Espèces exotiques envahissantes - Action de l'Union européenne - Publications Office of the ...

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Espèces exotiques envahissantes - Action de l'Union européenne - Publications Office of the ...
Espèces
    exotiques
envahissantes
 Action de l’Union
 européenne
            Environnement
Espèces exotiques envahissantes - Action de l'Union européenne - Publications Office of the ...
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(http ://europa.eu).

Luxembourg: Office des publications de l’Union européenne, 2014

ISBN 978-92-79-63783-4

doi:10.2779/44700

© Union européenne, 2016
Réutilisation autorisée.
Droits d’auteur pour les photos: Kerstin Sundseth, Ecosystems LTD, Bruxelles, sous le contrat de service
nº 0307/2012/633322/SER/B3
Coordinateurs de la Commission: Susanne Wegefelt et Myriam Dumortier, Commission européenne, DG ENV,
unités B.2 et B.3, - B-1049 Bruxelles
L’autorisation aux fins de la reproduction ou de l’utilisation de ces photos doit être demandée directement.

Printed in Belgium
Imprimé sur papier recyclé ayant reçu l’écolabel européen pour le papier graphique (www.ecolabel.eu)
Photo de couverture: Caulerpa taxifolia © http://www.misa.net.au
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Table des matières

Espèces exotiques envahissantes, de quoi s’agit-il?......................................................................................................5

Comment les EEE arrivent-elles dans l’UE? .......................................................................................................................7

En quoi les espèces exotiques envahissantes posent-elles problème?.............................................................9

Le coût des espèces exotiques envahissantes pour la société...........................................................................11

Une action européenne.................................................................................................................................................................15

Adopter une nouvelle législation européenne sur les EEE......................................................................................16

Espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union .......................................................................17

Réglementation du commerce.................................................................................................................................................19

Lutter contre les «passagers clandestins» et les contaminants........................................................................21

Détection précoce et éradication rapide............................................................................................................................22

Gestion des EEE déjà établies dans l’UE........................................................................................................................... 23

Annexe. Récapitulatif de l’impact des EEE........................................................................................................................25

Ressources utiles..............................................................................................................................................................................26

                                                                                                                                                                                                    | 3
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Berce du Caucase envahissante,
       Heracleum mantegazzianum.

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Espèces exotiques envahissantes,                                                          Les différents types d’EEE
de quoi s’agit-il?

Les espèces exotiques sont des espèces transportées par l’action de l’homme en            En 2008, un projet de recherche financé
dehors de leur aire de répartition naturelle.                                             par l’UE, le projet DAISIE, a permis de
                                                                                          créer le premier inventaire paneuropéen
La grande majorité de ces espèces ne sont pas capables de survivre dans un                des espèces exotiques envahissantes.
environnement non familier sans intervention humaine et finissent par mourir.             Cet inventaire comprend environ 12 000
Certaines d’entre elles parviennent toutefois à s’adapter à leur nouvel environ-          espèces exotiques recensées en Europe.
nement et, à terme, à s’installer dans la nature, où elles peuvent être à l’origine
d’importants dégâts sur le plan écologique et économique.                                 Les plantes terrestres sont de loin les
                                                                                          espèces les plus communes et
Il s’agit des espèces exotiques envahissantes (EEE). Les EEE sont définies comme          représentent plus de la moitié de
des espèces dont l’introduction et la propagation en dehors de leur aire de réparti-      l’ensemble des espèces présentes en
tion naturelle constituent une réelle menace pour la biodiversité et l’économie.          Europe (plus de 6 500 espèces). Elles
                                                                                          sont suivies des invertébrés terrestres
Selon les estimations, plus de 12 000 espèces exotiques seraient déjà présentes           (plus de 2 700 espèces). Les espèces
en Europe et 10 % à 15 % d’entre elles seraient envahissantes. Elles se retrouvent        aquatiques marines sont elles aussi
dans tous les grands groupes taxonomiques, qu’il s’agisse des mammifères, des             relativement nombreuses, avec près de
amphibiens, des reptiles, des poissons, des invertébrés ou encore des plantes, des        1 000 espèces exotiques. Les vertébrés
champignons, des bactéries et d’autres microorganismes.                                   terrestres sont quant à eux bien moins
                                                                                          représentés avec seulement quelques
Elles sont également présentes dans tous les types d’habitats, tant sur terre que         centaines d’espèces dans l’UE.
dans les mers environnantes. Tous les États membres de l’UE sont, dans une cer-
taine mesure, confrontés à des problèmes dus aux EEE sur leur territoire.
                                                                                            Nombre estimé d’espèces exotiques
                                                                                            en Europe par groupe taxonomique.
Trachémyde écrite, Trachemys scripta, d’Amérique.
                                                                                                          7 000
                                                                                                          6 000
                                                                                       Nombre d’espèces   5 000
                                                                                                          4 000
                                                                                                          3 000
                                                                                                          2 000
                                                                                                          1 000
                                                                                                             0
                                                                                                                        téri ues

                                                                                                                                    s

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                                                                                                                         terr
                                                                                                              eau aqu

                                                                                                                      s te

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                                                                                                         Inv
                                                                                                       Cha
                                                                                                      èce

                                                                                                                  Groupe
                                                                                                  Esp

                                                                                            Source: Daisie 2009
                                                                                                                                        | 5
Espèces exotiques envahissantes - Action de l'Union européenne - Publications Office of the ...
EXEMPLES D’ESPÈCES EXOTIQUES ENVAHISSANTES EN EUROPE

      La ficoïde glaciale, Carpobrotus edulis,      Limace espagnole, Arion vulgaris. Cer-        La grenouille-taureau, Lithobates
      est une plante succulente aux fleurs écla-    taines espèces exotiques sont originaires     catesbeianus, est la plus grosse grenouille
      tantes qui forme de larges tapis denses.      de l’UE; la limace espagnole, par exemple,    d’Amérique du Nord. Des grenouilles en cap-
      Originaire de la région du Cap en Afrique     vient de l’ouest de la France et du nord de   tivité se sont échappées dans la nature et
      du Sud, elle a été introduite en Europe en    l’Espagne, mais elle a été involontairement   ont colonisé différents types d’habitats, où
      tant que plante ornementale. Elle s’est       introduite ailleurs en Europe par le biais    elles se nourrissent d’un large éventail de
      répandue dans la nature et est désormais      de plantes horticoles, d’emballages et        proies: amphibiens, poissons, petits oiseaux,
      présente en nombre le long des côtes          de déchets. Elle est désormais présente       mollusques, crustacés et insectes. Cette
      méridionales et occidentales de l’Europe      dans la plupart des pays de l’UE, où elle     espèce représente par conséquent une
      et de la Méditerranée.                        est devenue l’une des principales espèces     grave menace pour les espèces indigènes
                                                    nuisibles.                                    européennes.

