Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu'aux entreprises - Xerfi

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Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu'aux entreprises - Xerfi
Coronavirus : la contagion de secteurs
  en secteurs jusqu’aux entreprises
                              Le dévissage de l’économie réelle
                                   Note du 12 mars 2020

                                               Olivier Passet
                                              Alberto Balboni

Directeur de la publication      Laurent Faibis, Président de Xerfi

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À RETENIR

          1       La pandémie du coronavirus crée un choc d’ampleur inédite. Nous sommes passés
                  d’un choc localisé, menaçant quelques chaînes d’approvisionnement, partant de
                  la Chine, à un choc généralisé (symétrique) qui altère la dynamique de demande
                  et de production de tous les pays de façon simultanée. Ce type de choc synchrone
                  a une portée en termes d’effets multiplicateurs beaucoup plus puissante qu’un
                  choc localisé. L’impact ne se compte plus en quelques dixièmes de points de
                  croissance, mais bien en points de croissance, comme en 2008.

          2       Face à un choc concentré dans le temps, et supposé transitoire à ce stade, les
                  entreprises ne devraient pas procéder à un ajustement massif de leurs capacités.
                  En conséquence, ce sont les résultats d’exploitation et les trésoreries qui
                  devraient absorber l’essentiel de la secousse à court terme. Les risques de
                  redressements judiciaires et de dépôts de bilan sont particulièrement importants,
                  parmi les PME de service notamment, en dépit des mesures de soutien public
                  (ajournement, voire annulation de la dette fiscale et sociale, aides ciblées, etc.).

          3       L’arrière-plan d’instabilité financière et la trace longue que pourrait laisser le
                  dévissage de l’activité sur la qualité des bilans des entreprises, de l’État et des
                  banques, éloignent la perspective d’une récupération rapide en forme de V. Tout
                  dépendra de la durée de l’épidémie et des mesures de confinement. Plus
                  l’épisode se prolonge, altérant les bilans privés, publics et bancaires, et plus la
                  perspective d’un effacement rapide de la crise s’éloigne.

          4       Le choc d’activité sera massif et d’ampleur inédite dans certains secteurs de
                  services qui ne sont pas usuellement les plus instables. Les secteurs des
                  transports, du tourisme, de l’hôtellerie & restauration, les industries récréatives,
                  culturelles et de l’événementiel sont en première ligne. À cela s’ajoutent les
                  industries exposées au dévissage du commerce mondial. On peut estimer que 10
                  à 15 % de l’économie pourraient se retrouver en situation sinistrée, avec des
                  effets d’entraînement puissants sur un tiers de l’économie.

          5       La situation du Coronavirus crée une situation d’incertitude radicale. Il serait très
                  prématuré de prétendre faire une prévision à ce stade. Nous proposons un
                  scénario médian de croissance (-1,6 % en 2020, +1,3% en 2021) sur lequel les
                  risques d’erreur sont extrêmes. Néanmoins, il nous paraît prudent d’intégrer a
                  minima, ce contexte macro-économique dégradé, comme base de projection de la
                  dynamique des marchés et d’évaluation des risques d’exploitation dans les
                  trimestres à venir.

Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu’aux entreprises
                                                                                                          2
En l’espace de quelques jours, la crise du COVID19 a pris une nouvelle dimension et profondément
        changé de nature et de portée au plan économique. Elle pouvait apparaître dans les premiers temps
        de la propagation du virus comme un choc asymétrique1, dont l’épicentre était en Asie (Chine,
        Corée), avec l’Italie comme foyer secondaire. Les premières évaluations parcellaires de l’impact
        économique de ce choc se sont jusqu’ici centrées sur deux canaux de transmission principaux :
            –    les ruptures d’approvisionnement en amont des chaînes de production pour les entreprises
                 occidentales dépendant fortement et sans possibilité de substitution de la sous-traitance
                 chinoise ou italienne ;
            –    les retombées sur le commerce international de la brusque embolie de la croissance en
                 Chine, qui représente 11% du commerce mondial.

        Ces premières évaluations intègrent également l’effet amortisseur des mesures de soutien
        monétaire et budgétaire proactives des économies avancées et de l’effet favorable pour la demande
        intérieure et les marges des entreprises de la chute des prix du pétrole et des produits de base. C’est
        la raison pour laquelle, les premières estimations de l’impact négatif du coronavirus sur l’activité ne
        dépassent pas quelques dixièmes de points de croissance, avec un second trimestre négatif et une
        forte probabilité de rattrapage en V au second semestre. Tout cela est déjà caduc. Et les entreprises
        doivent se préparer maintenant à un choc de premier ordre, qui peut mettre en péril leur
        trésorerie et leur survie, pour certaines.

                1               AMPLEUR ET NATURE DU CHOC

        Le monde développé est confronté à une pandémie2. En dépit du déni de certains dirigeants, les
        différents pays seront inexorablement amenés à adopter, dans un horizon très court, des mesures
        de plus en plus pénalisantes pour la demande et la mise en œuvre de la production.

        Regardons pour le comprendre les courbes de propagation de la maladie. On peut certes douter de
        leur exactitude. Elles dépendent de la date de pénétration du virus dans les différentes régions du
        monde, de la transparence des autorités, de la disponibilité de tests fiables, des pratiques
        différenciées de dépistage selon les systèmes de santé, du délai de détection de la maladie, qui
        varient d’un pays à l’autre. Mais les informations compilées de la façon la plus exhaustive possible
        par la Johns Hopkins University délivrent déjà quelques informations décisives pour la suite :

            –    Nous ne sommes qu’au tout début de la pandémie. Cette dernière aura une ampleur bien
                 plus importante dans le reste du monde développé qu’en Chine. En Europe comme aux
                 États-Unis, les courbes de cas contaminés n’ont pris leur trajectoire exponentielle
                 caractéristique d’une épidémie que depuis quelques jours. Compte tenu du décalage avec la

        1
          Choc de portée très inégale selon les pays, ayant des effets directs et puissants sur certaines économies et indirects et
        plus diffus sur les économies périphériques.
        2
          L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré, mercredi 11 mars, que l’épidémie due au coronavirus était
        désormais considérée comme une pandémie. « L’OMS n’a cessé de surveiller cette épidémie, et nous sommes très inquiets
        des niveaux de diffusion et de dangerosité, ainsi que des niveaux alarmants de l’inaction » de la communauté
        internationale.

Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu’aux entreprises
                                                                                                                                      3
Chine, il paraît inexorable que le nombre de personnes contaminées dans le reste du monde
                     excède vers la mi-mars le nombre de malades dénombrés en Chine et le surplombe très
                     fortement par la suite.

