COMPOSER LES MESURES DE SON ESPACE - Vendredi 9 février 2018 - 9 rue du Plâtre F-75004 Paris lafayetteanticipations.com
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COMPOSER Vendredi 9 février 2018 LES de 10 h à 13 h MESURES DE SON ESPACE 9 rue du Plâtre F-75004 Paris lafayetteanticipations.com
som maire Introduction p. 4 Paris et le Marais, centre et périphéries p. 6 La contrainte heureuse p. 10 Deus ex machina : l’ascenseur p. 12 Mutant Stage p. 16 Endless Fun p. 20 L’atelier au travail p. 26 I came I saw I selfied p. 30 Modérateur et intervenant·e·s p. 34 Notes p. 36 Bibliographie sélective et crédits p. 42 3
Composer les mesures de son espace « Le fait de pouvoir Cet attrait pour ou non, par l’agence OMA. composer les mesures la modularité s’inscrit dans Composer les mesures de son espace, une histoire riche des de son espace est le premier presque au jour le jour, avant-gardes du XXe siècle forum de discussion organisé est important quand (futurisme, constructivisme, par Lafayette Anticipations on est artiste » déclare surréalisme, métabolisme dans son bâtiment rénové. Rem Koolhaas dans ou encore « radical Il est conçu comme son entretien avec Guillaume architecture ») et de leurs un séminaire intime, ouvert Houzé et François Quintin. différentes provocations à la parole de toutes et tous. Par l’enchâssement architecturales. Mobilité, Ce forum poursuit la volonté d’une tour au sein de la cour flexibilité et transformation de la Fondation à ouvrir de l’immeuble du 9 rue permanente ont souvent des espaces de débat du Plâtre, OMA, l’agence participé aux discours et d’échange. Depuis cofondée par l’architecte de renouvellement la session de réflexion néerlandais, fait la part de la pratique intitulée Prolégomènes belle à cette exigence. architecturale, portant qui a accompagné les Dans le bâtiment rénové le souhait de l’affranchir premiers pas de la de Lafayette Anticipations des contraintes Fondation en 2013 jusqu’aux – Fondation d’entreprise traditionnelles de solidité rencontres du Présent Galeries Lafayette, cette et permanence et ainsi de nos savoirs menées par construction d’acier entoure de rendre ses usagers plus Flora Katz en 2015 - 2016, deux jeux de plateformes libres. Mais cet intérêt en passant par l’Extra superposées qui peuvent s’inscrit également dans National Assembly de se mouvoir verticalement une recherche pragmatique, l’artiste et designer Jerszy le long de crémaillères. régulièrement revisitée par Seymour en 2014, la parole La multiplicité Rem Koolhaas, sur le motif constitue la colonne des configurations architectural de l’ascenseur. vertébrale du programme de ces planchers offre Étudié dès 1978 dans de la Fondation. quarante-neuf possibilités Delirious New York pour de modifier les volumes son rapport intrinsèque intérieurs du bâtiment. à la modernité (permettant l’érection de gratte-ciels, l’ascenseur permet la ville moderne), il est décliné dans différents projets, réalisés 4
Composer les mesures Tou·te·s les participant·e·s de son espace rassemble de ce séminaire autour de Rem Koolhaas sont invité·e·s à contribuer plusieurs personnalités librement à la conversation issues de différents champs dont le point de départ disciplinaires : est le bâtiment récemment Isabelle Backouche livré. Nous ouvrirons (historienne et directrice progressivement d’études à l’EHESS), cet échange aux enjeux Boris Charmatz artistiques, sociaux (chorégraphe et directeur et politiques qui attendent du Musée de la Danse – la Fondation et ses équipes. Centre chorégraphique national de Rennes et de Nous sommes enchanté·e·s Bretagne), Simon Fujiwara de vous recevoir aujourd’hui (artiste), Joseph Grima pour ce premier forum (architecte et directeur qui inaugure la Fondation de l’Académie de Design comme un lieu de débat, d’Eindhoven), Hou Hanru de partage et d’échange. (curateur et directeur artistique du MAXXI à Rome) et Bruno Latour (philosophe et anthropologue). Cet échange est modéré par Chris Dercon, directeur de la Volksbühne à Berlin et membre du conseil d’administration de Lafayette Anticipations – Fondation d’entreprise Galeries Lafayette. Barnaby Roper, Mutant Stage 10 ©Stéphane Perche 5