      Coccinelle asiatique, Harmonia axyridis.      La perruche à collier, Psittacula krameri,    Chien viverrin, Nyctereutes procyonoides.
      Originaire d’Asie, cette coccinelle a été     est originaire d’Afrique et d’Asie du Sud.    Les chiens viverrins ont été importés
      introduite en Europe comme biopesticide       À l’origine importée en Europe comme          d’Asie en Europe pour leur fourrure dans
      contre les pucerons. Depuis, elle s’est       animal domestique, cette espèce s’est         les années 1950 et ils se sont depuis
      également involontairement propagée           échappée dans la nature et est désormais      répandus dans le nord et l’est de l’Europe.
      dans les plantes horticoles/ornementales.     présente dans près de la moitié des États     Il s’agit d’omnivores opportunistes en
      Il s’agit d’un prédateur vorace qui évince    membres de l’UE. Son impact n’est pas         mesure d’entraîner une diminution locale
      les coccinelles indigènes et les autres       encore connu, mais elle peut se disputer      du nombre d’espèces proies. Ils trans-
      insectes non nuisibles, ce qui entraîne une   les sites de reproduction avec certains       portent également plusieurs parasites et
      réduction de la biodiversité autochtone.      oiseaux indigènes lorsque les cavités         maladies importants, tels que la rage.
                                                    propices à la nidification se font rares.

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Espèces exotiques envahissantes - Action de l'Union européenne - Publications Office of the ...
Comment les EEE arrivent-elles                                                                 La prolifération des
                                                                                               espèces exotiques
dans l’UE?                                                                                     envahissantes en Europe

Les espèces exotiques envahissantes pénètrent dans l’UE de différentes façons.                 Des espèces exotiques sont introduites
Certaines sont introduites volontairement dans le cadre d’activités d’agriculture,             en Europe depuis des siècles, mais
de sylviculture, d’aquaculture, d’horticulture ou à des fins récréatives, voire en             leur nombre a augmenté de façon
tant qu’animaux domestiques, plantes de jardin ou biopesticides (la coccinelle                 exponentielle au cours des cinquante
asiatique, par exemple).                                                                       dernières années, principalement en
                                                                                               raison du développement des activités
D’autres sont introduites involontairement; il s’agit de contaminants présents                 commerciales et des voyages.
dans des marchandises (par exemple, des graines d’ambroisie à feuilles d’armoise
dans des mélanges de nourriture pour oiseaux) ou de «passagers clandestins»                    Selon plusieurs études, le nombre
à bord de navires ou dans du matériel.                                                         d’EEE en Europe aurait augmenté de
                                                                                               76 % depuis les années 1970. Elles
Les modes d’introduction dans l’environnement peuvent considérablement                         risquent de continuer à se propager
varier selon le groupe d’espèces et le milieu environnant. Les espèces végétales               si aucune mesure n’est prise pour lutter
exotiques sont pour la plupart issues de la culture (de jardins ou d’exploitations             contre cette invasion.
agricoles, par exemple), tandis que les espèces exotiques d’eau douce sont
souvent intentionnellement propagées dans le cadre de l’aquaculture ou de la
pêche sportive. Dans le milieu marin, la plupart des espèces exotiques arrivent
en Europe comme passagers clandestins.

Les EEE arrivent dans l’UE sur les coques des navires, dans des pneus usagés et comme conta-
minants dans des mélanges de graines.                                                                             1 200
                                                                                                                  1 000
                                                                                                                   800

                                                                                               Nombre d’espèces
                                                                                                                   600
                                                                                                                   400
                                                                                                                   200
                                                                                                                     0
                                                                                                                     1500   1600     1700       1800   1900   2000

                                                                                                                                   Année d’introduction

                                                                                                                              Origine européenne
                                                                                                                              Etrangères à l’Europe
                                                                                                        Nombre cumulatif d’espèces végétales
                                                                                                        exotiques introduites en Europe au
                                                                                                        fil du temps.
                                                                                                        Source: Lambdon et al. 2008

                                                                                                                                                                 | 7
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EXAMPLES
                                       IMPACTS OF IMPACTS FROM IAS
IMPACT DES EEE: QUELQUES EXEMPLES
                                               ÉCOLOGIQUES

                                                                                                        À l’origine, l’écrevisse de Louisiane, Procambarus clarkii, a été
                                                                                                        importée d’Amérique du Nord en Europe pour être utilisée dans
                                                                                                        le cadre de l’aquaculture. Après s’être échappée dans des cours
                                                                                                        d’eau douce, cette espèce agressive s’est propagée dans plusieurs
                                                                                                        pays de l’UE en colonisant activement de nouveaux territoires au
                                                                                                        détriment d’écrevisses indigènes plus rares, telles que l’écrevisse
                                                                                                        à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) qui est reprise dans
                                                                                                        la directive «Habitats». En plus de causer l’extinction d’espèces indi-
                                                                                                        gènes, l’écrevisse de Louisiane transporte un organisme similaire
                                                                                                        à un champignon qui décime des populations entières d’écrevisses
                                                                                                        européennes. Cette maladie représenterait à elle seule un coût de
                                                                                                        53 millions d’euros par an.

                                     Le frelon à pattes jaunes, Vespa velutina est originaire d’Asie
                                     du Sud-Est et a probablement été introduit par erreur dans
                                     le cadre d’activités commerciales horticoles en 2005. Il s’est
                                     depuis rapidement propagé en France, en Espagne, au Portugal
                                     et en Belgique. Ce frelon asiatique est un prédateur redoutable
                                     pour les abeilles mellifères, les guêpes communes et d’autres
                                     pollinisateurs importants, tels que les syrphes. En raison de la
                                     taille énorme de leurs colonies (un nid pouvant contenir jusqu’à
                                     10 000 frelons par saison), ils sont en mesure d’entraîner la
                                     disparition d’un nombre significatif de ruches (selon certaines
                                     observations en France, 14 000 abeilles mellifères par ruche
                                     disparaîtraient chaque mois). Cette espèce pourrait par ailleurs
                                     avoir une incidence importante sur la biodiversité locale des
                                     insectes indigènes et sur les activités de pollinisation en général.

                                                                                                            L’algue tueuse, Caulerpa taxifolia, est originaire de l’océan Indien
                                                                                                            et est communément utilisée comme plante ornementale dans
                                                                                                            les aquariums tropicaux. Après avoir été libérée dans la nature,
                                                                                                            cette espèce s’est rapidement propagée dans la mer Méditerra-
                                                                                                            née, où elle a envahi ou évincé des plantes marines indigènes
                                                                                                            et des habitats précieux, tels que les herbiers de posidonies.
                                                                                                            Sa présence a entraîné une réduction massive de la biodiversité
                                                                                                            marine dans ces zones, mais elle a également affecté leur capa-
                                                                                                            cité à remplir des fonctions (telles que la remise en suspension
                                                                                                            des sédiments) et des services (tels que la protection contre
                                                                                                            l’érosion du fond marin) essentiels de l’écosystème.

