Commotions cérébrales, des outils pour ne pas y perdre la tête - Journées Montfort 2016

La page est créée Daniel Renard
 
CONTINUER À LIRE
Commotions cérébrales, des outils pour ne pas y perdre la tête - Journées Montfort 2016
Commotions cérébrales, des outils pour ne
         pas y perdre la tête
                         Journées Montfort 2016

Sylvain Ladouceur m.d.
Dip. Med. Sport
P.E.C. Université de Sherbrooke
Médecin de famille
Commotions cérébrales, des outils pour ne pas y perdre la tête - Journées Montfort 2016
Divulgation du présentateur

• Enseignant : Sylvain Ladouceur m.d.

• Relations avec des intérêts commerciaux :
   –   Subventions/soutien à la recherche : nil
   –   Bureau des conférenciers/honoraires : nil
   –   Frais de consultation : nil
   –   Autres : nil
Commotions cérébrales, des outils pour ne pas y perdre la tête - Journées Montfort 2016
Divulgation de soutien commercial

• Ce programme de formation a été produit sans soutien financier.

•   Ce programme de formation a été produit sans aucune forme de
    soutien.

• Conflits d’intérêt potentiels :
    – AUCUN
Commotions cérébrales, des outils pour ne pas y perdre la tête - Journées Montfort 2016
Objectifs
• 1. Diagnostiquer les commotions cérébrales.
• 2. Prodiguer des conseils judicieux pour le
  retour progressif aux activités (sport, école,
  travail)
• 3. Énumérer les mesures efficaces pour les
  prévenir.
Commotions cérébrales, des outils pour ne pas y perdre la tête - Journées Montfort 2016
PLAN
1. Cas clinique             2. Définition

3. Physiopathologie         4. Signes et symptômes

5. Systèmes impliqués        6. traitement

7. Retour aux activités          8. complications

                            syndrome post commotionnel
                             syndrome deuxième impact
                  ETC « encéphalopathie traumatique chronique »

9. Prévention
     Loi Rowan Stringer (149)
Commotions cérébrales, des outils pour ne pas y perdre la tête - Journées Montfort 2016
1. Cas clinique
• Joueur de football de 17ans
  se présente avec
  son père à la
  clinique d’urgence
  un mercredi PM

Collision casque à
casque (#52) vendredi passé au 4ième quart
Commotions cérébrales, des outils pour ne pas y perdre la tête - Journées Montfort 2016
Vous l’examinez 
• Alerte et orienté.
• Aucun déficit à l’examen neuro.
• Cardio-pulmonaire et musculo-
  squelétique O.K.
• Etat mental normal.

Il veut votre accord pour un retour au jeu
              Lui donnez-vous?
    Sinon quelle est la prochaine étape?
Commotions cérébrales, des outils pour ne pas y perdre la tête - Journées Montfort 2016
2. Définition
• « Je me suis fait frapper dans la bande, je
  me demandais ce qui se passait. J’ai été un
  peu ébranlé. J’ai fini la partie. Le lendemain
  j’avais mal à la tête, j’étais fatigué »

• Sydney Crosby
Commotions cérébrales, des outils pour ne pas y perdre la tête - Journées Montfort 2016
Définition
• « Je suis tombé assis, j’ai eu un double choc. J’ai dit au
  soigneur que je n’étais pas correct. Le médecin sur place
  m’a examiné et m’a fait passer l’examen de base
  protocolaire. Il m’a dit que j’avais réussi le test et que je
  pouvais retourner au jeu, mais moi, je savais que je n’étais
  pas bien et je n’ai pas voulu revenir. J’ai raté deux mois et
  demi par la suite… »

    Guillaume Latendresse
Commotions cérébrales, des outils pour ne pas y perdre la tête - Journées Montfort 2016
Définition
• « avoir une commotion c’est comme dire :
  t’es pas un « tough » »

Étienne Boulay
2. Définition- évolution
• Commotion : terme historique représentant un mouvement du cerveau
  dans la boîte crânienne et résultant en des Sx cliniques sans relation
  avec des lésions pathologiques.

