Comcast lance Xfinity Flex pour conserver les " cord cutters " dans son écosystème - Insight NPA
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Comcast lance Xfinity Flex pour conserver les « cord cutters » dans son écosystème Le leader du câble américain commercialise une nouvelle offre baptisée Flexn adressée exclusivement aux abonnés Xfinity Internet (offre de THD fixe sans pay- TV). Flex leur propose pour 5$ par mois un boîtier de streaming permettant l’accès à différents services OTT. L’objectif est de conserver une partie des « cord- cutters » au sein de l’écosystème Comcast. Une streaming box propriétaire ouverte à l’OTT… mais pas trop L’offre Xfinity Flex ne concerne que les abonnés Xfinity Internet de Comcast et ne fonctionne que sur le réseau fixe de l’opérateur. Elle implique également l’installation préalable au sein du foyer d’un des modems-routeurs WiFi de l’opérateur, xFi Gateways. Les abonnés peuvent alors ajouter 5$ à leur facture mensuelle pour bénéficier de Flex. Ils reçoivent un boîtier de streaming propriétaire compatible avec la 4K Ultra HD qui se connecte à la xFi Gateways, ainsi que la télécommande vocale haut de gamme de l’opérateur, X1 Voice Remote. Flex permet en premier niveau de profiter directement sur le téléviseur des mêmes fonctionnalités de contrôle et de gestion du réseau normalement réservées aux abonnés 3P ou 4P de l’opérateur : gestion du Wi-Fi, contrôle des différents périphériques connectés au réseau, définition des contrôles parentaux et accès via la commande vocale aux flux des caméras, au système de sécurité domestique dans le cas d’une souscription aux offres Xfinity Home. Surtout, Flex fait également office de streaming box permettant d’accéder à plusieurs applications OTT préinstallées. Du côté des services payants, on retrouve Netflix, Amazon Prime Video, HBO, Showtime et Epix. L’utilisation est soumise à un abonnement, mais Comcast ne précise pas s’il doit être préexistant ou s’il est possible de le souscrire directement depuis les applications. Des services gratuits sont également présents avec YouTube, ESPN3, Xumo., Pluto TV, Tubi TV, Cheddar. Flex permet également aux utilisateurs de louer et d’acheter des films via un accès à la boutique de vidéo transactionnelle de l’opérateur ou en associant leur compte au Digital Locker Movies Anywhere dont Comcast est partenaire. De la radio en streaming est également présente avec les services Pandora, iHeartRadio et XITE. Flex permettra enfin de s’abonner à l’une des offres Pay TV traditionnelle de Comcast Xfinity. Du point de vue de l’utilisateur, le principal intérêt de Flex réside dans son interface qui reprend à l’identique celle de Xfinity X1, amputée de l’accès à la télévision en direct et aux enregistrements, le boîtier Flex étant logiquement dépourvu de DVR. Flex permet ainsi de profiter d’un guide des programmes intégré agrégeant les catalogues des différents services OTT avec un accès par genre ou par thématique. De la même manière, la recherche d’un programme via la voix grâce au micro de la télécommande vocale est transversale sur l’ensemble des contenus. En revanche, l’intégration des services ne va pas plus loin et, une fois le programme trouvé, il est nécessaire de basculer vers l’application pour le regarder ou l’écouter. En revanche, si Flex bénéficie de la qualité de l’interface de la plateforme X1, celle-ci limite également les possibilités offertes par le boîtier. Il est ainsi impossible d’accéder à un magasin d’applications pour en télécharger d’autres que celles
qui sont préinstallées. L’environnement propriétaire de Comcast ne permet donc pas d’accéder aux offres des opérateurs virtuels Sling TV, YouTube TV, PlayStation Vue, DirecTV Now ou Hulu Live TV, offrant via le streaming une véritable alternative à la télévision payante par le câble. Le choix de ne pas ouvrir Flex à des concurrents directs est logique de la part de Comcast, étant donné le positionnement stratégique de son offre. L’objectif est bien sûr de conserver au sein de son écosystème ses clients Broadband qui ont basculé en OTT pour le divertissement audiovisuel, préférant ne pas prendre ou résilier leur abonnement vidéo. Un segment de clientèle dont la croissance accélère de manière sensible puisque Comcast a encore perdu 371 000 clients vidéo au seul quatrième trimestre de 2018[1]. Avec Flex, Comcast espère se créer des opportunités pour réintégrer ultérieurement une partie d’entre eux, grâce à des offres de Pay TV Xfinity X1, accessibles en un clic depuis l’interface d’accueil du boîtier. Un positionnement compliqué appelé à évoluer rapidement En revanche, le segment de clientèle visé reste très étroit puisque le phénomène de cord- cutting est indissociable de celui d’équipement en streaming box, clés de streaming, consoles ou autres Smart TV. Le pourcentage d’abonnés Comcast Broadband uniquement ne possédant pas encore de matériel permettant d’accéder aux services de streaming sur le téléviseur est forcément très faible. Les dernières données de Nielsen[2] portant sur les chiffres de l’équipement font état pour le troisième trimestre 2018 de 68% de foyers américains équipés d’un dispositif de téléviseur connecté au sens large, dont 41% équipés Smart TV, 39% équipés d’un boîtier de streaming (Apple TV, Roku, Google Chromecast, Amazon Fire TV…), et 42% d’une console. Difficile dans ces conditions de convaincre les abonnés haut débit de Comcast de l’intérêt d’une offre supplémentaire, limitée en termes de contenus par rapport aux boîtiers les plus populaires du marché et dont le coût est supérieur (à 5$ par mois Flex coûte en location 60$ par an, contre un coût unique à l’achat de 40$ pour Roku Premiere+ proposant lui aussi le 4K HDR et une télécommande vocale, ou 50$ pour le Fire TV Stick 4K d’Amazon avec télécommande Alexa). En l’état, et malgré des atouts indéniables en termes d’interface, la valeur ajoutée de Flex reste très faible pour les clients Internet Comcast déjà équipés d’une solution de streaming. Un repositionnement ultérieur est sans-doute prévisible qui permettra de redonner plus de sens à l’offre. Ainsi, commercialisée non plus sous la forme d’un abonnement supplémentaire mais intégrée par défaut dans les offres fixes à haut et très haut débit, et enrichie par le futur service de streaming NBCUniversal[3] (annoncé pour 2020 et gratuit pour les abonnés Sky et Comcast), Flex prendrait plus de consistance. Il s’agirait alors d’une brique intéressante dans la panoplie des offres Comcast pour défendre, y compris auprès de ses abonnés cord-cutters un rôle d’agrégateur de contenus et de services. Au- delà de la télévision payante par le câble, Comcast doit défendre un lien direct avec l’ensemble de ses clients. Au risque de n’avoir d’autres alternatives que de laisser ses clients « Broadband only » choisir entre les écosystèmes d’Apple, Amazon ou Roku plutôt que X1 pour retrouver l’ensemble de leurs abonnements au sein d’une interface unifiée.
