Encager le ciel : approches artistiques, historiques et anthropologiques des volières - Villa Medici
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Colloque international Encager le ciel : approches artistiques, historiques et anthropologiques des volières Rome, 6-7-8 février 2020 Académie de France à Rome – Villa Médicis Sapienza Università di Roma, Facoltà di Architettura Aert Schouman (att.), Volière avec quatorze oiseaux, 1720-1792, gouache sur papier, 177 x 136 mm, Amsterdam, Rijksmuseum
Jeudi 6 février 2020 Académie de France à Rome – Villa Médicis 9h Accueil des participants Stéphane Gaillard directeur par intérim Académie de France à Rome 9h30 Introduction aux travaux du colloque Francesca Alberti, Flaminia Bardati, Julien Bondaz, Emmanuel Lurin, Mélanie Roustan Session 1 – Des espaces pour les oiseaux Présidence de séance : Patrizia Tosini 10h Jean Trinquier École normale supérieure, Paris Les volières d’agrément du monde romain, entre nature et architecture La documentation sur les volières d’agrément du monde romain est écrasée par la description de la volière de Varron à Casinum, qui a connu une riche postérité. La célébrité de ce texte ne doit cependant pas faire illusion. Je vais essayer de montrer que les volières d’agrément, dans le monde romain, peinent à se dégager des structures d’élevage et surtout d’engraissement, que la volière de Varron est le témoignage d’une mode relativement éphémère et qu’il ne faut pas en conclure à une monumentalisation durable des lieux de garde des oiseaux d’ornement. On préférait se donner le spectacle d’oiseaux évoluant à l’air libre, dans l’environnement profondément anthropisé des uillae, ces exploitations agricoles qui pouvaient aussi être des lieux de résidence et de villégiature. Ancien membre de l’École française de Rome, Jean Trinquier est actuellement maître de conférences au département des sciences de l’Antiquité de l’École normale supérieure (Paris). Ses recherches portent sur l’histoire des savoirs naturalistes grecs et romains, ainsi que sur l’histoire des relations homme-animal dans l’Antiquité ; il a plus particulièrement travaillé sur les chasses et les chasses- spectacles du monde romain, ainsi que sur la question des animaux lointains et de l’extension progressive des connaissances géographiques et zoologiques. Avec Pierre Schneider (Université d’Artois) et Federico De Romanis (Université de Roma II - Tor Vergata), il conduit le projet Ex Oriente luxuria, qui s’intéresse à la circulation des produits de luxe d’origine animale, végétale ou minérale entre l’océan Indien et la Méditerranée. 10h30 Antonella Pietrogrande Università di Padova ‘Tordere’, ‘fasanere’, colombaie, voliere: gli spazi per gli uccelli nei giardini veneti Ho tratto una rede e diversi lazzi, per veder se me riesce de chiappar quattro oseleti. Carlo Goldoni, Il genio buono e il genio cattivo, I, 1, 10 La proposta è quella di indagare il tema del rapporto ambivalente tra gli uccelli e lo spazio del giardino veneto (e lo stesso proprietario), in alcune fasi della sua storia. Si cercherà di approfondire come la presenza di vari tipi di volatili (per il canto, il piumaggio, esotici, da richiamo, per la caccia, la tavola) risponda alla logica d’impianto sottesa al giardino veneto, al
pari delle strutture per la loro cattura e cattività, sempre all’insegna della ricerca di luoghi belli per usi anche pratici. Nel Veneto, in seguito al prevalere dell’economia agricola, e perciò per non sottrarre troppo terreno alle coltivazioni, si impone infatti un giardino non molto esteso, dove all’estetica si accompagna l’utilità, in ossequio alla norma oraziana dell’utile dulci. La presenza multicolore e sonora degli uccelli è un ulteriore complemento alla bellezza del giardino che, allietato da animali miti, rimanda all’idea di eden primigenio, in cui si realizzano le migliori condizioni di vita, sia per l’uomo che per gli animali e le piante. Questo simbolismo mitico-estetico convive con l’esigenza di destinare i volatili alla tavola, per cui nei giardini, nei broli e negli orti si inseriscono piccole architetture di pratica utilità, ma artisticamente decorate, adibite a voliere, colombaie, fagianaie; oppure, nella disposizione spaziale del giardino, vengono previste aree per la cattura, come ragnaie o roccoli, concepite però in perfetta sintonia con la classica impostazione generale. Una serie di esempi potrà dare conto della varietà delle tipologie e degli usi delle strutture dedicate ai volatili in alcuni giardini veneti. Antonella Pietrogrande è il coordinatore del Gruppo Giardino Storico-Università di Padova per il quale si occupa del progetto scientifico e dell’organizzazione dell’annuale corso di aggiornamento sulla cultura del giardino e del paesaggio. Ha pubblicato oltre sessanta saggi sulla storia del giardino e del paesaggio, in particolare veneto. Ha curato i volumi Il giardino e la memoria del mondo (con G. Baldan Zenoni-Politeo), Olschki, Firenze 2002, Per un giardino della Terra, Olschki, Firenze 2006 e la riedizione (con Gilberto Pizzamiglio) delle Operette di varj autori intorno ai giardini inglesi ossia moderni. Con l’aggiunta del discorso accademico sul giardino di Vincenzo Malacarne, EUT Edizioni Università di Trieste, 2010. Ha coordinato, e in parte redatto, la sezione dedicata al Veneto del volume L’Italia dei giardini. Viaggio attraverso la Bellezza tra Natura e Artificio, Touring Club Italiano – APGI 2016. È membro dell’International Scientific Committee on Cultural Landscapes ICOMOS-IFLA. 11h30 Jean-Baptiste Bing Maison du Patrimoine oral de Bourgogne Apophatique de la volière : les « démonstrations de vol libre » Les « démonstrations de vol libre » remplissent des objectifs similaires à ceux des volières ; cependant, en remisant les cages hors de vue du public et en donnant l'illusion de liberté des oiseaux, les DVL fonctionnent en négatif. Nous verrons comment les DVL, issues de l'héritage de pratiques anciennes (fauconnerie, paysage), réinterprètent celles-ci selon les enjeux techno-scientifiques et culturels contemporains. Nous considérerons ensuite les rapports entre sauvagerie et technique qui, ayant longtemps semblé antinomiques, apparaissent désormais intrinsèquement liés ; revendiquant une place dans la fabrication d'une dynamique symbiotique entre milieux humain et naturels, les DVL légitiment leur existence vis-à-vis du milieu social duquel ils sont issus. Enfin, confrontant les apports de ces deux étapes, nous reviendrons sur l'acte même de faire voler, en analogie avec d'autres pratiques, imaginaires et dispositifs spatiaux. Docteur en géographie de la Faculté des sciences sociales de l'Université de Genève, j'ai travaillé sur diverses modalités du lien entre une société et son milieu : macaques à Gibraltar, savoirs ethno- éthologiques en lien avec la prévention des risques sur le volcan Merapi (Java), agroforesterie à Java, Sumatra, Madagascar. Aujourd'hui directeur de l'association Maison du Patrimoine Oral de Bourgogne (ethnopôle du Ministère de la Culture), je poursuis mes recherches sur ce thème, via notamment les liens entre recherche scientifique et travail artistique.