• Traumatisme crânio-cérébral (TCC)
   – Association plus franche avec des lésions
     pathologiques.

   – TCCL (léger) GCS 13-15/15 30 minutes ou plus après
       l’accident, lors de l’évaluation à l’urgence.
   –   TCCM (moréré) GCS 9-12/15
   –   TCCS (sévère) GCS 8/15 et moins
   – 90% des TCC sont légers et souvent appelés commotions
     cérébrales
Définition-évolution
Médecin perse Razes

Première utilisation du terme dans un contexte
moderne à la fin du premier millenium.

A utiliser le terme commotion pour décrire un état
physiologique anormal du cerveau. Lui donnant un
sens spécifique et le distinguant de lésions
cérébrales sévères.

Première définition officielle en 1966 par le
« Committee to Study Head Injury Nomenclature »
Définition-évolution
• 4 grands groupes ont émis des définitions et
  des lignes de conduite

  – TPCC « Team Physician Consensus Conference »
  – AMSSM « American Medical Society for Sports Medicine »
  – AAN « American Academy of Neurology »
  – CISG « International Consensus in Sport Group »

        Consensus sur définition et lignes de conduites
2. Définition-évolution
• 1. 1er symposium international sur les commotions
  dans le sport (Vienne 2001)
   – IIHF FIFA CIO
   – Définition
   – Importance évaluation neurocognitive
• 2. 2ième conférence internationale sur les
  commotions dans le sport (Prague 2004)
   – Commotion simple vs complexe
   – Application pédiatrique
   – S.C.A.T.
• 3. 3ième conférence internationale sur les
  commotions dans le sport (Zurich 2008)
   –   Abandon de simple vs complexe
   –   S.C.A.T. 2
   –   Aspects psychologiques
   –   ETC
   –   Protocole de retour au jeu
2. Définition
4ième conférence internationale sur les commotions
cérébrales dans le sport (Zurich 2012)
Pathologie complexe touchant le cerveau, induit par des forces
biomécaniques traumatiques

                          Causé par un coup à la tête ou un
                          impact à une partie du corps
                          produisant un mouvement de
                          va-et-vient de la tête.

                          Entraînant une altération fonctionnelle>structurelle

                          Neuroimagerie normale.

                Outils S.C.A.T. 3 et S.C.A.T. pédiatrique
Un peu d’épidémiologie
• Phénomène sous diagnostiqué
  – Estimation: 1.6-3.6 millions commotions sportives par
    année aux USA
     • 300 000 de rapportées seulement!(USA)
     • TCC: 8.9% des blessures sportives à l’école secondaire
     • 6 fois plus de commotions dans les sports organisés (vs loisirs)

  – 1/3 des athlètes ne reconnaissent pas les symptômes

  – On estime à 70-100 commotions cérébrales par fin de
    semaine au Québec dans les sports (Dave Ellemberg)
Selon les sports
• Soccer (football international)
       – 11% de cas déclarés
       – 62,7% rapportent des symptômes lors d’une saison

• Football américain
       – 5.1% de cas déclarés
       – 70,4% rapportent des symptômes lors d’une saison

• Hockey sur glace
       – 25% de cas déclarés

Source : conférence Dave Ellemberg (neuropsychologue), janvier 2016
Commotions par 1000 athlètes

Br J Sport Med 2013
Culture du sport

Max Pacioretty
                        Eric Lindros

Thoma Müller             Étienne Boulay
Culture du sport

Mike Webster, premier joueur autiopsié   Sydney Crosby
Par Dr Omalu (Dx ETC)

                Brett Favre                 Rowan Stringer
Physiopathologie
Pas encore bien compris mais on sait que:

•   Perturbation neuro-métabolique
•   Perturbation neuro-chimique
•   Dérèglement neuro-électrique
•   Processus inflammatoires
•   Crise énergétique
      « tempête »
Cascade sur 24-48h
• 1. dommage membrane neuronale

• 2. libération de K+ et glutamate hors du neurone

• 3. entrée de Ca+ entraînant une altération de la production ATP
  par les mitochondries du neurone.

