Collège Marocain des Enseignants de Pneumologie - PRISE EN CHARGE DE LA BRONCHOPNEUMOPATHIE CHRONIQUE OBSTRUCTIVE - CMEP
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Collège Marocain des Enseignants de Pneumologie PRISE EN CHARGE DE LA BRONCHOPNEUMOPATHIE CHRONIQUE OBSTRUCTIVE 1
PREAMBULE La BPCO est une pathologie fréquente représentant un réel problème de santé publique qui reste évitable et traitable, mais malheureusement elle reste sous diagnostiquée. Elle a bénéficié ces dernières années d’un intérêt particulier avec les recommandations du GOLD, mais sur le plan national nous ne disposons malheureusement pas de recommandations locales. L’objectif de ce travail est de mettre à la disposition des médecins spécialistes, des médecins en formation et des généralistes, un document simple, complet avec une mise à jour annuelle, afin de les aider dans la prise en charge de cette pathologie, aussi bien sur le plan diagnostique que thérapeutique. Ce document a été inspiré en grande partie du GOLD mais enrichi par d’autres documents ou d’autres recommandations de sociétés savantes internationales ( ATS,BTS, SPLF ) afin de le rendre plus adapté à notre contexte. 2
Sommaire Chapitre 1 : Définitions et données générales Introduction…………………………………………………………… Définitions……………………………………………………………… Histoire naturelle …………………………………………………….. Epidémiologie ……………………………………………………….. Facteurs étiologiques ………………………………………………. Physiopathologie………………………………………………………. Chapitre 2 : Diagnostic et évaluation de la BPCO Diagnostic positif……………………………………………………… Evaluation de la maladie ……………………………………………. Autres investigations (Bilan)………………………………………… Scores pronostiques……………………………………………………… Diagnostic différentiel ……………………………………………………. Chapitre 3 : BPCO et comorbidités…………………………………………………. Chapitre 4 : Prise en charge de la BPCO à l’état stable But du traitement……………………………………………………………………. Les moyens ………………………………………………………………………….. Traitement pharmacologique …………………………………………………………….. Traitement non pharmacologique……………………………………………………………………… Sevrage tabagique…………………………………………………………………………………… Vaccinations ………………………………………………………………………………………… Evictions ……………………………………………………………………………………………….. Réhabilitation ………………………………………………………………………………………….. Traitement instrumental……………………………………………………………………………….. Traitement endoscopique et chirurgical ……………………………………………………………….. Chapitre 5: Prise en charge des exacerbations ………………………………………………………………………… 3
Groupe de rédaction Pr Benjelloun Amine Pr Benamor Jouda Pr El Ouazzani Hanane Pr El Khattabi wiam Pr Serhane Hind Pr Serraj Mounia Pr Soualhi mouna, Pr Zahraoui Rachida Coordinatrice : Pr Zahraoui Rachida Comité de lecture Pr Mustapha El Ftouh Pr Jamaleddine Bourkadi Pr Moulay Hicham Afif Pr Najiba Yassine Pr Lamia Amro 4
DEFINITION ET DONNEES GENERALES Introduction : La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est actuellement la 4éme cause de décès dans le monde et il est prévu qu’elle devienne la seconde entre 2020 et 2030. Elle est la cause de 3 millions de décès annuels dans le monde. Elle représente un réel problème de santé publique, évitable et traitable. La BPCO est une source majeure de morbidité et de mortalité, en particulier dans les pays émergents avec un impact social et économique considérables. Sa prévalence ne cesse d’augmenter en raison d’une exposition continue aux facteurs de risques et un vieillissement de la population [1]. Définitions -La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une pathologie commune, évitable et traitable caractérisée par des symptômes respiratoires persistants et une limitation du flux aérien, due à des anomalies des voies aériennes et/ou alvéolaires habituellement causées par une exposition significative à des substances irritantes ou des gaz [1]. -L’emphysème est défini par un élargissement anormal et permanent des espaces aériens situés au-delà des bronchioles terminales, associé à une destruction des parois alvéolaires. L’atteinte des petites voies aériennes et la destruction parenchymateuse sont associées à des degrés variables et jouent un rôle primordial dans l’évolution de la BPCO. -La bronchite chronique est définie par une toux productive avec des expectorations durant au moins trois mois par an et au moins deux années consécutives. Cette entité peut s’associer à la BPCO mais ne fait pas partie de sa définition [1] 5
