ETAT DE L'ART: ILLETTRISME NUMERIQUE ET PARTICIPATION CITOYENNE - "My Smart Quartier" - 2017-1-FR01-KA204-037375 PRODUCTION INTELLECTUELLE O1 ...

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ETAT DE L'ART: ILLETTRISME NUMERIQUE ET PARTICIPATION CITOYENNE - "My Smart Quartier" - 2017-1-FR01-KA204-037375 PRODUCTION INTELLECTUELLE O1 ...
«My Smart Quartier» - 2017-1-FR01-KA204-037375

    PRODUCTION INTELLECTUELLE O1 – Chef de file: Politecnico di Torino
ETAT DE L’ART: ILLETTRISME NUMERIQUE ET PARTICIPATION CITOYENNE
ETAT DE L'ART: ILLETTRISME NUMERIQUE ET PARTICIPATION CITOYENNE - "My Smart Quartier" - 2017-1-FR01-KA204-037375 PRODUCTION INTELLECTUELLE O1 ...
Cette production intellectuelle titrée “Etat de l’art: illetrisme numerique et        CLAUSE DE NON-RESPONSABILITÉ
participation citoyenne” s’inscrit dans le projet My Smart Quartier (MSQ)             Tout nom spécifique, logo, marque déposée, signe, ou/et concept ou tout au-
2017-1-FR01-KA204-037375 mis en œuvre dans le cadre du programme ERAS-                tre propriété intellectuelle mentionnés ici, sont seulement utilisés à des fins de
MUS+ 2017-2020. Le projet a pour objectif de travailler sur l’e-inclusion dans        recherche et appartiennent à leurs propriétaires respectifs. Leur emploi dans la
ses diverses composantes (sociales, économiques, culturelles, citoyennes). Il         présente publication n’est implicitement ou explicitement pas une suggestion,
s’adresse en premier lieu aux éducateurs, animateurs, et médiateurs de terrain        une garantie, une indication ni une recommandation du produit fabriqué, conçu,
pour renforcer leurs compétences à travers la création d’outils méthodologiques       commercialisé par leur propriétaire/détenteur respectif.
et pédagogiques nouveaux. A leur côté, les habitants en tant que bénéficiaires
finaux participent activement à la co-construction des modules de formation.
Pour atteindre les objectifs fixés, le projet est porté par un consortium d’acteurs   Copyright ©2018 MY SMART QUARTIER/POLITECNICO DI TORINO
publics et privés réunissant des professionnels du développement local, de la         La reproduction ou la diffusion de la présente publication, en tout ou en partie,
médiation, des collectivités locales et des chercheurs: ESC2 Associés, Chef de        sous forme non modifiée, est autorisée, à condition qu’une référence à ses au-
file du projet (France); la Ville de Salon de Provence (France); l’Association pour   teurs et la source d’origine soit donnée. La représentation ou reproduction, in-
l’Animation et la Gestion des Equipements Sociaux des Canourgues – AAGESC             tégrale ou partielle, faites à des fins commerciales, même indiquant les auteurs
(France); l’Universitat Politecnica de Valencia – UPV (Espagne); le Politecnico       et la source d’origine, est interdite.
de Torino – POLITO (Italie) et l’Associação para o Desenvolvimento do Concelho        Le rapport est gratuit et disponible sur les sites web http://ec.europa.eu/pro-
(ADC) de Moura (Portugal). Quatre pays européens sont représentés au sein de          grammes/erasmus-plus/projects/ ; http://mysmartquartier.eu/
ce partenariat public – privé inédit et innovant.

                                                                                      Les remarques doivent être envoyées à grazia.cocina@polito.it ou jose.dasilva@
Le document général a été édité par Francesca De Filippi, Cristina Coscia et Gra-     esc2-associes.com
zia Giulia Cocina, Département d’Architecture et Design (DAD), Politecnico di To-
rino, Turin, Italie.

Avec les contributions suivantes:
- pour la France:
ESC2 Associés, Marseille, France (J. da Silva, S. Genty)
Ville de Salon de Provence, Salon de Provence, France (R. Califano, S. Mebarki, S.
Demuyter, F. Monnot)
AAGESC, Salon de Provence, France (S. Baldacci, M. Boucenna, N. Achir, Z.
Abadelli, A.M. Cheinet)

- pour le Portugal: ADC Moura, Moura, Portugal (Clara Lourenço, Filipe Sousa,
Cristina Marim)

- pour l’Espagne:
Universitat Politecnica de Valencia, Valencia, Espagne (J. Atienza Boronat, I.
Bautista Carrascosa, V. Cloquell, M.J. Climent Olmedo, C. Femenia, S. Iborra Chor-
net, O. Gil-Castell, M.J. Labrador Piquer, L. Monreal Mengual, G. Mora, I. Morera
Bertomeu, J.M. Navarro Jover, F. Olmo Cazevieille, R. Teruel-Juanes, A. Ribes-
Greus)
Universitat de Valencia, Valencia, Espagne (J.D. Badia)

