloir travailler                       Eric Matarasso
dans une PME. Si l’adage « Small is beauti-
ful » est toujours d’actualité, l’attractivité des
petites structures reste inférieure à celle          CES STRUCTURES ONT TOUT
des groupes internationaux. Les groupes              DE MÊME BESOIN D’ÊTRE
français n’opérant que dans l’hexagone ne            RECONNUES ET IDENTIFIABLES,
récoltent que 23 % des suffrages, révélant le
                                                     NE SERAIT-CE QU’EN TERMES
                                                     D’IMAGE ?
décalage entre les groupes français implan-
                                                     Toute entreprise a besoin d’entretenir et de
tés à l’étranger, et ceux limitant leur action
                                                     valoriser son image. Cela passe essentielle-
au territoire national.
                                                     ment par la création d’une proximité entre
                                                     le pouvoir de décision et les collaborateurs.
COMMENT ETI ET PME PEUVENT-                          Premiers vecteurs de communication dans
ELLES SE FAIRE CONNAÎTRE ET                          l’entreprise, ces derniers expriment un très
SÉDUIRE CE PUBLIC ?                                  vif besoin de reconnaissance, rendu possible
Toute la question est de savoir si ces struc-        par la légèreté de la structure. Non que les
tures ont intérêt à se faire connaître. Cette        groupes plus importants négligent ce critère,
notion n’a de sens que dans le cadre d’un            mais ils sont davantage préoccupés par des
recrutement qui répond à des profils pénu-           objectifs de rapidité et de rentabilité afin de
riques ou des compétences particulières.             répondre aux exigences des partenaires.

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ÉCOLES RELATIONS - En partenariat avec - Studyrama
REVENONS AUX CHIFFRES :                                  de ses collaborateurs. S’il y a adéquation
UN BON QUART DES INTERROGÉS                              entre les valeurs de l’entreprise et celles
PRIVILÉGIE LES STRUCTURES                                des collaborateurs, la marque employeur
LÉGÈRES. QUELLE EN EST LA                                rayonne spontanément. Dans une PME,
RAISON ?                                                 toutes les conditions pour être une bonne
Les PME présentent l’avantage d’associer                 marque employeur sont réunies, compte
souplesse et agilité. Leur petite taille faci-           tenu de l’alignement entre la culture de la di-
lite la proximité entre dirigeants et salariés,          rection et celle des collaborateurs. Les PME
et permet une meilleure identification des               dont la marque employeur est faible sont
collaborateurs. A chacun de savoir s’il sou-             plutôt rares. A contrario, certains grands
haite s’associer à la puissance et aux projets           groupes ne parviennent pas toujours à créer
développés par les multinationales ou s’il               cet alignement du fait de la complexité de
privilégie la reconnaissance et l’identification         l’organisation.
permises par les structures plus légères.
                                                         QUELLE EST LA BONNE
COMMENT CES PETITES                                      MÉTHODE ?
STRUCTURES PEUVENT-ELLES                                 La marque employeur n’est ni plus ni moins
DÉVELOPPER LEUR MARQUE                                   que la radioscopie d’une organisation. Il
EMPLOYEUR ?                                              est fondamental d’écouter le système :
Il s’agit pour elles de démontrer que leur               dirigeants mais aussi collaborateurs. Il faut
modèle de management et d’organisation                   ensuite en extraire l’ADN, le synthétiser afin
offre un dynamisme et une énergie favo-                  que chacun le comprenne et se l’approprie.
rables à la réalisation de projets transver-             Cela suppose de transformer l’implicite en
saux. La RH doit faire se correspondre les               explicite, avec recul et bon sens.
valeurs premières de l’entreprise (ambiance,
management, proximité, culture) avec celles                           Propos recueillis par Frédérique Guénot

   UN CHIFFRE
   En 2018, 39,3 % des diplômés des grandes écoles ont opté pour une entreprise de moins de 250 sala-
   riés à la fin de leur cursus (Source : CGE/Conférence des Grandes Ecoles). Un ratio stable par rapport à
   l’édition précédente (2017).

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ÉCOLES RELATIONS - En partenariat avec - Studyrama
Allier sens et résultat :
le nouveau défi des entreprises
Donner du sens à leur travail : un besoin exprimé par un nombre croissant
de jeunes. Les entreprises peuvent-elle leur offrir une réponse crédible ? Jean-
Noël Chaintreuil, directeur de Change Factory, laboratoire d’acculturation
et d’accompagnement au changement, et maître de conférences associé à la
Sorbonne et au CELSA, livre son analyse.

