Enseignement de la phonétique et traitement de la prononciation française lors des cours du FLE
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Masarykova univerzita Filozofická fakulta Ústav románských jazyků a literatur CŽV Učitelství francouzského jazyka a literatury pro střední školy Mgr. Ludmila Chignier-Tiefenbachová Enseignement de la phonétique et traitement de la prononciation française lors des cours du FLE Rigorózní práce Brno 2021
Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation du présent mémoire. Merci particulièrement à mon amie Nicole Jaffeux Majeune de m’avoir encouragé et de m’avoir accordé son temps et son écoute. Merci également à Monsieur Petr Dytrt qui s’est rendu disponible tout au long de la réalisation de ce travail pour répondre à mes questions. Merci à tous les professeurs de français qui ont répondu à mon questionnaire. 2
ObsaTABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION ................................................................................................................................. 4 1. CADRE THEORIQUE : DE LA MATIERE SONORE A LA NOTION DU FLE ................. 6 1.1. Définition des notions de base : phonétique, phonologie, prononciation et orthoépie ............ 6 1.2. Notion du FLE ......................................................................................................................... 7 1.3. Le contact initial avec le système phonologique français ....................................................... 7 2. QUELQUES ASPECTS DIDACTIQUES ORIENTES SUR LA MATIERE PHONIQUE DU FLE 9 2.1. La phonétique et la prononciation : des compétences secondaires ? ....................................... 9 2.2. Place de la phonétique dans le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL) ............................................................................................................................................. 9 2.3. Des aspects didactiques spécifiques des apprenants tchécophones ....................................... 10 2.3.1. La progression phonétique : de la correction à l’autonomie ......................................... 10 2.3.2. Rôle de la motivation dans l’acquisition des compétences phonétiques ....................... 12 2.3.3. Enseignant comme « modèle » phonétique ................................................................... 13 2.4. Place de la correction phonétique dans des approches didactiques ....................................... 14 2.4.1. L’approche directe ......................................................................................................... 14 2.4.2. Méthode audio-orale...................................................................................................... 15 2.4.3. Méthode structuro-globale audio-visuelle (SGAV) ...................................................... 15 2.4.4. Méthode communicative ............................................................................................... 16 2.4.5. Actualité de nos jours : enseignement en ligne ............................................................. 16 3. METHODOLOGIE ........................................................................................................ 18 3.1. Réflexion sur le sujet du mémoire ......................................................................................... 18 3.2. La place de FLE dans l’enseignement secondaire tchèque ................................................... 18 3.3. Etape préparatoire : élaboration du questionnaire ................................................................. 20 3.4. Analyse des données : interprétation des réponses issues du questionnaire .......................... 20 3.4.1. Informations relatives à l’enseignant............................................................................. 20 3.4.2. Questions liées à la phonétique et la prononciation ...................................................... 23 CONCLUSION ....................................................................................................................... 31 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 35 TABLE DES ILLUSTRATIONS.......................................................................................... 37 ANNEXES ............................................................................................................................... 38 3
INTRODUCTION Dans le cadre de la communication internationale, la langue française occupe une place considérable : en 2018, elle est parlée par environ 300 millions de personnes dans le monde entier et ainsi elle se trouve à la cinquième place par rapport au nombre de ses locuteurs1. Ce fait accorde à la francophonie de l’importance pouvant être à l’origine du choix des apprenants du français langue étrangère (FLE) pour l‘étudier. Bien que le français soit considéré comme une langue difficile, ceci n’a pas découragé d’éventuels apprenants de langues étrangères car le français bénéficie d’une place solide et prépondérante parmi les langues secondes étrangères étudiées au cours de l’enseignement primaire et secondaire tchèque (avec l’allemand, l’espagnol et le russe). En plus de l’enseignement national, les apprenants motivés pour étudier cette langue peuvent avoir également recours à un grand nombre d’écoles de langues ou bien des cours privés. Les cours de français sont donnés notamment par des professeurs ayant obtenu une formation