Epidémiologie de la BPCO : -Prévalence actuelle : La BPCO est responsable d’une morbidité et une mortalité importante de part le monde. Sa prévalence est élevée et ne cesse d’augmenter avec des impacts économique et social non négligeables. Cette prévalence est très variable en fonction des pays et en fonction des différents milieux au sein de ces pays. La prévalence est largement sous-estimée en particulier dans les pays en voie de développement. Selon les estimations de l’OMS, 251 millions de personnes étaient atteintes de BPCO en 2016. Mais ce chiffre émane principalement des pays industrialisés [2]. La prévalence de la BPCO utilisant les critères spirométriques est évaluée entre 5 et 10 % dans les pays industrialisés, avec une prédominance masculine [3]. Cette prévalence est en constante augmentation, en particulier chez les femmes et les personnes de plus de 75 ans. Une étude basée sur la population générale a montré une prévalence globale de BPCO symptomatique auto déclarée de 3,5% dans le Nord Afrique et Moyen-Orient [4]. Selon la même étude la prévalence au Maroc est estimée à 2,2 %, avec 4,4 % des hommes et 0,3 % des femmes, mais largement sous- diagnostiquée [4]. Au Maroc, l’étude BOLD a révélé une prévalence de BPCO de 3,2% chez les adultes résidents à Fès et âgés de plus de 40 ans [5]. -Mortalité : Selon les estimations de l’OMS en 2015, 3,17 millions de personnes sont décédées d’une BPCO ce qui en fait la quatrième cause de décès dans le monde (5 % des décès) [2]. L’OMS estime que 90 % des décès surviennent dans les pays à revenu faible et moyen. -Morbidité et impact économique : La morbidité est estimée en fonction du recours aux soins (consultation, admission aux urgences et hospitalisations). Une étude menée dans dix-neuf pays européens a montré que dans la plupart des pays, les consultations pour BPCO étaient supérieures à celles de l’asthme, de la pneumonie, du cancer du poumon et de la tuberculose [6]. L’impact économique de la BPCO est direct par les coûts de santé qu’elle engendre et indirect par l’absentéisme et les journées de travail perdues. Le coût de la BPCO est estimé à 38 billion euros à l’ensemble des pays de l’union européenne. 6
Facteurs étiologiques : Le principal facteur causant la BPCO est le tabagisme sous toutes ses formes. D’autres facteurs favorisants, de façon isolée ou associée au tabac, peuvent être responsables de la maladie: l’exposition professionnelle et la pollution extérieure et intérieure (biomasses). Facteurs exogènes : -Tabagisme: Le principal facteur étiologique de la BPCO (90% des BPCO sont liés au tabac). La cigarette principalement mais également les autres formes de tabagisme (pipe, cigare, narguilé, tabac prisé..) ainsi que le cannabis. Le tabagisme passif augmente également le risque de développer la BPCO ainsi que le tabagisme pendant la grossesse qui affecte la croissance pulmonaire et pourrait favoriser la BPCO en stimulant le système immunitaire [7]. - Exposition professionnelle : L’exposition aux poussières organiques et non organiques, aux agents chimiques et à la fumée favorise le trappage aérien et les lésions d’emphysème [8]. - La pollution domestique : La combustion de bois, de fumier, de paille et de charbon (fours traditionnels, chauffage..) surtout dans des maisons mal aérées sont autant de facteurs de risque de BPCO [9,10]. - La pollution atmosphérique : Le rôle de cette pollution est controversé mais apparait moins important que la consommation tabagique. Toutefois, elle semble influencer de manière significative la croissance et la maturation pulmonaire, en particulier le NO2 et les microparticules [11]. Statut socio-économique : Un statut socio-économique bas est associé à un plus grand risque de BPCO mais il existe des facteurs confondants : pollution domestique et atmosphérique, promiscuité, mal nutrition, infections… [12] Facteurs endogènes : Les non tabagiques peuvent également développer une BPCO par une combinaison entre des facteurs liés à l’hôte, une hyperréactivité bronchique et un défaut de croissance pulmonaire dans l’enfance [13 ,14 ,15]. Le risque de développer une BPCO est lié aux facteurs suivants : -Facteurs génétiques : Le principal facteur génétique est le déficit sévère et héréditaire en Alpha-1 antitrypsine (AATD) [16]. -Age et genre : A tabagisme égal, les sujets âgés et les femmes sont les plus prédisposés à la BPCO [17,18]. -Croissance et développement pulmonaire : faible poids à la naissance, tabagisme maternel, les infections de l’enfance sont autant de facteurs favorisants de la BPCO [19, 20, 21]. 7
Physiopathologie : -Lésions anatomiques : Le tabac et les autres particules nocives provoquent une inflammation bronchique de façon physiologique. Cette inflammation semble exagérée chez les patients BPCO, avec une hypersécrétion de mucus et peut provoquer une destruction parenchymateuse (emphysème) et une altération de la réparation tissulaire (fibrose des voies aériennes) -Pathogénie [22, 23 ,24, 25, 26, 27] Différents facteurs entrent en jeu dans la pathogénie de la BPCO (Fig 1) : - Le stress oxydatif : Les oxydants sont générés par le tabac et les autres particules nocives et sont libérés par les cellules de l’inflammation comme les macrophages et les neutrophiles, et il n’y a pas de compensation des mécanismes antioxydants. -Le déséquilibre de la balance protéase-antiprotéase : Les protéases tendent à détruire le parenchyme