Création MarS 2022 - La Compagnie de Hauts Parleurs
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« J’ai plus le temps. Je suis meuf, gouine, daronne, abonnée au précariat, campagnarde, isolée, engagée, enragée. J’ai 35 piges de colères, de silences, de bleus-bosses-coups-blessures- coupures et autres saignements. J’ai 35 piges de lutte contre moi même. Et j’ai plus le temps. Mais je ne suis pas seule. Il m’a fallu tout ce temps pour comprendre que je ne suis pas seule. J’appartiens à une meute. Ma meute sent l’amour et l’émeute. Le monde doit savoir sa beauté. Nos beautés. Nos fiertés de chien·ne·s galeu·x·ses. J’ai ma meute avec moi, tou·te·s complètement pété·e·s, poly traumatisé·e·s, en fight permanent pour pas tomber, on est devenu·e·s des boucliers. Il est temps que nous retournions nos boucliers. Je veux éblouir le monde de nos fucking beautés pétées. J’ai plus le temps. Ça doit exploser, comme une grenade de paillettes, de cyprine, et de lames de rasoir. Nos beautés n’ont plus le temps pour la douleur. Nos beautés là, on va les jeter à la face du monde, sans s’excuser. Ça va trembler, vaciller, se vautrer. Ça va être beau, moche, chelou. Tout ça. Sans excuser. » SANDRA CALderan
Résumé Note d’intention de la metteuse en scène Sandra conduit sa vieille Peugeot qui Entre conflits et fêtes, ils et elles Grâce aux textes de Sandra Calderan, au fête avant de choisir de lutter, d’embras- roule par on ne sait quel miracle. Elle a traversent la nuit jusqu’à l’aube rassu- pouvoir des interprètes, à leurs corpora- ser le collectif pour affronter, ensemble, embarqué ses quelques ami·e·s, après la rante, sur les mots intérieurs de Sandra, lités si différentes pourtant complémen- ce qui les a toujours marginalisé. manif, pour aller danser en boîte. Mais qui donne ses poèmes comme autant de taires et à un aller-retour entre l’écriture JUST US. voilà, elle s’est perdue... Et tout le monde voix intimes appartenant à tout·e·s. du mouvement et le mouvement lui- C’est un espace de la nuit qui dure, de la se retrouve bloqué, même, j’ai pu dessiner une trame. Celle nuit que je traverse en soufflant sur mes égaré dans une zone C’est un parcours intime et politique, d’une soirée ratée, d’une famille choisie mains, en riant avec les gens que j’aime péri-urbaine déserte. et d’un espace métallique et doux. C’est ou en courant parce que j’en ai peur. C’est Ou presque... un per- où la question de la communauté une famille. Une famille orgueilleuse, la nuit de l’hiver, si longue, si belle aussi, sonnage énigmatique est questionnée, où les individus fragile et soudée. C’est une famille en lutte dans la brume et le bitume. Une nuit qui est là, dans un abribus, minorisés par la société cherchent qui lors d’un trajet en voiture se plante au laisse place aux disputes tranquilles et aux solitaire, jusqu’à ce une planche de survie dans milieu de nulle part. Ce non-lieu, hétéro- non-dits effarés. à ce temps si particulier que la rencontre avec topie urbaine, devient l’endroit des éclats qui s’étire sans qu’il nous laisse fatigué. le groupe se fasse… la création d’une famille choisie, individuels, des erreurs humaines et des C’est la nuit de l’errance, de la fête, d’une meute… moments de poésies, dansés, chantés et de l’insouciance, de la course fréné- familiers propres à ces six personnages. tique, de l’illégalité, de l’ivresse et de la Ils et elles se rassemblent pour une ultime manifestation. NOTE D’INTENTION DE L’AUTRICE Il s’agit ici de poésie sous toutes ses Cette bande ne sort pas de nulle part, formes. Il s’agit de ponts, de rebonds et de cette bande, ce sont des ami·e·s, des ren- fulgurances. Les textes engagés parlent contres artistiques fortes, des rencontres de corps, de parcours de vie, de résilience, militantes, voire un ami d’enfance. Cette de (dé)construction de genre, de colères, bande, c’est un résumé de mon parcours d’amours et de beautés. de femme née en banlieue parisienne, Nos colères, nos problématiques de (sur) devenue féministe, lesbienne, mère, vie en tant qu’individu·e·s et artistes sont et poète. multiples et résonnantes entre elles. J’ai voulu multiplier leurs voix dans cette pièce protéiforme. Le spectacle est une performance sonore, scandée, dansée, jouée par 6 artistes / interprètes. 2 3
