DÉCLARATION DE BIRMINGHAM - ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR L'ASSEMBLÉE PARLEMENTAIRE DE L'OSCE

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DÉCLARATION DE BIRMINGHAM - ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR L'ASSEMBLÉE PARLEMENTAIRE DE L'OSCE
AS (22) D F

      DÉCLARATION
          DE
      BIRMINGHAM
         ET RÉSOLUTIONS

           ADOPTÉES PAR
L’ASSEMBLÉE PARLEMENTAIRE DE L’OSCE

À SA VINGT-NEUVIÈME SESSION ANNUELLE

       BIRMINGHAM, 2-6 JUILLET 2022
Table des matières
                                                                                                                                       Page

Préambule           ............................................................................................................................1

Chapitre I          Affaires politiques et sécurité .........................................................................1

Chapitre II         Affaires économiques, science, technologie et environnement ...............7

Chapitre III        Démocratie, droits de l’homme et questions humanitaires :
                    La sécurité humaine pour tous comme base de la sécurité
                    européenne .................................................................................................. 18

Résolution sur la guerre d’agression de la Fédération de Russie contre l’Ukraine
   et son peuple et la menace qu’elle représente pour la sécurité dans
   la région de l’OSCE ...................................................................................................... 26

Résolution sur les victimes du terrorisme ........................................................................ 33

Résolution sur la région de l’Arctique ............................................................................... 39

Résolution sur la participation effective des jeunes à des sociétés sûres,
   inclusives et démocratiques ........................................................................................ 41

Résolution sur le Code de conduite des membres de l’Assemblée
   parlementaire de l’OSCE ............................................................................................. 46

Résolution sur la mise en œuvre des objectifs de développement durable
   des Nations Unies dans la région de l’OSCE ........................................................... 49
Résolution sur l’accélération de la transition vers l’énergie verte ................................ 53

Résolution sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes journalistes
   et des femmes politiques ............................................................................................. 57

Résolution sur l’importance de la dimension humaine dans le contexte
   des menaces actuelles à la sécurité dans la région de l’OSCE résultant
   de l’agression russe contre l’Ukraine ......................................................................... 61

Résolution sur la sécurité des journalistes dans les zones de conflit .......................... 63
PRÉAMBULE

Nous, parlementaires des États participants de l’OSCE, nous sommes réunis en
session annuelle à Birmingham du 2 au 6 juillet 2022 en tant que tribune parlementaire
de l’OSCE pour dresser un bilan des évolutions et des défis dans le domaine de la
sécurité et de la coopération et communiquons aux ministres de l’OSCE les opinions
exprimées ci-après.

Nous souhaitons un plein succès à la prochaine réunion du Conseil ministériel de
l’OSCE et soumettons à celui-ci la déclaration et les recommandations qui suivent.

                                      CHAPITRE I

                       AFFAIRES POLITIQUES ET SÉCURITÉ

1.   Alarmée par la guerre d’agression russe non provoquée contre l’Ukraine, facilitée
     par le Bélarus en tant que coagresseur, qui constitue une violation flagrante des
     principes fondamentaux du droit international, y compris une violation grave des
     engagements et des principes de l’OSCE, de la Charte des Nations Unies et des
     Conventions de Genève, et qui représente donc une grande menace pour la
     population civile et l’infrastructure de l’Ukraine et met en péril l’architecture de
     sécurité de l’Europe et de toute la région de l’OSCE,

2.   Rappelant sa Résolution sur les violations manifestes, brutales et non corrigées
     des principes d’Helsinki par la Fédération de Russie, adoptée lors de sa
     23e session annuelle en 2014, dans laquelle il est souligné que « depuis février
     2014, la Fédération de Russie a violé chacun des dix principes d’Helsinki dans
     ses relations avec l’Ukraine, parfois de façon manifeste, brutale et jusqu’à
     présent sans y remédier, et s’avère être en violation avec les engagements
     qu’elle a contractés dans le Mémorandum de Budapest ainsi qu’avec d’autres
     obligations internationales », ainsi que sa Résolution sur la poursuite des
     violations manifestes, brutales et non corrigées des engagements de l’OSCE et
     des normes internationales par la Fédération de Russie, adoptée en 2015, et se
     félicitant de l’adoption de la Résolution de l’Assemblée générale des
     Nations Unies sur l’agression contre l’Ukraine et de l’ordonnance de la Cour
     internationale de justice demandant à la Fédération de Russie de suspendre
     immédiatement les opérations militaires qui ont commencé le 24 février 2022,

3.   Se félicitant du fait que 45 États participants de l’OSCE, soutenus par l’Ukraine,
     ont lancé le Mécanisme de Moscou de l’OSCE afin de recueillir des preuves des
     atrocités massives, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qui
     auraient été commis en Ukraine par la Fédération de Russie, avec l’aide du
     Bélarus en tant que coagresseur,

4.   Reconnaissant la valeur du travail rigoureux de la Mission spéciale d’observation
     de l’OSCE, qui s’est acquittée de son mandat dans un contexte de volatilité et

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d’insécurité accrues et regrettant l’absence d’unité internationale et de
     consensus sur le renouvellement du mandat de la Mission spéciale en raison de
     l’attitude intransigeante de la Fédération de Russie,

5.   Rappelant son rapport du 20 février 2020 sur le meurtre de Nemtsov et l’état de
     droit en Fédération de Russie et déterminée à faire en sorte que tous les
     responsables de ce meurtre soient amenés à rendre des comptes,

6.   Soulignant son soutien et sa solidarité indéfectibles à l’égard de tous ceux qui,
     en Fédération de Russie et au Bélarus, sont persécutés par les régimes de
     Moscou et de Minsk pour avoir protesté contre la guerre d’agression de la
     Fédération de Russie contre l’Ukraine, menée avec la participation complice du
     Bélarus,

