Eric Zemmour Ça grenouille dans le bénitier - Canalblog

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 Franc-Tireur - mercredi 17 novembre 2021

         ENQUÊTE

              Eric Zemmour Ça grenouille dans le bénitier
         PAR Benjamin Sire, t@BenjaminSire

         Le toujours pas déclaré candidat de l’extrême-droite fait feu de tout bois. Tout en rabâchant
         ad nauseam son discours sur l’immigration, l’Islam et la sauvegarde de l’identité française,

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         il ouvre en grand ses portes aux cathos radicaux, vieille garde comme jeunes pousses.
         Christine Boutin, Jean-Frédéric Poisson, Paul-Marie Coûteaux, Stanislas Rigault... Tous
         espèrent tenir les premiers rôles et imposer leur vision passéiste et intégriste. Attention, les
         réacs passent à l’attaque.

         Sur son chemin de campagne, Éric Zemmour s’avance désormais en conquérant. À ses côtés,
         outre Sarah Knafo, sa jeune conseillère politique, d’autres protagonistes sentent le souffle de la
         destinée les porter par procuration au pinacle de leur rêve passéiste et sectaire. Parmi eux, le ban
         et l’arrière-ban de la droite catholique ravivée par la Manif pour tous et l’opposition au pass
         sanitaire, laissant à penser que l’obsession migratoire du probable candidat et sa dénonciation de
         l’islamisme comme du libéralisme sociétal ont des petits airs des anciennes croisades.

         Jeudi 23 septembre 2021. En ce jour de débat entre Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour, la
         couverture de Paris Match fait le buzz. En pleine page, une photo du polémiste pris en flagrant
         délit de romance à l’occasion d’un bain méditerranéen avec sa conseillère.

         Derrière le choc des photos, le poids de ces secrets de Polichinelle que le tout-Paris se garde
         sous le coude jusqu’au jour où ils se voient éventés par la (dis)grâce des circonstances ou
         d’intérêts aussi particuliers qu’inavouables. Si la question intime interroge légitimement, d’autant
         que Zemmour et Knafo se connaissent depuis que la jeune fille a 13 ans, la vraie conséquence de
         cette une aura été de révéler à la France entière l’existence et le rôle politique de la conseillère,
         mais aussi de donner un tour people à la campagne d’un candidat qui ne respire pas le glamour.
         Rappelons qu’il passe son temps à glorifier la famille et la patrie, tout en dénonçant les dérives
         sociétales et « la propagande totalitaire menée par le lobby LGBT », quand il ne rend pas
         l’avortement responsable du Grand remplacement cher à Renaud Camus, ainsi qu’il le laissait
         entendre sur RTL, le 3 février 2010 : « Sept millions de Français qui manquent parce qu’on les a
         jetés à la poubelle... » !

         Derrière le fond de sauce avarié et pétainiste qui irrigue le réquisitoire décliniste du Z, obsédé par
         la volonté de rendre sa grandeur perdue à la France, à la manière de Donald Trump et son « Make
         America great again », la référence aux racines chrétiennes est omniprésente et se rattache à
         cette idée de restauration. Elle permet aussi de mobiliser celles et ceux qui, faisant commerce de
         cette affaire, attendaient leur heure pour refaire surface. Et ce n’est pas le moindre des paradoxes
         de cette campagne : dans le pays des Lumières et de la loi de 1905, ce sont bien les grenouilles
         de bénitier qui s’apprêtent à jouer les premiers rôles. Ainsi, derrière Zemmour se dressent le
         sombre crucifix de l’exorciste et sa prétention de nettoyer la France de ses turpitudes.

         Mis sous l’éteignoir pendant des décennies, peu valorisé par le Rassemblement national qui y
         compte pourtant beaucoup d’adeptes, ce catholicisme radical s’est peu à peu refait la cerise sur le

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         dos de la laïcité en profitant de la vague identitaire actuelle et du sillage de la Manif pour tous. Il
         s’est aussi offert une seconde jeunesse avec le mouvement antipass sanitaire. Mais rien de
         folklorique parmi celles et ceux qui suivent le Z cierge en main.