pulmonaire et les antiprotéases à le protéger. La perte de cet équilibre peut être causée par les cellules de l’inflammation et les cellules épithéliales dans la BPCO. -Les cellules de l’inflammation : Il existe dans la BPCO un nombre élevé de macrophages dans les voies aériennes, le parenchyme pulmonaires et les vaisseaux pulmonaires. On retrouve également des polynucléaires neutrophiles et des lymphocytes T surtout les CD8 -Les médiateurs de l’inflammation : Ces médiateurs libérés par les cellules inflammatoires et épithéliales comprennent des facteurs chémotactiques (attraction des cellules inflammatoires), des cytokines pro inflammatoires et des facteurs de croissance. Ces médiateurs vont contribuer à la destruction des structures pulmonaires et maintenir une inflammation neutrophilique. -Fibrose interstitielle et péribronchiolaire : L’inflammation chronique génère une fibrose, et les lésions répétées des parois des voies aériennes provoquent une synthèse excessive de tissu musculaire et fibreux. Ceci contribue à l’obstruction des voies aériennes à l’origine de l’emphysème. Dans ce dernier, il existe également une perte des attaches alvéolaires des voies aériennes avec une réduction du retour élastique du poumon (Fig 4 et 5). -Lésions artérielles : les lésions sont surtout observées dans les artères de petit calibre et les artérioles avec prolifération myofibroblastique et fibrose de l’intima, épaississement et muscularisation de la média, et infiltrat inflammatoire lymphocytaire 8
-Le Retentissement (Fig 2) : - Retentissement respiratoire : - Anomalies ventilatoires : Les lésions inflammatoires et fibreuses sont responsables du trouble ventilatoire obstructif [29]. L’obstruction périphérique et le trappage gazeux lors de l’expiration sont responsables de l’hyperinflation qui réduit la capacité inspiratoire, surtout pendant l’exercice [30]. - Anomalies des échanges gazeux : Elles consistent en une hypoxie et hypercapnie et sont liées à différents mécanismes dans la BPCO : L’altération de la capacité de diffusion de l’oxygène et du gaz carbonique. La réduction de la ventilation par altération de la commande ou par augmentation de l’espace mort [31]. L’hyperinflation entraine un épuisement musculaire et finalement une hypoventilation alvéolaire. Les anomalies ventilatoires et la destruction du lit vasculaire sont à l’origine d’inégalités de rapport ventilation / perfusion [32]. - Hypertension pulmonaire (HTP): Elle est due principalement à la vasoconstriction hypoxique au niveau des artères de petit calibre avec des modifications structurales [33]. - Comorbidités : Les comorbidités sont multifactorielles. Elles sont dues principalement aux anomalies ventilatoires et aux médiateurs de l’inflammation [34]. 9
Stress oxydatif Figure 1 : Mécanismes à l’origine de l’obstruction bronchique [28] Figure2 : Conséquences de l’obstruction bronchique 10
Références : 1. GOLD. Global strategy for the diagnosis, management and prevention of chronic obstructive lung disease. 2020. 2. World Health Organisation. Chronic Obstructive Pulmonary Disease. WHO ; 2017. 3. Atsou K, Chouaid C, Hejblum G. Variability of the chronic obstructive pulmonary disease key epidemiological data in Europe: systematic review. BMC Medicine2011 ; 9 :7 4. Tageldin MA, Nafti S, Khan JA, Nejjari C, Beji M, Mahboub B,et al. Distribution of COPD- related symptoms in the Middle East and North Africa: results of the BREATHE study. Respir Med. 2012 Dec;106 Suppl 2:S25-32. 5. K. El Rhazi, C. Nejjari, M. C. Benjelloun, M. El Biaze, M. Attassi, V. Garcia-Larsen Prevalence of Chronic Obstructive Pulmonary Disease in Fez ,Morocco : the results from the BOLD study INT J TUBERC LUNG DIS 20(1) ; 2016:136–141 6. European Respiratory society. European Lung White Book : Huddersfield. European Respiratory Society Journals,Ltd ;2003 7. Tager IB, Ngo L, Hanrahan JP. Maternal smoking during pregnancy. Effects on lung function during the first 18 months of life. Am J Respir Crit Care Med. 1995 Sep;152(3):977-83. 8. Paulin LM, Diette GB, Blanc PD, Putcha N,et al. Occupational exposures are associated with worse morbidity in patients with chronic obstructive pulmonary disease. Am J Respir Crit Care Med. 2015 Mar 1;191(5):557-65 9. Orozco-Levi M, Garcia-Aymerich J, Villar J, Ramírez-Sarmiento A, Antó JM, Gea J. Wood smoke exposure and risk of chronic obstructive pulmonary disease. Eur Respir J. 2006 Mar;27(3):542-6. 10. Assad NA, Balmes J, Mehta S, Cheema U, Sood A. Chronic obstructive pulmonary disease secondary to household air pollution. Semin Respir Crit Care Med. 2015 Jun;36(3):408-21. 11. Gauderman WJ, Urman R, Gilliland F, et al. Association of Improved Air Quality with Lung Development in Children. N Engl J Med 2015; 372:905-913 12. Gershon AS, Warner L, Cascagnette P, Victor JC, To T. Lifetime risk of developing chronic obstructive pulmonary disease: a longitudinal population study. Lancet. 