           Progression de la pandémie à travers le monde
           Unité : nombre de personnes contaminées (cumul)
         90 000                                                 14 000
         80 000
                                                                12 000
         70 000
                                                                10 000
         60 000
         50 000                                                  8 000
         40 000                                                  6 000
         30 000
                                                                 4 000
         20 000
         10 000                                                  2 000
                 0                                                  0

                                Chine          RDM                                Corée        Italie

         2 500                                                  25 000

         2 000                                                  20 000

         1 500                                                  15 000

         1 000                                                  10 000

           500                                                   5 000

             0                                                      0

                      France       Allemagne         Espagne              Japon       Etats-Unis        Europe

                                                                                      Source : Johns Hopkins University

            –        Les chiffres varient beaucoup en niveau d’un pays à l’autre. Ils délivrent à ce stade de faux
                     messages concernant les pays qui auraient su se protéger de la propagation du virus, d’un
                     côté, et ceux qui n’auraient pas su agir préventivement, de l’autre. Ces écarts ne traduisent
                     en fait que des décalages de quelques jours dans la propagation. Le recalage des courbes, à
                     partir du moment où le seuil des 100 patients est atteint par un pays (graphique ci-dessus),
                     montre que les pays développés sont peu ou prou logés à la même enseigne. La France,
                     l’Allemagne, et plus encore l’Espagne, suivent d’assez près la trajectoire italienne avec une
                     semaine à 10 jours de décalage environ. La propagation journalière du virus se fait dans un
                     premier temps à un rythme de hausse journalier de l’ordre de 33%, avant que les mesures de
                     prévention agissent marginalement sur la vitesse de propagation.

Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu’aux entreprises
                                                                                                                          4
–    Seuls quelques pays / régions font exception : la Chine, Hong Kong, Singapour, le Japon. Ce
                 sont tous des pays à forte discipline collective et qui ont pris des mesures draconiennes pour
                 stopper la diffusion du virus. Le cas du Japon reste néanmoins discuté, du fait de la faible
                 disponibilité et occurrence des tests de dépistage dans ce pays.

           Nombre cumulé de cas, par nombre de jours, à partir du moment où le 100ème cas est dépassé
           Unité : nombre de personnes contaminées (cumul), échelle logarithmique
          11,0

                                                                                                                             33 %

          10,0

           9,0

           8,0

           7,0

           6,0

           5,0

           4,0
                 1    2     3    4    5    6    7       8   9   10     11     12   13   14   15   16   17    18   19    20    21

                            Corée              Italie                France             Allemagne           Espagne
                            Japon              Etats-Unis            Suisse             Hong Kong           Singapour
                            Suède              Norvège               Tendance

                                                                                                  Source : Johns Hopkins University

Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu’aux entreprises
                                                                                                                                      5
–   Dans la plupart des pays, à l’exception des pays d’Asie cités ci-dessus, qui ont pris des
                mesures extrêmement rigoureuses, le nombre de malades progresse avec des taux de
                croissance à deux chiffres.

            –   Et surtout, fait décisif, les États-Unis, première économie mondiale, sont pris inexorablement
                dans ce mouvement exponentiel, avec une pente de progression plutôt supérieure à celle
                observée en Europe, même si ce pays n’a pas pris encore la mesure de l’ampleur du
                phénomène faute de tests fiables, d’un décompte et d’une mobilisation précoce des
                autorités de santé. Le choc risque de la sorte d’être considérable aux États-Unis, où la
                diffusion du virus est suspectée d’être déjà très sous-estimée.

        A ce stade, personne dans la communauté scientifique ne se risque à estimer l’ampleur et la date à
        laquelle un pic sera atteint. En revanche, l’analyse fine des données disponibles pour la Chine,
        montre que les mesures de confinement et de restriction de la mobilité ont bien un effet tangible sur
        la dynamique de propagation du virus, la date d’atteinte du pic de contamination et son ampleur.
        Seuls deux pays ont réussi à ce jour à endiguer la progression de la maladie :
            –   La Chine (Hong Kong y compris), grâce à des mesures drastiques de confinement, de
                quarantaine et de limitation de la mobilité, d’arrêt des sites de production.
            –   La Corée, grâce à une politique de dépistage, d’information, de traçage des déplacements qui
                n’a pas d’équivalent ailleurs.

        Et même en Italie, où les mesures coercitives de confinement et de restriction de la mobilité et de
        regroupement sont les plus fortes, la dynamique commence à s’infléchir légèrement. Les États-Unis
        ou l’Espagne, qui ont tardé à réagir et à sensibiliser leurs populations, sont aujourd’hui sur des
        pentes de croissance très supérieures à celles des autres pays. Il va falloir compter dans les
        prochains jours avec l’emballement des statistiques américaines, lesquelles entraînent un fort risque
        sur de nouveaux coups de semonce sur les bourses occidentales.

           Croissance journalière du nombre de cas, du 6 au 11 mars 2020

        60,0%                                                                                           55,5%

        50,0%
                                                                                          41,6%
        40,0%

                                                                            28,4%
        30,0%
                                                     21,9%      23,3%

        20,0%

                                          8,8%
        10,0%
                              3,3%
                   0,1%
         0,0%
                  Chine      Corée       Japon       Italie   Allemagne    France       Espagne      Etats-Unis
                                                                                    Source : Johns Hopkins University

Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu’aux entreprises
                                                                                                                        6
Cela signifie une chose simple. Tous les pays, à brève échéance vont adopter des mesures de
        limitation de la mobilité et des regroupements extrêmement contraignantes. Les pays, devraient
        cependant essayer de sanctuariser la production marchande3, contrairement à ce qu’ont fait les
        Chinois. Ce qui signifie aussi, que le freinage de l’épidémie n’aura pas la même efficacité en occident
        qu’en Asie et que le pic viral devrait y être beaucoup plus élevé et retardé dans le temps.
        Cette généralisation très probable des mesures visant à éradiquer la contagion change en profondeur
        la nature du choc que subissent les économies développées :
            –    Nous sommes passés d’un choc asymétrique à un choc symétrique qui altère la dynamique
                 de demande et de production de tous les pays de façon simultanée. Ce type de choc
                 synchrone a une portée en termes d’effets multiplicateurs beaucoup plus puissante qu’un
                 choc localisé.

            –    Nous ne sommes plus sur un risque de décrochage de l’activité de quelques dixièmes de
                 points de croissance, mais bien sûr un risque qui pourrait atteindre plusieurs points de
                 croissance au cours de 6 prochains mois.

            –    La question des ruptures techniques de certaines chaînes de production demeure, mais elle
                 est devenue de deuxième ordre. Nous sommes confrontés à un choc d’offre et de demande
                 brutal, avec des risques d’amplification systémique, qui transite par de multiples canaux.

                                MÉCANISMES DE TRANSMISSION AUX ENTREPRISES
                 2              DU CHOC CORONAVIRUS

        Côté offre, la soudaineté de la chute d’activité, dans un contexte de conservation de l’emploi et des
        capacités, tant que le choc est vécu comme transitoire, fragilise les entreprises à travers plusieurs
        canaux :

            1-    La dégradation brutale des marges et de la trésorerie des entreprises. Ce sont celles de taille
                 petite et moyenne qui seront les plus directement impactées. La capacité à absorber ce choc
                 dépendra de la facilité d’accès aux lignes de crédit (trésorerie, affacturage etc.) et donc du
                 degré de sélectivité des banques à l’égard des entreprises les plus exposées. Les mesures
                 d’ajournement, voire d’effacement de la dette fiscale et sociale par l’État sont décisives pour
                 atténuer le choc, mais elles ne sont pas nécessairement suffisantes au regard des
                 conséquences d’un arrêt total de la production dans certains secteurs spécifiques et déjà
                 fragilisées par la séquence des attentats, puis des mouvements sociaux.

