Cours 1 : Bases des classifications des troubles mentaux - Psychologie anxieuse

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UE7.1 – Psychologie
Pr LEJOYEUX
18/10/2017 13H30-15h30
Ronéotypeur : Laurine Bedoucha
Ronéoficheur : Sarah Belolo

Cours 1 : Bases des classifications des troubles
      mentaux – Psychologie anxieuse

UE de Psychologie : cours + EDs
Les cours ont complètement changé par rapport aux années précédentes car les questions de
sémiologie psychiatrique de notre programme sont aussi celles de l’internat.
M. Lejoyeux s’occupe des sujets du partiel, il nous interrogera uniquement sur la sémiologie
psychiatrique (pas les traitements).
Il utilise comme référence (pour ses cours et pour l’examen) le collège des enseignants de psychiatrie
dont il tire ses diapos. Pour ce cours il s’agit de l’item numéro 59 et 64.
Les diapos (pas toutes) et le document pédagogique sont sur moodle.
Il passe pendant ses cours des vidéos d’entretien psychiatrique pour qu’on puisse se familiariser avec
la pratique.

Collège des enseignants de Psychiatrie : http://www.asso-aesp.fr/wp-content/uploads/2014/11/ECN-
referentiel-de-psychiatrie.pdf
Le professeur ne souhaite pas relire la ronéo.

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Plan du cours :

    I-        Base des classifications psychiatriques

A-Définitions

B-Domaines de l’examen :

    1.    La présentation :
    2.    Le langage et la pensée
    3.    La perception
    4.    L’attention et la mémoire
    5.    L’affectivité : émotions et humeur
    6.    Les fonctions physiologiques
    7.    Comportement
    8.    Jugement et conscience du trouble

    II-       Trouble anxieux généralisé :

A-Diagnostic positif/diagnostics différentiels

B- État de stress post-traumatique

C-Attaque de panique

D-Phobie simple/spécifique/fausses phobies

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I-      Base des classifications psychiatriques :

    A-Définitions :

- Un signe est une observation clinique « objective » (ce qu’on relève à l’examen). Exemple : un
ralentissement psychomoteur
- Un symptôme est une expérience « subjective » décrite par le patient. Exemple : humeur dépressive
- Un syndrome est un ensemble de signes et symptômes formant un ensemble reconnaissable
permettant un diagnostic de maladie.

         En psychiatrie, l’examen somatique est un examen d’exclusion ou de diagnostic différentiel. Il
faut donc examiner le patient afin de ne pas passer à côté d’une cause non psychiatrique, comme par
exemple l’infarctus du myocarde qui ressemble fortement à une attaque de panique.
         L’examen psychiatrique est une analyse séméiologique portant sur le comportement, le contact
et la pensée.

         B-Domaines de l’examen psychiatrique :

Dans tout examen psychiatrique, il faut tenir compte de la présentation, du contenu et de la forme de la
pensée et du discours.

