Les femmes écrivent le monde - Dalva
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Les femmes écrivent le monde Les éditions Dalva mettent à l’honneur des autrices contemporaines. À travers leurs textes, elles nous disent leur vie de femme, leur relation à la nature ou à notre société. Elles écrivent pour changer le monde, pour le comprendre, pour nous faire rêver.
dont les jurés sont des lecteurs (comme les prix Goncourt des lycéens, le prix du POURQUOI CE NOM DE DALVA ? Livre Inter, le prix RTL/Lire…), on voit que les femmes sont primées dans 50 % Juliette Ponce : « Je crois que certains per- des cas. Il y a une disproportion entre la sonnages de fiction peuvent laisser une part accordée aux femmes sur la scène lit- empreinte profonde chez leurs lecteurs, téraire française et l’intérêt du public pour influer sur eux au moins autant que des leurs écrits. La littérature, dans ce qu’elle personnes réelles. C’est un peu pour moi le a d’universel, en pâtit forcément. Parions cas de Dalva, l’héroïne du roman éponyme que regrouper ces voix sera une force. de Jim Harrison. J’ai lu ce roman quand Parce qu’il me semble que ces autrices ont j’étais adolescence. L’image que j’ai gardée des démarches qui sont cohérentes. Que de ce personnage ne s’est jamais effacée : les associer aurait un sens et permettrait une femme libre et émancipée, sensuelle, d’invoquer la belle énergie qui se dégage profondément connectée à la nature qui de leurs écrits. » l’entoure et animée d’une quête intellec- tuelle et culturelle forte. Quand je me suis CONCRÈTEMENT, QUE VA-T-ON mise à réfléchir à ce nouveau projet édi- LIRE CHEZ DALVA ? torial, quand mes envies ont commencé à © Michael Amrouche se mettre en place et que je cherchais un « Je suis convaincue qu’en France on pour- nom, Dalva m’a semblé une évidence. » rait mettre en lumière ce que les femmes ont à dire de manière plus joyeuse et posi- POURQUOI CHOISIR DE NE tive. J’ai envie de porter des voix d’autrices L’éditrice de Dalva mière à publier Au-dessous du volcan de PUBLIER QUE DES FEMMES ? fortes, de valoriser leur art, leur réussite. Malcolm Lowry mais aussi l’immense Celles que j’ai choisi de défendre ont en Juliette Ponce décide de devenir éditrice Elisabeth Hardwick, l’autrice, entre autres « Quand, dans d’autres maisons, j’ai publié commun leur talent littéraire autant que l’année où pour les besoins de sa thèse d’eth- grands livres, de Nuits sans sommeil ». Elle y des voix de femmes très fortes, comme les des personnalités fascinantes. Elles sont nologie elle vit dans un hameau maya du développe le catalogue de littérature étran- livres de Viv Albertine ou Miriam Toews, j’ai pour moi des sources d’inspiration au quo- Chiapas. « À ce moment-là, la littérature m’a gère, voulant renouer avec l’histoire de cette senti qu’il y avait une véritable adéquation tidien. sauvée. Je n’avais emporté que trois livres et collection et les ambitions initiales de son entre mon envie de lectrice et d’éditrice de Peut-être par goût personnel, j’aime les his- j’y revenais sans cesse. Je les lisais et relisais. créateur Maurice Nadeau. Elle publie no- lire et de publier davantage de femmes et toires d’émancipation, d’avancée. Il y a des Parmi eux, le classique de Virginia Woolf, Les tamment Atticus Lish (Parmi les loups et les la réception très enthousiaste que le pu- thématiques qui me passionnent comme Vagues. » C’est aussi cette expérience qui at- bandits, qui reçoit le Grand Prix de littéra- blic réservait à ces récits de destins fémi- les relations entre générations, la ques- tise son intérêt pour le rôle des femmes, leur ture américaine en 2016), Hanya Yanagihara nins. Pourtant, au sein d’une collection de tion de la liberté et, évidemment, du prix visibilité. « Sur le terrain, dans une société (Une vie comme les autres, 2018) ou Chigo- littérature générale, je sentais aussi que le à payer pour cette liberté dans nos socié- traditionnelle qui codifiait très clairement zie Obioma (La Prière des oiseaux, 2020). À propos de ces livres perdait de son intensi- tés contemporaines. Je suis également très les espaces, les activités et les relations des cette époque, elle vit à Londres, où elle té. Je pense qu’il y a des lacunes dans l’édi- intéressée par les femmes qui parlent de hommes et des femmes, je partageais la vie noue de solides amitiés avec des éditeurs tion française, où