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Espèces exotiques envahissantes - Action de l'Union européenne - Publications Office of the ...
En quoi les espèces exotiques                                                                Des écosystèmes sains,
                                                                                             notre patrimoine naturel
envahissantes posent-elles problème?

Les espèces exotiques envahissantes ont de nombreuses incidences sur                         Des écosystèmes en bon état, dont le
l’écologie, l’économie et la santé humaine.                                                  fonctionnement repose sur leur
                                                                                             biodiversité, offrent à la société une
Elles constituent avant tout une grave menace pour la biodiversité européenne                multitude de biens et services à valeur
et elles peuvent entraîner l’extinction locale d’espèces indigènes, notamment via la         économique importante, comme de l’eau
concurrence pour des ressources limitées telles que la nourriture et les habitats, les       et de l’air propres, un stockage du
croisements d’espèces ou la propagation de maladies exotiques. L’impact des EEE peut         carbone, la pollinisation, etc. Ils jouent
parfois être tel qu’elles peuvent altérer la structure et le fonctionnement d’écosys-        également un rôle central dans la lutte
tèmes entiers, compromettant ainsi leur capacité à exercer des fonctions essentielles,       contre les conséquences néfastes du
telles que la pollinisation, la régularisation des cours d’eau ou le contrôle des crues.     changement climatique en nous
                                                                                             protégeant contre les inondations et
Les EEE ont également des impacts économiques significatifs, dans la mesure où               d’autres catastrophes naturelles.
elles engendrent une diminution des revenus de l’agriculture, de la sylviculture et de
la pêche. Elles peuvent endommager des infrastructures, entraver les transports ou           Si ces centrales d’énergie naturelles
raréfier l’eau disponible en bloquant les voies navigables ou en encrassant les canali-      sont endommagées, ce n’est pas
sations industrielles. Les EEE peuvent également détruire des paysages et des masses         seulement la biodiversité qui en pâtit,
d’eaux, entraînant la disparition de sites récréatifs ou de patrimoine culturel de valeur.   mais également l’ensemble de la
                                                                                             société. En Europe, environ 4,4 millions
Les EEE peuvent par ailleurs représenter un problème majeur pour la santé humaine,           d’emplois et 405 milliards d’euros de
dans la mesure où elles peuvent être à l’origine de graves allergies et de problèmes de      chiffre d’affaires dépendent directe-
peau. Elles peuvent également transporter de dangereux pathogènes et maladies.               ment du bon fonctionnement des
                                                                                             écosystèmes.
Les EEE, telles que l’Elodea canadensis, peuvent entraver le fonctionnement d’écosystèmes
entiers.                                                                                     Un écosystème forestier sain.

                                                                                                                                    | 9
Espèces exotiques envahissantes - Action de l'Union européenne - Publications Office of the ...
La lutte contre les
       espèces exotiques
       envahissantes est
       une activité coûteuse.

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Le coût des espèces exotiques                                                               Il faut éradiquer les EEE
                                                                                            dès que possible
envahissantes pour la société

Les EEE auraient coûté au moins 12 milliards d’euros par an à l’UE au cours des vingt       Plus l’attente est longue avant
dernières années et ce chiffre ne fait qu’augmenter. Lorsqu’une EEE s’échappe ou est        d’éradiquer une EEE, plus cette
volontairement libérée de son environnement confiné, des ressources humaines et             intervention coûte cher. Dans le delta
financières substantielles sont nécessaires pour réparer les dégâts causés et prendre       de l’Èbre, l’invasion des moules zébrées
des mesures pour les éradiquer ou du moins interrompre sa propagation.                      aurait pu être interrompue de manière
                                                                                            relativement peu coûteuse si des
Il convient néanmoins de rappeler que toutes les espèces exotiques ne sont pas pro-         mesures avaient été prises assez tôt.
blématiques ou envahissantes. Certaines de ces espèces permettent en effet de géné-
rer d’importants gains économiques et ont été introduites dans l’UE pour cette raison.      Huit ans plus tard, le coût de cette
                                                                                            intervention a augmenté de façon
Les coûts associés aux EEE augmentent de façon exponentielle si les espèces en              exponentielle. Plus de 4 millions
question ne sont pas éradiquées immédiatement. Sans une intervention rapide, elles          d’euros sont dépensés chaque année
auront l’occasion de se propager et de causer encore plus de dégâts. Naturellement,         pour réparer les dégâts causés par
plus tôt le problème est traité, moins l’intervention s’avérera coûteuse pour les           cette espèce et pour éviter sa
acteurs concernés.                                                                          propagation. Il n’est désormais plus
                                                                                            possible d’éradiquer totalement
Les coûts et les avantages des EEE sont par ailleurs souvent différents pour les            l’espèce de cette zone, car les coûts
uns et les autres. Ceux qui tirent parti de l’introduction d’EEE dans l’UE ne voient        d’une telle intervention sont devenus
généralement pas (ou peu) l’intérêt de minimiser les risques liés à ces EEE, tandis         exorbitants.
que les coûts liés aux dégâts et à la gestion des EEE sont généralement assu-
més par une partie bien plus importante de la population, dont les producteurs
primaires, les autorités publiques et la société.                                           Moules zébrées, Dreissena polymorpha.

Évolution des coûts de l’invasion de la moule zébrée dans le delta de l’Èbre en Espagne
de 2001 à 2009.
5 000 000
4 500 000
4 000 000
3 500 000
3 000 000
2 500 000
2 000 000
1 500 000
1 000 000
  500 000
        0
            2001       2002        2003      2004   2005   2006   2007     2008      2009
                   Coûts totaux (en euros)
Source: Perez y Perez et Chica Moreu, 2009
                                                                                                                                | 11
EXAMPLES OF IMPACTS FROM IAS
                  IMPACT DES EEE: QUELQUES EXEMPLES
                                                              IMPACTS SUR LA SANTÉ HUMAINE
                                                                                                                          À l’origine l’ambroisie à feuilles d’armoise, Ambrosia
                                                                                                                          artemisiifolia, a été introduite par le biais de graines et de
                                                                                                                          semences contaminées pour la culture et l’alimentation des
                                                                                                                          oiseaux. Elle est aujourd’hui présente dans la plupart des
                                                                                                                          pays de l’UE. Souvent observée dans les champs de culture
                                                                                                                          et le long des routes ou des remblais de chemin de fer, il
                                                                                                                          s’agit de l’une des espèces végétales les plus allergènes
                                                                                                                          au monde. Elle peut causer de graves rhumes des foins, de
                                                                                                                          l’asthme et des dermatites. Cette espèce est également
                                                                                                                          nocive pour l’agriculture, avec des pertes de rendement dans
                                                                                                                          les cultures arables pouvant grimper jusqu’à 50 %. Au total,
                                                                                                                          elle coûterait environ 4,5 milliards d’euros par an en raison
                                                                                                                          de ses incidences sur l’agriculture et la santé humaine.