         L’un des premiers signes de croix a été dessiné début octobre avec la nomination du préfet
         retraité, Jean-Paul Bolufer, à l’officieux poste de directeur de cabinet d’Éric Zemmour. Ce n’est pas
         tant pour sa connaissance des arcanes de l’administration et sa capacité à maîtriser les dossiers
         technocratiques – même si ça peut servir – qu’il a été casté dans le dispositif, mais bien pour la
         soutane mentale qui lui tient lieu d’horizon politique. Ancien de la Cité catholique, un institut
         traditionnaliste et intégriste qui revendique « l’esprit de la contre-révolution », d’où émane
         l’association anti-avortement Laissez-Les-Vivre... c’est aussi un pilier de La Manif pour tous.

         Nommé directeur de cabinet de Christine Boutin en 2007, alors ministre du Logement dans le
         gouvernement Fillon, il a été contraint à la démission en décembre de la même année après les
         révélations par Le Canard Enchaîné de son occupation d’un logement « social » de 190 m2 dans
         le très chic Ve arrondissement de Paris, attribué par la Régie immobilière de la Ville de Paris
         (RIVP), pour un loyer de... 1 197 euros par mois, une somme totalement dérisoire, même en
         matière de HLM. Et dire qu’il y a moins d’un an, Éric Zemmour pestait sur Twitter contre Anne
         Hidalgo en ces termes : « On veut mettre des HLM dans tous les quartiers bourgeois. C’est la
         méthode de Mme Hidalgo qui se prend pour Lénine et veut punir les riches ».

         Nous convoquons ensuite Paul-Marie Coûteaux qui conseille et oriente la campagne de son vieil
         ami Éric Zemmour, avec lequel il échange presque quotidiennement depuis des années.
         L’essayiste a été le mentor de tout ce que la France a connu de micro-partis souverainistes ces
         trois dernières décennies, depuis leur version chevènementiste jusqu’à leur versant le plus
         réactionnaire.

              Mis sous l’éteignoir pendant des décennies, ce catholicisme radical s’est peu à peu
              refait la cerise sur le dos de la laïcité en profitant de la vague identitaire actuelle et du
              sillage de la Manif pour tous

         UNE MORALE À GÉOMÉTRIE VARIABLE

         Avoir Paul-Marie Coûteaux à ses côtés, ex-fondateur du SIEL (Souveraineté, identité et libertés) et
         inventeur du concept de « préférence catholique », n’est pas un gage de succès en soi. L’ancien
         compagnon de route de Marine Le Pen a, en dehors d’un double mandat de député européen
         (1999-2009), échoué plus souvent qu’à son tour, tant dans ses multiples alliances passées que
         dans ses candidatures à pléthore d’élections. Pire, il a été épinglé dans une affaire de mœurs,

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         accusé d’avoir drogué à son insu un homme de 22 ans avec de la MDMA (le composant actif que
         l’on retrouve également dans l’ecstasy et qui augmente la libido) afin de lui extorquer quelques
         faveurs. Mis en examen en octobre 2019 pour « administration de substances nuisibles »,
         Coûteaux jure ses grands dieux qu’il n’avait « aucune intention sexuelle », comme il l’a rapporté au
         magazine Le Point le même mois. Aujourd’hui, il conseille donc Éric Zemmour dans sa croisade
         contre la « propagande » LGBT à l’école...