QUE RECHERCHENT LES JEUNES
DANS L’ENTREPRISE ?
S’ils sont en attente d’un poste qui ­réponde
à leurs besoins fondamentaux, ils expriment
également un très fort besoin de valeurs.
Ils sont attentifs à l’aspect environnemental
de l’entreprise, aux concepts qui y sont liés,
mais aussi aux phénomènes de l’inclusion,
de la diversité, se montrant par-là soucieux
de l’acceptation de la différence… De même,
ils s’interrogent sur les réponses à apporter
aux problématiques sociétales, telle la pau-
vreté ou encore le manque de formation de
certaines populations.
                                                              Jean-Noël Chaintreuil

QUELLES SONT LES PREUVES ?
                                                 dernières années en raison d’actions allant
Les jeunes sont de plus en plus nombreux
                                                 à l’encontre des valeurs des candidats poten-
à s’investir dans des associations, tant au
                                                 tiels. De nombreux jeunes ayant un profil di-
niveau local qu’international. Ils veulent
                                                 gital n’accepte pas un poste en CDI dans une
être pleinement acteurs des changements
                                                 entreprise si les valeurs de cette dernière
sociétaux.
                                                 ne correspondent pas aux leurs. Le moindre
                                                 écart de l’entreprise se traduit aussi par
CELA INFLUE-T-IL SUR LE CHOIX                    une baisse de chiffre d’affaires et un déficit
DE LEUR FUTURE ENTREPRISE ?                      d’image, tant en interne qu’à l’externe. Plus
Oui. Les jeunes se révèlent très exigeants       encore, ces mêmes jeunes acceptent un dif-
quant aux valeurs de leurs futurs employeurs.    férentiel de salaire pouvant aller jusqu’à 20 %
Malgré leur prestige, certaines grandes et       pour un poste ou une entreprise conforme à
belles entreprises ont moins recruté ces         leurs valeurs.

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ÉCOLES RELATIONS - En partenariat avec - Studyrama
LA RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE,                       LES ENTREPRISES DOIVENT-ELLES
LE SENS, SONT-ILS DES                              S’ENGAGER DANS UNE VRAIE
ARGUMENTS POUR SÉDUIRE ?                           DÉMARCHE POUR SÉDUIRE LES
Oui mais cela doit se traduire par des faits.      JEUNES ?
Les jeunes attendent de l’authenticité, de la      Certaines d’entre elles mettent en place
congruence et de l’exemplarité. Les informa-       une vraie politique sociale et solidaire pour
tions disponibles sur internet et les réseaux      attirer des profils. C’est le cas de Patago-
sociaux leur permettent de vérifier le bien-       nia ou Cotopaxi qui agissent à de multiples
fondé de la marque employeur. Ils attendent        niveaux afin de préserver la planète tout en
un alignement parfait entre le message             prenant soin de leurs collaborateurs. Cette
externe et l’action interne. Tout cela suppose,    quête de sens est aujourd’hui très prégnante
pour l’entreprise, d’appliquer concrètement        et vient bousculer les codes de l’entreprise.
ses valeurs en termes de recrutement, de           La médiatisation de ce phénomène amène
culture et de management.                          d’ailleurs certains grands groupes à réagir.
                                                   Certains ont fait venir les intervenants des
QUÊTE DE SENS ET RÉSULTATS                         films engagés comme « En quête de sens »
ÉCONOMIQUES SONT-ILS                               de Marc de la Ménardière et Nathana ël
COMPATIBLES ?                                      Coste, et « Demain » de Cyril Dion et Mélanie
                                                   Laurent, pour échanger sur ces sujets avec
Aujourd’hui, toutes les actions qui marquent
                                                   les collaborateurs. D’autres utilisent l’intelli-
l’économie sociale et solidaire sont issues
                                                   gence collective de leurs collaborateurs pour
des associations ou des entreprises dans
                                                   mettre en place des challenges en faveur de
lesquelles il existe une parfaite adéquation
                                                   l’environnement et ainsi créer un engage-
entre la quête de sens et la recherche d’effi-
                                                   ment interne.
cacité économique. Les jeunes se montrent
très circonspects quant à la manière dont                      Propos recueillis par Frédérique Guénot
les fonds sont utilisés par l’entreprise. Il est
essentiel que ceux-ci puissent être tracés
et argumentés, en accord avec les valeurs
proclamées.

                                                    7
Relation école-entreprise :
partir sur de bonnes bases
Comment séduire les entreprises lorsqu’on est une toute jeune école ? Réponse
avec Cédric Rouquette, directeur exécutif en charge des études et des partenariats
de W, école de création des contenus et de la création numérique.