    1. La présentation :

La présentation fait intervenir trois choses importantes :
- L’apparence qui correspond à l’allure (allure extravagante, bizarre) et à l’hygiène corporelle, qui peut
révéler une incurie (absence de soin)
- La mimique, on peut avoir outre la mimique normale :
              une hypermimie correspondant à une mimique exagérée,
              une hypomimie correspondant à une mimique diminuée,
              une amimie correspondant à une disparition de toute mimique,
              une dysmimie qui correspond à une discordance entre le contenu psychoaffectif et
                  l’expression de la face (par exemple des personnes qui avec un grand sourire vont
                  dire quelque chose d’agressif ou inversement), exemple des rires immotivés,
              des paramimies qui sont des discordances entre les gestes et les idées (le patient
                  réalise des mouvements parasites)
              des échomimies : le patient reproduit les mimiques de l’examinateur.
- Les activités psychomotrices qui peuvent être normales ou inadaptées :
              excessives (accélération psychomotrice, instabilité́ psychomotrice, agitation), le
                  modèle étant l’accès maniaque ou les troubles d’intoxication
              diminuées (ralentissement psychomoteur et bradykinésie : mouvements lents ;
                  catatonie : mouvement très ralenti avec maintien des attitudes imposées avec
                  catalepsie et négativisme),
              inadaptées (avec des bizarreries, parakinésies : mouvements parasites ; maniérisme :
                  les mouvements n’ont pas l’air naturels et cela est caractéristique de la
                  désolidarisation de la pensée et de l’esprit qu’on retrouve dans les psychoses, attitudes
                  empruntées ou stéréotypies).
        Par exemple, certaines maladies présentent une hyperactivité telles que l’accès maniaque
(personne hyperactive au plan psychomoteur) et la schizophrénie (activité motrice inadaptée ou
hyperexcitation). La maladie de Parkinson présente aussi une hyperactivité mais seulement au plan
moteur.
        Le trouble déficitaire de l’attention chez l’enfant (TDAH) se caractérise par le fait que
l’enfant est distractible par tout, plutôt que par son hyperactivité.

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2. Le langage et la pensée
On doit être attentif à la dynamique, la forme et le contenu du langage et de la pensée.

a) La dynamique :
    La dynamique du langage peut être augmentée (logorrhée : flux de paroles abondant, discours
volubile et rapide ; tachyphémie : parler vite par exemple chez les patients maniaques) ou diminuée
(avec pauvreté́ du discours = alogie ; discours non spontané́ et lent = bradyphémie ; réponses
laconiques, latence des réponses, voire mutisme : personnalité obsessionnelle ou personne dépressive
par exemple)
    La dynamique de la pensée peut être augmentée (tachypsychie : accélération du rythme de la
pensée ; fuite des idées ; relâchement des associations ou coq à l’â ne (entraînant un discours
incohérent) et associations par assonance) ou diminuée avec peu d’idées et des idées sur lesquelles ils
sont fixés (bradypsychie, monoïdéisme, anidéïsme).

b) La forme :
     Concernant la forme du langage, il faut être attentif à la phonétique (prosodie diminuée avec
possible voix monocorde), la lexico sémantique (écholalie : répétitions de sons, surtout chez les
autistes ; néologismes : mots totalement inventés par les patients pour décrire leurs émotions ;
schizophasie : tout le langage est contaminé par la psychose) et enfin la syntaxe avec l’agrammatisme
(absence de grammaire).
     La forme du discours : incohérences, diffluence (pensée tangentielle, circonlocutoire (façon de
parler de manière indirecte, par périphrases), digressive (trouble obsessionnel), allusive, vague, sans
idée directrice), discontinuités avec arrêt de la pensée (dans le fading, le patient s’arrête puis reprend
sur le même thème tandis que dans le barrage, il s’arrête puis reprend sur un autre sujet).
     Le contenu du discours : idées délirantes, anxiété, obsessions, reviviscences (répétition ou
réapparition d’une scène traumatique), flashbacks, idées liées à une anxiété́ anticipatoire, idées liées à
l’humeur (négatives, de dévalorisation, d’incurabilité́ ou positives, de grandeur, d’optimisme
démesuré, etc.), idées de mort et des idées de suicides.

    3. La perception

Il existe deux types de perception :
                  les hallucinations : Perception sans objets. Elles peuvent être intrapsychiques
                     (avec perte de l’intimité psychique) ou sensorielles (auditives, visuelles,
                     olfactives, gustatives, tactiles, cénesthésiques). Les hallucinations les plus
                     fréquentes sont auditives.
                  les illusions : Perception déformée. Elles peuvent être auditives, visuelles,
                     olfactives, gustatives, tactiles, cénesthésiques.
Il est important de comprendre que pour une hallucination, les 5 sens sont concernés avec en plus
l’automatisme mental qui correspond à l’impression d’avoir une pensée étrangère à la sienne. Il
s’agit d’une hallucination intrapsychique, c’est à dire que l’individu a l’impression que quelqu’un
pense à sa place.

