COVID-19 et la santé mentale des enfants au Canada

 
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COVID-19 et la santé mentale des enfants au Canada
COVID-19 et
la santé mentale des enfants au Canada
Document d’information pour le Comité permanent de la santé
de la Chambre des communes du Canada

                                                Décembre 2020

October 202
Charlotte Waddell
Christine Schwartz
Jen Barican
Donna Yung
Daphne Gray-Grant
Nicole Catherine
Nous célébrons les peuples autochtones sur les territoires
traditionnels sur lesquels nous avons tous le privilège de vivre et de
travailler.

Citation du présent document d’information

Waddell C., Schwartz C., Barican J., Yung D., Gray-Grant D., Catherine N. (2020). COVID-19 et la santé
mentale des enfants au Canada Document d’information pour le Comité permanent de la santé de la Chambre des
communes du Canada. Vancouver (Colombie-Britannique). Centre des politiques sur la santé des enfants,
Université Simon Fraser.

Centre des politiques sur la santé des enfants

Faculté des sciences de la santé, Université Simon Fraser,
2435 – 515, rue Hastings Ouest, Vancouver (C.-B.) V6B 5K3

778-782-7775 | childhealthpolicy.ca

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Les enfants ne sont pas à l’avant-plan de cette pandémie. Ils risquent toutefois d’être parmi les plus
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                    Les enfants de tous âges, dans tous les pays, sont affectés, en particulier par les
                  répercussions socioéconomiques et, dans certains cas, par des mesures d’atténuation
                   qui, par inadvertance, peuvent faire plus de mal que de bien. Il s’agit d’une crise
                   universelle et, pour certains enfants, l’impact se fera sentir pendant toute leur vie.
                   De plus, les effets néfastes de cette pandémie ne seront pas répartis également. Ils
                  pourraient être plus dommageables pour les enfants des pays les plus pauvres et des
                      quartiers les plus pauvres, ainsi que pour ceux qui se trouvent déjà dans des
                                          situations défavorisées ou vulnérables1.

1. Les besoins en santé mentale des enfants étaient élevés avant la
   pandémie de COVID-19

La santé mentale, ou le bien-être social et émotionnel, est une ressource cruciale pour tous les enfants. Elle
leur permet de s’épanouir, de réaliser leur potentiel et d’être résilients face à l’adversité2. Pourtant, d’après
des études épidémiologiques de grande qualité, on estime qu’environ 13 % des enfants âgés de 4 à 18 ans —
soit près de 800 000 jeunes au Canada, à tout moment — souffraient de troubles mentaux causant des
symptômes et une déficience importants avant la pandémie de COVID-193. Les problèmes les plus courants
sont les suivants : 1) troubles anxieux; 2) trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité; 3) troubles de
comportement et trouble oppositionnel avec provocation; 5) troubles de consommation de substances; 6)
dépression; 7) trouble du spectre de l’autisme; 8) trouble obsessionnel compulsif; 9) trouble bipolaire; 10)
troubles de l’alimentation; 11) trouble de stress post-traumatique (TSPT) et 12) schizophrénie3.

Tous les enfants atteints de troubles mentaux ont besoin de traitements efficaces, et de nombreux autres
enfants bénéficieraient de programmes de prévention efficaces avant que les troubles ne surviennent. Avant
la pandémie, seulement 44 % des enfants atteints de troubles mentaux au Canada recevaient des
interventions pour leurs problèmes de santé mentale3, ce qui entraînait des lacunes flagrantes qui violaient
les droits des enfants4 et que les Canadiennes et Canadiens jugeraient inacceptables pour des problèmes de
santé physique, comme le cancer infantile ou le diabète. C’est le cas en dépit de nombreuses données de
recherche de grande qualité sur les interventions efficaces5.

