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Dialogue sur les ressources humaines de la santé 2016 du Collège royal et des associations nationales de spécialistes Compréhension, entente et harmonisation Rapport sommaire Préparé en collaboration avec Lisa Little Consulting
1 Résumé La cinquième édition du Dialogue sur les ressources humaines de la santé du Collège royal et des associations nationales de spécialistes (ANS) s’est tenue les 24 et 25 mai 2016. Elle avait pour but de partager l’information sur les efforts actuels de collecte de données et de recherche, et de préciser d’éventuels modes de collaboration entre le Collège royal et les gouvernements afin de mieux appuyer la planification et la prise de décisions. Un aperçu général de l’énigme entourant la planification et la prise de décisions liées aux ressources humaines de la santé (RHS) au Canada a d’abord été présenté. Des participants ont souligné que la justesse des données et des renseignements (information, interprétation et perspectives), que les médecins sont à même d’apporter, contribue à l’efficacité de la planification des RHS. Une présentation sur la nouvelle base de connaissances des effectifs médicaux du Collège royal a suivi; celle-ci regroupe des données de référence sur les effectifs médicaux et met en évidence les changements relatifs aux effectifs médicaux. On y trouve des renseignements pertinents pour les échanges et les discussions sur les RHS. Les participants ont été ravis d’apprendre ce qu’offre cette nouvelle ressource. Une deuxième présentation a porté sur une analyse des effectifs médicaux spécialisés réalisée pour des dermatologues au moyen d’une approche de planification interprofessionnelle fondée sur les besoins. Les participants ont clairement souhaité coordonner leurs efforts et apprendre les uns des autres, en ayant peut‑être recours à une méthodologie et à un ensemble de données normalisés. Deux sous-ministres adjointes (Ontario et Manitoba) ont effectué une présentation sur la planification et la prise de décisions relatives aux effectifs médicaux dans leur province, ainsi que les divers outils et approches utilisés. Elles ont aussi fait le point sur la création d’un modèle pancanadien de prévision des effectifs médicaux par le Comité consultatif sur la planification des ressources médicales (CCPRM). Les participants ont qualifié d’intéressante et de stimulante cette discussion sur les façons d’améliorer ces processus en incorporant les renseignements médicaux des provinces/territoires, avec le comité consultatif. Elle a suscité une discussion sur le rôle que le Collège royal peut jouer dans la recherche sur les effectifs médicaux afin d’appuyer la planification et la prise de décisions, conformément aux conclusions du sommet sur l’emploi du Collège royal tenu en 2014. Les participants se sont entendus sur les points suivants : Nécessité d’approfondir les façons dont les ANS mobiliseraient les gouvernements provinciaux et territoriaux, individuellement et collectivement; Les gouvernements et les ANS doivent déterminer le type d’information ou de renseignements que peuvent fournir les ANS; La participation des médecins au sein du Comité consultatif sur la planification des ressources médicales est importante, surtout en ce qui a trait à l’élaboration de l’outil de planification et aux hypothèses connexes, par le biais des ANS et d’autres mécanismes; Nécessité de créer un mécanisme pour que les ANS participent aux travaux du CCPRM. Trois possibilités sont à envisager : o Secrétariat du CCPRM o Collège royal o Autre Nécessité d’améliorer les communications au sujet de la composition et des activités du CCPRM; Ne pas reproduire la collecte des données; 1
Le Collège royal améliorera la base de connaissances des effectifs médicaux au moyen de la rétroaction obtenue; Le Collège royal pourrait fournir un soutien technique et méthodologique aux ANS : o en recensant les données existantes sur les effectifs médicaux; o en analysant les études/données existantes sur les membres des ANS; o en soumettant les questions et les données requises. 