Colloque Université de Montréal 27-28 février 2019 - CÉRIUM
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Colloque Université de Montréal 27-28 février 2019 Les dangers auxquels les populations du monde sont exposées se multiplient rapidement. Menacés par les changements climatiques, les guerres civiles, la pauvreté ou la persécution, un nombre grandissant de migrants et de réfugiés recherche la sécurité matérielle, physique et psychologique ailleurs. Ces personnes vulnérables ont un double statut. D’une part, elles subissent et tentent de fuir des dangers bien réels. D’autre part, elles sont souvent considérées comme des menaces à l’équilibre interne des États et des régions qui les accueillent. À partir d’une perspective pluridisciplinaire et internationale, ce colloque vise à cerner et définir ce double statut à travers trois prismes : les processus légaux et discursifs qui accompagnent la criminalisation des migrants et des réfugiés, la gestion de la mobilité aux frontières et les réponses apportées par les organisations de la société civile, les États et les organisations internationales à ce phénomène social et politique de plus en plus pressant. 1
27 février Accueil des participants – Pause déjeuner Hall, Pavillon Roger Gaudry 9h00-9h45 Mot d’ouverture Salle M415, Pavillon Roger Gaudry 9h45-10h Magdalena Dembinska, directrice du CÉRIUM Frontérisation des migrations 10h - 11h30 Karine Côté-Boucher, Université de Montréal Une frontière en transformation : Sociologie de la bureaucratie frontalière canadienne En 2003, le Canada a créé une nouvelle agence responsable des douanes ainsi que de l’application de la loi en matière criminelle, d’immigration et de la sécurité des aliments aux frontières. Ce changement institutionnel a été précédé et suivi d’une série de réformes organisationnelles, technologiques, légales et en matière de politiques publiques. Tributaire des États-Unis pour son économie, le pays a été le premier à mettre à l'essai des programmes de précontrôle pour les voyageurs ainsi que des programmes de « négociants dignes de confiance » pour soutenir la circulation des marchandises. Au plan sécuritaire, le Canada a procédé à la centralisation du renseignement et a automatisé certains des aspects de la prise de décision frontalière. Il a ensuite uniformisé le recrutement et la formation des agents des services frontaliers, leur a accordé plus de pouvoirs légaux et leur a attribué des armes à feu. À travers ces réformes, les services frontaliers canadiens ont graduellement adopté une compréhension plus répressive de leur rôle. Comment ces changements sont-ils reçus en première ligne ? Delphine Nakache, Université d’Ottawa L’admission et le séjour des travailleurs étrangers temporaires au Canada : un cadre règlementaire complexe et fragmenté Les règles entourant l’entrée et le séjour des travailleurs étrangers temporaires au Canada sont complexes et elles manquent de transparence. Alors que les conditions d’emploi et de séjour sont très inégales, y compris pour les travailleurs d’une même catégorie, certains changements sont opérés parfois sans préavis. Dans un contexte où le nombre de travailleurs étrangers temporaires est en pleine croissance, et où un plus grand pourcentage de ces travailleurs décident de s’installer au Canada sur le long terme, il importe de clarifier ces règles et de les améliorer. Cela aura des conséquences positives non seulement pour les travailleurs migrants, mais pour la société canadienne dans son ensemble. David Moffette, Université d’Ottawa Conceptualiser la frontière : Pratiques frontalières et jeux juridictionnels Il est désormais fréquent en études critiques des frontières de ne plus les considérer comme de simples limites physiques séparant les territoires de deux États. Nous savons que les frontières sont 2
mouvantes et changeantes, externalisées et internalisées, et qu’elles se manifestent de plusieurs façons. Plusieurs travaux ont aussi insisté sur le rôle du droit pénal et de la criminalisation dans le contrôle de l’immigration, et proposé l’idée que ce contrôle prend la forme d’une « crimmigration ». Afin de contribuer à ces réflexions, mais aussi à les dépasser, cette communication adoptera une approche de pluralisme juridique et s’attachera à conceptualiser la frontière comme ensemble de pratiques dispersées et organisées autour de « jeux » juridictionnels. Cette proposition sera illustrée à l’aide d’exemples européens et canadiens. 11h30 - 13h - Lunch Migrations et changements climatiques 13h - 14h30 Thomas Mulcair, Université de Montréal Migrations climatiques et sécurité Les 26 personnes les plus fortunées au monde contrôlent autant de richesses que les 4 milliards d’êtres humains en bas de l’échelle. Un membre du 1% des plus riches émet 175 fois plus de CO2 qu’une personne faisant partie du 10% des plus pauvres. Les changements climatiques provoquent déjà des effets aussi mesurables que prévisibles. Sécheresses, feux de forêt, pertes de terres arables, famines, augmentation du niveau de la mer et maladies ravageuses mènent inexorablement à des migrations accrues parmi les populations les plus vulnérables de la Terre. Au fil du temps, l’autre a d’abord et avant tout été décrit comme danger pour la sécurité : les Arméniens aux yeux des Turcs Ottoman; les juifs