Ema - Les Fiches du Cinéma

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LE MENSUEL

                                                                 Ema
SEPTEMBRE 2020

                                                       de Pablo Larraín
                                           Adolescentes de Sébastien Lifshitz
                                                À ma place de Jeanne Dressen
                              Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal
                                             Les Apparences de Marc Fitoussi
•

                                                  Kajillionaire de Miranda July
                                  Un pays qui se tient sage de David Dufresne
#18

                                                              rencontre avec
                                                Christian Petzold pour Ondine
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SOMMAIRE
             FILMS DU 2 SEPTEMBRE 2020
Antigone de Sophie Deraspe		          			HHH
Ema de Pablo Larraín			               			HHHH
La Jeune fille à l’écho de Arunas Zebriunas 		HHH
Poissonsexe de Olivier Babinet		      			HH
Police de Anne Fontaine			            			HHH

             FILMS DU 9 SEPTEMBRE 2020
Adolescentes de Sébastien Lifshitz   			HHHH
À ma place de Jeanne Dressen		       			HHH
Le Bonheur des un... de Daniel Cohen		   		H
Cyril contre Goliath de Thomas Bornot			 HHH
La Daronne de Jean-Paul Salomé       			HH
Le Fantôme de Laurent Terzieff de Jacques Richard HHH
Les Joueuses de Stéphanie Gillard    			H
Les Nouvelles aventures de Rita et Machin
de Pon Kozutsumi et Jun Takagi					                    HHH
Remember Me de Martín Rosete        			HH
Rocks de Sarah Gavron				                 		HHH
Sole de Carlo Sironi			             			HH
Sur la route de Compostelle de Fergus Grady et Noel Smyth HH
Un soupçon d’amour de Paul Vecchiali      		HHH
Yuki de Tadashi Imai			             			HH

             FILMS DU 16 SEPTEMBRE 2020
Africa mia de Richard Minier et Édouard Salier 		H
Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal  HHH
Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait
de Emmanuel Mouret						HH
Honeyland de Tamara Kotevska et Ljubomir Stefanov		 HH
J’irai mourir dans les Carpates de Antoine de Maximy m
Les Mal-aimés de Hélène Ducrocq       			HHH
La Maquisarde de Nora Hamdi			                 		H
Trio de Ana Dumitrescu			             			H
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FILMS DU 23 SEPTEMBRE 2020
Ailleurs de Gints Zilbalodis		                                     HHH

Les Apparences de Marc Fitoussi		                                  HHH

Balades sous les étoiles Film collectif                            HHH

Blackbird de Roger Michell			                                      HHH

Éléonore de Amro Hamzawi			                                        H

Fin de siècle de Lucio Castro			                                   HH

Lux Æterna de Gaspar Noé			                                        HH

Ondine de Christian Petzold
                                                                   HHH
Rencontre avec Christian Petzold
Pierre Cardin de P. David Ebersole et Todd Hughes                  HHH

Sing Me a Song de Thomas Balmès		                                  HH

Stripped de Yaron Shani				                                        HHH

Youpi ! C’est mercredi de Siri Melchior                            HHH

               FILMS DU 30 SEPTEMBRE 2020
À cœur battant de Keren Ben Rafael                                 HHH

Autonomes de François Bégaudeau                                    HH

Billie de James Erskine			                                         HHH

La Femme qui s’est enfuie de Hong Sangsoo                          HH

Les Héros ne meurent jamais de Aude Léa Rapin                      HH

Josep de Aurel				                                                 HHH

Kajillionaire de Miranda July		                                    HHH

L’Ordre moral de Mario Barroso                                     HHH

Un pays qui se tient sage de David Dufresne                        HHH
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ÉDITO