pédagogique, didactique et linguistique. Ceux-ci ont à leur disposition un vaste choix de méthodes de français conçues par des Français ou des Tchèques. Nous pouvons constater qu’il existe d’ailleurs une multitude de ressources bibliographiques et sitographiques sur le plan pratique de même que théorique. Malgré leur abondance, nous ne trouvons que très peu de travaux dédiés au sujet de l’enseignement de la prononciation française auprès d’un public d’apprenants tchèques. Comme la prononciation lors de l’apprentissage du français s’avère souvent problématique, ce thème nous a amenée, en tant que future enseignante à réfléchir sur l’importance et les méthodes dont elle est enseignée en milieu tchécophone. Dans notre présent travail de fin d’études, nous consacrerons le premier chapitre au cadre théorique où nous nous efforcerons de définir d’abord les notions de base telles que la phonétique, la phonologie, la prononciation et l’orthoépie. Nous expliquerons ensuite brièvement la notion du FLE afin de pouvoir aborder le sujet du contact initial des apprenants avec le système phonétique français. Le deuxième chapitre sera basé sur certains aspects et méthodes didactiques qui concernent le traitement de la problématique phonétique. Nous nous interrogerons ainsi sur la place que la phonétique occupe dans le cadre de l’enseignement de la langue française. Afin de mieux comprendre les spécificités de l’enseignement de la matière sonore du FLE auprès du public d’apprenants tchécophones, nous aborderons différentes étapes qui permettront aux 1 Beck et al. 2018, vu dans l’article de Jean-Benoît Bouron, « Où en est la francophonie ? », Géoconfluences, juin 2019. Disponible sur le site : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations- scientifiques/articles/francophonie . 4
étudiants d’arriver à l’acquisition de bonnes performances orales. Puisque le sujet de la prononciation française s’avère souvent complexe, il ne faut pas nier l’importance du rôle de la motivation envers l’assimilation de la prononciation correcte. Comme notre objectif principal d’enseignant est de transmettre la langue française à nos apprenants, il est nécessaire de prêter attention aux différentes méthodes auxquelles il est possible d’avoir recours dans le cadre de ses cours. Nous décrirons ainsi dans les grandes lignes quelques différentes approches qui ont pu impacter la façon dont l’aspect phonétique du FLE est présenté (ou pas) par les enseignants dans le cadre de leur cours. Dans la troisième partie de notre travail, la problématique de la didactique phonétique sera traitée sous un angle pratique : nous avons préparé un questionnaire avec l’objectif de savoir la manière dont la prononciation française est abordée dans les cours de l’éducation secondaire en République tchèque. Afin de préciser notre motivation pour le thème du présent travail, nous consacrerons une partie de ce mémoire à la réflexion sur le sujet étudié ainsi qu’à la place du FLE dans l’enseignement secondaire tchèque. Puis, nous expliquerons les étapes de préparation du questionnaire pour enfin nous efforcer d’effectuer une analyse quantitative et qualitative des réponses à ce questionnaire qui a été complété par des enseignants du FLE dans les lycées tchèques. 5
1. CADRE THEORIQUE : DE LA MATIERE SONORE A LA NOTION DU FLE Comme l’objet principal du présent travail repose sur la problématique de l’enseignement de la phonétique française, le premier chapitre de ce mémoire tentera de définir les notions théoriques permettant d’aborder l’étude des productions langagières : la phonétique, la phonologie, orthoépie et la prononciation qui est le versant pratique de la phonétique. 1.1. Définition des notions de base : phonétique, phonologie, prononciation et orthoépie La phonétique est une discipline linguistique ayant pour but de décrire toutes les caractéristiques physiques (acoustiques, articulatoires et perceptives) du son. Prenant en compte toutes les différences phoniques, elle s’intéresse aux sons indépendamment de la place qu’ils pourraient avoir par rapport aux autres sons. L’étude des sons de parole se fait sans tenir forcément compte de leur appartenance à une langue. Grâce à ces propriétés, nous pouvons fixer une transcription graphique des plus petits segments phoniques – des phonèmes. Pour ce faire, nous utilisons l’alphabet phonétique international (API) qui est un outil universel permettant la transcription des phonèmes de toutes les langues. La phonétique nous permet donc d’enregistrer les détails de perception et de l’articulation des sons tout en prenant en compte des variantes individuelles et géographiques. La phonologie a pour objectif l’étude fonctionnelle des sons du langage dans le système de communication linguistique. Elle étudie comment les sons sont utilisés dans la parole. À la différence de la phonétique, elle est propre à chaque langue et elle retient uniquement les variantes à valeur distinctive. Bien que ces deux notions semblent totalement opposées, elles sont très proches et complémentaires. Elles permettent l’étude des productions langagières. Le domaine phonétique phonologique est particulièrement important lors de l’apprentissage d’une nouvelle langue car ce n’est qu’en acquérant de bonnes bases phonétiques que nous pouvons réussir la prononciation correcte de la langue étudiée. Quant à la prononciation, celle-ci est définie comme une façon d'articuler les phonèmes, de réaliser les sons du langage, les sons d'une langue dans une syllabe, dans un mot, dans la chaîne parlée, conformément à l'usage2. L’usage dans ce contexte correspondrait au français dit « standard », c’est-à-dire le français parlé et prononcé en Île-de-France. 2 Cité du https://www.lalanguefrancaise.com/dictionnaire/definition/prononciation , consulté le 05/02/2021. 6
