Cours 1 : Bases des classifications des troubles mentaux - Psychologie anxieuse
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UE7.1 – Psychologie Pr LEJOYEUX 18/10/2017 13H30-15h30 Ronéotypeur : Laurine Bedoucha Ronéoficheur : Sarah Belolo Cours 1 : Bases des classifications des troubles mentaux – Psychologie anxieuse UE de Psychologie : cours + EDs Les cours ont complètement changé par rapport aux années précédentes car les questions de sémiologie psychiatrique de notre programme sont aussi celles de l’internat. M. Lejoyeux s’occupe des sujets du partiel, il nous interrogera uniquement sur la sémiologie psychiatrique (pas les traitements). Il utilise comme référence (pour ses cours et pour l’examen) le collège des enseignants de psychiatrie dont il tire ses diapos. Pour ce cours il s’agit de l’item numéro 59 et 64. Les diapos (pas toutes) et le document pédagogique sont sur moodle. Il passe pendant ses cours des vidéos d’entretien psychiatrique pour qu’on puisse se familiariser avec la pratique. Collège des enseignants de Psychiatrie : http://www.asso-aesp.fr/wp-content/uploads/2014/11/ECN- referentiel-de-psychiatrie.pdf Le professeur ne souhaite pas relire la ronéo. Ronéo 4 UE7 Psycho cours 1 1/10
Plan du cours : I- Base des classifications psychiatriques A-Définitions B-Domaines de l’examen : 1. La présentation : 2. Le langage et la pensée 3. La perception 4. L’attention et la mémoire 5. L’affectivité : émotions et humeur 6. Les fonctions physiologiques 7. Comportement 8. Jugement et conscience du trouble II- Trouble anxieux généralisé : A-Diagnostic positif/diagnostics différentiels B- État de stress post-traumatique C-Attaque de panique D-Phobie simple/spécifique/fausses phobies Ronéo 4 UE7 Psycho cours 1 2/10
I- Base des classifications psychiatriques : A-Définitions : - Un signe est une observation clinique « objective » (ce qu’on relève à l’examen). Exemple : un ralentissement psychomoteur - Un symptôme est une expérience « subjective » décrite par le patient. Exemple : humeur dépressive - Un syndrome est un ensemble de signes et symptômes formant un ensemble reconnaissable permettant un diagnostic de maladie. En psychiatrie, l’examen somatique est un examen d’exclusion ou de diagnostic différentiel. Il faut donc examiner le patient afin de ne pas passer à côté d’une cause non psychiatrique, comme par exemple l’infarctus du myocarde qui ressemble fortement à une attaque de panique. L’examen psychiatrique est une analyse séméiologique portant sur le comportement, le contact et la pensée. B-Domaines de l’examen psychiatrique : Dans tout examen psychiatrique, il faut tenir compte de la présentation, du contenu et de la forme de la pensée et du discours. 1. La présentation : La présentation fait intervenir trois choses importantes : - L’apparence qui correspond à l’allure (allure extravagante, bizarre) et à l’hygiène corporelle, qui peut révéler une incurie (absence de soin) - La mimique, on peut avoir outre la mimique normale : une hypermimie correspondant à une mimique exagérée, une hypomimie correspondant à une mimique diminuée, une amimie correspondant à une disparition de toute mimique, une dysmimie qui correspond à une discordance entre le contenu psychoaffectif et l’expression de la face (par exemple des personnes qui avec un grand sourire vont dire quelque chose d’agressif ou inversement), exemple des rires immotivés, des paramimies qui sont des discordances entre les gestes et les idées (le patient réalise des mouvements parasites) des échomimies : le patient reproduit les mimiques de l’examinateur. - Les activités psychomotrices qui peuvent être normales ou inadaptées : excessives (accélération psychomotrice, instabilité́ psychomotrice, agitation), le modèle étant l’accès maniaque ou les troubles d’intoxication diminuées (ralentissement psychomoteur et bradykinésie : mouvements lents ; catatonie : mouvement très ralenti avec maintien des attitudes imposées avec catalepsie et négativisme), inadaptées (avec des bizarreries, parakinésies : mouvements parasites ; maniérisme : les mouvements n’ont pas l’air naturels et cela est caractéristique de la désolidarisation de la pensée et de l’esprit qu’on retrouve dans les psychoses, attitudes empruntées ou stéréotypies). Par exemple, certaines maladies présentent une hyperactivité telles que l’accès maniaque (personne hyperactive au plan psychomoteur) et la schizophrénie (activité motrice inadaptée ou hyperexcitation). La maladie de Parkinson présente aussi une hyperactivité mais seulement au plan moteur. Le trouble déficitaire de l’attention chez l’enfant (TDAH) se caractérise par le fait que l’enfant est distractible par tout, plutôt que par son hyperactivité. Ronéo 4 UE7 Psycho cours 1 3/10