7.   Gravement préoccupée par les tentatives de déstabilisation de la situation dans
     la région transnistrienne de la République de Moldova,

8.   Prenant note de la décision finale et des déclarations du 28e Conseil ministériel,
     tenu à Stockholm, notamment de la déclaration sur les négociations relatives au
     processus de règlement de la question transnistrienne selon la formule 5+2,

9.   Soulignant l’importance de la sécurité et de la stabilité et, parallèlement, de
     l’établissement de relations de bon voisinage entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan,
     en vue d’une paix et d’un développement durables dans l’ensemble du Caucase
     du Sud, et soutenant l’engagement continu de l’OSCE dans ce contexte, tout en
     encourageant la communauté internationale dans son ensemble à soutenir les
     efforts multilatéraux visant à aider les parties dans ce sens en facilitant les
     pourparlers directs et en promouvant des mesures de confiance et le
     non-recours à la force,

10. Regrettant profondément que le conflit entre la Fédération de Russie et la
    Géorgie ne soit pas résolu depuis 2008 et soulignant qu’il est nécessaire que la
    Fédération de Russie applique pleinement l’accord de cessez-le-feu du 12 août
    2008 conclu sous l’égide de l’Union européenne, ainsi que la décision de la Cour
    européenne des droits de l’homme de janvier 2021,

11. Mettant l’accent sur la détérioration de la situation en Afghanistan, qui a ouvert
    la voie à des menaces transfrontalières, au crime organisé, à la propagation de
    la radicalisation et de l’extrémisme violent, au terrorisme, au trafic illicite de
    drogues et d’armes, ainsi qu’à un effet de contagion sur la sécurité des États
    limitrophes d’Asie centrale,

12. Notant avec inquiétude la détérioration de la situation au Bélarus, en particulier
    par la violation des obligations internationales relatives aux droits de l’homme,
    les tentatives d’instrumentalisation des migrants illégaux, la répression de masse
    et l’oppression des voix opposées, ainsi que le manque général de respect des
    principes et des valeurs de l’OSCE,

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13. Reconnaissant les répercussions indéniables de l’émergence du monde
    numérique, qui obligent à donner la priorité au programme de cybersécurité et à
    la protection des infrastructures essentielles et civiles contre les menaces
    cybernétiques visant l’ensemble de la région de l’OSCE,

14. Réaffirmant son soutien total aux initiatives du Président en exercice polonais,
    notamment au dialogue renouvelé de l’OSCE sur la sécurité européenne et à la
    priorité accordée à une approche de la sécurité centrée sur l’être humain,

15. Prenant note du rôle indispensable et précieux des femmes et des jeunes dans
    la prévention, la gestion et le règlement des conflits, ainsi que dans le
    renforcement d’une stabilité et d’une sécurité durables dans tous les États
    participants de l’OSCE,

16. Soulignant qu’une maîtrise des armements, un désarmement et une
    non-prolifération transparents et responsables, de même que le contrôle des
    forces armées, demeurent des composantes indispensables de la stabilité
    militaire et politique commune dans l’espace de l’OSCE,

17. Rappelant l’importance du Code de conduite relatif aux aspects politico-militaires
    de la sécurité adopté le 3 décembre 1994 en tant que document clé pour un
    contrôle démocratique du secteur de la sécurité et pour l’application des
    dispositions du droit humanitaire international et du droit des conflits armés, et
    réaffirmant les normes et principes directeurs incitant les forces armées à agir
    dans le plein respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, y
    compris durant les conflits armés,

18. Reconnaissant que les risques sans précédent pour la sécurité découlant de la
    guerre d’agression menée par la Fédération de Russie contre l’Ukraine,
    l’aggravation des tensions, les conflits prolongés, le terrorisme et l’extrémisme
    violent, l’instrumentalisation des migrants et le recours à une cyberguerre
    déstabilisante, ainsi que la méfiance et la perte de confiance sans précédent à
    l’égard du multilatéralisme et de la coopération dans la région de l’OSCE, exigent
    de tous les États participants qu’ils s’engagent à nouveau à respecter les
    principes de l’OSCE, à savoir, dans la dimension des affaires politiques et de la
    sécurité, à maintenir l’architecture de sécurité construite sur la base de l’Acte
    final d’Helsinki et de la Charte de Paris, en pleine conformité avec le droit
    international,

19. Réaffirmant le rôle de l’OSCE en tant que structure efficace et inclusive au sein
    de laquelle, en facilitant les efforts diplomatiques et la coopération, les États
    participants peuvent rétablir la confiance fondamentale, apaiser les hostilités de
    longue date, renforcer la paix durable, la sécurité globale et la démocratie et
    revitaliser les valeurs et principes communs de la région de l’OSCE,

L’Assemblée parlementaire de l’OSCE

20. Condamne avec la plus grande fermeté la guerre d’agression que mène
    actuellement la Fédération de Russie contre l’Ukraine, facilitée par le Bélarus en
    tant que coagresseur, ainsi que l’occupation et l’annexion illégales de la Crimée
    et la « reconnaissance » et l’occupation illégitimes des régions de Lougansk et

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de Donetsk par la Fédération de Russie, demande à celle-ci d’instaurer un
     cessez-le-feu immédiat et de retirer les troupes russes de l’ensemble de
     l’Ukraine et exhorte toutes les parties à engager des négociations en vue d’un
     règlement pacifique de la crise dans le plein respect de la souveraineté et de
     l’intégrité territoriale de l’Ukraine ;