QUELQUES MOTS SUR
VOTRE NOUVELLE ÉCOLE ?
Créée en 2016 par l’équipe de direction du
CFJ (Centre de formation des journalistes),
l’école est en contact direct avec la réalité et
l’évolution des médias, ainsi que de tous les
secteurs qui ont des enjeux de communica-
tion. Elle forme des étudiants à la création de
contenus innovants, capables d’établir des
points de contact avec une cible ou une au-
dience. Cette formation suppose la maîtrise
des techniques rédactionnelles pour publier
sur le web, mais aussi les différents aspects                     Cédric Rouquette

techniques pour d’interagir avec le client.

                                                   COMMENT TRAVAILLEZ-VOUS
COMMENT FORMER AUX MÉTIERS                         AVEC LES ENTREPRISES ?
DE DEMAIN ?                                        Tous les étudiants doivent effectuer des
A en croire certaines études, notamment            stages pour se familiariser avec le milieu
américaines, une grande partie des métiers         de l’entreprise. Afin de les aider dans leurs
de demain n’existe pas encore. C’est un            recherches, nous leur ouvrons notre réseau.
véritable challenge. Afin d’y répondre, notre      Le CFJ dispose d’un carnet d’adresses ras-
programme inclut des compétences trans-            semblant près de 300 entreprises issues du
                                                   monde des médias. C’est ce que j’appellerais
versales : travail en mode projet, culture
                                                   notre « premier cercle » de contacts. Ce ré-
digitale, expression écrite et orale, qualité
                                                   seau s’est étoffé de lui-même lorsque nous
de la relation à l’autre… Une mineure en
                                                   avons lancé l’école, avec tous types d’entre-
entrepreneuriat complète le dispositif afin        prise, des start-ups aux grands groupes.
de former et d’informer les étudiants sur          Appelons-le « deuxième cercle ». Ensuite,
les règles à connaître pour se mettre à son        des entreprises sensibles à la communica-
compte.                                            tion de l’école se sont rapprochées de nous.

                                                    8
Angie, leader de la création de contenus,        entreprises qui multiplient les stagiaires sur
s’est ainsi montrée très intéressée par notre    une même fonction. Nos étudiants ont de
programme et délivre chaque année des            véritables compétences qu›il s›agit de déve-
bourses aux étudiants ne pouvant financer        lopper au bon endroit.
leur scolarité. Par ailleurs, la directrice de
l’école participe à de nombreux événements.      QUE METTEZ-VOUS EN
De nouvelles sociétés ont manifesté leur         PLACE POUR AMÉLIORER
intérêt pour nos profils à l’issue de ces ren-   CETTE RELATION ?
contres. Enfin, nous avons développé un site     En interne, il serait idéal - mais c’est un
internet dédié, Connect Place, sur lequel        coût important que nous n’avons pas encore
toute entreprise peut laisser des offres, les    vocation à engager - d’avoir un ambassa-
étudiants y ayant accès en temps réel.           deur pour valoriser l’expertise et les qualités
                                                 d’ouverture de nos étudiants. Cela serait
QUELLES SONT LES CLÉS                            un bon point de contact pour approcher les
D’UNE BONNE RELATION ÉCOLE-                      entreprises.
ENTREPRISE ?
Chacun doit comprendre le rôle de l’autre.       QU’ATTENDEZ-VOUS
Nous devons identifier le secteur de l’entre-    DES ENTREPRISES ?
prise, son cœur d’activité, mais aussi ses
                                                 Il est fondamental qu’il y ait un alignement
potentialités. De leur côté, les entreprises
                                                 entre les RH et les services opérationnels
doivent avoir envie de travailler avec des
                                                 quant aux offres à pourvoir afin d’avoir des
étudiants, accepter de faire confiance aux
                                                 relations très fluides. A défaut, les étudiants
jeunes. Nous sommes très attentifs quant
                                                 risquent de perdre leur temps une fois en
au choix des stages proposés, qui ne doivent
                                                 stage.
en aucun cas être des postes déguisés.
Nous sommes également vigilants sur les                     Propos recueillis par Frédérique Guénot

                                                  9
« Learning by doing » :
le nouveau credo des écoles
de management
Pour répondre aux attentes des entreprises, plusieurs défis attendent les écoles
de management : préparer une génération digitalisée mais en quête de sens à
des métiers qui ne sont pas encore identifiés, innover et favoriser une pédagogie
expérientielle. Par quels moyens ?

