Coran et savoir scientifique fondamental - Abderrahim Ayadi - Publibook

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Abderrahim Ayadi

     Coran et savoir
scientifique fondamental
  Le Coran examiné à la lumière des connaissances
 scientifiques les plus récentes (physique relativiste,
astrophysique, géologie, chronobiologie, nursing…)

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 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2009
« Il y a plus d’un millénaire, Ptolémée a mis en place
un système du monde qui a duré jusqu’au XVIIe siècle,
renversé alors par celui de Newton, qui a duré jusqu’à être
remplacé il y a peu par celui d’Einstein, ici présent, dont je
ne me hasarderais pas à essayer à prédire ce qu’il durera. »
                                          George Bernard Shaw
Pour Mahmoud Bouagina
Introduction

   Les révélations du Coran se rapportent aux « créations
de Dieu » et portent, entre autres, sur des objets du monde
matériel et sur des phénomènes régissant celui-ci ; mais
ces objets et ces phénomènes relèvent également de diffé-
rentes disciplines scientifiques. D’autre part, le Coran
remonte aux premières décennies du VIIe siècle ; c’est une
période relativement lointaine où dominait, au niveau de
l’esprit humain, la pensée théologique (même pas encore
la pensée métaphysique). On s’attend logiquement à ce
que le contenu du Coran, dans sa partie qui peut être
confrontée au savoir scientifique moderne, se révèle « dé-
modé », dépassé et contredit par ce savoir. En effet, à
l’ancienneté de la période de révélation s’ajoute
l’évolution fulgurante qu’a connue le savoir humain (et
scientifique en particulier) depuis la Renaissance.
   L’histoire de l’évolution des sciences et des théories
nous apprend que l’œuvre d’un être humain quel que soit
son génie, finit un jour inéluctablement par révéler une
défaillance : un phénomène est alors constaté et la théorie
en question n’arrive pas à l’expliquer. Et c’est d’ailleurs
en surmontant cette défaillance que le savoir scientifique
progresse. George Bernard Shaw a dit : « Il y a plus d’un
millénaire Ptolémée a mis en place un système du monde
qui a duré jusqu’au XVIIe siècle, renversé alors par celui
de Newton, qui a duré jusqu’a être remplacé il y a peu par
celui d’Einstein, ici présent, dont je ne me hasarderais pas
à essayer à prédire ce qu’il durera. »
   Toujours à ce sujet, nous citons les exemples suivants :

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- dans l’Antiquité, la physique aristotélicienne était
  un produit de la pensée théologique. Aristote était
  contre l’utilisation des mathématiques en physique.
  Dans cette physique aristotélicienne, l’homme pro-
  jette spontanément et inconsciemment sa propre
  psychologie sur la nature. La gravitation est expli-
  quée par le fait que le monde a un centre. Les corps
  tendent vers le repos : ils se rapprochent du centre
  et cessent tout mouvement. La Terre est le centre
  du monde.
  D’ailleurs, la physique moderne est née le jour où
  Kepler, Galilée et Newton ont eu l’initiative
  d’utiliser les mathématiques pour la connaissance
  de l’univers ; le nom de l’ouvrage de Newton en dit
  long à ce sujet et annonce cette révolution : Princi-
  pes mathématiques de la philosophie naturelle,
  c’est-à-dire de la physique ;
- selon Copernic, le Soleil est le centre du monde ;
- pour la physique classique, plus spécialement avec
  Newton, deux défaillances ont été constatées :
      . la loi galiléenne d’addition des vitesses a été
        invalidée par le dispositif de Michelson et
        Morley : c’est le point de départ de la révolu-
        tion einsteinienne ;
      . la loi d’attraction universelle suppose que les
        forces d’attraction s’exercent et sont transmi-
        ses de façon instantanée ; ce qui sera
        considéré comme inconcevable par Einstein,
        car rien ne peut être transmis à une vitesse
        dépassant la vitesse de la lumière (même pas
        les forces).
- pour la nature de la lumière :
  La théorie corpusculaire de la lumière de Newton
  n’a pas pu expliquer le phénomène des franges ;
  Young et Fresnel arrivent à expliquer ce phéno-

