Résolutions Adoptées par la 4e Conférence d'UNI Europa Rome, 14-16 mars 2016
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Table des matières Table des matières ............................................................................................................ 1 Introduction ........................................................................................................................ 2 Aperçu des priorités stratégiques pour 2016-2020 ............................................................. 5 Composition du Comité des résolutions ............................................................................. 6 Résolution 1: Changer l’Europe ensemble ......................................................................... 7 Résolution 2 : Changer l’Europe grâce à des syndicats plus forts .................................... 13 Résolution 3: Changer l'Europe grâce à un meilleur pouvoir de négociation des syndicats.......................................................................................................................... 17 Résolution 4: Changer l'Europe en améliorant la qualité des emplois .............................. 24 Résolution 5: Négocier des accords transnationaux d’entreprise ..................................... 31 Résolution 6: Une stratégie commune d’UNI Europa pour le dialogue social sectorial européen ......................................................................................................................... 35 Résolution 7: Cotisations des affiliés à UNI Europa 2017 – 2020 ..................................... 41 Résolution 8: Augmenter la participation des jeunes aux Conférences d’UNI Europa ...... 42 Résolution 9: Stratégie d’UNI Europa pour les Cadres..................................................... 43 Déclaration sur l'Accord sur le commerce des services (ACS) ......................................... 44 Déclaration sur les politiques antisyndicales Promouvoir le respect des droits syndicaux en Europe ............................................................................................................................. 47 Déclaration sur une réponse humanitaire à la crise des réfugiés ..................................... 50 Resolutions 4th UNI Europa Conference 2016 ______________________________________________ 1
Introduction Des délégués de toute l'Europe, représentant quelque 7 millions de travailleurs, se sont rassemblés pour la 4e Conférence d'UNI Europa qui s'est tenue à Rome, Italie, du 14 au 16 mars 2016. Les décisions qui y ont été prises définissent la voie à suivre par UNI Europa - ses affiliés, secteurs et groupes - pour les quatre prochaines années. En travaillant ensemble, nous nous engageons à faire croître et à renforcer les syndicats des services et à améliorer les conditions de travail et de vie des travailleurs du secteur des services partout en Europe. Dans le cadre d'un processus inclusif et ascendant, les affiliés ont travaillé pendant une année à la formulation de 12 motions qui ont été présentées lors de la Conférence. Le Comité des résolutions à fusionner certaines de ses émotions, si bien que neuf motions ont été présentées lors de la Conférence pour adoption. En outre, la conférence a également adopté trois déclarations soumises par le Comité exécutif d’UNI Europa. Voici un résumé des points principaux contenus dans les neuf résolutions adoptées : Résolution 1, Changer l’Europe ensemble : De Toulouse à Rome et au-delà, définit notre vision pour les quatre années à venir. Elle est fondée sur les décisions prises lors de la 3e Conférence d’UNI Europa qui s'est tenue à Toulouse en 2011. La résolution reconfirme les politiques et les engagements qui y ont été décidés. Elle définit également notre rôle et notre engagement dans la mise en œuvre des décisions prises lors de la quatrième conférence d'UNI World et de la stratégie d'UNI « Aller de l'avant ». Le but général est une UNI Europa forte, une fédération syndicale européenne qui, au niveau européen, lutte pour défendre les intérêts des travailleurs du secteur tertiaire avec une force et une visibilité égales à celles dont font preuve les affiliés au niveau national, tant sur la scène politique qu’en matière de relations sociales. Nous 1. lutterons en faveur d’une économie pour TOUS 2. construirons une Europe sociale 3. amélioreront les conditions et les droits des travailleurs Les résolutions 2-4 sont les documents clés qui définissent nos priorités pour la période de 2016–2020. La résolution 2, Changer l'Europe grâce à des syndicats plus forts, a pour objectif d'approfondir notre engagement avec les affiliés afin d'augmenter la capacité de recrutement et de renforcer notre présence dans nos secteurs et dans les multinationales. Il s'agit de gagner l'adhésion de nouveaux travailleurs, de conserver nos membres syndiqués, d'établir et de renforcer nos structures syndicales et de promouvoir la participation et le soutien de nos membres au niveau de toues les activités syndicales. Cette résolution comporte 4 priorités stratégiques : 1. Activités de syndicalisation en Europe centrale et orientale et en Turquie 2. Soutien à la syndicalisation dans les pays sous surveillance de la Troïka 3. Coordination et échange des bonnes pratiques pour améliorer les capacités de recrutement syndical 4. Cibler les multinationales 2 ______________________________________________ Resolutions 4th UNI Europa Conference 2016
