COURS D'ÉTÉ 2021 Institut d'histoire de la Réformation

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Institut d’histoire de la Réformation

                  COURS D’ÉTÉ 2021
                         Du 31 mai au 4 juin

    L’exemple de vie. Usages controversés du récit biographique
         dans la Réforme francophone, XVIe-XVIIe siècles

                           Du 7 au 11 juin
Réformations, renouveaux, ruptures. Situer la Réforme dans « le temps
                     des réformes » (1250-1550)
Université de Genève

             Institut d’histoire de la Réformation
                    5 rue De-Candolle, CH − 1211 Genève 4

L’Institut d’histoire de la Réformation (IHR) est un centre de recherche
interdisciplinaire de l’Université de Genève, spécialisé dans l’histoire des
Réformes entre le XVe et le XVIIe siècle. La gamme des spécialisations des
membres de l’Institut est large, allant de l’histoire intellectuelle jusqu’à l’histoire
culturelle et politique, ou à l’histoire des femmes et du genre.

Outre sa propre bibliothèque, l’IHR abrite celle de la Société du Musée Histo-
rique de la Réformation (en tout, environ 16’000 volumes et manuscrits) et se
trouve à proximité de la Bibliothèque de Genève (plus de 1,5 million de livres
et de manuscrits) et des Archives d’État de Genève.

Situé dans UNIBASTIONS, le bâtiment le plus ancien de l’Université, l’IHR
dispose de locaux qui offrent d’excellentes conditions pour la recherche dans
les domaines de l’histoire des Réformes. Depuis 1999, il organise au semestre
d’été un cours intensif d’une ou deux semaines à l’intention d’étudiant-e-s
diplômé-e-s (MA), candidat-e-s au doctorat ou déjà postgradué-e-s en histoire,
philosophie, littérature, histoire des religions ou théologie.

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Présentation de nos cours d’été
Le but de cet enseignement est de permettre aux participant-e-s d’approfondir
leurs connaissances dans un domaine historique particulier et de se familiariser
avec le traitement des sources. Une attention spéciale est portée à l’apprentis-
sage des méthodes utilisées dans l’étude de l’histoire intellectuelle et culturelle.

Chaque cours est donné du lundi au vendredi de 9h à 17h. Pendant la durée
des cours, les participant-e-s ont des contacts directs avec les membres du corps
enseignant de l’Institut d’histoire de la Réformation et peuvent demander de
s’entretenir avec eux de leurs recherches personnelles. À la fin du cours, celles
et ceux qui se seront engagé-e-s activement, notamment lors des séminaires de
l’après-midi, recevront une attestation. Les participant-e-s qui le demandent
pourront, en accord avec leur institution, et selon le travail fourni, obtenir un
certain nombre de crédits ECTS (2 à 4).

Au moment de leur inscription, les candidat-e-s peuvent demander de
poursuivre leur séjour à l’Institut d’histoire de la Réformation au-delà des
semaines du cours, afin de faire bénéficier leurs propres travaux des ressources
de l’Institut. Dans ce but, une aide pourrait leur être octroyée, selon les
disponibilités et après évaluation de la demande par le corps enseignant de
l’IHR.

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Cours de l’année 2021

      L’exemple de vie. Usages controversés du récit biographique
           dans la Réforme francophone, XVIe-XVIIe siècles

                                  31 mai-4 juin

      Enseignant-e-s : Paul-Alexis Mellet et Daniela Solfaroli Camillocci

Considérée comme un genre historique « à part » dans la répartition des formes
littéraires héritées de la tradition antique, en raison de ses implications morales,
la biographie – le récit de vie – connaît une importance grandissante à l’époque
de la Réforme. Dès la moitié du XVIe siècle, dans les années des premières
entreprises historiographiques protestantes, l’écriture biographique est
réinvestie d’enjeux multiples, en lien notamment avec la transition entre la
première et la deuxième génération de réformateurs. Au tournant du XVII e
siècle, les préoccupations confessionnelles et apologétiques déterminent par
ailleurs un engagement institutionnel spécifique dans les combats mémoriels
autour des vies des fidèles réformés victimes de persécutions, tout comme de
leurs représentants politiques et religieux.

Qu’il s’agisse des biographies des grands « maîtres » de la Réformation, des
parcours de vie exemplaires des hommes et des femmes qui ont témoigné de
leur fidélité à l’Évangile, des profils célèbres des élites protestantes ou de
l’histoire de la vie de leurs adversaires, ces récits occupent une place majeure
dans les productions imprimées réformées. Mais ils sont aussi réinvestis par les
enjeux des controverses théologiques ou du combat politique des protestant-e-
s à l’échelle européenne : se multiplient alors les textes retraçant la « véritable
histoire » de tel personnage (Calvin) ou son « merveilleux destin » (Bèze), qui
en défendent la mémoire ou au contraire visent à en dénoncer l’impiété cachée.