2011 Sep 10;378(9795):991-6. 13. Silva GE, Sherrill DL, Guerra S, Barbee RA. Asthma as a risk factor for COPD in a longitudinal study. Chest. 2004 Jul;126(1):59-65. 14. De Marco R, Accordini S, Marcon A, et al. Risk factors for chronic obstructive pulmonary disease in a European cohort of young adults. Am J Respir Crit Care Med. 2011 Apr 1;183(7):891-7. 15. Rijcken B, Schouten JP, Weiss ST, Speizer FE, van der Lende R. The relationship of nonspecific bronchial responsiveness to respiratory symptoms in a random population sample. Am Rev Respir Dis. 1987 Jul;136(1):62-8. 16. Stoller JK, Aboussouan LS. Alpha1-antitrypsin deficiency. Lancet. 2005 Jun 25-Jul 1;365(9478):2225-36. 17. Foreman MG, Zhang L, Murphy J, et al. Early-onset chronic obstructive pulmonary disease is associated with female sex, maternal factors, and African American race in the COPDGene Study. Am J Respir Crit Care Med. 2011 Aug 15;184(4):414-20 11
18. Lopez Varela MV, Montes de Oca M, Halbert RJ, et al. Sex-related differences in COPD in five Latin American cities: the PLATINO study. Eur Respir J. 2010 Nov;36(5):1034-41 19. Barker DJ, Godfrey KM, Fall C, Osmond C, Winter PD, Shaheen SO. Relation of birth weight and childhood respiratory infection to adult lung function and death from chronic obstructive airways disease. BMJ. 1991 Sep 21;303(6804):671-5. 20. Todisco T, de Benedictis FM, Iannacci L, Baglioni S, Eslami A, Todisco E, Dottorini M. Mild prematurity and respiratory functions. Eur J Pediatr. 1993 Jan;152(1):55-8. 21. Lawlor DA, Ebrahim S, Davey Smith G. Association of birth weight with adult lung function: findings from the British Women's Heart and Health Study and a meta-analysis. Thorax. 2005 Oct;60(10):851-8. Epub 2005 Jul 29. 22. Barnes PJ. Inflammatory mechanisms in patients with chronic obstructive pulmonary disease. J Allergy Clin Immunol. 2016 Jul;138(1):16-27. 23. Stockley RA. Neutrophils and protease/antiprotease imbalance. Am J Respir Crit Care Med. 1999 Nov;160(5 Pt 2):S49-52. 24. Barnes PJ. Cellular and molecular mechanisms of chronic obstructive pulmonary disease. Clin Chest Med. 2014 Mar;35(1):71-86. 25. Churg A, Tai H, Coulthard T, Wang R, Wright JL. Cigarette smoke drives small airway remodeling by induction of growth factors in the airway wall. Am J Respir Crit Care Med. 2006 Dec 15;174(12):1327-34. 26. Rennard SI, Wachenfeldt Kv. Rationale and emerging approaches for targeting lung repair and regeneration in the treatment of chronic obstructive pulmonary disease. Proc Am Thorac Soc. 2011 Aug;8(4):368-75. 27. Voelkel NF, Cool CD. Pulmonary vascular involvement in chronic obstructive pulmonary disease. Eur Respir J Suppl. 2003 Nov;46:28s-32s. 28. Barnes, P. J. Mediators of chronic obstructive pulmonary disease. Pharmacol. Rev. 2004. 56, 515–548. 29. Hogg JC, McDonough JE, Gosselink JV, Hayashi S. What drives the peripheral lung- remodeling process in chronic obstructive pulmonary disease? Proc Am Thorac Soc. 2009 Dec;6(8):668-72. 30. Ofir D, Laveneziana P, Webb KA, Lam YM, O'Donnell DE. Mechanisms of dyspnea during cycle exercise in symptomatic patients with GOLD stage I chronic obstructive pulmonary disease. Am J Respir Crit Care Med. 2008 Mar 15;177(6):622-9. 31. Elbehairy AF, Ciavaglia CE, Webb KA, et al. Pulmonary Gas Exchange Abnormalities in Mild Chronic Obstructive Pulmonary Disease. Implications for Dyspnea and Exercise Intolerance. Am J Respir Crit Care Med. 2015 Jun 15;191 (12):1384-94. 32. Casaburi R, Maltais F, Porszasz J, Albers F,et al. Effects of tiotropium on hyperinflation and treadmill exercise tolerance in mild to moderate chronic obstructive pulmonary disease. Ann Am Thorac Soc. 2014 Nov;11(9):1351-61. 33. Sakao S, Voelkel NF, Tatsumi K. The vascular bed in COPD: pulmonary hypertension and pulmonary vascular alterations. Eur Respir Rev. 2014 Sep;23(133):350-5. 34. Miller J, Edwards LD, Agustí A, et al. Comorbidity, systemic inflammation and outcomes in the ECLIPSE cohort. Respir Med. 2013 Sep;107(9):1376-84. 35. Drummond MB, Kirk GD. HIV-associated obstructive lung diseases: insights and implications for the clinician. Lancet Respir Med. 2014 Jul;2(7):583-92 12
