En gros plan Gregory Peck - Patrick Schupp Séquences La revue de cinéma - Erudit.org
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Document généré le 19 avr. 2020 07:50 Séquences La revue de cinéma En gros plan Gregory Peck Patrick Schupp Joie et espérance Numéro 41, avril 1965 URI : https://id.erudit.org/iderudit/51808ac Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) La revue Séquences Inc. ISSN 0037-2412 (imprimé) 1923-5100 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Schupp, P. (1965). En gros plan : Gregory Peck. Séquences, (41), 28–30. Tous droits réservés © La revue Séquences Inc., 1965 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/
en gros plan GREGORY PECK Patrick Schupp To Kill a Mockingbird, de Robert Mulligan Un homme dépourvu de sincérité et de fidélité est un être incompréhensible à mes yeux. C'est un grand char sans flèche, un petit char sans timon ; comment peut-il se conduire dans le chemin de la vie ? Confucius Gregory Peck est né à La Jolla chaque fois mieux, et plus. On le (Californie), il y a tout juste 50 connaît, sa réputation s'affirme. En- ans. Ses études en médecine, après fin, c'est la gloire, ou presque : en une jeunesse calme, (son père était fin de guerre (1943), Hollywood pharmacien) le conduisent à l'Uni- lui signe un contrat mirifique : 12 versité. Parallèlement, passionné films en 4 ans. Et voilà. Cela pa- par l'art dramatique, il y joue sur raît simple, mais comme l'acteur scène à 19 ans, le rôle du capitai- a toujours cédé le pas à l'homme, sa ne Achab, dans Moby Dick, qu'il personnalité au charme tranquille l'a reprendra, avec le succès que l'on tout naturellement poussé vers le sait, une vingtaine d'années plus succès sans qu'il ait eu à faire de tard au cinéma. bien gros efforts. C'est cette per- Ayant décidé d'opter finalement sonnalité qui définit et oriente ses pour le théâtre, il descend à New rapports (autant ceux de l'homme York. Il a 23 ans, il est sans argent, que ceux des personnages si divers sans amis . . . Après une période où qu'il incarne) avec le monde exté- il fait un peu de tout, il est enfin rieur. Il est tout d'abord l'Améri- engagé par Katherine Cornell pour cain moyen, "l'homme au complet ds tournées de province. Il joue... gris" (c'est le titre de l'un de ses 28 SÉQUENCES I
films) que vous et moi rencontrons dans quelque pays que ce soit, il n'y à tous les coins de rue. Il est aussi a personne qui ne s'identifie à lui, le chevalier sans peur et sans repro- qui ne comprenne que ce qui arrive ches, calme et efficace. Son hu- à ce grand garçon au regard tendre mour comme sa sensibilité sont d'un et à la mèche sur le front pourrait intellectuel. D'autre part, dans la aussi bien arriver à vous ou à moi. vie comme à l'écran, il est toujours Il a tout interprété, ou presque : sincère, discret, et surtout juste. aventurier, journaliste (souvent), D'où la raison de la citation de Con- colonel ou officier de terre, d'air ou fucius qui semble avoir été écrite de mer, médecin, prêtre, capitaine pour lui. de vaisseau XVIIIème, avocat, cow- Ce n'est pas par hasard que Ro- boy (mais avec une réelle dimen- bert Mulligan l'a choisi pour lui sion psychologique), intellectuel, et faire interpréter le rôle d'Atticus même personnage biblique (et là (Du Silence et des ombres, 1963) encore parce qu'il y avait un pro- qui lui a enfin fait obtenir cet Os- blème humain et un conflit intel- car auprès duquel il était déjà passé lectuel). Tous ces rôles, ou leur trois fois. Gregory Peck le dit lui- contexte, ont des points communs: même d'ailleurs, et ceci n'est pas de l'amour de la mer et des grands es- moindre importance : "Cette petite paces, des dimensions psychologi- ville du Sud (où se passe l'action) ques relativement vastes (il pousse me rappelle celle de Californie où plus loin, intellectuellement, que la j'ai passé ma jeunesse. Les person- plupart de ses confrères), et surtout nages du roman ressemblent aux ce dénominateur commun de la re- gens que je connaissais enfant. Et cherche de l'homme, de sa réalisa- je pense que le plus grand intérêt tion profonde et exacte : l'idéalis- du roman réside dans le fait qu'il me, les aspirations les plus nobles rappelle aux lecteurs du monde en- et les plus humaines sont poursui- tier une