12h Vanessa Manceron CNRS, Paris À ciel ouvert. Histoires entremêlées de grues et d’humains dans le jardin de la nature en Angleterre L’élevage en volières à ciel ouvert dans le marais anglais de Somerset pour assurer la réintroduction de grues cendrées suite à leur désertion du marais depuis 400 ans, prolonge une longue histoire dont les prémisses remontent au XVIIIe siècle, quand les jardins de la bourgeoisie agrarienne et de l’aristocratie se sont transformés en réserves naturelles, agrémentés de volières et de parcs où les oiseaux évoluaient librement. Pourtant, de manière paradoxale, ce dispositif de fabrique du « sauvage » suppose un contrôle sur les oiseaux rarement égalé, même temps qu’il produit un entremêlement et une proximité entre humains et oiseaux « sauvages » qui modifie sensiblement le rapport naturaliste à ladite « nature ». Vanessa Manceron est anthropologue, chargée de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie Comparative. Ses recherches portent principalement sur les constructions et perceptions sociales de la nature en France et en Angleterre. Ses principaux axes de travail concernent les controverses environnementales, les menaces et dangers écologiques et la question animale. Elle mène actuellement une recherche auprès des naturalistes amateurs en Angleterre. Elle a publié un ouvrage Une terre en partage. Liens et rivalités dans une société rurale (2005, MSH), de nombreux articles, et codirigé plusieurs numéros de revue, dont « Les animaux de la discorde » (2009, Ethnologie Française), « L’imaginaire écologique » (2013, Terrain) et « La mesure du danger » (2015, Ethnologie Française). Session 2 – Inspirations contemporaines Présidence de séance : Mélanie Roustan 15h Cyrille Bret Haute école des arts du Rhin Les installations-volières dans l’art contemporain : un agencement révélateur d’une recomposition d’un monde de l’art sous le signe d’interactions instables Que disent la forme et la situation des installations-volières à propos de l’interaction entre humains et non-humains qu’elles cherchent à susciter, ou de la manière dont l’art contemporain (re)met en travail le « grand partage » entre nature et culture ? Participent- elles au devenir-événement de l’œuvre, ou bien renforcent-elles la dynamique objectuelle dominant la conception européo-centrée de l’art ? La forme de l’installation-volière peut varier lors de chaque exposition : si le droit patrimonial est relativement stable au niveau international, il en va tout autrement du droit des êtres vivants. Le mode d’existence de chaque œuvre repose ainsi sur une forme de contrat social toujours à réinventer, fondé sur son lieu d’inscription et les interactions entre les acteurs humains et non-humains impliqués, comme en témoignent les protocoles d’installation, les conflits de normes, la pluralité des usages en présence, ainsi que les diverses pratiques de « soin » ou de « curating ». Cyrille Bret enseigne l’histoire de l’art à la Haute école des arts du Rhin (Strasbourg) depuis 2014 et participe à son unité de recherche FAIRE-MONDES. Combinant les approches de l’histoire de l’art et de l’anthropologie, ses recherches portent sur le pluralisme ontologique des œuvres d'art qu’il explore à travers les formes de l’événement des années 1955 à nos jours, le rapport au vivant dans l’art contemporain, ou encore les questions de globalisation artistique.
15h30 Amanzio Farris Politecnico di Milano Il volo moltiplicato. La voliera sospesa di V. Viganò e P. Porcinai alla X Triennale di Milano Il contributo presenta i risultati di un’indagine sui significati culturali ed architettonici della voliera costruita in occasione della X edizione della Triennale di Milano, nel 1954. In quell’opera i due autori – gli architetti Vittoriano Viganò e Pietro Porcinai - trassero profitto dal carattere temporaneo della manifestazione, ed esplorarono assetti spaziali e concettuali inediti proprio perché svincolati dalle necessità che una lunga durata avrebbe richiesto. La voliera per uccelli era posizionata nel mezzo del grande prato antistante il fronte interno del Palazzo dell’Arte, e si presentava come un cono rovesciato di metallo e nylon dalle dimensioni di dodici metri di altezza, la cui struttura non toccava il suolo essendo sospesa nello spazio attraverso cavi di acciaio ancorati ad alcuni pali preesistenti. Al suo interno, le aeree traiettorie del volo degli uccelli – piccioni bianchi colorati artificialmente in numerosi colori – risultavano intensificate dal fatto di trovarsi all’interno di un oggetto a sua volta levitante, e formavano un contrappunto all’astratto paesaggio geometrico di tubi e lamiere piegate verniciate di bianco: un’orizzontale per il soggiorno degli uccelli protetti dalla pioggia, un’altra orizzontale per abbeveratoi e mangiatoie, e una verticale con i locali per i nidi. Oltre a descriverne ed analizzarne gli aspetti formali e compositivi, di quell’opera vengono evidenziati i debiti culturali contratti verso una parte della cultura progettuale italiana - in particolare Franco Albini e la sua Stanza di soggiorno in una villa allestita nella Triennale del 1940, in cui significativamente compariva una voliera – che fece della leggerezza uno dei temi centrali di invenzione e di interesse. La voliera è quindi analizzata come struttura e dispositivo, valutando il grado di congruenza tra gli obiettivi compositivi ed i criteri costruttivi e conformativi impiegati, ed infine come sistema simbolico, decifrando il potenziale dichiaratorio dell’opera in cui si metteva in scena la tensione di una modernità architettonica che prometteva la trasformazione di ogni aspetto dell’ambiente umano, nel senso di una joie de vivre che si intendeva trasferire negli oggetti e nello spazio. Amanzio Farris (Cagliari, 1972) è Architetto, Ph.D. in Composizione Architettonica e Teorie dell’Architettura. La sua attività intreccia la ricerca teorica con la responsabilità della costruzione concreta dell’Architettura, come campi di reciproca influenza e comprovazione. Si laurea con lode in Architettura nel 2003, con i relatori Ricardo Flores y Eva Prats Arquitectos di Barcellona, con il Programma per le tesi all’estero dell’Università La Sapienza di Roma. Dal 2004 è impegnato con continuità nella didattica universitaria, e dal 2018 è docente a contratto di Progetto degli Interni Urbani Attrezzati presso il Politecnico di Milano. Nel 2009 conclude il dottorato in Composizione Architettonica e Teorie dell’Architettura presso l’Università La Sapienza di Roma. È autore di diversi saggi e pubblicazioni, tra cui la monografia Situare l’azione. Uomo, spazio, auspici di architetture, Alinea, Firenze 2012. La sua opera come progettista ha ottenuto premi e riconoscimenti, tra cui l’Allestimento archeologico della stazione San Giovanni della Metro C a Roma (svolto in collaborazione) che ha ricevuto la Menzione speciale per un intervento di nuova costruzione al Premio In-arch lazio del 2017; la Piazza marginale a Rocca di Mezzo che ha ricevuto la Menzione speciale per un intervento nello spazio aperto al Premio In-arch lazio del 2017; il Belvedere tra le rovine a Rocca Canterano che è stato selezionato nel Padiglione Italia alla Biennale di Architettura di Venezia del 2018; il Belvedere per una persona a Rocca di Mezzo che ha ottenuto la Menzione d’onore per la categoria Paesaggio e Spazio urbano al premio Medaglia d’oro dell’Architettura Italiana 2018 della Triennale di Milano.