                                Décembre 2018
                       Politecnico di Torino, Turino, Italie
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Les territoires espagnols: les villages maritimes........................................................123
                                                                                                                                        4.2 Principales initiatives dans le quartier......................................................................131
                                                                                                                                           Au sein de Mirafiori Sud.............................................................................................131
                                                                                                                                           Au sein des Canourgues.............................................................................................134
                                                                                                                                           A l’échelle de Moura et Sete e Meio..........................................................................139
                                                                                                                                           A l’échelle des villages maritimes de Valencia...........................................................145
                                                                                                                                        4.3 Sélection de bonnes pratiques à appliquer dans le contexte des partenaires du pro-
                                                                                                                                        jet...................................................................................................................................147
                                                                                                                                           4.3.1 L’intérêt partagé pour le “crowdmapping” et “Planet Smart Square”..............147
                                                                                                                                           Le choix d’un Smart Square pour l’AAGESC................................................................148
                                                                                                                                           Le crowdmapping pour la Ville de Salon....................................................................149
INDEX                                                                                                                                      Le crowdmapping pour ADC MOURA........................................................................151
                                                                                                                                           L’aménagement d’un Smart Square pour l’UPV de Valencia.....................................152
                                                                                                                                           4.3.2 La prospective: vers un My Smart Quartier souhaité.......................................153
Prémices sur les thèmes de la participation citoyenne et de l’illettrisme numérique......4                                                     4.3.2.1 La méthode utilisée pour susciter le futures hypothèses de travail........153
                                                                                                                                               4.3.2.2 Les principales pistes de travail..............................................................154
1 - CADRE DE LA SITUATION ACTUELLE AU NIVEAU EUROPÉEN..................................6                                                Conclusions...................................................................................................................156
1.1 Données statistiques au niveau européen sur l’utilisation d’Internet et les
     compétences numériques...........................................................................................9                 REFERENCES....................................................................................................................158
1.2 Données statistiques spécifiques pour les pays partenaires du project...................12
   Le cas de l’Italie............................................................................................................12
   Le cas de la France........................................................................................................15
   Le cas du Portugal.........................................................................................................17
   Le cas de l’Espagne.......................................................................................................20

2 - COMMENT L’EUROPE AVANCE-T-ELLE DANS CE DOMAINE?................................26
2.1 Principales directives et stratégies au niveau européen pour promouvoir la partici-
pation citoyenne et l’alphabétisation numérique............................................................27
2.2 Actions mises en œuvre au niveau national...............................................................29
   Le cas de l’Italie.............................................................................................................29
   Le cas de la France........................................................................................................35
   Le cas du Portugal...........................................................................................................44
   Le cas de l’Espagne.......................................................................................................57

3 - OUTILS POUR PROMOUVOIR LA PARTICIPATION DES CITOYENS ET L’ALFABÉTISA-
TION NUMÉRIQUE..................................................................................................65
3.1 E-gouvernement et Plateformes collaboratives numériques....................................66
3.2 Fiches de bonnes pratiques des plateformes de collaboration numérique..................69
   Le cas de l’Italie..............................................................................................................70
   Le cas de la France.........................................................................................................84
   Le cas du Portugal........................................................................................................88
   Le cas de l’Espagne.....................................................................................................103
3.3 Synopsis de bonnes pratiques en matière de plateformes numériques collabora-
tives...........................................................................................................................114

4 - ORIENTATIONS ET PERSPECTIVES: VERS LA REALISATION DE “MY SMART QUARTI-
ER”.......................................................................................................................117
4.1 Présentation des quartiers “case studies” du projet:................................................118
   Le territoire italien: Mirafiori......................................................................................118
   Le territoire français: les Canourgues........................................................................119
   Le territoire portugais: Sete e meio...........................................................................121
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et plus particulièrement sa relation avec la participation des citoyens à la vie publique.
                                                                                                Dans le chapitre 1 notamment l’état de l’art européen a été présenté en fonction de
                                                                                                l’utilisation d’internet et des compétences numériques avec un focus sur les nations
                                                                                                partenaires du projet (France, Italie, Espagne et Portugal). Dans le chapitre 2 nous met-
                                                                                                trons en évidence l’importance du thème en illustrant certaines des principales direc-
                                                                                                tives au niveau européen qui visent à favoriser la participation citoyenne et l’alphabéti-
                                                                                                sation numérique, et certaines initiatives au niveau national déjà en cours dans les pays
                                                                                                partenaires du projet. Le chapitre 3, par contre, est sera consacré à la mise en lumière
                                                                                                des avantages de l’utilisation des plateformes numériques comme instruments utiles
                                                                                                pour contraster ? Les phénomènes d’exclusion. Des exemples de bonnes pratiques au
                                                                                                niveau national qui utilisent les plateformes numériques y sont présentées. Pour finir,
Prémices sur les thèmes de la participation citoyenne et de                                     les quartiers sujets de l’étude de chaque pays partenaires sont décrits et comparés ainsi
l’illettrisme numérique                                                                         que les principales initiatives actives dans ces contextes et la proposition de l’application
                                                                                                de certaines bonnes pratiques analysées pendant la période de la Mobilité de Turin (9-
                                                                                                14 Avril 2018).

La récente révolution numérique, en cours depuis la deuxième moitié du XXe siècle, a
changé rapidement les habitudes de la vie de tous les jours, au travail, à l’école, dans les
relations et dans la participation aux activités sociales. Des processus au niveau économ-
ique, social et culturel, guidés par l’énorme développement des technologies de l’infor-
mation et de la communication sont ont considérablement accéléré la transmission et
l’utilisation des informations et du savoir, en nous catapultant dans l’Ère numérique.
Le fait qu’en si peu de temps les technologies de l’information (TIC) aient réussi à con-
necter une grande partie de la planète en devenant de plus en plus influentes et, sou-
vent, irremplaçables dans la grande partie des activités humaines, est sans aucun doute
un des revers positifs de cette révolution, ainsi que l’augmentation de la possibilité de
participation aux dynamiques publiques de la part des citoyens. D’autre part, la vitesse
de diffusion du nouveau système technologique a créé des écarts évidents du point de
vue de l’accès et de l’utilisation.
L’écart entre ceux qui arrivent à utiliser ces technologies et ceux qui pour différentes
raisons n’y arrivent pas est le Digital Divide ou écart numérique. La nature complexe du
Digital Divide et de ses nombreuses facettes sont le signe de la difficulté d’abattre cette
barrière. Différents facteurs alimentent cette division : personnels, socio-économiques,
éducatifs, culturels et linguistiques. Le Digital Divide crée donc une nouvelle fracture
sociale qui divise ceux qui ont l’opportunité de saisir les bénéfices que ces nouvelles
technologies apportent « génétiquement », et ceux qui en sont exclus.
Un des facteurs qui contribuent à l’exclusion de l’utilisateur dans l’utilisation de la tech-
nologie est certainement le phénomène du Digital Illiteracy, ou illettrisme numérique,
qui peut être compris comme un manque de compétences numériques et donc une
incapacité de « savoir utiliser avec familiarité et esprit critique les technologies d’in-
formation et de communication (TIC) pour le travail, les loisirs et la communication ».
Incapacité donc d’utiliser les TIC pour « repérer, évaluer, conserver, produire, présenter
et échanger des informations ainsi que pour communiquer et participer à des réseaux
de collaboration par internet » (Union Européenne, Recommandation du Parlement Eu-
ropéen et du Conseil relative aux compétences clés pour l’apprentissage permanent,
2006/962/CE).
Étant donné le rôle important de la technologie dans la vie moderne, l’exclusion numéri-
que est une forme subtile mais dangereuse d’exclusion sociale, économique, politique
et culturelle.
Dans le présent document nous aborderons donc le thème de l’illettrisme numérique