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                  On estime que 13 % des enfants de 4 à 18 ans — soit près de 800 000 jeunes au Canada,
                        à tout moment — souffraient de troubles mentaux causant des symptômes et une
                                                  déficience importants avant la pandémie de COVID-19.
                   Avant la pandémie, seulement 44 % des enfants atteints de troubles mentaux au Canada
                                     recevaient des interventions pour leurs problèmes de santé mentale.
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2. Données émergentes sur les enfants et la COVID-19

2.1 Impact de la pandémie sur les enfants

La recherche sur l’impact de la COVID-19 sur les enfants est encore émergente. Toutefois, des études
d’observation ont été menées après des catastrophes sanitaires antérieures comme la pandémie du
syndrome respiratoire aigu sévère et après des catastrophes naturelles comme des tremblements de terre, des
inondations et des incendies. Les données tirées de ces études indiquent que, pendant et après une
pandémie, nous pourrions constater une augmentation de deux à dix fois des troubles de l’anxiété, du
TSPT, de la dépression et des problèmes comportementaux6 chez les enfants. Les données de ces études
indiquent également que les risques seront plus élevés pour les enfants qui sont confrontés à des difficultés
plus graves, comme la perte d’un être cher; en même temps, les risques seront plus faibles pour les enfants
qui bénéficient d’un soutien positif des adultes et des pairs6.

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                            Pendant et après une pandémie, nous pourrions constater une augmentation de
                                 deux à dix fois des troubles de l’anxiété, du TSPT, de la dépression et des
                                                                              problèmes comportementaux.
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2.2 Qui est touché de façon disproportionnée?

La crise de santé publique de la COVID-19 a créé des défis importants pour tous les enfants au Canada,
notamment des restrictions sociales et des interruptions de l’école. Pourtant, les nouvelles données mettent
en garde contre de profondes disparités des répercussions de la COVID-196. Les pertes économiques
attribuables à la pandémie entraîneront des difficultés encore plus grandes pour les enfants dont les familles
étaient déjà désavantagées7. Les enfants de ces familles seront encore plus exposés au stress et à un risque
accru de problèmes supplémentaires comme la violence familiale8. L’insécurité préexistante en matière de
nourriture et de logement exacerbe le fardeau de nombreuses familles canadiennes. Par exemple, de
nombreux enfants de familles à faible revenu comptent sur des services essentiels comme les programmes
scolaires, non seulement pour l’éducation, mais aussi pour la nourriture dans certains cas, de sorte que les
fermetures d’école ont aussi un impact disproportionné9. En plus de ces problèmes, de nombreuses études
montrent que les désavantages socioéconomiques contribuent à l’apparition de problèmes de santé mentale
chez les enfants10. La pandémie pourrait amplifier ces inégalités, ce qui désavantagerait encore plus les
enfants les moins favorisés au Canada.

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                             Les pertes économiques attribuables à la pandémie entraîneront des difficultés
                                         encore plus grandes pour les enfants dont les familles étaient déjà
                                                                                             désavantagées.
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Au-delà des désavantages socioéconomiques, on prévoit que les besoins en santé mentale seront plus élevés
pendant la pandémie chez les enfants ayant des problèmes de développement, particulièrement à la suite de
perturbations des services essentiels6. Ces problèmes comprennent les troubles du spectre autistique, les
troubles causés par l’alcoolisation fœtale et les troubles du développement11-13.

Le racisme peut également contribuer à ce que la COVID-19 ait une incidence disproportionnée sur
certains enfants6. Le racisme anti-asiatique, en particulier, s’est enflammé après que les premières épidémies
connues ont été déclarées en Chine14. Le racisme est également considéré depuis longtemps comme un
problème de santé publique urgent qui a de nombreux effets néfastes sur la santé mentale des enfants15, en
plus d’être une violation des droits des enfants4.

Depuis longtemps, les collectivités autochtones sont confrontées à de multiples obstacles en raison des
nombreux legs destructeurs du colonialisme. En plus du racisme, ces legs ont entraîné des désavantages
socioéconomiques continus pour de nombreuses collectivités autochtones qui sont sans pareils au Canada16-
17
  . Ces conditions défavorables mettent en danger la santé mentale des enfants18. Les dirigeants et les
collectivités autochtones persévèrent depuis longtemps en s’attaquant à ces séquelles avec force et résilience.
Pourtant, les collectivités autochtones sont confrontées aux conséquences de la COVID-19 avec beaucoup
moins de ressources que les autres Canadiens19, ce qui aggrave les violations des droits de longue date des
enfants autochtones20.