16h Anne-Gaëlle Weber Université d’Artois Poétiques contemporaines de la volière Étudier les "Poétiques contemporaines de la volière" reviendra ici à observer la manière dont des ouvrages contemporains (littéraires) de contextes divers usent du motif de la volière ou de la cage pour en faire l'archétype d'un dispositif permettant à l'œuvre à la fois de renouveler sa forme et de réfléchir en acte au rapport entretenu avec la réalité représentée. Il s’agira d'observer dans un premier temps l'émergence, dans le domaine littéraire, de cette acception poétique de la volière, puis de montrer que le rôle joué par les cages et les volières dans l'émergence de la science ornithologique a entraîné une redéfinition de la poétique et de la visée savante avant d’étudier la manière dont la volière, dans des œuvres contemporaines, est le signal d'une interrogation sur l'articulation entre l'œuvre et le monde suivant trois modalités : la contiguïté, la métonymie et la métaphore. Ancienne élève de l'ENS Ulm, Anne-Gaëlle Weber est Professeur de littérature comparée à l'université d'Artois, spécialiste des récits de voyages scientifiques et des relations entre sciences et littératures aux XVIIIe et XIXe siècles. Elle est notamment l’auteur de A beau mentir qui va de loin (Champion, 2003) et de Les Perrroquets de Cook (Garnier, 2013) et est impliquée désormais dans des projets de recherche relevant de l'éco critique. 17h Discussion générale 19h Prof. Sergio Dalla Bernardina, Università di Brest Amore e crudeltà. Le estasi dell’uccellatore jeudi de la Villa Nelle Alpi italiane era cosa abbastanza comune, per i proprietari terrieri dei secoli passati (dal XIV al XX secolo), l’avere un roccolo. Questa trappola vegetale si presentava come un boschetto circolare o a ferro di cavallo. Dissimulava però un enorme rete e un rustico rifugio. Nascosto nell’oscurità, l’uccellatore contemplava le evoluzioni degli uccelli migratori attirati dai richiami, prima di catturarli. Si trattava di una “voliera”, da un certo punto di vista, ma con degli occupanti effimeri e sempre nuovi. Per molto tempo, questa pratica è stata accompagnata da una ricca letteratura. La comprensione di questo universo legato ai valori della ruralità, poco compatibile con l’ethos contemporaneo, necessita di essere messa in una prospettiva antropologica. L’aucupio – così i manuali italiani definiscono la caccia di piccoli uccelli tramite l’uso di reti – riporta infatti ad un mondo passato (fino ad un certo punto) dove, in barba al principio di non contraddizione, si poteva essere ingordi ed esteti al tempo stesso, esperti e distruttori, cacciatori e sognatori. Si poteva sinceramente amare i piccoli uccelli pur torturandoli per farli cantare meglio. Si poteva, persino, sorpassare i propri limiti ontologici per diventare, trasportati dal piacere, cardellini, usignoli o fringuelli. Sergio Dalla Bernardina è professore di etnologia all’Università di Brest (UBO), dove dirige il seminario permanente di antropologia della natura “Ordine naturale e bricolage umani”. Membro dello IIAC, direttore del LACI e responsabile alla EHESS dei seminari “Dall’umano animalizzato al vivere umanizzato” e “Ruralità contemporanee”. Le sue ricerche trattano dei rapporti uomo/ambiente, la questione animale, l’estetica vernacolare e le condizioni di produzione del discorso antropologico. Ha scritto L’utopia della natura. Cacciatori, Ecologisti, Turisti (Parigi, Imago, 1996); L’eloquenza delle bestie. Quando l’uomo parla degli animali (Parigi, Métailié, 2006). Il ritorno del predatore. Messa in scena del selvaggio nella società post-rurale. (Presses Universitaires de Rennes, 2011). Ha diretto
molteplici opere collettive. Dirige un blog consacrato all’utilizzo degli animali in quanto supporto retorico: http://lanimalcommepretexte.blogspot.fr. Vendredi 7 février 2020 Académie de France à Rome – Villa Médicis Session 3 – Collections, savoirs, taxinomies Présidence de séance : Francesca Alberti 9h30 Nonaka Natsumi University of Texas Framing Knowledge: Treillage, Birds, and Natural Science in Early Modern Italy and France, 1500-1700 “Framing Knowledge : Treillage, Birds, and Natural Science in Early Modern Italy and France, 1500-1700”. Cet article explore l’intersection entre la volière et l’art et l’artisanat du treillage. En se concentrant sur des sites clés en France et en Italie – Château de Gaillon (1506-1510), Villa Giulia (1551-1555), Jardin Ghinucci sur le Quirinal (1554), Villa Borghese (1618), et Château de Wideville (1640-1641) – il retrace comment le treillage, sous ses formes réelles et fictives, s’est allié avec la volière pour devenir un véhicule d’exposition de la collection aviaire et cherche à démontrer son rôle épistémologique dans la structuration des connaissances scientifiques à côté de traités illustrés imprimés. Natsumi Nonaka a obtenu son doctorat en histoire de l’architecture à l’Université de Texas à Austin aux États-Unis. Sa recherche porte notamment sur Italie et France dans la première modernité. Elle est associée de recherche à l’Université de Texas à Austin. Ses domaines d’intérêt comprennent : histoire des maisons de plaisance, des jardins, du paysage, et leur représentation visuelle ; histoire des études antiquaires à la Renaissance ; histoire artistique, urbain, et culturelle de Rome ; croisements entre art et sciences ; et globalisation et échanges artistiques et culturelles entre Europe, Asie, et Amérique dans la première modernité. Elle a publié « The Aviaries of the Horti Farnesiani on the Palatine » (2015), article sur l’architecture des volières en Italie dans la première modernité comme fusion des traditions antiquaire et Ottomane; Renaissance Porticoes and Painted Pergolas (New York: Routledge, 2017), étude monographique sur la décoration des loggias et portiques dans les maisons de plaisance à Rome aux seizième et dix-septième siècles; et « Verdant Architecture and Tripartite Chorography : Toeput and the Italian Villa Tradition » (2019), article sur l’œuvre du Ludovico Pozzoserrato et la théorie de la perception du paysage. Elle a été élue comme récipiendaire du fonds de recherche à la Villa I Tatti pour l’année 2020-2021. 10h Antonella Fenech CNRS, Paris L’animal vivant et les collections d’art prémodernes Dans ma contribution j'envisage une mise en perspective historique des pratiques d’exposition d’oiseaux (tout comme d’autres animaux vivants) en cage ou bien en semi- liberté. Il s’agira de repenser la place de l’animal vivant au sein de la collection : les qualités particulières qu’à la Renaissance on attribue à certains spécimens invitent à interroger leur statut en relation aux artefacts artistiques ainsi que les frontières poreuses entre merveilles de la nature et de l’art. Mon attention se portera sur Rome au XVIe siècle en insistant sur la Villa Médicis, et ce pour deux raisons. Premièrement, les premiers dispositifs ‘publiques’