                                             4                                                                                               5
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1 - CADRE DE LA SITUATION ACTUELLE AU   Les technologies de l’information et des communications (TIC) sont certainement des
                                        outils indispensables pour participer et réussir dans la société actuelle. Les nombreux
NIVEAU EUROPÉEN
                                        rapports et études menés depuis des années dans des contextes différents permettent
                                        d’affirmer que la révolution des TIC oublie les communautés urbaines à faibles revenus.
                                        L’écart avec ceux qui ont accès aux téléphones mobiles, aux ordinateurs et à Internet
                                        existe toujours et, malheureusement, augmente au fil du temps.
                                        Le progrès vers une société de plus en plus numérique a un énorme impact économ-
                                        ique et social qui menace d’aggraver les inégalités existantes. L’accès aux TIC, en soi,
                                        n’est pas une panacée pour les problèmes des personnes à faibles revenus, mais le
                                        manque d’accès à ces outils produit l’isolement, augmente les lacunes déjà importantes
                                        en éducation et l’égalité des chances et aggrave les niveaux de pauvreté et d’isolement
                                        (Servon and Nelson, 2001). En utilisant les TIC, les individus et groupes isolés peuvent
                                        devenir puissants. Celles-ci constituent un outil incontestable pour améliorer les possi-
                                        bilités éducatives. L’éducation est, sans doute, la manière de parvenir à de plus grandes
                                        possibilités d’emploi pour la population et d’acquérir les compétences requises dans les
                                        différents postes de travail.
                                        De nombreux habitants du centre des villes ont été déplacés à cause des changements
                                        structurels de l’économie et ont trouvé de nouveaux emplois dans le secteur des servic-
                                        es, des emplois qui ont tendance à être sous-payés, instables et sans avantages. Les TIC
                                        ont exacerbé le « déséquilibre des compétences » entre les emplois de niveau supérieur
                                        dans les grandes villes et la main d’œuvre urbaine peu qualifiée. Même les tâches peu
                                        qualifiées requièrent des habiletés dans l’usage des téléphones et des ordinateurs et
                                        leurs applications. Ces tendances ont conduit à une inégalité croissante et à la polari-
                                        sation? dans plusieurs grandes villes. Un rapport américain cite la grande dépendance
                                        dans l’utilisation des ordinateurs et des technologies de la communication avec l’écart
                                        de revenu de plus en plus grand entre les plus riches et les pauvres, qui se situe à son
                                        point le plus élevé depuis la seconde guerre mondiale.
                                        Servon and Nelson (2001) suggèrent que la recherche contemporaine sur les inégal-
                                        ités dans l’accès et l’utilisation des TIC (ce que l’on appelle la fracture numérique) soit
                                        limitée à l’explication des interrelations entre les inégalités urbaines et les inégalités
                                        numériques. Il semble que la plupart des recherches sur la fracture numérique ne com-
                                        portent pas d’analyse dynamique et critique sur l’importance de la race, la classe et
                                        le genre (Losh 2004, Jackson et al. 2008, Prieger et al. 2008) Dans la plupart des cas,
                                        les études effectuées sont descriptives et mettent en exergue les statistiques démo-

         6                                                                          7
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1 - Cadre de la situation actuaelle au niveau européen