[1] Leichtman Research Group, Inc. (LRG) https://www.leichtmanresearch.com/major-pay-tv-providers-lost-about-2875000-subscribers -in-2018/ [2] https://www.nielsen.com/us/en/insights/reports/2019/q3-2018-total-audience-report.html# [3] https://insight.npaconseil.com/2019/02/07/nbcuniversal-prefere-le-modele-gratuit-pour-son- futur-service-de-streaming-video/ Rediffusion de The Voice : nouvelle stratégie de programmation pour le groupe TF1 Afin de maximiser l’exploitation de ses programmes de flux, le Groupe TF1 a décidé de rediffuser The Voice sur TFX, le lendemain du prime de TF1. Déjà testé pour les fictions, ce dispositif de programmation permet d’apporter plus de cohérence et de liens entre les différentes chaînes du groupe. Du divertissement le dimanche soir Si les rediffusions de programmes de stock sont courantes entre les différentes chaînes du Groupe TF1, la rediffusion d’émissions de flux sur une autre chaîne que TF1 aux mêmes horaires le lendemain de la première diffusion est quant à elle, inédite. La programmation de The Voice le dimanche en prime sur TFX permet au groupe d’une part de maximiser l’exploitation de son programme-phare et donc de faire des économies de coûts de grille, et d’autre part de proposer du divertissement sur une case qui offrait jusqu’alors que de la fiction ou des magazines depuis le début de la saison[1]. De plus, la rediffusion de The Voice sur TFX permet une alternative aux types de programmes proposés le dimanche soir sur les autres chaînes du groupe. En effet, TF1 dispose ce soir-là de sa case cinéma, TF1 Séries Films diffuse également de la fiction, tout comme TMC qui met majoritairement à l’antenne du stock avec des séries comme Cold Case. La rediffusion de l’émission prouve également la volonté de créer un « chemin de programmation » attrayant pour les annonceurs, en utilisant TFX comme fenêtre de diffusion supplémentaire entre la première diffusion sur TF1 et la mise en ligne en replay. Un dispositif qui ne semble pas nuire aux audiences en replay puisque The Voice est le programme de flux le plus regardé en replay sur MyTF1 depuis septembre 2018, devant Danse avec les stars (+394 000 tvsp en moyenne) et The Voice Kids (+348 000 tvsp en moyenne). En effet depuis le lancement de la saison 8, le programme enregistre +461 000 tvsp en audience consolidée[2], et +67 000 tvsp en Catch-up J+8 sur écrans internet (ordinateur, smartphone, tablette).
Audiences timides pour les premiers primes sur TFX La programmation de The Voice le dimanche à 21h sur TFX reste pour l’instant en dessous de la moyenne du début de saison de la chaîne. En effet, depuis le début de la rediffusion, TFX a perdu en moyenne 96 000 tvsp en Prime. En termes de PdA, TFX enregistre une baisse chez les individus de 4 ans et plus avec -1,1 pt de PdA en moyenne entre le début de la saison et le début de la programmation de The Voice. La baisse est notable chez les FRDA 15-49 ans qui perdent 1,7 pt, au même titre que les 15-34 ans. Ces sous- performances peuvent s’expliquer par la forte PdA de ces cibles le samedi soir sur TF1 (37% de PdA pour les FRDA 15-49 ans et les 15-34 ans), qui signifient que ces individus visionnent majoritairement le programme lors de sa première diffusion sur TF1. Cependant, le dernier prime (dimanche 24 mars 2019), est la meilleure audience en nombre de tvsp et en PdA depuis le début des rediffusions du télé-crochet sur TFX. La chaîne a ainsi réuni 432 000 tvsp pour 2% de PdA 4+ et 3,2% de PdA chez les FRDA 15-49[3]. [1] Seul le Big Bêtisier de Noel, diffusé le 23/12/2018 à 21h fait exception et réussit à se placer à la 3ème place des meilleures audiences 4+ sur cette case depuis le début de la saison avec 3,5% de PdA. [2] L’audience consolidée des programmes est la somme de l’audience du jour J (audience veille), de l’audience en différé dans les 7 jours qui suivent la diffusion du programme, et de l’audience de la Catch-Up sur téléviseurs, dans les 7 jours qui suivent la diffusion du programme. L’audience consolidée correspond aux six premières émissions, du 9/02/2019 au 16/03/2019.. [3] Par ailleurs sur TF1, les audiences des six premiers primes de The Voice sont stables depuis le début de la diffusion (5,2 millions de tvsp en moyenne, pour 26,9% de PdA) mais en baisse par rapport au début de saison dernière (-2,9 pts de PdA 4+ en moyenne). La multiplication des services SVoD thématiques en France Au-delà des services SVoD généralistes et grand public, le marché français regorge de nombreux services aux thématiques diverses, dont NPA Conseil dresse le panorama à l’occasion de la publication de la nouvelle vague de son Indice Théma qui mesure leurs performances et leur attractivité.