2 Introduction Le Dialogue sur les ressources humaines de la santé du Collège royal et des ANS, une rencontre annuelle, s’est tenu les 24 et 25 mai 2016 à Ottawa. Des représentants d’une douzaine d’associations nationales de spécialistes, de certains organismes médicaux et de recherche nationaux et des gouvernements fédéral et provinciaux y ont participé. Cette année, la formule était légèrement différente, car la rencontre s’est tenue à un autre moment que le Sommet sur la médecine spécialisée, qui aura lieu à l’hiver 2016, afin de se livrer à des discussions plus ciblées sur les effectifs médicaux. Le thème de la rencontre, « Compréhension, entente et harmonisation », était axé sur l’amélioration de la collaboration entre le Collège royal, les ANS ainsi que les décideurs et les responsables de la planification des effectifs médicaux. Il fait suite à l’appel lancé lors du Sommet sur l’emploi du Collège royal de 2014 afin que celui-ci coordonne et recueille l’information sur les effectifs médicaux spécialisés. Afin de renforcer la collaboration avec les décideurs du domaine des effectifs médicaux, deux sous-ministres adjointes provinciales responsables de la planification des effectifs médicaux avaient été invitées et ont contribué de façon significative à la rencontre. Dans le mot d’ouverture, Mme Danielle Fréchette, directrice exécutive du Bureau de l’innovation des systèmes de santé et des relations externes, a indiqué que le Collège royal a entendu l’appel lancé par ses membres afin d’accentuer les efforts dans le domaine des RHS, en embauchant notamment Steve Slade, directeur, Politiques et systèmes de santé. Objectifs de la rencontre : Découvrir les nouvelles activités menées par le Collège royal, les ANS et autres intervenants pour améliorer la planification des effectifs médicaux et la qualité des données à leur sujet; Découvrir comment les autorités compétentes prennent les décisions relatives aux effectifs médicaux et comment les données éclairent le processus décisionnel; Cerner les possibilités et déterminer comment le Collège royal et les ANS peuvent contribuer à la recherche, à la planification et à la prise de décisions entourant les effectifs médicaux; Décrire les prochaines activités du Collège royal et des ANS concernant les RHS. 2
JOUR 1 3 L’énigme posée par la planification des RHS Mme Fréchette a d’abord donné un aperçu général des approches de Planification des RHS : planification des effectifs médicaux au terminologie de base Canada, décrivant les diverses approches qui existent à l’échelle du Planification : attribution de ressources pays, dont la responsabilité incombe Prévision : prévoir l’offre et la demande essentiellement aux gouvernements provinciaux et territoriaux, à Modélisation : mettre à l’essai des l’exception des secteurs de ajustements/changements au niveau de compétence fédérale, comme les l’offre, des politiques, etc. Forces armées canadiennes et les Autochtones. En dépit de ces approches variées, il existe un certain niveau de collaboration aux niveaux national et régional, comme le Comité fédéral-provincial- territorial (FPT) sur l’effectif en santé, appelé auparavant le Comité consultatif sur la prestation des soins de santé et les ressources humaines, le nouveau Comité consultatif sur la planification des ressources médicales et les tables régionales dans l’Ouest et les provinces de l’Atlantique. Selon Mme Fréchette, un cycle de forte augmentation et de ralentissement est inévitable, si nous ne modifions pas nos approches de planification. Il est d’autant plus important d’établir un dialogue et une collaboration à l’échelle du pays, en raison notamment de la mobilité des effectifs médicaux, du recours par certaines autorités compétentes à d’autres organismes pour la formation de leurs effectifs médicaux et des divers postes de formation spécialisée au sein des écoles de médecine canadiennes. Mme Fréchette a passé en revue les approches de planification des RHS qui sont utilisées le plus couramment au Canada : celles qui sont fondées sur l’offre et celles qui sont fondées sur les besoins. Elle a fait part des limites de l’approche fondée sur l’offre, devenue désuète : Non prise en compte d’autres apports (p. ex., autres professionnels de la santé), qui peuvent s’ajouter aux médecins ou les remplacer; Recours au nombre de médecins, qui ne dépeint pas les effectifs avec exactitude, appelé souvent rapport médecins-population; Exclusion des besoins de la population en matière de santé. En revanche, la planification fondée sur les besoins a pour but de s’assurer de répondre aux besoins de la population en matière de santé. Contrairement aux approches fondées sur l’utilisation des effectifs, cette approche a recours à l’analyse empirique des risques et à l’état de santé de la population. Les recherches dirigées par Gail Tomblin Murphy sur la planification fondée sur les besoins sont un bon exemple. Celle-ci a publié de nombreux articles sur le sujet. 3