graphiques faisant référence à ceux qui ont moins d’accès ou utilisent moins Internet,          logique de l’offre et de la demande formant des zones de plus grande valeur avec un
mais elles n’expliquent pas comment et pourquoi les différents groupes ont des niveaux          degré d’intégration plus élevé dans les réseaux d’infrastructures et certaines zones
différents d’accès et d’utilisation d’Internet. Certaines études soulignent l’existence d’in-   exclues en raison de leur manque de rentabilité potentielle. En raison de l’innovation
terconnexions entre les inégalités urbaines et numériques du point de vue du vécu quo-          technologique continue, dans tous les secteurs économiques, il y a une concentration
tidien des résidents urbains marginalisés économiquement aux États-Unis (Barzilai-Na-           associée au développement dans les centres qui ont la capacité intellectuelle, phy-
hon 2006, Gilbert, 2010). Divers facteurs contribuent aux inégalités numériques, qui            sique, financière et politique pour la soutenir par la création d’une nouvelle distribution
sont constituées par des procédés qui se déclinent à de multiples échelles et affectent         comme conséquence du développement des TIC.
en dernier lieu une communauté particulière dans laquelle les individus éprouvent les           Les villes sont plus qu’un regroupement physique. Ce sont des lieux où l’on échange des
effets de la fracture numérique. Dans ce contexte, il convient de poser des questions           informations, des idées et de la culture dont les flux sont facilités par les TIC. Paradox-
empiriques sur la relation entre les inégalités urbaines et la fracture numérique:              alement, on a mis en lumière les différences entre les zones et la présence d’espaces
-         Comment la capacité technologique d’un individu se rapporte-t-elle avec sa            marginalisés (physiquement, économiquement et socialement).
capacité pour accéder au capital social et technologique existant autour de lui dans sa         Diverses formes d’inégalités se sont établies:
vie quotidienne? Comment peut-on acquérir la capacité technologique en fonction de              -         Des inégalités sociales. Conditions politico-économiques des classes sociales.
l’environnement de chaque personne? Par exemple, comment les différents types de                -         Des inégalités politiques. Passation de pouvoir entre acteurs et institutions
travail influent sur le développement de la capacité technologique?                                       relatives aux politiques urbaines.
-         Comment le genre, la race et classe sociale modèlent-ils la nature et l’acquisi-      -         Aménagement inégal. Inégalités en matière d’accès communautaires à l’espa-
tion de la capacité technologique dans différents scénarios tels que le lieu de travail, le               ce urbain.
foyer ou les activités d’une communauté?                                                        Alors que dans le passé, la municipalité avait la fonction de fournir les services d’infra-
-         Comment la capacité technologique décrit-elle la nature et l’acquisition des          structure, le nouveau contexte nécessite que les gouvernements locaux aient un rôle
connaissances en relation avec le travail, l’éducation, les services publics, la consom-        actif dans la promotion et la coordination du développement avec l’aide des TIC pour
mation et la participation politique. Par exemple, la capacité technologique que l’on           faciliter le développement économique et social. Ils doivent utiliser leurs ressources
développe (ou que l’on ne développe pas) dans différents scénarios détermine-t-elle             pour promouvoir le développement dans toute la région métropolitaine.
son accès à l’information qui peut être importante?
On observe qu’il y a eu peu de recherches qui ont analysé l’empowerment des per-
sonnes relatif aux TIC par rapport à leur propre environnement dans leur usage. Des
études devraient être menées sur la fracture numérique reliée à une théorie plus large          1.1    Données statistiques au niveau européen sur l’utilisation d’Internet et
de l’inégalité (spécifiquement, une analyse de l’espace, du lieu et du pouvoir) afin de         les compétences numériques.
mieux comprendre les causes qui sous-tendent la création de divisions numériques
dans les zones urbaines. Certains auteurs avertissent de la nécessité d’élaborer des poli-      La référence utile pour définir le cadre général de la situation en Europe est le rapport de
tiques pour résoudre la fracture numérique en s’attaquant aux inégalités plus larges            la Commission Européenne Europe’s Digital Progress 2017, dans lequel a été élaboré le
entre les groupes et les lieux afin que la fracture numérique ne s’exacerbe davantage           “Digital Economy and Society Index (DESI)”, c’est-à-dire un index où l’on peut trouver
(Gilbert, 2010).                                                                                les différents indicateurs sur les caractéristiques du numérique en Europe et qui retrace
Différentes études menées aux États-Unis (Gilbert, 2008) ont démontré que l’utilisation         les progrès des États membres de l’UE en ce qui concerne la compétitivité numérique.
d’Internet est reliée non seulement à la localisation géographique des utilisateurs mais        Les 5 indicateurs pris en considération dans l’index sont la connectivité, le capital hu-
aussi à d’autres paramètres tels que les facteurs individuels, familiaux et régionaux dont      main (compétences numériques), l’utilisation d’internet, l’intégration de la technologie
on doit également tenir compte. Une analyse empirique moyennant l’application d’un              numérique et les services publics numériques comme e-Government.
modèle de régression logistique des caractéristiques personnelles (âge de l’utilisateur,        Par la comparaison entre les Pays européens, il a été constaté que le Danemark, la Fin-
race, revenus, études) et régionaux (localisation, revenus moyens des citoyens, moy-            lande, la Suède et la Hollande indique une valeur totale de l’index plus élevée, alors que
enne d’âge, etc.) fournit une grande corrélation entre l’usage personnel d’Internet et          pour la Roumanie, la Bulgarie, la Grèce et l’Italie la valeur est plus basse (Graphique 1).
la transmission entre pairs (peer effects) en indiquant la grande influence qu’exercent
les associations ou communautés dans l’utilisation de cet outil pour l’’information et la
communication de la technologie.
De nombreuses régions métropolitaines, aussi bien dans les pays développés que dans
les pays en voie de développement, présentent des différences en ce qui concerne le
type de construction, les styles de vie et l’espérance de vie. L’accès aux TIC dépend de la
géographie, de la demande du marché et de la disponibilité économique à l’échelle per-
sonnelle et familiale. Les infrastructures déterminent les conditions spatiales urbaines.
Parmi les TIC on inclut les téléphones portables, les ordinateurs et la téléphonie par
câble.
Durant les 25 dernières années des changements importants ont eu lieu dans l’accès
aux TIC dans toutes les villes. De grands projets d’accessibilité à financement privé             Graphique 1: Digital Economy and Society Index (DESI) 2017 ranking. Source: Europe’s Digital Progress
                                                                                                                                             Report 2017
ont vu le jour. Les formes spatiales urbaines sont chaque fois plus déterminées par la

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1 - Cadre de la situation actuaelle au niveau européen

En ce qui concerne la Connectivité, qui fait référence tant à la demande qu’à l’offre de                    Comme le montre le Graphique 5, parmi les Nations ayant une utilisation régulière d’in-
haut débit fixe et mobile, la valeur la plus haute est atteinte par la Hollande, suivie du                  ternet, on peut distinguer 3 groupes différents :
Luxembourg et de la Belgique, alors que la Croatie, la Bulgarie et la Pologne enregistrent                  1) des pays avec la grande majorité de la population qui utilise Internet régulièrement
des valeurs inférieures. (Graphique 2).                                                                     (minimum une fois par semaine) : Scandinavie, Luxembourg, Pays-Bas et Royaume-Uni,
                                                                                                            tous ces pays ont un taux supérieur à 90%;
                                                                                                            2) des pays en phase de développement comme l’Estonie et l’Allemagne ;
                                                                                                            3) des pays avec un taux encore nettement inférieur à la moyenne UE (et inférieur à 56%
                                                                                                            en Roumanie et à 58% en Bulgarie en 2016).