les autrices restent très la nature, disons par ce que l’on appelle le de ces dernières. C’est auprès d’elles que j’ai britanniques et collabore avec eux en tant minoritaires. Aujourd’hui, et bien que cette nature-writing au féminin. Si la maison fait tout appris de leur culture. Elles détenaient que lectrice du français. Juliette participe part soit en progression constante depuis ses premiers pas avec exclusivement de la un savoir incroyable et pourtant, seuls les également à diverses commissions d’attri- les années 2000, seulement 37 % des livres littérature étrangère, j’espère bien ouvrir hommes avaient le droit de prendre la parole bution des aides à la traduction. En 2020, publiés sont écrits par des femmes. Je ne très vite le catalogue à la littérature fran- dans un cadre public et officiel. » De retour elle quitte Buchet-Chastel avec des envies dis pas que les éditeurs ont des réticences çaise. J’adorerais publier des autrices dans en France, elle fait ses débuts chez Denoël, d’éditer autrement. Elle rêve d’une maison mais c’est un fait : nous publions davan- la lignée de Violaine Huisman, Nastassja commençant comme stagiaire puis lectrice à taille humaine : publier peu, s’impliquer tage les hommes. Par ailleurs, les auteurs Martin ou Florence Aubenas… » et allant jusqu’à diriger la collection de lit- tout au long de la vie du livre pour défendre tiennent le haut du pavé dans les grands térature étrangère « Denoël et d’ailleurs » ses auteurs jusqu’au bout. Et surtout, explo- prix littéraires, où les femmes ne sont lau- où elle publie notamment Eleanor Catton rer la question de la place des autrices dans réates que dans 27 % des cas ces vingt der- (La Répétition, 2011) et Karl Ove Knausgård. notre monde littéraire. C’est ainsi que naît nières années. Ce qui est amusant, c’est En 2012, elle rejoint Buchet-Chastel, « parce Dalva en 2021. que si l’on considère en parallèle les prix que c’était la collection qui avait été la pre-
AU PROGRAMME CHEZ DALVA MAI 2021 “ Ce livre, je l’ai écrit à mon bureau autant qu’en nageant et en naviguant. C’est au contact de l’eau que j’ai trouvé les mots pour parler des phoques et des pieuvres, de l’écume et des ” vagues. (c)Tess Luttrell L’OCTOPUS ET MOI C’est l’histoire d’une pieuvre qui ERIN HORTLE grandit dans une maison remplie de sable et de cherche à rejoindre l’océan Pacifique livres en Tasmanie. Elle fait ses premières gammes littéraires dès pour y pondre ses œufs. Mais pour y parvenir, elle doit traverser un bras de l’adolescence, contrainte à l’inactivité par le virus de Ross River, terre, quitter son élément, croiser une contre lequel elle se battra pendant plusieurs années. Passionnée route. C’est l’histoire d’une femme qui par l’océan, dans l’impossibilité de se baigner ou de surfer, elle a vécu de terribles épreuves et ne sait cherche à retrouver ces sensations par ses lectures et constate plus très bien qui elle est ni ce qui a de l’importance à ses yeux. Une nuit, que les plus emblématiques des récits sur la mer sont des histoires leurs chemins se croisent, et pour la d’hommes écrites par des hommes. Se forme alors un projet, femme tout bascule. Au cœur des pay- raconter l’océan au féminin, tel qu’elle le comprend et le vit. L’obser- sages rudes et magiques de Tasmanie vation d’un étrange phénomène de migration des pieuvres servira s’écrit alors un récit de reconquête et de point de départ à son premier roman, L’Octopus et moi, prétexte de rencontres, de choix et d’idéaux. Avec ce premier roman, Erin Hortle à une réflexion sur la manière dont s’enchevêtrent parfois les vies nous parle des échos de la vie sauvage des hommes et celles des animaux. Erin Hortle vit depuis quelques sur notre vie humaine, dessinant avec énergie et années avec son compagnon sur une propriété de cinq hectares où malice le destin d’une femme qui trouve en regardant elle élève poulets, moutons et agneaux, fait pousser des légumes l’océan la réponse à ses questions et le chemin d’une nouvelle existence. et des orchidées, soucieuse d’être autant que possible autosuf- fisante. Jeune trentenaire, elle enseigne la littérature à TRADUIT DE L’ANGLAIS (AUSTRALIE) PAR VALENTINE LEŸS 400 pages – 22,90 € – Premier roman l’Université de Tasmanie. ISBN 978-2-492596-00-1