Paris et le Marais Centre et périphéries « Aujourd’hui, le Marais, ce sont 126 hectares (1,2% de Paris) où vivent 30 000 habitants et qui accueillent 130 000 travailleurs par jour et 30 millions de touristes par an. » Valérie Guillaume, directrice du musée Carnavalet et commissaire de l’exposition Le Marais en Héritage(s), 2015 Quartier de la noblesse dès le XIVe siècle qui y édifia de nombreux hôtels particuliers, le Marais est progressivement délaissé par l’élite parisienne au XVIIIe siècle. La Révolution française achève de chasser les propriétaires fortunés et le quartier est dès lors occupé par une population d’artisan·e·s et d’ouvrier·ère·s qui construisent des ateliers dans les cours intérieures. Réputé malsain et dangereux jusque dans les années 1970, il est néanmoins le premier secteur au patrimoine architectural préservé de France par le plan de sauvegarde et de mise en valeur du Marais encadré par la loi Malraux de 1962. Depuis, le Marais a connu une mutation radicale de son activité économique et de son tissu social. Alors que Paris s’agrandit et repense sa dynamique urbaine autour du projet du Grand Paris, Un pignon rue du Plâtre, Henri Chapelle (1898). le Marais est devenu l’épicentre de l’activité touristique parisienne. 6
1. 1. En plein cœur du Marais, la rue de Moussy dans les années 1940. © Direction de l’Urbanisme, Ville de Paris/Metais. 2. Projet de réaménagement urbain du centre de Paris conçu par Le Corbusier (1922 - 1925). ©FLC/ADAGP 3. Projet de réaménagement du quartier des Halles par l’agence OMA (2004). « Le but premier de ce projet est de réinventer le paysage urbain moderne de Paris qui pourrait, dans une certaine mesure, raviver cet effort de coexistence entre le traditionnel et le moderne. » (Rem Koolhaas) ©OMA 2. 3. 7
Koppert Cress : ferme hollandaise utilisant un éclairage magenta LED basse-énergie pour ses serres. ©Pieternel van Velden (Kopper Cress, The Netherlands, 2011). Image courtesy of Guggenheim. 8
La contrainte Heureuse Le bâtiment actuel situé au 9 rue du Plâtre a été construit en 1891 par l’architecte Samuel Menjot de Dammartin pour le Bazar de l’Hôtel de Ville de Xavier Ruel. Il sert alors d’entrepôt au grand magasin qui bénéficie de sa situation traversière : les voitures de livraison y entrent par la rue du Plâtre et en ressortent par la rue Sainte-Croix-de- la-Bretonnerie. Par la suite, le 9 rue du Plâtre a successivement servi de dispensaire, d’institution de jeunes filles et plus récemment d’école préparatoire à l’enseignement supérieur. Les premier·ère·s membres de l’équipe de la Fondation s’y installent en octobre 2013 après que le bâtiment ait été provisoirement aménagé par le collectif d’architectes Rotor. Après neuf mois d’expérimentation au cours desquels une quinzaine d’artistes a été accueillie en résidence et huit projets publics ont vu le jour, cette phase de préfiguration s’est refermée à l’été 2014 avec Venir Voir Venir, première présentation publique du projet architectural. En parallèle, entre 2012 et 2014, le projet proposé par l’agence OMA a connu plusieurs modifications du fait de la révision Plan de sauvegarde et de mise en valeur du Marais révisé du plan de sauvegarde qui s’est élargi aux en 2013. © Ministère de la Culture et de la Communication, bâtiments construits au XIXe siècle. Ville et préfecture de Paris, Atelier d’architecture et d’urbanisme, Blanc Duché. 10