     Les troubles de la perception sont :
- L’augmentation de la perception (vision très forte ou audition très forte) avec hypersensibilité́ ou
hyperesthésie sensorielle ou la diminution de la perception sensorielle
- La déréalisation qui signifie la perception du monde modifiée avec un sentiment d’étrangeté́ ou
d’irréalité́ et l’impression d’être observateur de la réalité́ . L’individu a l’impression qu’il n’est plus lui-
même, cela s’observe dans la crise d’angoisse par exemple. Il a l’impression que l’extérieur n’est pas
réel. La déréalisation est différente du déni qui lui est plutôt un phénomène de défense inconscient qui
va être prolongé, présent par exemple chez les grands alcooliques.

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- La dépersonnalisation qui est la perception de soi-même comme différent et étrange et l’impression
d’être observateur de son propre fonctionnement mental. L’individu a l’impression que c’est lui-même
qui n’est pas réel : « c’est comme si j’étais dans un film » ou « c’est comme si je n’étais plus là »

    4. L’attention et la mémoire

L’attention peut être diminuée : Hypoprosexie (difficulté́ de concentration)
                                 Distractibilité (dis tracteur interne (pensée) ou externe, stimulus)
L’attention peut être augmentée : Hyperprosexie (polarisation attentionnelle exagérée), chez les
                                  Anxieux notamment
                                  Hypervigilance (alerte attentionnelle)
La mémoire peut être affectée : amnésie, paramnésie (remémoration décontextualisée ou déformée),
oubli, erreur, perte

    5. L’affectivité : émotions et humeur

Les émotions sont des réponses affectives immédiates à un stimulus.
Les émotions « pathologiques » peuvent être :
        Plus intenses (hyperesthésie affective, hyperréactivité ou instabilité émotionnelle) qu’on
       retrouve dans l’anxiété et les personnalités pathologiques
        Diminuées (hypoesthésie voir anesthésie affective, émoussement affectif, affect abrasé ou
       restreint) dans la dépression ou les psychoses déficitaires,
        D’une qualité particulière comme par exemple l’anxiété ou la tension interne,
        Discordantes avec le contenu psychoaffectif (discordance idéo affective avec possible
       réaction émotionnelle inappropriée, paradoxale, imprévisible).
        Anhédonie = perte de la capacité à éprouver du plaisir

L’humeur est la tonalité affective globale et durable qui colore la perception du monde. Elle peut être :
          Augmentée (hyperthymie : humeur euphorique, expansive, exaltée, souvent associée à une
         hypersyntonie, c’est-à-dire une hypersensibilité́ au contexte et à l’ambiance),
          Diminuée (hypothymie : humeur dépressive, douloureuse), absente (athymie),
          Changeante ou versatile (labilité́ de l’humeur),
          Athymormie = suppression de l’humeur (athymie) et perte de l’élan vital (aboulie :
         difficulté́ à initier une action pourtant planifiée par manque d’affect).
Attention, l’aboulie (affaiblissement de la volonté entraînant une inhibition de l’activité physique et
intellectuelle) est à différencier de l’apragmatisme (difficulté à initier une action).

Globalement, il existe 3 champs dans la psychiatrie : l’écrasement des humeurs et émotions implique
une psychose, leur diminution oriente vers une dépression et leur augmentation ou exacerbation fait
plutôt penser à un trouble maniaque.

    6. Les fonctions physiologiques ou « instincuelles »

    Lors d’un examen psychiatrique, il faut s’interroger sur les fonctions physiologiques telles que le
sommeil : insomnie, hypersomnolence, cauchemars, sensation de suffocation nocturnes,
somnambulisme, l’alimentation : anorexie, hyperphagie ainsi que la sexualité : baisse ou augmentation
du désir sexuel ou de l’excitation sexuelle.
On retrouve de façon très importante une augmentation de la sexualité dans l’accès maniaque donc il
faut faire attention à l’infectieux. À différencier de la personnalité hystérique qui se caractérise par le
désir de séduire plutôt que par le désir de sexualité.