3. Possibilité pour les politiques sur la santé mentale des enfants
La pandémie de la COVID-19 a créé des problèmes de santé publique sans précédent au Canada et dans le
monde. Pourtant, en parallèle, la pandémie offre des possibilités stratégiques sans précédent pour combler
les lacunes des services de santé mentale pour les enfants au Canada. Ces possibilités comprennent
l’élaboration, la mise en œuvre et le maintien de plans exhaustifs en matière de santé mentale des enfants à
l’échelle du pays, la garantie de budgets adéquats et de services efficaces pour tous les enfants dans le besoin
et le suivi des progrès collectifs du Canada.

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                               La pandémie offre des possibilités stratégiques sans précédent pour combler
                                      les lacunes des services de santé mentale pour les enfants au Canada.
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3.1 Élaborer, mettre en œuvre et maintenir des plans exhaustifs en matière de santé mentale
pour les enfants à l’échelle nationale

La plupart des provinces et des territoires n’ont pas encore élaboré, mis en œuvre et maintenu de plan
exhaustif sur la santé mentale des enfants21, ce qui constitue une première étape essentielle pour répondre
aux nombreux besoins pendant la COVID-19 et par la suite. Ces plans, qui visent les enfants de tous âges,
de la naissance à 18 ans, et tous les troubles mentaux les plus courants chez les enfants, doivent répondre à
quatre objectifs. (Voir la figure 1)

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1) Promouvoir le développement sain de tous les enfants en s’attaquant aux obstacles de l’enfance,
       comme les désavantages socioéconomiques qui contribuent aux problèmes de santé mentale;
    2) Offrir des programmes de prévention efficaces à tous les enfants qui pourraient en bénéficier;
    3) Assurer l’accès à des services de traitement efficaces pour tous les enfants atteints de troubles;
    4) Surveiller les résultats en matière de santé mentale des enfants dans l’ensemble de la population.

       Figure 1 : Stratégie pour la population en matière de santé mentale des enfants

                          Promouvoir un                 Prévenir les troubles    Fournir des
                          développement sain                                     traitements

                             Tous les enfants           Tous les enfants à       Tous les enfants
                                                        risque                   atteints de
                                                                                 troubles

                                                      Surveiller les résultats

                                                a. Adapté de Waddell 2008 22

Il faut un leadership dynamique pour garantir la mise en œuvre de plans exhaustifs, leur maintien dans le
temps et leur coordination dans tous les secteurs concernés au sein des gouvernements provinciaux et
territoriaux. La santé mentale des enfants relève de la compétence provinciale ou territoriale au Canada.
Pourtant, le leadership du gouvernement fédéral est essentiel pour coordonner les efforts à l’échelle
nationale pour faire en sorte que la santé mentale des enfants demeure au programme des politiques
publiques, pour offrir des incitatifs économiques pour des programmes de santé mentale destinés aux
enfants et pour assurer un accès équitable à des services de qualité partout au pays.

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                           Le leadership du gouvernement fédéral est essentiel pour coordonner les efforts
                                   à l’échelle nationale pour faire en sorte que la santé mentale des enfants
                                  demeure au programme des politiques publiques, pour offrir des incitatifs
                               économiques pour des programmes de santé mentale destinés aux enfants et
                                  pour assurer un accès équitable à des services de qualité partout au pays.
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3.2 Garantir l’accès à des budgets adéquats et à des services efficaces

Pour combler les lacunes antérieures à la COVID-19, il faut au moins doubler les budgets consacrés à la
santé mentale des enfants afin d’atteindre l’objectif consistant à traiter tous les enfants atteints de troubles,
ainsi qu’à fournir des programmes de prévention. Des augmentations encore plus importantes s’imposent