                                                                 Disney veut-il vraiment
                                                                 tuer le cinéma ?
                                                                 C’était le 11 mars dernier, dans une grande salle des Champs-
LES FICHES DU CINÉMA                                             Élysées. Devant le petit monde de la critique de cinéma française,
26, rue Pradier                                                  venu assister à la projection de Mulan, l’attaché de presse de Disney
75019 Paris                                                      se voulait rassurant. “Pour l’instant, la sortie du film est toujours
Administration & Rédaction :
                                                                 programmée le 25 mars.” Deux semaines plus tard. Une éternité.
01.42.36.20.70
Fax : 09.55.63.49.46                                             Le Covid-19, le confinement, les règles sanitaires ont terrassé les
..............................................................   exploitants de salles. Disney a donné le coup de grâce le 5 août
RÉDACTEUR EN CHEF                                                en annonçant que l’adaptation live du dessin animé de 1998,
Nicolas Marcadé
                                                                 reportée au 19 août après avoir été annoncée le 22 juillet quelques
redaction@fichesducinema.com
RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT                                        semaines plus tôt (vous suivez toujours ?), rejoindrait directement
Michael Ghennam                                                  sa plateforme Disney+. Et ce partout sauf... en Chine, où le film aura
michael@fichesducinema.com                                       les honneurs du grand écran.
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION
                                                                 La FNCF (Fédération nationale des cinémas français) s’est donc
Thomas Fouet
thomas@fichesducinema.com                                        fendue le 5 août d’un communiqué dans lequel, sans jamais citer
..............................................................   Disney, elle regrettait “profondément que certains films, notamment
ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO                                        à potentiel mondial, ne puissent sortir en salle en France”.
François Barge-Prieur, Adèle
                                                                 Remerciant au passage les distributeurs “qui ont confirmé la sortie
Bossard-Giannesini, Isabelle Boudet,
Jef Costello, Marguerite Debiesse,                               en salle pour leurs films faisant ainsi le meilleur choix pour leur film
Clément Deleschaud, Paul Fabreuil,                               et pour le public” - sans citer de nom là non plus. Pas dur d’imaginer
Florian Fessenmeyer,Thomas                                       à qui songeaient les exploitants : le 27 juillet, Warner avait annoncé
Fouet, Margherita Gera, Michael
                                                                 très officiellement la sortie fin août de Tenet, le blockbuster de
Ghennam, (Pierre-)Simon Gutman,
Roland Hélié, Simon Hoareau, Astrid                              Christopher Nolan, passé du statut de bon cinéaste hollywoodien
Jansen, Amélie Leray, Keiko Masuda,                              amoureux de la pellicule à celui de sauveur providentiel de
Sulamythe Mokounkolo, Julien Nève,                               l’exception culturelle française.
Marine Quinchon, David Speranski,
                                                                 Le feuilleton aura abondamment alimenté la presse et déchaîné les
Gilles Tourman, Nathalie Zimra.
Les commentaires des «Fiches»                                    réseaux sociaux qui ont partagé en masse la vidéo de cet exploitant
reflètent l’avis général du comité                               de Palaiseau (Essonne) massacrant le visuel en carton de Mulan
..............................................................   pour poser devant l’affiche de Tenet. Il n’était plus question de faire
PRÉSIDENT
                                                                 dans la demi-mesure. L’été est traditionnellement une saison pas
François Barge-Prieur
ADMINISTRATION                                                   forcément riche en films mais qui déroule les grosses productions
administration@fichesducinema.com                                américaines. En 2019, Toy Story 4 et Le Roi Lion - deux films
TRÉSORIER                                                        estampillés Disney - avaient raflé la mise. Le premier avait attiré
Guillaume de Lagasnerie
                                                                 1 505 679 spectateurs la semaine du 26 juin, le second 3 253 000 la
Conception Graphique
5h55                                                             semaine du 17 ! À titre de comparaison, les films qui ont assuré le
www.5h55.net                                                     plus d’entrées cette année à la même période, La Bonne épouse
..............................................................   (sorti le 11 mars, stoppé net et ressorti après le confinement) et
«Les Fiches du Cinéma».
                                                                 Divorce Club, la comédie de Michaël Youn, n’ont suscité péniblement
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textes est soumise à autorisation.                               Un marasme dont il semble que les salles se sortent petit à petit.
Photo de couverture :                                            En août, la fréquentation est repartie à la hausse avec plus d’un
Ema (Potemkine Films)
                                                                 million de spectateurs par semaine et plusieurs films sortis juste
© Fabula
WWW.FICHESDUCINEMA.COM                                           après le confinement ont globalement réussi leur pari : La Bonne
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épouse (qui a eu la bonne idée de revenir dès         (mais c’est aussi le cas de Warner et de son
la réouverture des salles), Tout simplement           très lucratif parc Harry Potter à Londres),
noir, Scooby (8 juillet), Divorce Club (14 juillet)   Disney a rongé son frein en mars. Sommé
ont attiré en salle plus de 500 000 spectateurs,      par l’État français de reporter la mise en
plus de 600 000 pour les trois premiers.              ligne de sa plateforme pour des soucis de
D’autres ont souffert, comme le très drôle            bande passante, il a vu ses concurrents rafler
Terrible jungle, pourtant porté par un casting        les films initialement prévus au cinéma,
de choix. Autant dire que Tenet, qui a reçu des       comme le Pinocchio de Matteo Garrone, parti
premières critiques globalement élogieuses            directement sur Amazon Prime Video. Du
et qui a savamment entretenu sa promo en              coup, la plateforme s’alimente de films qui
amont (pubs à la télé, effets de teasing sur les      devaient initialement sortir en salle, comme
réseaux sociaux), aura un boulevard devant lui.       Le Seul et Unique Ivan ou Artemis Fowl.
En quatre jours, le film, sorti dans les salles       Kenneth Branagh, le réalisateur de ce dernier,
de 43 pays, aurait déjà rapporté, selon Variety,      actuellement à l’écran dans... Tenet, doit
53 millions de dollars, dont 6,7 en France            encore l’avoir en travers de la gorge.
où Tenet aurait enregistré près de 850 000            Autre problème : la stratégie du rouleau
entrées. Mieux que Dunkerque et Interstellar à        compresseur déployée depuis plusieurs
leur démarrage !                                      années. Il est bien loin le temps où on allait
Il y a clairement de la place pour les grosses        voir “le Disney de l’année”. Aujourd’hui, il
productions américaines tant attendues par
                                                      y a Disney, Pixar, Marvel, Star Wars, les
des spectateurs qui, donc, se risquent quand
                                                      films de la Fox, Blue Sky... En 2020, la firme
même en salle, et notamment pour des films
                                                      annonçait pas moins de 22 films au cinéma !
très familiaux comme Les Blagues de Toto.
                                                      L’offre pléthorique ne permet plus de “créer
Alors, c’est quoi le problème de Disney ?
                                                      l’événement”. Du coup, il est probable que
L’affaire a même des allures de punition :
                                                      Disney ait choisi de miser plutôt sur le Marvel
Mulan sort en salles dans “les pays où
                                                      Black Widow que sur Mulan. Malgré tout, il
Disney+ n’est pas disponible” (la Chine donc)
                                                      était urgent de sortir le film de Niki Caro, et ce
mais en SVOD partout ailleurs... et pas à
                                                      sur n’importe quel support. Car à la différence
n’importe quel prix. Les studios hollywoodiens
                                                      d’un Tenet, un film Disney rapporte au moins
ont déclenché un tollé en annonçant début
                                                      autant en produits dérivés qu’en salles. Et il
août que pour visionner le film sur Disney+
les téléspectateurs américains devraient              suffit d’aller faire un tour à la Fnac ou dans
s’acquitter de la somme de 29,99 dollars              des magasins de jouets : albums de films,
(environ 25 euros). En France, le film                romans, poupées... Mulan est de retour. Ce
sera probablement disponible sans frais               n’est pas un Star Wars, mais on imagine que
supplémentaires - même si Disney France               Disney avait pris avec les fournisseurs des
n’a pour l’heure pas confirmé l’information de        engagements qu’il fallait bien honorer.
Variety. Ce qui est sûr, c’est que le film ne sera    Enfin, il y a peut-être une autre raison.
pas disponible sur la plateforme le 4 septembre       Oui, Mulan est un film spectaculaire qui
comme ce sera le cas aux États-Unis. Il s’agit        méritait un écran de cinéma. Mais est-ce
de limiter la casse. Toujours selon Variety,          un chef-d’œuvre ? Loin de là. Les spectateurs
Disney compte grâce à cette stratégie récolter        iront voir Tenet, et ils y retourneront.
grâce à Mulan environ 375 millions de dollars         Seraient-ils retournés voir Mulan, dans
de recettes (317 millions d’euros) - moins            les conditions sanitaires actuelles ? On en
qu’attendu, mais largement de quoi amortir le         doute. Si la France choisit d’adopter la même
budget du film, estimé à 70 millions de dollars       stratégie que les États-Unis, on ne saurait que
(59 millions d’euros).                                trop conseiller au public de bouder cet ersatz
On sent que la firme de Mickey ne sait plus           de Tigre et Dragon pour lui préférer la version,
sur quel pied danser. Plombé par la fermeture         bien plus drôle, de 1998. Une époque où on
des cinémas et celle de ses parcs d’attraction        allait voir “le Disney de l’année”.

                                                                                      MARINE QUINCHON
Ema - Les Fiches du Cinéma
Antigone
de Sophie Deraspe

Cette adaptation réussie de la pièce antique transpose                                                                               DRAME
                                                                                                                       Adultes / Adolescents
les ressorts du théâtre grec au monde contemporain
et à ses problématiques (l’immigration, les réseaux                       u GÉNÉRIQUE
sociaux). La qualité de l’interprétation du rôle                          Avec : Nahéma Ricci (Antigone), Rachida Oussaada (Ménécée),
d’Antigone mérite également d’être signalée.                              Nour Belkhiria (Ismène), Rawad El-Zein (Polynice), Hakim Brahimi
                                                                          (Étéocle), Paul Doucet (Christian), Antoine Desrochers (Hémon),
                                                                          Benoît Gouin (l’enquêteur), Jean-Sébastien Courchesne (Maître
                                                                          O’Neil), Lise Castonguay (le psychiatre oracle), Nathalie Tannous
                                                                          (la juge), Catherine Larochelle (Maître Julie Édouin), Zalfa Chelhot
                                                                          (la policière), Sébastien Beaulac (le gardien de prison), L. Fernando
                                                                          Becerra Sánchez (l’ami d’Étéocle), Eric Clark (l’agent du CBSA).
                                                                          Scénario : Sophie Deraspe Images : Sophie Deraspe Montage :
                                                                          Geoffrey Boulangé et Sophie Deraspe 1er assistant réal. : Pascal
                                                                          Elissalde Scripte : Lorette Leblanc Musique : Jean Massicotte et
                                                                          Jad Orphée Chami Son : Frédéric Cloutier et Stéphane Bergeron
                                                                          Costumes : Caroline Bodson Effets visuels : Guillaume Chaboud
                                                                          Dir. artistique : Yola van Leeuwenkamp Maquillage : Joan-Patricia
                                                                          Parris Production : ACPAV Producteur : Marc Daigle Producteurs
                                                                          associés : Isabelle Couture, Robert Lacerte et Bernadette
                                                                          Payeur Dir. de production : François Bonneau Distributeur :
                                                             © ACPAV      Les Alchimistes.