Même s’il est essentiel de mieux comprendre l’offre en effectifs médicaux et les besoins de la population en Planification des RHS : éléments matière de santé pour assurer une fondamentaux planification efficace, Mme Fréchette a Données valides sur l’offre en effectifs souligné d’autres éléments auxquels il médicaux convient de s’attarder pour atténuer le Données sur les besoins de la population en cycle de forte augmentation et de matière de santé ralentissement : Données sur les ressources axées sur la Disponibilité des ressources pratique nécessaires à la pratique, comme Mesures de la portée des modèles de soins le temps réservé en salle Renseignements : information, interprétation et d’opération et les équipements de perspectives diagnostic; Sensibilisation aux effets des modèles de soins/équipes interprofessionnelles sur les exigences liées aux effectifs médicaux. Elle a conclu son exposé en soulignant que la justesse des renseignements (information, interprétation et perspectives), que les médecins sont à même d’apporter, contribue à l’efficacité de la planification des RHS. Les participants étaient ravis de savoir que des représentants gouvernementaux seraient présents le lendemain et avaient hâte de découvrir leurs approches de planification et de modélisation, étant donné que leurs résultats étaient parfois différents de ceux des ANS et d’autres groupes de médecins. Il est possible de consulter les diapositives que Mme Fréchette a utilisées durant son mot d’ouverture ici. Des contributions prometteuses : base de 4 connaissances des effectifs médicaux M. Steve Slade, du Collège royal, a effectué une présentation sur la base de connaissances des effectifs médicaux, qui comprend divers ensembles de données actuelles. Elle permet de brosser un tableau complet des effectifs médicaux et d’éclairer la planification de l’offre. Elle regroupe des données de référence sur les effectifs médicaux et met en lumière les changements relatifs à ces derniers. Les décideurs y trouvent des renseignements pertinents; de plus, elle favorise le dialogue et les échanges. Elle permet de répondre à certaines questions, par exemple : À quoi ressemblent les effectifs médicaux du Canada? Quels sont les changements à leur sujet? À quoi ressembleront-ils dans le futur? M. Slade a donné un aperçu des sources de données de référence qui alimentent la base de connaissances : le Service canadien de jumelage des résidents (CaRMS) le Système informatisé sur les stagiaires post-MD en formation clinique (CAPER) le Collège royal et le Collège des médecins de famille du Canada l’Institut canadien d'information sur la santé (ICIS) 4
Il a précisé les paramètres qui peuvent être tirés des sources de données, notamment : Les changements d’une année à l’autre; Les tendances sur cinq ans (chiffres et pourcentages); La courbe des changements; L’âge relatif par rapport aux quotas d’admission en résidence, au pourcentage de stagiaires, de nouveaux spécialistes certifiés et de médecins autorisés. Il a effectué certaines constatations préliminaires de nature générale; d’autres se rapportaient à certaines disciplines (voir les figures 1 et 2). Il est possible de consulter les diapositives que M. Slade a utilisées durant son exposé ici. Les deux figures suivantes illustrent les tendances mises en évidence par la base de connaissances des effectifs médicaux. Figure 1 : Changements de l’offre en médecine familiale, Canada, 2010-2014 2000 Quotas d'admission en résidence, ^22% 1800 Nouveaux stagiaires, ^25% 1600 Nombre Nouveaux spécialistes certifiés, ^37% 1400 1200 1000 2010 2011 2012 2013 2014 Année Figure 2 : Changements de l’offre dans certaines disciplines, Canada, 2010- 2014 Variation annuelle moyenne chez les nouveaux stagiaires, 2010-2014 Dermatologie 9,6 % Médecine familiale 5,5 % Radio-oncologie -5,1 % Chirurgie générale -6 % -10,0% 0,0% 10,0% 20,0% 5
La base de données de connaissances sera enrichie par : L’inclusion de données sur les surspécialités; L’ajout d’aperçus relatifs aux provinces et au corps professoral; Une mise à jour incluant un plus grand nombre de données historiques et plus récentes. Les points suivants ont été soulevés lors d’une discussion en groupe : Nécessité de trouver des façons de présenter aux gouvernements des renseignements clairs, concis, cohérents et ayant un impact visuel; Les ANS sont d’avis que la base de données est utile et aimeraient y voir des données sur les surspécialités; Les renseignements (exposé des faits, contexte) sont un élément important de la base de données, de même que ce que les ANS peuvent faire pour aider le Collège royal; Parmi les ajouts ou analyses supplémentaires proposés : o Définition et dénombrement communs des équivalents temps plein (ETP) (ou équivalents en heures), et non uniquement le nombre de médecins, qui peut être parfois