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7. Comportement

On peut remarquer lors d’un examen psychiatrique (à l’interrogatoire notamment) des comportements
anormaux tels que l’évitement, les compulsions (qu’on appelle « manie » dans le langage courant), les
comportements suicidaires avec recherche de moyens létaux…
Le fonctionnement interpersonnel peut être :
            inhibé avec la clinophilie (fait de rester au lit pendant des heures en étant réveillée), le
               retrait social et l’associalité́ ,
            désinhibé́ avec le ludisme (comportement de jeu), la familiarité́ , la causticité́ ,
               l’hostilité́ , un contrôle des impulsions altérées (avec impulsivité́ , agressivité́ , accès de
               colère, et possible atteinte aux mœurs, conduite à risque et conduite auto ou hétér o
               agressive),
            inadapté́ avec bizarrerie comportementale, comportements insolites, étrange.

    8. Jugement et conscience du trouble

     Le jugement et la conscience du trouble peut être distordue, avec une logique inappropriée (allant
jusqu’au rationalisme morbide : l’individu trouve des explications pathologiques comme par exemple
le climat qui le rend malade) ou peut être caractérisé par une indécision.
     Le terme « insight » définit la conscience de la maladie, la capacité d’attribuer les expériences
mentales inhabituelles à la pathologie. C’est donc plus facile de soigner le patient.

    9. Définition du trouble mental :

Une fois qu’on a vu tout ça, on peut définir le trouble mental :
Il est défini de manière statistique par un ensemble de critères permettant, lorsqu’ils sont présents,
d’identifier des entités qui, en l’absence de prise en charge psychiatrique spécifique, présentent un
mauvais pronostic. Il existe deux types de classification : le DSM 5 porté par l’association américaine
de psychiatrie (Manuel Diagnostic et statistique des troubles mentaux) et la CIM 10 porté par l’OMS
(Classification Internationale des maladies, la CIM 11 est en préparation).

Les critères pour définir un trouble mental sont nombreux. On retrouve :
        • Des critères séméiologiques spécifiques, avec des symptômes et des signes organisés en
        syndromes,
        • Des critères d’évolution temporelle : rupture par rapport à un état antérieur ou des critères de
        durée d’évolution des symptômes,
        • Des critères fonctionnels avec une répercussion psychologique (souffrance psychique et/ou
        altération de la qualité́ de vie),
        • et/ou une répercussion sociale (handicap).

Le diagnostic différentiel d’un trouble mental peut être une autre pathologie psychiatrique (autre
trouble mental expliquant mieux la séméiologie recueillie), un trouble lié à une substance (intoxication
aiguë ou chronique, ou sevrage, à une substance psychoactive, à un autre médicament ou à un toxique
environnemental comme le CO, etc.) ou encore une pathologie non-psychiatrique.
Le diagnostic en psychiatrie est clinique et comportemental. On ne peut donner un diagnostic
psychiatrique basé sur l’imagerie.
On ne fait pas d’examens complémentaires diagnostics sauf pour les diagnostics différentiels.