            2- A ce premier effet s’ajoute le coup de frein brutal d’activité de quelques secteurs
               massivement impactés par les restrictions réglementaires visant à restreindre la mobilité et
               le regroupement des personnes dans un lieu fermé : les transports, le tourisme, l’hôtellerie
               restauration, et toutes les industries culturelles, événementielles ou « récréatives ».

        3
         Avec une grosse incertitude pour le commerce spécialisé, comme le montre la décision italienne du 11 mars, de fermeture
        des commerces dans la péninsule, sauf ceux des secteurs de la distribution alimentaire et de la santé

Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu’aux entreprises
                                                                                                                                   7
3- Ce choc d’offre sera encore aggravé par les phénomènes perlés de pénurie de main-d’œuvre
               liée aux mesures de confinement et de quarantaine de la force de travail, qui peuvent
               désorganiser le processus de production là où le télétravail n’est pas praticable.

            4- La menace de blocage ou de dérèglement de certaines chaînes d’approvisionnement doit
               également être considérée, même si elle apparaît de deuxième ordre aujourd’hui. Le choc ne
               peut plus être seulement considéré, on l’a dit, comme créant des ruptures
               d’approvisionnement localisées ou des baisses de débouchés localisés (Chine, Corée, Italie).
               Pour l’heure les mesures d’arrêt des sites de production ne concernent que la Chine. Mais
               même si la production reprend très graduellement en Chine, les provinces et villes qui ont
               été concernées par la prolongation des congés ou les mesures de confinement, pèsent pour
               plus de la moitié du PIB. C’est considérable : textile, informatique, électronique, automobile,
               pharmacie, chimie, la liste des secteurs très dépendants de l’empire du Milieu est longue. La
               Chine, c’est 60 % de la production mondiale des batteries lithium qui équipent les véhicules
               électriques. C’est plus de 80 % des terres rares qui sont incorporées dans les smartphones,
               les éoliennes, les appareils d'IRM, les batteries électriques, 80% des principes actifs qui
               composent nos médicaments. Si l’on ajoute maintenant l’extension possible de ce type de
               mesures à d’autres pays et les mesures de restriction du fret maritime, l’industrie mondiale
               est confrontée, dans le pire des scénarios, à un risque de désorganisation réel, qui pourrait
               s’accompagner dans un second temps d’un renchérissement de nombreux composants.

            5- Enfin, même si la Chine représente un quart à un cinquième de la valeur incorporée dans les
               biens d’équipement électronique et électrique des entreprises hexagonales, ces dernières ne
               devraient pas rencontrer de problèmes véritablement pénalisants en termes de
               renouvellement de leur matériel. Même si les délais de livraison s’allongent, la durée
               d’utilisation des matériels anciens, et les circuits de substitution devraient servir de variable
               d’ajustement.

        Côté demande, la simultanéité des comportements de précaution des agents privés des pays
        avancés et émergents, constitue un facteur amplificateur, comme nous l’avons signalé plus haut,
        avec des retombées très fortes (effets multiplicateurs puissants) sur le commerce international.
        Dans un contexte d’endettement important du secteur des entreprises, ce coup de frein brutal peut
        se doubler à terme d’une fragilisation des bilans bancaires et des fonds d’investissement qui
        pourraient créer un effet de persistance. Les sources de ralentissement transitent par plusieurs
        canaux :

            1- La perspective d’une dégradation brutale du compte d’exploitation des entreprises devrait se
               doubler de comportements de gel des dépenses d’investissement et d’embauches, par des
               mesures de chômage partiel et par l’ajournement de certaines dépenses de fonctionnement.
               Ces inflexions, sans doute brutales, diffuseront les problèmes de débouchés à l’ensemble des
               secteurs.

            2- Il faut ensuite tenir compte de la rapidité des destructions d’emplois dans les secteurs de
               services les plus exposés aux mesures de restriction de la mobilité et du regroupement des
               personnes (hôtellerie restauration, tourisme, secteurs récréatifs etc.). Ces derniers
               concentrent une part importante de l’emploi précaire ou intermittent, dont les délais
               d’ajustement sont très courts.

Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu’aux entreprises
                                                                                                                   8
3- Dans un premier temps, l’inertie des salaires, dans un contexte de ralentissement des prix
               importés, constitue un facteur stabilisant de la demande des ménages. Mais le contexte de
               dévissage des bourses et de précarisation de l’emploi va induire inexorablement des
               comportements de précaution : ajournement des gros achats (biens durables, notamment
               automobiles, biens d’équipement) et des dépenses superflues. L’accélération des achats de
               biens de première nécessité, par anticipation, ne viendra que très partiellement
               contrebalancer le premier effet.

            4- Enfin, le ralentissement du commerce mondial va impacter puissamment les entreprises
               exportatrices ou groupes multi-localisés (industrie, grande distribution notamment). La
               dégradation des comptes consolidés monde des groupes nationaux et étrangers implantés
               en France (50% de l’emploi marchand résident) a un impact diffus sur l’économie
               domestique. Contrairement à 2008, ces groupes ne bénéficient pas d’un effet compensateur
               du côté des pays émergents.

            Un choc « multicanal »

                                      Très brutale dégradation des         Le choc va peser principalement à
                                       marges et de la trésorerie,             court terme sur le compte
                                           hausse des faillites              d’exploitation des entreprises

                                     Effets directs dévastateurs sur le
                                                                             Fort impact direct sur l’emploi
                                          transport, le tourisme,
                                                                            précaire, CDD courts (secteurs à
                                      l’hôtellerie & restauration, les
                                                                            très forte réactivité de l’emploi)
                                       activités récréatives, le luxe.

                                       Restriction de l’offre de travail   Effet géographiquement mouvant
            Effet choc d’offre       liée aux mesures de confinement       et très circonscrit encore, mais qui
                                             et de quarantaine                   va prendre de l’ampleur

                                          Rupture des chaînes               Effet prix collatéral sur certains
                                     d’approvisionnement en amont4                     composants
                                           + restriction du fret              Hausse des prix du fret ( ?)

                                     Accès restreint à certains biens      Effet peu prégnant à court terme
                                             d’équipement                   et non pertinent à long terme.