d’exposition se développent dans la cité pontificale sous la forme des giardini d’antichità. Deuxièmement, parce qu’à cette époque coexistent, se contaminant sans cesse, deux manières de penser le monde : d’une part, une ontologie analogique selon laquelle les êtres et les choses sont fragmentés en une multitude de qualités et de formes dont l’unité se recompose dans le réseau des ressemblances ; d’autre part, l’ontologie naturaliste sur laquelle s’est construite notre pensée moderne occidentale (Descola). Le temps de ce frottement, s’entrelacent l’esprit scientifique moderne naissant et une pensée qui imagine les choses et les êtres, les animaux comme l’art, dans le réseau de signes disparates qui constitue le monde. Les connexions entre ces éléments engendrent une forme d’émerveillement qui a consisté en la perception de l’écart entre l’objet qui produit la stupeur (l’oiseau comme l’objet d’art) et la possibilité de sa connaissance (Agamben). Dans la présence des oiseaux (plus ou moins rares) au sein des collections renaissantes convergeraient ainsi deux formes de connaissance, l’une qui résulte du classement et de la description scientifique, l’autre qui est plaisir esthétique et savoir symbolique, mythique et allégorique. En d’autres termes, l’animal est à la fois l’objet d’analyses et observations méthodiques et, en tant qu’agent d’un émerveillement sensoriel et culturel, une composante particulière de la collection ayant la capacité de rendre performant le dispositif même de l’exposition et son déploiement dans l’espace du jardin. Toutefois, contrairement aux animaux ‘utilitaires’ servant à l’alimentation, au transport et à la chasse, au sein de la collection l’oiseaux comme animal « esthétique » doit être pensé dans ses configurations diverses : spécimen vivant, être exemplaire, naturalia, signe héraldique, figure astrologique... L’interrelation renaissante entre objet d’art (antique et moderne) et spécimens d’oiseaux et d’autres animaux a été pensé dans le cadre de la polarité natura naturans et natura naturata. Or, le paradigme art-animal donnerait lieu à une troisième voie : celle d’une nature éclatée et composite, polysémique, qui se réassemblait et refaçonnait sans cesse au gré du parcours qu’offrait le jardin comme lieu d’exposition. Une troisième voie qui incarne un rêve holiste où convergent plaisir et connaissance. Dans une pensée de la Nature comme artiste, le rapport art-animal restituerait la trame des affinités du monde, la rencontre des relations effectives, affectives, réelles, potentielles et fantasmées entre les composantes physiques, mythiques et symboliques du monde, faisant ainsi apparaître les relations invisibles reliant choses et êtres. Historienne de l’art de la première modernité, Antonella Fenech est chargée de recherche au CNRS, Centre André Chastel/Sorbonne Université. Ancienne pensionnaire de l’Académie de France à Rome, ses travaux sur les productions artistiques et visuelles s’attachent à leur dimension sociopolitique et culturelle. Ses recherches récentes portent sur les pratiques ludiques dans les images prémodernes et sur l’inversion et le renversement du corps dans la culture visuelle de la modernité. Antonella Fenech est l’auteure de nombreuses publications et articles dont Giorgio Vasari. La fabrique de l’allégorie, 2011 ; Histoire de Florence par la peinture, 2012 ; Les façades peintes (XVe-XVIIe) en préparation (co-dirigé avec Jérémie Koering) ; Corps à contresens. Inversion et renversement du corps dans l’art prémoderne, en préparation. 10h30 Christine Kleiter Kunsthistorisches Institut in Florenz – Max-Planck-Institut Uccelli da gabbia o oggetti da studio? Uccelli esotici e la loro ricezione in arte e storia naturale nell’esempio di Pierre Belon Dalla gallina faraona nelle voliere nell’antichità al pappagallo nei Palazzi dei Papi nel Medioevo, gli uccelli “esotici” hanno popolato per secoli le ‘gabbie’ per loro costruite in Europa. Erano e sono tuttora preziosi oggetti di scambio. Di molte di queste specie trattavano
già le Storie naturali dell’antichità classica, a partire da Aristotele e Plinio il Vecchio, e i naturalisti del Cinquecento si rifacevano a questo sapere antico, anche se tale rilettura implicava spesso interpretazioni errate. Il dilemma più pressante per i naturalisti di quell’epoca era però un altro: come fare con il gran numero di uccelli non indigeni, i cosiddetti uccelli “indiani”, che arrivavano per mare in Europa e popolavano come exotica le voliere di corte? Come descriverli, classificarli e, infine, quale nome assegnare loro? Uno dei protagonisti di questa fase storica è stato il naturalista francese Pierre Belon. Nel 1555 Belon pubblica uno dei primi trattati stampati su volatili con illustrazioni: L’Histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions, & naïfs portraicts retirez du naturel. Le conoscenze acquisite grazie a viaggi di studio, o attraverso l’analisi di uccelli vivi, morti o imbalsamati, oppure, ancora, tramite descrizioni da parte di terzi, vengono ordinate da Belon in forma di trattato scientifico e affiancate da xilografie delle specie descritte. Tuttavia, i trattati di storia naturale non sono gli unici che, nel Cinquecento, diffondono nozioni riguardanti le specie di volatili di cui si era appena fatta conoscenza in Europa. Gli uccelli raffigurati in affreschi, pitture e sculture non esplicano infatti solamente una funzione decorativa, ma possono denotare un particolare interesse enciclopedico del committente e il suo desiderio, in tal modo, di ‘possedere’, ‘ingabbiare’ e ‘catalogare’ le nuove