DIAGNOSTIC ET EVALUATION DE LA BPCO I/DIAGNOSTIC POSITIF : Orientation diagnostique : La BPCO est suspectée chez toute personne présentant une dyspnée, toux et expectorations chroniques dans un contexte d’exposition au tabac et/ou des particules nocives. Le diagnostic est confirmé par la spirométrie qui retrouve un rapport VEMS/CV < 0,7 après bronchodilatateurs. Symptômes (tableau 1) (1): La Dyspnée : le symptôme le plus constant dans la BPCO. Il est décrit chez les patients comme une difficulté à respirer associée à une oppression thoracique et une soif d’air. Cette dyspnée est variable et survient pour des efforts importants au début de l’évolution puis s’aggrave au fur et à mesure. La toux : la toux chronique est souvent le premier symptôme de la maladie et souvent négligée par le patient qui la met sur le compte du tabagisme. Elle peut être intermittente ou continue, matinale ou toute la journée, sèche ou productive. Les expectorations : des expectorations chroniques survenant trois mois par an, deux années consécutives constituent la définition de la bronchite chronique. Ces expectorations peuvent exister sans trouble ventilatoire obstructif. Les sifflements et l’oppression thoracique : des sibilants inspiratoires et expiratoires sont parfois audibles à l’auscultation. L’oppression thoracique est surtout présente dans les stades évolués. Autres symptômes des BPCO sévères : Les signes d’HTP au stade d’insuffisance respiratoire en particulier un œdème des membres inférieurs. Les signes associés aux comorbidités. Une asthénie, un amaigrissement et une anorexie dans les stades avancés mais il faut d’abord éliminer les pathologies associées (tuberculose, cancer bronchique…). 13
Les patients asymptomatiques : certains patients de faible activité peuvent être asymptomatiques entre les exacerbations. Tableau 1 : Les indicateurs clé pour considérer un diagnostic de BPCO Il faut considérer la BPCO si un ou plusieurs de ces indicateurs sont présents chez un individu de plus de 40 ans, et pratiquer une spirométrie. Dyspnée : Progressive Aggravée par l’effort Persistante Toux chronique : Peut être intermittente et non productive Sifflements récurrents Expectorations chroniques : Toute expectoration chronique doit faire évoquer une BPCO Infections répétées des petites voies aériennes Facteurs de risque : Facteurs liés à l’hôte (génétiques, croissance pulmonaire…) Tabagisme actif ou passif, narguilé, pipe, marijuana… Pollution domestique (biomasses…) Exposition professionnelle, fumées, poussières, gaz… Histoire familiale de BPCO et/ou facteurs infantiles : Prématurité, bas poids de naissance, infections respiratoires de l’enfance Interrogatoire : Il doit être minutieux et inclure la recherche : D’exposition aux facteurs de risque : tabac, biomasses, particules nocives… D’antécédents respiratoires, extra-respiratoires et allergiques de l’enfance et de l’âge adulte. D’histoire familiale de BPCO et d’autres pathologies respiratoires chroniques. 14
De symptômes évocateurs de BPCO, souvent négligés par le patient : dyspnée, viroses prolongées… D’histoire d’exacerbations respiratoires avec recours aux soins et éventuelles hospitalisations. De comorbidités : ostéoporose, cardiopathie, amyotrophie, cancer… De l’impact de la maladie : activités, anxiété, dépression, impact économique et social, troubles sexuels… De support familial et social. De la possibilité de suppression des facteurs de risque en général et du tabac en particulier. Un questionnaire a été établi pour le dépistage de la BPCO, inspiré du GOLD et adopté par certains pays comme la France (HAS) à l’usage des médecins généralistes, il est effectué chez les patients de plus de 40 ans : 1. Avez-vous déjà fumé ou été exposé de manière prolongée ou répétée à des gaz, des poussières, des fumées ou des vapeurs dans le cadre de votre travail ? 2. Toussez-vous souvent (tous les jours) ? 3. Avez-vous une toux grasse ou qui ramène des crachats ? 4. Etes- vous plus essoufflé que les personnes de votre âge ? Si la réponse est positive à au moins deux questions, une exploration respiratoire doit être effectuée. Examen physique : Il est souvent pauvre au début, limité à des ronchi et parfois des crépitants aux bases. A un stade plus évolué du trouble obstructif on peut constater : Un allongement du temps expiratoire avec parfois expiration à lèvres pincées. Une diminution du murmure vésiculaire. En phase très évoluée et/ou lors des exacerbations : La mise en jeu des muscles respiratoires accessoires (sterno-cléido-mastoïdien et muscles abdominaux) Un signe de Hoover, témoin d’une distension sévère (diminution inspiratoire du diamètre inférieur) Une cyanose hypoxique. 15
Des signes d’hypercapnie, d’hypertension pulmonaire et d’insuffisance cardiaque droite peuvent également se voir dans les formes sévères. Mini-spiromètres : Des mini-spiromètres électroniques peu couteux ont fait leur apparition, mesurant le VEMS/VEM6 ( Piko 6®, Neo 6®, BPCO 6®) ou le VEM6 est le volume maximal atteint en 6 secondes, avec une valeur diagnostique et pronostique superposable au VEMS/CVF, et accessible aux médecins de ville (2). Plusieurs études se sont intéressées à la faisabilité de ce test, sa sensibilité, sa spécificité et ses limites (3, 4, 5). En voici les conclusions : Le VEMS/VEM6 a une meilleure sensibilité et une meilleure spécificité que les questionnaires pour dépister les BPCO. Il nécessite une bonne coopération du patient et des opérateurs entrainés pour éviter les erreurs de mesure. Selon des études françaises, il existe plus de 50 % de valeurs erronées dues à un manque d’expérience