        4
          Entre 60% et 80% des principes actifs des produits pharmaceutiques sont produits en Chine et en Inde. De
        même, dans l’automobile, de nombreux composants, des batteries des véhicules électriques aux composants
        électroniques, sont fabriqués en Chine, dont les terres rares essentielles à la fabrication des composants
        électroniques et des aimants pour les éoliennes

Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu’aux entreprises
                                                                                                                     9
Un choc « multicanal » (suite)

                                                                        Les secteurs les plus exposés aux
                                    Gel de l’investissement et des      contraintes réglementaires, sont
                                   embauches, hausse du chômage        des secteurs de services (ce qui est
                                           (partiel ou non)            atypique), à ajustement rapide de
                                                                                    l’emploi

                                   Effet diffus sur la confiance des
                                   ménages, ajournement des gros
         Effet choc de demande                                             Hausse du taux d’épargne
                                         achats (automobile,
                                            équipement…)

                                    Ralentissement de la demande       Effet puissant du multiplicateur du
                                    mondiale (circuit exportations)          commerce international

                                                                          Effet diffus sur l’économie
                                                                       domestique de la dégradation des
                                     Impact sur la production des
                                                                        comptes consolidés des groupes
               Effet mixte          filiales étrangères des groupes
                                                                       nationaux et étrangers implantés
                                                 français
                                                                          en France (50% de l’emploi
                                                                             marchand résident).

        Un choc réel d’une telle ampleur interroge nécessairement sur la résilience du secteur financier. Le
        spectre d’un « Big One », hante les esprits depuis 2008. Une défaillance des institutions financières
        créerait des effets de second tour extrêmement aggravants. La chute des bourses, que l’on observe
        dès à présent, ne fragilise que les intermédiaires financiers qui portent ce risque directement, en
        compte propre. L’industrie du capital investissement est la plus exposée à court terme. Les banques,
        pour leur part ne sont que très indirectement exposées. Les fonds de gestion dont elles sont
        actionnaires ne gérant ce risque que pour le compte de clients.

        Elles sont en revanche plus directement impactées par l’inversion de la courbe des taux, qui consume
        leurs marges d’intérêt et par la montée des créances douteuses à leur actif, lié à la forte
        augmentation du risque de faillite des entreprises sur lesquelles elles sont exposées. Elles sont
        notamment particulièrement exposées sur le secteur de l’énergie, qui pourrait connaître
        d’importantes défaillances d’entreprises.

Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu’aux entreprises
                                                                                                                10
Risque d’amplification systémique

           Baisse des prix des matières          Fragilisation du secteur de l’énergie, sur lesquels les acteurs
                    premières                                  financiers sont fortement exposés

                                                Impact sur le crédit, la consommation et l’investissement des
                                                effets richesse négatifs. Facteur de fragilisation de l’industrie
              Chute des prix d’actifs
                                                                             du luxe
                                                                Fragilisation du Private equity

            Taux d’intérêt : détente et          Cette inflexion a un impact différé et faible sur l’activité, et
          inversion de la pente des taux.             fragilise les marges d’intérêt du secteur bancaire.
                                                      Impact de second ordre pour l’instant. Arme de la
                 Taux de change                  dépréciation utilisée par la FED au bénéfice du États-Unis et
                                                           au détriment de l’Europe en cas de crise.
                                                  Le secteur va bénéficier d’un effet volume positif à court
        Vulnérabilité du secteur bancaire          terme (crédits de trésorerie, affacturage), mais la crise
                                                    risque de dégrader ses ratios d’exposition au risque

        Face à la gravité de ce choc, aux risques de faillites en chaîne, à la dégradation induite de bilans
        bancaires, au temps de restauration des trésoreries et des comptes publics, aux changements
        durables de comportement de mobilité, le scénario en V reste encore possible, mais très fragilisé si
        les mesures de confinement s’étirent jusqu’à l’été et au-delà. Il pourrait être très puissant mais
        l’espérer avant le quatrième trimestre paraît prématuré. Et il est loin d’être certain, compte tenu de
        l’arrière-plan financier qui pourrait créer un effet de « longue traîne ».

           Un scénario en V n’est pas certain

          Effet de rebond possible
                                                Mais risque de crise à double détente, comme en 2008
                 après l’été
          Restauration de la Bourse        Risque de surajustement à la        Fragilité de la sphère financière
                                          hausse sur les prix des matières                à surveiller
                  Restockage               premières et les produits de
                                             base, compte tenu de la           Les banques peuvent bénéficier
          Rattrapage de la demande           destruction des capacités            d’un effet d’aubaine à court
                   différée                                                       terme grâce à la hausse des
                                                  Effort prolongé de                opérations de crédits de
              Diminution du taux            reconstitution de trésoreries,      trésorerie et d’affacturage aux
                  d’épargne                   qui freinera au-delà du pic      entreprises (si la crise est limitée
                                             d’épidémie les embauches                   dans le temps)
             Contexte prolongé de                 et l’investissement
          faiblesse des taux d’intérêt                                          Mais risque de restriction du
                et de l’inflation              Efforts de consolidation        crédit lié à la reconstitution des
                                              des finances publiques, sur        ratios risque/fonds propres
                                            fond de forte dégradation des
                                                   comptes de l’État

Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu’aux entreprises
                                                                                                                      11
UNE AMPLEUR D’AJUSTEMENT TRÈS DIFFÉRENCIÉE
               3             SELON LES SECTEURS

        La crise, à court terme, du fait de son ampleur, par effet de diffusion, va impacter négativement
        l’ensemble de la sphère marchande. Cet impact en termes de croissance, sera néanmoins
        extrêmement différencié d’un secteur à l’autre. Comparée à d’autres épisodes de récession lourde,
        sa configuration reste néanmoins très singulière. C’est sans doute la première fois que les services
        aux particuliers ou aux entreprises (tourisme, hôtellerie, restauration transport, secteurs récréatifs
        etc.) sont à l’épicentre du décrochage de l’activité. Ces services sont généralement plutôt stabilisants
        dans un contexte de récession industrielle lourde. Dans le cadre du Coronavirus, ils jouent au
        contraire un effet d’entraînement. Les pertes de ces secteurs ne sont par ailleurs pas ou peu
        récupérables, par décalage. Cette spécificité peut créer une variance inédite de l’activité.

           Une ampleur d’ajustement très différenciée selon les secteurs

                                      Tourisme, hôtellerie / restauration / événementiel, culture,
                                      divertissement, vie sociale
        Secteurs les plus
                                      Transport aérien
        directement impactés
                                      Transport maritime
                                      Transport ferroviaire
        Secteurs industriels          Automobile, Chimie, biens d’équipement, luxe. L’aéronautique pourrait
        indirectement impactés        être impactée à terme, par la crise du transport aérien, notamment si
        (perturbation des chaînes     cette dernière entraîne des changements de comportement plus
        de valeur), baisse de la      durables. Mais à court terme, les carnets de commande représentent
        demande mondiale              plusieurs années de production et rendent ce secteur a-cyclique.
                                      Services spécialisés aux entreprises
        Secteurs suiveurs, dont
                                      Services administratifs et de soutien aux entreprises
        l’activité est corrélée à
                                      Utilities
        celle de l’industrie
                                      Commerce spécialisé
                                      La construction est généralement pro-cyclique. Mais l’effet refuge sur la
        Construction : dynamique
                                      qualité, et le contexte de taux zéro peut induire une dynamique
        incertaine
                                      atypique à court terme
        Secteurs soumis à des         Commerce de détail généraliste alimentaire (repli sur la vente en ligne,
        effets contradictoires ou     Drive-in, achat de stockage, moindre fréquentation des restaurants etc.)
        positifs                      Chimie, Pharmacie.
                                      Services « administrés » : Santé,      hébergement,     action   sociale,
        Secteurs abrités
                                      éducation, administration publique.
                                      Banque, assurance : hausse des crédits de trésorerie et de l’affacturage
                                      à court terme mais :
        Secteurs fragilisés à moyen       – Détérioration des bilans : hausse des créances douteuses
                                               (faillites)
        terme
                                          – Risque d’embolie du marché interbancaire
                                          – Risque de crise de la dette souveraine
                                          – Baisse supplémentaire de la marge d’intérêt…

Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu’aux entreprises
                                                                                                                   12
Si l’on prend la mesure du poids des secteurs qui sont en première ligne du choc, les services mis à
        l’arrêt auxquels s’ajoutent les industries les plus exposées (automobile, et biens d’équipement
        notamment) au ralentissement de la demande globale, c’est près de 10% de la valeur ajoutée qui est
        exposée à des baisses d’activité à deux chiffres. Compte tenu du fort impact du ralentissement de la
        demande mondiale, l’ensemble du secteur manufacturier, à l’exception des IAA, de la chimie et de la
        pharmacie, c’est près de 15 % de la valeur ajoutée qui est exposée au risque de dévissage.

           Poids en % du PIB des secteurs les plus exposés

        Services sinistrés                                                                             7,0

                   Transport terrestre                                                                2,2

                   Transport par eau                                                                  0,1

                   Transport aérien                                                                   0,3

                   Hébergement et restauration                                                        2,8

                   Activités des agences de voyage, voyagistes, services de réservation, etc.         0,1

                   Arts, spectacles et activités récréatives                                          1,4

        Industrie manufacturière hors IAA, chimie et pharmacie                                         6,2

                   dont Matériel de transport                                                         1,4

                   dont Équipement                                                                    1,5
                                                                                                 Source : INSEE

        Si l’on prend le poids des secteurs certes amortisseurs mais dont l’activité est indexée sur le
        ralentissement général de la demande, lié aux comportements de précaution des ménages et des
        entreprises : Services aux entreprises, commerce, construction, utilities… plus de 30% de la valeur
        ajoutée devrait être entraînée dans un mouvement amorti de ralentissement.

           Poids en % du PIB des secteurs pro-cycliques

        Utilities                                                                                2,4
        Construction                                                                             5,6
        Commerce                                                                                 10,4
        dont commerce auto                                                                       1,6
        B2B spécialisé                                                                           5,4
        B2B de base                                                                              5,7
                                                                                                 Source : INSEE

Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu’aux entreprises
                                                                                                                  13
Reste, il ne faut pas l’omettre, le socle stabilisateur des secteurs qui s’adressent à des besoins
        structurels incompressibles (administration, santé, éducation, agriculture, IAA, agriculture etc…), ou
        ceux qui, dans le contexte actuel, bénéficient d’effets particuliers (baisse des cours du pétrole pour la
        pétrochimie, ou la pharmacie). C’est près de la moitié de l’économie qui joue ce rôle socle et garantit
        une certaine résilience et stabilité à moyen terme.

           Poids en % du PIB des secteurs pro-cycliques

        Secteurs non cycliques, stabilisant à court terme                                           39,3

               Administration publique et défense - sécurité sociale obligatoire                    7,9
               Enseignement                                                                         5,4
               Activités pour la santé humaine                                                      5,9
              Hébergement médico-social et social et action sociale sans
                                                                                                     3,3
               hébergement
             Immobilier                                                                            12,9
             Finance / assurance                                                                   3,8
        Secteurs privés en dynamique autonome                                                       6,7
             Agriculture                                                                           1,7
             IAA                                                                                   2,1
             Pharmacie                                                                             0,6
             Chimie                                                                                1,0
             Télécoms                                                                              1,2
                                                                                                    Source : INSEE

        Les accidents boursiers récents, en réponse à la crise du Coronavirus, à la date du 10 mars,
        confirment la forte dispersion d’exposition des secteurs, même si toutes les valeurs sont emportées
        dans le mouvement général de baisse.

           Discrimination sectorielle des risques par la bourse

           S&P 500, baisse depuis le point haut de           CAC 40, baisse depuis le point haut de février
                  février au 10 mars 2020                                  au 10 mars 2020
         S&P 500 Energy                            -39%
         S&P 500 Financials                        -27%     Pétrole, gaz                                   -33%
         S&P 500 Industrials                       -23%
                                                            Services financiers                            -30%
         S&P 500 Materials                         -21%
                                                            Matériaux de base                              -24%
         S&P 500 Information Technology            -20%
         S&P 500                                   -19%     Tech                                           -21%
         S&P 500 Consumer Discretionary            -19%     Biens de consommation                          -18%
         S&P 500 Communication Services            -18%     Santé                                          -16%
         S&P 500 Health Care                       -12%     Services collectivités                         -16%
         S&P 500 Utilities                         -11%
                                                            Télécoms                                       -15%
         S&P 500 Consumer Staples                   -9%
                                                                                     Sources : Boursorama, S&P 500

Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu’aux entreprises
                                                                                                                     14
4             PREMIER SCÉNARIO MÉDIAN

        La situation du Coronavirus crée une situation d’incertitude radicale. Il serait très prématuré
        de prétendre faire une prévision à ce stade de la crise. Nous proposons dès lors un scénario
        médian de croissance (-1,6 % en 2020, +1,3% en 2021), sur lequel les risques d’erreur sont
        extrêmes. Ce scénario suppose un dévissage cumulé de l’activité de 2,7% aux deuxième et
        troisième trimestres. En dépit de l’incertitude qui entoure ce chiffrage, il nous paraît prudent
        d’intégrer a minima, ce contexte macro-économique dégradé, comme base de l’évaluation
        de la dynamique des marchés, et des risques induits sur l’activité des entreprises dans les
        trimestres à venir. Il ne faut considérer ce scénario, ni comme un majorant, ni comme un
        minorant. Il sera sujet à de multiples révisons au fil de l’eau, au fur et à mesure que
        l’information se précisera.

        Les premiers chiffres disponibles dans le cas chinois montrent que les comportements et les
        anticipations peuvent sortir de leurs couloirs de variation habituels, sans équivalent au
        regard de la chronique passée. Pour en prendre la mesure, il suffit de considérer les chiffres
        récents concernant les PMI dans l’industrie, ou les chiffres d’immatriculations sur le marché
        chinois.