Panorama des services SVoD disponibles en France Parmi les services de SVoD thématiques disponibles en France[1], une très grande majorité d’entre eux sont de nationalité française. Le genre cinéma-séries est celui pour lequel le nombre de services SVoD est le plus élevé, qu’ils soient de nationalité étrangère ou française. En revanche, l’intégralité des services consacrés à la culture est d’origine française. Les services SVoD thématiques disponibles en France Source : Indice Théma – NPA Conseil Les services aujourd’hui disponibles ont principalement été créés de 2015 à 2017, soit à partir de l’arrivée de Netflix en France[2] et donc de la démocratisation du streaming légal. Avant cela, les services spécialisés en cinéma et séries ont été les premiers à investir le marché à l’image de FilmoTV dès 2009 par WildBunch ou Canalplay[3] en 2011. La culture asiatique, du fait de ses millions de fans à travers le monde, prend une ampleur conséquente dans l’offre disponible en France avec pas moins de 5 services qui y sont consacrés : alors que Crunchyroll propose une offre abondante et diverses de contenus issus de ce continent, d’autres se sont spécialisés dans un genre en particulier à l’image du belge Dramapassion ou de l’américaine Viki, deux services consacrés aux dramas coréens. Quant aux français ADN et Wakanim[4], leur ligne éditoriale se concentre exclusivement sur les anime japonais. Une offre abondante de services SVoD consacrés aux arts Au-delà des catégories communes consacrées au cinéma, aux séries et à la jeunesse, les offres les plus singulières sont présentes dans la catégorie culture. Parmi elles, Medici.tv[5] propose depuis dix ans à ses abonnés un catalogue de concerts de musique classique, mais aussi opéras, ballets en direct ou enregistrés, ainsi que des documentaires consacrés au domaine. Le service est accessible partout à travers le monde, les Etats-Unis étant leur premier marché (31% de son audience) suivi par la France (20%)[6]. Celle-ci s’est d’ailleurs récemment alliée à Qwest TV[7], nouvelle plateforme de SVoD créée par Quincy Jones et dédiée au jazz, pour se déployer au sein des écoles et universités. Autre particularité du marché français, la présence d’un service consacré exclusivement aux arts du théâtre avec Opsis TV développé par HDP Interactive, également à l’initiative du service consacré aux documentaires DocsTV. Le premier propose ainsi une offre de près de 300 pièces de théâtre françaises filmées et classées par catégorie (classique, jeunesse, musical, etc.) ainsi que des documentaires sur le sujet. Le théâtre filmé étant un art qui s’exporte très peu à l’étranger, des services locaux prennent vie dans d’autres pays à l’image de BroadwayHD aux Etats-Unis qui propose à ses abonnés l’accès à différents shows enregistrés dans les music-halls de la célèbre avenue new-yorkaise. D’autres conjuguent plusieurs arts comme Marquee TV basée au Royaume-Uni qui propose des performances d’opéra, de danse et de théâtre à ses abonnés.
Panorama des services SVoD thématiques disponibles en France Jeunesse Cinéma-Séries Culture Source : Indice Théma – NPA Conseil [1] Sont donc exclus de cette analyse les services SVoD généraux tels que : Netflix, Amazon Prime Video, SFR Play, CanalPlay. [2] Septembre 2014 [3] Canalplay ne fait pas partie de l’analyse en raison du caractère hybride de son catalogue, proposant des contenus cinéma, séries, jeunesse et documentaire. [4] Wakanim est édité par Aniplex, filiale de Sony Music Entertainment Japan, mais le siège social du service SVoD est basé en France. [5] 13 000 abonnés en mai 2018 selon La Tribune [6] Source : La Croix [7] La plateforme Qwest TV sera l’un des nouveaux services SVoD qui sera étudié dans la prochaine vague de l’Indice Théma de septembre 2019. Séries : tendances éditoriales en TV et SVoD Parmi les séries TV présentées au Festival Série Mania, le drame est toujours bien présent, qu’il soit politique ou social. Les scénaristes sont également très inspirés par le genre fantastique qui retrouve un nouveau souffle. En revanche, côté SVoD, l’année 2018 a été marquée par une offre de comédies plus importante et une consommation en progression des séries d’action et d’aventure.
Drames géopolitiques et retour du fantastique en TV Les sujets géopolitiques se multiplient La fiction s’inspire régulièrement des faits d’actualité, plus ou moins rapidement. Ce qui lui permet d’être la meilleure observatrice d’événements sociétaux ou politiques. Le Bureau des Légendes, Borgen, Narcos, Occupied etc., se sont nourris des problématiques géopolitiques mondiales pour proposer des thrillers qui fascinent le public. La crise des migrants est l’un des grands sujets qui a inspiré les scénaristes de fiction ces derniers mois et qui connaît un fort écho européen. Eden, la série d’Arte en compétition officielle à Série Mania propose un regard croisé sur l’accueil des migrants en Europe. La série (6×45’) coproduite par les pôles français et allemand d’ARTE et le groupe audiovisuel allemand ARD sera diffusée début mai sur Arte. Elle illustre par ailleurs la stimulation actuelle de la coproduction européenne. Dans Asylum City (12×40’, série israélienne), présentée hors compétition, l’action se passe dans un quartier de Tel Aviv où vivent de nombreux clandestins, aidés par une militante qui les aide à obtenir des papiers et qui se fait assassiner. Enfin, Identification, une série venue de Russie, est un thriller social sur l’immigration illégale arrivée au Kirghizistan. Les séries reviennent également sur des sujets politiques des années 1980 à 2000 : la série Baghdad Central (réalisée par Stephen Butchard et produite par Euston Films, filiale de Fremantle UK) se situe en 2003 en Irak, après la chute de Saddam Hussein et voit un policier irakien contraint de collaborer avec la coalition internationale. Dans la série Chimerica (diffusée sur Channel 4 puis Canal+), un photojournaliste américain tente de retrouver sa crédibilité en partant à la recherche du modèle de sa photo la plus iconique : l’homme qui a fait face à un char de l’armée sur la place Tian’anmen en 1989. La série a par ailleurs la particularité d’intégrer des images d’archives. Enfin, dans Blackout, la série russe de Sergei Ursuliak, des vétérans, laissés-pour-compte à