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http://portaildoc.univ-lyon1.fr Creative commons : Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France (CC BY-NC-ND 2.0) http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
UNIVERSITÉ CLAUDE BERNARD LYON 1 ANNÉE 2020 N° 036 Évaluation de la prise en charge des douleurs abdominales non traumatiques chez les patients 75 ans : étude observationnelle rétrospective du 1er janvier 2019 au 30 juin 2019 au Service d’Accueil des Urgences du Centre Hospitalier Pierre Oudot à Bourgoin-Jallieu (38) THESE D’EXERCICE EN MEDECINE Présentée à l’Université Claude Bernard Lyon 1 Et soutenue publiquement le 6 avril 2020 En vue d’obtenir le titre de Docteur en Médecine Par RIVIERE Fabrice Né le 23 novembre 1990 à Le Pont-de-Beauvoisin (38) Sous la direction du Docteur DUMONT Odile RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
UNIVERSITÉ CLAUDE BERNARD LYON 1 ANNÉE 2020 N° 036 Évaluation de la prise en charge des douleurs abdominales non traumatiques chez les patients 75 ans : étude observationnelle rétrospective du 1er janvier 2019 au 30 juin 2019 au Service d’Accueil des Urgences du Centre Hospitalier Pierre Oudot à Bourgoin-Jallieu (38) THESE D’EXERCICE EN MEDECINE Présentée à l’Université Claude Bernard Lyon 1 Et soutenue publiquement le 6 avril 2020 En vue d’obtenir le titre de Docteur en Médecine Par RIVIERE Fabrice Né le 23 novembre 1990 à Le Pont-de-Beauvoisin (38) Sous la direction du Docteur DUMONT Odile ϭ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
UNIVERSITE CLAUDE BERNARD LYON 1 Président Pr Frédéric FLEURY Président du Comité de Coordination Pr Pierre COCHAT des Etudes Médicales Directeur Général des services M. Damien VERHAEGHE Secteur Santé : Doyen de l’UFR de Médecine Lyon Est Pr Gilles RODE Doyenne de l’UFR de Médecine Lyon-Sud Pr Carole BURILLON Charles Mérieux Doyenne de l’Institut des Sciences Pr Christine VINCIGUERRA Pharmaceutiques (ISPB) Doyenne de l’UFR d’Odontologie Pr Dominique SEUX Directeur de l’Institut des Sciences et Dr Xavier PERROT Techniques de Réadaptation (ISTR) Directrice du département de Biologie Humaine Pr Anne-Marie SCHOTT Secteur Sciences et Technologie : Administratrice Provisoire de l’UFR BioSciences Pr Kathrin GIESELER Administrateur Provisoire de l’UFR Faculté des Pr Bruno ANDRIOLETTI Sciences Et Technologies Directeur de l’UFR Sciences et Techniques des M. Yannick VANPOULLE Activités Physiques et Sportives (STAPS) Directeur de Polytech Pr Emmanuel PERRIN Directeur de l’IUT Pr Christophe VITON Directeur de l’Institut des Sciences Financières M. Nicolas LEBOISNE Et Assurances (ISFA) Directrice de l’Observatoire de Lyon Pr Isabelle DANIEL Administrateur Provisoire de l’Institut National M. Pierre CHAREYRON Supérieur du Professorat et de l’Education (INSPé) Directrice du Département Composante Génie Pr Rosaria FERRIGNO Electrique et Procédés (GEP) Directeur du Département Composante Pr Behzad SHARIAT TORBAGHAN Informatique Directeur du Département Composante Pr Marc BUFFAT Mécanique Ϯ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
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Le Serment d'Hippocrate Je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l'exercice de la Médecine. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans discrimination. J'interviendrai pour les protéger si elles sont vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité. J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance. Je donnerai mes soins à l'indigent et je n'exigerai pas un salaire au dessus de mon travail. Admis dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement la vie ni ne provoquerai délibérément la mort. Je préserverai l'indépendance nécessaire et je n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je perfectionnerai mes connaissances pour assurer au mieux ma mission. Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je sois couvert d'opprobre et méprisé si j'y manque. ϵ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
PRESIDENT ET MEMBRES DU JURY Président du jury : Professeur TAZAROURTE Karim : UFR Médecine Lyon Sud / UCBL1 ; Médecine Urgence (Groupement Hospitalier Édouard Herriot) Membres assesseurs : Professeur ALLAOUCHICHE Bernard : UFR Médecine Lyon Sud / UCBL1 ; Anesthésie-Réanimation Urgence (Centre Hospitalier Lyon Sud) Professeur MONNEUSE Olivier : UFR Médecine Lyon Est / UCBL1 ; Chirurgie générale (Groupement Hospitalier Édouard Herriot) Docteur DUMONT Odile : Médecine Urgence ; Centre Hospitalier Pierre Oudot ϭϬ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
REMERCIEMENTS A Monsieur le Professeur Karim Tazarourte, Vous me faites l’honneur de présider le jury de ma thèse. Vous dirigez le D.E.S.C. (Diplôme d’Études Spécialisées Complémentaires) de la médecine d’urgence de Lyon. Vous avez assuré ma formation de médecine d’urgence et m’avez accueilli dès le début de mon internat et pour tout cela, je vous en remercie. A Messieurs les Professeurs Bernard Allaouchiche et Olivier Monneuse, Vous me faites l’honneur de participer au jury de ma thèse. Votre expertise en tant que réanimateur et chirurgien est d’une grande utilité pour ce travail. A Madame le Docteur Odile Dumont, Vous me faites l’honneur d’avoir été ma directrice de thèse. Merci d’avoir dirigé et suivi mon travail de thèse. Merci pour votre implication, vos corrections et votre expertise sur ce travail qui permettront j’espère d’améliorer notre quotidien dans ce monde difficile mais tellement passionnant des urgences. A tous mes maîtres de stage hospitalier qui m’ont transmis leurs savoirs et savoir-faire, aidé