ENTRE THéâtre et danse Sur des sons tantôt intradiégétiques (sortis tout droit du poste radio de la voiture) et extradiégétiques, comme une bande son d’un road movie, les interprètes jouent et dansent leur escapade nocturne. Les corps des interprètes sont leur histoire, notre histoire, intime et politique. Ils ont été déplacés, meurtris, transformés, assignés à des tâches, à des actes et à des esthé- tiques. Ils ont été colonisés, violés, objectivés. Ils ont été aimés, transcendés, sublimés. Aujourd’hui ils sont revendiqués. Aujourd’hui nous les revendiquons. Nous revendiquons nos corps comme des territoires à défendre et comme des royaumes à exhiber. Nous voulons nous montrer, jouer de nos cicatrices, de nos muscles, de nos seins, de nos peaux. Nous voulons, sans concession, nous révéler à travers la danse contemporaine, le Krump, la pôle dance, le transformisme. La poésie ne suffit pas. Il s’agit ici de l’incarner, de la poser, de la slamer. Le flow sert à la fois de musique et de moyen de transport poétique. La poésie de Sandra Calderan est faite pour être dite, mâchée, scandée. Mais ici, il y a les mots dits sur scène, sur le présent, et les mots enregistrés (finement travaillés par élisa Monteil) comme des voix off, des pensées intimes de chaque personnage. Les mots, la poésie, sont tantôt collectifs, portés haut et fort, tantôt solitaires, tantôt intimes, tantôt explosifs... Les mots s’enchevêtrent et se brisent en permanence sur le bitume, contre les paroies métalliques de la voiture, sur les murs des théâtres, les visages du public. 5
Enjeux esthétiques La compagnie des Hauts Parleurs Tout se passe dehors. Sur scène, une voi- catastrophique, tragique et raté, parfois La Compagnie des Hauts Parleurs a été créée en 2014 par Sandra Calderan. Elle signe et ture, cocon métallique, un foyer, lieu de sublime et puissant. La lumière est celle met en scène un premier spectacle mêlant théâtre muet et musique classique, l’Envol. discussions, de disputes, de repli, de fuite, de la lune pleine, celle d’un lampadaire Cette première pièce parlait déjà d’émancipation féminine. En 2016, un spectacle jeune de préparation à la fête. Entre errances isolé, des phares de la voiture, une lumière public Dans ma valise est créée par Richard Lakatos et interprété par Sandra Calderan, dans les rues bitumées, dans les lieux de de fête, une lumière de la nuit, une là encore, il s’agit d’une histoire sans prince, sans château forts, sans chevaux blancs, nos nuits queers et dégénérées, dans nos lumière de l’isolement et de l’abandon. mais avec une valise magique qui raconte une histoire merveilleuse avec de simples évasions rurales, nos quotidiens surme- Le son revêt une importance particulière. cailloux, patates et autres objets du quotidien… une autre façon de libérer les imagi- nés, fabriqués. La création sonore est travaillée à partir naires des tout-petits de l’injonction qui leur est faite de rêver d’un monde de princes Les jeux de lumières forment une unité d’archives de manifestations, de travaux et de princesses. Par ailleurs, la compagnie mène de nombreuses actions culturelles : temporelle : le temps d’une nuit. Ils per- d’écritures, de compositions originales de des formations marionnettes (fabrication et manipulation) auprès de jeunes publics mettent, comme au cinéma, un focus la créatrice élisa Monteil et de souvenirs (scolaires et tous publics en médiathèques), des ateliers de théâtre et d’éloquence sur chaque vie, chaque proposition. Le de fêtes. Intradiégétique ou extradié- en collèges et lycées. spectacle tisse une toile brillante entre gétique, la composition sonore est une Le projet à long-terme de la compagnie est de créer un lieu culturel, de fabrication chacun·e d’elle·eux, en passant par bande originale de film, empruntant à une de décor et de résidence de création, en Haute-Garonne. la forme du chœur, du solo, du duo et esthétique des road movies américains. du trio. Exit l’uniformité et l’effacement des indivi- dualités : ici le collectif est pluriel, parfois Autour du spectacle Le spectacle JUST US est une partie stages de danse et d’écriture à différents du rhizome que constitue le PROJET groupes (collèges, universités, etc). JUST US. Ce projet a pour vocation de Un pôle festif a été imaginé : soirées per- fabriquer un ensemble de propositions formatives et créatrices où sont invitées mêlant les arts vivants et visuels. nos allié·e·s et partenaires de jeu. Une branche audio-visuelle est en Enfin, des lectures de textes en lien création. Un premier objet a vu le jour avec le projet sont développées. en 2020 : JUST US. Sandra Calderan proposera ce for- Nous proposons également des projets mat Carte Blanche à la Cave Poésie de de médiation autour de JUST US et des Toulouse. 6 7