La résolution 3, Changer l'Europe grâce à un meilleur pouvoir de négociation, a pour objectif de renforcer le pouvoir de négociation des syndicats des services en Europe. UNI Europa et les travailleurs qu'elle représente défendront ensemble leurs droits collectifs en tant que syndicats et travailleurs du secteur des services. Nous lutterons pour inverser le cap de la politique gouvernementale et des réglementations qui limitent nos droits collectifs. Les syndicats des services se battront pour que les entreprises, quel que soit leurs pays d'implantation, respectent nos droits collectifs. Cette résolution comporte 3 priorités stratégiques : 1. Coordination de la couverture des négociations collectives 2. Développer et soutenir les alliances syndicales 3. Influencer l’élaboration des politiques de l’UE La résolution 4, Changer l'Europe en améliorant la qualité des emplois, définit le cadre stratégique que s'est fixé UNI Europa pour arriver à accroître le nombre d'emplois de qualité pour les travailleurs des services en Europe. L'objectif est de faire évoluer notre vision et de mener des actions concrètes pour organiser le secteur des services en Europe dans l'intérêt des travailleurs et des utilisateurs des services, en particulier dans le contexte de la révolution numérique et des efforts que déploie l'UE pour mettre en place un marché intérieur des services plus intégré. Les trois priorités stratégiques de cette résolution sont : 1. de mettre en place une plateforme pour une politique européenne des services ; 2. d'influencer les politiques européennes relatives au marché intérieur des services ; 3. d'assurer que la numérisation contribue au progrès social et à la création d'emplois de qualité. La résolution 5, Lignes directrices pour négocier des accords transnationaux d'entreprises (ATE), définit le cadre nécessaire à la négociation de tels accords. Pour UNI Europa, les principes clés sont, premièrement, que la négociation collective relève essentiellement de la responsabilité de nos syndicats affiliés et, deuxièmement, que les décisions prises dans le cadre de telles négociations fassent idéalement l'objet d'un consensus entre les affiliés participant aux négociations. La résolution 6, une stratégie commune pour le Dialogue social sectoriel européen, emmènera notre travail dans la concertation sociale sectorielle un pas plus loin en définissant une vision commune et en précisant les objectifs des dialogues sectoriels. La résolution 7, qui porte sur les cotisations d'affiliation à UNI Europa pour 2017 – 2020, définit le cadre de décision relatif aux augmentations des cotisation pour 2018-2020. En 2017, les cotisations augmenteront de 0,03 € pour passer à 0,48 € par membre. La résolution 8, Augmenter la participation de jeunes délégués aux conférences d'UNI Europa doit permettre d'atteindre l'objectif d'UNI Jeunesse, à savoir que 20% des participants aient moins de 35 ans. La résolution 9, la stratégie d'UNI Europa pour les cadres définit les trois grandes priorités pour ce groupe de travailleurs : la syndicalisation, l'équilibre vie professionnelle/vie privée et la protection des dénonciateurs d'abus Resolutions 4th UNI Europa Conference 2016 ______________________________________________ 3
Les trois déclarations adoptées par la conférence traitent des sujets suivants : Déclaration sur l'Accord sur le commerce des services (ACS) Déclaration sur l'antisyndicalisme : Promotion du respect des droits syndicaux en Europe Déclaration sur une réponse humanitaire à la crise des réfugiés « Changer l'Europe ensemble » – ou, en Italien, “Cambiamo insieme l'Europa” – est notre slogan de ralliement : pour que les syndicats des services joignent leurs forces afin que l'avenir de l'Europe et la révolution numérique évoluent dans le sens d'une Europe sociale et équitable, avec des emplois sûrs et de qualité, où les droits des syndicats et des travailleurs sont respectés et où les syndicats peuvent donc jouer pleinement leur rôle. Nous devons changer et nous changerons l'Europe ensemble ! Oliver Röthig Secrétaire régional 4 ______________________________________________ Resolutions 4th UNI Europa Conference 2016
Aperçu des priorités stratégiques pour 2016-2020 Les résolutions 2-4 définissent trois cadres stratégiques. Ils constituent nos principaux domaines d'action pour la période 2016-2020. Un Cadre Stratégique Pour Des Activités Stratégiques De Syndicalisation 1. Initiatives de syndicalisation en Europe centrale et orientale et en Turquie 2. Soutien à la syndicalisation dans les pays de la Troïka 3. Coordonner & échanger des bonnes pratiques pour développer les capacités syndicales 4. Cibler les multinationales Cadre Stratégique Pour Renforcer Le Pouvoir De Négociation Des Syndicats Des Services En Europe 5. Coordination de la couverture des négociations collectives 6. Les alliances syndicales 7. Influencer l’élaboration des politiques de l’UE Cadre Stratégique Pour L'augmentation Du Nombre D'emplois De Qualité En Europe 8. Politique des services 9. Le marché intérieur des services 10. Numérisation Resolutions 4th UNI Europa Conference 2016 ______________________________________________ 5
Composition du Comité des résolutions Le Comité des résolutions était composé comme suit : Président : Ingeborg Saetre, Postkom, Norvège Membres : Ben Richards Zone I Unite the Royaume- Union Uni Arvid Ahrin Zone II NFU Suède Emilio Fargnoli Zone III UILTUCS Italie Erwin De Deyn Zone IV FGTB/ABVV Belgique Wolfgang Greif Zone V GPA-djp Autriche Gyula Berta Zone VI Syndicat Hongrie postal Dmitry Dozorin Zone VII CWU Russie Sandra Vercammen Cadres LBC-NVK Belgique Martine Le Garroy Comité des Femmes ACV-CSC Belgique Daniel Carlstedt les jeunes Handels Suède Frédéric Favraud Soins aux personnes et FEC-FO France Assurance sociale Lars Anders Commerce HANDELS Suède Häggström Mario Ongaro Finance FISAC-CGIL Italie Pilar Rato Jeux FECOHT Espagne CC.OO Joaquina Rodriguez Secteur Graphique & FSC-CCOO Espagne Logistique Barbara Schroeding Coiffure et esthétique VIDA Autriche Andy Kerr ICTS CWU Irlande Heinrich Bleicher- EURO-MEI ver.di Allemagne Nagelsmann Christer Rydh Poste SEKO Suède Jaana Ylitalo Services de maintenance et de PAM Finlande sécurité Marcelle Buitendam Sport-PRO FNV Sport Pays-Bas Secrétaire : Christina Colclough, UNI Europa 6 ______________________________________________ Resolutions 4th UNI Europa Conference 2016