La prononciation correcte représente un aspect important de la maîtrise de la communication orale. Comme l’expression orale est l’un des éléments essentiels de la connaissance d’une langue, nous pouvons en déduire qu’une mauvaise prononciation pourrait entraver la compréhension de la part de nos interlocuteurs et par conséquent, la communication orale en général. De ce fait, une bonne maîtrise de la prononciation constitue l’un des éléments phares de la connaissance d’une langue. Enfin, en lien avec le sujet de la prononciation correcte des mots, nous pouvons parler de la notion de l’orthoépie. Cette dernière délimite les règles de la prononciation par rapport aux règles graphiques, et énonce les lois phonétiques qui gouvernent le système phonique d'une langue3. 1.2. Notion du FLE D’après Cuq et Gruca, la langue maternelle (LM) est celle que l’enfant apprend lors de sa première socialisation. « Le concept de langue étrangère se construit par opposition à celui de langue maternelle et on peut dire dans un premier temps que toute langue non maternelle est une langue étrangère4». Le terme de FLE n’est donc pas à confondre avec la notion du français langue seconde (FLS). Ce dernier définit l’appropriation du français dans la situation où les apprenants l’acquièrent en tant que langue officielle de leur pays. Les apprenants s’approprient le FLS après leur LM pour des raisons statutaires ou sociales. Il joue également un rôle essentiel dans leur système éducatif5. 1.3. Le contact initial avec le système phonologique français La première réflexion de l’apprenant qui entre en contact avec une nouvelle langue étrangère porte sur la différence de la forme sonore. Bien que le contraste articulaire entre le français et le tchèque soit évident, l’apprenant qui y est confronté n’y porte guère attention lors de son prime abord. Très souvent, il ne cherche pas à imiter l’articulation, il réagit initialement de manière réceptive en écoutant la prononciation. Celle-ci n’est pas nécessairement accompagnée d’impression visuelle liée à la mimique lors des exécutions articulatoires. Ces dernières pourraient l’inspirer à une éventuelle imitation6. En plus, le problème avec le français pourrait être dû au fait que certains enseignants essaient de compenser leur imperfection articulatoire par des enregistrements audio faits par 3 Léon P., Phonétique du FLE : prononciation : de la lettre au son, Paris, A. Colin, 2009, p. 5. 4 Cuq, J.-P. & Gruca, I., Cours de didactique du français langue étrangère, Presses universitaires de Grenoble, 2017, p. 82-86. 5 Ibidem. 6 FENCLOVÁ M., Fonetika francouzštiny jako lingvodidaktický problém, Praha, Univerzita Karlova v Praze – Pedagogická fakulta, 2003, p. 64. 7
des natifs. Or, ceux-ci ne peuvent aucunement permettre aux apprenants l’observation visuelle de l’expression mimique lors de l’articulation7. Ce problème s’avère d’autant plus important que le français est une langue contenant un grand nombre de spécificités phonétiques. En règle générale, l’enseignant de FLE devrait représenter lui-même une référence pour ses apprenants. Cette théorie est cependant parfois assez éloignée de la réalité. Afin de mieux connaître la façon dont la phonétique et la prononciation peuvent être enseignées dans le cadre des cours du FLE, nous allons dédier le chapitre suivant à la présentation de certaines perspectives didactiques ayant impact sur la transmission de cet aspect de compétences orales aux apprenants de la langue française. 7 FENCLOVÁ M., Fonetika francouzštiny…, op.cit., p.64. 8
2. QUELQUES ASPECTS DIDACTIQUES ORIENTES SUR LA MATIERE PHONIQUE DU FLE 2.1. La phonétique et la prononciation : des compétences secondaires ? La pratique phonétique d’une langue étrangère représente une partie indissociable de la langue étudiée. Elle a pourtant été longtemps marginalisée dans les courants didactiques. Prenons l’exemple de l’approche communicative qui s’est développée dans les années 70. Le fondement de cette méthode repose sur l’idée que la langue est un instrument de communication et d’échanges sociaux. Cette approche n’accorde pas de place à la composante phonétique dans les cours du FLE parce que d’après ses principes, la simple exposition à la langue cible est suffisante pour développer des capacités articulatoires et prosodiques8. Notre expérience avec les apprenants des cours particuliers a néanmoins démontré qu’une simple exposition au français pour acquérir des compétences de prononciation correcte présente de nombreuses limites et n’est pas suffisante. L’hypothèse de Penfield et Roberts (1959) va dans le même sens: l’exposition à la langue étrangère s’avèrerait efficace seulement dans le cas où elle aurait lieu entre 4 et 10 ans. Puisque au-delà de l‘âge de 10 ans, le cerveau humain deviendrait moins souple et plus rigide et seulement 5% des adultes seraient capables d’acquérir l’accent natif9. En plus, la langue française présente une forte disparité entre la forme orale et la forme écrite. Ce fait rend l’aspect de la phonétique et de la prononciation correcte d’autant plus compliqué. C’est également pour cette raison que l’étude de la matière sonore devrait avoir sa place tout au cours de l’apprentissage de cette langue. 2.2. Place de la phonétique dans le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL) Le CECRL est une base européenne servant de cadre pour apprendre, enseigner et évaluer les langues. Il définit six niveaux de maîtrise d’une langue étrangère en fonction de compétences dans différents domaines langagiers. Le tableau 1 ci-dessous décrit la maîtrise du système phonologique accordée à chaque niveau de compétences linguistiques. D’après les données présentées, nous pouvons observer que la maîtrise phonologique est définie sur la base d’interactions sociales. 8 CHAMPAGNE-MUZAR, C., BOUDAGES, J.S. Le point sur la phonétique. Praha: CLE INTERNATIONAL, 1998, p. 19. 9 Ibidem. 9