   HHH         Antigone est une adaptation réussie de
la pièce antique de Sophocle. La réalisatrice québécoise
Sophie Deraspe en a cependant largement remanié
la structure pour la transposer de nos jours et dans le cadre                          109 minutes. Canada (Québec), 2019
d’une famille réfugiée. Seul demeure l’essentiel, notamment                             Sortie France : 2 septembre 2020
la problématique de la justice : l’opposition entre la loi
                                                                          u RÉSUMÉ
humaine et la loi divine. C’est ici une jeune fille de 16 ans
                                                                          Antigone est une jeune fille aux résultats scolaires
qui va s’opposer à la justice canadienne, représentation de               brillants dont la famille, ses quatre frères et sa grand-mère,
la loi et des conventions collectives. Antigone est intelligente,         est venue se réfugier à Québec quand elle était petite.
mais elle reste une adolescente immature. Malgré                          Un jour, son frère aîné Étéocle est abattu lors
la précarité de sa situation, elle fait s’évader son frère et             d’une intervention policière. Son autre frère, Polynice,
se présente devant la justice avec pour seule arme sa foi                 est arrêté. En raison de ses antécédents judiciaires,
dans l’action qu’elle mène pour protéger sa famille. La jeune             et malgré la circulation d’une vidéo prouvant son
actrice Naéma Ricci incarne Antigone avec conviction,                     innocence, il n’est pas libéré. Antigone décide alors
                                                                          de le sauver en prenant sa place en prison pendant
un personnage alliant à la fois sang froid et émotion.
                                                                          qu’il s’évadera. Comme elle l’avait prévu, elle est arrêtée
Elle reste au début dans le stéréotype de la lycéenne                     et jugée.
brillante un peu solitaire, mais se transforme en personnage
                                                                          SUITE... Cependant la procédure se déroule mal,
mythologique dès lors qu’elle coupe très court ses cheveux
                                                                          car elle refuse l’aide d’un avocat tout en reconnaissant
pour prendre la place de son frère. Ses yeux olive affrontent             sa culpabilité. De plus, les faits qui lui sont reprochés
alors la réalité - une frontalité que l’on retrouve d’ailleurs            sont plus graves que ce à quoi elle s’attendait. Sur
dans son visage qui, régulièrement, fait face à la caméra.                le conseil insistant des juges, Antigone rencontre un avocat,
Ce visage se retrouve aussi dans les graffs réalisés par                  O’Neil, qui lui ouvre les yeux sur la réalité du procès.
le petit ami d’Antigone qui publie également des photos sur               Son petit ami Hémon fait son possible pour gagner
les réseaux sociaux. De la pièce originale, la réalisatrice               la sympathie du public, notamment sur les réseaux
a aussi conservé le chœur, ici composé de l’ensemble                      sociaux. Le procès semble tourner en sa faveur
                                                                          quand Polynice, qui a été arrêté dans un bar du quartier,
des fragments de vidéos “hashtaguées” sur les réseaux
                                                                          est convoqué. Cela bouleverse Antigone qui s’est
sociaux et que les jeunes utilisent pour attirer l’attention              sacrifiée pour lui. Le père de Hémon, un homme politique
du public. Se plaçant dans une position ambiguë, le chœur                 local, propose à la jeune fille de la faire sortir de prison
de l’ère numérique joue un rôle de tierce partie                          et de devenir son tuteur. Elle refuse et retourne dans
incontournable. _K.M.                                                     son village natal avec Polynice et Méni.

                                Visa d’exploitation : 152612. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD.

                                                                                                                      © les Fiches du Cinéma 2020
Ema - Les Fiches du Cinéma
Ema     (Ema)
de Pablo Larraín