aux yeux de l’Allemagne Nazi; les Rohingyas aux yeux de Myanmar. Aujourd’hui, pauvreté extrême, guerre et misère provoquent autant vers l’Europe que vers les États-Unis des migrations sans précédent. Effet prévisible : un ressac contre des valeurs fondamentales humanistes et démocratiques. Les soi-disant « caravanes » amenant leur lot de violeurs, gangs de rue et criminels aux yeux bouffis de Trump n’en sont que la version la plus récente. Ce danger à refouler à la frontière, ces enfants à séparer de leurs parents, ces gens non armés sur lesquels il est devenu acceptable de tirer, compromettraient la sécurité des États-Unis. La sécurité : de qui ? Qui décide ? Robert Mcleman, Wilfried Laurier University Climat et migration : expérience passée, défis futurs Les inondations, les tempêtes extrêmes et les sécheresses ont influencé les schémas migratoires au cours du siècle dernier et continueront à le faire à l'avenir. En l'absence de mesures immédiates pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, les effets des changements climatiques entraîneront une augmentation spectaculaire du nombre de personnes en déplacement d'ici le milieu du siècle. Dans cette présentation, Dr. McLeman passe en revue les faits concernant les liens entre la migration et les changements climatiques et identifie les étapes clés à prendre pour éviter les pires scénarios. Miriam Traore Chazalnoël, Organisation internationale pour les migrations Vers une nouvelle gouvernance mondiale des migrations climatiques Deux avancées politiques majeures concernant la gouvernance mondiale des migrations climatiques ont eu lieu au cours de l’année 2018. Le premier accord sur la migration internationale négocié au sein de l’Organisation des nations unies (ONU) - le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières- a été adopté par 152 pays. Ce Pacte reconnaît que les changements climatiques influencent - et continueront d’influencer- les migrations des personnes résidant dans des zones à risques et qu’il est nécessaire de développer des réponses adéquates à ces immenses défis. En parallèle, lors de la 3
dernière conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), les recommandations d’un groupe de travail spécial travaillant sur les questions de déplacements de populations liés aux changements climatiques (Taskforce on Displacement) ont également été adoptées. Cette présentation discutera du possible impact de ces développements politiques pour les populations migrantes et des mesures à développer pour éviter des tragédies migratoires dans le futur. 14h30 -15h – Pause-café Genres, sexualités et migrations 15h - 16h30 Estibaliz Jimenez, Université du Québec à Trois-Rivières Les violences basées sur l’honneur (VBH) auprès des femmes et des filles issues de l’immigration au Québec : Comment intervenir dans un contexte de « pratiques culturelles barbares »? Lorsque des jeunes filles issues de l’immigration adhérant aux idéologies de la culture dominante parviennent à l’adolescence et qu’elles sont en quête d’identité, celles-ci peuvent adopter des comportements jugés inacceptables par leur famille et leur communauté: désobéir, refuser de porter le voile, avoir des relations sexuelles avant le mariage, choisir ses partenaires amoureux, vouloir un mariage sans l’approbation de la famille ou refuser de se marier. Dans le but de rétablir l’« honneur » perdu, la famille peut faire pression, blesser ou même en venir à tuer la jeune fille. En 2009, quatre femmes, dont trois adolescentes, sont trouvées mortes noyées dans une voiture en Ontario. Les deux parents et le frère des victimes sont reconnus coupables de meurtres prémédités liés aux « crimes d’honneur ». L’affaire Shafia a suscité des débats polarisés sur les valeurs canadiennes, l’intégration des immigrants et la protection des jeunes filles et des femmes susceptibles d’être l’objet des violences basées sur l’honneur (VBH). Autres que des meurtres liés à l’honneur, les VBH peuvent se traduire par des mariages forcés, des mutilations génitales féminines ou du contrôle excessif. Les conséquences pour les victimes des VBH sont multiples et sévères. La réadaptation et la réinsertion dans ces conditions sont extrêmement difficiles et se compliquent du fait que les victimes ont comme seul repère leur famille et leur communauté. Le parcours migratoire et ses nombreux défis placerait donc les filles dans une situation de vulnérabilité face à une certaine violence intrafamiliale. Le dépistage, la sensibilisation et l’intervention en cas de VBH auprès des victimes et familles issues de l’immigration demeurent difficiles pour les intervenants, notamment en contexte multiculturel. À travers cette communication, nous présenterons les résultats de recherche dans le but de mieux comprendre, sensibiliser et outiller les intervenants travaillant dans un milieu multiculturel, plus spécifiquement auprès des filles et des femmes victimes des VBH. Chloé Cébron, Médecins du Monde Canada La santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes en migration Contraception, avortement, prise en charge médicale suite à des violences sexuelles, suivi de grossesse et post-partum, etc. , ces services médicaux essentiels restent encore hors de portée pour de nombreuses femmes en migration. À travers l’expérience de Médecins du Monde, cette présentation retracera les parcours migratoires variés des femmes, la violence et les obstacles auxquels elles font face et leurs conséquences sur leur santé sexuelle et reproductive. Que ce soit en Afrique du Nord ou en Europe, dans les pays du triangle nord de l’Amérique Centrale, ou encore ici 4