scoperte. La presentazione si concentrerà sul trattato di Belon esaminandolo per quanto riguarda l’aspetto specifico degli uccelli esotici. Partendo da qualche caso di studio, vorrei analizzare in che modo uccelli ‘sconosciuti’ furono introdotti in Europa, dove è possibile rintracciare il sapere accumulatosi su di loro, come venivano implementate queste conoscenze nel sistema preesistente e come, ancora, questi uccelli venivano descritti e rappresentati. Per concludere, vorrei brevemente affrontare la raffigurazione di questi volatili in alcune opere d’arte mettendo in luce il loro possibile rapporto diretto con l’opera scientifica di Belon. Christine Kleiter, M.A. ha studiato Germanistica, Italianistica, Studi Interculturali, Storia dell’Arte ed Economia Aziendale alle Università di Augsburg, Bonn, Firenze e Passau. Laureatasi in triennale nel 2010 alle Università di Bonn e Firenze con una tesi in Storia della Lingua Italiana, nel 2013 ha ottenuto la laurea magistrale all’Università di Passau con una tesi in Storia dell’Arte intitolata “La Fontana dell’Elefante a Catania – sull’iconografia politica di un animale nella Storia Moderna” (relatore: Michael Thimann). Nel 2014 ha incominciato il suo progetto di dottorato all’Università di Göttingen sull’opera L'Histoire de la nature des oyseaux di Pierre Belon (relatori: Michael Thimann, Karin Leonhard). Dal 2017 membro della "Scuola dottorale confederale svizzera in 'Civiltà italiana'" all’Università della Svizzera Italiana a Lugano. Da ottobre 2018 è borsista del Cusanuswerk in Germania. Dal 2015 al 2018 ha lavorato come assistente di ricerca al Kunsthistorisches Institut in Florenz – Max-Planck-Institut (dipartimento Gerhard Wolf), con cui da ottobre 2018 prosegue un rapporto di collaborazione. Session 4 – Des humains et des animaux Présidence de séance : Julien Bondaz 11h30 Théophile Robert-Rimsky University of Aberdeen Clipping wings, caging, aviaries: an anthropological viewpoint on domestication and modes of engagement with birds Theories of domestication, or bringing animals in the domus, have not discussed practices of taming or domesticating birds as much as they have investigated the cases of mammals. My
goal here is to rethink the categories spelled out by theories of domestication (Ingold, 2000; Leach, 2007) to understand the phenomenon of the aviary, specifically in the case of birds kept for aesthetic enjoyment such as songbirds or parrots. Building from my own fieldwork as much as historical and ethnographical examples (Anderson, 2003; Feld, 1990; Layton, 1991; Ng’weno, 2010; Walker, 2010; Yuan and Wu, 2008), I propose a comparative analysis of the methods with which humans have kept or bred beautiful or good sounding birds. I compare the material practices of aviaries with techniques such as clipping the wings and caging. Each technique reflects a different engagement to the bird and a different manner of conceiving bird life. Aviaries, though, differ from other techniques of taming birds because they put the bird in a distant position, whereas engagements in the case of a bird with clipped winged or encaged would be materially mediated and interactive. By putting the bird in the distance, aviaries “naturalize” the bird rather than include it in the domus. In my own fieldwork, for instance, the relation between elderly Beijingers and their caged birds involves a rationale of care for the song, which makes every bird unique in its ability and character. Relations are defined by intimacy, shared life and learning. In contrast, the aviary changes the relation to individuals by materially changing the relation of humans to birds. By fixing distant, numerous individuals all visually identifiable as groups rather than individuals, aviaries “naturalize” birds rather than individualize them. I argue that the specificity of the aviary in the case of birds kept for aesthetic enjoyment is the distance it implies between birds and humans. The aviary, as such, should not be conceived as an extended cage, but rather as a sign of a changing episteme about bird lives in the modern era: the bird, first an intimate companion, becomes the object of modern observation and “naturalization” once put in the aviary. The aviary, from this perspective, is both material condition and process of naturalizing birds. Théophile Robert-Rimsky is a PhD student in the University of Aberdeen, under the supervision of Andrew Whitehouse and Martin Mills. His fieldwork focuses on “bird walkers” in Beijing. Bird walkers are mainly elderly people, caging songbirds for their songs and for walking the cage while teaching the bird new songs. The fieldwork will also study the whole set of social events around such practices (competitions, bird markets, and so on). He also works on the historical practices of raising and listening to birds in China. His work attempts at questioning the emic conceptions of birds, urban environment, social atmospheres and animality in China, and more generally music, language, meaning in relationship with companion animals in the framework of more-than-human and multispecies anthropology. 14h-15h Visite du Studiolo avec Géraldine Albers (réstauratrice) Diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 1976. Historienne et Restauratrice (Tableaux de chevalet, sur pierre et Peintures murales). Ancienne pensionnaire de l’Académie de France à Rome de 1983 à 1985. Obtention d'un diplôme de formation professionnelle à l’ICR (Istituto Centrale del Restauro) à Rome. 1986-1987. Bourse d’étude et obtention d’un diplôme du Ministère des Affaires étrangères pour la restauration des tableaux et peintures murales à l’Institut de Florence à l’OPD (Opificio delle Pietre Dure). 1987 et 1988. Obtention de deux diplômes à l’ICCROM pour la conservation des peintures murales, à Rome et pour la conservation des pierres, à Venise (Unesco). Membre de l'ICOM pour la sauvegarde du Patrimoine français et étranger. 2004, Boursière à la Villa I Tatti (Université de Harvard/Villa Berenson), à Florence. Expert agréé auprès de la CEA (Vice- présidente) et affiliée à la CEDEA (Confédération Européenne des experts d'art). Géraldine Albers a été chargée d'organiser deux colloques (Actes publiés). Publications de différents articles pour la conservation, la technique et la restauration des œuvres peintes. En tant qu'historienne de la restauration, Géraldine Albers réalise de nombreuses conférences en France et à l'étranger afin de faire connaître au public la conservation et la restauration des œuvres d'art. Elle est conseiller scientifique pour des restaurations de peintures murales et pour les tableaux comme elle l’a été par