leur retour de la guerre en Afghanistan en 1990, s’entraident et s’organisent en mafia dans un pays à bout de souffle. Ces réalités tragiques, sociales ou politiques, sont ainsi reconstituées dans ces séries (plus facilement qu’au cinéma), appréciées d’un public avide de sujets qui se déroulent au-delà des frontières mais qui arrivent à le toucher. Le genre fantastique fait son retour A part quelques exceptions notables (Beau Séjour, Ad Vitam, Les Revenants, Zone Blanche, …), la télévision a récemment peu exploré le genre fantastique et semble se rattraper depuis que la SVoD a mis ce genre à l’honneur. La Dernière Vague (production Kwaï) est ainsi mise en avant à Série Mania et mêle éléments fantastiques et drame d’une communauté : une vague géante va engloutir les surfeurs d’une compétition pendant plusieurs heures mais ils réapparaîtront… dotés de pouvoirs. Ecrite par les scénaristes de Caïn, Raphaëlle Roudaut, Alexis Le Sec et Sophie Hiet, cette série en 6×52 minutes sera diffusée sur France 2. Arte continue également de développer ce genre sur lequel elle mise depuis quelques années et présentait à Série Mania sa série Une île qui
s’attaque au mythe des sirènes : dans une île isolée survient une pénurie de pêche et une série de morts suspectes, des événements qui coïncident étrangement avec l’arrivée d’une inconnue, Théa (incarnée par Lætitia Casta). Côté américain, le reboot de la série er culte Twilight Zone arrive le 1 avril sur CBS. Cettesérie a inspiré de nombreuses fictions dont Black Mirror, pour son analyse décalée de la société et les questions morales qu’elle pose. La place difficile à prendre pour les comédies Alors que les séries dramatiques et les thrillers prennent une place prépondérante dans la programmation de fiction à la télévision, quelques comédies semblent émerger alors que l’appropriation de ce genre dans un autre pays est toujours délicate. Ainsi, Flack, présentée dans le panorama International de Série Mania, use d’un humour cynique anglais qui positionne la série davantage comme une dramédie que comme une véritable comédie : une Américaine, experte en gestion de crise dans une agence de relations publiques, aide ses clients célèbres à préserver leur image, à une époque où le moindre faux pas équivaut à un lynchage médiatique. Parmi les autres comédies, présentées lors de la « Nuit de la comédie » à Série Mania (Arde Madrid, Hangs Up, M’entends-tu, Miracle Workers, The Other Two et Women on the verge), Miracle Workers fait parler d’elle d’une part pour l’interprétation de Daniel Radcliffe et d’autre part pour son scénariste, Simon Rich, connu principalement pour son travail dans le Saturday Night Live. La série (7×30’), diffusée sur Warner TV à partir du 30 mars (et déjà disponible intégralement en replay), adaptée de son second roman « What in God’s Name » présente un Dieu déprimé et démissionnaire face à la folie destructrice des hommes et un ange, chargé de recevoir toutes les prières de l’humanité, qui doit accomplir son plus grand miracle à ce jour pour éviter la destruction de la Terre. Vers un accroissement de l’offre de séries d’action et d’aventure en SVoD[1] L’offre de contenus sur les services SVoD Alors que les fictions dramatiques et le genre fantastique se renforcent en télévision, l’évolution des catalogues des services de SvoD étudiés[2] entre le début 2018 et le début 2019 fait apparaître un sensible renforcement du poids de la comédie et assimilées, alors que l’ensemble des autres thématiques, policiers et drames en têtes, voient leur place reculer dans l’offre. Source : Baromètre de l’offre SVoD, NPA Conseil A noter que Netflix par ailleurs reste très présent sur le genre fantastique à qui il a donné un nouveau souffle ces trois dernières années puisque le service a présenté à cette semaine à Série Mania Osmosis (produite par Capa), sa dernière création originale française mise en ligne le 29 mars 2019 : dans un futur proche, une nouvelle application permet à chacun
de trouver leur âme sœur, à l’aide de microrobots implantés dans le cerveau de chaque utilisateur. La consommation de contenus sur les services SVoD Les évolutions sont sensiblement différentes lorsqu’on se penche sur l’évolution de la ème consommation. La comédie, si elle enregistre la plus forte hausse, n’est encore que la 3 thématique la plus visionnée. Le genre policier renforce sensiblement ses positions et reste ème ère en 2 place ; le fantastique / SF / horreur, si elle conserve la 1 position, abandonne près de 5 points. Source : Baromètre de la conso SVoD, NPA Conseil- Harris interactive Ratio offre/consommation Le rapprochement des deux dimensions permet, au travers du ratio (poids dans la consommation/poids dans l’offre), de mettre en évidence les thématiques qui surperforment (indice supérieur à 1) et celles qui, à l’inverse sont sous consommées. Ainsi, corroborant les observations précédentes, le triptyque Action / Aventure / Western se distingue en devenant la 2ème thématique la plus performante (au lieu de la 4ème position en 2018). Déjà faiblement présentes dans les offres, les séries historiques, biopics ou histoires de guerre sont particulièrement délaissées. Le fantastique et assimilé reste leader, mais sous surveillance puisqu’il a perdu 0,2 point d’une année sur l’autre. La combinaison de ces réflexions permet d’essayer quelques anticipations sur les évolutions à attendre dans la composition des catalogues, donc sur les demandes faites par les plateformes aux producteurs ou distributeurs dans un futur proche : Les séries d’action (par exemple : Arrow, Marvel’s Daredevil, Jack Ryan, Banshee,…) ou d’aventure (Agent Carter, Frontier, Guyane,…) qui pourraient être les plus recherchées, compte tenu de leur faible poids dans l’offre. Inversement, les plateformes pourraient être tentées de faire une pause sur le Fantastique, la SF et l’Horreur, déjà très fortement représentées et qui ont aujourd’hui davantage de difficulté à trouver leur public. [1] Lancé le 1 er janvier 2018, le Baromètre SVoD NPA/Harris Interactive s’attache à mesurer toujours plus finement le poids des différentes thématiques dans l’offre des différentes plateformes, et plus encore à affiner la connaissance des préférences exprimées par les SVoDistes à travers leurs choix de programmes. Cette analyse a d’abord été conduite sur l’offre et la consommation de séries, mais elle a vocation à être déclinée sur l’ensemble des genres (cinéma, documentaire, animation, etc.) présents en SVoD. [2] Netflix, Amazon, CanalPlay, OCS, SFR Play, Videofutur, Filmo TV, Gulli Max, Tfou Max