Dans les catégories nosographiques (=classification méthodique des maladies) on retrouve :
Les troubles du neuro-développement débutant durant le développement psychomoteur :
         Le trouble du spectre de l’autisme
         Le trouble du déficit d’attention/hyperactivité́ et les troubles apparentés

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 Les troubles de la communication, des coordinations motrices et les troubles spécifiques
        des apprentissages
         Les troubles du développement intellectuel : déficit des fonctions intellectuelles et
        adaptatives

Les troubles psychotiques entraînant une altération du contact à la réalité́ :
         Les troubles de l’humeur
         Les troubles anxieux : anxiété́ excessive et des perturbations comportementales
         Troubles somatoformes caractérisés par la prééminence de symptômes somatiques
        (physiques) associée à une détresse ou un handicap significatif qui ne peuvent s’expliquer
        complètement par une pathologie non- psychiatrique
         Les troubles dissociatifs: perturbation et/ou une discontinuité́ dans l’intégration normale de
        la conscience, de la mémoire, de l’identité́, des émotions, de la perception, de la représentation
        du corps, du contrôle moteur et du comportement
         Le stress aigu
         Les addictions à une substance ou troubles liés à l’usage d’une substance et addictions
        comportementales impossibilité́ répétée de contrôler un comportement en dépit de la
        connaissance de ses conséquences négatives.

         Il existe plusieurs types d’épidémiologie :
L’épidémiologie descriptive qui permet d’évaluer la fréquence des troubles psychiques,
L’épidémiologie analytique qui permet d’identifier les facteurs de risque,
L’épidémiologie d’évaluation qui permet d’évaluer les stratégies de soin et de prévention les plus
efficientes et les moins couteuses.

La prévalence vie entière des troubles mentaux est de 30 %, sans inclure les troubles de la
personnalité.
La prévalence des troubles anxieux est de 15% pour les troubles phobiques et de 8% pour le trouble
d’anxiété́ généralisée.
La prévalence du trouble dépressif est d’environ 10 %
La prévalence des troubles liés à la dépendance à l’alcool est d’environ 10 %.
La prévalence de la schizophrénie et des troubles bipolaires est d’environ 1,5 %.
La prévalence des troubles mentaux en consultation de médecine générale 25 %.

L’espérance de vie globale des patients psychiatriques est inférieure à celle de la population générale.
Les causes de surmortalité́ sont :
       • Risque suicidaire
       • Retards au diagnostic et au traitement, augmentant la sévérité́ des maladies
       • Les comorbidités addictives
       • Les comorbidités médicales non-psychiatriques, avec mauvais accès aux soins médicaux

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II-     Trouble anxieux généralisé (TAG) :

Le TAG est une appréhension continue non associée à un événement déclencheur particulier. Elle se
caractérise par une inquiétude, des ruminations sur l’avenir, la santé, le travail, l’argent et les proches.
Il implique une anxiété excessive, non contrôlable et non justifiée par des événements réels.

    A- Diagnostic positif/diagnostic différentiel :

    Le diagnostic positif d’un trouble anxieux généralisé (TAG) repose sur la présence de soucis
excessifs difficiles à contrôler ; des symptômes physiques et de perturbation des fonctions
physiologiques de base (appétit, sommeil) ; une durée des symptômes supérieure ou égale à 6 mois ;
une souffrance cliniquement significative ou une altération au niveau social, professionnel ou dans un
autre domaine important du fonctionnement ; l’absence d’effets d’une substance ou d’une autre
pathologie.
        Les questions à poser à un anxieux sont les suivantes :
             Est-ce qu’il fait des crises d’angoisse, avec ou sans cause (trouble panique)
             Est-ce qu’il y a une situation ou un objet déclenchant (phobie)
             Est-ce qu’il y a un événement « grave » déclenchant (stress post traumatique)
             Est-ce qu’il y a une tension permanente (anxiété généralisée)
        Les diagnostics différentiels sont la pathologie cardio vasculaire (coronarien, HTA, troubles
du rythme), la crise d’asthme, l’épilepsie, la sclérose en plaques, des migraines, AIT (au niveau
neurologique), ORL : oreille interne, au niveau endocrinologie (hypoglycémie, diabète,
phéochromocytome, Cushing), intoxications et sevrages.

    La prévalence du TAG en population générale est de 5%. C’est une pathologie qui touche
principalement les femmes (2 femmes pour un homme), qui peut débuter à tout âge et particulièrement
entre 35 et 45 ans.