• 4. pompe Na+/K+ entraîne une entrée de Na+ entraînant une
  demande d’ATP (dont la production est déjà altérée)
• 5. Comme la mitochondrie ne peut fournir l’ATP nécessaire
  métabolisme anaérobique avec production de lactates.

• 6. ÉTAT HYPOMÉTABOLIQUE.

         Fatigabilité accrue car cerveau sur stimulé
Histoire naturelle
• *Symptômes souvent présents sur le coup
  mais peuvent être retardés de plusieurs
  heures.
   – Parfois plus de 48h

• Durée des Symptômes souvent < 72 h avec résolution
  complète en 7-10 jours. (80-90% des cas)

• Récupération prolongée chez:
  – les enfants et les adolescents
  – ceux avec ATCD de commotion.
QUIZ
• 1. Une PDC brève est associée avec une
  récupération prolongée ?
   – Faux
  Moins de 10% des commotions ont une PDC

• 2. Les convulsions immédiatement après le
  traumatisme sont bénignes ?
   – Vrai
Mikaël Tam

Coup de coude de Patrice Cormier. Convulse sur la glace.
Voir vidéo sur youtube
QUIZ
• 3. Les céphalée prolongée (>60h), la fatigue, la
  confusion ou la présence de plus de 3 symptômes
  augmente le risque d’avoir une récupération
  prolongée ?

     Vrai

4. En aigu, les symptômes sont toujours diffus mais en
chronique il peut y avoir des symptômes locaux
(symptômes visuels lors d’un coup à l’occiput) ?

     Faux
QUIZ
• 5. Risque de refaire une commotion après
  en avoir fait une ?

  – 3 fois plus de risque
  – 2 fois plus de risque
  – 1,5 fois plus de risque

               1,5 fois plus de risque
Signes et symptômes
« J’ai conduis mon auto après le match et j’aurais pas dû. »
Étienne Boulay (Alouettes de Montréal)

*Jugement altéré
« J’avais des nausées lors de l’entraînement. Je me
sentais comme dans un rêve. J’étais ailleurs. »
Étienne Boulay (Alouettes de Montréal)

« Je ne pouvais plus me concentrer dans une conversation avec
des gens »
Étienne Boulay (Alouettes de Montréal)

« Je m’endormais à la mi-temps dans mon casier. »
Étienne Boulay (Alouettes de Montréal)

« J’avais le goût de pleurer pendant le match.
J’étais triste d’avoir échappé le ballon. Je pleurais !
Étienne Boulay (Alouettes de Montréal)
4. Signes et symptômes
•     1.Affectifs/émotionnels

•          2. Cognitifs

•   3. Somatiques/physiques

•          4. Sommeil
Affectif-émotionnel
• Anxiété

• Tristesse-Dépression

• Labilité émotionnelle

• Irritabilité

• Changement de personnalité

• Manie
Cognitifs
• Amnésie                         Désorientation

• Se sentir ralenti         Perte de conscience

• Difficulté à articuler            Regard fixe

• Confusion            Réponse verbale retardée

• Difficulté de concentration     Désorientation

• Trous de mémoire
Somatiques-physiques

• Vision brouillée
• Convulsions
• Vertige/déséquilibre
• Fatigue
• Céphalée
• Étourdissement
• Photophobie
• Sonophobie
• Nausée/vomissement
• Engourdissement/fourmillement
• Tinnitus
Sommeil
• Diminution du sommeil

• difficulté à s’endormir

• somnolence

• hypersomnie
5. Systèmes impliqués
• 1. Vestibulaire
   – (Rééducation en physio.)
• 2. TM « temporo-mandibulaire »
   – Dentiste
• 3. Cervical
   – Physio., ostéopathie
• 4. Occulo-moteur
   – Rééducation physio., ergo.
• 5. Crânien (cognitif)
   – neuropsychologue
• 6. Myofacial (muscles du cou)
   – Physiothérapie
• 7.Psychologique
   – psychothérapie
Évaluation sur la ligne de touche
Évaluation sur la ligne de touche
• Priorité ABC et stabilisation colonne cervicale