Sandra Calderan élisa Monteil Créatrice et autrice du projet Créatrice sonore comédienne metteuse en scène Elle réalise des pièces de fictions et des documentaires radiophoniques, pour Arte Radio Sandra Calderan est une artiste, autrice, comédienne, féministe et engagée. Son travail est (Tordre le paysage, Wendy et moi, La vie de château…) et France Culture (Des corps et des imprégné de son vécu de femme militante, dans des collectifs antiracistes, féministes, décoloniaux et queer. cordes), mais également pour la revue Jef Klak (Sorcière, sorcières). Elle collabore depuis 2011 avec la Cette expérience est venue se tisser au fil du temps à son expérience artistique. Après un conservatoire performeuse et metteuse en scène Rébecca Chaillon, en tant qu’interprète et assistante à la mise en scène, de région assez classique, Sandra Calderan choisit la rue, les spectacles plus punk qu’académiques, le ou créatrice son. théâtre en territoire rural, le jeune public. En 2015, elle crée sa compagnie et sa première pièce, déjà une En tant que comédienne et créatrice son, elle a travaillé notamment avec le circassien Camille Boitel (Cie forme hybride. Une pièce de théâtre muet, accompagnée par un trio classique, sur une pièce de Dvorjak : L’Immédiat), les metteurs en scène Louise Dudek (Cie M42), Anthony Thibaut (Cie La Nuit te soupire), Armel l’Envol. Depuis ses pas l’ont portée vers une compagnie d’éducation populaire «Les culottées de Bocal » dans Veilhan (Cie Théâtre A), Yan Allégret (Cie So Weiter). Elle participe comme performeuse au dernier flm laquelle sont savamment mixés les sciences sociales, le théâtre, le féminisme. Dans cette compagnie Sandra d’Emilie Jouvet, My body my rules. Elle réalise avec Laure Giappiconi et La Fille Renne des courts- métrages Calderan continue de lutter contre le viol et la culture du viol, sujet qu’elle traite par ailleurs dans plusieurs qui abordent les corps et les sexualités, remarqués en 2018 au Festival du Film de Fesses de Paris, et au Porn de ses textes. Film Fest de Berlin. Elle crée en 2016 le site collaboratif de porno sonore, Super Sexouïe ! Aujourd’hui, forte de tous ces parcours variés, aussi accidentés que passionnants, elle veut créer un objet scénique, un geste, un cri, qui réunira des artistes complèt·e·s et complexes, afin de mener à bien ce projet Just Us. Par le mélange des disciplines, avec un fort accent sur la danse et la poésie, elle entend réunir ce Mehdi Abid qui a fait son parcours : l’engagement politique et l’engagement artistique. Pole dancer Mehdi Abid a un parcours plus qu’atypique. Prof de fitness très jeune, il ne lâche pourtant jamais son rêve de carrière artistique, malgré les difficultés que la vie lui amène. Fonceur et bosseur, il se forme à l’école Rick Odoms et découvre la danse de Martha Graham qui forgera sa sensibilité Inès Tahar de danseur. Plus tard, alors même qu’il fonde sa propre entreprise de salle de fitness, il se forme au drap Metteuse en scène aérien. Finalement c’est dans la pole dance qu’il poursuit sa carrière. Aujourd’hui toujours chef d’entreprise, dramaturge il est également pole dancer et professeur de pole dance. Et comme rien ne l’arrête, il a repris l’an dernier son parcours de danseur... AZF. Mur tombe dans le petit appartement. Vite remplacé par un drap. Rouge. Et si on jouait ? Inès commence la scène ainsi, dans l’intime du quartier dans lequel elle grandit. Ses études de mise en scène, de dramaturgie et de jeu la poussent à monter son propre collectif Demain c’est mort. Elle écrit des pièces dont l’extrait de l’une d’entre elles est jouée au Pavillon Mazar à la fin de ses études : Dal Chibane De l’eau, tragédie dystopique. Performeur·euse Parallèlement à ses études, elle joue dans plusieurs courts métrages dont la comédie musicale Des cordes dans la gorge de Pierre Fourchard qui reçoit plusieurs nominations. Elle rencontre Sandra en lui piquant sa maison et devient sa partenaire : sa metteuse en scène, son assistante, son amie et sa complice au sein de Fils d’immigrés Algériens, Dal Chibane nait à Belleville, il y a une trentaine d’années… Son la compagnie Les Hauts Parleurs. parcours suit de nombreux tours et détours, mais le·la voilà aujourd’hui infirmier·e, professeur·e Aujourd’hui, elle continue d’être actrice pour le cinéma, performeuse, et de monter Braises, au sein de son d’auto défense, modèle, performeur·euse. collectif. En 2015 il·elle joue dans un court métrage d’ Elsa Aloisio Violence, square des quarts d’heure qui retrace son parcours de militant·e féministe, trans et musulman·e. Depuis, il·elle a développé ses propres performances Queer, notamment sur le travail autour de l’aiguille. 10 11