exemple pour le grand tableau de Courbet « L’atelier du peintre » (Musée d’Orsay). Participation au "vetting" du Salon international de l'Objet d'Art (SOA) pour les tableaux au Grand-Palais en 2018.Géraldine Albers a été nommée officier de l’ordre des Arts et des lettres. Expert près la cour d’appel de Paris. Session 5 – Transferts et circulations Présidence de séance : Emmanuel Lurin 15h Metin Alper Sapienza Università di Roma Le uccelliere come un canale di scambi interculturali tra l’Est e l’Ovest del Mediterraneo Dai primi esempi realizzati da Pacello da Mercogliano per la corte francese, le uccelliere offrirono fin dall’inizio del Cinquecento un nuovo terreno di sperimentazione per la cultura architettonica occidentale. Natsumi Nonaka osserva come questa tipologia si sia mostrata proficua in particolar modo per le coperture ad arco inflesso. Questo elemento, indubbiamente nuovo e di sapore orientale, fece un lungo viaggio dalle sponde orientali del Mediterraneo verso la Francia, in un momento storico determinato dal clima di “empia alleanza” tra Francesco I e Solimano il Magnifico. Se da una parte gli architetti italiani e francesi stavano formulando con questo nuovo elemento una tipologia di edifici con forti richiami al mondo orientale, le loro controparti ottomane facevano un’operazione analoga di importazione di alcune forme barocche attraverso le uccelliere. In che misura queste uccelliere si rapportino con la cultura architettonica-artistica occidentale non è mai stato oggetto di riflessioni sistematiche. La presente comunicazione, specchiando le osservazioni di Nonaka, si pone l’obiettivo di analizzare come le uccelliere settecentesche di Istanbul rivelino alcune caratteristiche della particolare sintesi culturale ottomana, individuandone gli apporti occidentali. Tale analisi, oltre all’architettura, indaga i rapporti con la scultura e con i mobili occidentali. Viene analizzata la messa in atto di alcuni stilemi dell’architettura italiana e francese nelle uccelliere ottomane e come questi vennero successivamente trasferiti in architettura vera e propria. Tra questi, si sottolineano l’ondulazione della parete e l’utilizzo dell’ordine architettonico in facciata. Inoltre, viene indagato il ritorno della copertura ad arco inflesso nella cultura architettonica ottomana sotto la veste delle nuove uccelliere, facendo luce su alcuni aspetti dei complessi scambi interculturali attorno al bacino mediterraneo. Alper METIN est né à Istanbul, il obtient son diplôme en Scienze dell’Architettura à Venise (Università IUAV di Venezia) en 2014. Entre 2013 et 2014 il étudie à l’ENSA Paris- Val de Seine. Il obtient son master à l’Università degli Studi Roma Tre en 2017, après un an et demi de séjour à Madrid, auprès de l’ETSAM. Doctorant en Histoire de l’Architecture à l’Università Sapienza di Roma avec une recherche qui concerne Le renouvellement de l’architecture ottomane à travers les contacts culturaux avec la France et l’Italie dans le XVIIIe siècle (Dipartimento di Storia, Disegno e Restauro dell’Architettura). Il s’intéresse principalement de la diffusion de la culture baroque et des échanges architecturaux entre les civilisations méditerranéennes. En plus du turc, il parle couramment le français, l’italien, l’anglais, l’espagnol, le bulgare et le persan. 15h30 Ronan Bouttier Labex CAP, Paris Les oiseaux du Céleste Empire. La volière du Jardin des Palais européens de l’empereur Qianlong
Au milieu du XVIIIe siècle, l’empereur Qianlong fit construire une volière dans son jardin des Palais européens compris dans le vaste palais-jardin du Yuanming yuan. Bâtie sous la conduite du frère Giuseppe Castiglione et du père Michel Benoist, deux missionnaires jésuites entrés au service de l’empereur de Chine, la volière mêlait dans son architecture les références à la Chine et à l’Europe. Cette communication propose d’étudier les particularités du cadre monumental des volières impériales et d’appréhender la place et la fonction de ses collections ornithologiques. Docteur en histoire de l’art (Sorbonne Université), Ronan Bouttier conduit actuellement des recherches sur les modes de diffusion de l’architecture classique occidentale en dehors de l’Europe à l’époque moderne, en particulier en Inde, à la charnière des XVIIIe et XIXe siècles. 16h30 Frédéric Keck CNRS, Paris Les aviaries au risque de la grippe aviaire : situation post-coloniale des volières en Asie du Sud-Est Cette présentation sera basée sur une étude ethnographique de trois volières situées en Asie du Sud-Est : la volière Edward Youde à Hong Kong, le Bird Park de Kuala Lumpur en Malaisie et le Bird Park de Jurong à Singapour. Ces trois espaces d’observation des oiseaux, ouverts respectivement en 1992, 1991 et 1971, reprennent des pratiques de conservation et d’exposition de la faune sauvage issues de la colonisation britannique, en y intégrant les besoins touristiques de villes mondialisées. Ils ont notamment été encadrés depuis 1997 par les nouvelles règles de contrôle de la grippe aviaire visant à éviter la transmission de pathogènes des oiseaux aux humains. En observant les dispositifs d’information et de prévention adressés aux visiteurs, cette présentation réfléchira aux rapports de proximité et de distance entre les hommes et les oiseaux dans cette région du monde. Les oiseaux font en effet l’objet d’une forte valorisation en Asie du Sud-Est du fait de leur performances de chant davantage que pour leurs qualités visuelles, en sorte que l’espace de la cage est aménagé comme un lieu d’interaction pour augmenter la qualité du chant. La colonisation britannique, en introduisant les pratiques de birdwatching et l’organisation des volières comme des espaces d’exposition d’une nature tropicale diversifiée, ont mis en valeur des principes de classification et de distanciation. L’hypothèse