Tableau 1 : Niveaux de compétence phonologique définis par le CECR La prononciation reste certes un sujet délicat à définir de manière précise. En observant le tableau 1 ci-dessus, nous pouvons ressentir un certain manque de clarté concernant l’évaluation de cette compétence. Alors que nous pouvons constater une progression de compétences entre les niveaux A1 et C1, il s’avère difficile d’en déduire la façon qu’il faudra adopter, en tant qu’enseignant du FLE, pour juger la bonne prononciation. Il est également évident que ce sont les interactions sociales qui nous dévoilent la maîtrise des capacités phonétiques de l’apprenant. Il reste à estimer si les capacités de l’apprenant à se faire comprendre servent de bon indicateur pour l’évaluation des compétences orales. 2.3. Des aspects didactiques spécifiques des apprenants tchécophones La simple écoute du français nous permet d’entendre la différence phonique entre cette langue et le tchèque. Cette diversité s’inscrit également dans le cadre de l’enseignement du FLE. Pour cette raison, l’enseignant devrait être en mesure d’optimiser le contenu de son cours afin de rendre le domaine phonétique accessible à ses apprenants. 2.3.1. La progression phonétique : de la correction à l’autonomie Le temps nécessaire pour se familiariser avec le système phonétique d’une langue étrangère dépend de la complexité de ce système et du degré de sa différence par rapport au système de la langue maternelle de l’apprenant. D’après Michel Billières, professeur des universités spécialisé dans la neuropsycholinguistique, c’est également le cas du FLE dont la progression phonétique est complexe à gérer pour l’enseignant autant que pour son apprenant. Lors du processus de son acquisition, les deux acteurs de l’apprentissage passent par des 10
moments démotivants de stagnation ou souvent même de régression qui alternent avec des progrès parfois difficiles à apprécier précisément10. La première étape d’apprentissage est caractérisée par la confrontation de l’apprenant avec sa propre « surdité phonologique » envers le système sonore du FLE. C’est le moment où l’apprenant dépend totalement de son enseignant parce qu’il n’est pas en capacité de prendre en compte certaines de ses spécificités. A ce moment, le rôle de l’enseignant est de conduire son apprenant à leur identification et discrimination. La « surdité phonologique » est également responsable du fait que l’apprenant n’entend pas la différence entre le modèle d’imitation qui lui est présenté et sa propre production de ce modèle11. Pour les apprenants tchèques, nous pouvons parfois observer la façon dont ils prononcent la voyelle « u ». Si nous leur faisons répéter par exemple le mot « unité », prononcé correctement comme [ynite], la prononciation de ce mot va souvent ressembler à [unite]. Ce phénomène est spécifique de la production orale des locuteurs slaves en général. Nous pouvons ainsi constater que si l’enseignant ne reprend pas son apprenant qui fait cette erreur et s’il ne lui explique pas la prononciation correcte, ce dernier va continuer à omettre le son « u » prononcé [y] au profit du son « ou » prononcé [u]. L’apprenant épaulé par son enseignant, réussit alors à s’approprier une certaine capacité de perception des différences sonores entre sa langue maternelle et la langue cible. Nous ne pouvons néanmoins pas croire que l’acquisition de la sonorité française correcte serait achevée une fois cette étape passée. Au contraire, ce domaine d’acquisition du FLE est marqué par une forte variabilité tout au long du processus d’apprentissage12. En effet, tous les apprenants ne disposent pas de la même capacité à reproduire ce qu’ils entendent. Par conséquent, ils peuvent bien discriminer les phonèmes étrangers mais ils n’arrivent à les imiter correctement que par paliers progressifs de leur apprentissage. En règle générale, tous les apprenants ont besoin d’une longue période pour mettre en pratique des segments préalablement appris de manière isolée. L’expérience a démontré que les apprenants ont tendance à retourner de manière répétée vers les erreurs de prononciation que l’enseignant considérait comme acquises. Cette phase s’avère primordiale pour la suite car le fait de commettre une erreur de manière répétée risque de démotiver l’apprenant ainsi que l’enseignant. Malgré de nombreux obstacles rencontrés lors de ce parcours éprouvant, l’enseignant devrait opter pour une approche pédagogique qui vise à motiver l’apprenant en 10 Cité du https://www.verbotonale-phonetique.com/progression-phonetique/ , consulté le 11/03/2021. 11 FENCLOVÁ M., Fonetika francouzštiny …, op. cit., p.82. 12 Ibidem, p.82-83. 11