dans ma progression et de m’avoir permis de devenir le médecin que je suis aujourd’hui. Je pense à l’équipe du SSR du CSV, du service de pneumologie et de pédiatrie du CHPO, du service de N-USC et N-Réa de HEH et du service de réanimation du CHLS. A mes deux maitres de stage ambulatoire, Serge et Kamel, merci de m’avoir accueilli dans votre monde de la médecine générale. J’ai beaucoup appris à vos côtés et je vous en remercie. Cela m’a permis de mieux comprendre la médecine générale et de ne pas mettre de barrière entre la médecine générale et la médecine d’urgence. Ce sont deux spécialités complémentaires et non différentes. A toute l’équipe médicale et paramédicales des urgences du Centre Hospitalier Pierre Oudot. J’espère n’oublier personne mais je pense à tous mes collègues médecins, à tous et à toutes les IDE du jour et de la nuit, aux ambulanciers du SMUR, aux aides-soignantes, aux secrétaires médicales, aux cadres de santé. ϭϭ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
A tous mes amis de médecine : A Clément S., Clément R. (et Didie) et Jipé, merci de m’avoir supporté toutes ces journées à la BU pendant l’externat, à notre semaine à Chamonix, à nos soirées, et j’espère encore pleine de choses à vivre avec vous… ; A Charlotte, Anais et Gaby, merci pour cette sous-conf et pour ce mois sans solde avec pleins de souvenirs… ; A Violaine qui me supporte depuis la P1 ; A Xavier, Thomas, Siri, Lucie depuis la P1 également ; A ceux rencontrés pendant l’internat : Ferréoline qui me supporte aux urgences, Virginie et le DESC de médecine d’urgence et les journées de médecine générale et qui a préférée partir à Clermont-Ferrand ; à Mélanie et Hugo de N-USC ; à Isabelle de Réa et ceux que j’ai oublié ; au groupe de Bourgoin : Hélène, Lorry et Maude, Jérémy et Jennifer… A tous mes amis du lycée : PG, PJ, Benoit, Margaux, Amandine… A Quentin, Amandine et Enzo. A Rémi, Vivien & Scott A Jérémy, Lucie & Gus, Marie & Vincent et tout particulièrement à Arthur. A ma famille : mes grands-parents, mes oncles et tantes, cousins et cousines. A mes parents pour votre amour et votre soutien tout au long de ce parcours, merci de l’exemple que vous me donnez ; à mon frère Laurent de qui je suis fier pour ce que tu es devenu et que tu t’épanouisses dans tout ce que tu entreprends. A Sandra avec qui j’ai vécu, je vis et je vivrai pleins de souvenirs et de bonnes choses. A mes deux filleuls, Tom et Enzo. A Justine, on termine toujours par la meilleure, je vis chaque jour avec toi un bonheur. Merci pour ton soutien même si je n’ai pas été tous les jours facile lors de la rédaction de cette thèse. A toi, à nous et à tous ce qui nous reste à vivre ensemble, Je t’aime. ϭϮ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
TABLE DES MATIERES PRESIDENT ET MEMBRES DU JURY --------------------------------------------------- 10 REMERCIEMENTS----------------------------------------------------------------------- 11 TABLE DES MATIERES ----------------------------------------------------------------- 13 TABLE DES TABLEAUX ----------------------------------------------------------------- 14 TABLE DES FIGURES ------------------------------------------------------------------- 15 ABREVIATIONS------------------------------------------------------------------------- 16 RESUME --------------------------------------------------------------------------------- 17 1. INTRODUCTION ----------------------------------------------------------------- 18 2. ETATS DES LIEUX ET CONNAISSANCES --------------------------------------- 21 2.1. L’EXAMEN CLINIQUE DANS LES DOULEURS ABDOMINALES NON TRAUMATIQUES AUX URGENCES 22 2.2. L’IMAGERIE DANS LES DOULEURS ABDOMINALES NON TRAUMATIQUES AUX URGENCES--------23 2.2.1. Place de la radiographie abdominale------------------------------------------ 23 2.2.2. Place de l’échographie abdominale ------------------------------------------- 23 2.2.3. Place de la tomodensitométrie ------------------------------------------------ 24 2.3. LA BIOLOGIE DANS LES DOULEURS ABDOMINALES NON TRAUMATIQUES AUX URGENCES ------25 3. MATERIELS ET METHODES ----------------------------------------------------- 27 3.1. SCHEMA DE L’ETUDE ------------------------------------------------------------------- 28 3.2. LE CENTRE HOSPITALIER PIERRE OUDOT ------------------------------------------------ 28 3.2.1. Présentation de l’établissement -----------------------------------------------28 3.2.2. Déroulement d’une consultation ----------------------------------------------29 3.3. SELECTION DE LA POPULATION ---------------------------------------------------------- 29 3.4. OBSERVATION DE LA POPULATION ------------------------------------------------------- 30 3.5. ÉVALUATION DE LA POPULATION --------------------------------------------------------- 31 3.6. ANALYSES STATISTIQUES --------------------------------------------------------------- 32 4. RESULTATS ---------------------------------------------------------------------- 33 4.1. CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION -------------------------------------------------- 34 4.2. OBJECTIF PRINCIPAL ------------------------------------------------------------------- 36 4.3. OBJECTIFS SECONDAIRES--------------------------------------------------------------- 37 4.3.1. En fonction de la présence ou non de la prescription anticipée -------------37 4.3.2. En fonction de la période ------------------------------------------------------ 43 4.3.3. Imagerie ------------------------------------------------------------------------ 47 4.3.4. Devenir ------------------------------------------------------------------------- 