2. Le langage et la pensée On doit être attentif à la dynamique, la forme et le contenu du langage et de la pensée. a) La dynamique : La dynamique du langage peut être augmentée (logorrhée : flux de paroles abondant, discours volubile et rapide ; tachyphémie : parler vite par exemple chez les patients maniaques) ou diminuée (avec pauvreté́ du discours = alogie ; discours non spontané́ et lent = bradyphémie ; réponses laconiques, latence des réponses, voire mutisme : personnalité obsessionnelle ou personne dépressive par exemple) La dynamique de la pensée peut être augmentée (tachypsychie : accélération du rythme de la pensée ; fuite des idées ; relâchement des associations ou coq à l’â ne (entraînant un discours incohérent) et associations par assonance) ou diminuée avec peu d’idées et des idées sur lesquelles ils sont fixés (bradypsychie, monoïdéisme, anidéïsme). b) La forme : Concernant la forme du langage, il faut être attentif à la phonétique (prosodie diminuée avec possible voix monocorde), la lexico sémantique (écholalie : répétitions de sons, surtout chez les autistes ; néologismes : mots totalement inventés par les patients pour décrire leurs émotions ; schizophasie : tout le langage est contaminé par la psychose) et enfin la syntaxe avec l’agrammatisme (absence de grammaire). La forme du discours : incohérences, diffluence (pensée tangentielle, circonlocutoire (façon de parler de manière indirecte, par périphrases), digressive (trouble obsessionnel), allusive, vague, sans idée directrice), discontinuités avec arrêt de la pensée (dans le fading, le patient s’arrête puis reprend sur le même thème tandis que dans le barrage, il s’arrête puis reprend sur un autre sujet). Le contenu du discours : idées délirantes, anxiété, obsessions, reviviscences (répétition ou réapparition d’une scène traumatique), flashbacks, idées liées à une anxiété́ anticipatoire, idées liées à l’humeur (négatives, de dévalorisation, d’incurabilité́ ou positives, de grandeur, d’optimisme démesuré, etc.), idées de mort et des idées de suicides. 3. La perception Il existe deux types de perception : les hallucinations : Perception sans objets. Elles peuvent être intrapsychiques (avec perte de l’intimité psychique) ou sensorielles (auditives, visuelles, olfactives, gustatives, tactiles, cénesthésiques). Les hallucinations les plus fréquentes sont auditives. les illusions : Perception déformée. Elles peuvent être auditives, visuelles, olfactives, gustatives, tactiles, cénesthésiques. Il est important de comprendre que pour une hallucination, les 5 sens sont concernés avec en plus l’automatisme mental qui correspond à l’impression d’avoir une pensée étrangère à la sienne. Il s’agit d’une hallucination intrapsychique, c’est à dire que l’individu a l’impression que quelqu’un pense à sa place. Les troubles de la perception sont : - L’augmentation de la perception (vision très forte ou audition très forte) avec hypersensibilité́ ou hyperesthésie sensorielle ou la diminution de la perception sensorielle - La déréalisation qui signifie la perception du monde modifiée avec un sentiment d’étrangeté́ ou d’irréalité́ et l’impression d’être observateur de la réalité́ . L’individu a l’impression qu’il n’est plus lui- même, cela s’observe dans la crise d’angoisse par exemple. Il a l’impression que l’extérieur n’est pas réel. La déréalisation est différente du déni qui lui est plutôt un phénomène de défense inconscient qui va être prolongé, présent par exemple chez les grands alcooliques. Ronéo 4 UE7 Psycho cours 1 4/10