                                                      Le moustique-tigre, Aedes albopictus, est originaire d’Asie du
                                                      Sud-Est. Il a été introduit en Europe par accident sous la forme
                                                      d’œufs en dormance sur des pneus usagés ou de l’équipement
                                                      lourd. Des œufs et des larves en dormance sont aussi souvent re-
                                                      trouvés sur des bambous porte-bonheur en provenance de Chine.
                                                      Ce moustique est connu pour transporter plus de vingt agents
                                                      pathogènes humains très dangereux, dont la dengue, la fièvre
                                                      jaune et le chikungunya. Au cours des vingt dernières années, ces
                                                      moustiques sont régulièrement apparus dans l’ouest et le sud de
                                                      l’Europe, où ils représentent de sérieux risques pour la santé.

                                                                                                                   La berce du Caucase, Heracleum mantegazzianum, a été intro-
                                                                                                                   duite en Europe comme plante ornementale. Sa toxicité élevée
                                                                                                                   peut causer de graves brûlures et dermatites au contact de la
                                                                                                                   peau si celle-ci est exposée à la lumière et elle peut même causer
                                                                                                                   la cécité au contact des yeux. Selon les estimations, le coût
                                                                                                                   économique de l’éradication de cette plante et des traitements
                                                                                                                   médicaux qu’elle nécessite oscille entre 6 et 21 millions d’euros
                                                                                                                   par an. Dans la mesure où elle forme des peuplements denses
                                                                                                                   et impénétrables, elle a également un impact important sur la
                                                                                                                   biodiversité avec une diminution de la composition et de la diver-
                                                                                                                   sité des espèces végétales indigènes pouvant atteindre 90 %. En
                                                                                                                   outre, ces peuplements monodominants réduisent significative-
                                                                                                                   ment la valeur récréative et l’accessibilité des zones infectées.

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IMPACTS ÉCONOMIQUES
                                                                   Le cténophore nord-américain, Mnemiopsis leidyi, a été introduit acci-
                                                                   dentellement dans la mer Noire via le délestage d’eaux de ballast au début
                                                                   des années 1980. Sa population explose, dans la mesure où il n’est menacé
                                                                   par aucun prédateur naturel. Il a entraîné la disparition de populations de
                                                                   poissons pélagiques et causé une perturbation majeure de l’écosystème
                                                                   marin. Cette méduse s’est imposée dans la chaîne alimentaire en dévorant
                                                                   d’autres espèces. Il est désormais reconnu que la présence en masse
                                                                   de Mnemiopsis a contribué à une importante diminution de pas moins
                                                                   de vingt-six stocks halieutiques commerciaux de la mer Noire, dont des
                                                                   stocks d’anchois et de maquereau espagnol. Le coût économique attribué
                                                                   à l’effondrement des secteurs de la pêche et du tourisme dans la mer Noire
                                                                   est estimé à 100 millions d’euros.

La jacinthe d’eau, Eichhornia crassipes, est une plante
aquatique flottante originaire du bassin de l’Amazone. Elle a
été introduite en Europe comme plante ornementale utilisée
dans les étangs de jardin et les parcs publics. À forte densité,
elle crée de grands tapis flottants qui modifient radicalement
l’habitat et la diversité de la vie aquatique. En modifiant la
structure de la chaîne alimentaire et le flux énergétique des
écosystèmes aquatiques, elle peut entraîner la quasi-élimina-
tion de la végétation naturelle. Ces tapis épais bloquent éga-
lement les canalisations, les voies de navigation et peuvent
perturber les activités récréatives. Entre 2005 et 2008, il
aura fallu plus de 14 millions d’euros pour éliminer quelque
200 000 tonnes de jacinthe d’eau le long de 75 km du fleuve
Guadiana à la frontière entre le Portugal et l’Espagne.

                                                      La moule zébrée, Dreissena polymorpha, est originaire des bassins hydrogra-
                                                      phiques de la mer Noire, de la mer Caspienne et de la mer d’Aral. Elle a accidentel-
                                                      lement été introduite dans d’autres régions d’Europe le long des voies de navigation
                                                      intérieure en se détachant des coques des navires ou en étant rejetée dans leurs
                                                      eaux de ballast. Une fois installée, elle se reproduit rapidement et forme des
                                                      grappes denses sur n’importe quelle surface solide. Ces incrustations endommagent
                                                      gravement les infrastructures en bouchant la prise/l’approvisionnement d’eau des
                                                      centrales hydrauliques industrielles et de production d’eau potable. La moule zébrée
                                                      envahit également les bateaux récréatifs, les digues, les filets de pêche et les cages
                                                      d’aquaculture. Il convient toutefois de noter que cette espèce est un puissant filtre
                                                      à eau en mesure de jouer un rôle positif dans la purification et l’amélioration de la
                                                      qualité de l’eau dans certains systèmes aquatiques.
                                                                                                                                                 | 13
Éviter la propagation des EEE.

14 |
Une action européenne                                                                              Les EEE en Europe

Les espèces exotiques envahissantes constituent un problème majeur qui ne cesse                    Les EEE sont présentes sur le territoire
de prendre de l’ampleur dans l’ensemble des États membres de l’UE. Une fois                        de tous les États membres, mais à des
qu’une EEE est établie dans un pays, elle peut aisément se propager dans les pays                  degrés d’intensité différents. La carte
voisins. Il s’avère dès lors logique d’aborder ce problème à l’échelle de l’UE.                    ci-dessous à gauche illustre le nombre
                                                                                                   estimé des EEE les plus nuisibles par
Certains aspects du problème des EEE ont déjà été traités dans différentes lois                    pays, ainsi que leur densité relative.
européennes, notamment la législation relative à la santé des végétaux et aux
maladies des animaux, au commerce des espèces sauvages (CITES) ou à l’utilisa-                     Des pays tels que la Belgique, le
tion d’espèces exotiques et localement absentes dans l’aquaculture. Ces textes de                  Danemark, les Pays-Bas, l’Autriche et
loi sont toutefois loin d’être suffisants pour aborder ce problème de manière glo-                 l’Estonie enregistrent une densité
bale. Plusieurs États membres ont également pris des mesures pour lutter contre                    particulièrement élevée d’EEE sur
les EEE sur leur territoire, mais il s’agit principalement de mesures réactives visant             leur territoire par rapport à l’Espagne
à minimiser les dégâts déjà causés, plutôt qu’à prévenir le problème.                              et à la France, bien que le nombre
                                                                                                   réel d’EEE dans chaque pays soit
Il est par conséquent urgent de réagir de manière coordonnée au niveau de l’UE
                                                                                                   relativement similaire.
pour lutter contre les EEE. Une approche adoptée à l’échelle de l’UE permettra de
s’assurer que les mesures prises dans un pays ne seront pas entravées par l’ab-
sence de telles mesures dans un pays voisin, mais également d’améliorer l’efficacité
globale des mesures prises pour lutter contre les EEE. Ces initiatives devraient à
leur tour permettre d’importantes économies d’échelle et la réduction des coûts.