   – Colonne cervicale OK selon critères de NEXUS
      • Pas de douleur cervicale centrale
      • Pas de déficit neuro central
      • GCS 15/15
      • Pas d’intoxication
      • Pas de stimuli douloureux distrayant

   – Gestion de l’équipement selon la situation

• Si ABC et colonne cervicale OK: évaluation
  supplémentaire hors de la surface de jeu
Évaluation sur la ligne de touche
• 1. idéalement après 15 minutes et dans le calme.
• 2. par une personne qualifiée
• 3. SCAT-3: comprend les questions de Maddock et
  BESS (recommandé par le consensus)
• 4. Référer en milieu hospitalier :
  – vomissements répétés
  –  convulsions
  –  Sx neuro focal
  –  GCS
Score de Maddocks
Épreuve d’équilibre BESS

                                Erreurs:

D’abord sur une                1. Main qui quitte la crête
surface dure puis une          Iliaque.
surface molle                  2. Déplacement de la
                               hanche de plus de 30o de
                               flexion ou d’abduction
                               3. Soulèvement de l’avant
                               pied ou des talons
                               4. Ouverture des yeux
  1 point par erreur           5. pas, trébuchement ou
  Durée de 20 sec.             chute.
  par position                 6. Non maintien de la
                               position d’évaluation
                               pendant plus de 5 sec.
Marche du funambule
               -Pas de chaussures.
               -Debout les pieds joints sur ligne de départ.
               -Marche aussi vite et précisément que possible
                sur ligne de 3 m de long et 38 mm de largeur.
               -Les talons juste devant les orteils en alternance.
               -Demi-tour au bout de la ligne et revient.
               -4 essais (on garde le meilleur temps).
               -Doit être réussi en 14 sec pour un athlète.
               -Échec si : quitte la ligne, écart entre talon et orteils,
                touche un objet ou l’examinateur pour garde son
                équilibre. Faire un autre essai si possible.

  Équilibre dynamique – vitesse - coordination
Coordination

   Épreuve doigt-nez

5 répétitions < 4 secondes

Échec si : Ne touche pas son nez
           Pas d’extension du coude
           Ne peut faire 5 répétitions
Questions « GO NO-GO » de la NFL
• La réponse positive à une de ces questions entraîne un retrait
  du jeu
   – 1. Perte de conscience ou ne répond pas? (peu importe la
     durée) Si présent, durée?______
   – 2. Confusion ? (toute désorientation ou incapacité à répondre
     de façon adéquate aux questions)
   – 3. Amnésie (rétrograde/antérograde) Si présent,
     durée__________
   – 4. Sx nouveau et/ou persistant ? (céphalée, nausée, vertige)
   – 5. Trouvaille neurologique anormale ?(toute anomalie
     motrice, sensitive, aux nerfs crâniens, équilibre, convulsion)
   – 6. Sx qui progresse, persiste, ou empire ? Si présent,
     considérer une lésion de la colonne cervicale et/ou lésion
     cérébrale plus sérieuse.
Évaluation sur la ligne de touche
• Si présente signe ou symptôme de
  commotion:
   – 1. ne pas retourner au jeu
   – 2. ne pas laisser sans surveillance
   – 3. nécessite évaluation médicale

  Si doute, retire (même si évaluation normale)
  C’est la LOI aux USA (50 états)
  **Ne peut pas conduire son véhicule**
Remettre conseils aux proches
SCAT3 (dernière page)
Outils d’évaluation des commotions
Version enfants (5-12 ans)

Particularités: 1. Évaluation des symptômes (ce que dit l’enfant vs ce que dit le parent)
                2. Questions de Maddocks plus simples
SCAT-3
• Faire une évaluation pré-saison chez les
  athlètes à risque.
• Comparaison avec évaluation pré-saison
  utile
Valeur des outils d’évaluation