48 4.3.5. Diagnostics cliniques ----------------------------------------------------------- 49 4.3.6. Biologie ------------------------------------------------------------------------- 50 5. DISCUSSION --------------------------------------------------------------------- 54 5.1. DISCUSSION DES RESULTATS ----------------------------------------------------------- 55 5.1.1. Fait principal de ma thèse ----------------------------------------------------- 55 5.1.2. Implication majeure ----------------------------------------------------------- 56 5.2. FORCE ET FAIBLESSE DE MON TRAVAIL --------------------------------------------------- 56 5.2.1. La méthodologie --------------------------------------------------------------- 56 5.2.2. Les résultats ------------------------------------------------------------------- 57 5.2.3. Les biais ------------------------------------------------------------------------ 57 5.2.4. Les forces ---------------------------------------------------------------------- 58 5.3. FORCES ET FAIBLESSES DES RESULTATS DES AUTRES AUTEURS ----------------------------59 5.4. HYPOTHESES POUR EXPLIQUER NOS RESULTATS ------------------------------------------ 61 5.5. CHANGEMENTS DE PRATIQUES MIS EN ŒUVRE PAR MA THESE ------------------------------61 6. CONCLUSION -------------------------------------------------------------------- 63 BIBLIOGRAPHIE ----------------------------------------------------------------------- 66 ANNEXE I. NOMBRE DE PASSAGES AUX URGENCES -------------------------------- 72 ANNEXE II. DOULEURS ABDOMINALES EN FONCTION DE LA LOCALISATION --- 73 ANNEXE III. ALGORITHME DE PRISE EN CHARGE ---------------------------------- 74 ANNEXE IV. CLASSIFICATION INFIRMIERE DES MALADES AUX URGENCES----- 75 ANNEXE V. PRESENCE D’UNE PRESCRIPTION ANTICIPEE ------------------------- 76 ANNEXE VI. ABSENCE D’UNE PRESCRIPTION ANTICIPEE ------------------------- 77 ϭϯ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
TABLE DES TABLEAUX TABLEAU I : DEFINITION DES DIFFERENTS TEMPS ET DUREES ----------------------------- 31 TABLEAU II : CARACTERISTIQUES DES PATIENTS ----------------------------------------- 35 TABLEAU III : MOYENNE GENERALE DES DIFFERENTS TEMPS ET DUREES ------------------- 35 TABLEAU IV : TEMPS MEDICAL EN FONCTION DE LA PRESENCE OU NON DE LA PRESCRIPTION ANTICIPEE ------------------------------------------------------------------------- 36 TABLEAU V : TEMPS DE PASSAGE ET IMAGERIE EN FONCTION DE LA PRESENCE OU NON DE LA PRESCRIPTION ANTICIPEE ----------------------------------------------------------- 37 TABLEAU VI : DIFFERENTS TEMPS EN FONCTION DE LA PRESENCE OU NON DE LA PRESCRIPTION ANTICIPEE EN CAS D’HOSPITALISATION ---------------------------------------------- 39 TABLEAU VII : DIFFERENTS TEMPS EN FONCTION DE LA PRESENCE OU NON DE LA PRESCRIPTION ANTICIPEE EN CAS DE RETOUR A DOMICILE ---------------------------- 40 TABLEAU VIII : DIFFERENTS TEMPS EN FONCTION DE LA PRESENCE OU NON DE LA PRESCRIPTION ANTICIPEE EN CAS D’IDE DE JOUR ------------------------------------ 41 TABLEAU IX : DIFFERENTS TEMPS EN FONCTION DE LA PRESENCE OU NON DE LA PRESCRIPTION ANTICIPEE EN CAS D’IDE DE NUIT -------------------------------------------------- 42 TABLEAU X : DIFFERENTS TEMPS EN FONCTION DU MOIS DE L’ANNEE ---------------------- 43 TABLEAU XI : DIFFERENTS TEMPS EN FONCTION DU JOUR DE LA SEMAINE------------------ 44 TABLEAU XII : DIFFERENTS TEMPS EN FONCTION DE L’IDE ------------------------------- 45 TABLEAU XIII : DIFFERENTS TEMPS EN FONCTION DE 4 PERIODES DE LA GARDE ----------- 47 TABLEAU XIV : QUANTITE D’IMAGERIE REALISEE DANS NOTRE ETUDE --------------------- 48 TABLEAU XV : BIOLOGIE REALISEE EN FONCTION DE LA PRESENCE OU NON DE LA PRESCRIPTION ANTICIPEE ----------------------------------------------------------- 51 TABLEAU XVI : PRESENCE OU NON DE PRESCRIPTION ANTICIPEE EN FONCTION DES JOURS DE FORTE AFFLUENCE ------------------------------------------------------------------ 52 TABLEAU XVII : PRESENCE OU NON DE PRESCRIPTION ANTICIPEE EN FONCTION DES IDE DE JOUR OU DE NUIT ------------------------------------------------------------------ 52 ϭϰ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
TABLE DES FIGURES FIGURE 1 : DIAGRAMME DE FLUX -------------------------------------------------------- 34 FIGURE 2 : BOITE A MOUSTACHE DU TABLEAU IV ---------------------------------------- 36 FIGURE 3 : BOITE A MOUSTACHE DU TABLEAU V ----------------------------------------- 38 FIGURE 4 : BOITE A MOUSTACHE DU TABLEAU VI ---------------------------------------- 39 FIGURE 5 : BOITE A MOUSTACHE DU TABLEAU VII --------------------------------------- 40 FIGURE 6 : BOITE A MOUSTACHE DU TABLEAU VIII -------------------------------------- 41 FIGURE 7 : BOITE A MOUSTACHE DU TABLEAU IX ---------------------------------------- 42 FIGURE 8 : COURBES MONTRANT L’EVOLUTION DES DIFFERENTS TEMPS PAR MOIS --------- 44 FIGURE 9 : COURBES MONTRANT L’EVOLUTION DES DIFFERENTS TEMPS PAR JOUR DE LA SEMAINE -------------------------------------------------------------------------- 45 FIGURE 10 : HISTOGRAMME MONTRANT LA DIFFERENCE DES TEMPS EN FONCTION DE L’IDE 46 FIGURE 11 : COURBES MONTRANT L’EVOLUTION DES DIFFERENTS TEMPS PAR PERIODE DE LA GARDE ---------------------------------------------------------------------------- 47 FIGURE 12 : POURCENTAGE DES DIFFERENTS EXAMENS RADIOLOGIQUES REALISES -------- 48 FIGURE 13 : REPARTITION DES DIFFERENTS LIEUX DE SORTIE ---------------------------- 49 FIGURE 14 : DIAGNOSTICS CLINIQUES A LA SORTIE DES URGENCES----------------------- 50 FIGURE 15 : POURCENTAGE DE BIOLOGIE REALISEE DANS NOTRE ETUDE ------------------ 51 FIGURE 16 : REPARTITION DE LA PRESENCE OU NON DE PRESCRITPION ANTICIPEE EN FONCTION DES IDE DE JOUR OU DE NUIT -------------------------------------------- 53 ϭϱ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