MAI 2021 “ J’écris sur la petite sphère qui m’entoure. Mais à bien y regarder, ce tout petit monde regorge de liens au passé et au futur. Je cherche à capturer des moments qui comptent, à rendre visible par mes romans ce qui ne l’est pas et a ” tendance à être oublié. (c) Mie Morimoto TRINITY, TRINITY, TRINITY ERIKA KOBAYASHI est née en 1978 à Tokyo, où elle vit Tokyo se prépare à l’arrivée de la flam- me olympique. Mais de loin en loin, aujourd’hui encore. Artiste plasticienne, mangaka et romancière, depuis quelque temps, on assiste à un elle expose au Japon, en Europe et aux États-Unis, et est lauréate étrange phénomène. Les anciens, de plusieurs prix littéraires. La lecture du Journal d’Anne Franck, hommes et femmes, mus par une force à dix ans, la marque profondément et fait naître en elle l’envie magnétique, apportent dans des lieux d’écrire. Quelques années plus tard, elle découvre les carnets publics des pierres radioactives. Et dans la mégapole en proie à cette intimes de son père, contemporain d’Anne Franck. étrange menace terroriste, une qua- Devenue adulte, elle voyage en Pologne, aux Pays-Bas et en dragénaire assiste au déclin de sa Allemagne pour écrire son propre journal en écho à ces lectures. mère, chaque jour plus mystérieuse. L’ensemble de son travail explore les thèmes de l’Histoire, Le travail envahit son quotidien. Les amours se font virtuelles. Sa fille ado- de la mémoire et des traces oubliées du passé. La question lescente devient étrangère. Les souve- des recherches scientifiques dans le domaine énergétique nirs sont voués à l’oubli. l’intéresse tout particulièrement, et elle se passionne pour Profond et trouble, Trinity, trinity, trinity dépeint dans les parcours de Thomas Edison et Marie Curie, à laquelle une langue acérée les vies de trois femmes, trois généra- elle consacrera un roman. Dès ses premiers textes et même tions qui font face à un monde en mutation où le passé et la mémoire réclament avec puissance leur place. avant l’incident de Fukushima, elle aborde la question du nucléaire et de ses invisibles radiations. T R A D U I T D U J A P O N A I S PA R M AT H I L D E TA M A E - B U H O N 220 pages – 20 € – Roman ISBN 9782492596056
AOÛT 2021 SEPTEMBRE 2021 JENNY OFFILL est née en 1968 et OLGA MERINO est née à Barcelone a passé sa vie aux quatre coins des en 1965. Elle a étudié à Séville et États-Unis. Elle fut lauréate de la presti- à Londres sciences de l’information, gieuse bourse Stegner de l’université l’Histoire et la littérature latino-améri- de Stanford, qui distingua entre autres caines. Elle a vécu ensuite à Moscou, Raymond Carver, Ken Kesey et David Vann. où, correspondante de presse, elle Après ses études, elle exerce une foule dresse dans ses articles le portrait de petits boulots (serveuse, caissière, d’un monde en transition du régime c) Marta Calvo (c) Emily Tobey secrétaire médicale, etc.) avant de publier soviétique à l’économie de marché. son premier livre en 2000. Elle est au- En 1999, elle publie son premier roman, jourd’hui l’autrice de trois romans salués par la critique et dis- Cenizas Rojas, qui connaît un grand succès critique. En 2006, tingués par diverses reconnaissances littéraires et de plusieurs elle remporte le prix Vargas Llosa. Ses romans ont déjà été tra- ouvrages pour la jeunesse. Jenny Offill est également profes- duits en italien, néerlandais et anglais. Elle travaille aujourd’hui seure de littérature et éditrice free-lance. encore comme journaliste et enseigne l’écriture à Barcelone. “ Je pense qu’un des traits récurrents de ceux qui tra- “ Sans l’avoir prémédité, j’ai compris petit à petit que j’écri- vais un chant de résistance et de liberté. Il y est question de versent les grandes crises de l’histoire, c’est leur irrésis- violence, de vengeance, d’individus soumis à leur destin, des tible humour noir. C’est un bon mécanisme de survie. thèmes fondateurs du western. Nous vivons une époque de J’aime à penser que nous ne perdrons pas cela. ” changement et de turbulences, de mutation, et ce genre litté- ” raire peut connaître un nouveau souffle. ATMOSPHÈRE Lizzie, femme, mère et bibliothécaire L’ÉTRANGÈRE à Brooklyn, doit faire face à ses fins de À cinquante ans, Angie revient sur les terres mois incertaines en même temps qu’à la de sa famille, rejoignant la maison vide de son fin du monde qu’on nous promet… Entre père pour retrouver la paix après une vie pleine crise climatique et linge sale, destin de d’éclat en Angleterre. Mais le corps sans vie d’un la nation et sortie d’école, Atmosphère propriétaire terrien va bousculer l’équilibre est une chronique drôle et brillante de du village. Dans ce western espagnol contem- grands et petits défis qui font irrésistible- porain, se révèlent un à un les secrets qui ment écho aux nôtres. règlent la vie d’une région aride et isolée. TRADUIT DE L’ANGLAIS (USA) TRADUIT DE L’E SPAGNOL PAR LAETITIA DEVAUX PAR ALINE VALE SCO 260 pages – 21,50 € – Roman 250 pages – 21,50 € – Roman