21. Réaffirme l’adage Reagan-Gorbatchev selon lequel une guerre nucléaire ne peut
    être gagnée et ne doit jamais être menée et exhorte tous les États ayant acquis
    l’arme nucléaire et les États alliés à mettre en œuvre ce principe au moyen de
    déclarations et d’accords de non-recours en premier et en réduisant davantage
    le rôle des armes nucléaires dans les doctrines de sécurité ;

22. Déplore profondément les pertes humaines survenues en Ukraine, exprime sa
    sympathie à l’égard de tous ceux qui sont touchés par la guerre, y compris les
    personnes déplacées et les réfugiés, fait part de sa profonde inquiétude face aux
    preuves crédibles et toujours plus nombreuses de crimes de guerre perpétrés
    contre des civils en Ukraine, notamment des meurtres, des viols et des
    déplacements forcés, et demande instamment aux États participants de l’OSCE
    de soutenir les organisations humanitaires internationales et les autorités de
    l’Ukraine et des pays voisins dans leurs efforts pour assurer l’évacuation sans
    entrave, l’aide humanitaire et la sécurité générale de toutes les personnes
    déplacées à l’intérieur du pays et de tous les réfugiés ;

23. Se félicite de ce que 45 États participants de l’OSCE, gravement préoccupés par
    les conséquences persistantes que la guerre d’agression menée par la
    Fédération de Russie a sur le plan humanitaire et sur celui des droits de l’homme,
    aient de nouveau invoqué le Mécanisme de Moscou et exprime son soutien au
    travail de la commission d’enquête internationale indépendante mandatée par le
    Conseil des droits de l’homme de l’ONU et aux procédures en cours devant la
    Cour pénale internationale, qui mène une enquête sur les crimes de guerre qui
    auraient été commis par toute partie au conflit sur toute partie du territoire de
    l’Ukraine ;

24. Exige la libération immédiate de tous ceux qui, dans la Fédération de Russie et
    au Bélarus, sont persécutés par les régimes de Moscou et de Minsk pour avoir
    protesté contre la guerre d’agression de la Fédération de Russie contre
    l’Ukraine, menée avec la participation complice du Bélarus, y compris l’éminent
    chef de l’opposition russe Vladimir Kara-Murza, et encourage les États
    participants de l’OSCE à intensifier leurs efforts pour faire en sorte que les
    responsables du meurtre de Boris Nemtsov soient traduits en justice ;

25. Réitère son soutien total au travail des missions de l’OSCE sur le terrain, qui
    jouent un rôle clé dans la fourniture des renseignements factuels et fiables
    nécessaires pour couvrir tous les aspects des dimensions globales de sécurité
    de l’OSCE, en particulier dans la première dimension, et demande donc que le
    mandat de la Mission spéciale d’observation de l’OSCE en Ukraine soit rétabli ;

26. Encourage l’intensification des efforts de médiation et des négociations axés sur
    des résultats concrets dans le cadre des dispositifs actuels de règlement des
    conflits et demande aux parties aux conflits de cesser immédiatement toutes les
    hostilités et d’engager le dialogue pour parvenir à une paix globale et durable

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dans le plein respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de
     l’inviolabilité des frontières internationalement reconnues de l’Ukraine, de la
     Géorgie et de la République de Moldova ;

27. Souligne la nécessité de maintenir un dialogue permanent et un engagement
    axé sur des résultats concrets en vue de parvenir à un règlement global,
    pacifique et viable du conflit transnistrien selon la formule 5+2 et sur la base de
    la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la République de Moldova à
    l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, avec un statut spécial
    pour la Transnistrie qui garantisse pleinement les droits humains, politiques,
    économiques et sociaux de la population transnistrienne ;

28. Demande à la Fédération de Russie de mettre un terme à l’occupation des
    territoires géorgiens de l’Abkhazie et de la région de Tskhinvali et de s’impliquer
    de manière constructive dans les Discussions internationales de Genève ;

29. Recommande d’intensifier la participation des partenaires méditerranéens de
    l’OSCE pour la coopération (Algérie, Égypte, Israël, Jordanie, Maroc et Tunisie)
    aux efforts conjoints visant à coopérer en vue d’atténuer les menaces actuelles
    dans la région, notamment les menaces transnationales, les crises migratoires,
    le trafic d’êtres humains et le financement du terrorisme ;

30. Exhorte les États participants à s’abstenir d’exploiter les vulnérabilités du
    cyberespace, de faire de ce nouveau domaine numérique une arme au service
    de la cybercriminalité, de perturber des infrastructures essentielles et de porter
    atteinte aux droits de l’homme, et à poursuivre les travaux de mise en œuvre de
    mesures de confiance dans tous les États participants de l’OSCE ;

31. Invite tous les États participants à tirer parti du potentiel des femmes et des
    jeunes en les faisant participer sur un pied d’égalité aux efforts de sécurité et de
    paix et en les intégrant globalement dans le processus décisionnel et la mise en
    place des institutions, y compris les gouvernements locaux et les structures
    internationales ;

32. Demande instamment à tous les États participants qui ne l’ont pas encore fait
    d’élaborer et de mettre en œuvre des plans d’action nationaux pour les femmes,
    la paix et la sécurité, comme le requiert la Résolution 1325 du Conseil de sécurité
    des Nations Unies, qui constitue un programme complet en faveur de la pleine
    participation des femmes au maintien de tous les efforts de paix et de sécurité ;

33. Exhorte tous les États participants à s’inspirer de la Résolution 2250 du Conseil
    de sécurité des Nations Unies sur les jeunes, la paix et la sécurité, qui souligne
    que les jeunes jouent un rôle prioritaire dans l’instauration et la promotion de la
    paix et de la sécurité, et encourage donc tous les États participants de l’OSCE à
    donner des moyens d’action aux représentants des jeunes et à renforcer leur
    engagement auprès de toutes les parties prenantes aux niveaux local, national
    et international, conformément à cette résolution de l’ONU ;