de cette présentation est que la grippe aviaire a permis aux autorités de ces villes de codifier les relations de proximité et de distance entre humains et oiseaux en combinant ce double héritage. Frédéric Keck est directeur de recherche au Laboratoire d’anthropologie sociale (CNRS-Collège de France-EHESS). Après des études de philosophie à l’École Normale Supérieure de Paris et d’anthropologie à l’Université de Berkeley, il a fait des recherches sur l’histoire de l’anthropologie et sur les questions biopolitiques contemporaines posées par la grippe aviaire. Il a dirigé le département de la recherche du musée du quai Branly entre 2014 et 2018. Il a publié Claude Lévi-Strauss, une introduction (Pocket-La découverte, 2005), Lucien Lévy-Bruhl, entre philosophie et anthropologie (CNRS Éditions, 2008) Un monde grippé (Flammarion, 2010) et (en co-direction avec N. Vialles) Des hommes malades des animaux, L’Herne, 2012. Il a reçu la médaille de bronze du CNRS en 2012. 17h Discussion générale
Samedi 8 février 2020 Sapienza Università di Roma, Faculté d’architecture 9h Accueil des participants Session 6 – Des objets métaphoriques Présidence de séance : Alberta Campitelli 9h30 Elisabeth Antoine-König Musée du Louvre, Paris « Dieu créa (…) tout oiseau ailé selon son espèce » … et les princes se les approprièrent dans des volières. Oiseaux, cages et volières dans les jardins princiers du XIVe siècle « Dieu créa (…) tout oiseau ailé selon son espèce »1… et les princes se les approprièrent dans des volières. Oiseaux, cages et volières dans les jardins princiers du XIVe siècle Les sources comptables du XIVe siècle nous permettent de voir se développer le goût des princes pour les jardins, lieux de loisir et de détente, mais aussi d’affirmation de leur maîtrise de la nature. Au sein de ces jardins princiers, les ménageries et les volières jouent un rôle particulier d’ostension de richesse et de pouvoir. Cette contribution veut se centrer principalement sur deux études de cas : celle de princes de l’Église d’une part, avec les jardins des papes en Avignon ; celle des jardins parisiens du « sage roi » Charles V (1364-1380) d’autre part, notamment au Louvre et à l’hôtel Saint-Pol. Dans un cas comme dans l’autre, les comptes permettent d’évoquer la matérialité des volières « en fil d’archal », les espèces collectionnées – de l’autruche au perroquet –, ou encore le soin apporté à leur nourriture par des officiers gardiens, tel le « garde des rossignols » du Louvre. Les fouilles archéologiques menées en 1994 dans les jardins du Palais des papes ont apporté des éléments de connaissance nouveaux sur l’intérêt des papes pour les oiseaux, déjà perceptible dans les fresques ornant la Chambre du pape (vers 1336-1337). Au-delà de ces aspects matériels, il importera de s’interroger sur la signification de la présence de volières dans les jardins de princes lettrés, intellectuels, qui intègrent la musique céleste des oiseaux dans le dispositif nouveau de leur « librairie » (Charles V) ou de leur « étude » (Urbain V). Loin d’être de simples ornements, les volières apportent leur contribution à l’expérience synesthésique du jardin médiéval et participent d’une recherche d’harmonie entre ciel et terre. Élisabeth Antoine-König, ancienne élève de l’École Normale Supérieure, agrégée d’histoire, est conservateur en chef au département des Objets d’art, où elle est responsable des collections d’art gothique (depuis 2005). Elle a auparavant été conservateur pendant dix ans au musée de Cluny (musée national du Moyen Âge), où elle a réalisé le jardin d’inspiration médiévale et organisé l’exposition Sur la terre comme au ciel. Jardins d’Occident à la fin du Moyen Âge, puis conseiller scientifique à l’Institut National d’Histoire de l’Art pour l’art médiéval (2004-2005). Elle a dirigé avec Danielle Gaborit-Chopin la publication du tome II du Corpus des Émaux Méridionaux, L’apogée, (2011), collaboré à de nombreuses expositions et été commissaire de l’exposition Le Trésor de l’abbaye de Saint-Maurice 1 Genèse, 1,21.
d’Agaune en 2014 au Louvre. Elle prépare actuellement avec Pierre-Yves Le Pogam une exposition sur la Figure du fou entre Moyen Âge et Renaissance. 10h Lauro Magnani & Sara Rulli Università di Genova « Cose fatte belle da la natura e da l’arte insieme… »: le uccelliere dei giardini genovesi come segno di una aristocrazia dominante Le fonti cinque – seicentesche sottolineano, accanto all’eccezionalità delle grotte artificiali dei giardini genovesi, la presenza di straordinarie uccelliere: luoghi dell’antico e ctonie letture di un creato in divenire le prime, le seconde spazi di una concentrata rappresentazione di un eden virtuale in cui il committente è “novello Adamo”, costituiscono segni di un’alta qualità di vita, volti a impressionare per aggiornamento e magnificenza visitatori stranieri e ad affermare, con il loro “consumo ostentativo”, un ruolo di vertice all’interno della classe dominante locale. Così nel 1627 Joseph Fürttenbach, nel suo Newes Itinerarium Italiae, dedica grande attenzione alla voliera che Orazio Di Negro volle nel grande giardino della villa dello Scoglietto, insieme ad altre “delizie” (kunstkammern, grotte, peschiere e statue antiche). Poco lontano si ergeva la grandiosa villa Doria: è ancora il Fürttenbach a essere colpito dalla straordinarietà della sua uccelliera, un’architettura realizzata nel 1603 da Giovanni Ponzello. Progettata su pianta trapezoidale e “fatta di grandi pali di ferro” e con al centro “una torre con cupola tutta intrecciata di fili di ottone”, ospitava al suo interno “grandi alberi a bosco”; così che viene descritto il manufatto che ebbe vita effimera, ma secondo i viaggiatori non trovava eguali “nel resto d’Italia”. Un entusiasmo confermato anche da John Evelyn, in visita al giardino nel 1644. Ancora la seicentesca villa dei Franzone testimonia un curioso manufatto dove l’idea di grotta si coniuga all’uccelliera: come mostrano le incisioni di M.P. Gauthier nella raccolta dedicata a Les plus beaux édifices de la ville de Gênes edita a Parigi tra 1818 e 1832, le ampie cavità ottenute sotto il parterre artificiale dinnanzi al palazzo erano coperte dalle reti di un’uccelliera che permetteva quindi di vedere, dal parterre