- La dépersonnalisation qui est la perception de soi-même comme différent et étrange et l’impression d’être observateur de son propre fonctionnement mental. L’individu a l’impression que c’est lui-même qui n’est pas réel : « c’est comme si j’étais dans un film » ou « c’est comme si je n’étais plus là » 4. L’attention et la mémoire L’attention peut être diminuée : Hypoprosexie (difficulté́ de concentration) Distractibilité (dis tracteur interne (pensée) ou externe, stimulus) L’attention peut être augmentée : Hyperprosexie (polarisation attentionnelle exagérée), chez les Anxieux notamment Hypervigilance (alerte attentionnelle) La mémoire peut être affectée : amnésie, paramnésie (remémoration décontextualisée ou déformée), oubli, erreur, perte 5. L’affectivité : émotions et humeur Les émotions sont des réponses affectives immédiates à un stimulus. Les émotions « pathologiques » peuvent être : Plus intenses (hyperesthésie affective, hyperréactivité ou instabilité émotionnelle) qu’on retrouve dans l’anxiété et les personnalités pathologiques Diminuées (hypoesthésie voir anesthésie affective, émoussement affectif, affect abrasé ou restreint) dans la dépression ou les psychoses déficitaires, D’une qualité particulière comme par exemple l’anxiété ou la tension interne, Discordantes avec le contenu psychoaffectif (discordance idéo affective avec possible réaction émotionnelle inappropriée, paradoxale, imprévisible). Anhédonie = perte de la capacité à éprouver du plaisir L’humeur est la tonalité affective globale et durable qui colore la perception du monde. Elle peut être : Augmentée (hyperthymie : humeur euphorique, expansive, exaltée, souvent associée à une hypersyntonie, c’est-à-dire une hypersensibilité́ au contexte et à l’ambiance), Diminuée (hypothymie : humeur dépressive, douloureuse), absente (athymie), Changeante ou versatile (labilité́ de l’humeur), Athymormie = suppression de l’humeur (athymie) et perte de l’élan vital (aboulie : difficulté́ à initier une action pourtant planifiée par manque d’affect). Attention, l’aboulie (affaiblissement de la volonté entraînant une inhibition de l’activité physique et intellectuelle) est à différencier de l’apragmatisme (difficulté à initier une action). Globalement, il existe 3 champs dans la psychiatrie : l’écrasement des humeurs et émotions implique une psychose, leur diminution oriente vers une dépression et leur augmentation ou exacerbation fait plutôt penser à un trouble maniaque. 6. Les fonctions physiologiques ou « instincuelles » Lors d’un examen psychiatrique, il faut s’interroger sur les fonctions physiologiques telles que le sommeil : insomnie, hypersomnolence, cauchemars, sensation de suffocation nocturnes, somnambulisme, l’alimentation : anorexie, hyperphagie ainsi que la sexualité : baisse ou augmentation du désir sexuel ou de l’excitation sexuelle. On retrouve de façon très importante une augmentation de la sexualité dans l’accès maniaque donc il faut faire attention à l’infectieux. À différencier de la personnalité hystérique qui se caractérise par le désir de séduire plutôt que par le désir de sexualité. Ronéo 4 UE7 Psycho cours 1 5/10
7. Comportement On peut remarquer lors d’un examen psychiatrique (à l’interrogatoire notamment) des comportements anormaux tels que l’évitement, les compulsions (qu’on appelle « manie » dans le langage courant), les comportements suicidaires avec recherche de moyens létaux… Le fonctionnement interpersonnel peut être : inhibé avec la clinophilie (fait de rester au lit pendant des heures en étant réveillée), le retrait social et l’associalité́ , désinhibé́ avec le ludisme (comportement de jeu), la familiarité́ , la causticité́ , l’hostilité́ , un contrôle des impulsions altérées (avec impulsivité́ , agressivité́ , accès de colère, et possible atteinte aux mœurs, conduite à risque et conduite auto ou hétér o agressive), inadapté́ avec bizarrerie comportementale, comportements insolites, étrange. 8. Jugement et conscience du trouble Le jugement et la conscience du trouble peut être distordue, avec une logique inappropriée (allant jusqu’au rationalisme morbide : l’individu trouve des explications pathologiques comme par exemple le climat qui le rend malade) ou peut être caractérisé par une indécision. Le terme « insight » définit la conscience de la maladie, la capacité d’attribuer les expériences mentales inhabituelles à la pathologie. C’est donc plus facile de soigner le patient. 