dépit des imperfections sonores fréquentes. L’enseignant est censé être en mesure de proposer à l’apprenant de nouvelles méthodes pouvant contribuer à l’amélioration de ses compétences. Le renforcement de motivation devrait assurer un changement qualitatif et le passage à l’étape suivante13. (Voir la partie suivante du présent mémoire où le sujet de la motivation sera plus développé). Lors de la deuxième phase, l’apprenant est en mesure de se rendre compte de ses propres fautes et il commence à être capable de les corriger. L’autocorrection de la part des apprenants n’est tout de même pas systématique : certains n’ont pas suffisamment d’expérience ce qui peut mener à une fausse autocorrection. Les tchécophones tentent ainsi de faire preuve d’un bon accent français et s’autocorrigent de manière incongrue en plaçant les voyelles nasales là où elles n’ont pas lieu d’être. Par ailleurs, nous pouvons observer un autre comportement au cours de cette phase. Ce dernier consiste en l’augmentation du débit de la parole suite au gain de confiance dans d’autres domaines que ceux de la production orale. Une telle assurance de l’apprenant mène souvent vers la réapparition des erreurs précédemment éliminées14. Dès lors, il peut parfois être difficile de convaincre les apprenants de refaire des exercices phonétiques axés sur l’entraînement mécanique de l’articulation et de schémas basés sur des segments linguistiques isolés. Puisqu’à ce niveau de compétences langagières, les apprenants trouvent ces activités inutiles et trop simples. Il s’agit d’une étape issue de la phonétique corrective ayant pour objectif d’atteindre la troisième étape qui consiste en l’autonomie de prononciation conditionnée par la capacité d’autocorrection15. Enfin, la troisième phase est caractérisée par l’aptitude de l’auto-amélioration avec un fort degré d’autonomie de l’apprenant qui dispose d’un éventail suffisant d’informations nécessaires à la gestion de son propre apprentissage. Il faut néanmoins noter que dans le cas des compétences de prononciation et de prosodie, de telles capacités d’autoformation ne peuvent pas entièrement remplacer le savoir donné par l’enseignant16. 2.3.2. Rôle de la motivation dans l’acquisition des compétences phonétiques Les activités humaines sont dirigées par les objectifs poursuivis par l’individu. La motivation de l’apprenant du FLE à s’imprégner de son système phonétique joue également le rôle d’un des facteurs déterminants pour l’acquisition des capacités de prononciation. Le rôle 13 FENCLOVÁ M., Fonetika francouzštiny …, op. cit., p.82-83. 14 Ibidem. 15 Id. 16 Id. 12
de l’enseignant consiste donc à expliquer l’importance de la prononciation correcte, l’objectif pouvant sembler parfois inatteignable pour la majorité de ses apprenants. En fait, si l’apprenant comprend qu’une prononciation déficiente peut être à l’origine d’un handicap social, ceci peut le conduire à comprendre la nécessité d’améliorer sa prononciation. Il peut en déduire qu’il doit être très attentif à sa prononciation. Dans ce cas, l’enseignant devrait lui donner des outils pour atteindre cet objectif sans toutefois en faire une obsession qui risque de l’inhiber17. Ensuite, en faisant preuve d’une certaine empathie, l’enseignant peut proposer à ses apprenants des activités proches de leurs intérêts. En fonction de leurs préférences, il peut recourir par exemple à l’écoute et à la répétition de chansons ou à la lecture de poèmes tout en y incluant la pratique phonétique. Cela permet non seulement de motiver les apprenants mais également de travailler ainsi leurs diverses compétences linguistiques de manière très naturelle. 2.3.3. Enseignant comme « modèle » phonétique Même si ce principe n’est pas pris en considération dans toutes les approches didactiques des langues étrangères, le rôle de l’enseignant n’est pas à négliger lors de la transmission de la sonorité française. En fait, c’est l’enseignant qui représente le premier personnage phonétique à travers les cours qu’il donne à ses apprenants. Malgré le fait que la plupart des enseignants tchèques n’ont pas la capacité à parler comme des locuteurs natifs, on suppose qu’ils devraient être en mesure d’inculquer à leurs apprenants les bases nécessaires afin d’obtenir une performance du registre oral comparable à celle des natifs. L’un des premiers critères d’une transmission phonétique réussie est la création d’une relation positive des apprenants envers cet aspect de la langue18. Puis, l’enseignant est censé acquérir à la fois des connaissances solides dans le domaine phonétique et phonologique et une méthodologie nécessaire afin de les transmettre à ses apprenants. Les études universitaires lui servent de bon tremplin dans l’acquisition de tels éléments. A la différence des universités en France, les universités tchèques prennent le domaine de la matière phonique en considération tout au long du cursus éducatif des futurs enseignants. Cependant, ce fait n’assure pas forcément une implication satisfaisante des compétences phonétiques dans les cours menés par l’enseignant. Les futurs enseignants sont ainsi obligés de se familiariser avec différentes techniques et exercices issus de la phonétique 17 Defays J.-M., Enseigner le français - Langue étrangère et seconde, Mardaga, 2018, p.255-312, disponible sur le site https://www.cairn.info/enseigner-le-francais-langue-etrangere-et-seconde--9782804706289.htm . 18 FENCLOVÁ M., Fonetika francouzštiny …, op. cit., p.86. 13