Après avoir abordé et comparé les différents usages du récit de vie dans le cadre
de narrations à caractère historique, spirituel ou politique (anecdotes, éloges,
tombeaux, dernières heures, etc.), on se penchera sur les biographies, en
interrogeant méthodes et enjeux des écrits. Quelles sont les fonctions de cette

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production dans le cadre de la Réforme francophone ? Pourquoi et comment
présenter l’histoire d’une vie ? De quelle manière mesurer son exemplarité et sa
dimension polémique ? S’agit-il tout simplement d’édifier en fixant une norme
narrative ? Doit-on considérer ces récits de vie comme une forme littéraire
convenue, ou comme un volet original de la polémique religieuse et un
laboratoire d’enquête historique ?

En effet, à l’époque confessionnelle, les usages de la biographie répondent à
des intentions spécifiques, non seulement mémorielles, religieuses ou politiques
parfois contradictoires, mais aussi argumentatives, éditoriales et narratives. Les
biographies qui seront étudiées dans le cadre de ce cours intensif sont de divers
ordres, mais tous ces récits de vie mettent en jeu un auteur, un sujet et un public,
qu’il faudra identifier et analyser, en situant les écrits retenus dans leur contexte
de production.

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Programme
Lundi 31 mai : Usages et enjeux des écrits biographiques dans la Réforme
francophone. Introduction au cours (Paul-Alexis Mellet et Daniela Solfaroli
Camillocci)
    ➢ Activité en rapport avec le cours

Mardi 1er juin : Dévoiler le passé/dénoncer le présent : les récits de vie dans le
laboratoire historiographique (Paul-Alexis Mellet et Daniela Solfaroli
Camillocci)
    ➢ Séminaire — Étude de textes en rapport avec le cours

Mercredi 2 juin : Polémiques confessionnelles et stratégies éditoriales (Paul-Alexis
Mellet)
    ➢ Séminaire — Étude de textes en rapport avec le cours

Jeudi 3 juin : Combats de mémoire : les « vies » de Calvin aux XVI e et XVIIe
siècles (Daniela Solfaroli Camillocci)
    ➢ Séminaire — Étude de textes en rapport avec le cours

Vendredi 4 juin : L’exemplarité du parcours de vie dans la culture réformée :
perspectives et bilans. Atelier des participant-e-s
    ➢ Conclusions du cours (Paul-Alexis Mellet et Daniela Solfaroli Camillocci)

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Réformations, renouveaux, ruptures. Situer la Réforme dans « le
                   temps des réformes » (1250-1550)

                                    7-11 juin

                            Enseignant : Ueli Zahnd

Malgré l’usage souvent hégémonique du concept de ‘réforme’ pour qualifier les
événements entourant l’émergence des Églises protestantes au XVI e siècle,
l’histoire du christianisme occidental, et celle du Moyen Âge tardif en
particulier, connaît une multitude de réformes, de ruptures et de renouveaux.
Pour la période allant de 1250 à 1550 notamment, les projets de réformes –
intellectuelles, culturelles et sociales – sont si nombreux que cette époque a été
appelée à plusieurs reprises le « temps des réformes », un temps qui s’étend,
bien entendu, jusqu’à la réforme protestante elle-même. Mais cela veut-il dire
que « la Réformation » n’aurait été qu’une réforme parmi d’autres, la dernière
réforme du Moyen Âge ? Ou bien cela revient-il à dire que la réforme
protestante aurait été la seule à avoir été effective, puisqu’elle aurait mis fin à
une époque troublée ?

Dans ce cours, il s’agira de revenir sur le concept de ‘réforme’ ainsi que sur son
application pour la période en question. Avec un intérêt particulier pour les
réformes du XVIe siècle, il s’agira, par une approche comparative, de situer dans
le contexte des réformes tardo-médiévales les événements qui ont abouti à la
genèse des Églises protestantes. Face aux nombreuses réformes alors en cours,
il semble indéniable que la réforme protestante s’est inscrite dans la continuité
d’une tendance globalement présente dans ces mêmes milieux intellectuels et
religieux dont elle a prétendu se distinguer, de sorte qu’il semble qu’elle ait
cherché – de manière manifestement paradoxale – une forme de rupture dans
la continuité. Mais ce paradoxe n’est-il pas inhérent au concept de réforme lui-
même – paradoxe qui devrait donc se retrouver dans toutes les tendances
réformatrices du Moyen Âge tardif ?