des manipulateurs. Cet examen est accessible aux médecins généralistes à condition qu’ils aient une bonne formation. Concernant la valeur seuil, pour la majorité des études un VEMS/VEM6 < 0,75 a un bon rapport sensibilité/ spécificité. Si le VEMS/VEM6 atteint la valeur seuil choisie par le praticien, il doit l’adresser à un spécialiste pour la suite de la prise en charge. Débitmètre de pointe : Contrairement à l’asthme, la BPCO est difficile à dépister par le débitmètre de pointe seul avec de nombreux faux positifs. Des études ont associé la détermination du DEP à un questionnaire dédié pour le dépistage de la BPCO et l’asthme, avec de bonnes valeurs prédictives, faisant de cet examen un outil intéressant en cas d’absence de spiromètre. Le débit de pointe est par ailleurs, un bon examen de surveillance de la BPCO en consultation, la spirométrie n’étant pas toujours facilement reproductible. Le DEP peut servir à juger de l’efficacité du traitement bronchodilatateur et/ou à détecter une exacerbation de façon précoce. Les valeurs seuils varient en fonction des études : - Pourcentages : < 70 % ou 80 % (6,7). - Valeur absolue : < 350 ml pour les hommes et 250 ml pour les femmes (8). 16
En résumé, le médecin généraliste effectuera un questionnaire de dépistage associé à une mesure du DEP ou du VEMS/VEM6 si disponible. En cas d’anomalie, il adressera le patient en pneumologie. Le pneumologue quant à lui réalisera une spirométrie ou à défaut une mini-spirométrie après un questionnaire détaillé pour établir le diagnostic de BPCO. Une évaluation minutieuse devra suivre afin de prescrire un traitement adapté. Confirmation diagnostique : Spirométrie : La spirométrie est un examen de pratique courante, facilement reproductible. Il met en évidence le trouble ventilatoire obstructif (TVO) et en mesure la sévérité. Le TVO est objectivé sur une baisse du VEMS et du rapport VEMS/CV en dessous de 0,7, avec l’absence de réversibilité sous bronchodilatateurs. Toutefois, chez les personnes âgées le rapport de Tiffeneau est abaissé de façon physiologique et on doit tenir compte de la limite inférieure de ce rapport (1) en plus des arguments cliniques, radiologiques et pléthysmographiques. 17
Diagnostic de la BPCO : Dépistage : Questionnaire : facteurs de risque (tabac+++), symptômes Examen physique : signes bronchiques, distension, signes d’HTP Mini-spirométrie et/ou DEP : TVO Confirmation : Spirométrie : VEMS/CVF < 0.7 non réversible II/ EVALUATION DE LA MALADIE : Le but de cette évaluation est de déterminer le degré d’obstruction du patient, la sévérité des symptômes et leur influence sur la qualité de vie, et le risque de survenue d’exacerbations plus ou moins graves ; le tout pour guider la conduite thérapeutique. Evaluation du degré d’obstruction : Les différents stades d’obstruction sont montrés dans le tableau 2, le VEMS est obtenu après l’administration de bronchodilatateurs. Tableau 2 : Classification de la sévérité du trouble ventilatoire obstructif dans la BPCO (basée sur le VEMS post bronchodilatateurs)(1) Chez les patients avec VEMS/CV 80 % de la valeur prédite GOLD 2 : Modéré 50 % < VEMS < 80 % de la valeur prédite GOLD 3 : Sévère 30 % < VEMS < 50 % de la valeur prédite GOLD 4 : Très sévère VEMS < 30 % de la valeur prédite Il faut noter que le degré d’obstruction spirométrique est peu corrélé aux symptômes et à la dégradation ultérieure de l’état respiratoire. Evaluation des symptômes : Pendant assez longtemps, la BPCO était considérée comme une simple maladie respiratoire et le principal symptôme évalué était la dyspnée par différentes échelles, 18
notamment la Modified British Medical Research Council (mMRC) (9)(Tableau 3). Les données récentes ont prouvé que la BPCO était également une maladie systémique avec d’autres manifestations cliniques et des comorbidités (10). Plusieurs questionnaires d’évaluation ont été mis en place : le Chronic Respiratory Questionnaire (CRQ) (11), le St Georges Respiratory Questionnaire (SGRQ)(12), le COPD Assessment Test (CAT) (Fig.1) et le COPD Control Questionnaire (le CCQ). Le CAT et le CCQ ont été retenus en raison de leur simplicité. Tableau 3 : Echelle de dyspnée mMRC 19
Figure 1 : Score CAT (COPD Assessment test) Le seuil choisi pour le score CAT est 10. Un score inférieur à 10 est peu commun chez un patient BPCO et un score supérieur à 10 est peu commun chez une personne en bonne santé. Pour le score mMRC le seuil de 2 a été choisi entre les plus dyspnéiques (> 2) et les moins dyspnéiques (