corrective. Il est souhaitable que la démarche pédagogique soit complétée par des activités répondant aux besoins spécifiques des apprenants19. 2.4. Place de la correction phonétique dans des approches didactiques L’histoire de l’enseignement du FLE a été marquée par différents courants méthodologiques qui ont évolué en fonction des besoins des apprenants et de la société dans laquelle ils vivent. Alors que certains de ces courants prennent en compte l’importance de la problématique phonétique, d’autres ont tendance à la marginaliser. Pour mieux comprendre la place que ces différentes approches accordent à la phonétique, nous allons présenter leurs grandes lignes afin d’observer leur impact sur l’enseignement contemporain de la phonétique. Ce fait nous permettra de faire le lien entre la théorie de la phonétique corrective et la pratique de la matière sonore dans les cours de FLE. Nous voudrions également souligner le fait que chacune de ces méthodes a ses propres caractéristiques que l’enseignant devrait prendre en considération avec l’objectif d’ajuster leur application dans le cours en fonction des besoins spécifiques de ses apprenants. 2.4.1. L’approche directe Cette méthode d’enseignement s’inscrit dans un contexte socio-économique de l’époque de la révolution industrielle. « En réaction à l’approche traditionnelle, jugée inefficace d’un point de vue communicatif, s’instaure, vers 1882, un mouvement de réforme. Étant donné la primauté du code oral, la prononciation prend l’importance tant d’un point de vue réceptif que productif. La méthodologie directe qui s’inscrit dans ce mouvement de réforme préconise la maîtrise de la prononciation comme premier pas dans le développement de l’expression orale, avant toute présentation du code écrit. Conséquemment, il n’est plus question d’aborder la pratique phonétique par l’exploitation de la correspondance son-graphème. C’est par des exercices de répétition que l’enseignant doit chercher à établir des automatismes phonétiques.»20 La connaissance d’une langue étrangère n’est donc plus considérée comme un outil du développement intellectuel ou l’accès à une culture étrangère. Avec le nouveau besoin de communication lors des échanges commerciaux à l’échelle internationale, elle représente un outil indispensable. Il en découle l’intérêt pour le perfectionnement de la production écrite aussi bien qu’orale. Quant à la compétence orale, l’apprenant l’acquiert en étant exposé à des situations réelles à l’aide de la communication non-verbale (gestes, mimiques, images, etc.) sans avoir 19 FENCLOVÁ M., Fonetika francouzštiny …, op. cit.,, pp.86-87. 20 CHAMPAGNE-MUZAR, C.; BOURDAGES, J.S. Le point …. ,op. cit.,pp. 6-7. 14
recours à la langue maternelle. L’apprenant s’approprie ainsi les éléments linguistiques dont la prononciation à travers la pratique orale. 2.4.2. Méthode audio-orale La méthode audio-orale est née après la Deuxième Guerre mondiale aux Etats-Unis. Son objectif était de créer chez l’apprenant des automatismes linguistiques afin qu’il puisse communiquer oralement avec un locuteur natif. La langue est utilisée notamment sur le plan audio-oral et les capacités linguistiques sont obtenues à l’aide de l’imitation du locuteur natif. Accordant à la phonétique une place importante, cette méthode est enseignée par des exercices de discrimination auditive et de répétition. Cette approche est aussi la première à se servir des outils audio-visuels dans l’enseignement des langues étrangères21. 2.4.3. Méthode structuro-globale audio-visuelle (SGAV) Cette méthode appelée aussi « la méthode verbo-tonale » est élaborée en 1953 en Croatie. La pratique phonétique tient une place considérable. Elle est abordée de manière structurée et systématique : des manuels issus de cette approche proposent de nombreux exercices en aspects phonétiques avec des schémas prosodiques et la transcription phonétique. La perception auditive représente un élément essentiel de la langue car elle permet une meilleure prononciation. L’importance du rôle de la phonétique dans cette approche est par ailleurs démontrée à travers les raisons pour lesquelles cet aspect linguistique tient sa place dès le début de l’apprentissage : cela permet d’éviter une sorte d’influence de la forme écrite génératrice parfois des fautes de prononciation ainsi que leur ancrage, l’élève, confronté dès le début aux variations prosodiques (intonation, rythme, fautes, accents d’intensité), apprend à en percevoir et en reproduire la richesse, la plupart des langues enseignées dans nos régions ont, à des degrés divers, une orthographe fondée sur la phonologie. Une solide base phonologique, acquise au cours de la phase initiale, facilite l’acquisition ultérieure de l’orthographe22. 21 Cuq, J.-P. & Gruca, I., Cours de didactique du français langue étrangère, Presses universitaires de Grenoble, 2017, p.268-269. 22 De Vriendt, S. (2002). Chapitre 1. Le travail phonétique selon la méthode verbo-tonale dans l'enseignement secondaire. Dans : Raymond Renard éd., Apprentissage d'une langue étrangère/seconde. Vol. 2: La phonétique verbo-tonale (pp. 243-256). Louvain-la-Neuve, Belgique: De Bœck Supérieur. https://doi.org/10.3917/dbu.renar.2002.01.0243" 15