trompeur. L’ICIS a recours à deux méthodologies. o Population globale, à titre de point de comparaison; o Milieu urbain/milieu rural (p. ex., le Système informatisé sur les stagiaires post-M.D. (CAPER) suit ces facteurs, en fonction du code postal par spécialité); o Analyse selon l’âge (p. ex., âge au moment de l’obtention du diplôme, heures de travail selon l’âge, changements du champ de pratique au fil du temps); o Analyse selon le sexe; o Âge de la retraite, par spécialité. Les participants ont reconnu qu’il peut être difficile de le déterminer, étant donné qu’il n’existe aucune définition commune (p. ex., existe-t-il un seuil minimal d’activité clinique pour une personne jugée « à la retraite »?). De plus, les médecins hésitent souvent à dire à quel moment ils comptent prendre leur retraite. Les travaux qui seront bientôt menés au moyen des données sur la facturation pour les médecins de famille pourront éclairer davantage le développement de la base de données de connaissances. o Les données sur le temps d’attente publiées par l’AMC peuvent être un ajout intéressant à envisager; o Profil des activités des spécialistes par catégories de codes de facturation (c.-à-d. chez les psychiatres, le counselling est-il une activité plus fréquente, par rapport à d’autres activités?). Des contributions prometteuses : Que 5 font les ANS pour éclairer la planification des effectifs médicaux spécialisés? Mme Lisa Little, une consultante qui travaille également au nom du Collège royal, a donné un exemple d’activité qui éclaire la planification des effectifs médicaux : l’analyse contextuelle des perspectives d’emploi actuelles et futures en dermatologie pédiatrique, de l’Association canadienne de dermatologie. Les chercheurs ont utilisé une méthodologie de planification interprofessionnelle des RHS 6
fondée sur les besoins, inspirée des travaux de Linda O’Brien-Pallas, Gail Tomblin Murphy et d’autres collaborateurs (Figure 3). Mme Little a indiqué que cette analyse n’était pas un exercice de planification intégrale, compte tenu des limites associées aux données et au projet. Elle visait plutôt à déterminer les tendances, modèles, enjeux nouveaux, ainsi que de possibles excédents ou pénuries. Les chevauchements en matière de compétences et de champs de pratique, la répartition des effectifs médicaux et le recours à la technologie et à de nouveaux modèles de prestation des soins ont été pris en compte également. Figure 3 : Cadre conceptuel de la planification des ressources humaines et du système de la santé Non disponible en Français Les sources de données existantes ont été utilisées, comme les enquêtes sur la santé de l’Institut canadien d'information sur la santé (ICIS) et de Statistique Canada, les données sur les effectifs médicaux spécialisés obtenues par le biais d’un sondage en ligne ainsi que la littérature grise et évaluée par les pairs. Mme Little a aussi donné des exemples des données de l’analyse, comme les éléments de données sur les besoins de la population en matière de santé décrits dans la figure 4. L’analyse proposait des façons de combler les écarts ou de remédier aux excédents signalés dans la prestation des services de dermatologie pédiatrique. On trouve à l’Annexe III les diapositives que Mme Little a utilisées pour faire un survol des activités d’analyse des effectifs médicaux de l’Association canadienne de dermatologie ici. 7
Figure 4 : Besoins de la population en matière de santé : éléments et sources de données Non disponible en Français Plusieurs représentants d’ANS (gériatrie, soins palliatifs, etc.) ont fait part de leur intention d’entreprendre bientôt des recherches sur les effectifs médicaux, dans la plupart des cas, en utilisant les connaissances et les ressources internes. Les projets décrits par les participants, dont l’examen des ETP fonctionnels, avaient tendance à être moins étayés que l’analyse sur la dermatologie présentée. Lors des discussions ouvertes, les participants ont indiqué des possibilités de collaboration : Leadership du Collège royal quant aux méthodes de sondage auprès des membres; Partage des activités d’apprentissage, de coordination ou autres activités des ANS menées avec d’autres associations; Création d’un ensemble de données de base pour ce genre de travail; Définition du champ de pratique (p. ex., qu’est-ce qu’un médecin de soins palliatifs?) Approches interdisciplinaires/interprofessionnelles de planification/d’analyse (p. ex., quels sont les modèles en gériatrie?); Amélioration des données relatives à la retraite (p. ex., préciser que l’« intention de prendre sa retraite » n’entre pas dans le calcul du taux de retraite réel). 