exacerbations (16). Un taux élevé d’éosinophiles sanguins (>300/mm3) est également corrélé au risque d’exacerbations (17). Evaluation des comorbidités associées : Ces comorbidités peuvent survenir à n’importe quel stade de la maladie et participer son aggravation. Elles seront traitées dans un chapitre indépendant. Evaluation combinée de la BPCO : La connaissance de l’impact de la maladie sur les patients implique une évaluation combinée des symptômes, du degré d’obstruction et du risque d’exacerbations. La classification ABCD du GOLD 2011 a constitué une grande avancée dans l’évaluation de la BPCO, prenant en compte la symptomatologie et le risque d’exacerbations dans la décision thérapeutique. L’ancienne classification était purement spirométrique , et ne rendait pas compte de l’état réel des patients. Au cours du GOLD 2017, la sévérité spirométrique a été séparée de la classification ABCD qui ne comprend plus que le score clinique et le risque d’exacerbations (18). L’évaluation des patients est résumée dans la figure 2. VEMS (% de la théorique) GOLD 1 > 80 GOLD 2 50-79 GOLD 3 30-49 GOLD 4
Exemple : Un patient avec un VEMS < 30 % de la valeur théorique, un passé de 2 exacerbations par an, un CAT à 12 sera classé GOLD 4 spirométrique, D. La spirométrie garde tout de même un rôle dans le traitement et l’évaluation de la BPCO (tableau 4)(1) Tableau 4 : Rôle de la spirométrie (1): Diagnostic Evaluation de la sévérité de l’obstruction bronchique (pronostic) Surveillance de l’évolution : Décisions thérapeutiques Pharmacologiques dans certaines circonstances (ex : discordance entre spirométrie et intensité des symptômes) Diagnostic alternatif si les symptômes sont disproportionnés par rapport au degré d’obstruction Non pharmacologiques (traitement interventionnel) Identification d’un déclin rapide La classification ABCD prend en compte la symptomatologie et la qualité de vie des patients pour décider de la thérapeutique. III/AUTRES INVESTIGATIONS(Bilan) : Le dosage de l’alpha 1 antitrypsine : L’OMS recommande le dosage de l’alpha 1 antitrypsine au moins une fois au cours de l’évolution de la BPCO surtout dans les pays à risque (USA, Europe du Nord…)(19). Le tableau classique de déficit d’AAT est celui d’un patient de moins de 45 ans, avec un tableau d’emphysème pan lobulaire à prédominance basale ; mais les patients vus tardivement peuvent présenter un aspect classique d’emphysème centro lobulaire apical ou diffus. Une concentration d’AAT inférieure à 20 % doit faire rechercher un déficit homozygote. En l’absence de traitement substitutif, le dosage de l’AAT n’a pas beaucoup d’intérêt au Maroc. Détermination de l’éosinophilie sanguine : Des études ont montré une corrélation entre le nombre d’éosinophiles sanguins et l’efficacité des corticoïdes inhalés. Un taux d’éosinophiles inférieur à 100/ mm3 est prédictif d’une inefficacité de ces produits, tandis qu’un taux supérieur à 300 /mm3 justifie leur prescription. 22
L’imagerie : La radiographie thoracique : Elle permet surtout d’éliminer les diagnostics différentiels et dépister les comorbidités (cancer bronchique, bronchectasies, insuffisance cardiaque, fibrose…) mais peut montrer à un stade tardif des signes de distension thoracique (aplatissement des coupoles, augmentation de l’espace clair rétro-sternal), une déshabitation parenchymateuse et un effilage rapide des marques vasculaires. Le scanner thoracique : Il permet surtout de détecter les bronchectasies et de dépister le cancer bronchique. La présence d’emphysème est un facteur de risque supplémentaire de développement d’un cancer. Le scanner est également indispensable en cas de bullectomie de réduction chirurgicale ou non chirurgicale (20,21). Par ailleurs, il fait partie du bilan d’évaluation avant transplantation. La pléthysmographie et la capacité de diffusion : Les patients BPCO présentent un trappage aérien qui se traduit par une augmentation du volume résiduel dès les premiers stades de la maladie. A un stade plus tardif, s’installe l’hyperinflation statique se traduisant par une augmentation de la capacité pulmonaire totale (CPT), objectivée par la pléthysmographie ou moins fréquemment par la mesure de la dilution de l’hélium. Ces mesures permettent d’évaluer la sévérité de la maladie sans impact thérapeutique véritable. La mesure de la capacité de diffusion du CO (DLCO) permet de mesurer l’impact de l’emphysème sur les échanges gazeux et expliquer d’éventuelles hypoxémies sans trouble ventilatoire obstructif important. L’oxymétrie et la mesure des gaz du sang artériel : L’oxymétrie est indiquée chez tous les patients qui présentent des signes d’insuffisance respiratoire et/ou des signes d’insuffisance cardiaque droite. En cas de SaO2 < 92 %, une gazométrie artérielle doit être réalisée afin de débuter une éventuelle oxygénothérapie à domicile (22). 23