         Vient ensuite Jean-Frédéric Poisson, promis au rôle de responsable des investitures aux
         prochaines législatives, si l’on en croit Étienne Girard, auteur de Le Radicalisé (Seuil) , l’excellent
         livre enquête sur le Z, dont nous vous conseillons la lecture. Le gentil Jean-Frédéric, donc... Celui
         qui, en 2016, lors des débats organisés dans le cadre de la primaire de droite, jouait le rôle du
         réac cool et social que les Français découvraient d’un œil attendri. Pas davantage. Avec 1,45 %
         des suffrages, il dut vite renoncer à son rêve présidentiel et soutenir François Fillon. Aujourd’hui
         président de VIA, la voie du peuple – nouveau nom du Parti chrétien-démocrate – après avoir
         timidement envisagé de retenter l’aventure solitaire vers l’Élysée, il pense tenir sa revanche au
         côté de de Zemmour. Mais le réac, cool, ne l’est en réalité pas du tout. C’est un catholique très
         traditionaliste, farouchement anti-avortement, comme il l’a rappelé à de multiples occasions et
         notamment dans ce tweet : « Je suis opposé à la possibilité de mettre fin à une vie humaine en
         dehors des cas de légitime défense. » (24/01/2017)

         Puisque nous évoquons les Chrétiens démocrates à travers VIA, nous aurions pu citer à nouveau
         Christine Boutin, mais la pauvre, tout acquise à la cause zemmourienne faute d’en représenter
         encore une, n’a d’autre rôle que celui d’enregistrer le passage de son parti dans l’escarcelle du Z.
         Âgée de 77 ans et s’étant retirée de la vie politique il y a quatre ans, elle vit l’aventure par
         procuration, mais peut encore insister auprès de l’apprenti candidat pour qu’il reprenne le
         flambeau de ses combats d’arrière-garde en plus de placer certains de ses proches dans le
         dispositif.

         DES INTÉGRISTES, DES VRAIS

         Au cœur de celui-ci, d’autres personnalités témoignent du changement de braquet de l’offensive
         chrétienne intégriste dans la campagne et de son aspect le plus inquiétant. À commencer par
         Isabelle Muller, en charge des déplacements de l’essayiste depuis des années, dans sa promotion
         littéraire, ce qui n’est pas une mince affaire tant chaque nouvel ouvrage signé Z est un best-seller.
         Avant de s’occuper de Zemmour, elle émargeait aux éditions Fayard, où elle veillait aux destinées
         de tout ce que la droite réac compte d’auteurs à succès, dont les frères Pierre et Philippe de
         Villiers. C’est d’ailleurs ce dernier qui l’a présentée à Éric Zemmour, comme le rappelle encore
         Étienne Girard. Si, selon une pièce maîtresse du dispositif zemmourien, elle n’a aucun rôle direct

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         dans la campagne, son voisinage permanent est tout sauf anecdotique. Quand elle ne fait pas la
         promotion de ses auteurs, on la trouve à la pointe de tous les combats catholiques les plus
         réactionnaires, particulièrement quand l’homosexualité et la famille sont en question. Avec elle,
         nous ne sommes pas dans les bondieuseries sympathiques et les aumônes à la sortie de la
         messe, mais dans la proximité avec l’Opus Dei. Pour rappel, cette prélature fondée en 1928 et
         reconnue par le Saint-Siège est un groupuscule ultra-rigoriste, opposé à l’avortement, dont les
         membres sont tenus de garder secrète leur appartenance. Par ailleurs, Isabelle Muller a été vice-
         présidente de l’Association pour la promotion de la famille (APPF) qui, derrière ce nom auquel on
         donnerait le bon Dieu sans confession, est à la base des fausses pétitions spontanées d’élus
         contre le Contrat d’union civile (CUC), l’ancêtre du Pacs, à la fin des années quatre-vingt-dix.

         Plus nous avançons, plus nous nous éloignons d’une campagne fédératrice dont la matrice serait
         la refondation de l’union des droites et la sauvegarde de l’identité française, comme Éric Zemmour
         voudrait nous le faire croire. En vérité, le nouveau champion de l’extrême-droite a tout simplement
         confié les clefs du camion électoral aux chrétiens radicaux qui, dans les faits, n’ont pas grand-
         chose à envier aux islamistes pourfendus à longueur de journée par l’ex de CNews. « Oui, mais
         ceux-là ne commettent pas d’attentats », clament ses soutiens. Par ailleurs, c’est bien une vision
         de la société qui est en cause, chez eux, comme chez les islamistes, où se mêlent (pas)
         joyeusement, homophobie, antisémitisme et infériorisation des femmes.