Les EEE en Europe.                                                                                 Rat musqué, Ondatra zibethicus.
                                                                  Nombre d’espèces par
                                                                  1000 km2

                                                                      < 0,10
                                                                      0,10–0,25
                                                                      0,25–0,7
                                                                      0,7–3,0
                                                                      En dehors de la couverture
                                                                      du rapport

                                                                 Source: EEA-SEBI 2010

                                                                                                                                        | 15 | 15
Une priorité dans le cadre de la
stratégie de l’UE en faveur de
                                                 Adopter une nouvelle législation
la biodiversité à l’horizon 2020                 européenne sur les EEE

• Objectif 5: Lutter contre les espèces          En novembre 2014, l’Union européenne a publié un nouveau règlement sur les
  exotiques envahissantes: «D’ici à 2020,        espèces exotiques envahissantes, conformément à l’objectif 5 de la stratégie de l’UE
  les espèces exotiques envahissantes et         en faveur de la biodiversité à l’horizon 2020. Ce règlement établit un cadre d’action
  leurs voies d’accès seront répertoriées        coordonné à l’échelle de l’UE visant à prévenir, réduire au minimum et atténuer les
  et traitées en priorité, les principales       incidences négatives des EEE sur la biodiversité et les services écosystémiques, et
  espèces seront endiguées ou éradiquées         à limiter leurs effets dommageables sur l’économie et la santé humaine.
  et les voies d’accès seront contrôlées
  pour éviter l’introduction et l’installation   Le règlement prévoit trois types de mesures reposant sur une approche hiérar-
  de nouvelles espèces.»                         chique approuvée à l’échelle internationale pour la lutte contre les EEE:
• Action 15: Renforcer les régimes
  phytosanitaires et zoosanitaires de            • Prévention: plusieurs mesures rigoureuses sont prévues pour éviter que de nou-
  l’UE. D’ici à 2012, la Commission                velles EEE pénètrent dans l’UE, que ce soit de manière intentionnelle ou accidentelle.
  intégrera des questions de biodiversité        • Détection précoce et éradication rapide: les États membres doivent mettre en
  supplémentaires dans les régimes                 place un mécanisme d’alerte rapide, afin de détecter la présence d’EEE dès que
  phyto- et zoosanitaires.                         possible et de prendre rapidement des mesures pour éviter leur établissement.
                                                 • Gestion des espèces exotiques envahissantes déjà établies: certaines EEE
• Action 16: Mettre en place un
                                                   sont déjà bien établies sur le territoire de l’UE et une action concertée s’avère
  instrument spécifique pour les espèces
                                                   nécessaire, afin d’éviter leur propagation sur d’autres territoires et de réduire
  exotiques envahissantes. La Commission
                                                   au minimum les dégâts causés.
  comblera les lacunes politiques dans la
  lutte contre les espèces exotiques
  envahissantes en élaborant, d’ici à 2012,
  un instrument législatif ad hoc.
                                                 Il est nécessaire de procéder régulièrement à l’entretien et au nettoyage des navires pour
                                                 éviter la propagation des EEE.
L’écureuil roux indigène est menacé par
l’écureuil gris d’Amérique.

16 |
Espèces exotiques envahissantes                                                            Qu’en est-il des espèces
                                                                                           qui ne sont pas reprises
préoccupantes pour l’Union                                                                 dans la liste de l’UE?

Le nouveau règlement européen dresse la liste des espèces envahissantes préoc-             Il relève de la responsabilité de chaque
cupantes pour l’Union. Cette liste comprendra un sous-ensemble d’EEE considé-              pays de lutter contre les EEE présentes
rées comme «les plus nuisibles» parmi les 1000 à 1800 EEE présentes en Europe.             sur son territoire, mais non reprises dans
                                                                                           la liste des espèces préoccupantes pour
L’UE pourra ainsi concentrer son action sur les EEE qui causent le plus de dégâts          l’Union. Des mesures intermédiaires sont
et qui nécessitent clairement l’adoption de mesures ciblées au niveau de l’UE.             toutefois prévues pour les États membres
Dans la mesure où il s’agit d’un nouveau domaine politique, il s’avère particulière-       qui s’inquiéteraient de la présence, ou du
ment important d’adopter une approche organisée par priorités afin de permettre            risque d’introduction sur leur territoire,
une évolution progressive du système et de donner à la Commission et aux États             d’espèces qui ne figureraient pas encore
membres l’occasion de tirer des enseignements de leur expérience.                          dans la liste des espèces préoccupantes
                                                                                           pour l’Union, mais qui sembleraient très
Les espèces qui seront considérées comme EEE préoccupantes pour l’Union seront             envahissantes.
choisies à l’issue d’évaluations des risques étayées par des faits. Ces évaluations
devront être réalisées selon des critères définis, afin que les résultats soient valides   Dans ce cas précis, les États membres
dans l’ensemble de l’UE et qu’elles ne doivent être réalisées qu’une seule fois.           peuvent prendre des mesures d’urgence
                                                                                           pour aborder ou interrompre l’introduc-
Un Comité permanent d’experts nommés par les États membres et la Commis-                   tion de l’espèce en question pendant la
sion analysera ensuite les évaluations des risques et décidera si les espèces              réalisation de l’évaluation. L’État membre
en question devront être incluses ou non dans la liste d’espèces préoccupantes             concerné doit, auquel cas, en informer la
pour l’Union. Les espèces reprises dans cette liste seront interdites et les États         Commission et les autres pays concernés,
membres devront prendre des mesures pour s’assurer qu’elles ne sont pas intro-             afin qu’ils puissent prendre leurs
duites, commercialisées, conservées, cultivées ou libérées dans l’UE.                      dispositions.

Renouée du Japon, Fallopia japonica.                                                       Ouette d’Égypte, Alopochen aegyptiacus.

                                                                                                                                 | 17
Les lacs de Plitvice
       en Croatie envahis
       par le chevesne non
       indigène, Squalius
       cephalus.

18 |
Réglementation du commerce                                                                       Des fonds européens
                                                                                                 pour lutter contre
                                                                                                 les EEE

En reconnaissant qu’il vaut toujours mieux prévenir que guérir, une démarche qui                  Plusieurs programmes de financement
s’avère également moins coûteuse, le premier train de mesures proposées dans le                   européens peuvent être utilisés par les
nouveau règlement européen vise à empêcher les EEE préoccupantes pour l’Union                     États membres pour éradiquer ou
de pénétrer sur le territoire de l’UE.                                                            gérer les EEE sur leur territoire, dont le
                                                                                                  programme de développement rural,
Il deviendra donc illégal d’introduire intentionnellement dans l’UE toute espèce                  INTERREG et le fonds européen LIFE.
reprise dans la liste des espèces préoccupantes pour l’Union. La reproduction,
le transport, la vente, l’utilisation, la possession ou la libération de ces espèces              Jusqu’à présent, le fonds LIFE-Nature
dans l’environnement seront également interdits. Les autorités douanières seront                  de l’UE a soutenu plus de 180 projets
chargées de réaliser des contrôles à toutes les frontières de l’Union et elles auront             visant à lutter contre les EEE sur les
le pouvoir de saisir toute cargaison non conforme.                                                sites de Natura 2000, pour un coût
                                                                                                  total de quelque 44 millions d’euros.
Des exceptions demeureront possibles pour des raisons dûment justifiées, mais
seulement si les autorités compétentes des États membres concernés ont délivré un
permis à cette fin et si certaines conditions sont respectées, telles que le confinement
des spécimens.