ABREVIATIONS ALAT : Alanine-Amino-Transférase ANAP : Agence Nationale d’Appui à la Performance des établissements de santé et médico-sociaux ARS : Agence Régionale de Santé ASAT : Aspartate-Amino-Transférase CHPO : Centre Hospitalier Pierre Oudot CIMU : Classification Infirmière des Malades aux Urgences CPK : Créatine PhosphoKinase CRP : Protéine C Réactive DANS : Douleur Abdominale Non Spécifique DREES : Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques GGT : Gamma Glutamyl-Transférase GHND : Groupement Hospitalier Nord Dauphiné HAS : Haute Autorité de Santé HPST : Hôpital, Patients, Santé, Territoires HTCD : Hospitalisation Très Courte Durée IAO : Infirmier (ère) d’accueil et d’orientation IDE : Infirmier (ère) Diplômé (e) d’Etat LATA : Limitation et Arrêt des Thérapeutiques Actives PAL : Phosphatase ALcalines Pro-BNP : Pro-Brain Natriuretic Peptide RAU : Rétention Aigue d’Urine SAU : Service d’Accueil des Urgences SMUR : Service Mobile d’Urgence et de Réanimation TDM : Tomodensitométrie VPP : Valeur Prédicitive Positive VVC : Voie Veineuse Centrale ϭϲ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
RESUME INTRODUCTION : Des protocoles soigneusement écrits et réalisés par l’infirmière d’accueil et d’orientation (IAO) sur une partie ciblée de pathologies peuvent réduire le temps de médicalisation et même la durée de séjour dans un service d’urgence. Une suggestion pour réduire le temps médical dans un service d’urgence est de mettre en place une prescription anticipée de biologie pour les patients de plus de 75 ans consultant pour une douleur abdominale non traumatique. METHODES : Notre travail a consisté à une étude observationnelle rétrospective monocentrique dans le service des urgences du Centre Hospitalier Pierre Oudot à Bourgoin-Jallieu (38) du 1er janvier 2019 au 30 juin 2019. Les patients inclus dans cette étude sont tous âgés de 75 ans ou plus sans limite d’âge supérieur. Ils consultent aux urgences avec pour motif principal ou secondaire une douleur abdominale non traumatique. L’objectif principal de notre travail est de montrer une différence de temps médical entre le groupe présence et absence de prescription anticipée dans les douleurs abdominales non traumatiques chez la personne âgée de plus de 75 ans. RESULTATS : Notre étude portait sur 287 patients âgés de plus de 75 ans qui se présentait dans un Service d’Accueil des Urgence pour douleurs abdominales non traumatiques. 140 patients était dans le groupe présence d’une prescription anticipée et 147 dans le groupe absence de prescription anticipée. Le temps médical est significativement diminué en moyenne de 47 minutes (3:08 ± 2:24 vs 3:55 ± 2:23, p = 0,006) dans le groupe prescription anticipée de biologie. Il existe une différence significative du temps de passage en moyenne de 47 minutes entre les deux groupes (6:07 ± 2:52 vs 6:54 ± 2:57, p = 0,025). Il n’existe pas de différence sur le temps imagerie (p = 0,815) entre les deux groupes. DISCUSSION : Le temps médical est diminué en moyenne de 47 minutes entre les groupes présence d’une prescription anticipée et absence d’une prescription anticipée dans notre étude pour tous patients confondus. De nouvelles études prospectives de puissance plus élevées devraient permettre d’établir de nouveaux protocoles afin d’optimiser la prise en charge des patients consultants aux urgences. ϭϳ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
1. INTRODUCTION ϭϴ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
La douleur abdominale est un motif de consultation qui représente entre 5 et 10 % des admissions dans un service d’urgences (1)(2)(3). L’incidence d’hospitalisation d’après une étude rétrospective analysant 5340 cas est de 16,57 % (2) et augmente avec l’âge. La douleur abdominale est le motif le plus fréquent pour lesquelles les personnes âgées se rendent aux urgences. Ces dernières présentent un taux de mortalité d’environ 10 %. Elles nécessitent plus de ressources que les patients jeunes : biologie, imagerie, avis spécialistes… (4)(5). La douleur abdominale chez les personnes âgées recouvre un grand nombre de pathologies dont certaines ne sont pas intra-abdominales avec une morbidité et une mortalité élevée (6)(7)(8)(9). Il existe une augmentation constante du nombre de passage dans les services d’urgence. Ceci entraîne des délais de prise en charge allongés. La DREES met en évidence une croissance de 3,5 % en moyenne par année depuis 1996 du nombre de passages aux urgences. En 20 ans, ce nombre a été multiplié par deux (10,1 millions de passages en 1996 et 21 millions en 2016) (cf. annexe I). L’article 51 de la loi HPST du 21 juillet 2009 permet la mise en place, à titre dérogatoire et à l’initiative des professionnels sur le terrain (inscrits à l’art. L. 4011-1 du Code de la santé publique), de transferts d’actes ou d’activités de soins et de réorganisation des modes d’intervention auprès des patients. Ces initiatives locales prennent la forme d’un protocole de coopération transmis à l’ARS. Celle-ci vérifie la cohérence du projet avec le besoin de santé, avant de le soumettre pour validation à la HAS (10). Des protocoles soigneusement écrits par l’encadrement médical et paramédical et réalisés par l’infirmière d’accueil et d’orientation (IAO) sur une partie ciblée de pathologies peuvent réduire le temps de médicalisation et même la durée de séjour dans un service d’urgence (11). Par exemple, le protocole permettant d’évaluer la douleur permet de diminuer le délai d’obtention d’un antalgique (12). Cependant, l’utilisation des règles d’Ottawa sur le prescription de radiographie de cheville et/ou de pieds dans les entorses de chevilles par l’infirmière d’accueil et d’orientation avant l’évaluation du médecin ne diminue pas la durée de séjour des patients aux urgences (13)(14). ϭϵ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