 Graphique 2: Digital Economy and Society Index (DESI) 2017, Connectivity. Source: Europe’s Digital Pro-
                                          gress Report 2017

L’indicateur Capital humain, est composé à son tour de deux sous-catégories qui renfer-
ment «les compétences de base» et «les compétences avancées».
Selon les données 2016, la Finlande, le Royaume-Uni et la Suède ont eu les valeurs les                      Graphique 5: Regular Internet use in the EU (% of individuals aged 16-74). Source: Europe’s Digital Pro-
plus élevées pour les deux catégories alors que la Roumanie, la Bulgarie, la Grèce et                                                                 gress Report 2017.
Chypre ont eu les valeurs les plus basses (Graphique 3).
                                                                                                            Bien que le nombre d’utilisateurs non connectés à Internet ait encore baissé en 2016
                                                                                                            par rapport à l’année précédente, 14% de la population de l’UE n’a encore jamais utilisé
                                                                                                            Internet (Graphique 6).

 Graphique 2: Digital Economy and Society Index (DESI) 2017, Connectivity. Source: Europe’s Digital Pro-
                                          gress Report 2017

En ce qui concerne l’utilisation d’internet, environ 79% des citoyens de l’UE vont sur
internet toutes les semaines, alors que 71% le font tous les jours. De plus, 63% des per-                   Graphique 6: Individuals who never used internet (% of individuals aged 16-74). Source: Europe’s Digital
sonnes défavorisées utilisent internet toutes les semaines. Toutefois, malgré les amélio-                                                          Progress Report 2017.
rations continues, les personnes âgées et les personnes avec un bas niveau d’instruction
ou de revenu continuent à être à risque d’exclusion numérique (Graphique 4a et 4b).                         Les trois principales raisons données par les familles pour expliquer le non accès à
                                                                                                            Internet sont : le manque de besoin ou d’intérêt (46% des familles sans accès), les
                                                                                                            compétences insuffisantes (42%), les coûts élevés des équipements (26%) et d’accès
                                                                                                            (22%). Les facteurs liés aux coûts ont plus d’importance dans le cas des familles les
                                                                                                            plus pauvres et de celles avec des enfants à charge. Dans un contexte où la technologie
                                                                                                            change rapidement et où la numérisation devient un facteur de plus en plus important
                                                                                                            dans la vie quotidienne des européens, le manque de compétences adaptées est, bien
                                                                                                            évidemment, le facteur en croissance rapide qui décourage les familles à avoir accès à
                                                                                                            Internet à la maison (Graphique 7).

 Graphique 4a: Daily and weekly use of internet in the EU (% of individuals aged 16-74). Source: Europe’s
                                     Digital Progress Report 2017.
 Graphique 4b: Weekly internet use by disadvantaged groups (% of individuals). Source : Europe’s Digital
                                         Progress Report 2017.

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1 - Cadre de la situation actuaelle au niveau européen

                                                                                                          Graphique 9 : Familles qui disposent d’un accès haut débit. Année 2017, pour 100 familles avec les mêmes
                                                                                                          caractéristiques. Source: Istat 2017- Rapport: Citoyens, entreprises et TIC
 Graphique 7: eGovernment usage potential (preferred channel for submitting forms to public authorities
                     by citizens). Source: Europe’s Digital Progress Report 2017.                         Même si plus des deux tiers des familles italiennes disposent d’une connexion à haut
                                                                                                          débit (69,5%), il reste encore de grandes marges de développement pour la diffusion
                                                                                                          et l’utilisation d’Internet. La plus grande partie des familles sans accès à Internet à la
                                                                                                          maison indique le manque de compétences comme raison principale de non utilisation
                                                                                                          du Réseau (55,5%) et presque un quart (25,3%) ne considère pas Internet comme un
1.2 Données statistiques spécifiques pour les pays partenaires du projet                                  instrument utile et intéressant. S’ensuivent des motivations d’ordre économique liées
                                                                                                          au coût élevé de la connexion ou des instruments nécessaires (16,2%) alors que 8,6% ne
                                        LE CAS DE L’ITALIE                                                naviguent pas en ligne à la maison parce qu’au moins un membre de la famille accède à
                                                                                                          Internet d’un autre endroit. La part des familles qui indiquent parmi les motivations l’in-
Les enquêtes récentes de l’Istat (Institut National de Statistiques) (2017) montrent com-                 sécurité par rapport à la protection de la vie privée (2,4%) et le manque de disponibilité
ment, bien que l’écart important de l’Italie par rapport aux autres pays européens per-                   d’une connexion à haut débit est par contre résiduelle.
dure, l’utilisation des technologies TIC de la part des citoyens et des entreprises est de-               Par rapport à 2016 il y a une augmentation de la part de personnes de 6 ans et plus
venu plus répandu et a évolué par rapport aux années précédentes. Par rapport à 2016                      connectées à Internet sur les 12 mois précédents l’entretien (de 63,2% à 65,3%) et de
il y a une augmentation de 69,2% à 71,7% (+ 2.5%) de la part des familles qui disposent                   celles qui se connectent quotidiennement (de 44,6% à 47,6%). L’utilisation d’internet
d’un accès à Internet à la maison.                                                                        est plus fréquente parmi les 15-24 ans (plus de 92%) mais il faut noter la forte reprise
Sur le territoire les différences entre les régions sont encore considérables en 2017,                    cette dernière année des 55-59 ans (de 67,2% à 68,2%). Le rapport avec ces technolo-
avec l’avantage du Centre et du Nord de l’Italie ; les régions avec le taux le plus faible de             gies confirme être vraiment différent entre la population masculine et féminine et cet
diffusion du haut débit dans les familles sont la Calabre et le Molise.                                   écart reste stable par rapport à l’année précédente: 69,5% des hommes et 61,3% des
                                                                                                          femmes naviguent sur internet, mais il faut souligner que jusqu’à 44 ans, les différences
                                                                                                          de genre sont très modérées.