L   e digital, l’intelligence artificielle, les
    big data incitent tous les secteurs à se
réinventer. L’enseignement supérieur ne
fait pas exception.

Adeptes du learning by doing, les écoles
entendent générer chez leurs étudiants des
savoir-faire, savoir-être et savoir agir autour          Delphine Manceau           Peter Todd
des savoirs qu’ils acquièrent en cours. Pour
rester en pointe, les écoles doivent repenser       pour cette génération qui a grandi avec,
les codes d’apprentissage.                          Neoma a intégré dans ses programmes des
                                                    supports pédagogiques en réalité virtuelle
APPRENTISSAGE EN RÉALITÉ                            immersive (RVI).
VIRTUELLE
Cinq ans après sa fusion, Neoma BS a               SOFT SKILLS, DIGITALISATION,
construit son plan stratégique à 2022 autour      AGILITÉ
de quatre convictions et notamment celle            Skema BS a elle aussi renouvelé les ensei-
du courage de l’incertitude pour permettre          gnements de son programme grande école
aux diplômés de s’adapter aux évolutions            en déployant la stratégie « ThinkForward ». Il
dans une démarche d’expérimentation                 s’agit de permettre aux étudiants de s’adap-
constante. Pour Delphine Manceau, DG de             ter à un monde en mutation et de les doter
Neoma BS, « le temps de la formation à des         d’une bonne agilité intellectuelle et surtout
savoirs techniques et à des fonctions stables      professionnelle. Pour les former différem-
de l’entreprise est révolu. La mission de notre    ment, Skema s’appuie sur ses piliers de
école porte désormais sur la formation à des      recherche que sont l’innovation, la digitalisa-
compétences plutôt qu’à des métiers, afin       tion et la globalisation. Chaque étudiant peut
que les étudiants deviennent des diplômés        désormais choisir un profil renforcé dans ces
agiles, créatifs et en apprentissage constant ».   trois disciplines : digitalisation (éthique de
Anticipant les transformations des modalités       l’analyse de données, codage, digital litera-
d’apprentissage et la nécessité de renforcer      cy…), innovation (entrepreneurship projects,
leur dimension expérientielle grâce au digital    leadership & team dynamics…), globalisation

                                                    10
(séminaires interculturels, international       de travail agréable et bon équilibre vie privée/
negociation…).                                   vie professionnelle sont les deux attentes
                                                 fortes des diplômés de l’ESSCA, comme l’a
FORMER À DES MÉTIERS ENCORE                      montré une étude.
INCONNUS                                         HEC a, pour sa part, développé la chaire
                                                 Joly Family Endowed Chair In Purposeful Lea-
Autre gageure pour les écoles : former
                                                 dership réunissant des experts mondiaux
des étudiants qui occuperont à terme des
                                                 autour du thème de la recherche de sens
métiers qui n’existent pas encore. L’anti-
                                                 en entreprise. « Notre mission est de former
cipation et la capacité à se projeter dans
                                                 les leaders de demain, qui comprennent que
le futur sont des compétences clef dans
                                                 leurs responsabilités vont bien au-delà des
le dispositif pédagogique de Skema. Cette
                                                 résultats financiers, et qu’ils peuvent contri-
habitude de voir loin et d’être entrepreneur
                                                 buer au bien-être de l’ensemble de la société »,
de son parcours est cultivée constam-
                                                 précise Peter Todd, DG d’HEC. Hubert Joly,
ment : les étudiants doivent, par exemple,
                                                 PDG de Best Buy, complète : « Je crois que la
exprimer chaque semestre leurs choix
                                                 quête du sens est au cœur de chaque individu.
académiques à horizon 1, 2, voire 3 ans.
                                                 L’entreprise est une organisation humaine, où
Travailler régulièrement sur son projet pro-
                                                 des personnes collaborent à un projet : lier la
fessionnel à moyen et long terme, élaborer
                                                 quête de sens des collaborateurs et le projet
les plans d’actions adéquats, devient alors
                                                 de l’entreprise est un enjeu primordial pour
une seconde nature.
                                                 l’ensemble des parties ».

UNE GÉNÉRATION EN QUÊTE DE                                                        Karine Darmon
SENS
Enfin, la quête de sens est très prégnante
pour cette génération d’étudiants. Ambiance

                                                 11
Former les ingénieurs
à des métiers qui
n’existent pas encore
Dans une phase de transition numérique, énergétique et industrielle, se pose la
question de la formation des futurs ingénieurs. A quels métiers les préparer ?
Quel équilibre entre savoirs fondamentaux et compétences transverses ?