Une suggestion pour réduire le temps médical dans un service d’urgence est de mettre en place une prescription anticipée de biologie pour les patients de plus de 75 ans consultant pour une douleur abdominale non traumatique. Le but de l’étude est de déterminer s’il y a une différence de temps médical entre les patients de plus de 75 ans présentant une plainte principale de douleur abdominale qui ont bénéficié de prescription anticipée et ceux qui n’ont pas eu de prescription anticipée. ϮϬ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
2. ETATS DES LIEUX ET CONNAISSANCES Ϯϭ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
2.1. L’examen clinique dans les douleurs abdominales non traumatiques aux urgences Les patients âgés souffrant de douleurs abdominales représentent un défi quotidien pour les cliniciens en vue de l’évaluation d’un diagnostic. Il existe en effet plusieurs pièges distincts entre la douleur abdominale chez le patient jeune et le patient âgé que le médecin doit connaître afin d’établir un diagnostic rapide, un traitement approprié et s’orienter vers un diagnostic urgent si nécessaire. En effet, la morbi-mortalité pour les patients âgés présentant des pathologies abdominales est importante (4)(8)(15). Par exemple, il faut se méfier des résultats de biologie normaux pour exclure certaines pathologies. L’examen clinique est souvent atypique dans cette population (4)(8)(16). En effet, La sensibilité à la défense, à la contracture et au toucher rectal est moins présente chez les patients âgés que chez les patients jeunes atteints également d’une péritonite (8). D’après une étude publiée en septembre 1988, il existe plusieurs facteurs impliqués dans cette présentation atypique (16): - Des caractéristiques anatomiques modifiées ; - La peur de se retrouver hospitalisé ; - Une réponse clinique diminuée à l’infection ; - De multiples comorbidités. Un article réalisé en Indonésie en 2012 résume les différents diagnostics des douleurs abdominales en fonction de la localisation de ces dernières (cf. annexe II). Il existe également un algorithme de prise en charge et d’évaluation des douleurs abdominales (cf. annexe III) (17). ϮϮ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
2.2. L’imagerie dans les douleurs abdominales non traumatiques aux urgences 2.2.1. Place de la radiographie abdominale Une revue de la littérature montre que la tomodensitométrie à faible dose a une précision diagnostique plus élevée que la radiographie abdominale. De ce fait, la radiographie n’a plus sa place dans le bilan des douleurs abdominales aiguës non traumatique (18)(19)(20). En Italie, une étude réalisée en 2016 montre que la radiographie abdominale est réalisée dans 38,4% des cas (21). Une étude publiée dans Radiology le 1er septembre 2008, évalue de manière rétrospective sur une durée de 6 mois l’utilisation de la radiographie abdominale. Elle est retrouvée normale dans 34% des cas, non spécifique dans 46 % et anormale dans 19 %. Une imagerie supplémentaire est prescrite dans 50 % des cas (22). Les auteurs concluent qu’à l’exception de la radiographie post pose de VVC, une autre imagerie doit être demandée si nécessaire au vu des antécédents, de l’examen physique et des résultats biologiques (22). 2.2.2. Place de l’échographie abdominale Plusieurs études montrent que l’échographie abdominale et la tomodensitométrie abdominopelvienne confirment toujours les diagnostics courants des douleurs abdominales (23). De nombreux auteurs préconisent l’utilisation de l’échographie en première intention puis la tomodensitométrie uniquement lorsque l’échographie est négative ou non contributive. Cette stratégie donne une meilleure sensibilité et réduit l’irradiation liée à la tomodensitométrie (20)(23)(24). Ϯϯ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
2.2.3. Place de la tomodensitométrie ¾ La tomodensitométrie systématique Plusieurs travaux menés ces dernières années prônent la réalisation d’un scanner systématique pour tout patient âgé consultant dans un service d’urgence pour douleur abdominale aiguë non traumatique. Dans une étude publiée en 2017, par comparaison avec la pratique actuelle, la réalisation d’une tomodensitométrie abdomino-pelvienne améliore la précision du diagnostic clinique (de 76,8% à 85%) et la prise en charge spécifique (de 88,5% à 95,8%). Elle permet aussi le diagnostic d’un tiers des pathologies abdominales aiguës non soupçonnées dont 3,4% d’interventions chirurgicales inattendues (25)(26). ¾ L’irradiation La forte exposition aux rayonnements est un des freins à l’utilisation d’une tomodensitométrie abdominopelvienne. De nombreux auteurs cherchent à réaliser des scanners avec moins d’irradiations. Par exemple, une petite cohorte dans une étude a montré que la tomodensitométrie abdomino-pelvienne à dose réduite de 100 kVp donne une excellente qualité d’image et une grande précision diagnostique pour l’évaluation de la douleur abdominale aiguë non traumatique par rapport à un protocole standard de 120 kvP (27). ¾ Diagnostic clinique, prise en charge et devenir La tomodensitométrie fait évoluer significativement les diagnostics cliniques chez les patients âgés souffrant de douleurs abdominales (28)(29); notamment dans les douleurs abdominales non spécifiques, les coliques néphrétiques, les appendicites, les diverticulites, les occlusions intestinales et les pathologies gynécologiques (30). Un scanner abdomino-pelvien pathologique influence la prise en charge dans 65% des cas (29)(31) et conduit à une intervention chirurgicale plus rapide (32). La réalisation d’une tomodensitométrie abdominopelvienne permet le retour à domicile des patients qui resteraient hospitalisés si cette dernière n’était pas Ϯϰ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