Les tests d’exercice et l’évaluation de l’activité physique : Les explorations fonctionnelles respiratoires à l’exercice faites au cabinet ou au laboratoire sont de puissants indicateurs de la détérioration de l’état clinique et de bons facteurs pronostiques ; la capacité à l’exercice pouvant chuter un an avant le décès (23). Les tests de marche sont très utiles pour juger de l’incapacité à l’effort et des résultats de la réhabilitation respiratoire (24). Les deux tests les plus utilisés sont le test de marche accéléré et le test de marche de 6 minutes. D’autres examens plus fiables sont réalisés en laboratoire et permettent d’évaluer en même temps la fonction cardiaque (bicyclette ergométrique et le tapis de marche). IV/LES SCORES PRONOSTIQUES : Différents scores pronostiques ont été proposés utilisant la tolérance à l’exercice, la VO2 max, la perte de poids, l’hypoxie et bien d’autres paramètres, mais le score le plus simple et le plus utilisé est le score de BODE (B : Body mass index, O : Obstruction, D : Dyspnée, E : Exercice) (25). Figure 4 : Score de BODE et mortalité La figure 5 résume la dégradation de la fonction respiratoire en fonction du tabagisme et de la sensibilité au tabac (26). 24
Figure 5 : Déclin de la fonction respiratoire avec l’âge et en fonction du tabagisme (26). V/DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL (1): La BPCO présente des similitudes avec de nombreuses pathologies respiratoires et en particulier l’asthme avec lequel elle partage l’obstruction bronchique et certains signes respiratoires (Tableau 6). Chez certains patients asthmatiques chroniques et tabagiques la distinction entre asthme et BPCO est très difficile ; et ces deux pathologies coexistent fréquemment on parle d’Asthma-COPD overlap (ACO). 25
Tableau 6 : Diagnostic différentiel de la BPCO (1) Diagnostic Caractéristiques suggestives BPCO Début en milieu de vie Symptômes lentement progressifs Antécédent de tabagisme ou exposition à d’autres fumées Asthme Apparition précoce (enfance surtout) Large variabilité des symptômes ., Aggravation nocturne des symptômes Terrain atopique (rhinite, eczéma, allergie). Histoire familiale d’asthme Coexistence d’obésité Insuffisance cardiaque Cardiomégalie, œdème pulmonaire Congestive Trouble ventilatoire restrictif à la spirométrie Bronchectasies Expectorations importantes Surinfection bactérienne fréquente Radiographie thoracique : dilatation bronchique Tuberculose Survient à tout âge Radiographie thoracique : infiltrat pulmonaire Confirmation bactériologique Endémie locale de tuberculose Bronchiolite oblitérante Survient à un âge jeune, non-fumeurs Antécédent de polyarthrite rhumatoïde ou inhalation aigue de fumée Après transplantation pulmonaire ou greffe de moelle osseuse Zones hypo denses au scanner thoracique Panbronchiolite diffuse Vue surtout dans la population asiatique Sexe masculin, non-fumeurs Sinusite chronique très souvent associée Scanner thoracique : micronodules centrolobulaires diffus et hyperinflation 26
Examens complémentaires à pratiquer dans la BPCO : Dosage de l’AAT : Non recommandé au Maroc en l’absence de traitement substitutif. Compte des éosinophiles sanguins : Essentiel pour indiquer ou non les CSI. Radiographie thoracique : Systématique pour dépister un cancer et/ou un emphysème. TDM thoracique : Suspicion de cancer bronchique ou suspicion d’emphysème (avant chirurgie de réduction pulmonaire), ou avant une transplantation. Pléthysmographie et DLCO : indications : Emphysème radiologique (indication chirurgicale+++) Dyspnée disproportionnée par rapport au TVO. Réhabilitation respiratoire aux stades avancés. Oxymétrie : En cas de signes d’insuffisance respiratoire et/ou d’HTP. Gazométrie artérielle : Si SaO2 < 92 %, pour oxygénothérapie à domicile. Tests d’exercice : Score pronostique (TM6) Réhabilitation respiratoire (VO2 max) 27
A RETENIR : La BPCO doit être suspectée chez tout patient présentant une dyspnée, une toux chronique ou une expectoration, et/ou une exposition aux facteurs de risque. L’utilisation du questionnaire associé au DEP ou au mini- spiromètre améliore le dépistage de la BPCO par le médecin généraliste. Les patients doivent ensuite être orientés vers le spécialiste pour la confirmation diagnostique, l’évaluation de la sévérité et la prise en charge thérapeutique. La spirométrie est nécessaire pour effectuer le diagnostic et reste le Gold standard diagnostique. Un VEMS/CV < 0,7 après bronchodilatateurs confirme la présence d’un trouble obstructif. Le VEMS/VEM6 utilisé en ville est un excellent outil de dépistage à condition que les manipulateurs soient bien formés. Le but de l’évaluation de la BPCO est de déterminer le degré d’obstruction, l’impact de la maladie sur l’état de santé des patients et le risque d’événements futurs (exacerbations, hospitalisations, décès) pour guider la thérapeutique. Elle est basée sur la classification ABCD du GOLD. Des comorbidités sont souvent associées incluant les maladies cardiovasculaires, la dysfonction musculaire squelettique, le syndrome métabolique, l’ostéoporose, la dépression, l’anxiété, et le cancer bronchique. Ces comorbidités doivent être recherchées et traitées correctement car elles influencent la morbidité et la mortalité de façon indépendante. 28
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