2.4.4. Méthode communicative La méthode communicative s’établit dans les années 1970 et 1980. Nous pouvons en déduire que sa priorité que la priorité est accordée à l’apprentissage de la communication en langue étrangère. Les compétences communicatives sont acquises à travers la mise en situation, avec l’accent sur le sens et le contenu. Il s’agit d’une attitude que nous pouvons observer dans divers manuels de FLE contemporains. Nous pouvons y trouver des activités en version audio permettant à l’apprenant d’être exposé aux différents types de discours de la langue étudiée. Il est ainsi possible d’acquérir la capacité à utiliser les stratégies verbales et non-verbales dans les situations de communication23. Quant à la phonétique corrective, les compétences qui en découlent sont mises à l’écart dans cette méthode ce qui peut se répercuter sur les performances orales des apprenants. 2.4.5. Actualité de nos jours : enseignement en ligne A l’heure actuelle, l’enseignement des langues étrangères est très fortement marqué par les technologies de l'information et de la communication (TICs). En République tchèque, ceci est d’autant plus vrai que la situation sanitaire due au Coronavirus a entraîné la fermeture des écoles. Les cours des collèges, des lycées, des universités ainsi que les cours particuliers sont effectués en ligne depuis quasiment un an. Dans cette situation, les cours du FLE dans les lycées tchèques sont donnés à travers des plateformes informatiques. Bien que les TICs représentent une alternative appréciable de l’enseignement donné dans les établissements scolaires, ils présentent également des limites. En effet, l’aspect parlé des utilisateurs de ces outils est souvent limité en raison d’un grand nombre de personnes connectées et à cause des déficiences techniques à la fois. Ce fait est à l’origine d’une mauvaise transmission sonore qui entrave non seulement la compréhension mais également la correction phonétique faite par l’enseignant. Afin de continuer à développer le versant phonétique du FLE, les enseignants sont obligés à chercher de nouvelles méthodes d’enseignement pour compenser ces insuffisances dues à l’enseignement en distanciel. Pour enrichir l’enseignement de la langue, il doit exister des modalités d’enseignement offrant de nouvelles possibilités de former les apprenants dans ce domaine. Elles peuvent donner accès à de nouvelles pistes facilitant l’enseignement et l’apprentissage de la matière phonique. L’enjeu pour l’enseignant est de trouver les moyens répondant aux besoins spécifiques de la situation actuelle ainsi qu’à ses apprenants. L’une des 23 Cuq, J.-P. & Gruca, I., Cours de didactique …, op. cit., pp.270-273. 16
possibilités qui se propose parmi d’autres est par exemple l’utilisation des dictionnaires en ligne offrant la prononciation audio des mots. Dans la partie suivante du présent mémoire, nous allons étudier le questionnaire et notamment les questions relatives aux enseignants du FLE, le traitement de la phonétique et de la prononciation dans le cadre des cours de français dans les établissements scolaires tchèques, les types d’activités mises en pratique afin de travailler les compétences phonétiques, etc. 17
3. METHODOLOGIE Avant de passer à l’interprétation des résultats de la présente recherche expérimentale, nous allons évoquer notre motivation pour ce travail ainsi que l’ensemble des informations liées à ce projet. La recherche en question a été réalisée en février 2021 avec l’objectif d’obtenir des données de base servant à la rédaction de ce mémoire de fin d’études. Dans la partie suivante, nous aborderons premièrement la réflexion initiale sur le sujet de ce projet. Deuxièmement, nous étudierons la place du FLE dans l’enseignement secondaire tchèque. Nous expliquerons par la suite son étape préparatoire et le choix des questions. Enfin, nous analyserons les données recueillies à l’aide du questionnaire. 3.1. Réflexion sur le sujet du mémoire En tant que future enseignante de FLE, nous avons été depuis longtemps préoccupée par la question de la façon dont la phonétique et la prononciation sont abordées et traitées lors des cours de langues dans des établissements secondaires en République tchèque. En effet, lors de notre modeste expérience avec les cours particuliers que nous donnions à quelques étudiants tchèques, nous avons eu l’occasion de réaliser les difficultés de prononciation qu’ils rencontrent lors de leur expression orale. Par conséquent, nous nous sommes interrogée sur la manière dont la phonétique française est étudiée dans le milieu scolaire. Le thème de ce mémoire de fin d’études est donc dédié aux approches didactiques dont la phonétique et la prononciation françaises sont enseignées au public d’apprenants tchécophones. Nous supposons que les résultats de l’analyse pourront s’avérer utiles pour notre future expérience d’enseignante de FLE au sein des lycées tchèques. 3.2. La place de FLE dans l’enseignement secondaire tchèque Afin de nous plonger dans la description de l’élaboration du questionnaire et dans l’interprétation des résultats obtenus, il convient de préciser la place qu’occupe la langue française au sein des institutions secondaires en République tchèque. L’enseignement du français dans les écoles tchèques est de tradition ancienne, il remonte en 1727 où il a été enseigné au Collegium Nobilium à Olomouc24. Actuellement, l’enseignement secondaire représente l’effectif d’enseignement du français le plus important parmi les différents degrés d’éducation (primaire, secondaire et universitaire). Les lycéens ont la possibilité d’apprendre cette langue dans des lycées généraux ou professionnels. Les lycées 24 CHALUPA, J. : Olomoucka univerzita v letech 1573–1860. Acta Universitatis Palackianae Olomucensis, Facultas Philosophica, Philologica 85, Romanica Olomoucensia XIII, Olomouc, 2004, p. 17. Disponible sur http://oldwww.upol.cz/fileadmin/user_upload/Veda/AUPO/AUPO_Philologica_85_Romanica_XIII.pdf . 18