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également pour atténuer les répercussions de la pandémie. Les coûts initiaux seront élevés, mais les
avantages à long terme et les économies de coûts le seront encore plus. Par exemple, la prévention d’un seul
cas de grave problème de santé mentale chez un enfant, comme un trouble du comportement, peut
permettre d’économiser jusqu’à 8 millions de dollars au cours d’une vie23. De même, le Partenariat entre les
infirmières et les familles, un programme de prévention qui réduit les mauvais traitements infligés aux
enfants et améliore leur santé mentale, a produit des avantages nets d’environ 6 000 $ par enfant24-25. (Les
chiffres en dollars américains ont été convertis en dollars canadiens de 2020. Le Partenariat entre les
infirmières et les familles connaît également du succès au Canada26.) Dans les deux cas, des économies à
long terme ont été réalisées grâce à des dépenses évitées dans de multiples secteurs publics, notamment les
soins de santé, l’éducation spécialisée, la protection de l’enfance et la justice. Le gouvernement fédéral est
bien placé pour appuyer et encourager de nouveaux investissements dans la prévention et le traitement de
la santé mentale des enfants.
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                           Pour combler les lacunes antérieures à la COVID-19, il faut au moins doubler les
                                  budgets consacrés à la santé mentale des enfants afin d’atteindre l’objectif
                               consistant à traiter tous les enfants atteints de troubles, ainsi qu’à fournir des
                                                                                     programmes de prévention.
                                    Des augmentations encore plus importantes s’imposent également pour
                                                                    atténuer les répercussions de la pandémie.
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En plus d’entraîner des coûts pour la société, des services de santé mentale efficaces sont un droit
fondamental pour tous les enfants qui en ont besoin4. Pour ceux qui présentent des symptômes précoces,
des programmes de prévention efficaces peuvent arrêter la progression vers les troubles mentaux, tandis que
pour ceux qui ont des troubles, des traitements efficaces peuvent réduire la détresse et accélérer le retour à
un développement et à un fonctionnement sains5. Les interventions efficaces sont également connues pour
toutes les affections qui devraient augmenter pendant la pandémie de COVID-19, notamment la thérapie
cognitivo-comportementale pour les troubles anxieux, le TSPT et la dépression, et la formation des parents
pour les problèmes de comportement5. Le gouvernement fédéral peut faire preuve de leadership en
encourageant de nouveaux investissements dans des interventions efficaces en santé mentale des enfants.

En même temps, il est essentiel de s’attaquer aux disparités sociales qui amplifient les risques de préjudice
pendant et après une pandémie mondiale comme la COVID-19, en accordant une attention particulière
aux enfants qui vivent déjà dans une situation désavantageuse6. En réponse à la pandémie, le Canada a
l’occasion de lancer des initiatives pour faire en sorte que moins d’enfants vivent dans des conditions
socioéconomiques précaires, notamment en corrigeant les conditions de vie inadéquates dans de
nombreuses collectivités autochtones et en augmentant les niveaux de financement et de soutien pour
atteindre la parité avec les collectivités non autochtones18-20. Compte tenu de la probabilité que l’impact de
la COVID-19 soit durable, la mise en place de ces fondements de la résilience peut maintenant contribuer à
ce que tous les enfants canadiens puissent s’épanouir. Le gouvernement fédéral est bien placé pour diriger
ce genre d’initiatives socioéconomiques, comme il l’a fait tout au long de la pandémie27.

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La prévention d’un seul cas de grave problème de santé mentale chez un enfant,
                                comme un trouble du comportement, peut permettre d’économiser jusqu’à
                                                                    8 millions de dollars au cours d’une vie.
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3.3 Suivre nos progrès collectifs