Guilhem Cléry Coproductions Régisseur lumière Scène nationale d’Orléans Pronomade(s) : Pronomade(s) en Haute-Garonne, Centre national des arts de la rue D’origine Sino-Guyanaise, Guilhem travaille depuis 2019 comme technicien sur les plateaux de cinéma et de télévision. Passionné par le cinéma depuis son adolescence, il intègre un BTS en et de l’espace public. production audiovisuelle en 2013 à Toulouse puis l’ENSAV (école Nationale Supérieure de l’AudioVisuel) en 2015. Les Bazis, Sainte-croix-volvestre En 2019, il réalise le cout-métrage Artémis, et est créateur lumière pour la pièce De l’eau, d’Inès Tahar L’Arsénic - Gindou (Communauté de communes Cazals-Salviac) et Margot Lacaze. Lucía Soto Danseuse, comédienne Partenaires Elle se forme à Buenos Aires à partir de 1996 en danse contemporaine et en théâtre au studio CIAM – SUAPS (UT2J), Toulouse de Julio Chavez et à la UNA (Université Nationale d’Art). Très jeune elle commence à produire Mix’Art Myrys, Toulouse différentes interventions, performances et événements multidisciplinaires. Le point Ephémère, Paris En 2012 elle s’installe en France pour intégrer le CDCN (Centre de développement chorégraphique national - Toulouse), puis le laboratoire de recherche de théâtre (Épris d’incertitude) du Groupe Merci (Toulouse). Depuis Cave Coopérative - Baro d’Evel, Lavelanet-de-Comminges lors, elle collabore avec des artistes telles que Marta Izquierdo, Marina Carranza, la compagnie du Zerep, Marlène Rostaing notamment. Elle déploie actuellement son travail chorégraphique et pédagogique à Toulouse. Elle a récemment co-fondé la Cie REBISH (2018), avec qui elle développe un projet de territoire, un festival, des créa- Avec le soutien financier de la Direction régionale des affaires culturelles Occitanie et de la tions, des projets pédagogiques, et des collaborations en lien avec des réflexions autour du corps ; un corps qui communauté de commune Cagire Garonne Salat. s’affranchit des frontières et des théâtres, un corps qui réfléchit sur le(s) genre(s) et le(s) identité(s). Victoria Paulet comédienne Contacts compagniedeshautsparleurs@gmail.com Après des études de psychologie elle est embauchée par la Protection Judiciaire de la Jeunesse Direction artistique : Sandra Calderan / 06.27.45.34.23 en tant qu’assistante d’insertion, référente théâtre. Elle découvre par la suite Augusto Boal et son théâtre de l’opprimé, puis décide de suivre une formation de terrain auprès du metteur en scène. Administration : Lisette Lagard / 06.11.74.50.02 Après plusieurs années d’expériences sur le terrain, elle décide de Licence professionnelle de pédagogie de la transmission théâtrale à Paris 3 Sorbonne nouvelle. Par la suite, elle travaille sur divers projets en tant que Chargée de production : Malaury Goutoule / malaurygoutoule@gmail.com comédienne. Puis est engagée dans une association d’éducation populaire et de théâtre au sein des quartiers 06.70.65.31.11 d’Ivry-sur-Seine. En 2008, elle est contactée par la Compagnie Entrées de Jeu et décide de tenter l’expérience concrète du débat théâtral, en tant que comédienne. Elle travaille depuis 12 ans maintenant, en direction des publics de collégien·ne·s et lycéen·ne·s sur différents thèmes: la violence, le harcèlement, les discriminations… N° SIRET: 78949832600022 - Licence entrepreneur du spectacle : PLATESV-R-2020-005488 Mais aussi pour des publics adultes, femmes victimes de violences, mal-être et suicide en milieu rural, ou encore sur des questions de parentalité. Sa maternité l’emmène à se former sur la parentalité, et plus précisément la lutte contre les violences éducatives ordinaires. Elle continue à écrire et travaille actuellement sur un livre à destination des enfants. Photographies : Charlotte Romer / Affiche : émile Omnès 12 13
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