généraux sont divisés en quatre, six et huit années d’études et les études dans les lycées professionnels durent quatre ans. En effet, le français est enseigné notamment dans des établissements généraux en tant que langue seconde après l’anglais. Certains lycées professionnels peuvent également offrir à leurs élèves l’enseignement de la langue française. C’est souvent le cas des institutions scolaires spécialisées dans des domaines nécessitant une connaissance élargie des langues (dont par exemple l’hôtellerie, la logistique, etc.). Les plans d’études en vigueur définissent l’allocation du nombre d’heures hebdomadaires pour la langue seconde dans les lycées à environ trois heures par semaine. En outre, au début des années 90, cinq sections dites bilingues ont été créées dans des lycées avec une durée d’études de six ans. Il s’agit concrètement du lycée Jan Neruda à Prague, du lycée Matyáš Lerch à Brno, du Lycée Slave d’Olomouc, du Lycée de Pierre Coubertin à Tábor et du Lycée Komenského à Písek dont la section bilingue a été fondée en collaboration avec la Communauté française de Belgique. La situation avec l’allocation du nombre d’heures pour les cours de FLE est différente car ces lycées proposent des études de français à raison d’environ dix heures par semaine pendant les deux premières années. Les élèves obtiennent ainsi un degré de compétences langagières suffisant pour ensuite étudier cinq matières en français. Les cours d’histoire, de géographie, de mathématiques, de physique et de chimie sont enseignés par des professeurs francophones (français ou tchèques) et les professeurs tchèques bénéficient d’une formation continue en français. Ces lycées bilingues sont en étroite collaboration entre eux car ils proposent des stages pour leurs enseignants, la coordination des matières, la préparation des épreuves y compris celles pour le baccalauréat bilingue. Outre les matières en français, certains étudiants ayant un bon niveau ont l’occasion d’approfondir leurs connaissances linguistiques lors d’un semestre d’études passé dans des lycées en France à Dijon et à Nîmes grâce à la collaboration avec les établissements tchèques. Les étudiants terminent leurs études secondaires par un baccalauréat composé de deux parties : les épreuves écrites et orales de français et de tchèque ont lieu à la fin de l’avant-dernière année d’études. Lors de la dernière année, les étudiants passent l’épreuve obligatoire de mathématiques, puis deux autres épreuves écrites (toutes les trois en français) et deux épreuves orales (dont une matière et une langue) au choix. Le diplôme contient ainsi sept notes et leur bénéficiaire obtient l’équivalence de l’examen de l’Etat de français. L’étudiant ayant réussi le baccalauréat obtient également un diplôme français lui permettant de s’inscrire 19
dans les universités françaises sans avoir à passer l’examen de français obligatoire pour les étrangers25. 3.3. Etape préparatoire : élaboration du questionnaire Comme nous l’avons déjà évoqué précédemment, notre recherche s’appuie sur les données obtenues à l’aide du questionnaire rempli par des enseignants du français en République tchèque. Le questionnaire comporte 27 questions réparties en trois sections : la première section a été conçue avec l’objectif d’obtenir des informations liées aux participants de notre recherche. Nous nous sommes intéressée notamment à l’établissement dans lequel ils exercent leur métier d’enseignant, aux études qu’ils ont suivies afin de devenir professeur de français, à la durée de leurs expériences dans ce domaine. La deuxième section contient des questions relatives à l’enseignement de la phonétique et le traitement de la prononciation lors des cours de FLE de manière approfondie. Plus généralement, nous avons posé des questions sur la façon dont ils intègrent la problématique de l’orthoépie dans leurs cours, leur attitude par rapport à la sensibilisation des apprenants aux écueils de la prononciation française, les types d’activités mises en œuvre pour travailler ce domaine faisant partie de compétences orales, la façon d’évaluer la prononciation des élèves et d’autres questions pratiques qui sont en lien avec la didactique de la prononciation correcte. La dernière section a été dédiée aux questions en rapport avec la correction de la prononciation. Comme la maîtrise phonétique est un sujet assez vaste et que le questionnaire couvre une bonne partie de la problématique phonétique, dans le présent mémoire, nous allons analyser les questions principales et essentielles pour notre future profession, enseignante de FLE. 3.4. Analyse des données : interprétation des réponses issues du questionnaire Après nous être adressée aux personnes dont les réponses seraient pertinentes pour notre recherche expérimentale, nous avons réussi à obtenir 17 réponses de la part des enseignants de français. Les questions ainsi que les données recueillies seront étudiées dans la partie suivante. 3.4.1. Informations relatives à l’enseignant Comme cela a déjà été évoqué ci-dessus, nous avons d’abord posé cinq questions introductives visant à connaître le profil professionnel des enseignants : leur institution 25 CHALUPA, J. : Olomoucka univerzita .., op.cit., p.78. 20
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