Résolution 1: Changer l’Europe ensemble Quatre ans après le 3e Congrès d'UNI Europa à Toulouse, l'Europe n'est toujours pas parvenue à sortir de la crise. Il s'agit d'une crise économique, politique, climatique et sociale, mais avant tout d'une crise qui a ébranlé les fondations mêmes de l'Europe en laquelle nous croyons. Depuis le début de cette crise, l'austérité et la déréglementation sont encore et toujours les principales réponses proposées par les autorités européennes et les gouvernements nationaux. Les travailleurs, les populations désavantagées ou les plus vulnérables de nos sociétés ne sont pas responsables de cette crise, mais ce sont ces groupes qui en ont payé et qui en paient toujours le prix fort. En réalité ce sont la cupidité des entreprises, la spéculation, l'introduction du néolibéralisme dicté par la loi du marché, les dirigeants européens et les politiques d'austérité qu'ils ont imposées qui en sont la causent. La crise s'est aggravée sous l'effet des politiques d'austérité imposées par beaucoup de gouvernements. Elle a également été utilisée pour faire campagne contre les syndicats et leur rôle dans la société en tant que représentants des travailleurs face aux autorités publiques et aux employeurs. Ces campagnes affaiblissent le modèle social européen et notre démocratie en concentrant le pouvoir aux mains de quelques acteurs. Dans le même temps, les employeurs tentent de remettre en question les missions fondamentales de l'Organisation internationale du travail qui consistent à élaborer et à faire appliquer des normes sur le travail au niveau international. Il est urgent et nécessaire que l'OIT reprenne son rôle en tant qu'organisation qui protège les travailleurs. UNI Europa croit en une Europe qui repose sur les valeurs fondamentales de la solidarité, de l'équité, de la fraternité, de l'égalité et de la durabilité. Il s'agit des valeurs pour lesquelles nous sommes prêts à nous battre et pour lesquelles nous devons nous battre si nous souhaitons que l'Europe soit synonyme d'union sociale en faveur de meilleures conditions de vie et de travail pour l'ensemble de la population. Nous avons jeté les bases de cette politique lors de la 3e Conférence d'UNI Europa en 2011, plus particulièrement par le biais des résolutions “Union – Vision – Action”. UNI Europa s’est engagée à jouer un rôle prépondérant dans la mise en œuvre du plan stratégique d’UNI «Aller de l’avant», et des décisions prises lors du 4e Congrès mondial. Les politiques adoptées à Toulouse et au Cap constituent la base du travail d'UNI Europa pour les quatre prochaines années. Le but général est une UNI Europa forte, une fédération syndicale européenne qui, au niveau européen, lutte pour défendre les intérêts des travailleurs du secteur tertiaire avec une force et une visibilité égales à celles dont font preuve les affiliés au niveau national, tant sur la scène politique qu’en matière de relations sociales. Nous, UNI Europa - qui regroupons les syndicats des travailleurs du secteur des services en Europe - restons unis et nous nous engageons à agir ensemble pour introduire un réel changement, parce que nous pouvons et devons changer l'Europe ensemble. Lutter en faveur d’une économie pour TOUS UNI Europa reconnaît la relation entre la voix des travailleurs et la productivité, et croit fermement qu'une main-d'œuvre engagée est vitale pour la croissance économique en Europe. L’austérité a échoué! UNI Europa exige que l’Union européenne et les gouvernements européens abandonnent leurs politiques d’austérité. Une relance durable ne peut s’appuyer sur des emplois précaires, la réduction des services publics et la mise en péril de la Resolutions 4th UNI Europa Conference 2016 ______________________________________________ 7
négociation collective. Nous exigeons un changement de cap radical dans la gouvernance économique; une transition équitable, afin d’accorder la priorité à l’économie réelle et à des emplois de qualité. L’imposition de l’austérité et les actions de la troïka, entre autres, ont des effets dévastateurs en Espagne, au Portugal, en Italie, en Grèce, en Irlande et ailleurs encore. UNI Europa a toujours condamné cette approche vouée à l’échec et elle salue le courage du peuple grec qui a décidé qu’il était non seulement possible, mais nécessaire de changer d’orientation sur le plan politique et démocratique. Tous les travailleurs du secteur des services, et plus particulièrement les jeunes travailleurs et les femmes sont les personnes qui souffrent le plus des effets négatifs de la crise et des décisions inappropriées des gouvernements. Les femmes étant les principales bénéficiaires des services publics, les restrictions des prestations assurées par l'État et la réduction du niveau de ces services ont des répercussions directes sur les responsabilités des femmes, ce qui affecte leur travail et leur pouvoir d'achat (effets en cascade). Les États membres de l'UE n'ont cessé de s'attaquer à la sécurité sociale, à la santé, à la qualité de l'environnement et aux pensions dans une tentative aussi illusoire que néfaste de stimuler la compétitivité, et cela s'est fait sur le dos des plus vulnérables au sein de nos sociétés. L'imposition de l'austérité équivaut ni plus ni moins à du dumping social et UNI Europa rejette cette politique sans équivoque. Cette évolution est indéniablement défavorable aux femmes dont la pension de retraite reste inférieure à celle des hommes. Qui plus est, cet écart ne fera qu'augmenter étant donné l'allongement de la vie active et la précarité croissante des emplois des femmes (emplois temporaires ou à temps partiel, chômage, etc.). UNI Europa soutient la CES dans sa proposition «Une nouvelle voie pour l’Europe». L'élément essentiel de cette proposition est un plan d'investissement de 2% du PIB au cours des 10 prochaines années dans le but d'assurer le plein emploi avec