Si ce sujet s’inspire avant tout d’une problématique relevant de
l’historiographie, ce cours vise à trouver des réponses basées en premier lieu
sur des analyses de sources primaires. Comment les acteurs et protagonistes des
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mouvements en question ont-ils envisagé leurs projets de réforme ? Les ont-ils
eux-mêmes qualifiés de projets réformateurs ou bien ont-ils préféré l’usage
d’autres notions ? Quel équilibre ou quel rapport ont-ils trouvé, dans leur
posture réformatrice, entre rupture et continuité, entre renouveau et
innovation ? Enfin, quels étaient les effets intentionnels – et les effets
inattendus – de leurs projets ? En combinant des éléments de cours magistraux
et de travaux communs sur les sources, ce cours vise à qualifier un concept qui
nous paraît parfois évident, et à contextualiser par là ce qui continue souvent à
être nommé « la Réforme » tout court.

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Programme
Lundi 7 juin : Le « temps des réformes » : aux origines d’un concept
historiographique
    ➢ Activité en rapport avec le cours

Mardi 8 juin : Les réformes du Moyen Âge tardif : enjeux, structures, diversités
    ➢ Séminaire — Étude de textes en rapport avec le cours

Mercredi 9 juin : Renouveau et Renaissance : le Zeitgeist d’une époque ?
    ➢ Séminaire — Étude de textes en rapport avec le cours

Jeudi 10 juin : La Réforme protestante : entre ruptures et continuités
    ➢ Séminaire — Étude de textes en rapport avec le cours

Vendredi 11 juin : Autour de la « Contre-Réforme » : réformer entre agir et réagir
    ➢ Table ronde — Conclusion du cours

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Exigences linguistiques
Le cours du matin sera donné en français ; le séminaire de l’après-midi se
déroulera aussi bien en français qu’en anglais. Les candidat-e-s devront avoir
une connaissance suffisante des deux langues pour pouvoir suivre les cours. Ils
pourront cependant s’exprimer indifféremment en anglais ou en français. Ceux
qui auraient de la difficulté à juger de leur niveau dans ces langues peuvent,
avant de s’inscrire, contacter un membre du corps enseignant.

                      Dépôt de candidature
Le formulaire d’inscription doit être rempli en ligne d’ici au 12 avril. Chaque
candidat devra indiquer son souhait de participation à la première, la seconde,
ou aux deux semaines de cours proposées. Une lettre de motivation, un
curriculum vitae, une brève présentation des recherches menées dans le cadre
du diplôme, de la thèse de doctorat ou des études postdoctorales, ainsi que
deux lettres de recommandation signées (format PDF) devront être joints au
formulaire. Les candidat-e-s ayant déjà suivi un cours intensif de l’IHR n’ont
pas besoin des lettres de recommandation, mais doivent produire les autres
documents mis à jour et s’inscrire également via le formulaire en ligne.
Les candidatures seront examinées par le corps enseignant ; les candidat-e-s
seront avisé-e-s de sa décision dans la semaine suivant le délai d’inscription.
                             Financement
L’admission à l’enseignement prend la forme de l’octroi d’une bourse de séjour
résidentiel qui correspond à une prise en charge de l’hébergement en demi-
pension (petit-déjeuner et déjeuner). L’Institut ne participe pas aux frais de
déplacement des participant-e-s.
Dès la communication de leur acceptation, les candidat-e-s sélectionné-e-s
s’engagent à suivre régulièrement l’intégralité des enseignements. Nous
demandons aux candidat-e-s de bien évaluer leur participation en fonction de
leur agenda. Tous désistements tardifs (moins d’un mois avant le début du
cours) ou départs anticipés, détermineront l’exclusion de la candidature pour
les cours suivants organisés par l’Institut.
Pour des raisons d’organisation, des frais d’annulation pourront être réclamés
en cas de désistement tardif non motivé.

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Corps enseignant
Paul-Alexis Mellet, licence, master I et II de Philosophie (Sorbonne-Paris
IV), agrégation d’Histoire (Sorbonne-Paris I), thèse d’Histoire (Tours-CESR),
habilitation à diriger des recherches (Sorbonne-Paris IV). Professeur de
l’Institut d’histoire de la Réformation. Spécialiste de la première modernité dans
les domaines de l’histoire théologico-politique, de l’histoire du livre et de celle
des pratiques religieuses.

Daniela Solfaroli Camillocci, licence ès lettres (Pise), doctorat en histoire
moderne (Scuola Normale Superiore de Pise), DEA en études réformées (Genève).
Professeure de l’Institut d’histoire de la Réformation. Domaines de recherche
et de publication : histoire culturelle et des pratiques religieuses ; histoire de la
spiritualité ; histoire des femmes et du genre (XVIe-XVIIe siècle).

Ueli Zahnd, études de théologie et de philosophie (Berne et Paris), DEA en
études réformées (Genève), doctorat en philosophie médiévale (Fribourg-en-
Brisgau). Professeur de l’Institut d’histoire de la Réformation. Spécialiste de
l'histoire intellectuelle des XVe et XVIe siècles, de leurs traditions de pensée et
des continuités entre le moyen-âge tardif et la Réforme. Exploite, à part les
méthodes traditionnelles de l'histoire intellectuelle, les approches des
humanités numériques.

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