stesso, gli uccelli in volo. Il contributo vuole dimostrare la centralità e la continuità del fenomeno nei giardini genovesi, e indagarne i significati trovando riscontri nella letteratura coeva e in un’ampia casistica di decorazioni, in particolare a fresco. Infatti, la passione aviaria intesa come elemento di piacevolezza e occasione collezionistica connessa alla passione per l’“esotico” e il “curioso” svolgerà un ruolo chiave anche all’interno degli spazi definiti dalla villeggiatura settecentesca. Una realtà di natura che continua a essere rievocata anche nelle decorazioni a fresco e a stucco che, nell’ambito delle novità rocaille, andranno a caratterizzare principalmente quegli ambienti diaframmatici dove più intenso era il dialogo tra spazio interno e spazio esterno. Mode e gusti che, tra la fine del XVIII e l’inizio del XIX secolo, andranno ad affiancarsi a un nuovo interesse, connesso non più solo alla piacevolezza ma esteso al collezionismo naturalistico: un interesse che sfocerà, di lì a poco, nella fondazione delle prime istituzioni museografiche e che guiderà, negli anni ottanta del Settecento, un grande collezionista come Giacomo Filippo Durazzo a pensare come organizzare, ancora una volta in uno spazio che è quello della villa – in questo caso quella di Cornigliano, a ponente della città – le collezioni di libri, “oggetti” di storia naturale e macchine di fisica. In questo ambizioso progetto non mancarono gli uccelli, allevati nelle voliere del giardino ed esposti impagliati, nelle sale al piano terreno della dimora. Lauro Magnani è professore ordinario di Storia dell’arte moderna presso l’Università di Genova. Le problematiche della produzione pittorica e scultorea tra XVI e XVIII secolo, i rapporti tra artista, committente e pubblico, le tematiche dell’arte di soggetto religioso, la lettura degli spazi abitativi
dell’aristocrazia, e dei giardini in particolare, costituiscono le principali linee della sua ricerca. Fra i suoi studi si pone la monografia su Luca Cambiaso (1995) ed è stato curatore, insieme ad altri colleghi, delle mostre dedicate all'artista negli Stati Uniti a Austin, a Genova e in Germania tra 2006 e 2007. Ha affrontato aspetti dell’attività di artisti come Puget, Barocci, Correggio, Rembrandt, Caravaggio. Sul tema dei giardini storici ha pubblicato nel 1987 una monografia giunta nel 2005 alla III edizione. Summer Fellow presso il Dumbarton Oaks di Washington (1997), presso l'Istituzione americana tornò nel 2001 e per collaborare nel 2006 all’ International Forum on Garden City di Wuhan, in Cina. Dagli anni Settanta ha preso parte al dibattito sui temi della tutela del patrimonio culturale ed è Delegato del Rettore per la valorizzazione dei beni artistici e monumentali dell’Ateneo genovese. Tiene insegnamenti anche per le Lauree magistrali di Digital Humanities e di Elettronica e con i colleghi della Scuola politecnica ha potuto avviare sperimentazioni relative all'utilizzo di tecnologie informatiche applicate allo studio dei beni culturali. Sara Rulli, laureata in Architettura presso l’Università degli Studi di Genova, ha conseguito il titolo di Dottore di Ricerca in “Storia e conservazione dei beni culturali artistici e architettonici” presso il medesimo Ateneo con una ricerca sulle architetture di villa e giardino del territorio albisolese nel XVIII secolo. Collabora alla didattica dei corsi universitari inerenti la Storia dell’Arte Moderna e la valorizzazione del territorio attivati dai Dipartimenti DIRAAS e DIEC di UNIGE ed è autrice di saggi sul collezionismo, gli aspetti decorativi, l’architettura e la strutturazione del paesaggio genovese e ligure del XVIII secolo, argomenti con i quali ha partecipato a convegni nazionali e internazionali. Dal 2018 è funzionario architetto del Ministero per i Beni e le Attività Culturali e per il Turismo in servizio a Palazzo Reale di Genova. 10h30 Alessandro Cremona Ville e Parchi storici della Sovrintendenza Capitolina « Remedij contro la mestizia de’ vecchi »: fontane, uccelliere e giardini romani nel Cinquecento tra diletto e meditazione. I casi di Villa Mattei e del giardino di Alessandro de Medici ad Templum Pacis La diffusa presenza di “uccelliere” nelle ville romane tra XVI e XVII secolo testimonia lo spiccato interesse dei proprietari per il mondo degli uccelli, declinato tra caccia, produzione alimentare e fenomeno ricreativo. Oltre alla funzione “dilettosa” legata al canto e alla bellezza degli esemplari che ospitano, esse costituiscono un elemento funzionale per l’approvvigionamento di cibo per banchetti da tenersi in villa, spesso unito alla presenza di “luoghi di cattura” (ragnaie, roccoli, ecc.) anch’essi inseriti “architettonicamente” nel giardino. In questo apparentamento si può cogliere l’influenza toscana, e in particolare medicea, a cui gli esempi che si vogliono illustrare fanno riferimento. Nel caso dei giardini celimontani, la cui sistemazione prende avvio intorno al 1572 a opera di Giacomo del Duca, il legame di Ciriaco Mattei con Ferdinando de Medici e con gli Orsini nella comune passione della caccia costituisce l’humus culturale in cui va collocata la realizzazione delle uccelliere e dei motivi ornamentali connessi (fontane, boschetti a ragnaia, gruppi statuari). Tuttavia, la predilezione di Ciriaco per l’artificio e per la significanza degli episodi decorativi del giardino strapperà, di fatto, l’uso delle voliere dalla tradizionale “economicità” attestata dai trattatisti antichi e moderni, per immetterla in un percorso di rimandi immaginari tutto finalizzato alla “recreazione et trattenimento, et di esercizio di virtuosi”, oltreché di consolazione alla “mestizia de’ vecchi”. Simili, anche se più “spirituali”, sono gli esiti nel giardino dell’arcivescovo di Firenze, nonché ambasciatore del granduca, Alessandro de Medici, acquistato dagli eredi di Eurialo Silvestri nel 1577 e anch’esso sistemato da Del Duca: lo stretto legame di Alessandro, “letterato e degno figliuolo del magnifico Ottaviano”, come lo definisce Vasari, con il “procacciatore” di antichità Diomede Leoni, creatore del raffinato “orto” nella sua città natale, San Quirico d’Orcia, assieme alla vocazione religiosa del proprietario,
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