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mène (et calculent les franges). Mais cette fois-ci,
       c’est dans le cadre d’une nouvelle théorie de la lu-
       mière : la théorie ondulatoire. Cependant, cette
       nouvelle théorie n’a pas pu à son tour expliquer le
       rayonnement des corps noirs, d’où la théorie du
       photon ;
      - d’après Einstein, l’univers est statique, homogène
        et stationnaire. Mais, en appliquant sa théorie de la
        relativité générale, les termes de ses équations ont
        révélé à Einstein un univers dynamique, en expan-
        sion ou en contraction. Mais lui était convaincu et
        même persuadé que l’état de l’univers était stati-
        que. Aussi la seule façon pour qu’il n’entre pas en
        collision et qu’il « ne nous tombe pas sur la tête »
        est d’introduire une anti-gravité ; il a alors introduit
        sa fameuse constante cosmologique dans le but
        d’annuler les termes en faveur de l’expansion ou de
        la contraction. Ce qui s’avéra être « une grande
        bourde » de sa part ;
      - le rayonnement des micro-ondes du fond du ciel :
        les scientifiques croyaient que le rayonnement des
        micro-ondes du fond du ciel à 300 000 ans après le
        Big Bang était uniforme. Mais les données recueil-
        lies par le satellite Cobe ont montré le contraire.
        Elles ont curieusement confirmé une description
        donnée par le Coran à ce sujet.

   Dans la logique de ce qui vient d’être cité, il est tout à
fait légitime de se poser la question suivante : les révéla-
tions du Coran sont-elles aussi affectées par le temps et en
particulier par l’évolution du savoir scientifique ?

   Cet essai abordera des découvertes scientifiques fon-
damentales, y compris des découvertes très récentes ; il
décrira le cheminement du travail scientifique laborieux
mené par des générations successives d’imminents sa-

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vants, qui a abouti à ces découvertes ; parmi ces savants et
fondateurs du savoir scientifique, citons Galilée, Newton,
Einstein, Rosen, Wegener, Hubble, Arthur Holms, Kurt
Godel, Young, Fresnel, Arago, Hippolite Fizeau, Léon
Faucolt…
   Puis, à chaque fois, les révélations du Coran seront
confrontées à ces découvertes scientifiques. Les thèmes
abordés et les sujets de la confrontation seront :
      - la notion du temps dans la relativité restreinte et la
        constante universelle qu’est la vitesse de la lu-
        mière ;
      - la relativité générale et le voyage dans le temps ;
      - l’univers : expansion ; aspect à 300 000 ans d’âge ;
        anti-gravité ; notre système solaire ; origine, forma-
        tion et nombre de planètes ; étoiles particulières :
        pulsars et trous noirs ; devenir de l’univers et ma-
        tière manquante (matière invisible)…
      - la tectonique des plaques : dorsales et subduction ;
      - le Coran et la chronobiologie ;
      - l’hibernation, les synchroniseurs et la notion de
        nursing

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Le Coran et la relativité :
       le temps, la relativité restreinte,
     la constante universelle et le Coran

   Le temps a toujours été un passionnant sujet de débat.
On peut distinguer le temps aristotélicien où la cause pré-
cède toujours l’effet, le temps chez Newton, qui n’est
qu’un paramètre de mouvements et ne peut se définir que
par rapport à lui, et le temps de la relativité (restreinte) qui
reste variable et dépend toujours du mouvement.
   Le Coran a-t-il évoqué ce dernier aspect du temps ? La
relativité du temps par rapport au mouvement ? Si oui,
comme il n’y a pas de relativité (restreinte) sans la cons-
tante universelle, qui est la vitesse de la lumière, cette
vitesse de la lumière (valeur de grandeur, propriété fon-
damentale) a-t-elle été citée, explicitement ou
implicitement, dans le Coran ?

   Ce chapitre ne peut être abordé sans un bref rappel des
différentes conceptions du temps, de la lumière et de sa
vitesse de propagation dans le vide qui constitue la cons-
tante universelle (pilier de la relativité et de la relativité
restreinte elle-même).