En mettant au cœur de son dernier film une danseuse                                                              DRAME PSYCHOLOGIQUE
                                                                                                                    Adultes / Adolescents
prise dans une cruelle tragédie de la maternité,
Larraín confronte son cinéma au renouvellement des                      u GÉNÉRIQUE
corps et des générations, tout en retrouvant, après                     Avec : Mariana Di Girólamo (Ema), Gael García Bernal (Gastón),
avoir signé coup sur coup deux biopics, son essence.                    Santiago Cabrera (Aníbal), Paola Giannini (Raquel), Cristián
                                                                        Suárez (Polo), Giannina Fruttero (Sonia), Josefina Fiebelkorn
                                                                        (Perla), Mariana Loyola (Sara), Catalina Saavedra (Marcela),
                                                                        Paula Luchsinger (María), Paula Hofmann (Laura), Antonia Giesen
                                                                        (Renata), Susana Hidalgo (Paulina), Eduardo Paxeco (Carlos),
                                                                        Natalia Bakulic (Lisa), Amparo Noguera (la directrice du nouveau
                                                                        collège), Diego Muñoz (Facundo), Claudia Cabezas (la professeure
                                                                        Pancha), Paula Zúñiga (la professeure Delia), Trinidad González
                                                                        (la professeure Claudia), Claudio Arredondo (le directeur du collège),
                                                                        Gastón Salgado (le professeur Apoyo), Josué Rojas, Maykol Lara,
                                                                        Francisco Martínez, Emilio Edwards.
                                                                        Scénario : Guillermo Calderón, Pablo Larraín et Alejandro Moreno
                                                                        Images : Sergio Armstrong Montage : Sebastián Sepúlveda
                                                                        1er assistant réal. : Oscar Godoy Musique : Nicolas Jaar Son :
                                                                        Roberto Espinoza Chorégraphies : José Luís Vidal Décors :
                                                                        Estefanía Larraín Costumes : Muriel Parra et Felipe Criado Quiroz
                                                           © Fabula     Maquillage : Margarita Marchi Production : Fabula Producteur :
                                                                        Juan De Dios Larraín Productrices déléguées : Rocío Jadue,
  HHHH      L’étonnante carrière de Pablo Larraín est                   Mariane Hartard et Andrea Undurraga Producteurs associés :
                                                                        Paula kraushaar, Catalina Adoni et Alfredo Adoni Distributeur :
en train de ressembler à une forme de zigzag : un pour
                                                                        Potemkine Films.
eux et un pour lui, les œuvres plus accessibles (mais
pas moins fascinantes) telles No ou Jackie se mêlant                                        102 minutes. Chili, 2019
aux opus plus arides et personnels comme Neruda ou                                     Sortie France : 2 septembre 2020
Ema, donc. Dans ce film, où l’on retrouve Gael García
                                                                        u RÉSUMÉ
Bernal, en train de devenir son acteur fétiche, Larraín tente
                                                                        Les répétitions pour le dernier spectacle de danse mis
une démarche presque paradoxale. Il semble en effet                     en scène par Gastón se passent mal. Une tension de
revenir aux sources de son cinéma, loin des grosses                     moins en moins sourde se crée entre le chorégraphe et
machines, avec une production légère et peu onéreuse,                   les plus jeunes danseurs de sa troupe, dont sa propre
tout en pratiquant le renouvellement, par la rencontre                  compagne, Ema. Les disputes entre cette dernière et son
avec d’autres formes, d’autres disciplines, d’autres corps.             mari sont nombreuses et se concentrent sur le sujet de
Plus précisément celui de l’actrice principale, Mariana                 Polo, l’enfant qu’ils avaient adopté puis rendu après que
Di Girólamo. Une comédienne et danseuse dont                            celui-ci avait accidentellement brûlé sa tante. Ema tente
                                                                        de revoir Polo, mais la responsable de l’adoption refuse
les mouvements, l’art, constituent le cœur du film,
                                                                        vigoureusement, jugeant très sévèrement la décision prise
les nombreuses scènes de danse apparaissant comme                       par Ema et Gastón.
l’armature du récit. Elle est vue à travers les yeux
                                                                        SUITE... Les ressentiments s’accumulent et Ema multiplie
d’un García Bernal que l’on devine alter ego du réalisateur,
                                                                        les liaisons. Elle vit ainsi en parallèle deux aventures, l’une
contemplant cette jeune femme et sa danse sans toujours                 avec une femme mariée, Sara, l’autre avec un beau barman,
savoir comment justement la regarder, ou l’intégrer,                    Anibal. Gaston finit aussi par tromper Ema, ce qui provoque
à ses propres chorégraphies. Ce choc entre deux univers                 la fureur de cette dernière. Les disputes sont fréquentes
artistiques, entre la jeunesse et une forme de maturité,                et finissent toujours par revenir vers Polo et l’amour trahi
se double d’une intrigue très larraínienne, sur l’abandon               qu’il avait pour “maman Ema”. La danseuse multiplie
par Ema d’un petit garçon adopté, et les efforts déployés               les chorégraphies avec ses amies, remettant ainsi en cause
par l’héroïne pour tordre le monde, la réalité, vers                    les choix artistiques de Gastón. Elle prend un travail de
                                                                        professeur de danse dans une école. Lors de son premier
ses souhaits. Les démiurges du cinéma de l’auteur changent
                                                                        cours apparaît, parmi les élèves, Polo. Ce hasard n’en est pas
de camp : ils sont désormais observés, mais la fascination              un : les parents qui l’ont adopté ne sont autres que Sara et
ainsi créée remplace fort bien l’identification, et font de             Annibal. Ema surgit dans leur maison, où elle conduit Gastón,
Ema une belle nouvelle pierre dans la filmographie de l’un              et propose ainsi, sans paroles, une existence où tous
des plus passionnants cinéastes contemporains. _S.G.                    les quatre pourraient cohabiter et s’aimer tout en élevant Polo.

                          Visa d’exploitation : 152669. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD Atmos.

                                                                                                                    © les Fiches du Cinéma 2020
Ema - Les Fiches du Cinéma
La Jeune fille à l’écho (Paskutine atostogu diena)
de Arunas Zebriunas

En vacances chez son grand-père près de la mer, Vika,                                                         CHRONIQUE INITIATIQUE
                                                                                                                 Adultes / Adolescents
12 ans, se lie d’amitié avec Romas, venu de Moscou.
Elle lui révèle le secret d’un rocher porteur d’écho.                   u GÉNÉRIQUE
Mais Romas la trahit... Une revisitation magique                        Avec : Lina Braknyté (Vika), Valeri Zoubarev (Romas), Bronius
du mythe d’Écho et de Narcisse.                                         Babkauskas (le père de Vika), Kalju Karmas (le grand-père de
                                                                        Vika).
                                                                        Scénario : Youri Naguibine, Arunas Zebriunas et Anatolijus
                                                                        Cercenko D’après : la nouvelle Ekho de Youri Naguibine Images : µ
                                                                        Jonas Gricius Montage : Izabele Pinaityte Musique : Algimantas
                                                                        Brazinskas Son : Stasis Vilkiavicus et Piatras Lipeika Décors :
                                                                        Algirdas Nicius Production : Lietuvos Kino Studija Distributeur :
                                                                        E.D. Distribution.

                                                         © E.D. Dist.

   HHH         “ Les crabes passent leur vie à ramper.
À quoi servent-ils ? Essaie d’attraper l’écho”. Cette phrase
de Vika à Romas clôt à merveille ce quasi conte, prix
du jury à Locarno en 1965, sensible et touchante                                          66 minutes. Lituanie, 1964
réinterprétation du mythe d’Écho et de Narcisse                                        Sortie France : 2 septembre 2020
qu’il nous donne, qui plus est, l’impérieux désir de
                                                                        u RÉSUMÉ
redécouvrir. D’un côté la fillette aérienne, indépendante,
                                                                        Dernier jour de vacances pour Vika, 12 ans, qui aime jouer
généreuse, gaie comme ce rire qui fuse dans la cabine                   du cor de chasse sur la plage, écouter le vent et la mer et
téléphonique, attentive aux traces, au vent, aux bruits                 guetter les dauphins. Son grand-père part pêcher. Le temps
et libérant tout ce qu’elle touche ou appelle (écho,                    que son père vienne la chercher, elle rencontre, sur la grève,
bouée, pierres, etc.)... De l’autre l’univers terrien                   un groupe de garçons. Leur chef défie un challenger de
voire trivial, des garçons animés par l’envie de commander,             ramener un crabe peint d’une croix qu’il a jeté à l’eau. En
le sentiment grégaire, le plaisir d’humilier, notamment                 réalité, il a triché. Vika dénonce son stratagème. Tous partent,
les filles, en cette période de la vie où la sexualité                  sauf Romas, qui rêve de s’intégrer au clan. Il confie à Vika
                                                                        arriver de Moscou avec ses parents. Lui ayant fait prêter
commence à affleurer et à provoquer de la gêne
                                                                        serment de nager sous l’eau 20 secondes, elle l’emmène
chez beaucoup d’entre eux. À ce titre, Vika est bel et                  en un endroit secret : le Doigt du Diable, piton rocheux où
bien l’incarnation du dauphin que l’on entraperçoit,                    un soldat tint tête aux nazis et d’où reste un écho qui lui
médiateur entre les deux mondes : céleste (où il convient               répond quand elle l’appelle. Ils passent la journée ensemble.
d’inclure le grand-père, porteur de traditions) et terrestre,           SUITE... Le groupe revient alors qu’elle se baigne nue. Pour
regroupant le père à travers sa vision rationnelle de                   plaire au chef, Romas ne lui rend pas ses habits. Humiliée,
l’écho ou bien encore la montre qu’il offre à sa fille.                 elle les récupère et s’en va. Elle retrouve sa joie dans
Les garçons se muant quant à eux en avatars                             une cabine téléphonique en appelant des gens au hasard.
des forces chtoniennes, à l’image des crustacés qu’ils                  Romas conduit le groupe au rocher. L’écho ne répondant
pourchassent... On l’aura compris, avec ses noirs et blancs             pas, il s’enfuit par peur de leurs représailles. Le père de
(le pluriel s’impose) frôlant l’onirisme, ses images                    Vika arrive, rencontre Romas hélant Vika et l’aide à appeler
                                                                        l’écho. En vain. Seul son chien y parvient. Le grand-père
en perpétuel mouvement (zooms, travellings, personnages
                                                                        fait ses adieux à Vika : c’est la fin des vacances... Romas
courant et marchant...), ce film n’est pas à regarder                   défie le chef et ramène le crabe. Il retrouve Vika au car avec
passivement. Car si son récit sur la confiance trahie                   son père. Il lui montre le crabe qui l’a fait chef. Elle l’invite
et la volonté de reconnaissance est ténu, l’espace ouvert               à plutôt attraper l’écho et part. Romas tente d’attraper...
à l’imaginaire est, quant à lui, infini. _G.To.                         un camion pour la suivre.