RMC Sport et BeIN lancent du contenu gratuit sur leurs supports numériques Les deux services OTT ont annoncé récemment la diffusion gratuite de compétitions dont elles détiennent les droits sur leur site internet ainsi que sur leur application mobile & tablette, mais pas en télévision. S’agissant de RMC Sport, cela concernera le championnat de France de basket Jeep ELITE dont elle est le diffuseur exclusif : en accord avec la Fédération Française de Basket, elle proposera sur son site rmcsport.bfmtv.com et sur l’application RMC Sport la plus belle rencontre du samedi soir jusqu’à la fin de la saison régulière. Cette annonce prolonge et amplifie celle du 4 mars dernier où le groupe avait également annoncé la diffusion en clair du match du lundi soir. Au total, ce seront 11 rencontres qui seront diffusées gratuitement jusqu’au 13 avril prochain. D’un point de vue pratique, le groupe diffusera un lien sur les réseaux sociaux et sur son site pour que les fans de sport puissent directement accéder au live des rencontres proposées, sans qu’ils aient besoin de souscrire un abonnement ou de s’identifier avec un compte RMC Sport. La saison dernière RMC Sport avait déjà proposé au grand public la possibilité de suivre les matchs des play-offs (phase finale du championnat) jusqu’aux ¼ de finales en utilisant la même méthode. A l’inverse, SFR avait précédemment choisi la voie du linéaire pour diffuser gratuitement les matchs du championnat lors de la saison 2016-2017. Comme pour certains matchs de foot de Premier League et d’Europa League, certaines rencontres de Pro A (ancien nom de la Jeep Elite) étaient alors diffusées en clair sur les antennes de la chaîne Numéro 23 (aujourd’hui RMC Story). Avec un succès limité il est vrai (parts d’audiences comprises entre 0,2 et 0,5% sur l’ensemble du public). BeIN Sports, titulaire des droits de diffusion du championnat de France de Handball, a lui- aussi annoncé la diffusion en clair sur tous ses supports numériques du choc de la Lidl Starligue, PSG-Montpellier, le 20 avril prochain. En plus de rendre la rencontre accessible sur son application mobile & tablette ainsi que sur son site, BeIN Sports a de plus trouvé un accord avec la Fédération Française de Basket pour diffuser également le match en live sur les réseaux sociaux (Youtube, Dailymotion, Facebook et Twitter).
Le naming des Ligues consolidé en Europe Courant mars, les fédérations de football anglaise et espagnole ont respectivement annoncé la signature et la prolongation de leur contrat de naming pour la Women’s Super League et LaLiga, moyennant des sommes toujours plus élevées. En Angleterre, Barclays, sponsor-titre de la Premier League de 2004 à 2016 (et qui reste partenaire du championnat à un niveau inférieur), a conclu un partenariat historique avec la première division féminine : la banque va investir plus de 11 millions d’euros (BBC) sur les trois prochaines saisons pour devenir le sponsor titre de la Women’s Super League. Ce partenariat, le plus élevé dans l’histoire du sport féminin anglais, aura aussi pour objectif le développement du foot féminin à tous les niveaux : Barclays devient le partenaire majeur de la FA Girl’s School Partnership et du Youth Sport Trust, qui facilitent l’accès des jeunes filles au football à l’école et le développement de partenariats avec des écoles de football féminin. La Womens’s Super League, seule ligue féminine de football professionnel en Europe, bénéficiera également de la mise en place d’une dotation de 500 000 livres qui sera redistribuée par la banque dès la saison prochaine. De son côté, Santander Bank, déjà partenaire de la Copa Libertadores et de l’UEFA Champions League, a prolongé son partenariat titre avec le championnat de football espagnol jusqu’en 2021. En 2016, Santander avait remplacé un autre établissement bancaire, BBVA, et a investi depuis sa signature 23,5 millions d’euros par an pour s’adjuger le naming « LaLiga Santander ». Ce partenariat s’étend également aux divisions professionnelles inférieures, aux divisions jeunes ainsi qu’à LaLiga à 8. A l’instar de Barclays, Santander va lancer LaLiga ProPlayer, une initiative qui vise à offrir une bourse aux jeunes footballeurs espagnols prometteurs pour étudier et jouer au football dans des universités américaines.
Infosys nouveau partenaire digital de Roland Garros Un an après la fin de son partenariat trentenaire avec IBM, Roland Garros a signé un nouveau partenaire « d’innovation digitale », Infosys, une société indienne de prestation de services informatiques, qui aura pour mission lors des trois prochaines éditions du tournoi de générer en direct les données et les statistiques des matchs. Ce type de partenariat n’est pas le premier pour la société indienne puisqu’elle délivre déjà les statistiques en live pour l’Open d’Australie depuis cette année. Elle y avait notamment déployé « MatchBeats » permettant de suivre le match par les statistiques d’une nouvelle façon. Dans le cadre de ce partenariat, Infosys et Roland-Garros devraient proposer plusieurs activations à destinations des fans, des sportifs et de leur staff. Sur le site officiel du tournoi, Infosys proposera un accès à de nombreuses données et statistiques pour suivre les matchs. Grâce à l’interface mise au point par Infosys, les fans pourront suivre les scores mais aussi accéder à des données plus précises comme le nombre de services réussis ou de fautes directes par joueur. A la fin de chaque match, les fans pourront également obtenir des compléments d’analyses sur chaque point marqué. Technologie « MatchBeats » développée par Infosys Infosys vise également à augmenter l’engagement des spectateurs grâce aux technologies de réalité augmentée et virtuelle en leur offrant la possibilité de « disputer » un match sur le court central dans la peau du tennisman de leur choix. Les joueurs et entraîneurs auront aussi leur propre service relié à l’intelligence artificielle qui leur fournira de nombreuses données tout au long du tournoi.