Br J Sport Med 2013
Valeur des outils d’évaluation
Test                          description                                 Sensibilité Spécificité
                                                                          (%)         (%)
« Balance Error               Test d’équilibre, complété en 5             34-64       91
Scoring System                minutes
Évaluations                   Évaluations avec papier ou ordinateur.      71-88       -
neuropsychologiques           (mémoire, temps de réaction, fonctions
                              cognitives, fait par neuropsychologue
« sensory                     IMAGE, mesure la capacité de garder         48-61       85-90
                              son équilibre en altérant son orientation
organisation test »
SAC « standardized            Fait sur lignes de touche. Tôt              80-94       76-91
assessment of                 après la blessure. 6 minutes
concussion

American Family Physician
Volume 89, Number 7, April 2014
Outils de diagnostic
• Pas assez d’évidence dans la littérature
  pour déterminer quelle est la meilleure
  combinaison d’outils.
• Aucun de ces outils ne permet d’éliminer
  une commotion.
• Ne remplace un examen médical
  neurologique rigoureux ou une évaluation
  neuropsychologique rigoureuse.
Outils diagnostics

    SONDAGE

 Auprès de médecins
 de famille au Canada
 et aux USA

Br J Sports Med 2013
Outil préféré : examen clinique

Br J Sports Med 2013
Outil de décision : retour au jeu

Br J Sports Med 2013
Outil canadien utile
• Application cerveau/sport pour téléphones
  intelligents

Dave Ellemberg Ph.D.
neuropsychologue
Traitement
• 1. Retirer du jeu et école
• 2. Évaluations sériées
• 3. REPOS-REPOS (physique et cognitif)
   – 24-48 h
• 4. Environnement calme
• 5.Glace, massage
• 6. Acétaminophène
• 7. Pas d’AINS ni ASA (risque de
  saignement en phase aigüe)
Traitement
•   Éviter les jeux vidéos, la télévision, l’ordinateur
•   Une seule activité cognitive à la fois
•   Limiter la lecture (cesser si provoque Sx)
•   Faire tâches plus exigeantes en début de journée
•   Environnement calme
•   Si photophobie : lunettes de soleil
•   Si sonophobie : éviter écouteurs
Traitement
• Éviter l’alcool
• Éviter les médicaments sédatifs.
• Éviter les drogues

• Parce que :
  – Retarde la récupération
  – Masque une détérioration

  *Exercice de faible intensité pourrait être bénéfique pour
  les athlètes qui mettent plus de temps à se rétablir.
Évolution souvent favorable
• La majorité des symptômes de commotion
  se résorbent en 7-10 jours.
• Les troubles d’équilibres rentrent dans
  l’ordre en 3-7 jours.
• Troubles cognitifs peuvent persister dans
  quelques cas même si les autres
  symptômes et signes sont résolus.
• 10-15% auront des symptômes après 10
  jours de repos.
Indicateurs de moins bon pronostic
• 1. nombre, durée(>10 jours) et sévérité des
  symptômes
• 2. perte de conscience prolongée (>1min),
  amnésie
• 3. commotion avec convulsion prolongée
  (>1min.)
• 4. commotions à répétition, commotions
  rapprochées
• 5. commotions rapprochées avec impact
  moindre ou récupération de plus en plus lente.
Indicateurs de moins bon pronostic
• 6. enfants et adolescents (
Indicateurs de moins bon pronostic
• La présence d’un seul de ces facteurs de
  moins bon pronostic requiert
   – une approche plus conservatrice.
   – une évaluation plus détaillée.
   – un protocole de retour au jeu sur une plus
     longue période.
Attention aux enfants
• Plus on est jeune, plus la récupération est
  longue et plus on est susceptibles de refaire
  des commotions (souvent accompagné de
  lésions catastrophiques).
• Plus de risque de :
                  Syndrome de 2ième impact
                  (œdème cérébral diffus)
Attention aux enfants
Cerveau en développement
   Physique, cognitif, langage                       Peut laisser
                                                      des traces
Différences physiologiques entre un cerveau jeune et un
plus âgé.

                                  Priorité : retour à l’école avant le
                                  retour au jeu.