6 Mot de la fin - Jour 1 Mme Fréchette a mis fin à la première journée en précisant que le Collège royal avait pris acte de cet appel à la collaboration et du désir de travailler avec les décideurs et les responsables de la planification des RHS. Cette première journée donnait le ton aux discussions qui se tiendraient le lendemain avec les planificateurs et les décideurs gouvernementaux, afin de préciser entre autres de quelle façon notre organisation pourrait appuyer les recherches des ANS sur les effectifs médicaux spécialisés ainsi que la prise de décisions en général, comme l’ont reconnu les ANS et les autres participants à la fin du sommet sur l’emploi de 2014. 8
JOUR 2 Planification des effectifs médicaux dans les 7 provinces Deux sous-ministres adjointes ont effectué une présentation sur la planification des effectifs médicaux dans leur province, et fait le point sur la création d’un modèle pancanadien de prévision des effectifs médicaux par le Comité consultatif sur la planification des ressources médicales (CCPRM). 7.1 Ontario Mme Denise Cole, sous-ministre adjointe Division de la planification et de la réglementation relatives aux ressources humaines dans le domaine de la santé Ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario Coprésidente, Comité consultatif sur la planification des ressources médicales Mme Cole a effectué un survol historique de la planification des effectifs médicaux en Ontario. Fondée à l’origine sur l’offre, elle a mené à un cycle de forte augmentation et de ralentissement et à des soins centrés sur les fournisseurs, et non sur les patients. La planification englobe maintenant les prévisions établies en fonction des besoins de la population, et des données générales sur les effectifs médicaux afin de refléter les soins en équipe. Mme Cole a décrit brièvement divers outils à l’appui de la planification des ressources en Ontario, comme l’Ontario Physician Human Resources Data Centre (OPHDRC), qui porte sur tous les médecins autorisés et stagiaires en formation médicale postdoctorale dans la province. Trois outils de prévision des effectifs médicaux sont utilisés : Assessing Doctors Inventories and Net-flows (ADIN) Model Utilization-Based Physician Model (UM) Modèle de simulation fondé sur les besoins en personnel médical dans la population en Ontario Mme Cole a précisé que de nombreuses variables entrent en jeu dans la planification des effectifs médicaux; chaque modèle ne peut à lui seul les chiffrer entièrement. Combiner les résultats obtenus à l’aide de ces modèles à d’autres données probantes donne une vue d’ensemble plus complète. Il y a aussi l’examen des tendances de la Base de données des professions de la santé, qui contient des données normalisées, cohérentes et comparables sur 27 professions de la santé réglementées en Ontario (à l’exception des médecins). Mme Cole a décrit les transformations en cours dans la planification des effectifs médicaux en Ontario, qui reposent sur un cadre itératif, intégré et fondé sur des données probantes pour l’établissement et la planification d’effectifs médicaux en mesure de répondre aux besoins des patients et du système. À cette fin, on compte réunir des éducateurs, des planificateurs, des responsables de la réglementation, des 9
employeurs ainsi que d’autres intervenants. Le but est de mettre en place un processus de collaboration transparent. Mme Cole a fait le point sur les efforts de planification des effectifs médicaux dans l’ensemble du pays. Créé en 2013, le Groupe de travail sur la planification des effectifs médicaux avait pour but de faciliter la collaboration et la coordination de la planification des RHS à l’échelle du pays afin d’appuyer les sous-ministres de la Santé et les doyens des facultés de médecine. Une tribune permanente s’avérant nécessaire, il y a eu refonte du groupe de travail, laquelle a mené au Comité consultatif sur la planification des ressources médicales (CCPRM), qui rend compte de ses activités à la Conférence des sous-ministres de la Santé. Les travaux initiaux porteront sur l’élaboration d’un modèle de planification, en commençant par un outil de planification fondée sur l’offre. À l’automne 2016, les travaux viseront l’élaboration d’un outil de planification fondée sur les besoins, qui s’ajoutera à l’outil de planification des effectifs médicaux. Ces travaux sont menés à l’aide des montants prévus au budget du Comité fédéral-provincial-territorial sur l’effectif en santé. 