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34. Prie instamment les États participants de relancer le débat sur la revitalisation
    du traité « Ciel ouvert » et sur la mise en œuvre intégrale et la révision du
    Document de Vienne compte tenu des nouveaux enjeux de sécurité sur le
    terrain ;

35. Encourage tous les États participants à signer le Traité sur l’interdiction des
    armes nucléaires de 2017, compte tenu de la détérioration des conditions
    essentielles de sécurité nucléaire qui pourrait avoir des conséquences
    désastreuses pour la région de l’OSCE et au-delà ;

36. Demande aux États participants de mettre fin à toute violation flagrante des
    engagements de l’OSCE et, au contraire, de s’engager à nouveau à respecter et
    de respecter systématiquement les principes d’Helsinki en pleine conformité
    avec le droit international, ce qui permet de créer les conditions nécessaires à la
    stabilisation, à la paix et à la sécurité dans la région de l’OSCE ;

37. Encourage tous les dirigeants politiques des États participants à relancer le
    débat sur la sécurité européenne en utilisant les outils et les cadres de
    négociation multilatérale uniques de l’OSCE, en particulier en renforçant le
    dialogue avec les partenaires internationaux et les autres parties prenantes afin
    de prévenir les crises et de trouver des solutions pacifiques aux conflits
    régionaux et de longue durée, tout en rappelant que l’absence d’exclusive,
    l’adhésion large et les principes de l’OSCE constituent la base de ce processus.

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CHAPITRE II

              AFFAIRES ÉCONOMIQUES, SCIENCE, TECHNOLOGIE
                          ET ENVIRONNEMENT

38. Rappelant l’Acte final d’Helsinki de 1975, dans lequel les États participants ont
    reconnu que les « efforts pour développer la coopération dans les domaines du
    commerce, de l’industrie, de la science et de la technique, de l’environnement et
    dans d’autres secteurs de l’activité économique contribu[aient] au renforcement
    de la paix et de la sécurité en Europe et dans le monde entier »,

39. Condamnant catégoriquement l’invasion militaire de l’Ukraine par la Fédération
    de Russie et soulignant à nouveau les conséquences humanitaires,
    socioéconomiques et environnementales désastreuses des conflits, notamment
    sur le plan de la sécurité d’approvisionnement en denrées alimentaires et en eau,

40. Saluant la Décision no 3/21 du Conseil ministériel de l’OSCE sur le renforcement
    de la coopération pour relever les défis posés par le changement climatique,
    adoptée à la 28e réunion du Conseil ministériel,

41. Accueillant avec satisfaction les priorités de la présidence polonaise axées sur
    la promotion d’une reprise économique durable et de l’autonomisation
    économique des femmes, ainsi que sur la lutte contre les risques
    environnementaux, et réitérant son soutien aux travaux du Bureau du
    Coordonnateur des activités économiques et environnementales de l’OSCE
    visant à aider les États participants à mettre en œuvre les engagements
    économiques et environnementaux dans la région de l’OSCE,

42. Soutenant l’accent mis par le 30e Forum économique et environnemental de
    l’OSCE sur la promotion de la sécurité et de la stabilité dans l’espace de l’OSCE
    à la faveur d’une reprise économique durable après la pandémie de COVID-19
    et se félicitant d’avoir contribué à ces travaux,

43. Soulignant le rôle unique des parlements nationaux dans l’adoption de la
    législation, la mobilisation des ressources, la promotion de la participation du
    public et la création de réponses transrégionales pour faire progresser la sécurité
    économique et environnementale, promouvoir le développement durable et
    mettre en œuvre les engagements internationaux pertinents dans la région de
    l’OSCE,

44. Alarmée par le fait que la guerre en Ukraine a considérablement affaibli la
    sécurité, la stabilité, la connectivité et la prospérité dans toute la région de
    l’OSCE et condamnant les conséquences dévastatrices de cette guerre sur
    l’environnement,

45. Préoccupée par les profondes répercussions économiques et sociales de la
    pandémie de COVID-19, qui a gravement perturbé la vie de millions de citoyens
    dans toute la région, et consciente que, pour mieux atténuer les effets de la crise
    sanitaire sur les populations vulnérables et les secteurs particulièrement
    exposés, de nombreux États participants de l’OSCE ont adopté des mesures de
    soutien fiscal, monétaire et financier sans précédent qui ont conduit, entre

                                          7
autres, à une augmentation des niveaux de la dette souveraine et des taux
     d’inflation,

46. Confirmant que, même si le commerce international et les relations entre les
    pays ont été mis à rude épreuve par la crise sanitaire prolongée et la guerre en
    Ukraine, la connectivité économique reste essentielle pour promouvoir la stabilité
    et la prospérité dans toute la région de l’OSCE,

47. Condamnant l’utilisation par la Fédération de Russie de l’approvisionnement en
    denrées alimentaires comme une arme par le blocage des exportations à partir
    des ports ukrainiens de la mer Noire et la perturbation de l’agriculture en Ukraine,

48. Soulignant que la communauté internationale devrait tirer des enseignements de
    la pandémie de COVID-19 afin de prévenir de futures crises similaires et de
    renforcer la résilience face à de telles crises en appliquant des politiques plus
    responsables, tournées davantage vers l’avenir et plus respectueuses de
    l’environnement et en équilibrant ainsi les besoins de développement de notre
    civilisation et les préoccupations économiques et environnementales légitimes
    des citoyens,