des emplois de qualité tout en relevant les défis sociaux, économiques et environnementaux. A cette fin, des investissements publics stratégiques orientés vers l'avenir, également dans les secteurs des services sociaux et des services d'intérêt général, sont essentiels. Des investissements dans ces domaines (y compris dans les infrastructures sociales) de même que dans les infrastructures et dans la recherche doivent être exclus du calcul du déficit structurel au sein du cadre de la gouvernance économique. Pour ce faire, un objectif essentiel est de réduire le taux de chômage à 3 pour cent ou moins encore. Il est urgent d'améliorer considérablement la gouvernance économique de l'Europe. Selon UNI Europa les propositions présentées dans le rapport des cinq présidents « Compléter l'Union monétaire et économique européenne » rédigé par les cinq présidents européens (le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, le président du sommet de la zone euro, Donald Tusk, le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, le président de la banque centrale européenne, Mario Draghi, et le président du Parlement européen, Martin Schulz) ne constituent pas une réponse adéquate. Nous sommes tout particulièrement opposés à l'introduction de conseils nationaux de la compétitivité car cela conduirait à de nouvelles attaques contre l'autonomie des négociations collectives et renforcerait les tendances déflationnistes actuelles. Pour UNI Europa, si l'on veut améliorer la gouvernance économique, il faut mettre en œuvre des réformes immédiates et à moyen terme: pousser les États membres à utiliser au maximum les clauses de flexibilité contenues dans le pacte de stabilité et de croissance (paquet de six) et dans le paquet de deux (clause relative aux investissements et clause relative aux circonstances exceptionnelles ; établir un pilier des droits sociaux fondamentaux, indépendant de la gouvernance économique définie dans le traité européen ; 8 ______________________________________________ Resolutions 4th UNI Europa Conference 2016
définir une procédure de développement des travaux publics européens soutenue par un financement direct ; démocratiser la gouvernance économique en tenant pleinement compte des avis des partenaires sociaux lorsqu'il s'agit de définir et de mettre en œuvre cette gouvernance économique ; la zone euro doit évoluer vers un modèle de développement dont les moteurs seraient les investissements et des salaires équitables; les pays dont la balance courante est excédentaire doivent montrer l'exemple et stimuler la demande intérieure ; nous exigeons une autre Union monétaire européenne, une Union qui donne aux droits sociaux la place qui leur revient, indépendamment de considérations financières, budgétaires, économiques et démocratiques. UNI Europa réitère son appel en faveur: d'une couverture pour tous les travailleurs par le biais de conventions collectives et des salaires équitables et décents pour tous ; d’un système de gouvernance économique européenne démocratique et socialement responsable qui allie les objectifs de construction d'une économie européenne compétitive à une volonté d'offrir des emplois de qualité et d'atteindre le plein emploi ; de politiques qui assurent une redistribution effective des richesses afin d'inverser la tendance actuelle caractérisée par une croissance des inégalités ; d’un moratoire sur les négociations et la ratification des accords de libre échange et de protection des investissements, jusqu'à ce qu'un débat démocratique global ait été mené avec succès ; de mesures pour la mise en place d'une réelle économie circulaire, qui permettra de réduire les émissions de gaz à effets de serre et d'assurer un avenir durable ; d'un règlement financier efficace, d'une supervision adéquate de l'arrêt de l'évasion fiscale et d'une taxe sur les transactions financières ; de la fin de l’imposition de l’austérité contraire à la volonté démocratique de la population dans les pays frappés par la crise en Europe. Construire une Europe sociale L’Union européenne ne peut exister sans l’Europe sociale. Selon UNI Europa, l'absence de politiques sociales européennes appropriées est une des causes directes de la montée de la xénophobie, de l’extrémisme, de l’euroscepticisme et des divisions en Europe. UNI Europa s'inquiète énormément au vu des succès engrangés par les partis politiques nationalistes et xénophobes partout en Europe et condamne la rhétorique extrémiste élaborée dans le but de diviser les sociétés et de stigmatiser les réfugiés et les migrants. UNI Europa croit en une Europe sociale qui veille à la sauvegarde des droits des travailleurs, du rôle des syndicats, de la négociation collective et du plein-emploi avec des emplois de qualité, et qui veille également à améliorer tous ces aspects. UNI Europa réclame une Europe Sociale: qui permet le plein-emploi et des emplois de meilleure qualité grâce, par exemple, à une réduction collective des heures de travail ; Resolutions 4th UNI Europa Conference 2016 ______________________________________________ 9