    B- État de stress post traumatique (ESPT) :

     Le sujet a été exposé à un événement traumatique : le sujet a vécu, a été témoin ou a été confronté
à un ou des événements durant lesquels des individus ont pu mourir ou être très grièvement blessés ou
bien ont été menacés de mort ou de grave blessure ou bien durant lesquels son intégrité physique ou
celle d’autrui a été menacée.
La réaction du sujet à l’événement s’est traduite par une peur intense, un sentiment d’impuissance ou
d’horreur.
Il s’agit d’une impression ou d’agissements soudains « comme si » l’événement traumatique allait se
reproduire (incluant le sentiment de revivre l’événement). Cela entraîne des cauchemars de répétition.
L’individu présente un sentiment intense de détresse psychique lors de l’exposition à des indices
internes ou externes évoquant ou ressemblant à l’événement traumatique.
         L’ESPT se caractérise par un évitement persistant des stimulus associés au traumatisme et un
émoussement de la réactivité générale.
         Enfin, il est définit par la présence de symptômes persistants traduisant une activation
neurovégétative (ne préexistant pas au traumatisme) comme en témoigne la présence d’au moins deux
des manifestations suivantes :
          Difficultés d’endormissement ou sommeil interrompu
          Irritabilité ou accès de colère
          Difficultés de concentration
          Hypervigilence
          Réaction de sursaut exagérée
Il peut exister un possible temps de latence sans symptôme entre le traumatisme et l’ESPT.
Cette forme de stress doit faire l’objet d’un dépistage systématique après les menaces aigües :
accidents, agressions, attentat puis d’une surveillance prolongée.

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C’est une contre indication aux benzodiazépines (qui ont une action sur la mémoire empêchant la
cicatrisation du traumatisme) et il est nécessaire de surveiller les consommations d’alcool ou de
toxiques post-traumatiques.

    C- Attaque de panique :

L’attaque de panique se définit par une période bien délimitée de crainte ou de malaise interne :
             Sensation de vertiges, d’instabilité, de tête de vide ou impression d’évanouissement
             Déréalisation ou dépersonnalisation
             Peur de perdre le contrôle de soi ou de devenir fou
             Peur de mourir
             Sensation d’engourdissement ou picotements
             Frissons et bouffées de chaleur

Il existe des troubles panique sans agoraphobie caractérisées par :
              Des attaques de panique récurrentes et inattendues (plus de trois)
              Au moins une des attaques s’est accompagnée d’un des symptômes suivants : crainte
                  d’avoir une nouvelle attaque (anxiété anticipatoire), préoccupation à propos des
                  implications possibles de l’attaque ou bien des conséquences, changement de
                  comportement en relation avec l’attaque, absence d’agoraphobie.

Points clés :
Le trouble panique est un trouble anxieux chronique caractérisé par la répétition d’attaques de
panique, pour certaines spontanées et imprévisibles.
La répétition des crises entraîne l’apparition d’une anxiété anticipatoire qui peut alors se compliquer
d’agoraphobie.
Les principaux diagnostics différentiels sont les pathologies non-psychiatriques, les prises de
substance psychoactives, certaines pathologies psychiatriques.
Les complications principales sont l’épisode dépressif caractérisé par le suicide, les troubles addictifs
et les complications liées à un évitement de nombreuses situations redoutées.
La prise en charge doit combiner une éducation thérapeutique, une psychothérapie et un traitement
pharmacologique basé sur les antidépresseurs.