Graphique 8: Familles qui disposent d’un accès au haut débit. Écarts régionaux de la moyenne italienne.
Années 2016 et 2017, pour 100 familles avec les mêmes caractéristiques. Source: Istat 2017- Rapport:
Citoyens, entreprises et TIC

Dans les familles il reste un grand écart numérique à attribuer surtout à des facteurs
générationnels et culturels. Les plus connectées sont celles où au moins un mineur est
présent: neuf sur dix (91,6%) ont une connexion au haut débit; les moins connectées
sont les familles composées uniquement par une personne âgée de plus de soixante-cinq
ans, parmi celles-ci une sur cinq (24,5%) dispose d’une connexion à haut débit.
Un autre facteur de discrimination est le niveau d’études; 92,7% des famille ont une
connexion à haut débit si au minimum un membre a une Laurea (maîtrise) contre 59,9%
des familles dans lesquelles le niveau d’études le plus élevé est la Licenza Media (études
secondaires inférieures).                                                                                 Graphique 10: Personnes de 6 ans et plus qui ont utilisé Internet dans les 12 derniers mois par sexe,
                                                                                                          tranche d’âge, territoire et situation professionnelle. Années 2011-2017, valeurs pour 100 personnes de 6
                                                                                                          ans et plus ayant les mêmes caractéristiques. Source: Istat 2017- Rapport: Citoyens, entreprises et TIC
                                                   12                                                                                                        13
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1 - Cadre de la situation actuaelle au niveau européen

Sur le site de l’Agenda Numérique (https://www.agendadigitale.eu/infrastrutture/              ment un rôle de plateforme, de facilitation et de coordination de la part des institutions
le-cause-dell-analfabetismo-digitale-italiano/), Nello Iacono identifie quatre groupes de     par rapport au développement des initiatives territoriales.
citoyens divisés en fonction du niveau de compétence numérique:                               C’est sur ces principes que certaines initiatives italiennes se sont orientées avec la
1. Ceux qui n’ont jamais utilisé Internet (illettrés numériques complets);                    conviction que le thème de la participation citoyenne et les compétences numériques
2. Ceux qui utilisent Internet rarement (ex. pas dans les trois derniers mois);               doivent devenir rapidement la priorité fondamentale de l’action politique italienne.
3. Ceux qui ont utilisé internet dans les trois derniers mois mais qui ne sont pas capables
d’utiliser les services les plus communs sur Internet (interaction avec l’administration
publique, home banking, paiements électroniques) et donc qui n’ont pas une approche
active (nous pouvons les appeler “illettrés numériques fonctionnels”);
4. Ceux qui utilisent Internet pour les services les plus communs (qui dans le framework                                        LE CAS DE LA FRANCE
européen DIGICOMP correspond à un niveau minimum sur toutes les dimensions de
la compétence – information, communication, créations de contenus, sécurité, prob-            Depuis près de 15 ans que l’économie du pays est en période de crise ou comme ac-
lem-solving).                                                                                 tuellement de reprise, la digitalisation de la société française se poursuit à un rythme
                                                                                              rapide et soutenu. Le baromètre du numérique 2017 – 17ème édition (Ministère de
Dans une enquête Ocse- Piaac publiée en 2016 il ressort qu’en Italie 28% des personnes        l’économie et des finances) nous fournit des indications utiles sur ce qu’est le numéri-
entre 16 et 65 ans appartiennent à la troisième catégorie des illettrés numériques fonc-      que aujourd’hui, les enjeux qu’il recouvre et les supports utilisés.
tionnels, c’est à dire des adultes qui savent lire et écrire mais qui ne sont pas capables    Les équipements se succèdent et s’ajoutent dans les foyers. Exemple symptomatique,
d’utiliser ces capacités dans la vie quotidienne et qui souvent ne comprennent pas les        le smartphone est devenu en quelques années incontournables et près des trois quarts
langages des nouvelles technologies. Les illettrés numériques fonctionnels, par exem-         des français en sont aujourd’hui équipés (73%, +8 points en un an). En 2011, moins d’un
ple, pourraient ne pas être capables de remonter à une information de base contenue           quart des Français en possédait un.
dans un site internet, comme le numéro de téléphone de la section “contact”. Avec             Globalement les équipements nomades ont le vent en poupe : les tablettes qui faisaient
28% d’illettrés numériques fonctionnels, l’Italie se place à l’avant dernière place, avec     timidement leur apparition il y a six ans touchent aujourd’hui 44% des individus, +4
l’Espagne.                                                                                    points en un an et +40 points en six ans.
Un illettrisme si important chez les adultes représente un obstacle culturel important
dans l’approche au numérique d’une nouvelle grammaire et de nouveaux instruments,             Le téléphone mobile confirme son ascendant sur le téléphone fixe: 94% des français
parce qu’il détermine en fait une approche au numérique majoritairement passive et            en sont désormais équipés, soit un écart de 8 points avec le téléphone fixe (86%). Les
comme simple spectateur, certainement non conscient.                                          équipements fixes commencent en effet à marquer le pas: le téléphone fixe continue de
Dans ce cadre et avec les données extraites précédemment du relevé Istat « Citoyens,          perdre du terrain (-2 points). L’équipement en ordinateur s’érode (-1 point), tandis que
entreprises et TIC 2017 » il en ressort que les éléments de plus grande différence dans       la proportion de connexion fixe à internet à domicile stagne (85%, exactement comme
l’utilisation d’internet sont:                                                                l’an dernier).
- le niveau d’instruction plus élevé;
- la situation professionnelle (dirigeant plus qu’employé plus qu’ouvrier plus que
chômeur);
- le genre (hommes plus que femmes);
- l’âge (jeunes plus que personnes âgées et familles avec mineurs);
- la zone géographique (mais uniquement pour les adultes : à décroîte du Nord au Sud).