même au Canada, cette présentation abordera comment des politiques migratoires restrictives et des systèmes de santé inadaptés nuisent à la santé des femmes. Edward Ou Jin Lee, Université de Montréal Le cas des personnes LGBTQ migrantes ayant le statut précaire : Avancements en matière des procédures, occultation des réalités complexes et des « murs » invisibles Cette communication mettra en relief la tension entre les avancements en matière des procédures devant la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada (CISR) portant sur l’orientation sexuelle, l’identité de genre et l’expression de genre contrairement à la construction des « murs invisibles » construits par le régime d’immigration canadienne dans le but d’empêcher les personnes LGBTQ venant des Pays de Sud à avoir accès au système de détermination du statut de réfugié au Canada. En outre, nous porterons un regard critique sur la mobilisation par l’état des discours sur le rôle du Québec et du Canada et l’occultation de ces « murs invisibles » et les dimensions politiques, économiques et transnationales qui façonnent les réalités des personnes dans les Pays du Sud du genre et de la sexualité non normative. 28 février Discours et idéologies face aux migrations 9h - 10h30 Mireille Paquet, Concordia University La domination du discours de la « sélection efficace » des immigrants En février 2019, le gouvernement du Québec a lancé le projet de loi 9, « Loi visant à accroître la prospérité socio-économique du Québec et à répondre adéquatement aux besoins du marché du travail par une intégration réussie des personnes immigrantes ». Bien qu’il soit associé à l’élection de la Coalition Avenir Québec, ce projet de loi s’inscrit en continuité de la refonte de la Loi sur l’Immigration du Québec effectué par le gouvernement libéral en 2016. Cette présentation explore le changement que représentent ces législations, en posant une attention particulière sur la montée en puissance d’un discours sur la « sélection efficace » des immigrants. La présence de ce discours démontre que le Québec s’aligne avec les idées dominantes en matière de gestion de l’immigration économique à l’échelle mondiale. Martin A. Schain, New York University Populations Dangereuses: The Border, and how the danger of immigration is perceived in Europe and The United States” The “crisis of immigration” appears to be similar on both sides of the Atlantic. Migrants claiming asylum are seeking to enter through the external boundaries of Europe, and the southern frontier of the United States. In each case, the discourse about the political crisis generally focuses on the border, and the inability of political authorities to control access. In this presentation, however, I will argue that the border means something different on either side of the Atlantic, and fears of rising immigration are quite different in Europe and the United States. For Europeans the border is a cultural divide. They fear the challenges of integration to European culture and values, although these concerns vary considerably from country to country. For Americans, the 5
border itself has become an issue. They have been far less concerned with integration and to challenges to culture and values, and are more concerned with unauthorized access, and “illegal immigration”. Frédérick-Guillaume Dufour, Université du Québec à Montréal Nationalisme banal et cadrages sociaux de la nouvelle droite populiste. Remarques comparatives sur les cas canadien et européens Cette présentation se penchera sur les processus cognitifs mis de l'avant et mobilisés par les droites national-populistes au Canada et en Europe. Dans une perspective sociohistorique, elle mettra l'accent sur les éléments de continuité et de rupture dans les cadrages sociaux effectués par les mouvances national-populistes. La présentation portera attention aux éléments de convergence et de divergence entre ces mouvements et mettra l'accent sur les défis posés par ces mouvements pour l'analyse sociohistorique comparative. 10h30 - 11h Pause-café Gestion des populations migrantes 11h - 12h30 Bob Rae, University of Toronto Preventing the Rohingya genocide: why did the world take so long to act? Bob Rae, Canada’s Special Envoy, discusses the origins of the Rohingya Crisis, placing it firmly in the context of the post colonial challenges facing Burma/Myanmar since the end of the Second World War. The Rohingya are not alone - like many other ethnic and religious groups, they have long faced discrimination. But in 2012 an ugly pogrom in Rakhine State should have promoted stronger steps from the international community. Followed by two more crises, in 2016 and 2017, there are now several hundred thousand Rohingya living either in camps or in lockdown conditions, and close to a million refugees in Bangladesh. The current crisis is a serious humanitarian disaster with no political resolution in sight. Bob Rae is just back from his 5th trip to the region in 15 months and will give