« L’histoire de ce bâtiment tout entier est peut-être une histoire de contraintes » Rem Koolhaas OCTOBRE 2012 AVRIL 2013 SEPTEMBRE 2013 Évolution de l’emprise du projet architectural proposé par l’agence OMA. 11
Deus ex machina : L’ascenseur Contrainte par les différentes extensions des plans de protection des bâtiments du Marais, l’agence OMA s’est tournée vers la cour intérieure du bâtiment pour y encastrer une « tour d’exposition », légèrement plus haute que le bâtiment qui l’enserre. L’attention de l’agence se concentre alors sur le volume central du bâtiment et à sa dynamique verticale qui permet de démultiplier les espaces d’exposition par la modulation de quatre plateaux centraux. Pour cela, OMA a fait appel à l’un des « fondamentaux » de l’architecture : l’ascenseur. 1. 1. Reconstitution d’un système d’élévation sur le site du Colisée de Rome. Le développement de l’ascenseur tient autant de l’histoire minière que de celle du théâtre. Dans le cadre de spectacles, il permet de créer un effet de surprise type « deus ex machina », comme ici pour l’apparition d’animaux sauvages sur la scène de combats de gladiateurs. © Angelo Carconi 12
« L’expérience de modularité dans les projets antérieurs de OMA, comme la Maison à Bordeaux, m’a permis de ressentir combien chaque mouvement de l’élévateur central avait un effet sur l’architecture prise comme un tout, sur les conditions de lumière, les couleurs, la perception de l’espace… » Rem Koolhaas 2. 3. 2. Maison Lemoine, dite « Maison à Bordeaux », résidence privée réalisée en 1998. Se déplaçant en fauteuil roulant, le client souhaitait une maison qui accommode ses besoins tout en garantissant une fluidité avec ceux des autres membres de sa famille. La maison comporte trois étages : le rez-de- chaussée au niveau du jardin regroupe les pièces domestiques, le séjour est situé au deuxième niveau et les chambres au troisième. Le centre de la maison est occupé par une plateforme élévatrice hydraulique de 3m sur 3,5m, qui se déplace entre les trois niveaux et les complète. © OMA 3. Démonstration publique à l’occasion du Crystal Palace, exposition de New York en 1854. Elisha Otis y installe son monte-charge et présente son invention révolutionnaire : le frein de sécurité, qui assurera l’essor de l’ascenseur. 13
Aude Mohammedi-Merquiol, responsable de la coordination de production, actionnant le boîtier de direction des planchers mobiles. © Simon Gérard 14
MOMA Inc., projet de rénovation du Museum of Modern Art de New York par Rem Koolhaas/OMA, 1997 (non réalisé). Grâce à un ascenseur central, le projet révèle les flux de circulation du musée habituellement cachés au public. Le déplacement des œuvres depuis les réserves vers les espaces d’exposition serait ainsi partie prenante du fonctionnement général du musée. OMA s’inspire pour cela de The Odyssey, une invention du groupe Otis abandonnée faute d’opportunités économiques : un ascenseur pouvant se déplacer de façon horizontale, verticale et diagonale. © OMA 15
mutant stage Barnaby Roper, Mutant Stage 10 (danseuse : Fanny Sage). © Stéphane Perche La multiplicité des configurations des plateformes de la Fondation offre autant de scènes pour « performer » et perturber la relation au·à la visiteur·euse- regardeur·euse. Durant toute la durée du chantier et jusqu’à son ouverture publique, la danse a accompagné les différentes mutations du bâtiment. Le processus architectural a été mesuré au fil des mois à travers la rencontre in situ de réalisateur·trice·s et danseur·euse·s pour la réalisation de court-métrages sous la direction d’Amélie Couillaud et de Dimitri Chamblas. Mutant Stage tire son nom d’une expression de Rem Koolhaas : il exprime par cette formule l’essence d’une architecture performative et l’engagement de la Fondation en faveur de l’hybridation des arts. 16