De plus, les causes principales de l’actuelle condition d’illettrisme numérique semblent                      L’évolution du taux d’équipement en smartphone entre 2011 et 2017
être:                                                                                         La connexion à internet se fait aujourd’hui plus souvent via son mobile que par un or-
- Le manque des conditions structurelles nécessaires (au niveau des infrastructures           dinateur. Interrogés sur le terminal qu’ils utilisent le plus souvent pour se connecter à
numériques, de couverture totale de la population avec le haut débit et très haut débit);     la Toile, les français placent en tête le smartphone, devant l’ordinateur puis la tablette.
- L’illettrisme numérique fonctionnel et dans tous les cas le manque d’une culture de
base, héritière de l’absence d’une politique pour le développement de l’éducation;
- Le manque de motivation pour l’utilisation d’Internet (“je ne l’utilise pas parce que je
n’en ai pas besoin”) ou des services (“j’utilise internet mais pas le home banking parce
que je fais peu de mouvements bancaires”).

Bien sûr une situation aussi composite a besoin d’un système d’intervention qui prenne
en considération les différentes causes, en agissant toutefois sur un double niveau top-
down et bottom-up qui valorise et stimule la proactivité de la population, où top-down                                    L’utilisation d’Internet par type de support
signifie que l’initiative est développée par des institutions centrales pour être coconçue
de manière participée mais aussi guidée centralement, et bottom-up qui a essentielle-

                                            14                                                                                                15
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1 - Cadre de la situation actuaelle au niveau européen

Les réseaux sociaux, très majoritairement consultés et alimentés via les smartphones                                         LE CAS DU PORTUGAL
(61%), créent un rapport quotidien et renouvelé au mobile, qui devient petit à petit l’un
des terminaux privilégiés pour les usages ludiques et associés aux loisirs: pour regarder
                                                                                             Le Portugal se situe légèrement au-dessus de la moyenne de l’Union Européenne (PT:
des vidéos ou jouer en ligne, smartphone et ordinateur font aujourd’hui quasiment jeu
                                                                                             0,53; UE: 0,52) par rapport au progrès numérique, dans le groupe des pays à moyenne
égal.
                                                                                             performance.
Les activités moins ludiques (travail, achat en ligne ou envoi d’e-mails) restent, quant à
                                                                                             Selon l’indice DESI 2017 - Digital Economy and Society Index, de la Commission Eu-
elles, plutôt réalisées prioritairement à partir d’un ordinateur.
                                                                                             ropéenne, pour l’année 2016, qui évalue et compare l’appropriation des TIC dans l’écon-
Pour accélérer les transformations associées à ces évolutions, les grands réseaux de ser-
                                                                                             omie ainsi que dans la société en général, en tenant compte de cinq dimensions telles
vice public sont amenés à mettre en place des stratégies mêlant incitations et contraint-
                                                                                             que la connectivité, le capital humain, l’utilisation d’Internet, l’intégration des technol-
es pour orienter l’usager prioritairement vers les services en ligne (drive to web). Cette
                                                                                             ogies numériques et les services publics numériques, le Portugal se classe au 15e rang
évolution comporte un risque d’exclusion de certaines populations: 39% des français se
                                                                                             des 28 États membres de l’UE.
disent inquiets à l’idée de devoir effectuer des démarches administratives; 31% ne se
sentent pas compétents pour utiliser un smartphone; 12% ne disposent pas d’une con-
nexion internet. Au final, un tiers des français estime qu’un accompagnement dans un
lieu dédié est le plus adapté pour maîtriser les usages numériques.

Le risque d’exclusion numérique recouvre des réalités variées, mises en lumière par
les travaux sur le terrain d’Emmaüs Connect et de WeTechCare, qui distinguent 3 pro-
fils-types d’usagers aux besoins d’accompagnement différents, comme l’illustre le sché-
ma ci-après:
- Les «avancés» (environ 14% de la population), qui possèdent un équipement et des
compétences numériques de base mais qui ne les mobilisent pas de manière optimale
par peur de « mal faire » ou par préférence pour les interactions en face à face
- Les débutants et intermédiaires (environ 19%), qui disposent de compétences numéri-
ques faibles et ne se connectent que rarement à Internet
- Les exclus (environ 7%), qui n’ont aucune autonomie dans l’utilisation des outils
numériques, parfois du fait de situations particulières comme un handicap lourd ou
l’illettrisme.
                                                                                             La situation du Portugal, apparemment favorable, révèle cependant des asymétries
                                                                                             dans l’intégration des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC),
                                                                                             qui traversent la société. D’une part, le Portugal c’est bien classé en termes d’infra-
                                                                                             structures d’accès à Internet et de fourniture de services publics en ligne. D’autre part,
                                                                                             il présente de faibles niveaux d’utilisation de ces mêmes services et infrastructures.
                                                                                             Ceci est essentiellement dû au fait que 52% de la population n’a pas les compétences
                                                                                             numériques de base nécessaires pour accéder efficacement à Internet et 30% n’ont pas
                                                                                             de compétences numériques. Cela signifie que le risque d’exclusion numérique pour
                                                                                             certains groupes de la population, tels que les personnes âgées, les adultes ayant un
                                                                                             faible niveau d’éducation, les personnes inactives avec de faibles qualifications pro-
                                                                                             fessionnelles et les personnes handicapées, reste particulièrement élevé au Portugal.