A    l’ère du numérique et de l’industrie
     4.0, la France a besoin de former da-
vantage d’ingénieurs. Un défi que relèvent
les écoles au travers de cursus de forma-
tions et format d’apprentissage totalement
revus.

L’APPROCHE PAR COMPÉTENCE                           Florence Dufour         Steve Sully

Cette approche s’inscrit dans les projets
                                               ans. L’expérimentation, l’alternance des
d’alliance ou de fusion d’écoles qui s’orga-
                                               rythmes de travail et la conduite de projets y
nisent en « réseaux de compétences », ou
                                               sont privilégiés.
dans la refonte des programmes. Autono-
misation, personnalisation des parcours et
approfondissement des compétences sont         LA DOUBLE COMPÉTENCE
les mots-clés de la réforme du cursus ingé-    Les écoles d’ingénieurs favorisent aussi le
nieur entreprise à Centrale Lille voilà deux   développement de formations ingénieurs/

                                               12
manager en créant des synergies avec les               LA PÉDAGOGIE
écoles de management. A la clé, un double              EN MODE PROJET
diplôme qui vise à valoriser une formation             Une part importante de la pédagogie des
d’ingénieur par des compétences en finance,            écoles repose sur la formation en mode
audit, marketing… L’École Centrale de                  projet. C’est le cas à l’ESIEE Paris (École
Nantes, Audencia Business School et l’ENSA             Supérieure d’Ingénieurs en Électrotech-
Nantes (École Nationale Supérieure d’Archi-            nique et Électronique), où les étudiants
tecture) forment une alliance qui conjugue             travaillent en équipe sur des projets pluri-
l’ingénierie, le management, l’architecture            disciplinaires proposés par des partenaires
et la création.                                        (Total, Air France, Sopra Steria, GRT…) et
                                                       des laboratoires (LIGM, Hôpital Raymond
LES « SOFT SKILLS »                                    Poincaré…). Cette approche permet aux
Plus les métiers sont pointus, plus les entre-         étudiants de prendre conscience de leurs
prises recherchent des profils combinant               qualités personnelles afin d’utiliser au
compétences généralistes et « soft skills ».           mieux ce potentiel dans leur parcours aca-
Les écoles font donc en sorte que leurs                démique, puis professionnel.
diplômés acquièrent des capacités de travail,
d’autonomie, de communication, d’adapta-               CRÉATIVITÉ ET
bilité, de détermination, mais aussi le sens           « ART D’ÊTRE INGÉNIEUR »
des responsabilités, l’esprit d’équipe… Des            La créativité est devenue une compétence
« soft skills » que les étudiants mettent à            très recherchée dans les écoles d’ingénieurs.
l’épreuve au cours de stages et séjours à              L’IMT Mines d’Alès l’a, par exemple, intégrée
l’international.                                       comme l’une des postures phares de ses
                                                       étudiants. L’EBI (École de Biologie Indus-
FORMER À DE NOUVEAUX                                   trielle) a choisi de placer la sensibilité artis-
MÉTIERS                                                tique au cœur de sa pédagogie dans l’objectif
Sous l’effet des avancées technologiques,              d’accroitre la fibre émotionnelle des futurs
les métiers évoluent de plus en plus rapide-           ingénieurs. D’après sa directrice Florence
ment. 49 % des étudiants français pensent              Dufour, « les formations d’ingénieurs sont
se former à des métiers qui n’existent pas             focalisées sur le développement du cerveau
encore, selon une étude Kaspersky Lab. « La            gauche, c’est-à-dire le rationnel, au détriment
quasi-totalité des carrières sous leur forme           du cerveau droit qui se nourrit de la pratique
actuelle va changer radicalement au cours des          et de la culture artistique Au niveau sociétal,
20 prochaines années à mesure que les nou-             cette posture est dangereuse car une carrière
velles technologies et l’industrie 4.0, en parti-      réussie se base sur des aptitudes scientifi-
culier l’intelligence artificielle, révolutionneront   co-techniques, mais aussi sur les qualités
le monde du travail. La capacité d’adaptation          humaines. Un excellent ingénieur peu cultivé
et la formation continue sont essentielles. Les        peut se sentir illégitime, s’adapter difficilement
étudiants doivent donc se demander comment             à un contexte multiculturel et, au final, ne pas
leurs compétences transférables peuvent s’ap-          être détecté comme haut potentiel ».
pliquer à toute une carrière », observe Steve
                                                                                           Karine Darmon
Sully, directeur associé du cabinet Robert
Half Technology.

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