some personal reflections on his work as Special Envoy. Jean-Nicolas Beuze, Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés Face à la crise : de la nécessité d'apporter des efforts conjoints pour une résolution efficace et durable. Le cas des Rohingyas Jean-Nicolas Beuze, Représentant du HCR au Canada, parlera de la crise persistante des Rohingyas; du travail sur le terrain du HCR qui consiste à aider les personnes déplacées et celles ayant besoin de protection au Bangladesh et au Myanmar. Mr. Beuze profitera aussi de l’occasion pour rappeler pourquoi la communauté internationale et le Peuple Canadien en particulier, ne devraient pas oublier les réfugiés Rohingyas (qui sont aussi des apatrides), mais plutôt travailler ensemble pour trouver des solutions concrètes afin que ceux-ci puissent vivre librement et en paix. Philippe Bourbeau, Université Laval La résilience mène-t-elle à la sécuritisation des migrations ? L’objectif de ce papier est de proposer une théorisation novatrice de la résilience dans le champ des relations internationales et des études de migration. En premier lieu, nous passerons en revue les différentes applications de la résilience en relations internationales afin de mettre en lumière le sous- développement de ce concept et la nécessité de pousser plus loin une analyse de la résilience en 6
relations internationales et en études de migration. Nous proposerons par la suite un cadre d’analyse en trois points de la résilience en distinguant la résilience afin de maintenir le statu quo, la résilience en tant que modifications marginales et la résilience entendue comme renouvèlement. 12h30 - 14h Lunch Criminalisation et subjectivités migratoires 14h - 15h30 Audrey Macklin, University of Toronto Crimmigration, Canadian Style Crimmigration is a term that emerged about a decade ago that put a name to a phenomenon in US immigration law and policy, but was becoming salient across the global north. It captures the use of immigration law to achieve penal objectives, as well as the criminalization of migrants and migration. What does crimmigration look like in Canada? I illustrate using the examples of deportation of long-term permanent resident, migrant detention and irregular border crossing. I conclude by noting the ‘mission creep’ of crimmigration into citizenship. James C. Simeon, York University Disposing of the Deplorable Practice of the ‘Indefinite Detention’ of Migrants in Canada The “criminalization of migration” or “crimmigration” has been defined as, “the merging of criminal law and practice with immigration law and practice.” (Garcia Hernandez, Crimmigration Law, 2015) This is perhaps most obvious and evident in Canada’s practice of “indefinite detention” of undocumented migrants. For fiscal years 2012 to 2017, there was an average of 7,215 people who were held in detention per year and who spent on average 19.5 days in detention. (Molnar and Silverman, CBC News, 2018) Even more astonishing is the fact that in 2017 there were 151 minors who were detained with their parents in Canadian immigration holding centres. (Shingler, CBC News, 2018) The Canada Border Services Agency (CBSA) holds people who are considered a flight risk, a danger to the public, and, those whose identity cannot be confirmed. Other grounds for “indefinite detention” can include inadmissibility to Canada, whether for security reasons, for a violation of human or international rights, or for serious criminality or organized criminality. (IRPA, S.C. 2001, c. 27, ss. 33- 36) This paper will explore why Canada is one of the few jurisdictions in the Western World that pursues the practice of the “indefinite detention” of migrants. Often times, those who have been held in “indefinite detention” have never been formally charged with any crime. Such a practice is a clear violation of fundamental legal principles such as habeas corpus and other fundamental principles of law and international and national human rights law. This issue is currently being decided by the Supreme Court of Canada in the matter of the Minister of Public Safety and Emergency Preparedness, et al. v. Tusif Ur Rehman Chhina. This paper will argue that this deplorable practice must be ended and that there are other alternatives to detention that are more reasonable, cost effective, and humane, as well as being consistent with prevailing legal traditions and norms. In essence, Canada should be a world leader with respect to the “decriminalization of migration” and, specifically, the use of alternatives to the detention of migrants. Daniel Véron, Université Nanterre Les tactiques de la migration illégalisée. Esquisse d'une cartographie de la vie clandestine Pour les "sans-papiers” en France ou "sans-statut" au Québec, la vie quotidienne est avant tout conditionnée par la "déportabilité". Les déclinaisons de l'institution frontière à laquelle ils et elles se 7