Volmir Cordeiro, Mutant Stage 1. © Stéphane Perche Dimitri Chamblas et Marie-Agnès Gillot, Mutant Stage 8. © Stéphane Perche 17
Au sein d’une tour à trois niveaux, chaque danseur·euse est isolé sur sa plateforme aux dimensions restreintes. Pas de toucher ni de regard, aucun ensemble et ni porté, Aatt enen tionon de Boris Charmatz (1996) expose une danse qui se déploie paradoxalement dans des conditions propres à la rendre impossible. © Marc Domage 18
Saint Pablo Tour de Kanye West (2016) Depuis une plate-forme mobile, l’artiste surplombe son public qui tapisse le parterre. À Londres, le Shakespeare’s Globe est une reconstruction du Théâtre du Globe construit initialement en 1599. Dans ce théâtre caractéristique de l’époque élisabéthaine, le public est disposé de façon circulaire dans une salle en plein air. Salle annulaire mobile de Grenoble, 1968, Jacques Polieri avec la collaboration d’André Wogensky. 19
endless fun Endless House, imaginée en 1951 par Friedrick Kiesler. La mobilité des planchers permet à l’équipe de la Fondation de renouveler son outil de travail selon les besoins de chaque projet (exposition, performance, conférence, atelier…). Cette modularité n’est pas sans rappeler les provocations des avant-gardes architecturales du XXe siècle. On peut en particulier penser à l’Endless House de Friedrick Kiesler ou au Fun Palace de Cedric Price, deux projets architecturaux divergents dans leurs formes mais qui témoignaient d’un rêve commun de flexibilité permanente des espaces que nous occupons. Conçue en 1951, l’Endless House témoigne de l’influence du mouvement surréaliste sur la pensée architecturale de l’architecte autrichien installé aux États-Unis. Kiesler imaginait alors une maison qui aurait son propre développement et renouvellerait constamment notre relation à l’espace. Imaginé dix ans plus tard en Grande- Bretagne, le Fun Palace est une collaboration entre l’architecte Cedric Price et la metteuse en scène Joan Littlewood. Ensemble, ils appellent de leurs vœux la création de ce centre d’art interdisciplinaire « cybernétique », sans cesse reconfiguré par l’activation de grues et de plateaux Conçu par Renzo Piano et Richard Rogers, le Centre Pompidou est inauguré en 1977. Sa structure architecturale mobiles pour pouvoir accueillir tant la danse est débarrassée de tout mur porteur intérieur afin de libérer que la musique ou le théâtre, le tout l’espace de ses plateaux et ainsi d’offrir la possibilité dans un souffle libérateur. d’une reconfiguration régulière des cimaises d’exposition. © AMélie Dupont 20
Le Fun Palace, projet non réalisé, imaginé en 1961 par l’architecte Cedric Price avec la metteuse en scène Joan Littlewood. © Canadian Center for Architecture « Quelle est la dimension autoritaire du changement de l’espace s’il devient permanent ? Que se passe- t-il si on décide de le figer ? J’éprouvais un sentiment de contrainte imposée au public par l’architecture. Même la notion de libération prend un ton autoritaire si elle est imposée. » Rem Koolhaas (à propos du Fun Palace de Cedric Price) 21
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Schéma des quarante-neuf configurations possibles des planchers mobiles de la Fondation 23
Stedelijk BASE : scénographie par AMO/Rem Koolhaas avec Federico Martelli pour le nouvel accrochage de la collection permanente du musée Stedelijk à Amsterdam. Commissariat : Beatrix Ruf © Stedelijk Museum, DSL Studio et Ossip 24
« [...] nous avons conçu des murs semblables à des écrans grâce à la finesse de leur structure en acier. Ils permettent une légèreté et une flexibilité de circulation dans l’espace d’exposition et encouragent le regardeur à emprunter différents chemins, aussi librement qu’un déplacement dans n’importe quelle ville. » Rem Koolhaas (À propos de Stedelijk BASE). 25