OCTOBRE 2021 N OV E M B R E 2 0 21 JENNY ODELL est une artiste pluridisciplinaire qui expose dans le MARIE FRANCES KENNEDY. monde entier, de New York à Paris, FISHER est née en 1908 et grandit en passant par la Chine ou les Émirats en Californie, où elle brille par son arabes unis. Son travail s’attache indiscipline et son indépendance. notamment à la notion d’attention ou Découvrant la France avec son premier de manque d’attention. Philosophe, époux en 1929, elle se passionne pour elle a publié dans diverses revues et l’art de la gastronomie française. magazines. Les thèses développées À son retour aux États-Unis, elle publie dans son livre ont été pour la première un premier livre consacré à la cuisine fois exposées lors d’une conférence à Minneapolis. Cette pré- dont le ton, l’humour et la singulière sentation, relayée sur Internet, est vite devenue virale. musique sont inédits dans ce domaine. Immédiatement l’ou- Le “phénomène” Pour une résistance oisive est lancé. Développant vrage la révèle, tandis que certains critiques refusent de croire ses idées, Odell publie en 2019 ce livre qui deviendra immédia- que ce texte est l’œuvre d’une femme… Encensée par des tement un best-seller américain, considéré par Barack Obama auteurs comme W.H Auden, John Updike ou David Foster Wallace, comme une lecture indispensable. influence d’ Anthony Bourdain, M. F. K. Fisher composera une “ œuvre où la gastronomie et la littérature s’entremêlent avec Quand j’écrivais ou que j’accomplissais quelque chose, je grâce, légèreté et intelligence. Elle mourra en 1992. finissais toujours par me rendre compte que le matériau qui me nourrissait, le fil de pensée qui m’avait conduit là avaient pris forme progressivement en moi, pendant que je travaillais mais aussi pendant que je ne faisais rien. Il n’existe “ J’ai commencé à écrire à l’âge de quatre ans. C’est devenu ma manière de brailler, d’hurler, un cri primaire. J’écrivais ” comme une junkie, il me fallait ma dose quotidienne. ” pas de moments de pure productivité. POUR UNE RÉSISTANCE OISIVE Ne rien faire… et s’il s’agissait là du seul BIOGRAPHIE SENTIMENTALE DE L’HUÎTRE. Jenny Odell véritable acte révolutionnaire contem- Il y est question des huîtres, de leur destin porain, celui qui nous soustrait enfin à la Pour une M.F. K. Fisher trouble, de ceux qui les dégustent, de ceux qui tyrannie du temps libre passé sur écran. résistance Biographie les cuisinent. La plume de M. F. K. Fischer, Car ce temps accordé à nos vies digitales oisive sentimentale unique, évoque les plaisirs du palais avec une est-il autre chose qu’un temps libre de Ne rien faire au 21ème siècle de l’Huître savoureuse musique et pose les bases d’une consommer ? Ou de devenir nous-même véritable anthropologie culinaire. Décochant un produit pour ceux qui monétisent des traits d’humour aussi légers que des bulles notre temps de cerveau disponible ? C’est de champagne, cette grande dame des lettres la thèse audacieuse que développe Jenny américaines transforme le livre de cuisine en Odell dans cet essai nourri et lumineux, texte poétique et la littérature en denrée jamais qui interroge aussi notre place dans le périssable. monde et notre rapport à la nature. TRADUIT DE L’ANGLAIS (USA) TRADUIT DE L’ANGLAIS (USA) PAR JACQUELINE HENRY ET BÉATRICE VIERNE PAR FABIENNE GONDRAND 150 pages – 18 € – Poésie culinaire 280 pages – 22 € – Essai
Dalva, en bref… 10 livres par an Un catalogue composé exclusivement d’autrices De la littérature française et étrangère Des récits, des essais et des romans Premiers livres en mai 2021 Éditrice – Juliette Ponce 06 78 80 14 67 – juliette.ponce@editionsdalva.fr Relations presse – Marie-Laure Walckenaer 06 64 10 61 70 – walckenaerml@gmail.com Relations librairie et festival – Marie-Anne Lacoma 06 61 13 04 39 – ma.lacoma@editionsdalva.fr Diffusion – Distribution CDE/SODIS
Vous pouvez aussi lire