Enfin, il est important de faire le suivi des résultats en matière de santé mentale pour tous les enfants afin
de décrire avec précision les besoins au fil du temps et d’éclairer l’évaluation des initiatives conçues pour
répondre à ces besoins. Idéalement, la surveillance prendrait la forme d’enquêtes démographiques robustes
menées auprès de grands échantillons représentatifs d’enfants, en comparant les résultats en matière de
santé mentale des enfants avant et après la COVID-19. Statistique Canada a mené ce genre d’enquête
auprès d’un vaste échantillon représentatif d’enfants canadiens âgés de 1 à 17 ans en 2019 : l’Enquête
canadienne sur la santé des enfants et des jeunes (ECSEJ) 28. Si elle était répétée, l’ECSEJ pourrait combler
les lacunes existantes en matière de données, notamment, de façon unique, permettre le suivi des résultats
des enfants en lien avec la pandémie. Le gouvernement fédéral est dans une position idéale pour assumer le
leadership en appuyant la poursuite de cette enquête. Les données disponibles indiquent également que de
nombreux enfants qui éprouvent des problèmes de santé mentale après une catastrophe finissent par se
rétablir6. Le suivi des résultats est donc aussi une façon de mesurer le succès.

4. Conclusion
En réponse à la COVID-19, le Canada doit faire de la santé mentale des enfants une priorité élevée en
s’attaquant aux lacunes préexistantes des services et aux disparités sociales, et en veillant à ce que les enfants
ne subissent pas d’autres difficultés en raison de la pandémie ou des interventions de santé publique. Les
budgets publics sont soumis à de nombreuses exigences concurrentes. Toutefois, si l’on ne s’attaque pas à la
santé mentale des enfants maintenant et que nous laissons les problèmes de santé mentale persister
inutilement jusqu’à l’âge adulte, cela entraînera des coûts sociétaux plus élevés à l’avenir, des coûts qui,
selon les estimations, dépasseront les 68 milliards de dollars par année au Canada29. Au-delà des coûts
économiques, le fait de ne pas s’occuper maintenant de la santé mentale des enfants pourrait faire en sorte
qu’une génération de jeunes gens soit marquée par la pandémie, au grand détriment de ces personnes et de
tous les Canadiens. La COVID-19 est une crise de santé publique sans précédent. Pourtant, c’est également
une occasion sans précédent de faire du Canada un endroit où le bien-être social et émotionnel de tous les
enfants est grandement valorisé et où les enfants sont au cœur d’efforts collectifs soutenus pour assurer leur
développement sain.

                    Bien que la pandémie de COVID-19 ait menacé la santé des enfants, elle peut
                                      aussi être un catalyseur pour repartir à zéro.
                    Les droits des enfants doivent être au cœur de la phase de rétablissement et de la
                    planification future pour regagner le terrain perdu et accélérer les progrès vers un
                                   monde plus équitable, résilient et durable pour tous.

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Références

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2. Waddell, C., Schwartz, C., Andres, C. (2017). Making children’s mental health a public policy priority: For
    the one and the many. Public Health Ethics, 11, 191–200.
3. Barican, J., Yung, D., Schwartz, C. et coll. (2020). Prevalence of children’s mental disorders: A systematic
    review and meta-analysis to inform policy. (Manuscrit présenté).
4. Nations Unies (1989). Convention relative aux droits de l’enfant. New York, NY: Nations Unies.
5. Schwartz, C., Yung, D., Barican, J., et coll. (2020). Preventing and treating childhood mental disorders:
    Effective interventions. Vancouver, C.-B. : Centre des politiques sur la santé des enfants, Université
    Simon Fraser.
6. Waddell, C., Schwartz, C., Barican, J. et coll. (2020). COVID-19 et la santé mentale des enfants au Canada.
    Vancouver, C.-B. : Centre des politiques sur la santé des enfants, Université Simon Fraser.
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    de la COVID-19 Ottawa (Ontario) : Commission canadienne des droits de la personne.
8. Cluver, L., Lachman, J., Sherr, L., et coll. (2020). Parenting in a time of COVID-19. Lancet, 395, E64.
9. Golberstein, E., Wen, H., Miller, B. (2020). Coronavirus disease 2019 (COVID-19) and mental health for
    children and adolescents. Journal of the American Medical Association Pediatrics, 174, 819–820.
10. Reiss F. (2013). Socioeconomic inequalities and mental health problems in children and adolescents: A Systematic
    Review. Social Science & Medicine, 90, 24–31.
11. Smile, S. (2020). Supporting children with autism spectrum disorder in the face of the COVID-19 pandemic.
    Journal de l’Association médicale canadienne, 192, E587.
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Centre des politiques sur la santé des enfants, Faculté des sciences de la santé, Université Simon Fraser, 2020
Charlotte Waddell, M.Sc., M.D., CCMF, FRCPC (Pédopsychiatrie)
Professeure d’université et directeur, Centre des politiques sur la santé des enfants
Faculté des sciences de la santé, Université Simon Fraser
charlotte_waddell@sfu.ca