         SI VERSAILLES M’ÉTAIT CONTÉ…

         Sans être un grand pays, la France occupe néanmoins 672 000 km2, ce qui la place au 41e rang
         mondial en termes de superficie. Pourtant, ces dernières semaines, Éric Zemmour s’est
         particulièrement intéressé au département des Yvelines et ses 2 284 km2. Nul hasard dans ce
         choix. Les Yvelines, c’est Versailles. Et Versailles, c’est la France de Louis XIV, celle de la fille
         aînée de l’Église où, avec le XVIe arrondissement de Paris, et Lyon, se trouvent le plus grand
         nombre de serre-têtes et de Marie-Chantal au kilomètre carré. Ainsi, les 24 septembre, 8 octobre
         et 19 octobre derniers, le polémiste s’est rendu dans la cité royale pour différentes opérations.
         Lors de l’ultime visite, il est venu présenter son nouveau livre, La France n’a pas dit son dernier
         mot, à l’association Les Éveilleurs, émanation des Veilleurs, mouvement créé en 2013, pour lutter
         contre le mariage pour tous et l’homoparentalité. Ce soir-là, le ton ne laisse pas de doute sur le fait
         que le Z, avant de réaliser l’union des droites, souhaite accomplir celle des anges.

         Pour superviser la sécurité de la manifestation, pourtant peu susceptible d’être troublée par un
         public à la fois sage et conquis, on retrouve Albéric Dumont, chrétien radical au propre comme au
         figuré. Fondateur de la société Ultreia, spécialisée dans la protection des lieux de culte, il est aussi
         vice-président et coordonnateur général de La Manif pour tous. Bien que biberonné aux préceptes

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         judéo-chrétiens (la joue, l’autre joue, tout ça), il n’est néanmoins pas certain qu’il fasse de vieux os
         dans la campagne, tant est grande son appétence pour la peu charitable Loi du talion et la
         violence qu’elle implique, ce qui pourrait lui jouer des tours au moment où il faudra policer l’image
         du candidat.

         Autre compagnon de route en première ligne dans la campagne : Samuel Lafont. Trentenaire
         passé par le bureau national du syndicat étudiant de droite, l’UNI, avant de rejoindre l’UMP, la
         Manif pour tous, puis Christine Boutin, il s’est surtout fait remarquer par son activisime sur la toile,
         à travers le site Damoclès, présent dans tous les mauvais coups numériques de la fachosphère.
         On le rencontre désormais en grand ordonnateur de la campagne sur les réseaux sociaux.

         « LES PÉDÉS AU BÛCHER »

         Dans ce casting d’hommes, de femmes et d’organisations qui regardent le monde à travers les
         vitraux de leur basilique idéologique et se signent quand passent devant eux un musulman ou un
         homosexuel, la présence de plusieurs mouvements devrait alerter. On aura compris que parmi
         eux, la Manif pour tous est omniprésente, tant à travers Bolufer que Lafont, Dumont et une légion
         de petites mains qui grouillent dans le dispositif zemmourien. Mais c’est particulièrement le cas de
         son satellite le plus radical, le Printemps français – où émargeait d’ailleurs Lafont –, qui a fini par
         quitter les rangs officiels de la Manif, jugée trop clémente avec les LGBT. Nombre d’anciens
         affidés du Printemps français se retrouvent au sein des Amis d’Éric Zemmour, ce groupe
         Facebook qui s’est transformé en l’un des principaux sites de la pré-campagne, puis en officielle
         association de financement politique. Ensemble transpartisan, ce Printemps a regroupé tous les
         plus violents opposants, non seulement au Mariage pour tous, mais globalement à
         l’homosexualité, d’où sa méfiance à l’égard du Rassemblement national, de plus en plus tolérant
         sur cette question.