49. Soulignant aussi l’objectif qui consiste à promouvoir la sécurité économique par
    l’innovation, le capital humain, la bonne gouvernance et l’interconnectivité, ainsi
    qu’à maximiser le rôle de l’économie numérique en tant que moteur de la
    compétitivité et d’une croissance inclusive,

50. Prenant note de l’évolution démographique dans la région de l’OSCE, qui influe
    à la fois sur la prospérité économique et sur l’efficacité future des systèmes de
    sécurité sociale,

51. Soulignant la pression migratoire croissante subie par de nombreux États
    participants dans le contexte du conflit armé, de l’emploi, du développement et
    du climat et reconnaissant l’augmentation sensible des migrations et des
    déplacements pour des raisons environnementales, notamment le fait qu’un
    nombre estimé à 1,7 milliard de personnes en situation d’insécurité alimentaire
    sont exposées à un risque accru de souffrir de la faim ou de la famine,
    conséquence directe de la guerre d’agression menée par la Fédération de
    Russie contre l’Ukraine,

52. Alarmée par l’augmentation de la traite des êtres humains dans une économie
    mondialisée, par l’utilisation abusive croissante des technologies numériques
    pour exploiter d’autres êtres humains et par le recours de plus en plus fréquent
    au travail forcé dans la production de biens et de services,

53. Se déclarant préoccupée par le manque persistant de transparence des activités
    des entités publiques et par la corruption largement perçue dans la fonction
    publique, qui continuent de saper la confiance des citoyens dans les institutions
    et processus démocratiques,

54. Rappelant sa Déclaration de Berlin de 2018 invitant instamment les parlements
    à adopter une législation d’élaboration ou de développement de politiques
    anticorruption et à promouvoir les meilleures pratiques pour garantir un marché

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réellement libre et concurrentiel et pour favoriser une croissance économique
     durable et respectueuse de l’environnement,

55. Soulignant les avantages d’un environnement propre sur le développement
    socioéconomique, notamment la réduction des dépenses publiques consacrées
    aux traitements médicaux et l’influence positive sur la productivité du travail, et
    réaffirmant l’importance de la sécurité d’approvisionnement en denrées
    alimentaires et en eau dans l’ensemble de la région de l’OSCE, en particulier
    dans le contexte des changements climatiques et des conflits,

56. Inspirée par le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et ses
    17 objectifs de développement durable qui appellent à l’action pour mettre fin à
    la pauvreté, protéger la planète et garantir la paix et la prospérité aux générations
    actuelles et futures,

57. Pleinement consciente de l’impossibilité de parvenir à une sécurité totale sans
    remédier à plusieurs crises environnementales interdépendantes, notamment
    les changements climatiques, la perte de biodiversité, l’utilisation non durable
    des ressources naturelles et la pollution sous toutes ses formes,

58. Rappelant le lien entre l’environnement et la sécurité qu’elle a reconnu dans la
    Déclaration de Budapest de 1992, ainsi que la notion de protection de la santé
    de la planète pour préserver la nôtre qu’elle a fait valoir dans les Déclarations
    d’Ottawa de 1995 et de Stockholm de 1996,

59. Reconnaissant que le lien entre la sécurité environnementale et la santé
    publique est étroit et qu’il doit donc figurer en bonne place à l’ordre du jour de la
    sécurité internationale,

60. Particulièrement préoccupée par le fait que la pollution, sous toutes ses formes,
    représente un risque sanitaire majeur qui devrait être étudié, régulièrement suivi
    et évalué avec soin, y compris dans le contexte de la pandémie de COVID-19,

61. Prenant note avec inquiétude du dernier rapport du Groupe d’experts
    intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU, qui souligne la
    menace « sans équivoque » que les changements climatiques font peser sur le
    bien-être humain et la santé de la planète,

62. Reconnaissant que les changements climatiques imputables à l’homme
    perturbent de plus en plus les phénomènes météorologiques, ont une incidence
    sur les économies nationales, coûtent des vies et frappent les populations des
    pays du monde entier et qu’il faut donc y faire face résolument en renforçant la
    coopération et la coordination internationales à tous les niveaux, en tenant
    compte des effets différenciés de ces changements sur les différentes régions et
    populations,

63. Se félicitant des mesures prises depuis la Conférence des Nations Unies sur les
    changements climatiques (COP21) de 2015 et de l’adoption de l’Accord de Paris
    qui fixe pour but de maintenir l’augmentation de la température moyenne
    mondiale bien en deçà de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et de

                                           9
poursuivre les efforts pour limiter cette augmentation à 1,5 °C par rapport aux
     niveaux préindustriels,

64. Se félicitant également des résultats de la COP26 en ce qui concerne le
    renforcement des efforts visant à accroître la résilience face aux changements
    climatiques, à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et à fournir le
    financement nécessaire à ces deux fins, ainsi que de l’objectif du pacte vert pour
    l’Europe consistant à rendre l’Union européenne climatiquement neutre d’ici à
    2050,

65. Rappelant sa Déclaration de Luxembourg de 2019 exhortant les parlements et
    les gouvernements des États participants de l’OSCE à renforcer leurs
    contributions déterminées au niveau national afin de limiter l’utilisation de
    combustibles fossiles tels que le pétrole, le charbon et le gaz naturel et de
    remplacer ces combustibles par des sources d’énergie plus propres tout en
    augmentant l’efficacité énergétique,

66. Se félicitant de son plaidoyer parlementaire de 2021 pour une action résolue en
    faveur du climat, dans lequel, entre autres dispositions, il est demandé
    instamment aux gouvernements des États participants de l’OSCE 1) de réduire
    drastiquement les émissions de GES en plafonnant l’augmentation de
    température à 1,5 °C, 2) d’élaborer des stratégies d’adaptation efficaces, 3) de
    mobiliser les ressources financières nécessaires et 4) de coopérer dans tous les
    domaines,