I. Rappels
A. Conceptions du temps
  Depuis le temps où vous avez eu ces lignes sous vos
yeux, et que vous avez commencé à les lire, quelques se-

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condes se sont écoulées. Mais, imperturbable, ce même
temps continuera à s’écouler, emportant tout sans retour.
Héraclite, affecté par ce changement perpétuel de l’univers
et cet écoulement irréversible du temps, affirme : « on ne
se baigne jamais deux fois dans le même fleuve ».
   Tout ce qu’on peut faire, c’est mesurer le temps. Celui-
ci peut se définir alors comme la période durant laquelle
une action (ou un événement) se déroule, ou encore la
dimension représentant la succession de ces actions et/ou
de ces événements.
   Le temps chez Newton (ou le temps absolu) s’écoule
uniformément à lui-même. Le temps et les dimensions
d’un objet sont partout les mêmes : un objet aura des me-
sures identiques où qu’il se trouve dans l’univers. Le
temps reste chez Newton totalement indépendant de
l’espace, et tout se passe comme si une seule et unique
horloge donnait l’heure à tout l’univers.
   Einstein fusionne l’espace et le temps et en fait un être
composite : l’espace-temps. L’univers d’Einstein est diffé-
rent de celui de Newton. Sa structure est révélée par la
trajectoire de la lumière, il est courbe et les rayons de la
lumière ne s’y déplacent jamais en ligne droite. Au niveau
de cet univers, les objets sont repérés comme on va le voir
plus loin par quatre dimensions indissociables : la lon-
gueur, la largeur, la hauteur et le temps.
   Dans cet univers courbe, on peut mesurer un objet,
mais il n’existe pas d’étalon de mesure universel, pas de
temps universel non plus : chaque lieu a son horloge qui
indique son temps à lui.

B. La lumière : nature et vitesse
B1. Nature de la lumière
  Pour commencer, la première question qui se pose à
nous est : comment définir la lumière ?

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Pour Newton, la lumière est un flux de particules émis
par les corps lumineux ; cependant cette théorie avait un
point faible : elle ne pouvait pas expliquer le phénomène
des franges. En effet, un objet possédant des bords nets
présente en plus de son ombre des franges alternativement
brillantes et sombres. Cependant, cette conception de la
composition corpusculaire de la lumière va rester en vi-
gueur jusqu’au début du XIXe siècle.
   Young, Fresnel et Arago expliquent alors le phénomène
des franges et les calculent dans le cadre d’une nouvelle
conception de la lumière : celle-ci n’est pas corpusculaire,
c’est une onde.
   En 1870, Maxwell établit l’origine de la lumière dans
les interactions électromagnétiques ; cependant, malgré
son immense succès, cette théorie n’a pas pu expliquer à
son tour deux phénomènes :
       - l’effet photoélectrique présenté par certains métaux
         qui, éclairés par la lumière, émettent un courant
         électrique ;
       - le rayonnement des corps noirs.

   Toutefois, dans une nouvelle conception de la composi-
tion de la lumière, Planck et Einstein expliquent ces deux
phénomènes. Pour eux, il existe des situations où la lu-
mière ne se manifeste pas comme une onde, mais sous
forme de « grains » ou quanta lumineux (les photons). Ces
photons, à la manière des corpuscules, transportent une
énergie (hv), et ont une quantité de mouvement (hv/C)1.
   De nos jours, nous utilisons cette conception pour dé-
crire les transferts quantiques d’énergie et de quantité de
mouvements ; quant aux effets de la diffraction, ils sont
calculés suivant la théorie ondulatoire.

1
 Avec h : constante de Planck, v : fréquence, et C : vitesse de la lu-
mière dans le vide.

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La dernière conception de la composition de la lumière
est celle apportée par la mécanique quantique où la lu-
mière n’est alors ni onde, ni composée de photons : tantôt,
elle apparaît composée de photons, tantôt elle se comporte
comme une onde. D’ailleurs, jusqu’à aujourd’hui, per-
sonne n’a jamais vu un photon ; et notre savoir actuel ne
sait pas nous représenter un photon.

B2. La vitesse de la lumière ou constante universelle
   La physique s’est trouvée, à un certain moment de son
évolution, devant deux problèmes : d’une part, le pro-
blème de la gravitation qui reste, selon Newton, une force
dont l’action s’exerce à distance et de façon instantanée ;
et d’autre part, l’obstacle de l’invalidation de la loi gali-
léenne de la composition des vitesses par le dispositif de
Michelson et Morley (entre 1881 et 1887) :
   C + (v) = C - (v) = C1.

1
    C : vitesse de la lumière ; v : vitesse de rotation de la Terre.

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