          PMI chinois

         65

         60

         55

         50

         45

         40

         35

         30

         25

         20
              2007   2008   2009   2010   2011   2012   2013    2014     2015   2016    2017      2018   2019   2020   2021

                                          PMI - Manufacturing           PMI - Non manufacturing

                                                                       Source : National Bureau of Statistics of China

Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu’aux entreprises
                                                                                                                              15
Immatriculations de véhicules aux particuliers, glissement annuel

           40%

           20%

            0%

          -20%

          -40%

          -60%

          -80%

         -100%
                 2015         2016          2017           2018            2019        2020          2021

                                                    Source : China Association of Automobile Manufacturers

Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu’aux entreprises
                                                                                                             16
Compte emploi-ressource : premier scénario médian

                                                                                                                                                 03       06     09     12    03       06    09    12
France                                                 2018       2018          2019          2020       2021    03 19 06 19 09 19 12 19
                                                                                                                                                 20       20     20     20    21       21    21    21
PIB                                                    100%        1,7            1,3          -1,6      1,3       0,3       0,4   0,3    -0,1   0,0     -1,6   -1,1   -0,1   0,8      1,1   1,0   0,8
Consommation                                           54%         0,9            1,2          -0,6      1,8       0,4       0,2   0,4    0,3    -0,2    -1,0   -0,4   0,2    0,6      1,2   1,0   0,5
Cons. Publique                                         24%         0,8           1,3           2,0       2,0       0,2       0,4   0,5    0,5    0,4     0,5    0,6    0,6    0,5      0,5   0,3   0,3
Investissement                                         23%         2,8           3,6           -3,1      1,8       0,5       1,4    1,3    0,2   -0,2    -3,3   -3,1   -0,1   1,1      2,1   2,2   2,0
Construction                                           12%         2,1           3,2           -1,3      0,1       0,4       1,7    0,9    0,2   -0,2    -1,5   -2,0   -0,2   0,0      0,5   1,5   2,0
Équipement                                              5%         2,1           3,6           -8,5      5,6       1,4       0,9    1,2   -0,4   -0,2    -8,0   -6,0    0,0   4,0      6,0   4,0   2,0
Stocks                                           *      1%         -0,3          -0,4          -0,5      0,6       0,3      -0,2   -0,1   -0,5    0,2    -0,6    0,4    0,4   0,4      0,0   0,0   0,0
Exportations                                           32%         3,5           1,9           -7,4      2,2       0,3      -0,2   -0,3   0,0    0,1     -6,0   -5,0   -2,0   3,0      4,0   3,0   2,0
Importations                                           33%         1,2           2,2           -5,6      5,9       1,3      -0,2   0,4    -0,4   0,4     -6,3   -2,6   0,2    3,7      4,1   3,0   1,9
Commerce extérieur                               *      -1%        0,7           -0,1          -0,5      -1,2     -0,3       0,0   -0,3   0,1    -0,1    0,2    -0,7   -0,7   -0,3   -0,1 -0,1 0,0
Balance courante                                 **                -15           -19           -25       -40       -5        -6    -6     -1,9   -5       -5    -7     -8     -10      -10   -10   -10
Bal. courante (%PIB)                                               -0,6          -0,8           -1,1     -1,6
Emploi                                                             1,2            1,0          -0,1      -0,2      0,3       0,3   0,2    0,2    0,0     -0,2   -0,3   -0,3   -0,1     0,1   0,2   0,2
                                                                                                                                                                                       10,   10,   10,
Taux de chômage                                                    9,0            8,5           9,0      10,0      8,6       8,5   8,5    8,2    8,4     8,8    9,2    9,7    9,9
                                                                                                                                                                                        0     0     0
Salaires                                        ***                1,5           1,7            1,6      1,3       0,5       0,4   0,4    0,4    0,4     0,4    0,4    0,3    0,3      0,3   0,3   0,3
Inflation                                                          1,8           1,1            0,5      1,1       0,1       0,4   0,3    0,2    0,2     -0,6   0,4    0,4    0,2      0,2   0,5   0,5
Solde sect. public                               **                -59           -77           -119      -78
Solde sect. public (% PIB)                                         -2,5          -3,2          -5,0      -3,2
Dette publique (% PIB)                                              98           101           107       108
PIB nominal                                      **               2 354          2 420         2 389     2 443
Variation d'une période sur l'autre, sauf indication contraire : * contribution à la croissance du PIB           ** mds d'euros                                  *** salaire horaire
                                                                                                                                                        Sources : INSEE, calculs et projection Xerfi

                            Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu’aux entreprises
                                                                                                                                                                            17
Annexe 1 : étude de la vulnérabilité des secteurs de l’économie française via les canaux
          de la demande et des approvisionnements.

          Les données mobilisées pour cette analyse sont celles des Tables Entrées-Sorties de l’OCDE.

          La vulnérabilité est considérée vis-à-vis d’un choc négatif de demande et d’offre dans les pays les
          plus touchés par la crise sanitaire du Covid-19 : Chine, Corée du Sud, Asie orientale par extension,
          et enfin Italie.

          La chute de la croissance dans ces pays (-0,3% / -0,7% pour le PIB Italien en 2020 selon SP ou
          Moody’s ; croissance officielle chinoise au-dessous de la barre de 5% cette année, selon l’OCDE)
          affectera les secteurs de l’économie française via deux canaux :

              1) le canal de la demande finale (car ces pays sont importateurs de marchandises produites
                 en France ou consommateurs de ses services - pensons notamment au tourisme) ;

              2) le canal de l’offre (ou des approvisionnements), via la perturbation des chaînes de valeur
                 mondiales (car les secteurs français utilisent des inputs – biens intermédiaires, biens
                 d’équipement – qui proviennent de ces pays et donc la paralyse de la production
                 manufacturière chinoise et italienne affectera la production de biens et services en
                 France.

          Une manière d’évaluer ces deux impacts est de mesurer sectoriellement :
             - la part de la valeur ajoutée produite en France consommée dans les pays touchés ;
             - la part de la valeur ajoutée produite dans les pays touchés dans la demande finale des
                secteurs français.

              1) Impact via la demande de la crise : valeur ajoutée française consommée dans les pays
                 les plus touchés par le covid-19

          Une part considérable (78%) de la valeur ajoutée produite en France par l’ensemble des
          secteurs est consommée en France. Seul 1,5% de la valeur ajoutée française est consommée en
          Chine (1,3% en Italie). Si on considère une zone large des économies touchées (Asie orientale +
          Italie), cette zone a un poids d’un peu moins de 4% dans la demande finale de valeur ajoutée
          française, tout secteur confondu. Cette part varie selon les macro-secteurs, avec un pic de près de
          10% dans l’industrie manufacturière (cf. table 1a ci-après)

Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu’aux entreprises
                                                                                                                 18
Tab.1a : part destinée aux pays/zones les plus touchés par le Covid-19, dans la VA sectorielle
             créée en France
                                                                                      VA vers         VA vers Asie
                                                         VA vers
                                                                   VA vers Italie     Chine +         Orientale +
                                                          Chine
                                                                                    Corée + Italie       Italie
           TOTAL                                          1,5%         1,3%              3,0%             3,7%

           D01T03: Agriculture, sylviculture et pêche     2,9%         3,2%              6,3%             7,1%

           D05T09: Industries extractives                 2,6%         2,6%              5,6%             6,8%