confrontent, qui connaît à la fois une externalisation et une expansion à l'intérieur des territoires nationaux, sont multiples, et la violence induite multiforme : contrôle, quadrillage et surveillance de l'espace public, infrastructures de détention, services d'administrations des étrangers, guichets des assurances sociales, services bancaires ou postaux, et jusqu'aux lieux de travail. En ce sens, l'institution frontière colonise le monde vécu des sans-papiers, et plus largement des migrants. Pour autant, ce monde vécu est aussi – et peut-être surtout – un monde de résistances, ajustements, ruses, dérobades, autrement dit un univers tactique. À partir d'une analyse comparative menée sur trois terrains (Paris, Buenos Aires et Montréal), il s’agit de s’intéresser à ces tactiques qui se fondent sur un savoir pratique des déploiements de l'institution frontière. Ce savoir, qui procède d'une expérience “par le bas” de la cartographie de la frontière, esquisse les lignes de fuite d'une rationalité clandestine. 15h30 -16h Pause café Conférencière d’honneur 16h - 17h Catherine Withtol de Wenden, CNRS Mondialisation des migrations et gouvernance globale. Le pacte de Marrakech La mondialisation des migrations internationales dans laquelle est entré le XXIème siècle, avec un chiffre de migrants internationaux qui a triplé depuis les années 1975 a généré de nombreux effets pervers, mais aussi une contribution importante à la croissance de la population des pays d'accueil et une réponse aux besoins de main d'œuvre. Les mobilités s'effectuent pour tous ceux qui ont un difficile accès à la migration légale à cause de leur passeport et des obligations de visas à une longue errance dans les pays de transit, avec emprisonnement comme indésirables, délit de solidarité chez les populations d'accueil, trafic du passage, des conditions de travail indignes pour les sans-papiers. Pour y remédier les Nations Unies, suite à la crise de l'accueil des réfugiés en 2015 ont décidé d'adopter un pacte global pour l'Immigration et l'Asile, finalisé et proposé la signature par les États à Marrakech en décembre 2015. Un bilan sera présenté de ces tendances chiffrées, institutionnelles et de dialogue multi-acteurs. Cocktail 17h-19h Hall d’honneur Pavillon Roger Gaudry Pavillon Roger Gaudry 2900, boul. Édouard-Montpetit Montréal, QC 8
Présentation des participants Karine Côté-Boucher Sociologue et anthropologue de formation, Karine Côté-Boucher est professeure adjointe à l'École de criminologie de l'Université de Montréal où elle est responsable des options de 2e cycle en sécurité intérieure (maîtrise et DESS). Elle est directrice adjointe du Centre international de criminologie comparée (ICCC) depuis juin 2018 et également chercheuse affiliée à l'Institut Van Vollenhoven de l'Université de Leiden, aux Pays-Bas. Ses recherches portent sur le contrôle frontalier, de l'immigration et des réfugiés ainsi que le rôle des contrôles douaniers dans la surveillance des chaînes d'approvisionnement. Ses enseignements portent sur l’organisation de la sécurité intérieure, les études critiques sur les frontières et les méthodologies de recherche qualitatives. Elle a publié des articles dans des revues telles que Security Dialogue, British Journal of Criminology et Theoretical Criminology. Delphine Nakache Delphine Nakache est Professeure Agrégée à l’École de Développement International et Mondialisation (EDIM) de l’Université d’Ottawa. Elle enseigne dans les domaines du droit international public, du droit de l'immigration et des réfugiés et des droits humains. Ses intérêts de recherche portent sur les implications sécuritaires et en termes de droits humains des politiques d’immigration, de citoyenneté et d'asile, à la fois au Canada et en Europe. Elle s'intéresse notamment aux enjeux de protection concernant les travailleurs migrants, les demandeurs d'asile et les personnes sans statut. Delphine entreprend actuellement plusieurs recherches subventionnées par le CRSH, à titre de chercheure ou de co-chercheure. Elle agit à l'occasion comme consultante pour les Nations- Unies et le Gouvernement du Canada. Elle est également conseillère internationale pour le réseau International Detention Coalition. Pour une biographie complète, et plus de renseignement sur les recherches subventionnées et les publications, voir : https://uniweb.uottawa.ca/members/853 David Moffette David Moffette est sociologue de formation et professeur adjoint au département de criminologie de l’Université d’Ottawa. Ses recherches portent sur les politiques espagnoles et canadiennes d’immigration, les études critiques de la sécurité et du policing, et le racisme. Il milite depuis 15 ans dans des groupes de défense de droits de personnes migrantes et est présentement membre du Réseau Ottawa Ville Sanctuaire. Thomas Mulcair Thomas Mulcair est un avocat, professeur d’université et commentateur politique. Élu en tant que député fédéral du Nouveau Parti démocratique lors d'une élection partielle en 2007 (Outremont), il est devenu, dès l'année suivante, le premier député néo-démocrate élu au Québec lors d’une élection générale. Nommé lieutenant québécois de son parti, il a été en 2011 l’un des artisans de la « vague orange » qui a permis au NPD de remporter les trois quarts des sièges au Québec et de devenir ainsi, pour la première fois de son histoire, l’opposition officielle à la Chambre des communes. En 2012, il a été élu chef du NPD. Avant de se lancer en politique fédérale, Thomas Mulcair a siégé, de 1994 à 2007, à l’Assemblée nationale du Québec comme député du Parti libéral de Chomedey (Laval). De 2003 à 2006, il fut ministre de l’Environnement du Québec au sein du gouvernement libéral de Jean Charest. S’inspirant de l’Europe, il est l'auteur d'une loi sur le développement durable considérée, encore aujourd’hui, comme avant-gardiste en Amérique du Nord. Thomas Mulcair a passé toute sa carrière au service du public. Il fut notamment président de l’Office des professions du Québec (1987-1993), instance gouvernementale règlementant les ordres professionnels au Québec. Il est le premier Canadien à avoir été élu au Conseil administration de CLEAR, le conseil Américain de réglementation des professions. Suite à l’adoption de l’ALÉNA, il a 9
