SYLVIE BLOCHER S'INVENTER AUTREMENT
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Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 1 sylvie blocher S'inventer autrement 08/11/2014 – 25/05/2015 D oss i er de p resse MUDAM LUXEMBOURG Sylvie Blocher, Change the Scenario (Conversation with Bruce Nauman), 2013 (détail), © Sylvie Blocher mudaM
Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 2 Sylvie Blocher S'inventer autrement Sommaire 3-6 Communiqué de presse événements dans le cadre de l'exposition informations pratiques 7-9 S'inventer autrement Introduction du catalogue Par Enrico Lunghi, commissaire de l'exposition 10-18 l'exposition Dreams Have a Language, 2014 Libération, 2014 Living Pictures / Les Témoins, 2010 Speeches, 2009-2012 Alamo, 2014 Change the Scenario (Conversation with Bruce Nauman), 2013 Color, 2014 Living Pictures / Skintone, 2014 Urban Stories / Nanling-Guangzhou, 2005 19 Biographie 20 Publications 21 Le Mot du Partenaire
Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 3 Communiqué de presse Sylvie Blocher S’inventer autrement Exposition du 8 novembre 2014 au 25 mai 2015 Visite presse: vendredi 7 novembre 2014 Commissaire : Enrico Lunghi L’artiste française Sylvie Blocher développe depuis le début des années 1990 une œuvre vidéo- graphique ayant pour matière l'humain – matière fragile et imprévisible, mais dotée d’une présence extrême. Elle engage une poétique de la relation, de l’émancipation, questionne les identités, l’écriture de l’histoire, la présence du féminin, les codes de représentation dans un monde sous contrôle. Réalisées dans des contextes géographiques variés, ses œuvres sont pensées sur le mode de l’échange : elles impliquent la participation de personnes extérieures invitées à s’inventer autrement devant la caméra, l’artiste « partageant son autorité avec les modèles » pour créer ce qu’elle nomme des Living Pictures. Pendant l’exposition la création d’une œuvre participative et d’un film « C’est l’histoire d’un musée au Luxembourg où des visiteurs ne se contenteraient pas de regarder poliment les œuvres, mais décideraient sur un coup de tête de tester pendant quelques minutes un décollement du monde : un voyage retransmis, des corps fragmentés, flottants. Puis un film, le début d’une autre histoire. » (Sylvie Blocher) L’exposition monographique que Sylvie Blocher présente au Mudam s’articule autour d’un projet ambitieux, intitulé Dreams Have a Language, qui mêle œuvre participative, installation vidéo et production d’un film. Pendant les premières semaines de l’exposition, le Grand Hall du musée est transformé en un studio de tournage en pleine activité s’organisant autour d’une machinerie de vol de douze mètres de haut. Par l’intermédiaire d’une annonce diffusée dans les médias, l’artiste invite qui le souhaite à franchir la porte du musée pour quitter le sol pendant quelques minutes pour « repenser le monde ». « Conditions de tournage : prévoir une heure et se présenter au Mudam avec une idée pour changer le monde. Celle-ci peut être poétique, politique, esthétique, émotionnelle, révolutionnaire, scientifique, architecturale, éducative, financière, culinaire, sonore, etc. » Les images des corps en suspension sont diffusées au sein d’une installation vidéo située au centre de l’exposition, tandis que les rencontres avec les participants seront le point de départ d’un film mêlant écritures documentaire et fictionnelle coréalisé par Sylvie Blocher et Donato Rotunno, dont la sortie est prévue pour le printemps 2015.
Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 4 Une exposition monographique au Mudam Dans les deux galeries du rez-de-jardin, l’exposition se déploie au fil d’une dizaine d’œuvres récentes mettant en avant différentes problématiques centrales au travail de Sylvie Blocher : la singularité, l’identité, l’altérité, la force de l’imaginaire, la notion de « temps dilapidé », ou encore celle du « partage des responsabilités » entre l’artiste et les personnes filmées. En réactivant sur le mode musical des discours et des manifestes importants de l’histoire contemporaine, les cinq vidéos qui composent la série des Speeches (2009-2012, Collection Mudam) s’intéressent ainsi à la dimension politique de l’imaginaire. D’autres œuvres, comme le diptyque Change the Scenario (Conversation with Bruce Nauman) (2013) ou les trois vidéos récemment créées par l'artiste au Texas, abordent les aspects historiques et conflictuels de la construction du sujet. En prologue à chacune des galeries, une série de dessins que l’artiste a réalisés quotidiennement, pendant un an, sur les unes du journal Libération, met quant à elle l’accent sur la façon dont la pratique de l’artiste effectue un va-et-vient constant entre les champs du personnel et du politique. Partenaires L’exposition S’inventer autrement au Mudam Luxembourg est réalisée en collaboration avec le Centre régional d’art contemporain Languedoc-Roussillon à Sète et bénéficie du soutien de l’Institut français du Luxembourg. Le projet Dreams Have a Language, présenté dans l’exposition, est réalisé en collaboration avec Tarantula Luxembourg et avec la participation du Fonds national de soutien à la production audiovisuelle du Grand-Duché de Luxembourg. Partenaire de l’exposition :
Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 5 Événements dans le cadre de l’exposition Dreams Have a Language Projet mêlant œuvre participative, installation vidéo et production d’un film Inscription jusqu’au 31.10.2014 Tournage au Mudam 05.11.2014 – 30.11.2014 www.dreams.lu Présentation de l’exposition et du projet de publication 22.11.2014, 16h Visite de l’exposition avec le commissaire et rencontre avec l’artiste Week-end carte blanche à Sylvie Blocher 07.02.2015, 14h – 17h30 08.02.2015, 11h – 13h30 Programme détaillé : www.mudam.lu Dreams Have a Language Un film de Sylvie Blocher et Donato Rotunno Sortie prévue mai 2015 En parallèle Parallèlement à l’exposition de Sylvie Blocher au Mudam, la galerie Nosbaum Reding à Luxembourg lui consacre du 8 novembre 2014 au 31 janvier 2015 une exposition personnelle (www.nosbaumreding.lu).
Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 6 Sylvie Blocher S'inventer autrement Exposition Du 8 novembre 2014 au 25 mai 2015 Commissaire Enrico Lunghi Adresse et informations Mudam Luxembourg 3, Park Dräi Eechelen, L-1499 Luxembourg-Kirchberg t. +352 45 37 85 1, info@mudam.lu, www.mudam.lu Heures d’ouverture Mercredi-vendredi : 11h-20h Samedi-lundi : 11h-18h Jours fériés : 11h-18h Fermé le mardi et le 25.12.2014 Prix d'entrée Adultes 5 € / 7 €* Jeunes < 26, groupes 3 € / 5 €* Carte Mudami (valable 1 an pour 2 pers.) 50 € Jeunes < 21 gratuit Etudiants avec carte < 26 gratuit Mercredis, 18h-20h gratuit (* à partir de janvier 2015) Contact presse Mudam (pour l'exposition) Valerio D’Alimonte, v.dalimonte@mudam.lu, t +352 45 37 85 633 Tarantula (pour le film) Emilie Lacourt, promo@tarantula.lu, t +352 26 49 611, m +352 661 151 888 MUDAM REMERCIE Mudam remercie l’ensemble des donateurs et des mécènes, et en particulier et également SES . BGL BNP PARIBAS . Arendt & Medernach . PwC . Delfin Sàrl . UniCredit Luxembourg SA . Deutsche Bank Luxembourg SA . Banque LBLux . Prefalux . A Fleur de Peau . Soludec S.A. . Dussmann Service Luxembourg . Vinci Park Services Luxembourg SA . EducDesign . Les Amis des Musées d'Art et d'Histoire Luxembourg Mudam est financé par le Ministère de la Culture.
Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 7 Catalogue Contributions : S’inventer autrement, Enrico Lunghi Le moment décisif, Chantal Pontbriand Only paradoxes to offer, Geoffroy de Lagasnerie Interview Sylvie Blocher, Christophe Gallois, Vincent Crapon Introduction du catalogue S'inventer autrement Par Enrico Lunghi, commissaire de l'exposition Août 2014 J’ai invité Sylvie Blocher au Mudam parce que cela me paraissait la meilleure façon de présenter à notre public la série complète des Speeches que nous avons acquise pour la collection 1. Je pensais au début qu’en y ajoutant quelques autres de ses vidéos récentes, le projet tiendrait dans les deux galeries du sous-sol, parfaitement adaptées à ce type de travail. Mais Sylvie Blocher a d’emblée manifesté son intérêt pour le Grand Hall. Cela m’a surpris, car si nous y avions bien déjà montré l’une de ses pièces – Men in Pink, lors de l’exposition Brave New World en 2010 –, il avait fallu à l’époque construire un réceptacle particulier pour la projeter, tant l’immense verrière est l’antithèse de la black box si propice aux vidéos, et je ne voyais pas en quoi la répétition d’un dispositif similaire (qui avait tout son sens dans l’exposition thématique d’alors) pouvait engendrer une réflexion nouvelle. Mais ce n’est pas pour y montrer de la vidéo que l’artiste voulait le Grand Hall. La grandiose architecture de Ieoh Ming Pei et la vastitude qu’elle contenait lui avaient inspiré une autre idée : celle d’y faire librement flotter les corps des gens et de les filmer pour en rendre une image poétique et révélatrice. La proposition, dans son apparente simplicité, s’avère, à la réflexion, d’une portée inouïe. Il ne s’agit pas ici de réserver l’espace à des acrobates, à des professionnels d’une discipline olympique ou à des cascadeurs : l’appel est lancé à quiconque désire tenter l’expérience. Le cadre n’est pas neutre. Il s’agit d’un musée consacré à l’art contemporain. Les corps des désireux deviennent-ils une œuvre d’art dès qu’ils s’y exposent d’une manière voulue par l’artiste ? Peut-être. Mais l’expérience n’est pas d’ordre physique uniquement. Il s’agit de flotter librement ou, selon une formulation de Sylvie Blocher « de quitter le monde pendant quelques secondes pour le repenser ». Le librement est à entendre comme geste, comme potentiel émancipateur. Tout un programme d’ordre esthétique, philosophique et politique donc, qui s’inscrit dans la continuité de son travail depuis plus de vingt ans. Or le dispositif nécessaire au flottement des corps et aux prises de vue implique l’utilisation de techniques cinématographiques. Impossible, en effet, avec les moyens traditionnellement à disposition de la vidéaste, de suivre ses sujets à dix mètres de hauteur et capter en même temps les instants de liberté et de perte de contrôle qu’elle cherche à laisser affleurer dans chacun de ses travaux. Dès lors, le projet se lance dans une dimension nouvelle : réunir en un même lieu et au même moment l’espace de création artistique et celui de la production cinématographique tout en intégrant la capacité des participants à faire surgir l’inattendu, l’inexprimé, ou simplement la belle image.
Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 8 J’imagine des corps, suspendus à une structure métallique idoine, se mouvoir dans l’espace vitré du musée sur un fond en toile qui reprend le motif du mur en pierres de Bourgogne, le Magny Doré si cher à Ieoh Ming Pei. Volontairement ou non, j’y vois un hommage de l’artiste à l’architecte, mais aussi une mise en abîme : le musée contenant l’espace nécessaire à l’émancipation des corps qui eux-mêmes légitiment le musée. Or, ces corps ne sont pas des sculptures vivantes, ce sont des sujets : ils parlent. À distance, Sylvie Blocher, fidèle à sa démarche, leur pose des questions, les invite à abandonner leur carapace, les encourage à aller plus loin. Ni l’artiste, ni le spectateur-sujet ne savent à l’avance quelle beauté, quelle vérité, quelle image sortira de cette rencontre. Car le tout est filmé. Mais cela ne peut se faire que grâce à une autre rencontre préalable, et celle entre Sylvie Blocher et le cinéaste Donato Rotunno est l’une des plus passionnantes qui soit. Donato Rotunno a immédiatement saisi le potentiel du projet de Sylvie Blocher, même si les contours en étaient encore flous. Et ensemble, ils se sont aventurés à mêler leurs univers qui ne se touchent que très rarement, afin de réaliser un film dont la sortie est prévue au printemps 2015. Or, justement, Donato Rotunno est de ces cinéastes qui traversent les frontières, et non seulement celles entre les genres cinématographiques. L’un des ses projets avait consisté, en 2003, à tourner une scène de son film Landscapes With a Corpse lors du vernissage de l’exposition de Izima Kaoru au Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain. Ce photographe japonais, connu pour de magistrales mises en scène où des modèles célèbres – mannequins, actrices, présentatrices de télévision – posent en victimes d’un meurtre, s’était prêté au jeu de Donato Rotunno de réaliser un film dans lequel ses œuvres participaient à la confusion entre réel et fiction inscrite au scénario : l’impossible amour entre l’artiste et son modèle laissait croire à la possibilité d’un meurtre réel tout au long des préparatifs pour la prise de vue photographique. Si Landscapes with a corpse témoigne de l’intérêt de Donato Rotunno pour l’intégration des arts visuels contemporains dans le cinéma, le projet avec Sylvie Blocher l’entraîne plus profondément encore dans la rencontre des deux mondes. Le vernissage de Izima Kaoru au Casino Luxembourg était certes réel, mais les scènes pour le film étaient jouées par des acteurs – le centre d’art servait de décor et son public à la figuration. Au Mudam, le musée n’est pas seulement un lieu de tournage qui fait partie d’un film : il est ce qui donne lieu d’être au projet artistique et cinématographique tout entier, et son public est le contenu même et des vidéos de Sylvie Blocher et du film réalisé avec Donato Rotunno. Rien ici ne sépare l’un de l’autre, tout naît et se déroule ensemble et le résultat dépendra autant de l’un que de l’autre. Mais depuis les premières discussions autour de cette collaboration aventureuse, Sylvie Blocher a mené à terme d’autres vidéos qui font partie de son exposition au Mudam. Invitée pour une monographie au Museum of Fine Arts de San Antonio, Texas, elle a réalisé une série d’œuvres prenant en compte la complexité de l’héritage culturel, social et racial de cet état américain à la lisière entre le monde latin et anglo-saxon et où subsistent – survivent, allais-je écrire – des descendants des esclaves noirs et des Amérindiens, les Native Americans. Devant une maquette du Fort Alamo achetée dans le magasin de souvenirs de ce lieu hautement touristique défilent quatre personnes – un Blanc, une Noire, un Latino, un Amérindien – qui donnent chacune une autre version de la célèbre bataille de 1836 suite à laquelle le Texas a rejoint les États-Unis d’Amérique au détriment du Mexique (Alamo, 2014). À l’histoire officielle, mise en avant par les vainqueurs, vient se superposer la mémoire des laissés-pour-compte (les Noirs et les Amérindiens) et des vaincus (les Latinos) : le symbole d’un peuple uni se délite de toutes part dès que l’on laisse libre cours à la polyphonie – et à la polysémie – des discours minoritaires et près de deux siècles après les faits, le sentiment d’injustice reste vif chez ceux qu’on tente d’oublier, d’autant plus s’ils sont restés en marge du rêve américain.
Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 9 Il serait intéressant, dans le contexte luxembourgeois, de relier cette œuvre de Sylvie Blocher à celle de Sanja Ivekovic’, Lady Rosa of Luxembourg, qui en 2001 avait défrayé la chronique en se proposant comme complément au Monument du Souvenir commémorant les soldats grand- ducaux engagés / tombés / morts lors des deux guerres mondiales et qui avait contribué à démystifier, malgré elle, l’histoire officielle présentant le peuple luxembourgeois uniformément uni contre l’opposant nazi. 2 Dans ces deux cas, l’art ne vient ni faire la morale, ni substituer un discours de vérité à un autre, seulement rendre visible (Kunst macht sichtbar, disait Paul Klee) ce qui par intérêt ou commodité d’esprit est longtemps resté sans forme, et donc inexprimé, refoulé, tabou. Deux nouvelles vidéos viennent enrichir ces propos liés à un contexte local et pourtant d’une portée visant l’universel : Living Pictures / Skintone et Color. Dans la première, Sylvie Blocher invite les participants à choisir l’une des couleurs Pantone servant d’arrière-fond à la prise de vue et à raconter une histoire au sujet de leur couleur de peau. Dans la seconde, une jeune femme – de petite taille, comme on peut le deviner à sa main sur la gâchette – tire, avec un fusil de guerre tout droit sorti d’un film d’action hollywoodien 3, sur une feuille de papier sur laquelle est inscrit le mot color. Sur fond d’orage évoquant l’immensité des espaces du continent américain, cette scène vient renforcer le sentiment diffus de violence atavique déjà véhiculé par Skintone, mais loin de n’être valable que pour le cadre texan, elle peut aisément se transposer à la plupart des régions du monde. Cependant, si la vidéo est le moyen le plus utilisé par Sylvie Blocher, elle n’a pas pour autant abandonné ni l’installation (qu’elle emploie surtout pour les commandes publiques et qui peut jusqu’à prendre la forme du vitrail, comme pour son prochain projet à Ardin en France, ni son engagement politique et social (à travers les conférences Minimum 2 4 et le collectif Campement Urbain 5), ni le dessin, qu’elle pratique de manière plus intime. Ainsi, la série Libération, présentée pour la première fois, est réalisée à partir du quotidien Libération, qu’elle a entrepris de lire en entier (c’est-à-dire même les pages qui l’intéressent peu) pendant un laps de temps déterminé et dont elle tire, jour après jour, un seul mot ou extrait de phrase, parfois enrichi d’un dessin ou d’un commentaire personnel. Les doubles pages, peintes à la couleur verte des tableaux d’école, assemblées de façon à recouvrir toute une cimaise, forment alors un mur de Libération qui fait étrangement écho au mur des Lamentations, réceptacle de toutes les angoisses et les injustices d’un monde fait par des hommes qui n’ont peut-être pas encore suffisamment inventé d’humanité pour le rendre véritablement humain. 1. La série complète des Speeches a été acquise en novembre 2012. 2. Sanja Ivekovic’, Lady Rosa of Luxembourg, catalogue d’exposition, Mudam, 2012. 3. Le fusil est une réplique de celui utilisé pour la chasse dans The Deer Hunter (1978) de Michael Cimino, avec Robert de Niro, Christopher Walken, John Savage et Meryl Streep. 4. Minimum 2, plateforme expérimentale, une co-production École nationale supérieure d'arts de Paris-Cergy et École nationale supérieure d'architecture de Paris-Belleville. 5. Groupe à géométrie variable travaillant sur les nouvelles urbanités (campementurbain.org).
Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 10 Grand Hall (5-30 novembre) et Foyer Dreams Have a Language / filming in progress, 2014 Pendant les premières semaines de l’exposition, tout au long du mois de novembre, Sylvie Blocher transforme le Grand Hall du Mudam en un studio de tournage déployé autour d’une machine de vol d’une dizaine de mètres de haut. Par l’intermédiaire d’une annonce diffusée via les journaux, les réseaux sociaux et un site internet dédié au projet (www.dreams.lu), l’artiste invite qui le souhaite à venir au musée pour se détacher du sol. « Pour prendre part à ce projet, vous devez vous inscrire et vous présenter au Mudam avec une idée pour changer le monde. Celle-ci peut être poétique, politique, esthétique, émotionnelle, révolutionnaire, scientifique, architecturale, éducative, financière, culinaire, sonore, etc. », précise l’annonce. Le but de cette expérience n’est pas le spectacle, mais la possibilité de susciter un moment d’abandon, de « lâcher-prise » propice à l’expression de l’imaginaire. Déjouant le caractère officiel et monumental du Grand Hall en y présentant une œuvre participative, hybride, en train de se faire, Sylvie Blocher interroge la fonction même du musée. Les images des corps en suspension tournées dans le Grand Hall par une équipe de caméramans sont retransmises dans une installation vidéo investissant le Foyer du rez-de-jardin de manière inédite. Silencieuses et au ralenti, projetées sur quatre écrans repartis dans l’espace, elles créent un environnement immersif où notre rapport au temps et à l’espace est remis en jeu. À travers les fragments de corps qu’elle met en scène, l’installation vidéo propose une réflexion sur la singularité, l’altérité, les relations et la distance entre les corps : une communauté éphémère. Le projet Dreams Have a Language sera également le point de départ d’un film coréalisé par Sylvie Blocher et Donato Rotunno, dont la sortie est prévue au printemps 2015. Certaines rencontres, certaines conversations, certaines histoires rapportées, certains moments de vol particulièrement significatifs, beaux, intenses ou fragiles survenus au cours du projet serviront de matière première à un travail d’écriture cinématographique commun qui aboutira au tournage de plusieurs séquences jouées par des acteurs. Conjuguant approche documentaire et écriture fictionnelle, le film offrira « un assemblage de paroles, de gestes, de moments qui ouvrent un imaginaire, une attente, un suspens ». Le projet Dreams Have a Language est réalisé en collaboration avec Tarantula Luxembourg et avec la participation du Fonds national de soutien à la production audiovisuelle du Grand-Duché de Luxembourg. Croquis préparatoire pour : Dreams Have a Language / Filming in Progress, 2014 Machinerie de vol : Yves Barta (Fantasmagorie) Installation vidéo : caméras : Riccardo Besantini, Olivier Koos (Chromatik), régie vidéo : Jean-Luc Ciber (Chromatik) Assistant régie : Dominique Dusek (Chromatik) Film : réalisation : Sylvie Blocher & Donato Rotunno Image et montage : Felix Sorger, prise de son : Marc Thill Participants : volontaires contactés par annonce dans la Grande Région Production Mudam et Tarantula Luxembourg avec la participation du Fonds national de soutien à la production audiovisuelle du Grand-Duché de Luxembourg © Sylvie Blocher
Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 11 Galeries 1 & 2 Libération, 2013-2014 Réalisée pour l’exposition, cette série de dessins inédite est le résultat d’un projet qu’a initié Sylvie Blocher sur une période d’un an, à partir de juin 2013, lisant chaque jour le quotidien français Libération avant d’en recouvrir la une d’une peinture verte de tableau d’école. Dialoguant avec les mots et les fragments d’image laissés apparents, les dessins et les commentaires qu’elle y esquisse à la craie, en réaction à l’actualité, sont emblématiques de l’imbrication qui existe dans sa pratique entre les champs personnel, collectif et politique. « Ma relation au journal Libération est extrêmement complexe. Je crois qu’elle est faite d’amour et de désamour, comme dans un couple. Quand j’étais étudiante, j’aidais un ami à le vendre à Strasbourg : nous étions fiers de notre journal. J’attendais avec impatience certaines chroniques, surtout des textes critiques commandés à certains penseurs. Puis dans les années 1990, le ton a changé. "Tout horizon d’attente" a semblé quitter Libération. Ne sont plus restées que les images. Mais on ne quitte pas si facilement un compagnon de route. L’année dernière, je décide de recouvrir les unes d’une peinture d’ardoise et je me mets à écrire ou à dessiner dessus à la craie, laissant parfois des fragments de titre ou de photographie. Rien de ce qui est écrit et dessiné n’est ici fixé, tout peut être effacé. Quelques mois plus tard, j'apprends que le journal connaît de grandes difficultés. Alors je ne l'ai pas quitté ! » (Sylvie Blocher) Libération, 2013-2014 Série de dessins sur unes du journal Libération 36 x 56 cm chacun Peinture ardoise et craie sur papier Courtesy de l’artiste © Sylvie Blocher
Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 12 Galerie 1 Living Pictures / Les Témoins, 2010 En réponse à une commande lancée par la mairie de São Paulo en 2010 (Année de la France au Brésil) à l’occasion de l’ouverture d’un centre d’art dans les favelas de Cidade Tiradentes, en périphérie de la ville, Sylvie Blocher propose à des adolescents des favelas de tourner avec elle une vidéo, selon le principe de ses Living Pictures. La seule indication qu’elle leur donne est de « marcher devant la caméra pendant cinq mètres, très lentement, en fixant l’objectif tout en projetant dans le vide derrière la caméra le visage d’un être aimé ou détesté ». Sans que l’artiste ne le suggère, tous ont mis leurs plus beaux habits et avancent d’une allure fière, redressant leur corps. La vidéo propose un dialogue intense et silencieux avec le spectateur, « regard contre regard ». Destinée à être projetée dans l’entrée du centre d’art, l’œuvre de Sylvie Blocher entendait montrer ces adolescents hors du cadre qui leur est habituellement assigné, « dans un lieu qui serait délibérément ouvert à tous », témoignant ainsi du principe d’infiltration récurrent dans son travail. Estimant que ces « témoins » allaient déranger, la mairie décida de ne pas les exposer. Living Pictures / Les Témoins, 2010 Projection vidéo HD, muet, durée : 29 ' 19 '' Vidéo tournée avec des adolescents des favelas de Cidade Tiradentes à São Paulo au Brésil FNAC AP12-1 (6) Collection Centre national des arts plastiques, France, © Sylvie Blocher
Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 13 Galerie 1 Speeches, 2009-2012 Issues de la collection du Mudam, les cinq vidéos qui composent la série des Speeches met en scène des individus s’appropriant par le chant différents textes et discours qui ont marqué l’histoire contemporaine : du Manifeste du Parti Communiste (1848) à l’allocution que donna Angela Davis pendant le mouvement Occupy Wall Street en 2011, en passant par la Convention relative au statut des réfugiés du Haut-Commissariat des Nations Unis aux droits de l’homme (1951), la Poétique de la relation (1997) de l’écrivain martiniquais Edouard Glissant et le discours « A More Perfect Union » que donna Barak Obama à Philadelphie le 18 mars 2008. Installés devant des fonds colorés dont les motifs semblent faire écho aux paroles qu’ils prononcent, les cinq interprètes chantent tour à tour, face à la caméra. Qu’ils soient solennels, énergiques, teintés d’héroïsme ou encore dénonciateurs, il s’agit de donner à ces textes et à ces discours une nouvelle dimension au travers d’une interprétation alternative. « Il finit par s’abandonner et s’offre à nous sans protection, twistant du coup la dureté extrême des paroles du discours d’Obama », indique par exemple Sylvie Blocher à propos de l’interprète de la vidéo A More Perfect Day. Comme le soulignent leur titre, qui commencent chaque fois par « A More Perfect… », ces vidéos réactivent la portée de déclarations qui ont, chacune à leur manière, marqué un moment de rupture, de remise en question de l’ordre établi. L’artiste aborde ici la question du politique – au sens de communauté d’individus –, une notion qui traverse l’ensemble de son travail. A More Perfect Society, 2012 A More Perfect Revolution, 2012 Installation vidéo HD couleur, son, durée : 3 ' 27 '' Installation vidéo HD couleur, son, durée : : 3 ' 50 '' Avec Mandel Turner, allocution d'Angela Davis à Avec Katia Bouchoueva, extrait du Manifeste l'attention de Occupy Wall Street, 30 octobre 2011 du parti communiste de Karl Marx et Friedrich Musique de Stéphane le Bellec Engels, 1848 Collection Mudam Luxembourg, acquisition 2012 Collection Mudam Luxembourg, acquisition 2012 © Sylvie Blocher © Sylvie Blocher
Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 14 Galerie 2 4 versions d'un même événement : Alamo, 2014 En préparant une exposition pour le San Antonio Museum of Art au Texas, Sylvie Blocher s’intéresse à un événement fondateur de l’identité américaine : le siège du Fort Alamo en 1836, lors de la Révolution texane. Lorsque l’artiste visite le musée du fort en compagnie de Ramon Vasquez Y Sanchez, dernier chef de la tribu indienne Autea Paguame, celui-ci lui signale qu’ici seule la version « Anglo » est racontée, et ainsi popularisée. Après avoir acheté une maquette du fort, Sylvie Blocher tourne cette vidéo où se confrontent quatre versions différentes d’individus des communautés latino, noire et indienne face à la version « officielle » du guide du musée. Il ne s’agit pas ici de juger quelle version serait la plus véridique ou la plus légitime, ou la moins injuste, mais bel et bien de souligner les différences d’interprétation et d’interroger notre rapport à l’écriture de l’Histoire. « Les récits qui nous construisent sont toujours plus complexes que ce qui se raconte ! », remarque Sylvie Blocher. Alamo, 2014 Installation vidéo HD, son, contreplaqué, durée : 16 ' 9 '' Avec Rick Frederick, Julia Barbosa Landois, Kitty A. Williams, Ramon Vasquez y Sanchez Courtesy de l’artiste, © Sylvie Blocher
Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 15 Galerie 2 Change the Scenario (Conversation with Bruce Nauman), 2013 Reprenant le principe de la performance filmée Art Make-Up (1967-1968) réalisée par l’artiste américain Bruce Nauman au début de sa carrière, dans laquelle celui-ci recouvrait la partie supérieure de son corps de maquillage de différentes couleurs, Sylvie Blocher propose à Shaun Ross, jeune mannequin afro-américain albinos, de se recouvrir le visage, le torse et les bras de peinture blanche, puis noire. Troublant nos codes de lecture traditionnels, « nos réflexes de genre et de race », nos stéréotypes, Change the Scenario offre une seconde lecture du geste inaugural de Bruce Nauman, initiant avec lui un dialogue examinant toute la dimension subjective de l’identité raciale. Change the Scenario (Conversation with Bruce Nauman), 2013 Installation vidéo HD, double projection, couleur, son, contreplaqué, durée 6 ’ 15 ’’ Avec Shaun Ross © Sylvie Blocher Vue de l'exposition SINGULARITÉS PARTAGÉES, au 116 - Centre d'art contemporain, Montreuil, France, 2014
Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 16 Galerie 2 Color, 2014 Dans le calme d’une fin d’après-midi, dans un coin reculé du Texas, une jeune femme armée d’un fusil tire à plusieurs reprises en direction d’un point qui reste hors-champ. Lorsqu’elle baisse son arme, on découvre qu’elle prend pour cible une simple feuille de papier accrochée à un arbre sur laquelle est inscrit, en lettres capitales, le mot « COLOR ». « Tout à coup, raconte Sylvie Blocher, au moment précis du tir, le vent se lève et le papier se met à trembler, puis à claquer frénétiquement comme s’il voulait s’enfuir. Aucune balle n’arrive à toucher le mot. […] Le papier est devenu comme vivant. » La succession de ces deux plans en alternance met en évidence un sentiment de traque mais aussi d’aspiration au calme et à la liberté. Ces sensations sont mêlées à l’importante charge symbolique des tirs qui viennent troubler le calme de la nature tout comme celui de l’exposition. Color, 2014 Installation vidéo HD, double projection, durée : 6 ' 59 ''. Avec Candace Frazor Courtesy de l’artiste, © Sylvie Blocher
Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 17 Galerie 2 Living Pictures / Skintone, 2014 Pour son exposition au San Antonio Museum of Art, Sylvie Blocher propose, par l’intermédiaire d’une annonce, à des individus de la communauté latino de la ville de venir participer à une vidéo. L’annonce précise de « venir avec un seul accessoire : sa fierté ». Dans le studio, elle leur demande de venir se placer devant un fond de tournage représentant une échelle chromatique correspondant aux variations de la carnation humaine puis de s’adresser à la caméra du regard. « La question du choix de la place et de la couleur se révèle un moment difficile, parfois douloureux. Veulent-ils se fondre dans leur propre couleur de peau ou au contraire réclamer leur différence ? », interroge l’artiste. Sans qu’il soit synchronisé avec l’image, le texte qui défile en bas de l’image reprend différentes « histoires de peau » racontées hors caméra par les participants. Associées aux images, celles-ci mettent en évidence les pressions sociales, politiques et culturelles qu’engendre la question de la couleur de peau pour chacun. « Tous et toutes ont une histoire, un souvenir, un trauma, quelque chose qui les a déterminés. » Living Pictures / Skintone, 2014 Installation vidéo HD, couleur, son, durée : 49 ' 35 '' Filmée avec des habitants de la communauté latino de San Antonio au Texas Courtesy de l’artiste, © Sylvie Blocher
Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 18 Auditorium Urban Stories / Nanling, 2005 Faisant partie d’un groupe d’œuvres intitulé Urban Stories – des vidéos que Sylvie Blocher réalise au cours de voyages dans des contextes géographiques variés, mêlant « prises de vue à vif, espaces urbains et actes artistiques improvisés avec les personnes qu’[elle] croise » –, Nanling- Guangzhou a été tournée dans les montagnes du sud de la Chine, à l’occasion de la biennale de Guǎngzhōu. L’œuvre s’attarde notamment sur la rencontre avec une femme de ce village reculé : « Un jour, décrit l’artiste, je rencontre dans la rue une femme du village qui n’a jamais vu d’étrangère. Elle s’est mise à me parler, à toucher mes habits et mes cheveux. Je lui ai alors proposé de la filmer. Le lendemain, j’ai posé la caméra devant le canapé de l’atelier et je lui ai prêté mon corps afin qu’elle puisse l’utiliser tel un outil. Elle a commençé par me prendre les mains et puis ma traductrice a arrêté la caméra. ¨Cela, c’est impossible en Chine� a-t-elle dit. Je l’ai mise dehors et je suis revenue m’asseoir. […] Cette femme m’a touchée comme une enfant, comme une sœur, comme une amante, comme une mère. Ce fut comme un rite d’altérité. » Urban Stories / Nanling, 2005 Projection vidéo, couleur, son, durée : 56 ' 39 '' Filmée avec les habitants du village de Nanling, montagnes du sud de la Chine Courtesy de l’artiste, © Sylvie Blocher
Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 19 Biographie Sylvie Blocher est née en France. Elle est basée à Saint-Denis. Son œuvre a fait l’objet d’expositions personnelles dans des institutions telles que le Museum of Contemporary Art de Sydney (2010), le San Francisco Museum of Modern Art (2007) et le Casino Luxembourg (2003). Elle a également été présentée dans des expositions collectives et d’importantes manifestations internationales (Les Désastres de la guerre, Louvre-Lens, 2014 ; Liverpool Biennial, 2012 ; elles@ centrepompidou, Centre Pompidou, 2010 ; Biennale de Lyon, 2009 ; La Force de l’art, 2006 ; Biennale de Venise, 2003) et fait partie des collections de plusieurs musées internationaux, tels que le San Francisco Museum of Modern Art, le Mudam Luxembourg et le Centre Pompidou. Sylvie Blocher a par ailleurs créé en 1997, avec l’architecte-urbaniste François Daune, Campement Urbain, un groupe à géométrie variable qui travaille sur les nouvelles urbanités et qui a reçu en 2002 le Prix International de la Fondation Evens : Art Community Collaboration. Sylvie Blocher et Shaun Ross pendant le tournage de l’œuvre A More Perfect Country (2012) de la série des Speeches (2009-2012, Collection Mudam), © photo : Christophe Beauregard
Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 20 Publications Sylvie Blocher. S’inventer autrement À l’occasion de l’exposition, le Mudam publie aux éditions Actes Sud un catalogue qui explore sous différents angles les travaux présentés. L’introduction d’Enrico Lunghi revient sur la genèse du projet et sur certaines œuvres récentes inédites à ce jour. Des textes respectivement de Geoffroy de Lagasnerie, philosophe et sociologue, et de Chantal Pontbriand, critique d’art et commissaire d’exposition, abordent des thèmes se trouvant au cœur de la pratique de Sylvie Blocher, tels que le lâcher-prise, l’utopie, l’identité, la relation aux participants ou les Living Pictures. Un entretien sur le projet participatif Dreams Have a Language complète la partie théorique de l’ouvrage. Différentes sections iconographiques accompagnées par des témoignages de l’artiste rythment la lecture et offrent un parcours visuel de l’exposition. Sylvie Blocher. S’inventer autrement Auteurs : Sylvie Blocher, Vincent Crapon, Christophe Gallois, Geoffroy de Lagasnerie, Enrico Lunghi, Chantal Pontbriand Édition bilingue français/anglais ISBN 978-2-919923-43-4 Dreams Have a Language Au printemps 2015, le Mudam et Tarantula Luxembourg coéditeront une deuxième publication consacrée exclusivement au projet Dreams Have a Language, incluant un DVD du film. La publication richement illustrée et commentée s’intéressera au making-of du projet : l’œuvre participative, l’installation vidéo, le tournage et la démarche autour du film réalisé par Donato Rotunno et Sylvie Blocher.
Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 21 Le Mot du Partenaire BGL BNP Paribas Depuis de nombreuses années, BGL BNP Paribas affirme son engagement en faveur de la culture qu’elle considère comme une nécessité sociale et un facteur de développement individuel et collectif. En tant qu'entreprise citoyenne, la banque est un partenaire des milieux artistiques et culturels du Luxembourg. Mécène fidèle et reconnu des musées, BGL BNP Paribas n'a pas hésité à faire le pari de la création contemporaine. C'est pourquoi la banque a décidé de s’engager auprès du Mudam Luxembourg, avec lequel elle partage une passion commune pour l’art contemporain. Ainsi, BGL BNP Paribas est ravie de s’associer à l'exposition S’inventer autrement consacrée à l'artiste française Sylvie Blocher. Artiste à la renommée internationale, Sylvie Blocher n'en finit pas d'exprimer dans son travail une singularité et une altérité parfois quelque peu déroutantes pour le spectateur. En effet, depuis près de deux décennies, l'artiste privilégie la vidéo afin de mettre, comme elle se plaît à le dire : « Les images en mouvement pour leur rendre la parole ». Ce partenariat est une belle démonstration de l'évolution de notre politique de Mécénat. En tant que banque d’un monde qui change, nous soutenons l'art qui évolue avec son époque. De ce fait, plutôt que d'organiser une exposition prestigieuse dans nos espaces, telles que celles consacrées à Raoul Dufy en collaboration avec le MNHA en 2010, à l'artiste contemporain français Djamel Tatah en 2012 ou plus récemment Œuvres choisies en 2014, BGL BNP Paribas a choisi de soutenir une grande institution muséale du Luxembourg : le Mudam. Dans la mesure où la réputation de nos institutions culturelles contribue au rayonnement de notre pays, le sponsoring de la culture revêt un intérêt national. Ainsi BGL BNP Paribas est particulièrement fière de ce partenariat avec le Mudam. Carlo Thill Responsable Pays et Président du Comité de direction de BGL BNP Paribas
Mudam Luxembourg Sylvie Blocher page Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 22 Sylvie Blocher, Change the Scenario (Conversation with Bruce Nauman), 2013 © Sylvie Blocher
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