7.2 Manitoba Mme Beth Beaupre, sous-ministre adjointe, Main-d’œuvre de la santé, Santé, Aînés et Vie active Manitoba Coprésidente sortante du Comité sur les ressources médicales Mme Beaupre a d’abord fait état des multiples pressions et des ressources limitées avec lesquelles les gouvernements doivent composer. Les budgets de la santé représentant 40 pour cent du budget provincial global, dont une large part est consacrée à la rémunération des médecins. La répartition des médecins dans les régions rurales, éloignées et isolées de la province a aussi une incidence sur la situation et les résultats dans le domaine de la santé. Au niveau pancanadien, il importe de mettre l’accent sur l’offre, mais ce n’est pas suffisant. Les capacités en matière de formation se sont améliorées partout au pays, mais des déséquilibres demeurent. Compte tenu des ressources financières limitées, l’optimisation des ressources existantes est primordiale. La plupart des provinces et des territoires s’efforcent d’accentuer le généralisme tout en reconnaissant la spécialisation, en vue d’assurer des soins de santé intégrés et cohérents. Pour Mme Beaupre, améliorer la planification n’exige pas uniquement d’avoir en mains des données fiables, mais de comprendre clairement ce qu’elles veulent dire ou non. Les données sur les médecins autorisés ne suffisent pas. Il y a lieu de mettre l’accent sur des données qualitatives et quantitatives. Il faut aussi comprendre la capacité fonctionnelle, comme les transitions vers la pratique et la retraite, et mettre en place un processus plus efficace de partage de l’information. Elle a conclu son intervention en affirmant que les possibilités sont excellentes en vue de planifier les effectifs médicaux en collaboration, de manière transparente dans l’ensemble du pays. 10
7.3 Questions et réponses Les deux présentations des représentantes de ces provinces ont suscité beaucoup de discussions. Certaines questions avaient pour but d’obtenir des précisions; d’autres, d’en savoir plus. Par exemple, on a demandé à Mme Beaupre quels étaient les avantages d’une planification pancanadienne. Comme le Manitoba et certaines autres provinces n’offrent pas de formation dans toutes les spécialités, il est intéressant selon elle de comprendre le contexte pancanadien pour mieux contribuer à cette dynamique et en tirer profit. Avec la mobilité des effectifs, les décisions ne peuvent être prises en vase clos. Une approche globale favorise aussi la participation de partenaires tels l’ICIS, le Collège royal, le Collège des médecins de famille du Canada. L’autre volet des discussions a porté sur l’importance d’avoir des entretiens avec les ANS. Le comité consultatif a été encouragé à établir des liens avec elles. La voie à suivre : Comment les ANS et le 8 Collège royal peuvent-ils contribuer à la planification des effectifs médicaux? Les participants ont examiné trois questions en petits groupes. Voici un résumé de leurs commentaires. 1. Les processus décisionnels et de planification actuels des RHS présentent-ils des faiblesses? Oui, notamment : o Perception de cloisonnements au sein du gouvernement (santé et éducation); o Orientation de carrière permettant de cerner les possibilités pour les étudiants en médecine : où sont les postes vacants? o Définition commune des ETP; o Aucune représentation des ANS au sein du CCPRM. La planification comporte un rôle provincial-territorial et national; p. ex., si les intervenants s’entendent au sujet d’une exigence nationale (c.-à-d. besoin de 40 nouveaux urologues) et négocient au niveau provincial- territorial l’emplacement offrant un nombre de places en formation, en reconnaissant que les urologues sont une ressource nationale, mais que les fonds pour leur formation viennent des provinces et des territoires (structure similaire à celle d’une ligue sportive professionnelle). 2. Comment peut-on contribuer collectivement au soutien/à l’amélioration de la modélisation et de la planification des effectifs médicaux? Nécessité de déterminer les besoins de la population et les services au niveau local; Définir les compétences et la formation des effectifs médicaux - formation des médecins et évaluation des titres; Comment passer de projets pilotes à des programmes? Chaque spécialité effectue un très bon travail dans une province/d’un territoire à l’autre, mais comment mener les travaux d’une manière plus uniforme dans l’ensemble du pays? 11
