Deuxième semestre 2018-2019 - UFR SEPF
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Deuxième semestre 2018-2019 Lundi, 12h00 - 15h00 Clotilde LEGUIL Enigme, oracle, rêve Le sens de la lettre en psychanalyse L'expérience de l'analyse confronte le sujet à l'énigme de son être, à la dimension oraculaire du rêve et de l'interprétation, à l'opacité mystérieuse de son symptôme. Réinterprétant le rêve freudien de l'injection faite à Irma, Lacan souligne en 1955 le caractère énigmatique de la fin du rêve de Freud. "Tel un oracle, la formule ne donne aucune réponse à quoi que ce soit. Mais la façon dont elle s'énonce, son caractère énigmatique, hermétique, est bien la réponse à la question du sens du rêve", affirme-t-il dans le Séminaire II sur "Le Moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse". Nous explorerons le sens de la lettre chez Lacan, à partir de son écrit sur "L'instance de la lettre dans l'inconscient" (1957), jusqu'à la dernière idée qu'il se fait de la lettre comme ne relevant plus du symbolique, mais du réel. L'énigme change alors aussi de statut et ne vise plus une vérité cachée mais un réel que la vérité ne peut que mi-dire. Lundi, 15h00 - 18h00 Carolina KORETZKY Au-delà du sens, le sinthome Au cours de ce deuxième semestre, nous allons poursuivre notre interrogation autour du concept de symptôme et de sinthome, en nous attardant plus particulièrement sur ce dernier. Nous allons approfondir ce terme en tant qu’il ouvre vers une perspective où toutes les catégories universalisantes échouent. Le sinthome tient compte et dépasse la distinction entre le symptôme et le fantasme. Mettant au premier plan le symptôme comme modalité de satisfaction, le sinthome ne vise pas à résoudre le symptôme par le sens, mais à pouvoir approcher et faire émerger une jouissance opaque et réfractaire aux effets d’interprétation. Ce concept s’approche sans doute de celui de « restes symptomatiques » que nous retrouvons chez Freud et que nous chercherons à éclaircir. Le Séminaire XXIII, Le Sinthome, des extraits des Autres écrits de Lacan, et enfin le Cours « Pièces détachées » (2004-05) de Jacques-Alain Miller, nous permettrons d’approcher et questionner ce concept. *************************************************************** 1
Mardi, 12h00 - 15h00 Intervenant et sujet à préciser Mardi, 15h00 - 18h00 Christiane ALBERTI L’évènement traumatique (2) Les effets de la parole dans le corps Nous poursuivrons l’examen de l’événement traumatique à partir des effets de la parole dans le corps. Qu’est-ce qui affecte les êtres parlants ? La réponse de Lacan est sans détour : ce sont les mots qui nous remuent. Le mot qui blesse, le mot qui tue ou qui enchante aussi bien….Ce qu’ils comportent comme effets sont affects, dit Lacan. Mardi, 15h00 - 18h00 Sophie MARRET-MALEVAL « Le transfert et la pulsion » Lecture du Séminaire XI, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse Le cours du second semestre poursuivra la lecture du séminaire XI (Cf. descriptif du cours du premier semestre) en se consacrant à aux chapitres sur « Le transfert et la pulsion ». Nous mettrons en perspective l’abord de ces concepts dans le séminaire XI au regard du séminaire sur le transfert et de la manière dont Lacan précise le transfert sur la fin de son enseignement comme la « découverte » de « la vérité de l'amour » (Séminaire XXI « Les Non-dupes errent »). *************************************************************** 2