9. Définition du trouble mental : Une fois qu’on a vu tout ça, on peut définir le trouble mental : Il est défini de manière statistique par un ensemble de critères permettant, lorsqu’ils sont présents, d’identifier des entités qui, en l’absence de prise en charge psychiatrique spécifique, présentent un mauvais pronostic. Il existe deux types de classification : le DSM 5 porté par l’association américaine de psychiatrie (Manuel Diagnostic et statistique des troubles mentaux) et la CIM 10 porté par l’OMS (Classification Internationale des maladies, la CIM 11 est en préparation). Les critères pour définir un trouble mental sont nombreux. On retrouve : • Des critères séméiologiques spécifiques, avec des symptômes et des signes organisés en syndromes, • Des critères d’évolution temporelle : rupture par rapport à un état antérieur ou des critères de durée d’évolution des symptômes, • Des critères fonctionnels avec une répercussion psychologique (souffrance psychique et/ou altération de la qualité́ de vie), • et/ou une répercussion sociale (handicap). Le diagnostic différentiel d’un trouble mental peut être une autre pathologie psychiatrique (autre trouble mental expliquant mieux la séméiologie recueillie), un trouble lié à une substance (intoxication aiguë ou chronique, ou sevrage, à une substance psychoactive, à un autre médicament ou à un toxique environnemental comme le CO, etc.) ou encore une pathologie non-psychiatrique. Le diagnostic en psychiatrie est clinique et comportemental. On ne peut donner un diagnostic psychiatrique basé sur l’imagerie. On ne fait pas d’examens complémentaires diagnostics sauf pour les diagnostics différentiels. Dans les catégories nosographiques (=classification méthodique des maladies) on retrouve : Les troubles du neuro-développement débutant durant le développement psychomoteur : Le trouble du spectre de l’autisme Le trouble du déficit d’attention/hyperactivité́ et les troubles apparentés Ronéo 4 UE7 Psycho cours 1 6/10
Les troubles de la communication, des coordinations motrices et les troubles spécifiques des apprentissages Les troubles du développement intellectuel : déficit des fonctions intellectuelles et adaptatives Les troubles psychotiques entraînant une altération du contact à la réalité́ : Les troubles de l’humeur Les troubles anxieux : anxiété́ excessive et des perturbations comportementales Troubles somatoformes caractérisés par la prééminence de symptômes somatiques (physiques) associée à une détresse ou un handicap significatif qui ne peuvent s’expliquer complètement par une pathologie non- psychiatrique Les troubles dissociatifs: perturbation et/ou une discontinuité́ dans l’intégration normale de la conscience, de la mémoire, de l’identité́, des émotions, de la perception, de la représentation du corps, du contrôle moteur et du comportement Le stress aigu Les addictions à une substance ou troubles liés à l’usage d’une substance et addictions comportementales impossibilité́ répétée de contrôler un comportement en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives. Il existe plusieurs types d’épidémiologie : L’épidémiologie descriptive qui permet d’évaluer la fréquence des troubles psychiques, L’épidémiologie analytique qui permet d’identifier les facteurs de risque, L’épidémiologie d’évaluation qui permet d’évaluer les stratégies de soin et de prévention les plus efficientes et les moins couteuses. La prévalence vie entière des troubles mentaux est de 30 %, sans inclure les troubles de la personnalité. La prévalence des troubles anxieux est de 15% pour les troubles phobiques et de 8% pour le trouble d’anxiété́ généralisée. La prévalence du trouble dépressif est d’environ 10 % La prévalence des troubles liés à la dépendance à l’alcool est d’environ 10 %. La prévalence de la schizophrénie et des troubles bipolaires est d’environ 1,5 %. La prévalence des troubles mentaux en consultation de médecine générale 25 %. L’espérance de vie globale des patients psychiatriques est inférieure à celle de la population générale. Les causes de surmortalité́ sont : • Risque suicidaire • Retards au diagnostic et au traitement, augmentant la sévérité́ des maladies • Les comorbidités addictives • Les comorbidités médicales non-psychiatriques, avec mauvais accès aux soins médicaux Ronéo 4 UE7 Psycho cours 1 7/10