Apple, Comcast, YouTube : la vague OTT est- elle en train de s’essouffler ? Beaucoup de bruit pour rien… ou en tout cas rien de très tangible. Le « show time » promis par Apple pour son dernier keynote laisse une impression d’inachevé et ne dissipe pas les doutes sur la stratégie du groupe : l’ambition affirmée dans le déploiement d’une offre agrégeant presse, vidéo, jeu vidéo et musique, ne suffit pas à masquer une longue liste de zones de flou. Des différents services évoqués, d’abord, la presse est la seule pour laquelle une date de mise à feu précise a été communiquée : le 1er avril… mais aux Etats-Unis seulement, et avec de sérieux trous dans la raquette (le New York Times et le Washington Post, pour ne citer qu’eux, ne figurent pas dans la liste des partenaires annoncés). S’agissant de la vidéo et du jeu vidéo, le lancement devrait intervenir « à l’automne ». Rien de comparable avec la mécanique impeccablement huilée qui préside d’habitude aux prises de parole d’Apple, avec des dates de commercialisation précises rendues publiques pour les nouveaux produits. Flou sur le contenu même des nouvelles offres : une trentaine de productions originales pour Apple TV+ (vidéo) d’après les analystes, une centaine de jeux vidéo pour Arcade… mais rien de plus précis. Flou encore (surtout ?) sur la tarification envisagée pour ces nouveaux services. Pour Apple Music, le premier palier (abonnement individuel) est aujourd’hui de $9,99 aux Etats-Unis ; un tarif identique s’appliquera au kiosque numérique. En supposant que l’abonnement à Arcade et que celui appliqué à la vidéo soient légèrement plus onéreux, l’addition se situerait aux alentours entre $45 et $50. Apple n’a fourni aucune indication sur les remises éventuelles accordées à ceux qui souscriraient à l’ensemble. Alors du flou naissent les questions. Et notamment celles du moment choisi pour des annonces dont le contenu n’apparait pas totalement « sec ». Signe avant-coureur de résultats trimestriels décevants (la prochaine publication financière est prévue le 30 avril), que le groupe chercherait à déminer ? Préparation des esprits à une baisse significative de la rentabilité d’Apple au cours des prochains exercices ? Il n’est que de voir les structures de comptes de résultats de Netflix ou Spotify pour réaliser le fossé qui existe en termes de taux de marge entre le monde du hard résolument haut de gamme dans lequel évolue traditionnellement Apple, et celui des services, même premium. Dans tous les cas subsiste l’interrogation essentielle sur la capacité à se développer conjointement sur ce double front. A défaut d’une rentabilité unitaire importante, les services doivent rechercher une très forte diffusion. Et la réponse qu’apporte Apple à cette condition – le partage de son expérience client sur une gamme croissante de terminaux tiers – ne semble pas très loin de la fuite en avant : au-delà même d’un éventuel hiatus d’image à marier la marque Apple avec des leaders du low cost, c’est le cœur du métier – et de la profitabilité – qui pourrait se trouver en danger. Pourquoi, par exemple, accepter de
mettre 150€ dans une Apple TV quand l’application devient facilement accessible dans les environnements Android ou Amazon Fire ? Les motivations de Comcast apparaissent plus claires, avec le lancement de son offre OTT Xfinity Flex. Mais là aussi l’exécution laisse quelques interrogations. Le service vise à éviter la fuite des cord cutters en leur proposant, à condition qu’ils gardent une offre 2P chez l’opérateur, une streaming box, la possibilité d’accéder à certains services phares de l’univers OTT (Netflix, Amazon…), la possibilité d’y ajourer des services tiers auxquels ils sont abonnés, et finalement des contenus additionnels gratuits. Mais la nature et la profondeur de ces derniers restent, à ce stade, inconnus. Et le prix de location annoncé pour la box – $5 par mois – laisse interrogatif, quand on le compare au prix des terminaux disponibles à l’achat (Roku, Chromecast, Amazon Fire…). Au final, en tout cas, et quelle que soit la mise en scène dont elles sont accompagnées, ces deux annonces apparaissent plus défensives que portées par une conviction forte. Recherche d’une alternative à ses ventes de terminaux pour l’un, ralliement – tardif – à l’environnement nouveau du « monde OTT » pour l’autre… Avec, à la clé, deux questions majeures que les dirigeants d’Apple comme ceux de Comcast ont très certainement en tête : La hauteur du « ticket » à mettre sur la table pour développer une offre de contenus crédible, face aux montagnes d’investissements de Netflix, Disney ou, dans une moindre mesure, Amazon. Le risque que la multiplication des services D2C, la complexité qu’elle génère (où être sûr de trouver le programme qu’on recherche ?) et l’inflation qui en découle pour le consommateur, aboutissent à une lassitude de l’abonnement. Dans la dernière édition de son étude Digital Media Trends, Deloitte relève que près d’un américain sur deux (47%) se disant déjà frustrés par le nombre croissant de services qu’ils doivent combiner pour accéder au contenu qu’ils veulent regarder. Google a trouvé sa réponse à ces interrogations : le jet de l’éponge ! D’après l’agence Bloomberg, YouTube aurait décidé de mettre fin à son programme de productions de fictions. Le groupe a démenti, bien que concédant l’arrêt de deux séries. Bloomberg est généralement une source crédible… Le difficile renouvellement des magazines de faits divers Populaire à la télévision depuis le lancement de Faites entrer l’accusé en 2000 sur France 2, le magazine de faits divers est devenu un format à part entière dans les