donné de nombreuses conférences sur le libre échange en matière de services professionnels, notamment pour l’American Bar Association et le American Medical Association. Comme avocat, il a travaillé à la Direction générale des affaires législatives du ministère de la Justice du Québec ainsi qu’à la Direction des Affaires juridiques du Conseil de la langue française et en pratique privée pendant une dizaine d’années. Il était responsable de la révision de la version française des lois du Manitoba donnant suite à la décision de la Cour Supreme. Il était élu Secrétaire de section du SPGQ à Québec, notamment lors de la grève de 1982-1983. Professeur invité au Département de science politique de l’Université de Montréal où il enseigne au niveau de la maîtrise en Environnement et Développement durable, il a auparavant enseigné à l’UQTR, Concordia et St Lawrence College. Il est Fellow au Centre d’études et de recherches internationales (CÉRIUM) et Senior Fellow au Centre Raoul Wallenberg pour les droits de la personne. Depuis janvier 2018, M. Mulcair est président du conseil d’administration du Jour de la Terre. Robert Mcleman Professeur agrégé au département de géographie et d'études environnementales de l'Université Wilfrid Laurier, Robert McLeman est spécialisé dans la recherche sur les dimensions humaines du changement environnemental. Il porte une attention particulière aux liens entre environnement et migration humaine; adaptation communautaire à la variabilité et aux changements climatiques; et encourage la participation des citoyens à la science de l'environnement. Ancien agent du service extérieur canadien, il a travaillé dans des missions diplomatiques canadiennes à Belgrade, Hong Kong, New Delhi, Seattle et Vienne. Ces dernières années, il a conseillé des agences des Nations Unies, la Banque mondiale et des gouvernements du Canada, des États-Unis et d'Europe sur des questions liées aux changements climatiques, aux migrations et à la sécurité. Il est actuellement l'auteur principal chargé de la coordination du prochain rapport d'évaluation sur les impacts, l'adaptation et la vulnérabilité du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Miriam Traore ChazalNoel Mariam Traore Chazalnoël est experte en questions de migration et changement climatique à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à New York. Après avoir travaillé dans l’humanitaire, Mariam se spécialise depuis 2013 sur la gouvernance mondiale des migrations climatiques. Elle a publié plusieurs articles sur ce thème et participe à de nombreuses conférences de par le monde dédiées à ce sujet en développement. Edward Ou Jin Lee Edward Ou Jin Lee est professeur adjoint à l’École de travail social de l’Université de Montréal ainsi que membre régulier de l’équipe de recherche METISS (Migration et EThnicité dans les Interventions en Santé et en Services sociaux). Edward s’intéresse à de divers domaines de recherche et d’intervention, à savoir a) les réalités des personnes migrantes, trans, LGBTQ, vivant avec le VIH, etc., b) les pratiques anti-oppressives et décoloniales, c) les méthodologies de recherche critique et participative et d) l’intégration des apprentissages transformationnels dans la formation pratique en travail social. Edward est également impliqué auprès de nombreuses initiatives communautaires à Montréal. Estibaliz Jimenez Professeure régulière en pauvreté, exclusion sociale, politiques et programmes sociaux au Département de psychoéducation de l’Université de Québec à Trois-Rivières, Mme Jimenez est juriste de formation et détentrice d’un PhD en criminologie. Elle enseigne et poursuit ses recherches dans les domaines du droit de l’immigration et des réfugiés, sur la violence faite aux femmes dans un contexte de vulnérabilité et l’intervention interculturelle. Mme Jimenez a, en outre, publié sur les 10
problématiques reliées aux victimes de mariages forcés, de violences commises au nom de l’honneur et de la traite des personnes. Chloé Cebron Chloé Cébron est conseillère auprès de Médecins du Monde Canada à Montréal. Titulaire d'une maîtrise en droit international humanitaire et droits humains de l'Université de Genève, elle travaille depuis 10 ans auprès d’organisations humanitaires au siège et sur le terrain en tant qu'experte et conseillère en matière de droit, de politiques et de plaidoyer. Elle a travaillé en France, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, aux Pays-Bas, en Belgique, au Soudan du Sud, en Éthiopie, en Tanzanie, au Myanmar et au Bangladesh. Elle est également membre du conseil d’administration de Médecins sans Frontières Canada. Mireille Paquet Mireille Paquet est professeure agrégée au département de science politique de l’Université Concordia et co-directrice du Centre pour