II- Trouble anxieux généralisé (TAG) : Le TAG est une appréhension continue non associée à un événement déclencheur particulier. Elle se caractérise par une inquiétude, des ruminations sur l’avenir, la santé, le travail, l’argent et les proches. Il implique une anxiété excessive, non contrôlable et non justifiée par des événements réels. A- Diagnostic positif/diagnostic différentiel : Le diagnostic positif d’un trouble anxieux généralisé (TAG) repose sur la présence de soucis excessifs difficiles à contrôler ; des symptômes physiques et de perturbation des fonctions physiologiques de base (appétit, sommeil) ; une durée des symptômes supérieure ou égale à 6 mois ; une souffrance cliniquement significative ou une altération au niveau social, professionnel ou dans un autre domaine important du fonctionnement ; l’absence d’effets d’une substance ou d’une autre pathologie. Les questions à poser à un anxieux sont les suivantes : Est-ce qu’il fait des crises d’angoisse, avec ou sans cause (trouble panique) Est-ce qu’il y a une situation ou un objet déclenchant (phobie) Est-ce qu’il y a un événement « grave » déclenchant (stress post traumatique) Est-ce qu’il y a une tension permanente (anxiété généralisée) Les diagnostics différentiels sont la pathologie cardio vasculaire (coronarien, HTA, troubles du rythme), la crise d’asthme, l’épilepsie, la sclérose en plaques, des migraines, AIT (au niveau neurologique), ORL : oreille interne, au niveau endocrinologie (hypoglycémie, diabète, phéochromocytome, Cushing), intoxications et sevrages. La prévalence du TAG en population générale est de 5%. C’est une pathologie qui touche principalement les femmes (2 femmes pour un homme), qui peut débuter à tout âge et particulièrement entre 35 et 45 ans. B- État de stress post traumatique (ESPT) : Le sujet a été exposé à un événement traumatique : le sujet a vécu, a été témoin ou a été confronté à un ou des événements durant lesquels des individus ont pu mourir ou être très grièvement blessés ou bien ont été menacés de mort ou de grave blessure ou bien durant lesquels son intégrité physique ou celle d’autrui a été menacée. La réaction du sujet à l’événement s’est traduite par une peur intense, un sentiment d’impuissance ou d’horreur. Il s’agit d’une impression ou d’agissements soudains « comme si » l’événement traumatique allait se reproduire (incluant le sentiment de revivre l’événement). Cela entraîne des cauchemars de répétition. L’individu présente un sentiment intense de détresse psychique lors de l’exposition à des indices internes ou externes évoquant ou ressemblant à l’événement traumatique. L’ESPT se caractérise par un évitement persistant des stimulus associés au traumatisme et un émoussement de la réactivité générale. Enfin, il est définit par la présence de symptômes persistants traduisant une activation neurovégétative (ne préexistant pas au traumatisme) comme en témoigne la présence d’au moins deux des manifestations suivantes : Difficultés d’endormissement ou sommeil interrompu Irritabilité ou accès de colère Difficultés de concentration Hypervigilence Réaction de sursaut exagérée Il peut exister un possible temps de latence sans symptôme entre le traumatisme et l’ESPT. Cette forme de stress doit faire l’objet d’un dépistage systématique après les menaces aigües : accidents, agressions, attentat puis d’une surveillance prolongée. Ronéo 4 UE7 Psycho cours 1 8/10
C’est une contre indication aux benzodiazépines (qui ont une action sur la mémoire empêchant la cicatrisation du traumatisme) et il est nécessaire de surveiller les consommations d’alcool ou de toxiques post-traumatiques. C- Attaque de panique : L’attaque de panique se définit par une période bien délimitée de crainte ou de malaise interne : Sensation de vertiges, d’instabilité, de tête de vide ou impression d’évanouissement Déréalisation ou dépersonnalisation Peur de perdre le contrôle de soi ou de devenir fou Peur de mourir Sensation d’engourdissement ou picotements Frissons et bouffées de chaleur Il existe des troubles panique sans agoraphobie caractérisées par : Des attaques de panique récurrentes et inattendues (plus de trois) Au moins une des attaques s’est accompagnée d’un des symptômes suivants : crainte d’avoir une nouvelle attaque (anxiété anticipatoire), préoccupation à propos des implications possibles de l’attaque ou bien des conséquences, changement de comportement en relation avec l’attaque, absence d’agoraphobie. Points clés : Le trouble panique est un trouble anxieux chronique caractérisé par la répétition d’attaques de panique, pour certaines spontanées et imprévisibles. La répétition des crises entraîne l’apparition d’une anxiété anticipatoire qui peut alors se compliquer d’agoraphobie. Les principaux diagnostics différentiels sont les pathologies non-psychiatriques, les prises de substance psychoactives, certaines pathologies psychiatriques. Les complications principales sont l’épisode dépressif caractérisé