personne ou une petite vies en une "conquête pacifique". ville qu'ils ont bien connue. C'est Car bien souvent, le masque de pour moi une histoire universelle l'acteur se déplace pour clairement émouvante, vibrante, et racontée laisser entrevoir le visage de l'hom- avec beaucoup d'humour et de ten- me : voilà la raison de son naturel, dresse". Tout l'homme est compris de la perfection classique de ses in- dans cette déclaration qui le dé- terprétations et de son éternel suc- finit aussi clairement que possible. cès. Il se mord les doigts de n'avoir En fait, l'essentiel de son succès au- pas accepté le rôle en or du Pont près du public réside en son attitu- de la rivière Kwai mais s'est rat- de : il est toujours l'un de nous, et trapé avec les Canons de Navarone, AVRIL 1965 29
quoique la mise en scène specta- chef-d'oeuvre, l'Atticus du Silence culaire de Lee Thompson ait passa- et des ombres. De plus en plus, il blement relégué l'homme au second s'interprète lui-même, au hasard des plan, donnant prépondédance à l'ac- personnages choisis avec un soin teur, une fois par hasard ! méticuleux, cherchant à donner les Le dernier Rivage (On the dimensions d'un homme vrai, équi- Beach), film tronqué, est plus dans table et sincère, pour lequel l'espé- ses cordes, comme celui de Captain rance et la justice sont les tenants Newman, ainsi évidemment que son et les aboutissants. FILMOGRAPHIE 1943 — Days o f G l o r y — Jacques Tourneur 1944 — The Keys o f t h e K i n g d o m (Les Clefs d u r o y a u m e ) J o h n Stahl 1945 — V a l l e y o f Decision (La Vallée d u j u g e m e n t ) Tay G a r n e t t — S p e l l b o u n d (La Maison d u Docteur E d w a r d s ) A l f r e d Hitchcock 1946 —• The M a c o m b e r A f f a i r ( L ' A f f a i r e M a c o m b e r ) Z o l t a n Korda — Gentleman's A g r e e m e n t ( L e M u r i n v i s i b l e ) Elia Kazan —• The Paradine Case (Le Procès Paradine) A l f r e d Hitchcock 1947 — The Y e a r l i n g ( J o d y et le f a o n ) Clarence B r o w n •—• Duel i n Ihe Sun ( D u e l au s o l e i l ) King V i d o r 1948 — Y e l l o w Sky (La V i l l e a b a n d o n n é e ) W i l l i a m W e l l m a n 1949 — 12 O ' C l o c k H i g h ( U n H o m m e d e f e r ) Henry K i n g — The Great Sinner (Passion f a t a l e ) Robert Siodmak 1950 — The G u n f i g h t e r (La Cible h u m a i n e ) Henry King 1951 — O n l y t h e V a l i a n t ( F o r t I n v i n c i b l e ) G o r d o n Douglas — D a v i d a n d Bathsheba ( D a v i d et Bethsabée) Henry K i n g — C a p t a i n H o r a t i o H o r n b l o w e r ( C a p i t a i n e Sans-peur) Raoul W a l s h 1952 — The W o r l d i n his A r m s ( L e M o n d e lui a p p a r t i e n t ) Raoul W a l s h 1953 — The Snows o f K i l i m a n j a r o (Les Neiges d u K i l i m a n j a r o ) Henry K i n g — Roman H o l i d a y (Vacances r o m a i n e s ) W i l l i a m W y l e r — N i g h People (Les Gens d e la n u i t ) N u n n a l l y J o h n s o n 1954 — M a n w i t h a M i l l i o n ( L ' h o m m e aux m i l l i o n s ) Ronald Neame — The P u r p l e Plain (La Flamme p o u r p r e ) Robert Parrish 1955 — The M a n i n t h e Grey Flannel Suit ( L ' H o m m e au c o m p l e t g r i s ) N u n n a l l y Johnson 1956 — M o b y Dick — J o h n Huston 1957 — Designing W o m a n (La Femme m o d è l e ) V i n c e n t e M i n n e l l i 1958 — The Big C o u n t r y (Les g r a n d s Espaces) W i l l i a m W y l e r — The Bravados (Les B r a v a d o s ) Henry K i n g 1959 —• Pork C h o p H i l l (La G l o i r e et la p e u r ) Lewis M i l e s t o n e — O n t h e Beach (Le d e r n i e r R i v a g e ) Stanley Kramer — B e l o v e d I n f i d e l ( U n M a t i n c o m m e les a u t r e ) H e n r y K i n g 1960 —• The Guns o f N a v a r o n e (Les Canons d e N a v a r o n e ) J . Lee T h o m p s o n 1961 — Cape Fear (Les Nerfs è v i f ) J. Lee T h o m p s o n 1962 — To K i l l a M o c k i n g b i r d ( D u Silence et des o m b r e s ) Robert M u l l i g a n 1963 — Captain N e w m a n , ( L e C o m b a t d u c a p i t a i n e N e w m a n ) D a v i d M i l l e r 1964 — B e h o l d a Pale H o n e ( E t v i n t le jour d e la v e n g e a n c e ) Fred Z i n n e m a n n 1965 — M i r a g e —• E d w a r d D m y t r y k 30 SÉQUENCES
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