Dans la mesure où il n’est pas toujours aisé d’identifier les EEE, il est prévu de
publier des orientations et d’organiser des formations de niveau approprié pour
aider les autorités douanières à mieux détecter les EEE.

Les inspections aux frontières s’intensifieront pour éviter l’introduction d’EEE préoccupantes    Écureuil gris de l’Est.
pour l’Union.

                                                                                                                                        | 19
LANCER DES CAMPAGNES DE SENSIBILISATION
                                                                           La campagne «Be Plant Wise» a été lancée par les autorités bri-
                                                                           tanniques en 2010. Elle a pour objectif de réduire la propagation des
                                                                           espèces non indigènes envahissantes dans les cours d’eau britan-
                                                                           niques en éduquant les principaux publics concernés, tels que les jar-
                                                                           diniers et les détaillants, quant aux menaces que peuvent représenter
                                                                           ces végétaux pour l’environnement et en les encourageant à changer
                                                                           de comportement pour contribuer à la réduction de cette menace.
                                                                           Le slogan de la campagne est le suivant: «Soyez conscients de ce que
                                                                           vous cultivez, compostez soigneusement et arrêtez la propagation».
                                                                           En plus de sensibiliser la population, cette campagne prodigue de
                                                                           nombreux conseils pratiques sur la manière de gérer et d’éliminer
                                                                           les plantes aquatiques non indigènes envahissantes.

       Dans le cadre d’un projet financé par le programme LIFE sur le contrôle de la
       propagation de la Caulerpa taxifolia dans la mer Méditerranée, une campagne
       d’information majeure a été lancée pour informer les gouvernements et les par-
       ties prenantes (les pêcheurs, les plongeurs et l’équipage des bateaux de plaisance)
       de la nécessité de mettre un terme à la propagation de la caulerpe. Une vidéo,
       des brochures et des affiches en plusieurs langues ont été distribuées dans huit
       pays méditerranéens. Cette campagne s’est révélée d’une efficacité remarquable:
       les touristes et les résidents ont contribué à la découverte de nouvelles colonies
       de caulerpe qui ont ensuite pu être éliminées. La propagation de cette «algue»
       tueuse a ainsi pu être ralentie dans la mer Méditerranée.

                                                                            Travailler avec des bénévoles: la forêt de Soignes est une
                                                                            grande forêt semi-naturelle située aux abords de Bruxelles en
                                                                            Belgique. Plus de 2000 hectares ont été inclus dans le réseau
                                                                            européen Natura 2000 en raison de leur biodiversité rare et de
                                                                            leurs habitats forestiers uniques. Comme bon nombre de fo-
                                                                            rêts, la forêt de Soignes est toutefois constamment menacée
                                                                            par des espèces exotiques envahissantes. Afin de lutter contre
                                                                            ce problème, des événements sont régulièrement organisés
                                                                            pour recruter des bénévoles disposés à éliminer des espèces
                                                                            envahissantes, telles que le cerisier tardif et l’érable à feuilles
                                                                            de vigne. Leur aide est précieuse pour contenir la propagation
                                                                            des EEE dans la forêt de Soignes.

20 |
Lutter contre les «passagers                                                                   Lutter contre les EEE
                                                                                               aquatiques nuisibles
clandestins» et les contaminants

L’introduction involontaire d’EEE constitue évidemment un problème bien plus                   Les parties à la Convention internatio-
difficile à régler. À cet égard, le nouveau règlement invite les États membres                 nale pour le contrôle et la gestion des
à réaliser une analyse globale des voies d’accès ou de propagation des EEE sur                 eaux de ballast et sédiments des
leur territoire. L’objectif est d’identifier les voies d’accès nécessitant une action          navires ont décidé de prévenir, de
prioritaire en raison du volume d’espèces les utilisant ou des dégâts causés par               réduire au minimum et, en dernier
les espèces pénétrant sur le territoire de l’UE par ce biais.                                  ressort, d’éliminer le transfert
                                                                                               d’organismes aquatiques nuisibles et
Une fois les voies d’accès prioritaires identifiées, les États membres sont censés             d’agents pathogènes grâce au contrôle
préparer et mettre en œuvre un plan d’action pour limiter ces voies d’achemine-                et à la gestion des eaux de ballast
ment. Si certaines mesures seront sans doute de nature réglementaire (ex.: inspec-             et sédiments des navires.
tions adéquates, mesures pour minimiser la contamination, etc.), il sera tout aussi
important de lancer de grandes campagnes de sensibilisation de la population.                  L’Organisation maritime internationale
                                                                                               (OMI) facilite par ailleurs l’élaboration
En raison du grand nombre d’EEE différentes et des nombreuses voies d’accès                    et l’application de lignes directrices sur
qu’elles peuvent emprunter, il convient que tous les secteurs liés d’une manière               la formation de salissures par ces
ou d’une autre à ce problème prennent pleinement conscience du phénomène                       organismes sur les coques des navires.
et jouent un rôle dans la limitation de l’introduction ou de la propagation de ces
espèces. Plusieurs secteurs ont déjà adopté des codes de conduite et des lignes
directrices visant à aborder les risques posés par les EEE. Le code de conduite
européen sur les EEE pour les jardins botaniques et le code de conduite européen
sur la chasse et les EEE peuvent être cités à titre d’exemple.

                                                                                               Styla clava attachée à la quille d’un
Les eaux de ballast des navires constituent une importante voie d’accès à l’UE pour les EEE.   bateau.

                                                                                                                                       | 21
Un réseau européen                              Détection précoce et éradication rapide
d’information sur les
espèces exotiques (EASIN)

Une base de connaissances solide est            Le deuxième volet du nouveau règlement porte sur la détection précoce et
essentielle pour étayer la prise de             l’éradication rapide. Les États membres devront mettre en place un système de
décisions efficaces et justifiées sur le plan   surveillance officiel, afin de recueillir et de consigner des données clés sur les
scientifique. Afin d’aider les États            EEE préoccupantes pour l’Union sur leur territoire.
membres dans leurs tâches, le Centre
commun de recherche de la Commission            Ces systèmes de surveillance doivent permettre aux États membres d’avertir la
européenne a mis en place un réseau             Commission et les États membres dès qu’une EEE préoccupante pour l’Union est
européen d’information sur les espèces          détectée sur leur territoire. Ils devraient également permettre d’assurer la prise de
exotiques, l’EASIN, une interface unique        mesures immédiates pour éradiquer les EEE en question de manière précoce, avant
pour une quarantaine de bases de                qu’elles n’aient l’occasion de se propager et de causer des dégâts importants.
données existantes sur les EEE en Europe.
                                                Grâce à ces systèmes de surveillance, les pays devraient par ailleurs être en
Un éventail d’outils et de publications en      mesure d’évaluer l’efficacité des différentes techniques de gestion élaborées
ligne sont disponibles pour informer les        pour l’éradication ou la gestion des différentes EEE.
utilisateurs sur chaque espèce et
notamment sur leur répartition en Europe,
leurs voies d’accès et leur impact. De
nouveaux outils en ligne seront ajoutés
en temps voulu.                                 Surveillance et recherche de têtes-de-boule, Pimephales promelas. © NNSS
http://easin.jrc.ec.europa.eu

Ragondin, Myocastor coypus.