                                  Absence de l’école en moyenne
                                  1 ou 2 jours. (Parfois plus long)

                                  Retour à l’école lorsque les Sx ne
                                  sont plus exacerbés par la lecture
                                  ou l’utilisation de l’ordinateur
7. Retour aux activités
• Jeu
• École

• Retour au jeu la même journée ?
  – NON
Protocole de retour au jeu
Retour au jeu par étape
   Étape        Activité permise                                                          Objectif
   1            Aucune activité physique ni cognitive                                     récupération
                jusqu’à l’absence complète de symptôme
   2            Exercice aérobique léger (vélo stationnaire)                              Augmenter fréquence
                70% de la FCMA                                                            cardiaque
   3            Exercice relié au sport (lancer le ballon,                                Ajouter du mouvement
                patiner…)
   4            Entrainements sans contact (courir pour                                   Exercice, coordination,
                attraper une passe)                                                       charge cognitive (se
                                                                                          concentrer sur le jeu)
   5            Pratique avec contact (sur avis médical)                                  Reprendre sa confiance,
                                                                                          habiletés évaluées par les
                                                                                          entraineurs
   6            Retour au jeu
Chaque étape dure 1 journée ou plus. Autorisation médicale pour passer à l’étape 5
  McCrory P, Meeuwisse W, Johnston K, et al. Consensus Statement on Concussion in sport,
  3rd International Conference on Concussion in Sport held in Zurich, 2008. Clin J Sport Med 2009

  Harmon KG, et al. Br J Sports Med 2013
Protocole de retour au jeu
• Individualisé-graduel-progressif
• Asymptomatique sans médication
• Examen neuro normal, incluant une évaluation
  cognitive et de l’équilibre (SCAT3)
• Supervision médicale souhaitable
• Progression sur des jourssemainesmois
• Si l’athlète devient symptomatique lors de la
  progression, il DOIT cesser et retourner à l’étape
  précédente.
• Protocoles spécifiques pour certains sports
   – Hockey, soccer, football
Recommandations scolaires
• Pas de guidelines reconnues

• Il faut les accommoder au niveau académique
    – Retirer temporairement de l’école (surtout
       pendant la période symptomatique)
    – Moins de travaux
    – Éviter les examens (10-14 premiers jours)
    – Temps prolongé pour faire les travaux et les examens
        • Surtout mathématiques, sciences, langue seconde
    – Journées de congé…
• Certains athlètes ont des déficits neurocognitifs persistants après une
  commotion, malgré qu’ils soient asymptomatiques.
• Aucun sport avec contact tant qu’ils ne sont pas de retour à leur niveau
  académique de base.
Ref : American Academy of Neurology
Continuum (Minneap Minn) 2014,20(6);1552-1569
Étapes du traitement
• 12 semaines : Syndrome post-commotionnel, référé en
  centre spécialisé pour réadaptation multidisciplinaire
  post TCC.
Ref.: Le Médecin du Québec, volume 51, no1, janvier 2016
Évaluation neuropsychologique
• Évalue sphère cognitive seulement.
• Recommandé dans tout cas où la
  récupération est incertaine ou dans les cas
  complexes (récupération prolongée)
• Permet d’évaluer les déficits subtils
   – Attention
   – Capacité d’analyser l’information
   – Temps de réaction
   – Mémoire
Évaluation neuropsychologique
• Plus facile si peut être comparé à un test
  pré-commotion.
• Doit être fait par un neuropsychologue.
• Tests:
   – Axon Sports
   – ImPACT

  Une évaluation neuropsychologique NE remplace pas une
  histoire complète et un examen clinique neurologique.
  Peu aider un médecin à prendre une décision pour retour
  au jeu
8. Complications
• Syndrome post commotionnel

• Syndrome de 2ième impact

• Encéphalopathie traumatique
  chronique
Syndrome post commotionnel
• « J’ai mal à la tête tous les jours. Je souffre
  en chien. Je serais prêt à donner mes
  bagues de la coupe Grey pour ne plus avoir
  mal à la tête. J’ai du regret d’avoir joué ! »
     Gabriel Grégoire (alouettes de Montréal1976-1980, coupe Grey 1977)

                                Émission Les Franc Tireurs
                                5 mars 2014
Syndrome post commotionnel
• Pas de définition claire
• Symptômes de commotion durent plus de 7-
  10 jours (symptômes post commotion)
• Durée plus de 3 mois (Syndrome)
  –   Ref.: Moran B et al., Southern Medical Journal, 108;9 sept. 2015