L’Atelier au travail L’existence de la rue du Plâtre est attestée dès 1220. Initialement dénommée rue Jehan Saint-Paul elle est identifiée en 1280 comme « rue au Plâtre », puis « rue de la Plâtrière », et enfin « rue du Plâtre » car c’est à cet endroit que l’on cuisait du plâtre acheminé, entre autres, depuis les carrières de gypse de Montmartre. La Fondation s’établit donc sur un site riche, habité historiquement par les idées d’ouvrage, de transformation et de fabrication. Dès ses débuts, la Fondation est donc conçue comme un outil à la disposition des artistes et designers et s’articule autour de son atelier de production. Situé au sous-sol du bâtiment, cet atelier est la matrice des œuvres, objets, scénographies, qui par la suite rencontreront lexpublic dans les étages. Cet état d’esprit préside aussi aux rapports avec le public, privilégiant le contact et l’échange directs. 26
1. Théodore Géricault, Le Four à plâtre, (1821 - 1822) Le plâtre s’obtient par cuisson du gypse à 120°C. C’est la déshydratation partielle de cette pierre qui forme le plâtre. 2. Premier artiste en résidence de la Fondation, Simon Fujiwara transforme le studio qui lui est alloué en atelier de moulage de plâtre. Il y réalise une « gerberette » (invention de l’ingénieur Heinrich Gerber, utilisée pour la répartition des poids pour le Centre Pompidou). La nuit du 14 février 2014, cette gerberette a été transportée de la Fondation au Centre Pompidou lors d’une procession. © Nicolas Giraud 2. 27
1. 1. Fischli & Weiss, Untitled (1994 - 2013) Les éléments anodins du studio (rouleaux de scotch, boîtes d’archivage, palettes, etc.) sont recréés à la main à l’échelle 1. 2. Matthew Barney dans son atelier, Drawing Restraint 2 (1998). 3. Romain Bertel, chef d’atelier de Lafayette Anticipations (au sous-sol de la Fondation, dans l’atelier de production lourde). © Simon Gérard 28
2. 3. 29
I CAME I SAW James Tissot, La Demoiselle de magasin (1883 - 1885). I SELFIED Consommation, spectacle et spectaculaire Reliant la rue du Plâtre à la rue Sainte- Croix-de-la-Bretonnerie, le rez-de- chaussée de la Fondation peut évoquer les passages couverts de Paris, ces galeries, percées pour la majorité au XIXe siècle, qui traversent plusieurs immeubles et abritent salons de thé, restaurants et boutiques. Elles invitent à la flânerie tout autant qu’à la consommation. En sortant du futur commerce Eataly, grande épicerie fine italienne installée rue Sainte-Croix- de-la-Bretonnerie, c’est à rebours que les curieux·ses accéderont à la Fondation via sa boutique (baptisée « À Rebours ») qui présentera objets de design et éditions d’artistes. Quel rapport à la consommation culturelle anticiper ? Consommation et spectacle sont indissociables du développement des grands magasins (on peut penser par exemple aux traditionnelles vitrines de Noël). Mais si, avec Guy Debord, on considère le spectacle comme « un rapport social entre des personnes médiatisé par des images », celui-ci s’est également largement invité au musée, tant à travers l’architecture des « grands gestes » (du Guggenheim Bilbao à l’effet Turbine Hall de la Tate Modern à Londres) que dans l’exhortation aux réseaux sociaux. 30
Charles Marville, Passage de l’Opéra, Galerie de l’Horloge. Paris IXe (vers 1868). Vitrines du grand magasin Bonwit Teller sur la 5e Avenue de New York par Andy Warhol (1961). 31
Lutz Bacher, Detour (2007 - 2008), images appropriées de Guy Debord, complete cinematic works (publié par AK Press en 2005). 32