22 |
Gestion des EEE déjà établies                                                                  Lutter contre les
                                                                                               EEE dans les régions
dans l’UE                                                                                      ultrapériphériques de l’UE

Le dernier volet du nouveau règlement porte sur la gestion des EEE préoccu-                    Les régions ultrapériphériques de l’UE sont
pantes pour l’Union déjà bien établies dans un ou plusieurs États membres.                     d’importants hauts lieux de la biodiversité,
L’objectif est de réduire au minimum leurs incidences sur la biodiversité et les               mais elles sont également menacées par
services écosystémiques, ainsi que sur la santé humaine et l’économie. Chaque                  les EEE, en particulier sur les îles. Dans la
pays devra prendre une série de mesures afin de contrôler ou de contenir les                   mesure où ces régions font partie de l’UE, le
populations d’EEE préoccupantes pour l’Union, voire les éradiquer complètement                 nouveau règlement relatif aux EEE prévoit
de leur territoire si cela s’avère toujours possible. Lorsque ces mesures portent              des dispositions spécifiques à leur égard.
sur des animaux envahissants, toute douleur, détresse ou souffrance évitable
devra être épargnée aux animaux par les États membres.                                         En conséquence, si une espèce considérée
                                                                                               comme une espèce préoccupante pour
Les États membres sont encouragés à coordonner leurs programmes de ges-                        l’Union est originaire d’une région
tion à travers les frontières lorsqu’il existe un risque significatif qu’une espèce            ultrapériphérique, les dispositions relatives
exotique envahissante se propage dans des pays voisins ou lorsqu’une action                    à la liste ne s’appliqueront pas à cette
conjointe donnerait lieu à un résultat plus efficace du point de vue des coûts.                espèce dans cette région. De plus, les États
En outre, des mesures adéquates devraient être prises pour restaurer les habitats              membres dotés de régions ultrapériphé-
endommagés ou détruits par les EEE, afin de contribuer à leur rétablissement                   riques seront tenus d’identifier les espèces
et éviter toute nouvelle invasion.                                                             exotiques envahissantes problématiques
                                                                                               dans ces régions. Ces espèces seront
Élimination de rhododendrons envahissants dans le parc national de Snowdonia au Royaume-Uni.
                                                                                               ensuite traitées comme des EEE préoccu-
                                                                                               pantes pour l’Union dans ces régions.

                                                                                               Le longose, Hedychium gardnerianum:
                                                                                               une EEE importante à Madère.

                                                                                                                                       | 23
PROJETS DE LUTTE CONTRE LES EEE FINANCÉS PAR L’UE

                                                                 Plusieurs projets LIFE visaient à éradiquer l’érismature rousse (Oxyura
                                                                 jamaicensis) introduite en Europe avec une collection privée d’oiseaux
                                                                 sauvages dans les années 1940. Après s’être échappée dans la nature,
                                                                 cette espèce d’oiseau s’est propagée dans plus de vingt pays européens,
                                                                 où elle a commencé à se reproduire avec son cousin indigène bien
                                                                 plus rare, l’érismature à tête blanche (Oxyura leucocephala). Plusieurs
                                                                 programmes d’éradication ambitieux ont été lancés dans le cadre du
                                                                 programme LIFE pour réduire la présence de l’espèce. Elle n’est désormais
                                                                 présente que dans quatre pays de l’UE et l’objectif est d’éradiquer tous
                                                                 les oiseaux restants d’ici 2015.

       Les Hébrides extérieures d’Écosse hébergent certains des sites        RINSE (réduire l’impact des espèces exotiques en Europe) est
       les plus importants pour les oiseaux nichant au sol en Europe.        un projet européen de 2,5 millions d’euros réalisé dans le cadre
       Le vison d’Amérique (Mustela vison) entraîne toutefois la             du programme Interreg IVA 2 mers. Il réunit neuf partenaires
       disparition de ces oiseaux et porte atteinte à l’aquaculture,         originaires de France, d’Angleterre, de Belgique et des Pays-Bas,
       aux micro-exploitations (crofting) et au tourisme. Les fonds          dont l’objectif est de partager de bonnes pratiques, de sensibili-
       du programme LIFE ont permis de lancer un projet visant à             ser la population et d’adopter des approches stratégiques pour
       éradiquer la population de vison de l’extrémité sud de l’archi-       lutter contre les menaces posées par les espèces exotiques
       pel. Grâce à son approche scientifique rigoureuse, ce projet          envahissantes dans ces quatre pays. Il s’agit d’un projet de
       a également contribué de façon considérable à la compréhen-           grande envergure dans son approche. Il examinera les EEE
       sion des conditions nécessaires à une mise en œuvre la plus           à travers différents groupes d’espèces, dont des plantes aqua-
       efficace et la moins coûteuse possible de tels programmes             tiques, des invertébrés aquatiques, des oiseaux, des poissons
       d’éradication.                                                        et des mammifères terrestres, ainsi que plusieurs habitats.

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Annexe. R écapitulatif de l’impact des EEE

 Sur la             • Concurrence pour la nourriture et les habitats
 BIODIVERSITÉ       • Prédation
                    • Vecteurs de maladies
                    • Hybridation
                    • Modification des conditions d’habitat

 Sur les SERVICES   • Interférence avec les services de soutien
 ÉCOSYSTÉMIQUES       (ex.: recyclage des éléments nutritifs, formation du sol)
                    • Interférence avec les services d’approvisionnement
                      (ex.: production de bois d’œuvre)
                    • Interférence avec les services de régulation
                      (ex.: régularisation des cours d’eau, contrôle de l’érosion,
                      pollinisation)
                    • Interférence avec les services culturels
                      (ex.: valeur des paysages et valeurs esthétiques)

 Sur l’ÉCONOMIE     • Endommagement des cultures commerciales donnant
 et les INFRA­        lieu à d’importantes baisses de rendement
 STRUCTURES           (ex.: agriculture, sylviculture, aquaculture)
                    • Endommagement des infrastructures (encombrement
                      des voies navigables, érosion des barrages, des ponts,
                      des berges des rivières, encrassement des coques des
                      navires et des autres équipements, etc.)
                    • Perturbation des activités récréatives (blocage des
                      voies navigables, endommagement des filets de pêche,
                      endommagement des paysages donnant lieu à une baisse
                      du tourisme)