           D10T33: Industries manufacturières             4,4%         3,0%              8,1%             9,8%
           D35T39: Electricité, gaz, eau et traitement
                                                          1,4%         1,9%              3,6%             4,2%
           des déchets
           D41T43: Construction                           0,1%         0,1%              0,3%             0,3%
           D45T56: Commerce, transports,
                                                          2,3%         1,8%              4,4%             5,5%
           hébergement et restauration
           D58T63: Information et communication           0,8%         0,9%              1,8%             2,3%
           D64T66: Activités financières
                                                          1,3%         1,6%              3,1%             3,9%
           et d'assurance
           D68: Activités immobilières                    0,4%         0,4%              0,9%             1,1%
           D69T82: Autres activités du secteur
                                                          1,6%         1,5%              3,6%             4,5%
           des entreprises
           D84T98: Administration publique,
           enseignement et santé ; services sociaux       0,4%         0,3%              0,7%             0,9%
           et personnels
                                                                                    Traitement Xerfi / Source : OCDE

          Une segmentation sectorielle plus fine (tableau 1b ci-après) permet de voir que le secteur le plus
          affecté par une baisse de la demande issue d’Asie orientale et Italie serait celui du matériel de
          transports hors automobile (et notamment l’industrie aérospatiale), pour lequel la part de VA
          consommée dans la zone Asie orientale + Italie dépasse 18%. D’autres secteurs de l’industrie
          (dans l’ordre : la métallurgie, les machines et équipements, la chimie/pharmacie) seraient très
          impactés par un recul de la demande de la zone touchée par le covid-19.

          Dans les services, la part de la valeur ajoutée française consommée en Chine, Corée, Italie est
          moins importante, mais reste considérable dans certains secteurs, comme les services aux
          industries extractives (12%), le commerce de gros et de détail et le transport/logistique (6%).

          Dans l’hébergement-restauration la part de la VA consommée par des ressortissants des pays
          touchés n’est que de 2,5% de la VA totale produite en France.

Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu’aux entreprises
                                                                                                                       19
Tab.1b : part destinée aux pays/zones les plus touchés par le Covid-19, dans la VA sectorielle
             créée en France

                                                                                                  VA vers        VA vers Asie
                                                                     VA vers
                                                                               VA vers Italie     Chine +        Orientale +
                                                                      Chine
                                                                                                Corée + Italie      Italie
           TOTAL                                                      1,5%         1,3%             3,0%            3,7%
           D01T03: Agriculture, sylviculture et pêche                 2,9%         3,2%             6,3%           7,1%
           D05T06: Extraction de matériaux énergétiques               2,0%         1,4%             3,8%           6,0%
           D07T08: Extraction de matériaux non énergétiques           2,6%         2,7%             5,7%           6,7%
           D09: Services de soutien aux industries extractives        4,3%         4,3%             9,3%           11,9%
           D10T12: Produits alimentaires, boissons et tabac           1,9%         1,9%             4,0%           5,2%
           D13T15: Textiles, articles d'habillement, cuir
                                                                      3,3%         6,2%            10,4%           13,3%
           et articles connexes
           D16: Production de bois, fabrication d'articles
                                                                      2,8%         2,4%             5,4%            6,1%
           en bois et en liège
           D17T18: Industrie du papier, du carton
                                                                      2,1%         2,9%             5,4%            6,2%
           et imprimerie
           D19: Cokéfaction et raffinage                              1,4%         1,6%            3,2%            3,9%
           D20T21: Produits chimiques et pharmaceutiques              5,7%         4,5%            11,1%           14,3%
           D22: Produits en caoutchouc et matières plastiques         3,4%         3,7%            7,7%            8,9%
           D23: Autres produits minéraux non métalliques              1,9%         1,7%            4,0%            4,7%
           D24: Métallurgie                                           6,7%         6,7%            14,6%           16,3%
           D25: Fabrication d'ouvrages en métaux                      2,9%         2,1%            5,6%            6,5%
           D26: Produits informatiques, appareils
                                                                      7,2%         5,3%            13,6%           15,6%
           électroniques et optiques
           D27: Équipements électriques                               6,0%         4,5%            11,3%           12,9%
           D28: Machines et matériel d'équipement, nca                7,8%         4,0%            13,2%           15,2%
           D29: Véhicules automobiles, remorques
                                                                      2,5%         4,6%             7,5%            8,3%
           et semi-remorques
           D30: Autres matériels de transport                        13,1%         0,9%            15,8%           18,3%
           D31T33: Autres activités de fabrication; réparation
                                                                      1,5%         1,6%             3,4%            5,1%
           et installation de machines et équipement
           D35T39: Electricité, gaz, eau et traitement des déchets    1,4%         1,9%             3,6%            4,2%
           D41T43: Construction                                       0,1%         0,1%             0,3%            0,3%
           D45T47: Commerce de gros et de détail; réparation
                                                                      2,4%         2,2%             5,0%            6,2%
           de véhicules
           D49T53: Transports et entreposage                          2,6%         1,4%             4,4%            5,7%
           D55T56: Hébergement et restauration                        1,0%         1,1%             2,2%            2,6%
           D58T60: Edition, audiovisuel et diffusion                  0,8%         0,5%             1,4%            1,7%
           D61: Télécommunications                                    0,9%         1,4%             2,4%            2,9%
           D62T63: Activités informatiques et services
                                                                      0,7%         0,8%             1,7%            2,3%
           d'information
           D64T66: Activités financières et d'assurance               1,3%         1,6%             3,1%            3,9%
           D68: Activités immobilières                                0,4%         0,4%             0,9%            1,1%
           D69T82: Autres activités du secteur des entreprises        1,6%         1,5%             3,6%            4,5%
           D84T88: Administration publique, défense ;
                                                                      0,4%         0,3%             0,7%            0,9%
           enseignement et santé
           D90T96: Arts, spectacles, récréation et autres
                                                                      0,3%         0,3%             0,7%            0,8%
           activités de services
           D97T98: Activités des ménages privés employant
                                                                      0,0%         0,0%             0,0%            0,0%
           du personnel domestique
                                                                                          Traitement Xerfi / Source : OCDE

Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu’aux entreprises
                                                                                                                                20
2) Impact de la crise via les approvisionnements (la supply chain) : part de la valeur
                    ajoutée produite dans les pays touchés dans la demande finale des secteurs français

          La crise du covid-19, en bloquant des pans entiers de l’économie en Chine, en Corée du Sud (par
          extension Asie orientale) et en Italie5 affectera aussi le côté-offre de l’économie française, via la
          disruption des chaînes d’approvisionnement des secteurs. Cet impact de la crise s’ajoutera à celui
          via la demande des pays touchés.

          Les tableaux 2a (macro-sectoriel) et 2b (sectoriel) ci-dessous montrent la part de la VA chinoise,
          coréenne, italienne dans la demande finale des secteurs français. Plus cette part est élevée, plus
          l’activité du secteur risque d’être perturbée par des ruptures de la chaîne logistique, par une
          pénurie et/ou des renchérissements des inputs provenant des pays touchés par le covid-19.