                              Visa d’exploitation : 153202. Format : 1,37 - Noir & Blanc - Son : Mono.

                                                                                                                 © les Fiches du Cinéma 2020
Ema - Les Fiches du Cinéma
Poissonsexe
de Olivier Babinet

Film-valise (à l’image de son titre), Poissonsexe                                                                                 FANTAISIE
                                                                                                                       Adultes / Adolescents
hésite entre la comédie romantique, la sotie écolo
et le film de déprime péri-urbain. Si cette indécision                     u GÉNÉRIQUE
séduit, elle confère aussi au film une légère forme                        Avec : Gustave Kervern (Daniel Luxet), India Hair (Lucie), Ellen
d’inconséquence - Poissonsexe tire à vue, mais à blanc.                    Dorrit Petersen (Eeva Kukkola), Okinawa Valérie Guérard (Bao),
                                                                           Alexis Manenti (Éric), Sofian Khammes (Alaïde), Jean-Benoît
                                                                           Ugeux (Georges), Edson Anibal (Abou), Justin Eng (Jérémie),
                                                                           Jerry Di Giacomo (Thomas Von Bagh), Masa Sawada (le docteur
                                                                           Shimura), Alain Guillo (le père de Lucie), Clément Fasquel,
                                                                           Mariana Giani et Yves Van (les journalistes), Charles-Hubert Morin
                                                                           (le JRI), la voix de Giv Anquetil (le traducteur de Von Bagh), David
                                                                           Fouqueray et Maja Neskovic (les journalistes TV), et Albertine
                                                                           Lastera (Miranda.org).
                                                                           Scénario : Olivier Babinet et David Elkaïm, avec la collaboration
                                                                           de Julie Peyr, d’après une idée de Olivier Babinet Images :
                                                                           Timo Salminen Montage : Albertine Lastera 1er assistant réal. :
                                                                           Clément Comet Scripte : Élise Van Durme Musique : JB Dunckel
                                                                           Son : Paul Maernoudt, François Aubinet et Franco Piscopo
                                                                           Décors : Pierre Pell Costumes : Fred Cambier Effets visuels :
                                                                           Guillaume Pondard et Stéphane Thibert Maquillage : Laetitia
                                         © Comme des Cinémas - Tarantula   Bille Casting : Lan Hoang-xuan Production : Comme des Cinémas
                                                                           Production associée : NBN Coproduction : Tarantula, VOO et BeTV
    HH       Ce qui surprend en premier lieu dans Poissonsexe,             Producteurs délégués : Masa Sawada et Anne Pernod-Sawada
                                                                           Producteur exécutif : Karim Cham Coproducteurs : Valérie
le nouveau film d’Olivier Babinet (Swagger), ne relève pas tant
                                                                           Bournonville et Joseph Rouschop Distributeur : Rezo Films.
du scénario ou des acteurs que du paysage : la formidable
construction d’espaces qu’habite le film, entre bandes                                  89 minutes. France - Belgique, 2019
côtières indéchiffrables, péri-zones d’ennui et laboratoires à                           Sortie France : 2 septembre 2020
l’aménité toute relative, permet le déploiement facile pour
                                                                           u RÉSUMÉ
le spectateur de cet imaginaire de science-fiction agressivement
                                                                           Daniel, physicien, regarde la télévision et découvre que
pastel et réaliste. Car Poissonsexe est un récit d’anticipation,           la dernière baleine au monde, traquée par GPS, s’approche
du genre qui ne déplace qu’un bibelot du présent pour en créer             des côtes françaises. Un scientifique américain est interviewé,
un nouveau, invivable. Dans un monde où l’on ne procrée plus               ce qui l’énerve. De retour à son labo, Daniel essaye de
et où les poissons manquent, un scientifique, qui cherche à                réintroduire des œstrogènes aux poissons pour qu’ils puissent
réintroduire le désir dans les fonds marins, échoue aussi, sur             procréer de nouveau. Daniel aimerait avoir un enfant. Lucie
la terre ferme, à trouver l’amour et concevoir un enfant. Tout             revient dans son village natal après un passage par Paris.
autour de ce personnage désenchanté et lunaire (interprété                 Daniel, qui avait un rendez-vous sur une application de
                                                                           rencontre, se soûle au parfum et a un accident de voiture.
par le désenchanté et lunaire Gustave Kervern) gravite
                                                                           Le lendemain, Lucie vient à sa rencontre, et ils trouvent
une société comme un petit précis de décomposition sociale ultra           échoué un poisson amphibien : un axolotl. Daniel le ramène
moderne : la locale revenue de Paris des rêves en lambeaux,                et se pique avec une aiguille qui sert à ses expériences.
la tyrannique et sculpturale cheffe de labo nordique elle aussi
                                                                           SUITE... Peu après, il entend le poisson, baptisé Nietzsche,
en déficit de tendresse... On le comprend vite, Poissonsexe                lui parler. Persuadé que la fille de l’application est Lucie,
essaime à tout-va et dans toutes directions. Si le scénario, qui           il l’invite à boire un verre. Ils se confient : Daniel a vécu en
fonctionne par bribes collées les unes aux autres, se révèle               Californie mais a sombré dans l’alcool quand son ex-femme
être suffisamment touchant et sardonique pour apparaître                   est partie avec le scientifique américain, tandis que Lucie a
comme une farce très solidement menée, il n’en reste pas                   perdu son enfant. Daniel considère maintenant Nietzsche
moins que cette fantaisie intello provoque bien plus un rire               comme son enfant, ce qui agace Eeva, sa cheffe. Daniel a
de connivence que de communion. Mais malgré la légère                      enfin un rendez-vous avec la fille de l’application : Eeva,
                                                                           qui ne veut de Daniel que son sperme - celui-ci s’exécute
déception, la très belle fin, explicitée par une baleine unique
                                                                           et Eeva le conserve dans une fiole. Le lendemain, il engage
au funeste destin, agit comme un beau révélateur de l’âme du               une amie et ses drones pour la détruire. La baleine
film et de notre époque au seuil de la maladie : (s’)échouer,              s’échoue sur la plage. Daniel relâche Nietzsche, qui doit
c’est avant tout exposer sa passion au regard de l’autre                   aller féconder une femelle en Antarctique. Daniel et Lucie
- et dans l’échec, une réussite ailleurs retrouvée. _C.D.                  acceptent de faire confiance à l’amour - sans enfants.