Pédopsychiatre ayant des intérêts de longue date pour les politiques de santé et la santé de la population,
Charlotte a travaillé avec 200 collectivités des Premières Nations de la Colombie-Britannique (C.-B.) à des
programmes de santé publique et d’éducation en santé avant d’obtenir son doctorat en médecine à
l’Université McMaster en 1991, suivis de résidences en médecine familiale et en psychiatrie. Après avoir
obtenu une bourse de recherche au Offord Centre for Child Studies de l’Université McMaster, Charlotte a
été professeure adjointe au Centre avant de venir travailler à l’Université de la Colombie-Britannique en
2000. En 2006, elle a été recrutée par l’Université Simon Fraser pour occuper une chaire de recherche du
Canada sur la politique de santé des enfants et pour fonder le Centre des politiques sur la santé des
enfants. Maintenant professeure à l’Université Simon Fraser, elle dirige des études sur le processus politique
et des études pour éclairer les politiques, notamment des examens et des évaluations systématiques
d’initiatives à grande échelle en matière de santé des enfants. Au cours de sa carrière, elle a obtenu plus de
35 millions de dollars en subventions de recherche avec ses collaborateurs; de plus, elle a formé plus de
200 mentorés et a réalisé plus de 400 publications et présentations. De plus, elle consulte régulièrement les
décideurs sur tous les aspects de la santé mentale des enfants et, en tant que psychiatre, elle continue de
s’occuper des enfants qui sont confrontés à de graves difficultés. Ces jeunes informent et inspirent tous les
aspects de son travail.

Centre des politiques sur la santé des enfants
childhealthpolicy.ca

Fondé en 2007, nous sommes un groupe de recherche interdisciplinaire de la Faculté des sciences de la
santé de l’Université Simon Fraser. Nous nous concentrons sur l’amélioration du bien-être social et
émotionnel de tous les enfants et sur les politiques publiques nécessaires pour atteindre ces objectifs. En
collaboration avec des collaborateurs du milieu des politiques et du milieu universitaire, nous effectuons
des examens systématiques des meilleures données probantes disponibles sur les interventions et la
recherche épidémiologique, et nous évaluons les initiatives de politique publique visant à aider les enfants.
En plus des lieux d’enseignement, nous communiquons les résultats de notre examen systématique dans le
Children’s Mental Health Research Quarterly, une publication gratuite en ligne destinée aux décideurs, aux
praticiens, aux enseignants, aux familles et aux groupes de défense des droits. Notre travail d’évaluation
comprend le premier essai contrôlé randomisé au Canada qui évalue le programme de Partenariat entre les
infirmières et les familles dans un échantillon de 1 500 dyades mères-enfants, ce qui vise à apprendre
comment nous pouvons promouvoir la santé prénatale, le développement de la petite enfance et la santé
mentale tout en prévenant la maltraitance des enfants. Les résultats récents montrent une réduction de la
consommation prénatale de substances tandis que les résultats sur la réduction des blessures chez les
enfants et l’amélioration de la santé mentale et du développement des enfants seront prêts en 2021-2022.
Nos bailleurs de fonds comprennent les Instituts de recherche en santé du Canada, les ministères de
l’Enfance et du Développement de la famille et de la Santé de la Colombie-Britannique, le représentant de
la Colombie-Britannique pour les enfants et la jeunesse et les fondations de la famille Djavad Mowafaghian
et R. et J. Stern.

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