• Au moins 3 des symptômes suivant:
  – Céphalée, vertige, fatigue, irritabilité,
    insomnie, trouble de mémoire ou
    concentration, intolérance au stress,
    anxiété-dépresion
Syndrome post commotionnel

                                                Quand référer en centre
                                                spécialisé: Sx > 3 mois
                                                Quand traiter les
                                                symptômes par modalités
                                                autres que le repos : 1
                                                mois

          Ça paraît pas

Jusqu’à 33% des cas peuvent avoir des symptômes après 3 mois

 mettre fin à une saison voire à une carrière
Syndrome post commotionnel
          Traitement 1
• Atteintes cognitives
   – Réhabilitation cognitive,
     Rx(methylphenidatecontroversé),…
• Problèmes psychiatriques (dépression, anxiété)
   – Psychothérapies, Rx (ISRS sertraline, citalopram)
• Céphalée (migraine, tension, cervicogénique, médicamenteuse)
   – Physiothérapie, ostéopathie, dentiste (T.M.)
   – Rx (aigüe et prophylactique)
       • Tryptan, amitriptyline, pregabalin)
   – Infiltrations (Nerf Arnold, blocs facettaires)

   Ref : Sharp D J, et al., Pract Neurol 2015; 15:172-186)
Syndrome post commotionnel
          Traitement 2
• Vertiges (VPPB, migraineux, non-spécifique)
   – Physiothérapie, Epley, rééducation vestibulaire)
• Troubles du sommeil (insomnie, apnée sommeil, somnolence
  diurne)
   – Hygiène sommeil, thérapies comportementales
   – CPAP
   – Rx hypnotiques (avec prudence)
      • Mélatonine, trazodone, amitriptyline, zopiclone
• Fatigue
   – Luminothérapie, conditionnement physique
   – Traiter autres symptômes

   Ref : Sharp D J, et al., Pract Neurol 2015; 15:172-186)
Syndrome 2ième impact  attention
• Décrit chez les patients subissant une 2ième
  commotion avant que la 1ière ne soit rétablie.
• Perte d’autorégulation cérébrale  congestion
  vasculaire augmentation de la PICherniation
   coma  MORT
• Rare mais plus fréquent
  chez les boxeurs et les moins
  de 20 ans
Syndrome 2ième impact

Ottawa teen died of 'second impact syndrome’
ELIZABETH PAYNE, OTTAWA CITIZEN
Published on: June 25, 2014 | Last Updated: June 26, 2014 2:42 PM EDT
Gordon and Kathleen Stringer's daughter Rowan died after hitting her head
playing rugby a year ago.

Rowan Stringer DCD 2013 suite à 3 commotions cérébrales en moins d’une
semaine en jouant au rugby.
Législation
• LOI 149, Ontario
• Première province
  canadienne à légiférer en
  matière de commotion
  cérébrale.
• Depuis janvier 2014, TOUS les États américains ont
  légiféré sur le sujet.
• BUT : éducation (athlètes, parents, entraîneurs)
   – Obligation de retirer du jeu si suspicion de
     commotion
   – Obligation d’avoir une évaluation médicale avant
     de retourner au jeu.
Encéphalopathie traumatique chronique (ETC)
     (Anciennement dementia pugilistica)
 – Définition:
    • maladie neuro-dégénérative
    • Associé avec des commotions cérébrales multiples
 – Accumulation de protéine tau
 – Atrophie corticale (frontal et temporo-médial)
 – Élargissement des ventricules
ETC
– Il y aurait 2 groupes
    • Groupe1 : jeune (trouble de l’humeur et du comportement, suicidaire)
    • Groupe 2 : plus âgés (troubles cognitifs, parkinsonisme)
– Diagnostique histo-pathologique au décès
– Période de latence (blessure et manifestations cliniques)
    • 5-8 ans après la fin de carrière sportive
– Incidence inconnue