réalisée (30). Elle réduirait aussi le taux d’hospitalisation de 23,8% (32). Le résultat du scanner influence le devenir. En effet, d’après une étude publié en 2006, un résultat positif entraîne 65% d’hospitalisation et un résultat négatif entraîne 63% de retour à domicile (26). En conclusion, le scanner semble être un bon examen diagnostique chez la personne âgée. Il n’existe pas de critères clinicobiologiques qui permettraient à l’urgentiste de prédire une anomalie à la tomodensitométrie. D’après une étude française publiée en 2018, 80% des scanners réalisés étaient pathologiques (145/186) pour les patients 75 ans qui consultent aux urgences pour douleurs abdominales (33)(34). 2.3. La biologie dans les douleurs abdominales non traumatiques aux urgences Un taux élevé de CRP (> 50 mg/L) associé à un nombre élevé de globules blancs (> 15 G/L) conduit à la VPP la plus élevée. D’après une étude de Gans SL, ces valeurs permettraient de déterminer les cas urgents (35). Avec un taux de CRP > 5 mg/L, le rapport de vraisemblance positif pour obtenir un scanner pathologique est de 1,71. Ce dernier augmenterait à 7,71 s’il existe une association entre un taux élevé de CRP, du nombre de leucocytes et une douleur dans la quadrant inférieur droit (36)(37). Même si seuls la CRP et le nombre de leucocytes ont été identifiées comme des variables quantitatives significatives par analyse multivariés lorsque les patients ont été regroupés en fonction de l’état de gravité (38), ces deux valeurs prises individuellement ne sont pas discriminantes pour être utilisées comme éléments de triages. Cela nécessiterait d’autres test biologiques ou radiologiques (20)(39). Pour conclure, les tests biologiques (CRP, nombres de leucocytes, lactates…) chez les patients qui souffrent de douleurs abdominales ne doivent être utilisés qu’avec les antécédents du patient, l’historique de la maladie et l’examen physique. Le recours à ces biomarqueurs peuvent être un bon élément pour faire d’autres examens (radiologie, laparotomie…) (40)(41). Ϯϱ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
Le dosage de la CRP et du nombre de leucocytes sont des paramètres insuffisants pour être utilisés comme test de triage pour la réalisation d’une imagerie (20)(35). Cependant, une étude publiée en 2019 montre qu’il existe une spécificité élevée entre l’association de la leucocytose et de la lymphopénie pour réaliser une imagerie (tomodensitométrie) en urgence (42). Ϯϲ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
3. MATERIELS ET METHODES Ϯϳ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
3.1. Schéma de l’étude Notre travail a consisté à une étude observationnelle rétrospective monocentrique dans le service des urgences du Centre Hospitalier Pierre Oudot à Bourgoin Jallieu (38) du 1er janvier 2019 au 30 juin 2019 (6 mois). 3.2. Le Centre Hospitalier Pierre Oudot 3.2.1. Présentation de l’établissement Le Centre Hospitalier Pierre Oudot (CHPO) est un centre hospitalier français situé sur la commune de Bourgoin-Jallieu dans le département de l’Isère en région Auvergne-Rhône-Alpes. C’est un établissement du Groupement Hospitalier Nord-Dauphiné (GHND) qui regroupe en plus du CHPO, le Centre Hospitalier Yves Touraine à Le Pont-de- Beauvoisin, le Centre Hospitalier Intercommunal de Morestel et le Centre Hospitalier de La Tour-du-Pin. Le service d’urgence du CHPO est composé de plusieurs structures : le service d’accueil des urgences (adulte/pédiatrie), l’Hospitalisation de très courte durée (HTCD) et le Service Mobile d’Urgence et de Réanimation (SMUR). Le SAU est composé d’une salle d’urgence vitale (2 places), de 6 salles de consultation secteur long, de 2 salles de consultation réservées à la traumatologie, de 4 salles de consultation secteur court, de 2 salles de consultation pédiatrique. L’HTCD est composée de 15 lits avec 5 lits de plus ouverts en cas d’hôpital sous tension. Le SMUR est composé d’une équipe 24/24 et une équipe diurne. Ϯϴ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
3.2.2. Déroulement d’une consultation Le patient de plus de 75 ans qui a pour motif principal une douleur abdominale arrive aux urgences soit par ses propres moyens ou sa famille, soit par une ambulance privée, soit par les pompiers, soir par le SMUR. Le patient doit fournir auprès d’un agent administratif une carte vitale, une attestation de mutuelle, une pièce d’identité ou tout autre document justificatif de prise en charge. La suite de la prise en charge est faite par un(e) infirmier(e) d’accueil et d’orientation (IAO) qui recueille les premiers éléments médicaux, vérifie les paramètres vitaux (pouls, tension artérielle…) et débute les premiers soins nécessaires si besoin. L’IAO doit établir une hiérarchie entre les différents patients selon la Classification Infirmière des Malades aux Urgences (CIMU) qui est classification qui permet de classer en fonction de la gravité de la situation (cf. annexe IV) (43). Au moment venu, le patient est pris est charge par un(e) infirmier(e) diplômé d’état (IDE) qui l’installe dans un box. Le médecin, ensuite, réalise un examen clinique et prescrit une prise de sang éventuellement (quelquefois, l’IDE réalise une prise de sang en amont). Avec les résultats de l’examen clinique et la prise de sang, le médecin prescrit si besoin une imagerie. Pour terminer la prise en charge et avec tous les éléments à sa disposition, le médecin décide si le patient nécessite une prise en charge chirurgicale ou médicale et en fonction une hospitalisation ou un retour à domicile. 