67. Reconnaissant que plus de 70 % des émissions de GES d’origine humaine
    proviennent du secteur de l’énergie et soulignant par conséquent qu’il est urgent
    de donner la priorité au verdissement des réseaux d’énergie et de transport, des
    procédés industriels et des systèmes de chauffage ou de refroidissement des
    États participants, ainsi que de promouvoir des modèles d’économie circulaire
    dans l’ensemble de la région de l’OSCE afin de favoriser la transition vers un
    avenir sobre en carbone et plus résilient,

68. Soulignant également les avantages des politiques agricoles neutres en
    carbone, de la préservation et de la gestion des forêts et de l’utilisation durable
    des terres pour la sécurité alimentaire, le développement rural et l’éradication de
    la pauvreté,

69. Insistant sur la nécessité de mettre en œuvre une transition verte qui soit
    équitable et bénéfique pour les travailleurs, les consommateurs, les entreprises
    et les États, notamment en garantissant des conditions de travail décentes, en
    favorisant un accès plus équitable aux ressources naturelles et en rendant nos
    économies plus résilientes, plus innovantes et plus compétitives,

70. Préoccupée par l’instabilité croissante des marchés de l’énergie, illustrée par la
    forte volatilité des prix provoquée par une combinaison de tensions
    géopolitiques, de blocages au niveau de l’offre, d’un stockage limité et du rebond
    de l’économie après la crise de la COVID-19, et qui a contribué, entre autres, à
    une hausse des taux d’inflation dans de nombreux États participants de l’OSCE,

                                          10
71. Convaincue que le renforcement et la diversification des approvisionnements
    énergétiques au profit de sources d’énergie propres sont essentiels pour
    atteindre la neutralité carbone, réduire la dépendance énergétique, rendre
    l’énergie plus accessible, plus résiliente et plus abordable au regard de
    l’ensemble des besoins humains et réduire ainsi les tensions géopolitiques liées
    à l’énergie et éviter de nouvelles formes de pauvreté énergétique,

72. Reconnaissant qu’à long terme, l’énergie provenant des combustibles fossiles
    présente trop d’inconvénients environnementaux et sociaux, alors que de
    nouvelles sources d’énergie propres devraient devenir de plus en plus viables,
    et déterminée par conséquent à accélérer la transition vers une énergie propre,
    notamment par une tarification du carbone bien calibrée, l’expansion des
    stratégies énergétiques neutres en carbone, abordables et durables et des
    investissements soutenus dans la recherche et l’innovation technologique,

73. Consciente que la transition énergétique – entendue comme le passage du
    secteur énergétique mondial des systèmes de production et de consommation
    d’énergie d’origine fossile à des sources d’énergie plus propres – implique des
    changements progressifs et des ruptures structurelles, ainsi qu’une évolution
    systémique,

74. Soulignant le rôle des entreprises privées et des coopératives de citoyens dans
    la promotion de la transition vers une énergie propre et insistant sur le fait que la
    bonne gouvernance, la diversification économique, le dialogue social, la
    protection sociale, la disponibilité de fonds de transition et le renforcement des
    compétences sont des aspects importants d’une transition énergétique
    équitable,

75. Se félicitant de la contribution essentielle de la science et de la technologie dans
    l’offre de solutions viables aux problèmes économiques et environnementaux
    que traverse le monde et soulignant l’importance d’une interface
    science-politique solide et transparente pour mieux éclairer les décisions
    cruciales qu’il est indispensable de prendre pour lutter contre les changements
    climatiques, promouvoir le développement durable et la croissance économique,
    protéger l’environnement et préserver la santé des citoyens,

76. Reconnaissant que le processus de numérisation rapide observé dans
    l’ensemble de l’espace de l’OSCE entraîne des changements substantiels dans
    tous les domaines de la vie et soulignant les incroyables possibilités de
    développement qu’offrent les nouvelles technologies, telles que l’intelligence
    artificielle (IA), mais aussi les menaces potentielles découlant de l’utilisation
    abusive de ces technologies,

77. Se déclarant préoccupée par l’utilisation abusive de plus en plus fréquente des
    plateformes de communication modernes pour diffuser de la désinformation et
    de la propagande et manipuler l’opinion publique, tout en réaffirmant qu’il importe
    de protéger la liberté d’expression, tant hors ligne qu’en ligne,

78. Se félicitant des dialogues parlementaires en ligne qu’elle a organisés le
    22 avril 2020 sur les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur la sécurité
    économique, le 22 mai 2020 sur le thème « COVID-19 : Un tournant décisif pour

                                           11
la protection de l’environnement ? », le 25 mai 2021 sur le lien entre la sécurité
     environnementale et la santé publique et le 4 février 2022 sur la révolution des
     énergies propres et ses conséquences pour la région de l’OSCE, qui ont offert
     d’excellentes occasions de comparer les expériences parlementaires dans ces
     domaines, d’établir des liens avec la communauté scientifique et de promouvoir
     une plus grande convergence politique autour de plusieurs questions d’actualité
     figurant à l’ordre du jour de la Commission des affaires économiques, de la
     science, de la technologie et de l’environnement,

L’Assemblée parlementaire de l’OSCE

79. Réitère son appel à tous les États participants de l’OSCE pour qu’ils redoublent
    d’efforts afin de définir et de mettre en œuvre des solutions coopératives à nos
    problèmes communs de sécurité économique et environnementale, notamment
    aux problèmes liés à la reprise économique, à la connectivité, aux migrations, à
    la traite des êtres humains, à la bonne gouvernance, aux changements
    climatiques, à la dégradation de l’environnement, à la pollution, à la
    cybersécurité et à la désinformation ;