                              Visa d’exploitation : 139857. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD.

                                                                                                                      © les Fiches du Cinéma 2020
Ema - Les Fiches du Cinéma
Police
de Anne Fontaine

Trois policiers escortent un immigré clandestin à                                                                                DRAME POLICIER
                                                                                                                              Adultes / Adolescents
l’aéroport. Mettant en scène trois pointures - Virginie
Efira, Omar Sy et Grégory Gadebois -, Anne Fontaine                              u GÉNÉRIQUE
détourne le genre du film policier pour l’engager                                Avec : Virginie Efira (Virginie), Omar Sy (Aristide), Grégory
intelligemment dans une voie intime et humaniste.                                Gadebois (Erik), Payman Maadi (Asomidin Tohirov), Elisa
                                                                                 Lasowski (Sonia), Emmanuel Barrouyer (l’homme violent), Anne-
                                                                                 Pascale Clairembourg (Martine), Anne-Gaëlle Jourdain (la mère
                                                                                 maltraitante), Cécile Rebboah (l’assistante sociale), Cédric Vieira
                                                                                 (le mari de Virginie), Thierry Levaret (Hervé), Aurore Broutin
                                                                                 (la psychologue), Gwenaël Clause (le préposé du centre de rétention),
                                                                                 Damien Abysique (le policier du centre de rétention), Tadrina
                                                                                 Hocking (la gynécologue), Keyvan Khojandi (le commandant
                                                                                 de bord), Saïd Benchnafa, Thomas Spychala, Yeelem Jappain,
                                                                                 Harmandeep Palminder, Chahin Hamlaoui, Pierre Alloggia,
                                                                                 Sébastien Bonnet, Billie Dieoune, Nagisa Morimoto, Mariam Kaba.
                                                                                 Scénario : Anne Fontaine et Claire Barré D’après : le roman de
                                                                                 Hugo Boris (2016) Images : Yves Angelo Montage : Fabrice Rouaud
                                                                                 1re assistante réal. : Laure Prévost-Guarino Scripte : Josiane
                                                                                 Morand Son : Brigitte Taillandier, Nicolas Moreau et Jean-Pierre
                                                                                 Laforce Décors : Arnaud de Moléron Costumes : Emmanuelle
                                   © Thibault Grabherr / F Comme Film - CIné-@   Youchnovski Effets spéciaux : Mathias Canard Dir. artistique :
                                                                                 Bruno Via Casting : Pascale Béraud Production : F Comme Film
   HHH        À la télévision, le genre rencontre un franc succès :              et Ciné-@ Coproduction : StudioCanal, France 2 Cinéma, France 3
                                                                                 Cinéma, Scope Pictures et Korokoro Producteurs : Jean-Louis
“l’info-divertissement”, qui peut consister, par exemple,
                                                                                 Livi et Philippe Carcassonne Distributeur : StudioCanal.
à suivre des policiers, des pompiers ou des urgentistes sur
le terrain. Le public veut du graveleux, du choc ! Presque                                    98 minutes. France - Belgique, 2020
à la manière d’un “documenteur” - mais bien sûr ça n’en                                        Sortie France : 2 septembre 2020
est pas un -, Anne Fontaine dévoile elle aussi les coulisses
                                                                                 u RÉSUMÉ
de la police parisienne. Cependant, ici, rien d’extravagant :
                                                                                 Virginie, jeune mère et agent de police, se dispute avec son
le scénario nous fait revivre plusieurs moments du quotidien                     mari. Au travail, elle semble soucieuse. Lors d’une intervention
selon les points de vue de trois policiers, avant de les faire                   musclée, son collègue Aristide lui fait part de son inquiétude.
converger à l’occasion d’une scène finale. Des policiers                         Elle répond qu’elle est enceinte de lui et qu’elle compte avorter.
censés, de nuit, conduire un réfugié politique à l’aéroport,                     En fin de journée, leur supérieur demande deux volontaires
d’où il sera expulsé vers son pays d’origine. Une situation qui                  pour une intervention spéciale. Virginie, qui doit pourtant dîner
verra leurs convictions intimes se heurter aux ordres reçus...                   dans sa belle-famille, se propose, ainsi qu’Éric. Plus tôt dans
Avec cette adaptation du roman à succès de l’auteur français                     la journée. Éric et Virginie accompagnent chez elle Sonia,
                                                                                 une femme battue, pour qu’elle récupère des affaires.
Hugo Boris, Anne Fontaine signe un polar qui vaut - outre
                                                                                 Dans un bar, Virginie et Aristide se rapprochent et dansent.
le jeu de ses acteurs - pour sa faculté à se tenir au plus près                  Il la raccompagne chez elle et l’embrasse. Éric se dispute
de ses personnages. En prenant le pouls sentimental de                           avec sa femme. Aristide se porte à son tour volontaire pour
ses trois héros, Anne Fontaine nous pousse “en dedans”,                          l’intervention du soir : il s’agira de conduire un réfugié
c’est-à-dire au-delà de l’anecdote - le film réserve ainsi, avec                 à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.
une douceur exceptionnelle, quelques accents romantiques.                        SUITE... Aristide et Virginie font l’amour. Plus tard, les trois
Mais son point fort réside avant tout dans la dynamique                          agents récupèrent le réfugié : Tohirov. Virginie lit son dossier.
créée entre les trois fonctionnaires, dont le travail n’invite                   Puis le détache et l’invite du regard à s’évader. Ce qu’il
habituellement pas à réfléchir. Une dynamique ébranlée par                       ne fait pas. Virginie convainc Aristide que Tohirov doit
le personnage féminin, Virginie, sensible et courageuse, et dont                 fuir. Tous deux en persuadent Éric. Mais Tohirov refuse
le propre état de fragilité l’exhorte à se poser des questions                   encore. Une fois à l’aéroport, celui-ci refuse de coopérer. Sur
                                                                                 le chemin du retour, Virginie demande à Éric de s’arrêter.
sur le bien-fondé de sa mission. Sans que jamais l’on se sente
                                                                                 Elle court à l’aéroport et convainc la brigade en charge de
perdu entre deux histoires a priori déconnectées, Fontaine                       Tohirov de retarder son départ. Aristide lui dit que sans elle,
parvient à émouvoir avec une intrigue amoureuse et, dans                         la vie est ennuyeuse. Plus tard. Dans le centre de santé où
le même temps, à montrer l’absurdité et le manque d’humanité                     elle est venue avorter, Aristide attend Virginie. Ils s’en vont
d’une tâche souvent exigée des forces de l’ordre. _A.J.                          main dans la main.

                                Visa d’exploitation : 148154. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD.