3.3. Sélection de la population Les patients inclus dans cette étude sont tous âgés de 75 ans ou plus sans limite d’âge supérieur. Ils consultent aux urgences avec pour motif principal ou secondaire une douleur abdominale non traumatique. Ϯϵ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
Les patients non inclus sont âgés de moins de soixante-quinze ans. Ont été exclus tous les patients qui viennent pour des douleurs abdominales traumatiques. Il existe des patients avec des dossiers médicaux pour lesquels nous n’avons pas pu retrouver les différents éléments qui nous intéressent. Ils sont donc exclus de l’étude. La période d’inclusion s’étend du 1er janvier 2019 au 30 juin 2019. 3.4. Observation de la population Pour tout patient 75 ans venant consulter aux urgences pour douleur abdominale en tant que motif principal ou secondaire, nous avons noté son âge ainsi que son sexe. L’heure d’arrivée est considérée comme l’heure à laquelle le patient réalise son entrée administrative. Le contact médical est l’heure à laquelle le médecin écrit sa première observation sur le logiciel informatique des urgences. Nous avons saisi l’heure de la biologie. Il s’agit de l’heure à laquelle la prise de sang a été réalisée (notée par l’infirmière dans le logiciel des urgences) ainsi que les paramètres de cette dernière. Lorsqu’une imagerie est réalisée, nous avons noté l’horaire ainsi que la nature de l’imagerie (échographie abdomino-pelvienne, tomodensitométrie abdomino- pelvienne non injectée ou tomodensitométrie abdomino-pelvienne injectée). L’heure de sortie est l’heure à laquelle le compte rendu des urgences est sorti informatiquement du logiciel. Deux autres cas sont possibles : soit l’heure de sortie est notée comme différée ; soit la durée de passage aux urgences est supérieure à trois heures et dans ces deux cas, l’heure de sortie prise dans l’étude est l’heure à laquelle le médecin a terminé sa prise en charge médicale si l’information est disponible. De plus, à but épidémiologique, nous avons également précisé le devenir de ces patients [retour à domicile, hospitalisation en médecine, hospitalisation en chirurgie, hospitalisation à l’HTCD (Hospitalisation de Très Courte Durée), hospitalisation en soins critiques ou hospitalisation dans un autre service hospitalier] ainsi que les différents diagnostics à la sortie des urgences. ϯϬ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
Avec ces différents éléments retranscrits dans le recueil des données, nous avons pu définir plusieurs durées et plusieurs temps dans la prise en charge du patient (cf. annexe V et VI). Durée médecin Heure d’arrivée => contact médecin Durée biologie Heure d’arrivée => heure biologie Durée imagerie Heure d’arrivée => heure imagerie Temps de passage Heure d’arrivée => heure de sortie Temps médical Contact médecin => heure de sortie Temps imagerie Contact médecin => heure imagerie Tableau I : Définition des différents temps et durées 3.5. Évaluation de la population La prescription anticipée est définie pour tout patient qui a une prise de sang réalisée par l’infirmière (heure biologie) au moins trente minutes avant le contact médecin. L’objectif principal de notre travail est de montrer une différence de temps médical (durée prise en charge médicale) en fonction du groupe prescription anticipée de biologie ou non (absence de prescription anticipée) dans les douleurs abdominales non traumatiques chez la personne âgée de plus de 75 ans. Les objectifs secondaires sont nombreux : - Montrer une différence de temps de passage et de temps imagerie en fonction de la présente ou l’absence de la prescription anticipée ; - Montrer une différence de temps (passage, médical, imagerie) en fonction de périodes prédéfinies ; - Savoir s’il existe une différence des paramètres de la prise de sang en fonction de la prescription anticipée ; - Analyser de façon globale la biologie et l’imagerie ; - Connaître le devenir des patients ; - Caractériser les différents diagnostics finaux ; ϯϭ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
- Pourvoir démontrer l’intérêt de la prescription anticipée et sa faisabilité les jours de forte affluence de patients. 3.6. Analyses statistiques Les analyses statistiques ont été réalisées avec le logiciel IBM SPSS 26. Pour l’analyse par groupe : Lorsque les variables étudiées sont qualitatives, nous avons utilisé un test du Chi Deux. Les résultats sont indiqués sous la forme effectif (pourcentage) ; Lorsque nous étudions une variable quantitative selon la prescription anticipée, nous appliquons un test de Student pour échantillons indépendants, lorsque les effectifs de chaque groupe sont supérieurs à 30 et un test de Mann Whitney dans le cas contraire (le symbole * est alors indiqué) ; Lorsqu'il y a plus de deux groupes nous avons utilisé des ANOVA. Le risque de première espèce alpha était arbitrairement fixé à 5 %, une différence était considérée comme significative pour une valeur de p inférieure à 0,05. ϯϮ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