Nécessité d’examiner les déterminants de la santé et leur prise en compte au niveau des effectifs médicaux spécialisés et non spécialisés; Comment travailler avec d’autres ministères (p. ex., Transports - patients souffrant de démence)? Les résultats doivent être mesurables; Verser éventuellement les renseignements sur les effectifs non réglementés dans les bases de données sur la santé, comme les préposés aux services de soutien à la personne, car ceci permet d’examiner les modèles de soins; Examiner les répercussions de la technologie sur les spécialités à haute ou basse technologie. 3. Quel peut être le rôle des ANS et du Collège royal dans les processus actuels des provinces et territoires? ANS ou Collège royal en tant qu’agent de liaison entre les médecins et les décideurs, ou les deux; Préoccupations des ANS : il importe d’assurer un nombre approprié et une juste répartition de médecins pour répondre aux besoins de leurs patients; Les ANS ont des renseignements; comment optimiser leur utilisation? Possibilité de conflit d’intérêts de la part des ANS, leur rôle étant de représenter leur spécialité, mais elles ont acquis une grande expertise; on risque de perdre cette expertise, si elle n’est pas utilisée. Une entité tient lieu d’intermédiaire pour une ANS - processus systématique de rétroaction. 9 Avoir le même objectif Ce dialogue visait à déterminer comment les ANS, le Collège royal et les gouvernements peuvent travailler ensemble. Les thèmes suivants ont été soulevés lors d’une discussion en groupe élargi : Certaines ANS ont des données qui peuvent s’ajouter à celles des territoires de compétence; d’autres aimeraient avoir accès à de meilleurs renseignements; Importance d’utiliser les ensembles de données existants; le Collège royal et les ordres des médecins créent un ensemble de données normalisé pour combler l’écart laissé par l’abandon progressif du Sondage national des médecins. Les ordres des médecins recueillent l’information sur les autorisations annuelles, jugée très utile. Grand potentiel du répertoire du Collège royal : retraite et champ de pratique. Il serait utile de créer un ensemble de données de base fiable et uniformisé, en analysant d’abord les données des ANS et celles d’autres bases de données sur les effectifs médicaux, comme celles du Collège royal, de l’ICIS, des provinces, des territoires, le Système informatisé sur les stagiaires post-M.D. (CAPER), etc. Les gouvernements ont besoin de différents types de données selon la période en cours (p. ex., élections, cycle budgétaire). Les groupes de médecins doivent avoir la souplesse nécessaire pour fournir certains renseignements et données en temps opportun. Nécessité d’établir des mécanismes de collaboration, officiels ou non, entre les ANS et les gouvernements. Ceux-ci peuvent ne pas répondre à tous les besoins; ils diffèrent selon le niveau (national/provincial-territorial). 12
10 Plan de travail et prochaines étapes Les participants ont discuté des diverses façons dont les ANS pourraient collaborer avec les gouvernements (fédéral, provinciaux et territoriaux), y compris d’un rôle possible pour le Collège royal. Ils se sont entendus sur les points suivants : Nécessité d’approfondir les façons dont les ANS mobiliseraient les gouvernements provinciaux et territoriaux, individuellement et collectivement; Les gouvernements et les ANS doivent déterminer le type d’information ou de renseignements que peuvent fournir les ANS; La participation des médecins au sein du CCPRM est importante, surtout en ce qui a trait à l’élaboration de l’outil de planification et aux hypothèses connexes, par le biais des ANS et d’autres mécanismes; Nécessité de créer un mécanisme pour que les ANS participent aux travaux du CCPRM. Trois possibilités sont à envisager : o Secrétariat du CCPRM o Collège royal o Autre Nécessité d’améliorer les communications au sujet de la composition et des activités du CCPRM; Ne pas reproduire la collecte des données; Le Collège royal améliorera la base de connaissances des effectifs médicaux au moyen de la rétroaction obtenue; Le Collège royal pourrait fournir un soutien technique et méthodologique aux ANS : o en recensant les données existantes sur les effectifs médicaux; o en analysant les études/données existantes sur les membres des ANS; o en soumettant les questions et les données requises. Mme Fréchette a remercié les participants d’avoir mis à profit leur temps et leur rétroaction; cette rencontre a permis aux gouvernements, aux ANS et au Collège royal de discuter de la recherche et de la planification des effectifs médicaux, et d’approfondir l’appui que la profession médicale peut apporter en matière de planification et de prise de décisions dans ce domaine. Le Collège royal compte organiser une rencontre similaire à l’automne pour d’autres ANS, de façon à favoriser une collaboration plus cohérente et complète pour mieux répondre aux besoins des patients. 13
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