grilles de programme. Pourtant le genre a du mal à se moderniser, en témoignent les échecs des lancements de deux nouveaux magazines sur M6 et C8. Echec d’audience pour les deux nouveaux programmes Les 14 et 15 mars 2019, deux nouveaux magazines de faits divers ont été lancés en prime- time. Diffusé sur M6, Contre-Enquête revient de manière ponctuelle sur des évènements qui ont fait la Une, et C8 a proposé deux numéros d’une nouvelle série documentaire intitulée Enlèvements. Pour sa première édition, le programme de M6 est revenu sur l’affaire Nordahl Lelandais avec des révélations et images exclusives. Le reportage a ainsi retracé la nuit de l’enlèvement à l’aide de différents témoignages et de reconstitutions, puis s’est intéressé aux personnes disparues de la région qui auraient pu croiser la route du criminel, toujours témoignages à l’appui. Malgré ces efforts d’investigation, M6 s’est classée en cinquième position derrière TF1 (Section de recherches), France 3 (Happy Valley), France 2 (L’Emission politique) et RMC Story (Match de Ligue Europa), avec seulement 7,3% de PdA 4+ (vs. 9,6% de PdA en moyenne depuis le début de la saison). La case enregistre une baisse particulièrement forte (-6,7 pts) chez les 15-34 ans, et perd en moyenne 2,4 pts chez les FRDA 15-49 ans ainsi que chez les 35-59 ans. Les 60+ sont la cible qui reste le plus stable, avec -0,4 pt. Suivi d’un débat en deuxième partie de soirée avec des proches de disparus et des professionnels de la justice, le programme n’a pas réussi non plus à attirer le public, avec 5,9% PdA. Le lendemain, C8 a également lancé un nouveau magazine de faits divers, Enlèvements, s’intéressant uniquement aux affaires criminelles qui ont débuté par un enlèvement. Deux numéros ont été diffusés : le premier sur la séquestration d’Ilan Halimi en 2006 et le deuxième sur le rapt de Philippe Bertrand en 1976. Mais là aussi, le programme n’a pas trouvé son public. La chaîne a enregistré sa pire audience de la saison avec seulement 0,8% de PdA 4+ et 169 000 tvsp en moyenne pour les deux épisodes. C8 s’est ainsi classée à l’avant dernière position du classement des chaînes de la TNT, derrière Gulli, CStar et 6ter. Les 15-34 ans et les FRDA 15-49 ans sont les cibles qui ont enregistré la plus forte baisse par rapport la saison dernière sur la même case, avec respectivement -5,2 pts et -2,3 pts. L’échec du lancement d’Enlèvements peut s’expliquer en partie par la présence de programmes forts sur les autres chaînes, dont le retour attendu de Koh-Lanta qui a surperformé chez les 15-34 ans avec 50% de PdA, et 42,6% chez les FRDA 15-49 ans. Toutefois, les mauvaises audiences de ces deux nouveaux formats ne peuvent pas uniquement être justifiées par l’existence de programmes concurrents populaires. En effet d’un point de vue éditorial, les deux magazines n’apportent pas d’originalité particulière dans le concept et reprennent les codes classiques des magazines de faits divers. Si M6 a réussi à avoir des exclusivités lors de sa contre-enquête sur l’affaire Maëlys, et a rendu le programme un peu plus dynamique à travers la présence du journaliste allant à la rencontre des témoins, la construction de l’émission, au même titre que celle de C8, reste
dans les caractéristiques du genre : ton grave de la voix-off, musique angoissante, et images d’illustration. Une offre de magazines déjà abondante En plus de leur format traditionnel, Enlèvements et Contre-Enquête ont été programmés alors que de nombreux autres programmes similaires sont déjà à l’antenne en prime. Enquêtes criminelles (W9), Chroniques criminelles (TFX) et Crimes (NRJ 12) sont trois rendez-vous hebdomadaires d’affaires criminelles qui ont un public fidèle. En effet ces trois programmes restent stables en termes de PdA 4+ depuis le début de la saison, et sont tous au- dessus de la moyenne de la case de leurs chaînes respectives : Crimes enregistre en moyenne depuis septembre 2018 2,9% PdA 4+ vs. 1,7% sur la moyenne de la chaîne en prime, Enquêtes criminelles est à +0,5 pt sur la moyenne de la case, quant à TFX et Chroniques criminelles, le chiffre est similaire à la moyenne de la chaîne en prime, avec 2,5% de PdA 4+ (vs. 2,4%). A noter que l’ensemble de ces programmes se répartissent sur toute la semaine avec Crimes le lundi, Enquêtes Criminelles le mercredi, Enlèvements le vendredi et Chroniques criminelles le samedi. Bilan SNEP 2018 : une nouvelle hausse portée par le streaming et la production française Les chiffres annuels du SNEP confirment l’embellie du marché de la musique ème enregistrée avec une 3 hausse consécutive (+1,8% sur un an, à 735M€). Le numérique, dont les revenus dépassent pour la première fois ceux des ventes physiques, et la production locale, qui domine très nettement les classements de ce cru 2018, s’affirment comme les deux moteurs. Des revenus numériques désormais supérieurs aux ventes physiques Les derniers résultats du Syndicat National des Éditeurs Phonographiques (SNEP) font état d’une nouvelle hausse du marché de la musique enregistrée en 2018. Une croissance qui se tasse (+1,8% sur un an) après deux années de hausses plus significatives (+3,9% en 2017 et +5,4% en 2016) mais qui tend à confirmer le renouveau de l’industrie musicale en France depuis maintenant trois ans.