80. Exhorte les États participants à promouvoir le développement socioéconomique
    dans la région de l’OSCE et au-delà – conformément aux objectifs de
    développement durable – afin de favoriser la stabilité et la prospérité régionales,
    en particulier grâce à la représentation accrue des femmes occupant des postes
    de pouvoir, et ainsi de renforcer la démocratie et de favoriser un développement
    durable et pacifique dans l’ensemble de la société ;

81. Demande aux États participants de l’OSCE de renforcer la coopération pour
    parvenir à une reprise économique durable après la pandémie de COVID-19,
    notamment en accélérant le déploiement des technologies vertes, en renforçant
    la croissance économique et la connectivité et en soutenant le développement
    du capital humain, notamment grâce à des réformes progressistes favorisant
    l’égalité entre les hommes et les femmes et la liberté économique et sociale des
    femmes, en tenant compte des effets sociaux et économiques négatifs de la
    pandémie de COVID-19 et du recul de l’égalité, et en agissant à cet égard ;

82. Demande instamment à tous les États participants d’adopter une approche de la
    reprise économique après la pandémie de COVID-19 qui tienne compte de
    l’égalité entre les hommes et les femmes et de veiller à ce que les politiques de
    reprise intègrent une optique de genre intersectionnelle et prennent en
    considération les points de vue des divers groupes de parties prenantes,
    notamment des organisations de femmes et des groupes marginalisés ;

83. Exhorte les gouvernements, dans le contexte de l’invasion militaire de l’Ukraine,
    à envisager des actions efficaces et bien coordonnées dans les domaines
    économique et environnemental qui viseraient à atténuer les conséquences du
    conflit et à rétablir la paix et la sécurité internationales et qui devraient avoir des
    répercussions minimales sur la population civile ;

84. Demande instamment aux États participants de continuer d’intensifier la pression
    économique exercée sur la Fédération de Russie en réponse à la guerre

                                            12
injustifiée et illégale que celle-ci mène en Ukraine, notamment grâce à l’arrêt
     progressif et méthodique des importations de combustibles fossiles russes ;

85. Demande aux gouvernements de redoubler d’efforts aux niveaux de l’OSCE et
    de l’Union européenne pour promouvoir un programme de reconstruction de
    l’économie et des infrastructures de l’Ukraine, avec la contribution des États de
    la région de l’OSCE ;

86. Invite les États participants à concevoir des initiatives visant à renforcer les
    relations et le dialogue intergénérationnels, à améliorer la qualité de vie des
    personnes âgées et à relever le niveau de vie dans l’ensemble de la région et
    encourage les autorités nationales à suivre l’évolution démographique dans la
    région de l’OSCE en confiant cette tâche à des groupes de travail, des comités
    et des départements spécialisés, afin de mieux comprendre les causes et les
    conséquences plausibles de cette évolution et d’envisager des stratégies viables
    pour y remédier, comme diverses mesures de soutien aux familles et d’autres
    mesures destinées à revitaliser les zones « dépeuplées » et les pays en butte à
    une crise démographique grâce à des politiques telles que les investissements
    dans l’infrastructure matérielle et numérique, les visas numériques nomades, la
    résidence électronique, les systèmes de travail intelligents, les politiques liées à
    la longévité, les systèmes de protection sociale destinés aux foyers
    nouvellement formés, le logement intergénérationnel et la télémédecine ;

87. Encourage les États participants de l’OSCE à reconsidérer leur
    approvisionnement en énergie, leurs politiques de mise aux enchères des
    fréquences, leurs ventes d’infrastructures et d’entreprises, leurs achats de
    technologies clés en matière de communication et de sécurité, ainsi que la
    gestion de leur dette, afin de protéger leur indépendance, notamment, mais pas
    seulement, vis-à-vis de la Chine et de parvenir à la stabilité géopolitique et à la
    sécurité mondiale ;

88. Exhorte les États participants de l’OSCE à promouvoir une gestion des
    migrations efficace, durable et conforme aux droits de l’homme, à mettre en
    place des voies juridiques adéquates en matière de migration économique, à
    assurer la sécurité globale des frontières et à renforcer la coopération
    internationale afin de prendre en compte les facteurs socioéconomiques et
    environnementaux des migrations et des déplacements, y compris les facteurs
    d’incitation au départ tels que la pauvreté, la faiblesse de l’état de droit et le
    manque de perspectives économiques dans les pays d’origine ;

89. Prie instamment les États participants de jouer prioritairement un rôle moteur
    dans une coopération au développement axée sur l’économie et de créer des
    stratégies à long terme fondées sur les compétences et assorties d’objectifs
    clairs et mesurables afin de renforcer la coopération économique avec les
    régions voisines et de favoriser ainsi la sécurité dans la région de l’OSCE ;

90. Demande aux parlements d’adopter de nouvelles législations afin de prévenir la
    traite des êtres humains dans les chaînes d’approvisionnement au moyen
    d’interdictions d’importation et de lois sur la publication des résultats, la
    divulgation d’informations et la diligence raisonnable, afin de tirer parti du pouvoir

                                           13
de la « demande » pour briser le modèle commercial de la traite et permettre aux
     entreprises de s’engager de manière éthique sur le marché mondial ;

91. Encourage les parlements à prendre des mesures pour décourager la demande
    qui favorise la traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle,
    notamment en renforçant les cadres de prévention et de justice pénale afin de
    tenir pour responsables ceux qui exploitent les victimes de la traite ;