                                                                                                                             © les Fiches du Cinéma 2020
Adolescentes
de Sébastien Lifshitz

Chef-d’œuvre au long cours, Adolescentes capture                                                                      DOCUMENTAIRE
                                                                                                                  Adultes / Adolescents
la lente fanaison de l’adolescence de deux amies,
Emma et Anaïs, dont la complicité, sublimement                            u GÉNÉRIQUE
labile, n’a vocation qu’à être une parenthèse de clarté                   Avec : Emma et Anaïs.
vers le monde adulte et sa matité monstrueuse.                            Images : Antoine Parouty et Paul Guilhaume Montage : Tina
                                                                          Baz Musique : Tindersticks Son : Yolande Decarsin et Clément
                                                                          Laforce Production : AGAT Films & Cie Coproduction : ARTE
                                                                          France Cinéma et les Productions Chaocorp Productrice : Muriel
                                                                          Meynard Distributeur : Ad Vitam.

                                                     © AGAT Films & Cie

                                                                                           135 minutes. France, 2019
  HHHH        Amis lecteurs, amies lectrices, laissez ici toute                         Sortie France : 9 septembre 2020
espérance : Adolescentes est une plongée. Adolescentes
est une violence (mais existe-t-il une métamorphose                       le même fil de vie mais ne s’en rendent pas compte,
qui puisse se faire sans cicatrices, un état transitionnel                trop occupées à compter leurs points communs :
sans vestiges, une guerre sans ruines ?), Adolescentes                    des parents écrasants, le doute de la première fois,
est un vertige, une gêne diffuse, une blague, une douleur,                les garçons, tout ces points aveugles éducationnels
un amour. Adolescentes est un pays car l’adolescence est                  qui les font se soustraire momentanément à
un monde, pour autant qu’il soit possible de circonscrire                 leur milieu. Lifshitz ne relativise pourtant pas :
l’invisible : où est l’adolescence quand on veut la faire                 le déterminisme existe, saupoudrant aigrement
témoigner, quand elle se dérobe en ne laissant, soyons                    chaque conversation futile (car elles le savent, leurs
honnêtes, qu’un âcre goût rétrospectif dans la bouche ?                   futures mues seront parallèles), ou couvant, chacun
Adolescentes prend le pari, réussi, d’embrasser dans                      à sa manière, dans l’espace politique (ennui du débat
le même élan l’adolescence-témoignage, avec ce qu’elle                    démocratique sacerdotal chez Emma, haine des élites
implique de butée, de bouillante, l’adolescence en tant                   chez une Anaïs pourtant bouleversante d’humanité
qu’expérience du soi et de l’autre, et l’adolescence-                     aux lendemains de l’attentat contre la rédaction
pratique, élève, apprenti, machine déréglée que l’on oblige               de Charlie Hebdo mais, en 2017, farouchement
à d’ogresques orgies de savoir, gavage qui fait de l’ado - du             “pro-Marine” - manière de dire que l’adolescence
moins le pense-t-il - un “monstre que les adultes fabriquent              a, elle aussi, horreur du vide). Adolescentes, dans
avec leurs regrets” (Sartre). Emma, famille bourgeoise,                   son propos foisonnant, ne nous invite donc pas à
père absent, mère autoritaire - question d’échelle de conflit,            un regard analeptique de procuration (qu’ai-je fait
où la castratrice-montagne accouche d’une mère-souris -,                  de mon adolescence au regard de la leur ?), mais
s’ennuie, bovaryse en vacances, bachote à l’école ; contre                nous encourage à nous recueillir sur ces connexions
elle, tout contre elle, Anaïs, famille prolétaire, peu instruite,         souterraines, ces tumulus ennuyeux ou exaltés où,
en surpoids, à l’intelligence perçante mais au cerveau sans               bien vivante, repose une de nos deux vies, la vraie,
cesse encombré de nécessités matérielles - l’adolescence                  celle que l’on aura rêvée ; la fausse, celle qui nous
dans une famille difficile revenant à faire une croix sur                 frappe au visage à la sortie de la salle de cinéma,
cet art bourgeois, garant de réussite même si lent poison                 celle où l’on finit dans la vie active jusqu’au cercueil,
vers la maladie de l’oisiveté, qui s’appelle le temps libre.              une valise à la main, ne vous inquiétez pas : elles
Anaïs et Emma sont pourtant amies, car leur état de jeunesse              la connaîtront ou la connaissent déjà - l’adolescence
est une parenthèse de concorde ; elles ne suivent pas                     se reconnaît au fracas qu’elle fait en se retirant. _C.D.

                               Visa d’exploitation : 140578. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD.

                                                                                                                 © les Fiches du Cinéma 2020
À ma place
de Jeanne Dressen

Qu’importe sa forme artisanale : en dressant le portrait                                                               DOCUMENTAIRE
                                                                                                                   Adultes / Adolescents
d’une militante passionnée, le documentaire de Jeanne
Dressen pose moult questions essentielles qui                              u GÉNÉRIQUE
dépassent le cadre de Nuit debout pour porter le fer                       Avec : Savannah Anselme.
au cœur des mécanismes de la reproduction sociale.                         Scénario : Jeanne Dressen Images : Jeanne Dressen Montage :
                                                                           Delphine Dumont Musique : Théo Hakola Son : Jeanne Dressen
                                                                           Production : Filles de la Jungle Productrice : Jeanne Dressen
                                                                           Distributeurs : DHR / À Vif Cinéma.

                                                   © Filles de la Jungle

                                                                                            64 minutes. France, 2020
   HHH      Nous sommes en 2016, les assemblées                                         Sortie France : 9 septembre 2020
citoyennes fleurissent au milieu des places. À l’ombre
des CRS en faction, les débatteurs essayent de s’entendre                  désormais trop éloignée de sa représentation du
pour inventer de nouvelles pratiques politiques.                           bien-être. Les quinze premières minutes du film
Frêle mais déterminée agitatrice de ce mouvement                           laissent perplexe. Va-t-on subir, sur le mode caméra
social que d’aucuns ont nommé “Nuit Debout”, Savannah                      à l’épaule, une heure de débats “Nuit Debout” ?
se révèle une modératrice de débat hors pair. Mais                         La réalisatrice a heureusement la bonne idée de
les nombreuses sollicitations du monde militant                            ne pas s’attarder sur cet épisode contestataire que
s’accordent difficilement avec la préparation de son                       le mouvement des gilets jaunes a très vite ringardisé.
concours d’entrée à l’École Normale Supérieure. Jonglant                   Jeanne Dressen - dont c’est le premier film à sortir
avec le temps, Savannah est sur les rotules. Elle trouvera                 en salle - préfère s’attacher à dessiner le portrait
toutefois l’énergie suffisante pour réussir à gagner                       d’une jeune femme qui cherche à tracer sa route,
sa place au sein de l’élite, à l’endroit même où Bourdieu                  rêvant de rejoindre aussi bien les cimes de
- modèle intellectuel pour Savannah - entreprit de                         l’intelligentsia parisienne que l’avant-garde
disséquer les logiques de la reproduction sociale.                         contestataire. Mais comment faire en sorte que
Fille d’ouvriers, Savannah est ô combien consciente                        ces deux désirs coïncident ? Un pari rendu d’autant
du paradoxe qu’elle incarne. Elle portera tel un blason                    plus périlleux pour l’âme de Savannah que
son statut de “ fille d’alcoolique au chômage ”, fière                     son territoire intime - auquel elle voue une indéfectible
de pouvoir se jouer des codes institués. Mais dans                         loyauté - se confond avec le monde ouvrier. À ma place
le même temps, la contestation sociale se durcit à                         donne une lecture tout en nuances de ces tourments
l’occasion de l’adoption de la loi Travail, ou loi El Khomri,              intérieurs, laissant à Savannah seule le soin de
du nom de la ministre qui, pour le gouvernement                            poser les questions et d’apporter les réponses.
de Manuel Valls, en porte le projet. On évoque un œil                      On s’inclinera dès lors devant sa décision finale de
arraché, le premier d’une longue série. Profondément                       ne pas poursuivre son cursus car il lui est impossible
marquée par les excès de la répression policière, Savannah                 de combler le profond hiatus entre ce qui constitue
se dit épuisée. Elle supporte de plus en plus difficilement                son identité et ce vers quoi la portent ses aspirations.
la comédie sociale des grands bourgeois qu’elle                            Ce refus est un choix, nous explique-t-elle. Difficile
côtoie rue d’Ulm, y décelant, sous les oripeaux                            pourtant de ne pas y voir une confirmation des
du raffinement intellectuel, rien de moins que la violence                 thèses bourdieusiennes. Le savoir et donc le pouvoir
de classe. Bientôt mère, elle fait le choix de quitter l’ENS,              se partagent peu. _J.N.