 Sur la SANTÉ       • Vecteurs de maladies
 HUMAINE            • Source d’allergies et à l’origine d’asthme
                    • À l’origine de dermatites et d’abrasions cutanées

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Ressources utiles
       Informations sur les EEE en Europe et réponse de l’UE
       Les informations suivantes sont disponibles sur le site Internet de la DG ENV dédié aux EEE: http://ec.europa.eu/environment/nature/
       invasivealien/index_en.htm

       Principaux documents sur les EEE
       • Règlement (UE) du Parlement européen et du Conseil relatif à la prévention et à la gestion de l’introduction et de la propagation
         des espèces exotiques envahissantes
       • Communiqué de presse sur le nouveau règlement
       • Fiche d’information de quatre pages sur les EEE en Europe (mai 2009, dans toutes les langues)
       • Vidéo sur les EEE en Europe
       • Proposition de la Commission du 9 septembre 2013 en faveur d’un règlement relatif à la prévention et à la gestion de l’introduction
         et de la propagation des espèces exotiques envahissantes – Com 2 013 620 Final + analyse d’impact – SWD (2013) 322 final
       • Stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2020 adoptée le 3 mai 2011 – Com (2011) 244 final
       • Communication de la Commission du 3 décembre 2008: Vers une stratégie de l’Union européenne relative aux espèces exotiques
         envahissantes – Com 2008 789 final
       Système d’information sur les EEE
       • Réseau européen d’information sur les espèces exotiques: http://easin.jrc.ec.europa.eu
       Études financées par l’UE
       • Espèces exotiques envahissantes: cadre pour l’identification des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union,
         septembre 2014
       • Évaluation et contrôle de la propagation et des effets de l’ambroisie à feuilles d’armoise en Europe, octobre 2012
       • Évaluation visant à étayer l’élaboration continue d’une stratégie européenne de lutte contre les espèces exotiques envahis-
         santes, novembre 2010
       • Recommandations relatives aux options politiques visant à minimiser les incidences négatives des espèces exotiques envahissantes
         sur la biodiversité en Europe et dans l’UE, rapport récapitulatif final, septembre 2009
       • Évaluation des incidences des espèces exotiques envahissantes en Europe et dans l’UE, septembre 2009
       Programme et projets européens LIFE (http://ec.europa.eu/environment/life/)
       • LIFE et les espèces exotiques envahissantes (2014)
       • Brochure LIFE Focus sur les espèces exotiques et la conservation de la nature dans l’UE, le rôle du programme LIFE (2004)
       • Base de données des projets LIFE http://ec.europa.eu/environment/life/project/Projects/index.cfm
       Rapports de l’Agence européenne pour l’environnement sur les EEE
       • Les incidences des espèces exotiques envahissantes en Europe (2012), rapport technique nº 16/2012
       • Indicateurs relatifs aux espèces exotiques envahissantes en Europe, examen de l’intégration de l’indicateur de biodiversité européen
         de 2010, rapport technique nº 15/2013, décembre 2012
       Autres
       • Réseau européen des espèces exotiques envahissantes en Europe septentrionale et centrale (NOBANIS): http://www.nobanis.org
       • Campagne «Be Plant Wise», Royaume-Uni: http://www.nonnativespecies.org/beplantwise/
       • Projet Interreg IVA RINSE: http://www.rinse-europe.eu/

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Crédits photos

Couverture: Caulerpa taxifolia © misa.net.au
Page 4: berce du Caucase, Heracleum mantegazzianum © iStock.com
Page 5: trachémyde écrite, Trachemys scripta © Shutterstock.com
Page 6: ficoïde glaciale, Carpobrotus edulis © iStock.com; limace espagnole, Arion vulgaris © Thinkstock.com;
grenouille-taureau, Lithobates catesbeianus © iStock.com; coccinelle asiatique, Harmonia axyridis © Shutterstock.com;
perruche à collier, Psittacula krameri © NNSS; chien viverrin, Nyctereutes procyonoides © iStock.com
Page 7: salissures marines, pneus usagés, grains de blé © iStock.com
Page 8: écrevisse de Louisiane, Procambarus clarkii © Trevor Renals/NNSS; frelon à pattes jaunes,
Vespa velutina © Jean Hexaire/NNSS; algue, Caulerpa taxifolia © Roberto Rinaldi/naturepl.com
Page 9: Elodia canadensis © www.monde-de-lupa.fr; forêt d’automne © iStock.com
Page 10: élimination de la balsamine de l’Himalaya © NNSS
Page 11: moule zébrée, Dreissena polymorpha © NOAA
Page 12: ambroisie à feuilles d’armoise, Ambrosia artemisiifolia © iStock.com; moustique-tigre,
Aedes albopictus © Shutterstock.com; berce du Caucase, Heracleum mantegazzianum
© Tom Richards/Wye and Usk Foundation
Page 13: cténophore nord-américain, Mnemiopsis leidyi © David Shale Naturepl.com; jacinthe d’eau,
Eichhornia crassipes © iStock.com; moule zébrée, Dreissena polymorpha © NOAA
Page 14: éviter la propagation des EEE © Matt Brazier/Environment Agency
Page 15: rat musqué, , Ondatra zibethicus © iStock.com
Page 16: écureuil roux © Mark Boulton/4nature.com; les EEE endommagent les coques des navires © Marine Scotland
Page 17: renouée du Japon, Falopia japonica © iStock.com; ouette d’Égypte, Alopochen aegyptiacus © Shutterstock.com
Page 18: lacs de Plitvice © Shutterstock.com
Page 19: contrôles aux frontières © R. Risberg/Associated Press; écureuil gris de l’Est © iStock.com;
Page 20: campagnes de sensibilisation © NNSS; Caulerpa taxifolia © Roberto Rinaldi/naturepl.com;
bénévoles © www.sonianforest.be
Page 21: eaux de ballast des navires © iStock.com; Sytla clava © NNSS
Page 22: ragondin, Myocastor coypus © Shutterstock.com; projet de recherche © NNSS
Page 23: élimination des rhododendrons © Snowdonia National Park, UK; longose, Hedychium gardnerianum
© wikipedia
Page 24: érismature rousse, Oxyura jamaicensis © Shutterstock.com; piège à vison © Pete Cairns/nature.pl.com;
hémérocalle © grannybuttons.com
Page 25: bernaches du Canada © iStock.com; ombles de fontaine © iStock; voies navigables encombrées © NNSS;
ampoules causées par l’ambroisie à feuilles d’armoise © King County Noxious Weed Control Program, USA

Commission européenne
ESPECES EXOTIQUES ENVAHISSANTES: action de l’Union européenne
Luxembourg: Office des publications de l’Union européenne
2014 — 28 pp. — 21 x 21 cm
ISBN: 978-92-79-63783-4
doi:10.2779/44700

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KH-06-16-292-FR-N
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