qui accorde la priorité aux droits sociaux fondamentaux, dont le droit de grève, la liberté d'association et le droit à la négociation collective, plutôt qu'aux libertés économiques. C'est pourquoi UNI Europa exige des amendements aux traités UE qui donnent une plus grande la priorité à la dimension sociale de l'Union européenne et qui corrige les déséquilibres actuels entre les droits fondamentaux et les politiques économiques. De tels amendements au traité doivent inclure l'adoption d'un protocole pour le progrès social tel que proposé par la CES. Tant que les amendements aux traités UE n'améliorent pas la dimension sociale et économique de l'Union européenne, tout comme la CES, nous les soutiendrons pas ; qui contribue à un avenir durable dans le respect total de notre environnement, des droits sociaux et des politiques du marché du travail et qui accorde la priorité aux besoins des travailleurs ; qui offre un juste équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, des salaires équitables, ainsi que la promotion et l’intégration de l’égalité des chances dans toutes les politiques et activités ; qui garantit le principe « à travail égal, salaire égal », qui promeut une conception égalitaire des tâches effectuées tant par les hommes que par les femmes à tous les niveaux de la société (par exemple, élever les enfants, ou toute activité dans le secteur de l'éducation et de la politique); une vision égalitaire du travail effectué par les femmes et les hommes ; qui met en place des régimes nationaux de pension durables fondés sur la solidarité et qui ne font aucune différence entre hommes et femmes ; qui garantit des possibilités égales d'accès à l'emploi, indépendamment du genre. Dans le cadre d'un système de pension durable, UNI Europa soutient toute politique qui favorise à la fois l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée pour les travailleurs plus âgés et une rotation durable en terme de possibilité d'emploi pour les jeunes générations, notamment via un régime de retraite flexible où le salarié est libre de prendre l'initiative, donnant ainsi aux travailleurs plus âgés le droit de décider à quel âge ils partent à la retraite, en fonction de leur statut professionnel et de leurs conditions concrètes de travail, ainsi que toute politique qui permet une meilleure coordination entre les régimes de pension et la dynamique du marché du travail. UNI Europa encourage ses syndicats affiliés à soutenir ces politiques alternatives face à l'augmentation obligatoire et généralisée de l'âge de la retraite ; qui garantisse le droit à un enseignement gratuit pour tous les âges et une attaque coordonnée contre le fléau du chômage des jeunes ; qui garantisse un système de soins à charge des finances publiques et accessible à tous les citoyens ; qui condamne le racisme et la xénophobie et mène un combat contre toutes les formes de discrimination ; qui garantit un régime de protection social (santé, chômage, pension,...) universel et basé sur la solidarité, dans chacun des États membres de l'UE. Améliorer les conditions et les droits des travailleurs UNI Europa est la voix des travailleurs des services. Les droits et les conditions de travail sont menacés en Europe, que ce soit sur le plan individuel ou collectif. Le secteur des services jouera un rôle essentiel dans l’avenir de l’Europe et UNI Europa mobilisera plus 10 _____________________________________________ Resolutions 4th UNI Europa Conference 2016
de 7 millions de personnes pour veiller à ce que le secteur des services s’appuie désormais sur des emplois décents et le respect des droits des travailleurs. UNI Europa réclame: une politique de l'emploi visant à limiter l’augmentation du nombre d’emplois atypiques dans le secteur des services et à lutter contre les conditions de travail précaires auxquelles sont soumis de nombreux travailleurs ; que, dans les cas où la négociation collective ne peut assurer à chacun un salaire suffisant et des revenus décents, UNI Europa soutienne les initiatives de ses syndicats affiliés en faveur d'un salaire minimum national décent, soit par voie de convention collective négociée, soit définies par la loi. En tout état de cause, tous les planchers salariaux doivent respecter les normes relatives aux salaires équitables fixées par le Conseil de l'Europe ; le respect de l’autonomie et des décisions des partenaires sociaux ; le rejet de toute tentative d’affaiblir les conditions de santé et de sécurité des travailleurs, de limiter leurs droits ou de dégrader leurs conditions de travail au nom de l’austérité et de l'initiative "Mieux légiférer" ; que les gouvernements et les employeurs prennent des mesures qui permettent une adaptation au nouveau monde du travail et la création d'emplois de qualité sur le marché de l'emploi du numérique, et que les syndicats luttent pour que les travailleurs de l'économie du partage bénéficient également des garanties énumérées dans les conventions collectives ; la fin des attaques contre la négociation collective et le droit du travail en Europe et de la limitation du droit de grève ; des règles sur le temps de travail qui protègent la santé, améliorent l’équilibre entre la vie privée et professionnelle pour tous les travailleurs ; l’adoption d'une législation européenne destinée à protéger les dénonciateurs d'abus ainsi que des dispositions à leur sujet au sein des entreprises à tous les niveaux ; la promotion de mesures et de programmes qui garantissent aux femmes l'accès à toute forme d'emploi avec une inclusion totale et qui, pour ce faire, mettent l'accent sur le recrutement, la formation et la promotion professionnelles ; que le niveau actuel de participation des travailleurs au sein de l’UE (information, consultation et participation) soit protégé et renforcé, notamment afin de promouvoir leur participation aux processus de restructuration ; l'inclusion des partenaires sociaux dans le processus de transition vers une économie durable et respectueuse de l'environnement. Changer l’Europe ensemble Seuls des syndicats européens solides pourront garantir une Europe sociale et seule une Europe sociale pourra garantir l’avenir et le bon fonctionnement de l’UE. Les politiques de l'UE sont devenues antisociales, antidémocratiques et même antieuropéennes. Le moment est venu d'introduire des changements fondamentaux. Les sociétés démocratiques ont besoin de syndicats solides et organisés et Uni Europa est prête à jouer son rôle dans la construction d’une Europe meilleure en prenant des décisions et en agissant de manière à Resolutions 4th UNI Europa Conference 2016 _____________________________________________ 11