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Modérateur Chris Dercon est historien de l’art, commissaire d’exposition et Chris spécialiste des rapports entre art ancien et art contemporain. Il suit des de Leyde aux Pays-Bas. Chris Dercon commence sa carrière dans une galerie avant d’organiser diverses expositions en Belgique et aux Pays- Dercon études d’histoire de l’art, de théâtre et de théorie du cinéma à l’université Bas. En 1988, il devient directeur artistique du PS1 de New York. En 1990, il devient responsable des expositions du Centre d’art contemporain Witte de With de Rotterdam et commissaire du pavillon des Pays Bas lors de la 46e Biennale de Venise. En 1995, il est nommé directeur du musée Boijmans Van Beuningen de Rotterdam. En 2003, il prend la direction de la Haus der Kunst de Munich, puis, en 2011, de la Tate Modern de Londres. Il est membre du comité consultatif artistique du Wiels à Bruxelles. Il dirige actuellement la Volksbühne à Berlin. Intervenant·Es Isabelle Isabelle Backouche est maîtresse de conférence et directrice d’études au sein de la chaire d’histoire urbaine de l’EHESS. Ses travaux abordent de front le changement social et la transformation physique de la ville. Ils se fondent Backouche sur l’analyse de terrain autant que l’étude des mutations urbaines à différentes échelles. Elle est membre du Comité d’Histoire de la Ville de Paris depuis 2007 et membre de la Commission nationale des Monuments Historiques. En 2016, elle a publié Paris transformé. Le Marais 1900-1980 : de l’îlot insalubre au secteur sauvegardé. Boris Boris Charmatz est un ancien élève de l’École de danse Charmatz de l’Opéra de Paris et du Conservatoire de Lyon. En tant que chorégraphe, il est rapidement reconnu pour ses expérimentations multiples et son approche radicale de la danse. Il est nommé directeur du Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne en 2009 qu’il rebaptise « Musée de la Danse » et est artiste associé du Festival d’Avignon en 2011, puis artiste associé de la Volksbühne de Berlin en septembre 2017. Son dernier projet, 10 000 gestes, est salué par la critique. 34
Simon Fujiwara est artiste et architecte de formation. Simon S’il est présent sur la scène internationale depuis plusieurs années, il est dévoilé récemment en France par Fujiwara New Pompidou, une performance et un film réalisé·e·s avec Lafayette Anticipations en collaboration avec le Centre Pompidou. À la croisée du théâtre, de la performance et de l’installation, il développe un travail d’écriture mélangeant sa vie personnelle avec la « grande histoire ». Il endosse différents rôles dans ces fictions théoriques : artiste, écrivain, anthropologue, scénariste, etc. Joseph Joseph Grima est curateur et chercheur. Il est le fondateur Grima de Space Caviar à Gênes, un atelier de recherche à l’intersection de l’architecture, de la technologie, du design et de la politique. Diplômé de l’Architectural Association en 2003, il étend son expérience à l’échelle internationale en tant que commissaire, éditeur et écrivain, notamment en tant que rédacteur en chef de la revue italienne Domus. En 2017, il est nommé directeur artistique de la Design Academy Eindhoven aux Pays-Bas. Hou Hanru est curateur depuis plus de vingt ans. Il est Hou diplômé de l’Académie Centrale des Beaux-Arts de Pékin. En Hanru 1990, il part vivre en France et y réside 16 ans. De 2006 à 2012, il a été directeur des expositions, du programme public et des études muséales au San Francisco Art Institute. Depuis décembre 2013, il est directeur artistique du MAXXI - Musée des arts du XXIe siècle à Rome. Il a participé en tant que curateur à de nombreuses manifestations internationales. Bruno Bruno Latour est philosophe des sciences, sociologue Latour et anthropologue. Il est professeur à Sciences Po depuis 2006, après avoir enseigné à l’Ecole des Mines de Paris. Bruno Latour a participé à la création du Médialab de Sciences Po en 2009 et a initié en 2010 le programme d’expérimentation en arts et politique (SPEAP). Il a écrit et édité une vingtaine d’ouvrages de référence dont Nous n’avons jamais été modernes et Enquête sur les modes d’existence. Il est membre de plusieurs académies et docteur honoris causa. Il a reçu en 2013 le Prix Holberg. 35