l’évaluation des politiques d’immigration (CEPI). Elle est titulaire de la Chaire de recherche de Concordia sur les nouvelles politiques d’immigration et, dans ce cadre, ses travaux portent sur les politiques contemporaines d’immigration au Québec, au Canada et en Australie. Martin A. Schain MARTIN A. SCHAIN is Professor of Politics, Emeritus, at New York University. He is the Distinguished Emile Noel Global Fellow at the Jean Monnet Center for International and Regional Economic Law and Justice, New York University, in 2018-19. His new book: The Border: The Politics of Borders in Europe and the United States is currently in press with Oxford University Press. He is the author of Shifting Tides: Radical Right Populism and Immigration Policy in Europe and the United States (Washington D.C.: Migration Policy Institute, 2018); The Politics of Immigration in France, Britain and the United States: A Comparative Study (New York: Palgrave, 2008/2012); French Communism and Local Power (St. Martin's, 1985); co-author of Politics in France (Harper-Collins, 1992); co-editor and author of Comparative Federalism: The US and EU in Comparative Perspective (Oxford, 2006), Shadows Over Europe: The Development and Impact of the Extreme Right in Europe (Palgrave, 2002) and Europe Without Borders: Remapping Territory, Citizenship, and Identity in a Transnational Age (Johns Hopkins, 2003). He has published many scholarly articles on politics and immigration in Europe and the United States, the politics of the extreme right in France, and immigration and the European Union. He has taught in France, and lectured throughout Europe. Professor Schain is the founder and former director of the Center for European Studies at New York University, and former chair of the European Union Studies Association. He is co-editor of the transatlantic scholarly journal, Comparative European Politics. Frédérick-Guillaume Dufour Frédérick Guillaume Dufour est professeur de sociologie politique à l’Université du Québec à Montréal. Il a publié en 2015 l’ouvrage La sociologie historique. Traditions, trajectoires et débats également dans la collection Politeia aux Presses de l’Université du Québec à Montréal. Il détient une formation doctorale et postdoctorale en sciences politiques des universités York (Toronto), UCLA et Sussex (Brighton). Bob Rae Born in Ottawa and a graduate of both the University of Toronto and Oxford, Bob Rae was first elected to the Parliament of Canada as the Member of Parliament for Broadview in a by-election in October, 1978. He was re-elected in 1979 and 1980, and resigned his seat in 1982 when elected Leader of the Ontario New Democratic Party. He was elected to the Legislative Assembly for the riding of York South in 1982, and re-elected in 1985,1987, 1990, and 1995. After more than a decade as a partner at 11
Goodmans LLP Bob returned to federal politics as the MP for Toronto Centre in 2008, first in a by- election and then in general elections in that year and 2011. Bob resigned his seat in 2013 to become senior partner at Olthuis Kleer Townshend LLP, where he works with First Nations as legal counsel, advisor, and negotiator. Bob served as Ontario's 21st Premier from 1990 to 1995 and Interim Federal Leader of the Liberal Party in 2011- 2013. He was named Queen's Counsel in 1984, appointed to the Privy Council of Canada in 1998, named an Officer of the Order of Canada in 2000, received the Order of Ontario in 2004 and Companion of the Order of Canada in 2015. In October, 2017 Bob was appointed as Special Envoy to Myanmar by Prime Minister Justin Trudeau. In addition to his legal practice, Bob teaches at the University of Toronto as a Distinguished Senior Fellow at the School of Public Policy and Governance (SPPG), and as Distinguished Professor at Victoria College. He is a Fellow at the Forum of Federations, and consults internationally on governance issues. He has also written five books and two major reports, on the Air India bombing and higher education in Ontario. He writes and speaks regularly on public issues and also does ADR work with ADR Chambers. Jean-Nicolas Beuze Jean-Nicolas Beuze est Représentant du HCR au Canada. M. Beuze a plus de 19 ans d’expérience internationale dans le domaine humanitaire ainsi qu’en matière de droits humains, ayant travaillé pour diverses agences des Nations Unies, dont le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). M. Beuze était jusqu’à tout récemment Représentant adjoint à la Protection au HCR Liban, où il assurait la coordination interinstitutionnelle pour la réponse aux réfugiés et le plan d’intervention de résilience, de concert avec le gouvernement libanais, les agences des Nations Unies, les ONG partenaires et les pays donateurs. Philippe Bourbeau Philippe Bourbeau est Professeur agrégé, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’immigration et la sécurité, au département de science politique de l’Université Laval. Auparavant, il était Professeur adjoint au département de politique et d’études internationales à l’Université de Cambridge. Ses travaux portent sur les relations internationales, les études de sécurité, la résilience et les politiques d’immigration comparées. Il est l’auteur de On Resilience (Cambridge University Press, 2018), l’éditeur de Security: Dialogue across