rassembler tous ses affiliés derrière la même cause, à savoir s'engager à construire une Europe meilleure. Les politiques et les plans qui seront élaborés au cours de cette conférence étayeront l’action qui sera menée au cours des quatre prochaines années, et les résolutions 2, 3 et 4 en particulier en définiront le cadre stratégique. La résolution 2 “Changer l'Europe ensemble grâce à ces syndicats plus forts” se concentre sur le renforcement de la capacité des syndicats du secteur des services à recruter des adhérents au sein des secteurs que nous couvrons et dans les entreprises multinationales. La résolution 3 “Changer l'Europe ensemble grâce à un pouvoir de négociation accru” vise à renforcer la capacité de négociation de nos affiliés faces aux gouvernements, aux employeurs et aux autres acteurs locaux, nationaux et européens. La résolution 4 « Changer l'Europe ensemble grâce à des emplois de meilleure qualité » a pour objectif de définir la manière dont nous allons améliorer les conditions de vie et de travail des travailleurs et des travailleuses du secteur des services en Europe, en particulier dans le contexte de la révolution numérique et des efforts que déploie l'UE pour mettre en place un marché intérieur des services plus intégré. Les initiatives « Des syndicats plus forts » et « Accroître le pouvoir de négociation » ont pour but d'élargir la marge de manœuvre de nos affiliés pour défendre et promouvoir les intérêts des travailleurs du secteur des services et leur assurer des « emplois de meilleure qualité ». Ces trois initiatives sont intimement liées. L'Europe est à la croisée des chemins. Nous devons fondamentalement changer de cap en Europe, afin de mettre un terme à l’austérité et cesser de rechercher à tout prix le plus petit dénominateur commun. Nous devons plaider en faveur d’une Europe pour tous, où les intérêts des travailleurs et de la société au sens large passent en premier. Nous devons changer l’Europe ensemble! *** Liens: Résolutions adoptées par la 3ème Conférence d’UNI Europa, Toulouse, 3-5 octobre 2011: http://www.unieuropaconference.org/documents/ Résolutions adoptées par le 4ème Congrès mondial d’UNI Global Union, Cape Town, Afrique du Sud, 7-10 décembre 2014: http://www.uniworldcongress.org/?page_id=22 12 _____________________________________________ Resolutions 4th UNI Europa Conference 2016
Résolution 2 : Changer l’Europe grâce à des syndicats plus forts Travailleurs syndiqués et syndicats sont au cœur des sociétés démocratiques et constituent un moyen de lutter contre les inégalités de revenus tout un assurant la stabilité sociale et des économies durables et prospères. Un pouvoir fort et affirmé des syndicats est essentiel si l'on veut améliorer les conditions de travail et les droits des travailleurs ainsi que garantir leur sécurité sociale, une répartition équitable des richesses et la prise en compte des souhaits des salariés dans l'économie. Des syndicats forts sont un facteur de stabilité à une époque de crise sociétale que nous traversons actuellement. Si l'on veut ramener l'Europe sur la voie d'une Europe sociale, il est nécessaire de raviver le syndicalisme. Cette résolution définit le cadre stratégique pour les activités de syndicalisation d'UNI Europa de 2016 à 2020. L'objectif est d'élargir et d'approfondir l'engagement avec les affiliés afin d'augmenter la capacité de recrutement et de renforcer notre présence dans nos secteurs et dans les multinationales. Il s'agit de gagner l'adhésion de nouveaux travailleurs, de conserver nos membres syndiqués, d'établir et de renforcer nos structures syndicales et de promouvoir la participation et le soutien de nos membres au niveau de toues les activités syndicales. L'Europe a toujours été à la pointe en matière de couverture par conventions collectives, des négociations sectorielles et des taux de syndicalisation élevés étant courants dans de nombreux pays. Toutefois, ces dernières décennies, elle enregistre un recul dans ces deux domaines. Entre 1980 et 2010, la couverture par conventions collectives a diminué dans 17 pays sur 24 au sein de l'OCDE, pour la plupart en Europe. Durant la même période, la densité syndicale (c'est-à-dire le nombre de membres en termes de pourcentage du total des travailleurs) a diminué dans tous les États membres, sauf en Finlande et en Espagne. La crise économique et financière a exacerbé ces tendances. Les institutions européennes, les gouvernements et les entreprises ont utilisé la crise comme prétexte pour déstabiliser ou détruire les structures syndicales existantes et tout particulièrement pour intensifier leurs attaques contre les négociations collectives sectorielles. Les programmes d'austérité imposés par la Troïka aux pays en crise visaient explicitement à restreindre et, parfois, à contourner les conventions collectives et à saper l'engagement des syndicats. Dans la plupart des cas, il y a eu un effort explicite pour limiter la portée des négociations à l'entreprise, ce qui réduit la capacité des syndicats à fixer des normes. C'est un réel revers pour l'influence et la puissance des syndicats. Ces politiques antisyndicales menées par les gouvernements et les employeurs se sont traduites par un affaiblissement significatif de la représentation syndicale et cette tendance doit être inversée. Loin d'être limitée aux pays ciblés par la Troïka, la baisse du taux de syndicalisation et son impact sur la capacité des syndicats à représenter efficacement les travailleurs restent un problème à surmonter. Une part toujours plus grande de la main-d'œuvre n'a jamais été syndiquée et beaucoup de travailleurs ne font actuellement pas partie d'un syndicat. Parallèlement, les initiatives de recrutement syndical prises par les affiliés d'UNI Europa montrent que la diminution du taux de syndicalisation peut être stoppée et même inversée. En Europe centrale et orientale (ECO - zone VI d'UNI Europa), l'introduction des économies de marché a radicalement modifié la donne pour les syndicats. L'adhésion à un syndicat est devenue volontaire et, dans beaucoup de pays, des pratiques extrêmement hostiles et antisyndicales sont devenues la norme. Les négociations sectorielles se font rares. Ces vingt dernières années, les nombres d'affiliés ont diminué de 75% en moyenne. Les formations et séminaires se sont révélés insuffisants pour inverser cette tendance. Pour y parvenir, il faut un engagement à long terme et des ressources suffisantes pour développer Resolutions 4th UNI Europa Conference 2016 _____________________________________________ 13