                              Visa d’exploitation : en cours. Format : 1,77 - Couleur - Son : Dolby SR.

                                                                                                                 © les Fiches du Cinéma 2020
Le Bonheur des uns...
de Daniel Cohen

L’équilibre d’une amitié entre deux couples est mise à                                                             COMÉDIE DE MŒURS
                                                                                                                   Adultes / Adolescents
mal lorsque Léa, jusqu’ici la plus discrète du groupe,
publie avec succès son premier roman. Le naturel                         u GÉNÉRIQUE
comique de Florence Foresti et François Damiens                          Avec : Bérénice Bejo (Léa), Florence Foresti (Karine), Vincent
ne compensent pas un scénario épais et routinier.                        Cassel (Marc), François Damiens (Francis), François-Éric Gendron
                                                                         (l’éditeur), Stephen Manas (Thierry), Caroline Piette (la cliente
                                                                         de la librairie).
                                                                         Scénario : Daniel Cohen et Olivier Dazat D’après : la pièce L’Île
                                                                         flottante de Daniel Cohen Images : Stéphan Massis Montage :
                                                                         Virginie Seguin 1er assistant réal. : Alain Braconnier Scripte :
                                                                         Véronique Garbarini Musique : Michael Tordjman et Maxime
                                                                         Desprez Son : Samuel Cohen Décors : François Emmanuelli
                                                                         Costumes : Virginie Montel Effets visuels : Philippe Aubry
                                                                         Maquillage : Faustine-Léa Violleau Casting : Emmanuelle Prévost
                                                                         Production déléguée : CinéFrance Studios Coproduction : Artémis
                                                                         Productions, SND et Shelter Prod Producteurs délégués : David
                                                                         Gauquié et Julien Deris Distributeur : SND.

                                                             © SND

     H        Léa, Marc, Karine et Francis se connaissent
depuis toujours. Ils vivent une amitié tranquille, dans laquelle
chacun tient un rôle précisément déterminé, et dont dépend
l’équilibre collectif. Celui de Léa (Bérénice Bejo) est d’être                       102 minutes. France - Belgique, 2020
dans la discrétion. Léa, elle est “indécise et sans ambition”,                         Sortie France : 9 septembre 2020
et c’est comme ça qu’on l’aime ! Elle est protégée par
                                                                         u RÉSUMÉ
son amie, sa “grande sœur”, Karine (Florence Foresti) et
                                                                         Au restaurant, deux couples d’amis - Léa et Marc ; Karine
par son mari, son “capitaine” (Vincent Cassel) - un gros                 et Francis - se demandent ce qu’est pour eux “la réussite”.
macho en réalité. Bref, le train-train quotidien. Il suffit              Léa, vendeuse dans un magasin de vêtements, est la seule à
pourtant que Léa donne les signes d’une émancipation                     se dire contente de sa vie. Quand arrive le moment du dessert,
en publiant un roman - à succès qui plus est - pour que tout             Léa est indécise et ses amis, ainsi que Marc, lui rappellent
bascule. Son mari, comme sa meilleure amie, par jalousie,                son indécision maladive et son manque d’ambition. Ce à quoi
par manque de confiance en eux, par médiocrité peut-                     elle répond qu’elle est en train d’écrire un livre. Chez eux,
être, ne peuvent dès lors pas supporter la réussite de Léa.              Karine et Francis décident de se lancer eux aussi dans
                                                                         un projet : elle, dans l’écriture, lui, dans la musique. Dans
Seul Francis (François Damiens), l’époux de Karine, trouve
                                                                         le métro, Marc reproche à Léa de la contredire devant les gens.
dans cet évènement l’énergie pour se découvrir à son                     De plus, il a commencé à lire le livre de Léa, mais trouve que
tour des passions... Daniel Cohen (réalisateur du curieux                le personnage du mari y évoque un portrait erroné de lui.
Les Deux mondes, puis du nettement moins heureux
                                                                         SUITE... Publié, le livre de Léa se vend à 250 000
Comme un chef) porte ici à l’écran la pièce de théâtre dont              exemplaires. Elle donne son préavis et se lance dans
il est l’auteur, L’Île flottante. Le résultat, malheureusement,          l’écriture d’un second roman. Karine, qui n’arrive pas
est pour le moins inégal, le talent comique de Florence                  à écrire, se lance dans la course à pied, et Francis s’essaie
Foresti et François Damiens - plutôt un ton au-dessus                    à la cuisine après avoir abandonné, entre autres, la musique
du couple de fiction auquel ils donnent la réplique -                    et la sculpture... Léa offre à son mari une moto et une nuit
ne parvenant pas toujours à pallier le manque de subtilité               à l’hôtel. Celui-ci le prend mal et la quitte. Mais, lors
et l’absence de rebondissements du scénario. L’histoire                  d’une séance de dédicaces, Marc dit à Léa qu’il est fier
                                                                         d’elle. Elle est heureuse de le retrouver. Léa et Marc invitent
tourne en rond, et Daniel Cohen semble alors réaliser
                                                                         Karine et Francis dans leur nouvel appartement luxueux,
en parallèle deux films distincts, l’un plan-plan et ennuyeux,           mais ces derniers ne s’attardent pas, et Karine reproche
et l’autre plus amusant dans lequel Foresti et Damiens                   à Léa son succès. Quelques mois plus tard. Marc est
laissent libre cours à leur naturel comique. Difficile,                  en couple avec son assistante. En signe de réconciliation,
en l’état, de s’attacher à l’ensemble. _A.J.                             Karine envoie une photo à Léa.

                              Visa d’exploitation : 150559. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD.

                                                                                                                  © les Fiches du Cinéma 2020
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