Disciplines (Cambridge University Press, 2015) et l’auteur de The Securitization of Migration (Routledge, 2013). Ses articles ont été publiés dans European Journal of International Relations, International Political Sociology, Journal of Global Security Studies, Journal of Ethnic and Migration Studies, Migration Studies, et la Revue européenne des migrations internationales. Audrey Macklin Audrey Macklin is a professor at the Faculty of Law. She holds law degrees from Yale and Toronto, and a bachelor of science degree from Alberta. After graduating from Toronto, she served as law clerk to Mme Justice Bertha Wilson at the Supreme Court of Canada. She was appointed to the faculty of Dalhousie Law School in 1991, promoted to Associate Professor 1998, moved to the University of Toronto in 2000, and became a full professor in 2009. While teaching at Dalhousie, e also served as a member of the Immigration and Refugee Board. Professor Macklin’s teaching areas include criminal law, administrative law, and immigration and refugee law. Her research and writing interests include transnational migration, citizenship, forced migration, feminist and cultural analysis, and human rights. She has published on these subjects in journals such as Refuge and Canadian Woman Studies, and in collections of essays such as The Security of Freedom: Essays on Canada's Anti-Terrorism Bill and Engendering Forced Migration. Prof. Macklin has been active in the Omar Khadr case. 12
James C. Simeon Dr. James C. Simeon is the Head of McLaughlin College and an Associate Professor in the School of Public Policy and Administration (SPPA), Faculty of Liberal Arts and Professional Studies, York University, Toronto, Canada. He is a Member-at-Large of the Executive of the Canadian Association for Refugee and Forced Migration Studies (CARFMS) and a past President of CARFMS. He also serves as the Coordinator of the International Association of Refugee and Migration Judges' (IARMJ) Inter- Conference Working Party Process. His primary areas of research are international refugee law, international human rights law, international humanitarian law, international criminal law, and public policy and public administration. He has published widely in these areas of research and he has organized and led many highly successful academic and professional conferences, symposia and workshops. Daniel Véron Docteur en sociologie de l'Université de Nanterre, j'ai mené une thèse proposant de construire une "sociologie des sans-papiers" à partir d'une enquête menée sur trois terrains, à Paris, Buenos Aires et Montréal. Spécialiste de la sociologie des migrations, de l'action collective, du travail et de l'emploi, je mène actuellement une recherche sur la prestation de service internationale (ou travail détaché) en France, dans le cadre d'un contrat de post-doctorat au Centre d'étude de l'emploi et du travail (CEET- CNAM). Catherine Withtol de Wenden, CNRS Catherine WIHTOL de WENDEN is Director of research at CNRS (CERI). For 30 years she has been a researcher on international migration, from a Political Science and Public Law approach. She studied in Sciences-Po Paris and University Paris I (Panthéon- Sorbonne) She got her Ph D in Political Science in 1986. She has published 20 books, alone or as co-writer and around 150 articles. She is also teaching at Sciences-Po, at the University La Sapienza and LUISS in Rome and she has been President of the Research Committee Migration of ISA –International Sociological Association- (2002-2008) and expert for several international organisations (UNHCR, Council of Europe and European Commission). Her distinctions are Chevalier de la legion d’hooneur (2014) and médaille d’honneur du CNRS (2017) Her main books are Les immigrés et la Politique. Paris, Presses de Sc Po, 1988, Le défi migratoire (with Bertrand Badie, Presses de Sc Po, 1995, L’immigration en Europe, La Documentation française, 1999, Faut-il ouvrir les frontières, Presses de Sc Po, 1999, La Citoyenneté européenne, Presses de Sc Po 1997, La beurgeoisie (with Rémy Leveau), CNRS Editions 2001, Police et discriminations (with Sophie Body- Gendrot), L’Atelier, 2003, Atlas mondial des migrations , Autrement 2005, 2009 (2nd edition) and 2012 (3rd edition), Les couleurs du drapeau (with Christophe Bertossi), 2007, Sortir des banlieues (with Sophie Body-Gendrot), Autrement, 2007, La Globalisation humaine, PUF, 2009, La question migratoire au XXIème siècle Presses de Sciences-Po, 2010 and 2013 (2nd edition), Les Nouvelles migrations (Ellipses, 2013). Among her most recent books : Faut-il ouvrir les frontières ? Paris, Presses de Sciences-Po, 2014 (2nd edition) and Le droit d’émigrer, Paris CNRS Editions 2013 ; Policing the inner cities (with Sophie Body-gendrot), palgrave, 2014, Migrations in the Mediterranea. Socio-economic perspectives, Routledge 2016, Migrations en méditerranée, CNRS Editions 2015 (with Hélène Thiollet and Camille Schmoll), L’immigration, Eyrolles, 2016, Les migrations. Une nouvelle donne, FMSH 2016. Her Atlas mondial des migrations (Paris, Autrement 2016) has been published on her 4rd edition since 2005. A third edition was published in 2017 of La question migratoire au XXIème siècle and of Faut-il ouvrir les frontières? 13
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