des syndicats durables via une croissance des adhérents; il faut mettre fin aux campagnes hostiles aux syndicats de la part des employeurs et il faut améliorer les droits aux négociations collectives. Les emplois dans les secteurs d'UNI Europa migrent de plus en plus vers l'est, les employeurs recherchant des conditions de travail et de rémunération moins onéreuses. En réaction, les secteurs d'UNI Europa ont lancé trois initiatives de syndicalisation en Europe centrale et orientale: avec la section ICTS, en Lituanie (projet géré par la Baltic Organising Academy), avec la section Graphique et Emballage, en Pologne, et avec les sections Finance, Commerce et ICTS, en Roumanie. Ces efforts doivent se poursuivre et s'accentuer, et il faut tirer les leçons des différentes expériences vécues dans le cadre de la Baltic Organising Academy (BOA) et d'autres organisations. «Including You in Union Growth» (Vous inclure dans la croissance du syndicat -- la résolution sur le recrutement syndical adoptée par le 4e congrès UNI) restera un axe clé du travail d'UNI et d'UNI Europa pour la prochaine période inter-conférence. Nous devons unir nos forces pour développer nos capacités de recrutement, de fidélisation et de mobilisation de membres et pour organiser des syndicats forts. Cette nécessité se fera encore plus cruciale dans les années à venir, à mesure que les travailleurs seront confrontés aux défis du nouveau monde du travail, caractérisé par une numérisation croissante et par une tendance à réduire les relations avec les «travailleurs». Il sera impératif pour les syndicats d'être à même de négocier efficacement des conditions permettant d'assurer des emplois décents face aux mutations technologiques rapides prévues. Le nouveau monde du travail offre de nouvelles possibilités de recrutement syndical, mais comporte également de nouveaux défis au sein de marchés du travail polarisés dans une culture plus individualiste. Les syndicats doivent élaborer des stratégies pour syndicaliser les travailleurs et ainsi défendre leurs droits dans tous les secteurs du marché du travail: les emplois publics comme les emplois privés; les emplois à temps plein comme les emplois à temps partiel, qu'ils soient à durée déterminée ou non; les travailleurs intérimaires et les freelances et toute autre forme d'emploi, quelle qu'elle soit. «Il s'agit de répondre aux besoins plus spécifiques de tous les travailleurs, y compris des cadres, quelles que soient leur race, leur nationalité, leur sexe, leur religion, leur âge, leur handicap, ou leur orientation sexuelle. » Enfin, les syndicats doivent se doter de stratégies adaptées à la vie professionnelle des jeunes et des femmes. Le mouvement syndical doit engager les jeunes travailleurs et les femmes au travers de campagnes dont l'objectif est d'améliorer les conditions de travail et d'assurer une meilleure représentation dans les structures des négociations collectives. Nous devons remédier à la précarité de la situation de ces travailleurs sur le marché du travail et augmenter leur participation à la cause syndicale. Le mouvement syndical doit démontrer aux jeunes travailleurs, aux femmes et aux cadres, que le syndicat est précisément l'arme pour se battre afin d'obtenir de meilleures conditions de travail et d'emploi. Beaucoup de syndicats déploient des efforts considérables dans leur travail de syndicalisation des jeunes et des femmes, mais ce dont nous avons besoin, ce sont des stratégies syndicales plus performantes qui tiennent compte des réalités auxquelles les travailleurs d'aujourd'hui sont confrontés dans leur vie professionnelles. Dans ce contexte, nous déplorons que beaucoup trop de travailleurs, surtout en début de carrière, n'ont jamais rencontré un représentant syndical et n'ont reçu aucune information sur ce qu'est un syndicat ni sur ses objectifs. Nous ne pouvons permettre que la raison pour laquelle des travailleurs ne sont pas syndiqués soit qu'on ne le leur ait jamais proposé ou qu'ils aient été mal informés. Dans tous ces efforts, la tâche principale des syndicats nationaux, à savoir syndicaliser et négocier les salaires et les conditions de travail, doit être effectuée afin d'avoir un maximum d'impact et d'effet de levier sur les actions d'UNI Europa.” 14 _____________________________________________ Resolutions 4th UNI Europa Conference 2016
Les activités de syndicalisation d'UNI Europa reposent sur les efforts que nous déployons pour assurer un cadre juridique institutionnel qui défend les droits à la liberté syndicale et à la négociation collective. La croissance des syndicats est étroitement liée au renforcement de leur capacité de négociation. La Conférence d'UNI Europa adopte les quatre priorités stratégiques suivantes dans le cadre de son action pour le renforcement des syndicats. 1. Initiatives de syndicalisation en Europe centrale et orientale et en Turquie Reconnaissant l'importance capitale de recruter dans les PECO et en Turquie, et de développer les capacités de nos affiliés à recruter, UNI Europa, ses secteurs, groupes et affiliés s’engagent: 1.1. Augmenter le soutien actuel au initiatives de recrutement syndical et d'étudier les possibilités d'en mettre d'autres sur pied dans les PECO et en Turquie. En particulier, UNI Europa, soutient les projets de partenariat menés par les affiliés qui assistent les syndicats qui mènent des activités de recrutement syndical mais qui ne disposent pas encore ce toutes les ressources nécessaires. 