    D- Phobies simples ou spécifiques/phobies sociales/fausses phobies

    1- La phobie simple / spécifique :

     La phobie simple ou phobie spécifique est la peur persistante et intense, à caractère irraisonné ou
bien excessif déclenché par la présence ou l’anticipation de la confrontation à un objet ou une situation
spécifique (par exemple prendre l’avion, être en hauteur, les animaux, avoir une injection, voir du
sang, cette dernière donnant des bradycardies et/ou lipothymies).
- L’exposition aux stimuli provoque de façon quasi-systématique une réaction anxieuse immédiate qui
peut prendre la forme d’une attaque de panique.
- Le sujet reconnaît le caractère excessif ou irrationnel de la peur.
- Les situations phobogènes sont évitées ou vécues avec une anxiété et une détresse intense.
- L’évitement, l’anticipation anxieuse ou la souffrance dans les situations redoutées perturbe de façon
importante les habitudes de l’individu, ses activités professionnelles ou scolaires.
- Il peut s’agir d’une agoraphobie, des animaux (début souvent dans l’enfance), de l’environnement
naturel (eau, orages, hauteurs), du sang (injections, accidents)…
- La phobie entraîne une réaction vaso-vagale intense.

Ronéo 4 UE7 Psycho cours 1                                                                        9/10
Les phobies spécifiques se définissent donc par la crainte irraisonnée et incontrôlable d’un
objet ou d’une situation bien définie. Il s’agit d’une peur « brute » qui peut aller jusqu’à une attaque de
panique. Le contact, la vue de l’objet redouté ou même sa simple évocation peut suffire à provoquer
cette peur qui disparaît en l’absence de l’objet ou de la situation redoutée. Cette peur apparaît donc
disproportionnée par rapport à la menace réelle.

        La peur entraîne 2 types de réaction : la sidération et les comportements d’évitement (non
confrontation à la situation, objets ou attitudes de réassurance). On peut aussi observer une
anticipation anxieuse avec hypervigilance du sujet pour s’assurer de l’absence d’objet phobogène.
        Les phobies les plus fréquentes concernent les animaux (araignées, souris, insectes…) : on
parle alors de zoophobie. Mais elles peuvent aussi concerner les éléments naturels (orages, hauteurs,
vide, eau …), le sang et les procédures médicales (injections, interventions chirurgicales…) ou
certaines situations particulières (tunnels ponts, lieux clos…)

    2- La phobie sociale :

    La phobie sociale est la crainte d’agir de façon embarrassante ou humiliante sous le regard et le
jugement d’autrui. Elle peut donc, contrairement aux phobies spécifiques (limitées à un seul objet bien
spécifique), s’étendre à un grand nombre de situations différentes : peur des interactions sociales
formelles et informelles, peur d’être observé (peur de manger et boire en public…), peur en situation
de performance (parler ou se produire en public).
    On retrouve fréquemment des symptômes physiques (tachycardie, rougeur, polypnée,
tremblements, sueur …) associés lorsque le sujet est confronté aux situations redoutées. Dans les
situations extrêmes, une attaque de panique peut survenir.
L’anxiété sociale est source d’une grande souffrance et elle aboutit fréquemment secondairement à :
              Une anxiété anticipatoire : le sujet anticipe d’être humilié par son propre
                 comportement (comme par exemple rougir, bredouiller), mais il anticipe aussi le
                 jugement négatif d’autrui.
              Des évitements multiples des situations sociales qui entraînent une altération de la
                 qualité de vie du sujet.

    3- Les fausses phobies :

Enfin, les phobies spécifiques et les phobies sociales sont à distinguer des fausses phobies :
              La dysmorphophobie : peur par rapport à une dysmorphie corporelle qui peut être
                réelle ou imaginaire (terme courant est le « complexe »)
              La phobie d’impulsion : ce n’est pas une phobie, c’est la peur obsédante d’avoir une
                impulsion. Par exemple les mères qui ont des phobies d’impulsion de jeter leur bébé
                par terre. C’est un symptôme du trouble obsessionnel.
              La nosophobie qui est la peur de tomber malade, à différencier de l’hypocondriaque
                qui pense qu’il est malade
              Les symptômes obsessionnels.

Dédicaces :
À Sarah n°1, mon n°36 je t’aime
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