4. RESULTATS ϯϯ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
4.1. Caractéristiques de la population Du 1er janvier 2019 au 30 juin 2019, nous avons inclus 313 patients. Nous avons exclu 8 patients car il manquait des données informatiques. Nous avons également exclu 8 patients où il était écrit dans l’observation : nuits UMC (patient restant aux urgences pendant la nuit en attente d’une hospitalisation car tous les lits de médecine, de chirurgie ou d’HTCD sont complets). Il existait un patient dont la prise en charge aux urgences a été très longue (> 24 heures). Il s’agissait d’une limitation et arrêt des thérapeutiques actives (LATA). De ce fait, il a été exclu. Pendant les 6 mois de l’étude, nous avons noté 9 patients qui n’ont pas bénéficié de prise de sang. Au total, notre étude rétrospective portait sur 287 patients âgés de plus de 75 ans qui se présentaient dans un Service d’Accueil des Urgence pour douleurs abdominales non traumatiques. 140 patients était dans le groupe présence d’une prescription anticipée et 147 dans le groupe absence de prescription anticipée. Figure 1 : Diagramme de flux ϯϰ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
Le sex ratio (homme/femme) est de 0,99 et l’âge moyen est de 83,24 ans avec un écart-type de 5,92 ans. Nous avons récupéré les dossiers médicaux de 313 patients de plus de 75 ans qui consultaient pour douleurs abdominales sur 26799 admissions aux urgences. Cela correspond à 1,17 %. Le tableau II montre les caractéristiques des patients. Prescription anticipée p valeur Non (n=147) Oui (n=140) Sexe Femme 73 (49,7) 71 (50,7) 0,858 Homme 74 (50,3) 69 (49,3) Age 83,46 ± 6,02 83,03 ± 5,84 0,542 Tableau II : Caractéristiques des patients Les p values des tests étant supérieures à 0,05, les groupes sont comparables selon l’âge et le sexe au risque de 5% d’erreur. Parmi les 287 patients, nous avons pu déterminer la moyenne ainsi que les écarts types des différentes durées et temps. Durée Durée Durée Temps Temps Temps médecin biologie imagerie passage médical imagerie 2:57±2:08 2:14±1:59 5:12±2:26 6:30±2:56 3:32±3:33 2:13±1:42 Tableau III : Moyenne générale des différents temps et durées ϯϱ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
4.2. Objectif principal Après analyse statistique, le délai de prise en charge médical (temps médical) est significativement diminué en moyenne de 47 minutes (3:08 ± 2:24 vs 3:55 ± 2:23, p = 0,006) dans le groupe prescription anticipée de biologie. Prescription anticipée p value Oui (n=140) Non (n=147) Temps Médical (h) 3:08 ± 2:24 3:55 ± 2:23 0,006 Tableau IV : Temps médical en fonction de la présence ou non de la prescription anticipée Figure 2 : Boîte à moustache du tableau IV ϯϲ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
4.3. Objectifs secondaires 4.3.1. En fonction de la présence ou non de la prescription anticipée ¾ Tous les patients confondus Si nous prenons tous les patients inclus dans l’étude, il existe une différence significative du temps de passage en moyenne de 47 minutes entre les deux groupes (6:07 ± 2:52 vs 6:54 ± 2:57, p = 0,025). Il n’existe pas de différence sur le temps imagerie (p = 0,815) entre les deux groupes. Prescription anticipée p value Oui (n=140) Non (n=147) Temps Passage (h) 6:54 ± 2:57 6:07 ± 2:52 0,025 Oui (n=49) Non (n=47) Temps Imagerie (h) 2:11 ± 2:08 2:15 ± 1:08 0,815 Tableau V : Temps de passage et imagerie en fonction de la présence ou non de la prescription anticipée ϯϳ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 3 : Boîte à moustache du tableau V ¾ En cas d’hospitalisation En cas d’hospitalisation, le temps de passage est augmenté en moyenne d’une heure (7:22 ± 3:08 vs 6:22 ± 2:56, p = 0,033) alors que le temps médical est diminué de 55 minutes (3:19 ± 2:32 vs 4:14 ± 2:36, p = 0,022) entre les groupes présence d’une prescription anticipée et absence d’une prescription anticipée. Il n’existe pas de différence dans le temps imagerie entre les deux groupes (p = 0,804). ϯϴ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
Prescription anticipée p value Oui (n=85) Non (n=87) Temps Passage (h) 7:22 ± 3:08 6:22 ± 2:56 0,033 Oui (n=85) Non (n=87) Temps Médical (h) 3:19 ± 2:32 4:14 ± 2:36 0,022 Oui (n=34) Non (n=39) Temps Imagerie (h) 2:14 ± 2:14 2:20 ± 1:09 0,804 Tableau VI : Différents temps en fonction de la présence ou non de la prescription anticipée en cas d’hospitalisation Figure 4 : Boîte à moustache du tableau VI ¾ En cas de retour à domicile En cas de retour à domicile, il n’existe pas de différence significative de temps de passage, de temps médical ni de temps imagerie entre les 2 groupes (p = 0,410 ; p = 0,121 et p = 0,591). ϯϵ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
Prescription anticipée p value Oui (n=55) Non (n=60) Temps Passage (h) 6:11 ± 2:31 5:46 ± 2:47 0,410 Oui (n=55) Non (n=60) Temps Médical (h) 2:53 ± 2:13 3:30 ± 1:59 0,121 Oui (n=15) Non (n=8) Temps Imagerie (h) 2:04 ± 1:59 1:54 ± 1:05 0,591* Tableau VII : Différents temps en fonction de la présence ou non de la prescription anticipée en cas de retour à domicile Figure 5 : Boîte à moustache du tableau VII ¾ En cas d’IDE de jour Pour les IDE de la journée, c’est-à-dire pour tous les patients venant de 7h30 à 19h30, le temps de passage est augmenté de 52 minutes (7:09 ± 2:32 vs 6:17 ± 2:37, p = 0,021) alors que le temps médical est diminué de 59 minutes (2:59 ± 1:52 vs 3:58 ± 2:03, p = 0,001) entre les groupes présence d’une prescription anticipée et absence d’une prescription anticipée. ϰϬ RIVIERE (CC BY-NC-ND 2.0)
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