1.2. Créer un Institut de syndicalisation pour l'Europe centrale en collaboration avec d'autres Fédérations syndicales européennes et les syndicats intéressés. Cet institut sera fondé sur les meilleures pratiques du modèle de la Baltic Organising Academy et d'autres réseaux internationaux, avec la capacité de former des organisateurs, des militants et des responsables syndicaux et de gérer directement les activités de syndicalisation dans la région. 1.3. A utiliser toutes les structures existantes, accords mondiaux, CEE, dialogue social et alliances syndicales, pour garantir au minimum la neutralité des employeurs et des gouvernements lorsque sont organisées des campagnes de recrutement dans les pays d'Europe centrale et orientale, en Turquie ou dans les pays supervisés par la Troïka ou ailleurs. Les syndicats présents dans les entreprises, particulièrement dans le pays d'origine, auront un rôle crucial à jouer. 2. Soutien à la syndicalisation dans les pays de la Troïka Les politiques d'austérité que l'UE a imposées à Chypre, à l'Irlande, au Portugal, à l'Espagne et, en particulier, à la Grèce ont sapé les structures syndicales et fait diminuer le nombre d'adhérents. Afin d'inverser cette tendance, UNI Europa, ses secteurs, groupes et affiliés s’engagent: 2.1. à unir leurs efforts pour soutenir les syndicats de ces pays dans leurs activités de recrutement syndical afin qu'ils regagnent l'adhésion de ces membres perdus, qu'ils conservent leurs droits à la négociation collective et qu'ils reconstruisent leurs structures syndicales ; 3. Coordonner & échanger des bonnes pratiques pour développer les capacités syndicales Le recrutement syndical incombe en premier lieu aux syndicats locaux et nationaux. Les affiliés d'UNI Europa disposent maintenant d'une panoplie de pratiques innovantes et éprouvées en matière de recrutement, qu'ils peuvent partager. UNI Europa, ses secteurs, groupes et affiliés s’engagent: 3.1. A donner aux affiliés des occasions d'échanger leurs expériences en matière de recrutement et de syndicalisation afin d'élaborer et de promouvoir des bonnes pratiques de syndicalisation, de recrutement et de restructuration syndicale, via une Resolutions 4th UNI Europa Conference 2016 _____________________________________________ 15
collaboration étroite avec les affiliés. En particulier, un recrutement efficace et systématique est un élément clé de la croissance des syndicats dans les pays où les travailleurs sont déjà couverts par une convention collective. 3.2. A faciliter l’échange de bonnes pratiques propices à aider les affiliés à freiner la diminution du nombre de membres et même à inverser la tendance. 3.3. A élaborer des programmes adaptés aux difficultés de recrutement dans le nouveau monde du travail, afin de permettre aux syndicats de partager, d'élaborer et d'affiner leurs stratégies. 3.4. A partager les bonnes pratiques et à élaborer des stratégies aptes à convaincre tous les types de travailleurs – en tenant compte des nouvelles formes d'emploi, du niveaux de formation des travailleurs, de leurs compétences et de leur degré d'autonomie – à adhérer à un syndicat. Cela implique qu’UNI Europa et les affiliés mettent à disposition les ressources nécessaires pour favoriser la reconnaissance, la syndicalisation et le recrutement de tous les employés, y compris les cadres, pour assurer la croissance des syndicats. 3.5. A mettre sur pied, en collaboration avec UNI Europa Jeunesse, un forum où les bonnes pratiques de recrutement de jeunes pourront être partagées entre affiliés. UNI Europa appelle en outre tous les affiliés à veiller à inclure des jeunes à tous les niveaux de leur organisation. 3.6. A continuer de soutenir et à favoriser l'expansion du projet de mentorat visant à encourager des jeunes femmes syndicalistes à s’engager dans l’action syndicale aux niveaux européen. 3.7. A joindre leurs efforts pour tirer parti des possibilités de financements européens dans le but de promouvoir des projets européens auxquels participent le plus de syndicats possible et qui soutiennent les initiatives énumérées ci-dessus, tout en gardant à l'esprit quelle peut être l'ampleur des coûts à prendre en charge pour la mise en œuvre et la gestion de telles initiatives, par rapport aux résultats escomptés. 4. Cibler les multinationales 4.1. Les secteurs d'UNI Europa continueront à créer et soutenir des alliances syndicales fortes dans les multinationales. Le but est de partager les stratégies de recrutement et de négociation et de soutenir des campagnes de recrutement dans ces entreprises. Une liste de multinationales (2-3 par secteur) sera établie pour y mener des activités de syndicalisation. 4.2. Le processus du dialogue social et les CEE peuvent constituer des plates-formes utiles à partir desquelles promouvoir les droits de syndicalisation au sein des multinationales. 4.3. Des activités et initiatives transfrontalières coordonnées visant les entreprises multinationales sont nécessaires pour soutenir les activités de syndicalisation au niveau national. 4.4. UNI Europa redéfinira les tâches des groupes de travail sur les CEE dans les multinationales et du réseau de coordination qui ont été mises en place en 2012 afin d'assurer une meilleure coordination entre les secteurs d'UNI Europa, les zones couvertes et les entreprises multinationales concernées. 4.5. La conférence mandate le Comité exécutif d'UNI Europa pour réaliser une étude de faisabilité quant à la création d'un fonds destiné à soutenir les affiliés qui intentent une action contre les entreprises multinationales, lorsque cela s'impose, pour faire respecter le droit à l'information et à la consultation. 16 _____________________________________________ Resolutions 4th UNI Europa Conference 2016
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