                                           16                                                                                            17
1 - Cadre de la situation actuaelle au niveau européen

Analysant 4 des 5 dimensions mentionnées dans le DESI 2017, compte tenu de ses im-              En regardant les profils des personnes entre 16 et 74 ans qui utilisent Internet et le
plications dans les questions de la litéracie numérique, de l’info-inclusion et de la partic-   commerce électronique au Portugal (selon l’Enquête sur l’utilisation de l’information et
ipation citoyenne qui traversent le projet My Smart Quartier (Erasmus +), il est noté que:      de la communication par les familles, INE - Institut national de la statistique, 2016), on
Connectivité                                                                                    conclu que:
                                                                                                - Les taux d’utilisation d’Internet pour les hommes (72%) sont plus élevés que pour les
                                                                                                femmes (69%), tout comme les commandes en ligne (25% pour les hommes contre 22%
                                                                                                pour les femmes);
                                                                                                - L’utilisation d’internet est plus fréquente dans la population de 54 ans et couvre
Le Portugal a continué d’améliorer sa cote de connectivité mondiale en 2016, se hissant         presque toute la population âgée de 16 à 24 ans (99%), décroissant de manière sig-
à la 10e place.                                                                                 nificative avec l’âge (47% pour le groupe des 55-64 ans et 28% pour le groupe des 65-74
Forces:                                                                                         ans) Les pratiques du commerce électronique étaient également plus élevées dans les
- Le haut débit est disponible pour toutes les résidences. De plus, des réseaux capables        groupes d’âge jeunes, en particulier chez les personnes âgées de 25 à 34 ans (44%),
de fournir des vitesses de 30 Mbps ou plus (couverture 4G) sont disponibles pour 95%            comparativement à 7% et 4%, respectivement, dans les groupes d’âge 55-64 et 65-74
des ménages (bien au-dessus de la moyenne de l’UE de 76%).                                      ans;
                                                                                                - Selon le niveau de scolarité, on constate des taux d’ utilisation de l’Internet de 96%
Faiblesses:                                                                                     pour les personnes ayant achevé leurs études secondaires et de 98% pour les personnes
- On constate une faible adhérence à haut débit, fixe et mobile: en 2016, seuls 68% des         ayant fait des études supérieures. Ces groupes ont également effectué le plus grand
ménages avaient rejoint le haut débit fixe et seulement 55% du haut débit mobile. En            nombre de commandes par voie électronique au cours des trois mois précédant l’en-
termes d’adhésion au haut débit mobile, le Portugal est parmi les pays de l’UE avec les         quête INE (36% et 53%, respectivement);
valeurs les plus faibles et a décroché une place dans le classement, occupant en 2017           - L’utilisation d’Internet est une pratique répandue parmi les étudiants (100%) et dans
la 26ème place.                                                                                 82% de la population active. Les étudiants se distinguent également par une proportion
- Le prix des abonnements haut débit fixe est élevé, le Portugal se situant au 24ème rang       de personnes qui optent pour le commerce électronique.
de ce sous-indice.
                                                                                                Les étudiants se démarquent également par une proportion de 39% des personnes qui
Selon les données de l’Institut National de la Statistique (INE) en 2016, en ce qui con-        passent des commandes sur Internet, supérieur à celui observé pour la population oc-
cerne les équipements utilisés pour accéder à Internet, le Portugal se rapproche de l’UE        cupée (30%).Parmi les chômeurs, 68% ont déclaré utiliser Internet.
en proportion des utilisateurs mobiles (en 2012: UE 48%, PT 35%; 2015: UE 72%, PT
66%). Le smartphone (78%) et l’ordinateur portable (73%) sont les plus fréquemment              L’utilisation d’Internet
mentionnés par les internautes pour accéder à ce réseau. L’ordinateur de bureau et la
tablette sont référencés respectivement par 46% et 44% des internautes.

Capital Humain
                                                                                                Dans cette dimension, le Portugal présente une mauvaise performance, occupant la
                                                                                                19ème place, influencée par l’asymétrie dans l’utilisation d’Internet.
                                                                                                Forces:
                                                                                                - Augmentation de la pourcentage d’internautes qui effectuent des appels vidéo en
Dans cette dimension, le Portugal a sa pire performance, occupant la 22e place.                 ligne et accédent à des réseaux sociaux qui, en plus de jouer ou télécharger des jeux,
                                                                                                des images, des films ou de la musique, est la seule activité dans cette dimension où le
Faiblesses:                                                                                     Portugal dépasse la moyenne européenne.
Le pourcentage de citoyens portugais âgés de 16 à 74 ans qui utilisent Internet au moins
une fois par semaine (68%) est toujours bien inférieur à la moyenne de l’UE (79%), bien         Faiblesses:
que ce chiffre ait augmenté en 2016.                                                            - Faible pourcentage d’utilisations nécessitant de plus grandes compétences numéri-
En 2016, 26% de la population adulte portugaise n’avait jamais utilisé Internet, contre         ques ou ou confiance dans l’utilisation: les utilisateurs d’Internet au Portugal sont moins
14% en moyenne dans l’UE: 52% de la population n’a pas les compétences numéri-                  susceptibles d’utiliser les services en ligne, par rapport à leurs homologues de l’UE, sur-
ques de base nécessaires pour accéder efficacement à Internet et 30% n’ont pas de               tout les achats en ligne et les services bancaires en ligne qui abaissent l’indice, étant le
compétences numériques, contre respectivement 44% et 19% en moyenne dans l’UE.                  Portugal à la 24ème place parmi ses homologues européens.
- Le pourcentage d’adultes actifs dans le marché du travail sans compétences numéri-
ques au Portugal est de 22%, soit le double de la moyenne de l’UE.                              Services Publiques en Ligne
- Le Portugal montre également des retards dans le pourcentage de professionnels dans
l’emploi total avec des compétences en TIC (22e place).

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