         Parmi ses membres qui embrassent désormais la cause zemmourienne, de nombreux adeptes
         des manifestations contre le Pacs de 1999, où s’entendaient de doux slogans comme « Les pédés
         au bûcher » ou « Pas de neveux pour les tantouzes ».

         Plus troublantes encore, comme nous l’apprend encore Étienne Girard, sont les politesses
         échangées avec Léon-Pierre Durin, secrétaire général de Civitas, le mouvement catholique
         intégriste et anti-démocrate dirigé par Alain Escada. Ainsi, après avoir donné une conférence en
         2016 à Bergerac, notamment à l’invitation de Durin, Escada retrouve ce dernier dans une autre
         manifestation en Bretagne en septembre 2020. Là, le ténor de Civitas déroule les fondamentaux
         de son parti, aux antipodes de tout horizon démocratique : « Nous sommes de vrais esprits
         réactionnaires, en opposition à une République laïque et [...] ennemie de la France des clochers...
         ». Zemmour ne bronche pas et déroule ensuite son propre couplet sur le grand remplacement.

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              Civitas n’a pas encore pris parti, les origines juives de l’éditorialiste continuant d’être
              rédhibitoires pour certains de ses membres...

         Pourtant, Civitas ne s’est pas encore prononcé en faveur de l’éditorialiste. Pour lui, le judaïsme
         d’ascendance d’Éric Zemmour le relègue au nombre des sionistes dont il faut se méfier par
         essence. Le mouvement se tâte néanmoins. Preuve en est le sommaire du dernier numéro de sa
         revue éponyme, tout entier consacré au Z, dont le titre, « Zemmour, salut ou arnaque ? »,
         témoigne du questionnement que connaît Civitas. Dans les pages qu’elle comporte, plusieurs
         plaidoyers en faveur de l’ex-éditorialiste du Figaro laissent à penser que la balance est en train de
         pencher vers son camp. Notamment ceux de Jacques Bompard, le maire d’Orange et président de
         la Ligue du sud ; d’Hervé Ryssen, l’essayiste raciste et multi-condamné, prêt à passer l’éponge sur
         le judaïsme de Zemmour, en dépit de son antisémitisme revendiqué ; et, bien entendu, en guise de
         dernier baiser de la mort, celui de Jean-Marie Le Pen.

         Un autre pont permet de relier la campagne de Zemmour aux obsessions homophobes, anti-IVG
         et anti-blasphème de Civitas, en la personne de Stanislas Rigault, l’omniprésent président du
         mouvement de jeunesse Génération Z et fondateur du très droitier magazine L’Étudiant libre. À 22
         ans, ce très précoce fils de militaire est l’archétype de cette jeunesse qui navigue entre les
         mouvements identitaires et l’extrême droite catholique. Dans les colonnes de L’Étudiant libre au
         milieu d’autres entretiens avec des figures de l’extrême droite, y compris négationniste, comme
         l’association Luminis, il consacre une place de choix aux mots d’Alain Escada, plusieurs fois
         amoureusement interviewé, sans jamais que les positions rétrogrades du mouvement intégriste ne
         soient remises en cause.

         Cette idée n’est pas le moindre des paradoxes qui accompagnent la campagne d’Éric Zemmour.
         Vent debout contre l’offensive islamiste, dont l’un des fondamentaux est de considérer les lois de
         Dieu supérieures à celles des hommes, il s’entoure d’un aréopage qui défend pourtant exactement
         le même principe. Mais puisque l’Élysée vaut bien une messe, la quête des suffrages des Français
         ne résiste pas à une contradiction près, aussi fatale puisse-t-elle être pour la République laïque. À
         ce stade, les électeurs ne pourront pas prétendre ne pas avoir été prévenus...

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