par le suicide, les troubles addictifs et les complications liées à un évitement de nombreuses situations redoutées. La prise en charge doit combiner une éducation thérapeutique, une psychothérapie et un traitement pharmacologique basé sur les antidépresseurs. D- Phobies simples ou spécifiques/phobies sociales/fausses phobies 1- La phobie simple / spécifique : La phobie simple ou phobie spécifique est la peur persistante et intense, à caractère irraisonné ou bien excessif déclenché par la présence ou l’anticipation de la confrontation à un objet ou une situation spécifique (par exemple prendre l’avion, être en hauteur, les animaux, avoir une injection, voir du sang, cette dernière donnant des bradycardies et/ou lipothymies). - L’exposition aux stimuli provoque de façon quasi-systématique une réaction anxieuse immédiate qui peut prendre la forme d’une attaque de panique. - Le sujet reconnaît le caractère excessif ou irrationnel de la peur. - Les situations phobogènes sont évitées ou vécues avec une anxiété et une détresse intense. - L’évitement, l’anticipation anxieuse ou la souffrance dans les situations redoutées perturbe de façon importante les habitudes de l’individu, ses activités professionnelles ou scolaires. - Il peut s’agir d’une agoraphobie, des animaux (début souvent dans l’enfance), de l’environnement naturel (eau, orages, hauteurs), du sang (injections, accidents)… - La phobie entraîne une réaction vaso-vagale intense. Ronéo 4 UE7 Psycho cours 1 9/10
Les phobies spécifiques se définissent donc par la crainte irraisonnée et incontrôlable d’un objet ou d’une situation bien définie. Il s’agit d’une peur « brute » qui peut aller jusqu’à une attaque de panique. Le contact, la vue de l’objet redouté ou même sa simple évocation peut suffire à provoquer cette peur qui disparaît en l’absence de l’objet ou de la situation redoutée. Cette peur apparaît donc disproportionnée par rapport à la menace réelle. La peur entraîne 2 types de réaction : la sidération et les comportements d’évitement (non confrontation à la situation, objets ou attitudes de réassurance). On peut aussi observer une anticipation anxieuse avec hypervigilance du sujet pour s’assurer de l’absence d’objet phobogène. Les phobies les plus fréquentes concernent les animaux (araignées, souris, insectes…) : on parle alors de zoophobie. Mais elles peuvent aussi concerner les éléments naturels (orages, hauteurs, vide, eau …), le sang et les procédures médicales (injections, interventions chirurgicales…) ou certaines situations particulières (tunnels ponts, lieux clos…) 2- La phobie sociale : La phobie sociale est la crainte d’agir de façon embarrassante ou humiliante sous le regard et le jugement d’autrui. Elle peut donc, contrairement aux phobies spécifiques (limitées à un seul objet bien spécifique), s’étendre à un grand nombre de situations différentes : peur des interactions sociales formelles et informelles, peur d’être observé (peur de manger et boire en public…), peur en situation de performance (parler ou se produire en public). On retrouve fréquemment des symptômes physiques (tachycardie, rougeur, polypnée, tremblements, sueur …) associés lorsque le sujet est confronté aux situations redoutées. Dans les situations extrêmes, une attaque de panique peut survenir. L’anxiété sociale est source d’une grande souffrance et elle aboutit fréquemment secondairement à : Une anxiété anticipatoire : le sujet anticipe d’être humilié par son propre comportement (comme par exemple rougir, bredouiller), mais il anticipe aussi le jugement négatif d’autrui. Des évitements multiples des situations sociales qui entraînent une altération de la qualité de vie du sujet. 3- Les fausses phobies : Enfin, les phobies spécifiques et les phobies sociales sont à distinguer des fausses phobies : La dysmorphophobie : peur par rapport à une dysmorphie corporelle qui peut être réelle ou imaginaire (terme courant est le « complexe ») La phobie d’impulsion : ce n’est pas une phobie, c’est la peur obsédante d’avoir une impulsion. Par exemple les mères qui ont des phobies d’impulsion de jeter leur bébé par terre. C’est un symptôme du trouble obsessionnel. La nosophobie qui est la peur de tomber malade, à différencier de l’hypocondriaque qui pense qu’il est malade Les symptômes obsessionnels. Dédicaces : À Sarah n°1, mon n°36 je t’aime
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