Mercredi, 12h00 - 15h00 Fabienne HULAK Inconscient, réel Jacques-Alain Miller relève, dans son texte « Habeas corpus », que la postulation de Lacan « l’inconscient relève du logique pur » a fait place dans le dernier enseignement de celui-ci à « l’inconscient relève du corps parlant ». Et qu’à partir de là, le concept d’inconscient fait place à celui de parlêtre qui induit à l’équivalence originaire inconscient-pulsion. Jacques-Alain Miller souligne que ces transformations conceptuelles de Lacan sont comme des transformations topologiques en continu. Nous allons tenter de décrire le mouvement de telles transformation à partir d’une lecture rétroactive du premier Lacan, à commencer par les concepts d’inconscient et de pulsion. La notion de trou constituant le point de basculement nécessaire à l’effectuation de telles transformations. Mercredi, 15h00 -18h00 France JAIGU Le mystère Ophélie Au chapitre 5 de sa Traumdeutung, dans un passage célèbre où il consacre quelques paragraphes au Hamlet de Shakespeare, Freud compare la tragédie du prince danois à celle d’Œdipe : si Hamlet est incapable d’accomplir sa vengeance « sur l’homme qui a éliminé son père et pris sa place auprès de sa mère », c’est bien parce que cet homme « lui montre la réalisation de ses souhaits d’enfance refoulés » . Evoquant alors la « conséquence » de 1 son interprétation, Freud formule l’hypothèse d’un Hamlet hystérique, hypothèse qui s’accorde avec « l’aversion sexuelle que Hamlet manifeste ensuite dans la conversation avec Ophélie » . 2 Or cette discrète mention de la fiancée délaissée d’Hamlet est à la mesure, non seulement de ses rares apparitions dans le drame, mais du silence dans lequel la littérature psychanalytique (pourtant si prolixe en interprétations du « mystère Hamlet » -pour reprendre l’expression d’Ernest Jones ) l’a longtemps maintenue. Un silence d’autant plus 3 assourdissant quand on sait que le personnage –quasi-absent des versions antérieures du drame- fut développé par Shakespeare lui-même. C’est Jacques Lacan qui tirera l’héroïne shakespearienne de son sommeil en lui consacrant la leçon du 15 avril 1959 de son séminaire . Nous interrogerons donc le mystère Ophélie, 4 esquissant un parallèle entre le silence auquel l’héroïne fut un temps condamnée et les passions doctrinales des années 1920-1930 que Lacan tira, elles aussi, du sommeil. . *************************************************************** 1 Freud, S., L’interprétation du rêve, Paris, Presses Universitaires de France, 2010, p. 306. 2 Ibid. 3 Jones, E., « The Oedipus Complex as an Explanation of Hamlet’s Mystery : A study in Motive », The American Journal of Psychoanalysis vol. 21, January 1st 1910. 4 Lacan, J., « L’objet Ophélie », Le désir et son interprétation, Paris, Éditions de La Martinière et Le Champ Freudien Éditeur, 2013, pp. 363-382. 3
Jeudi, 12h00 - 15h00 Damien GUYONNET Du sujet au parlêtre dans l’enseignement de Lacan Nous allons poursuivre l’examen du terme de « sujet » en suivant de près les différentes définitions que Lacan lui donne. C’est tout d’abord la seconde moitié des années 60 qui va nous intéresser, depuis l’année 66 où Lacan évoque à deux reprises le terme de « sujet de la jouissance », jusqu’à sa formalisation des 4 discours au cours des années 69-70. Ce Séminaire XVII, L’envers de la psychanalyse, fera l’objet d’une attention toute particulière, et plus spécialement deux discours, celui du maître et celui dit analytique (évoqué également au cours des séminaires XIX et XX), en interrogeant le lien que le sujet barré entretient avec les 3 autres éléments en présence : l’objet a, le signifiant maître (S ), et le savoir (S ). Le binaire 1 2 savoir/vérité devra également être questionné. Ensuite, nous aborderons les développements de Lacan faisant du sujet la variable de la fonction phallique (Cf. par exemple « L’étourdit »). Ce parcours aura pour terme le décryptage de cette indication de 1972 (toujours dans « L’étourdit », juste avant le Séminaire XX, Encore) où Lacan nous dit que le sujet, « comme effet de signification, est réponse du réel » (12 ans après avoir dégagé sa structure comme « discontinuité dans le réel »). Nous nous appuierons alors sur le cours de Jacques-Alain Miller de 83-84, « Des réponses du réel ». Enfin, nous tenterons de saisir pourquoi Lacan va progressivement remplacer son terme de « sujet de l’inconscient » par celui de « parlêtre » (ainsi que celui de LOM, également dans « Joyce le symptôme », en 1975), sans toutefois complètement l’abandonner (mais alors quelle définition lui donner ?), en n’oubliant pas qu’auparavant, deux autres termes ont fait leur apparition, ceux d’ « être parlant » (dès le Séminaire XIX) et de « corps parlant » (dès le Séminaire XX). Ainsi, le registre du corps devra être également abordé, notamment à partir du concept d’ « Un-corps » introduit par Jacques-Alain Miller lors de son cours de 2006-07, ainsi que le concept de sinthome introduit par Lacan dans son Séminaire XXIII. Une nouvelle définition de l’inconscient s’en déduit, inconscient qui se définissait dans les années 50 comme un sujet (« Variantes de la cure-type », 1953). Jeudi, 12h00 - 15h00 Caroline DOUCET Entrée en analyse et sortie de l’analyse : savoir et non-savoir Le discours analytique instaure un nouveau lien à l’Autre fondé sur le transfert à un corps incarné ; s’y déploie un régime singulier de la parole et du rapport à la jouissance, sur fond de savoir et non-savoir. Nous étudierons la place du savoir côté analyste et côté analysant, à l’entrée ainsi qu’à la sortie de l’analyse. Que doit savoir l’analyste ? Qu’apprend-on d’une analyse ? Qu’en est-il du savoir obtenu à la fin d’une analyse ? Le savoir revêt un statut particulier dans l’expérience analytique dans laquelle le non-savoir occupe une fonction opératoire . Là, « le non-su s’ordonne comme le cadre du savoir », écrit Lacan 5 6 contrairement à la position prévalente que le savoir occupe dans d’autres discours. Il s’agira donc de définir de quel ordre est le savoir - et le non-savoir-, qu’il s’agisse du savoir supposé, du savoir en attente d’être délivré ou encore du savoir insu rapportable à l’inconscient et à la dimension de vérité. *************************************************************** 5 Miller, JA., Logiques du non-savoir en psychanalyse, La Cause Freudienne 75, 2010, p.171. 6 Lacan, J., Proposition sur le psychanalyste de l’Ecole, Autres écrits, 2001, p. 249. 4
Vendredi, 12h00 - 15h00 Fabian FAJNWAKS Qu’est-ce qu’une clinique orientée vers le réel ? Il s’agira de poursuivre le parcours effectué au premier semestre à la lumière de l’examen des cas cliniques de l’oeuvre de Freud et de la littérature analytique pour situer l’importance accordé au réel par la psychanalyse d’orientation lacanienne. Les Cinq psychanalyses ainsi que des cas publiés. Nous fournirons l’appui pour examiner ce que c’est qu’une clinique orientée par le Réel. Vendredi, 15h00 - 18h00 Déborah GUTERMANN-JACQUET Lacan et l’éthique de la psychanalyse : le tragique de la vie et l’assomption du désir Le second semestre prolongera la réflexion sur l’éthique de la psychanalyse, avec la lecture de Lacan et du Séminaire VII consacré à ce thème. Il s’agira ici d’aborder plus spécifiquement la finalité de l’analyse, celle qui se déduit de l’éthique du désir. Le fil que nous suivrons, avec Lacan, est celui du « tragique de la vie » qu’il illustre notamment avec son commentaire d’Antigone, dont il fait une figure emblématique de la pureté du désir. Si ce qui compte est de ne pas céder sur son désir, qu’est-ce que ce désir in fine ? S’il n’est atteint, comme l’exemple d’Antigone le montre, que dans la mort, cela nous conduit à interroger les rapports de l’éthique et du tragique, en psychanalyse. Nous appuierons également notre réflexion sur la lecture, contemporaine du Séminaire VII, de « Subversion du sujet et dialectique du désir dans l’inconscient freudien ». 5
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