92. Invite les États participants de l’OSCE à mettre en place des unités spécialisées
    de lutte contre la traite des êtres humains, à renforcer la coopération
    interinstitutionnelle et à améliorer les politiques pertinentes – notamment en
    tenant compte du rôle de plus en plus prédominant que joue la technologie dans
    la facilitation de la traite des êtres humains – afin de lutter efficacement contre
    les trafiquants et de protéger les victimes ;

93. Encourage les États participants de l’OSCE à renforcer leurs mécanismes de
    collecte de statistiques et de données sur les victimes de la traite des êtres
    humains et à dispenser des formations afin de sensibiliser la police et le Ministère
    public à la nature particulière du trafic d’êtres humains ;

94. Encourage par ailleurs les parlements à réglementer dûment des questions telles
    que les conflits d’intérêts, la transparence du financement des partis et les
    pratiques de lobbying, ainsi qu’à adopter et mettre en œuvre une législation
    anticorruption avancée – y compris des lois solides sur la propriété effective
    ultime – et à contrôler l’indépendance des autorités anticorruption pertinentes
    afin de garantir des marchés libres, équitables et compétitifs et de promouvoir
    une croissance économique durable ;

95. Exhorte les États participants à prendre des mesures pour renforcer leurs
    systèmes de lutte contre l’influence corruptrice des oligarques et autres
    cleptocrates transnationaux, notamment en prenant des dispositions
    réglementaires applicables aux personnes facilitant la cleptocratie, qui peuvent
    comprendre des avocats, des comptables et des responsables financiers ;

96. Exhorte en outre les gouvernements à mettre en place des contrôles et des
    audits internes et externes efficaces, en renforçant ainsi la transparence et la
    responsabilité des autorités publiques, et à adopter et mettre en œuvre des
    cadres réglementaires solides qui permettent d’atténuer les risques liés au
    blanchiment d’argent et au financement du terrorisme, conformément aux
    normes internationales pertinentes ;

97. Demande aux gouvernements des États participants de l’OSCE de redoubler
    d’efforts coordonnés pour mettre en œuvre le Programme de développement
    durable à l’horizon 2030 et les engagements correspondants de l’OSCE, en
    conciliant dûment le progrès économique mondial avec la justice sociale et la
    préservation de l’environnement, et exhorte les parlements nationaux à élaborer
    des propositions législatives cohérentes et bien étayées dans ce contexte ;

98. Invite les États participants à réorienter leurs efforts vers l’élaboration d’un
    modèle de développement véritablement durable et neutre en carbone, dans
    lequel les facteurs environnementaux, économiques, sociaux et sanitaires seront

                                          14
dûment pris en compte, et à mettre en œuvre des politiques telles que des taxes
     carbone bien calibrées, des systèmes efficaces d’échange de droits d’émission
     et des subventions aux industries et à l’agriculture sobres en carbone, afin
     d’inciter à une économie plus verte et plus saine ;

99. Exhorte les États participants de l’OSCE à accroître leurs efforts en matière de
    protection de l’environnement, d’utilisation durable des ressources naturelles, de
    préservation et de restauration des écosystèmes et de la biodiversité et à intégrer
    des solutions fondées sur la nature dans des stratégies d’adaptation qui tiennent
    compte des avantages sociaux, économiques et culturels connexes pour les
    populations locales ;

100. Demande aux autorités nationales de suivre régulièrement l’état de
     l’environnement et de renforcer les efforts visant à déterminer les principales
     causes de la dégradation du milieu naturel, à mieux comprendre comment cette
     dégradation a une incidence sur différents aspects de la santé publique et à
     proposer des solutions viables pour protéger la santé des citoyens, notamment
     dans le contexte de la pollution et des micro et nanoparticules de plastique ;

101. Encourage les États participants à améliorer la coopération transfrontière et la
     gestion intégrée des eaux transfrontières en renforçant les accords et les
     arrangements institutionnels, élément clé de l’instauration de la paix et de la
     concrétisation des bénéfices de l’intégration économique régionale ;

102. Invite les États participants à approfondir leurs connaissances de
     l’interconnexion fondamentale entre la pauvreté, la santé et la pollution et de la
     mise en œuvre de mesures intégrées appropriées ;

103. Exhorte les États participants de l’OSCE à réduire radicalement leurs émissions
     de GES conformément à l’Accord de Paris et aux conclusions de Glasgow de la
     COP26 – notamment en s’engageant à atteindre des objectifs de réduction des
     émissions progressivement plus ambitieux dans le cadre de contributions
     déterminées au niveau national réalistes visant à limiter l’augmentation de la
     température à 1,5 °C – et à stimuler la transition vers une énergie à faible
     émission de carbone en développant et en diversifiant les sources d’énergie
     propres, en encourageant l’efficacité énergétique, en donnant la priorité aux
     technologies énergétiques propres et en rendant économiquement viables les
     nouvelles sources d’énergie propre, grâce notamment à une forte réduction des
     subventions publiques aux combustibles fossiles ;

104. Demande aux États participants de renforcer les systèmes d’alerte précoce,
     d’améliorer la cartographie des risques, d’accroître la capacité de préparation et
     de réaction aux catastrophes et de mettre en place des plans de financement
     d’urgence en prévision d’une fréquence accrue des chocs liés au climat ;

105. Invite les États participants à renforcer leur coopération dans le domaine de la
     lutte contre les incendies incontrôlés, en particulier grâce à l’envoi de personnel
     et d’équipements et l’interaction des moyens aériens, et accueille favorablement
     la création du Centre européen d’excellence de sécurité civile à Nîmes Garons
     (projet Nemausus), qui réunit des chercheurs, des entrepreneurs et des pilotes
     européens dans des projets conjoints auxquels tous apportent leur expertise ;

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