Cette nouvelle hausse porte le chiffre d’affaires du secteur à 735M€ au total et à 591M€ hors synchronisation (22M€) et droits voisins (122M€). Le fait majeur de l’année 2018 est que, pour la première fois, les revenus générés par les modes de consommation numériques sont supérieurs à ceux des ventes physiques et comptent désormais pour 57% des revenus globaux (+9pts en un an) : 335M€ de CA (+19%) contre 256M€ pour l’ensemble CD/vinyles/DVD (-15%). Évolution des revenus du marché de la musique enregistrée (hors synchronisation et droits voisins) / en M€ Source : NPA Conseil sur données SNEP Le streaming s’affirme comme la locomotive du secteur et réalise 90% des résultats du numérique. Son chiffre d’affaires est tiré par le modèle de l’abonnement payant qui progresse de 23% à 243M€ et devient la première source de revenus du marché de la musique enregistrée avec 41% de PdM valeur (contre 7% il y a 5 ans). La pratique du streaming ne cesse de se développer et compte désormais 5,5 millions d’abonnés à une offre payante de type Deezer, Spotify ou Apple Music (+1,1M par rapport à 2017). Et si le streaming séduit de nouveaux adeptes chaque année en France, le modèle gagne aussi du terrain au sein des catégories plus âgées : 30% des streamers ont aujourd’hui plus de 50 ans. Côté consommation, les chiffres donnent le vertige avec 57,5 milliards de streams recensés en 2018 (+35% sur un an), soit une moyenne de 1,1 milliard de streams par semaine. L’écoute gratuite sur les services audio et plateformes de vidéo (financée par la publicité) ne représente, quant à elle, que 10% des revenus du marché de la musique enregistrée en 2018. Des revenus loin d’être en adéquation avec leur audience massive puisque l’écoute sur les plateformes de partage de vidéo représente aujourd’hui plus de la moitié du temps d’écoute consacré au streaming musical dans l’Hexagone (48% pour YouTube à lui seul). Une situation qui pourrait évoluer prochainement puisque l’article 13 de la proposition de directive de droit d’auteur sera examinée par les parlementaires européens fin mars. S’il venait à être adopté, ce texte législatif confirmerait alors que les plateformes comme YouTube – qui bénéficient actuellement d’un statut d’hébergeur passif – relèvent du droit d’auteur et doivent à ce titre passer des accords de licence avec les ayants droit. A défaut, celles-ci devront s’assurer que les contenus protégés ne soient pas accessibles sur leurs services. Un rééquilibrage des relations avec ces plateformes qui devrait permettre, à terme, d’apporter davantage de valeur au marché du streaming en France. En recul sur l’année écoulée (-15%), les ventes de supports physiques font néanmoins preuve d’une meilleure résistance que sur les autres marchés mondiaux. Le CD bénéficie en effet d’un réseau de distribution particulièrement dense en France avec pas moins de 4 000 points de vente sur le territoire et représente encore un tiers du CA du marché de la musique enregistrée. L’engouement du public pour le vinyle ne se dément pas pour sa part avec 4 millions de disques écoulés en 2018 (ventes multipliées par 5 depuis 2013) et un CA de près de 50M€. Comme pour le streaming, les résultats du SNEP mettent à mal les idées reçues et montrent que le vinyle n’est pas un support de niche réservé aux plus âgés : 30%
des acheteurs ont moins de 30 ans. Preuve, comme pour le streaming par abonnement, du retour du consentement à payer chez les plus jeunes. Revenus du marché de la musique enregistrée hors synchronisation et droits voisins (à gauche) et ventilation par format en 2018 (à droite) Source : NPA Conseil sur données SNEP 2018 Une production locale dynamique, soutenue en radio mais peu visible à la télévision Autre tendance forte de cette année 2018, la nette domination de la production hexagonale dans le classement des œuvres les plus plébiscitées : 19 des 20 premières places relèvent de productions françaises (45 des 50 premières). Les productions locales représentent 80% du Top 200. Une production locale aussi bien à l’honneur chez les artistes confirmés que chez les jeunes talents, puisque 48 albums du Top 200 sont des premiers albums, dont 40 produits sur le sol français. Avec son album posthume, Mon pays c’est l’amour, Johnny Hallyday se classe en tête du Top 2018 et signe un record historique sur le marché français : plus d’1,5 million d’exemplaires vendus, soit la cinquième meilleure performance mondiale (alors que l’album ne compte que 2 mois ½ d’exploitation sur l’année 2018). En y ajoutant les ventes des autres albums de son répertoire, l’artiste totalise 2,2 millions de ventes en 2018. Une performance hors norme qui, mécaniquement, joue un rôle important dans la croissance du marché au cours de l’année écoulée. Le succès des artistes produits en France dépasse en outre les frontières et s’intensifie puisqu’ils sont 37 à avoir été certifiés (or, platine, diamant) pour leurs ventes à l’export en 2018 (contre 26 en 2017 et 23 en 2016). Top 20 des ventes d’albums sur le marché français en 2018 Source : SNEP Même à l’heure du numérique, le média radio demeure le principal prescripteur pour découvrir de nouveaux talents : 62% des Français découvrent des nouveautés à la radio, 43% à la télévision. Le bilan 2018 du SNEP est encourageant là encore puisque l’exposition des nouveautés francophones en radio progresse de 13% sur un an, tandis que les titres chantés en français entrés en playlists sont en hausse de 27%[1]. Le fruit des mesures prises par le législateur (loi de 2016 relative à la liberté de création) pour dynamiser à la fois la diffusion et la diversité des œuvres francophones. Le SNEP se félicite que cette loi participe à réduire la concentration extrême des titres francophones sur le Top 10. Avant son entrée en vigueur, les 10 nouveautés francophones les plus diffusées sur les réseaux jeunes (Fun, NRJ, Skyrock, Virgin) concentraient jusqu’à 75% des diffusions francophones. Deux ans après l’introduction de la mesure anti-
concentration, cette part est abaissée à 49% et permet d’offrir une meilleure visibilité aux titres suivants. Le syndicat continue de déplorer en revanche la place réduite de la musique en prime time à la télévision (de 2 à 12% selon les chaînes étudiées). [1] Top 100 Radio 2018 (source : Yacast) : 35 titres francophones parmi les 100 productions les plus diffusées en radio en 2018, auxquels s’ajoutent 10 titres d’artistes français chantés en langue étrangère.
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