Ce livret a été réalisé à l’occasion Bruno Latour de Composer les mesures de son espace, Nous n’avons jamais été modernes : une conversation organisée à Lafayette essai d’anthropologie symétrique, Anticipations – Fondation Galeries Lafayette La Découverte (1991) le vendredi 9 février 2018, de 10 h à 13 h. Bruno Latour Ouverture de la Fondation au public Enquête sur les modes d’existence : le 10 mars 2018. une anthropologie des modernes La Découverte (2012) lafayetteanticipations.com Crédits Conception : Charles Aubin Assisté de Simon Gérard Conception graphique : Dream On Relecture : Camille Richert et Hugo Godart Bibliographie sélective Remerciements : Jason Farago Isabelle Backouche, et Mei-lun Xue Paris transformé, Le marais 1900 - 1980. De l’îlot insalubre au secteur sauvegardé, Photographies : page 1 : Bas Princen ; Créaphis, (2016) page 5: Stéphane Perche ; page 9 : Pieternel van Velden; page 11 : Frans Parthesius / OMA; Jérôme Bel et Boris Charmatz, page 13 : Hans Werlemann / OMA (Maison Emails 2009-2010 Lemoine) ; page 14 : Simon Gérard; page 15 : Les presses du réel (2013) OMA; page 16 : Stéphane Perche; page 17 : Stéphane Perche; page 18 : Marc Domage; Andreas Bernard, page 21 : Canadian Center for Architecture ; Lifted : A Cultural History of the Elevator, pages 22 et 23 : OMA ; pages 24 et 25 : New York University Press (2014) Stedelijk Museum, DSL Studio et Ossip ; page 26 : Nicolas Giraud, page 28 : Simon Gérard Valérie Guillaume (dir.), Le Marais en Héritage(s), Paris Musées (2015) Guillaume Houzé et François Quintin (dir.), 9 Plâtre, Lafayette Anticipations (mars 2018) Rem Koolhaas, Delirious New York : A Retroactive Manifesto for Manhattan, The Monacelli Press (1978-1994) Rem Koolhaas, AMO, Harvard Graduate School of Design, Iram Boom, Elements of Architecture: Elevator, Marsilio (2014) Rem Koolhaas, OMA, Bruce Mau, S,M,L,XL Jennifer Sigler (1995) 42
Équipe Lafayette Anticipations Équipe de La Maîtrise (Boutique À Rebours, restaurant et Guillaume Houzé : président location d’espace) François Quintin : directeur délégué Elisabeth Cazorla et François Quintin : — Pôle de coordination : direction Laurence Perrillat : administratrice Pauline Vincent : responsable des Judith Peluso et Jim Vivien : responsables opérations régie bâtiment et expositions Thérèse Boon Falleur : stagiaire Hélène Dunner : assistante administrative Léa Siboni : stagiaire Emmanuelle Canas : secrétaire administrative Noé Robin : stagiaire administration et production — Pôle de production : Dirk Meylaerts : directeur de production Aude Mohammedi-Merquiol : responsable coordination de production Romain Bertel : chef d’atelier Lisa Audureau : cheffe de projets collection et production — Pôle des savoirs : Gilles Baume : responsable des publics Matthieu Bonicel : responsable des éditions et des systèmes d’information Camille Richert : responsable des publications Madeleine Planeix-Crocker : responsable de la communication par intérim Hugo Godart : responsable accueil et billetterie Alice Choquart : cheffe de projets pôle des savoirs Simon Gérard : stagiaire publics et médiation culturelle — Curateur·trice·s associé·e·s : Charles Aubin Anna Colin Hicham Khalidi Imprimé et façonné en février 2018 au 9 rue du Plâtre sur RISO ComColor 7150
9 rue du Plâtre F-75004 Paris Ouvert lundi, mercredi et dimanche : 11 h – 20 h jeudi, vendredi et samedi : 11 h – 22 h Fermé le mardi lafayetteanticipations.com 44
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