          Les industries manufacturières sont plus exposées que les services ou la construction à cet impact
          côté offre, car la VA importée des zones touchées représente 13,5% de la demande finale de
          l’industrie française. Le détail sectoriel (tableau 2b) montre que cette part monte à plus de 30%
          dans le textile/habillement, les équipements électroniques et électriques, alors qu’elle est
          comprise entre 25% et 30% dans la métallurgie et les équipements mécaniques. Les secteurs de
          l’aérospatial et de l’automobile sont en revanche un peu moins exposés à des risques de blocage
          des inputs provenant des zones touchées par le covid-19.

                Tab.2a : part de la VA créée dans les pays/zones les plus touchés par le Covid-19 dans la
                demande des secteurs français

                                                                                                                      VA importée VA importée
                                                                                   VA importée VA importée             de Chine +    d' Asie
                                                                                    de Chine     d'Italie               Corée +    Orientale +
                                                                                                                          Italie      Italie
          TOTAL                                                                        1,8%              1,4%             3,4%              4,1%

              D01T03: Agriculture, sylviculture et pêche                               0,9%              1,4%             2,4%             2,8%
              D05T09: Industries extractives                                           1,0%              2,5%             3,7%             4,7%
              D10T33: Industries manufacturières                                       6,9%              3,8%             11,5%            13,5%
              D35T39: Électricité, gaz, eau et traitement
                                                                                       0,9%              0,8%             1,8%              2,1%
              des déchets
              D41T43: Construction                                                     1,6%              1,4%             3,2%              3,7%
              D45T56: Commerce, transports, hébergement
                                                                                       1,3%              1,9%             3,4%              4,1%
              et restauration
              D58T63: Information et communication                                     0,9%              1,0%             1,9%              2,5%
              D64T66: Activités financières et d'assurance                             0,4%              0,6%             1,0%              1,5%
              D68: Activités immobilières                                              0,2%              0,2%             0,4%              0,6%
              D69T82: Autres activités du secteur des entreprises                      0,6%              0,7%             1,4%              2,0%
              D84T98: Administration publique, enseignement
                                                                                       0,4%              0,4%             0,9%              1,1%
              et santé ; services sociaux et personnels
                                                                                                                Traitement Xerfi / Source : OCDE

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            Un point sur l’Italie : tout le pays est en zone rouge (interdiction de mouvement entre les villes sauf pour raison de travail) depuis le 9
          mars et la fermeture probable de tous les commerces sauf alimentaire et pharmacies en Lombardie. Cette dernière région représente
          plus de 20% du PIB transalpin. Lorsqu’on y ajoute les trois autres régions les plus touchées par la crise sanitaire et donc les blocages
          d’activité (Vénétie, Emilie-Romagne, Piémont) on a l’ensemble du Nord industriel du pays et on approche 50% du PIB du pays

Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu’aux entreprises
                                                                                                                                                          21
Tab.2b : part de la VA créée dans les pays/zones les plus touchés par le Covid-19
             dans la demande des secteurs français

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                                                                          VA         VA       importée      importée
                                                                      importée    importée    de Chine +     d' Asie
                                                                       de Chine    d'Italie    Corée +     Orientale +
                                                                                                Italie        Italie
           TOTAL                                                       1,8%        1,4%         3,4%          4,1%

           D01T03: Agriculture, sylviculture et pêche                  0,9%        1,4%          2,4%         2,8%
            D05T06: Extraction de matériaux énergétiques               0,5%        2,2%          2,9%         3,2%
           D07T08: Extraction de matériaux non énergétiques            1,4%        1,5%          3,1%         3,6%
           D09: Services de soutien aux industries extractives         1,4%        3,3%          4,9%         7,1%
           D10T12: Produits alimentaires, boissons et tabac            1,2%        2,1%          3,4%         3,8%
           D13T15: Textiles, articles d'habillement, cuir
                                                                       27,0%       7,7%         35,6%        36,8%
          et articles connexes
           D16: Production de bois, fabrication d'articles en bois
                                                                       7,3%        5,6%         13,1%        13,9%
           et en liège
           D17T18: Industrie du papier, du carton et imprimerie        2,1%        4,0%         6,2%         6,9%
           D19: Cokéfaction et raffinage                               0,9%        1,0%         2,2%         2,6%
           D20T21: Produits chimiques et pharmaceutiques               3,0%        3,0%         6,4%         8,1%
           D22: Produits en caoutchouc et matières plastiques          6,2%        5,9%         12,7%        14,4%
           D23: Autres produits minéraux non métalliques               5,6%        5,3%         11,2%        12,3%
           D24: Métallurgie                                            17,2%       6,7%         25,0%        27,2%
           D25: Fabrication d'ouvrages en métaux                       4,8%        5,0%         10,1%        11,2%
           D26: Produits informatiques, appareils électroniques
                                                                       24,1%       2,8%         29,9%        36,2%
           et optiques
           D27: Équipements électriques                                21,4%       5,6%         28,7%        32,2%
           D28: Machines et matériel d'équipement, nca                 10,2%       9,9%         20,9%        25,0%
           D29: Véhicules automobiles, remorques
                                                                       3,3%        5,2%          9,7%        13,1%
           et semi-remorques
           D30: Autres matériels de transport                          5,5%        2,7%         10,3%        12,8%
           D31T33: Autres activités de fabrication; réparation
                                                                       7,2%        3,3%         10,9%        12,2%
           et installation de machines et équipement
           D35T39: Electricité, gaz, eau et traitement des déchets     0,9%        0,8%          1,8%         2,1%
           D41T43: Construction                                        1,6%        1,4%          3,2%         3,7%
           D45T47: Commerce de gros et de détail; réparation
                                                                       1,4%        2,0%          3,5%         4,2%
           de véhicules
           D49T53: Transports et entreposage                           1,7%        1,6%          3,6%         4,6%
           D55T56: Hébergement et restauration                         0,5%        2,0%          2,6%         3,0%
           D58T60: Edition, audiovisuel et diffusion                   0,9%        0,8%          1,8%         2,3%
           D61: Télécommunications                                     1,2%        1,3%          2,7%         3,3%
           D62T63: Activités informatiques et services
                                                                       0,7%        0,9%          1,7%         2,2%
           d'information
           D64T66: Activités financières et d'assurance                0,4%        0,6%          1,0%         1,5%
           D68: Activités immobilières                                 0,2%        0,2%          0,4%         0,6%
           D69T82: Autres activités du secteur des entreprises         0,6%        0,7%          1,4%         2,0%
           D84T88: Administration publique, défense ;
                                                                       0,4%        0,4%          0,8%         1,0%
           enseignement et santé
           D90T96: Arts, spectacles, récréation et autres activités
                                                                       0,7%        0,7%          1,4%         1,7%
            de services
                                                                                       Traitement Xerfi / Source : OCDE

Coronavirus : la contagion de secteurs en secteurs jusqu’aux entreprises
                                                                                                                          22
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