    Dr Omalu et al. a rapporté le premier
    cas moderne d’ETC en 2005 chez un
    ancien joueur de la NFL. (M.Webster)
ETC
• Relation cause-effet pas encore établie entre les
  commotions ou exposition à des sports de contact et
  l’ETC. Ref.: McCrary P, et al., Br J Sports Med 2013;47:250-258

   Lien plausible basé sur
      • Études de cas
      • Séries de cas
      • Études prospectives à venir

       Presque tous les chercheurs qui décrivent l’ETC,
       proposent une association entre les traumas à la tête
       et les trouvailles cliniques et pathologiques de l’ETC.
       Ref.: Meehan W. et al., American Academy of Neurology, Neurology, october 2015
Concussion

Dédramatiser les
peurs engendrées
par les médias.
9. Prévention
• Franc-jeu
• Limiter les contacts, surtout les plus jeunes
• Équipement protecteur (protecteurs buccaux,
  casques) joue au faible rôle pour réduire les
  commotions.
  – Protège contre lésions dentaires et orofaciales
  – Casques protègent contre des lésions plus graves :
    fractures
• Renforcement des muscles du cou
  – Limite la transmission des forces à la tête et
    diminue l’impact au cerveau
Prévention

Changements des règlements : pourquoi permettre bagarres à poings nus ?
Seulement la LNH permet cela!

On diminuerait de 60% les commotions cérébrales en éliminant les bagarres
au hockey. Dave Ellemberg
Prévention

    Au soccer, contact membre supérieur-tête
    en tentant de faire une tête, est responsable
    de 50% des commotions
     Ref.: Andersen T. et al., Mechanism of head injury in elite football.
     Br J Sports Med 2004
Risque de refaire une commotion
• 1 commotion : 1,5 X plus de chance
• 2 commotions: 2,8 X plus de chance
• 3 commotions : 3,4 X plus de chance
Ref.: Guskiewicz et al., Cumulative effects associated with recurrent concussion in collegiate football
players : the NCAA Concussion Study, JAMA 2003

Une histoire de 2 commotions ou plus, associé avec des symptômes post
commotion et rétablissement neurocognitif prolongés

Après 3 commotions, 10 X plus de risques de développer:
        Déficits cognitifs permanents
        Syndrome de type Alzheimer en vieillissant
        Dépression majeure
Quand retirer du sport ?
• Pas de ligne de conduite se basant sur des
  données probantes.
• Auteurs experts proposent :
   – Neuro-imagerie anormale
   – Commotions multiple (nombre?)
   – Diminution persistante de la performance
     académique ou au travail.
   – Persistance de Sx post commotion
   – Périodes de récupération prolongées
   – Commotions se produisant avec de
     moindres impacts.
Retour sur le cas
• Que faites-vous ?
• Passer à l’étape 5
  – Pratique avec contact
• Ensuite étape 6
  – Retour au jeu
Messages clés
• 1. Commotion : plus fréquent qu’on pense
• 2. Sx dans 4 principales sphères
   – Physique, cognitif, émotionnel, sommeil
• Au moindre doute, RETRAIT du jeu
• Ne JANAIS retourner au jeu si
  symptomatique
• Retour progressif aux activités
• Suivi et éducation : important
• On doit légiférer
Têtes à claque : vidéo youtube

     https://www.youtube.com/watch?v=rq5qfacGVbQ
Sites WEB
• M.E.L.S. :
  http://www.mels.gouv.qc.ca/sections/publica
  tions/publications/SLS/Promotion_securite/2
  013_Commotions_depliant_FRP.pdf
• NCAA Concussion program :
  NCAA.org/concussion
• CDC Concussion Education/Head Up :
  http://www.cdc.gov/concussion/sports
• NFL Health and Safety :
  NFLhealthandsafety.com
Merci de votre attention
Merci de votre attention
Vous pouvez poser vos
questions…

 Et faire connaître vos remarques…

    Même par messagerie électronique
    (ladouceur.sylvain@gmail.com)
Extra
• Pas assez d’évidence pour déterminer si un
  lien existe entre une atteinte cognitive
  chronique et les têtes au soccer.
Vous pouvez aussi lire