Cannes Création 2018-2019

 
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Cannes Création 2018-2019
Scène Nationale
                                   de Sète    et du
                                   Bassin de Thau

Cannes
Etienne Gaudillère – Compagnie Y

                              Création 2018-2019
Cannes Création 2018-2019
Cannes (1939-1990)
                                                          Etienne Gaudillère texte et mise en scène

                                                               distribution en cours 10 comédien(ne)s

                                                     Arthur Vandepoel assistant à la mise en scène
                                                                    Bertrand Nodet scénographe
                                                                 Romain de Lagarde éclairagiste
                                                                                          en cours

                                                                                    Création Mai 2019

                                                      Coproduction (montage de la production en cours)
                                               Compagnie Y, Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau

                                                                                    Production déléguée
                                                             Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau
                                                                          Avenue Victor Hugo 34200 Sète
                                                                                Sandrine Mini, directrice

                                                    Florence Marguerie, responsable fabrique productions
                                  florencemarguerie@theatredesete.com / 04 67 18 68 68 - 06 70 91 18 42
                                                          www.scenenationale-sete-bassindethau.com

                                                                                             Compagnie Y
                                                           8 rue Turbil, Résidence le Key West 69003 Lyon
                                                                compagniey@gmail.com - 06 75 90 04 85
                                        Production : La Maison Soleil – Amélie Casasole : 07 82 62 42 03
                                                                           amelie.lamaisonsoleil@gmail.com

dossier mis à jour : 20/11/2017
Cannes Création 2018-2019
Le ridicule et le sublime, le spirituel et le mondain, l’outrance et
le mystère de Cannes laissent, depuis toujours et pour longtemps
encore, les foules sentimentales excitées, énervées, estomaquées,
ébaubies, éberluées, étonnées, éblouies, exsangues. Épatées.
                                             Henry-Jean Servat

C’est le grand rite.
                                             Edgar Morin

Je déclare ouvert le premier festival de l’agriculture.
                                             Le Ministre du Commerce
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Cannes

Chronologie subjective de l’histoire du Festival de Cannes de 1939 aux
années 1990
1938 - Les Dieux du Stade, de Leni Riefenstahl, gagne à la Biennale de Venise. Le gouvernement français
hésite pendant neuf mois à créer un festival du cinéma pour contrer l’avancée du fascisme en Italie et
Allemagne.
1939 - Le premier Festival de Cannes s’ouvre le 1 er septembre. L’Allemagne envahit la Pologne. Le Festival
est annulé.
1953 - Jean Cocteau, Président du jury, déclare : « La seule chose que je demande à mes camarades du
jury, c’est de se départir de toute idée politique ». La « bataille de fleurs » est à la mode pendant le Festival.
1954 - Simone Silva pose seins nus avec Robert Mitchum. Scandale. Elle se suicidera.
1956 - Neuf pays censurent leur film dans un contexte de Guerre Froide. La presse écrit « Le Festival de
Cannes, c’est l’O.N.U. ». Brigitte Bardot arrive pour la première fois sur la Croisette : émeutes.
1960 - La Dolce Vita fait scandale. Georges Simenon rencontre Federico Fellini, début d’une amitié de
trente ans.
1962 - Malraux : « l’Etat n’est pas fait pour diriger l’art mais pour le servir ».
1968 - Le Festival de Cannes est annulé par la nouvelle génération de cinéastes. Le Général de Gaulle
débarque en hélicoptère dans le jardin du délégué général du Festival.
1975 - Deux bombes explosent un jour avant l’ouverture. La question de l’indépendance de l’Algérie
ressurgit. Le magnétoscope Sony est commercialisé en France. Le Polaroïd cartonne.
1981 - Doublement du budget de la Culture. Gilles Jacob travaille à l’indépendance financière du Festival.
1984 - Arrivée de Canal Plus. Marc Tessier, directeur financier de Canal Plus : « Nous avons sauvés
Cannes ». Boom du caméscope dans les foyers français.
1989 - 1993 - Mort de Siménon. Mort de Fellini. Mort de Philippe Erlanger, créateur du Festival. Steven
Soderbergh gagne la Palme d’Or. Il a 26 ans. En recevant le prix, il murmure hors-micro « Attention à la
chute ». Création du métier de « vendeurs de films ».
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Note d’intention

Un microcosme mondial.
On pourrait appeler ça « la théorie de la boule à facette » : à savoir comment montrer toutes les facettes
d’une institution à la fois artistique, commerciale, politique, économique, voire religieuse (selon Edgar
Morin)... Mais c’est justement parce que l’institution est multiple qu’elle semble refléter notre
société actuelle. Il s’agit de (dé)montrer un microcosme dont la particularité est d’être un microcosme
mondial, mélangeant artistes, touristes, producteurs, politiciens, prostitués...
Mais derrière ce bouillonnement et cette fête perpétuelle, c’est bien les rapports entre Le Festival et
la Politique qui sont à creuser. D’où le choix d’une période (1939-1990) où les entrelacs politiques et
artistiques furent l’objet de nombreux rebondissements. Ou comment les enjeux politiques rattrapent
forcément les enjeux artistiques : d’une institution qui se réclame à tout prix non politique, aux cinéastes
engagés qui reflètent un monde réel, en passant par la marchandisation de l’industrie culturelle, ce sont ces
allers et retours incessants qu’ils convient d’explorer. Et derrière ces allers-retours incessants, c’est une
partie de l’histoire de notre société et de notre monde qui se dévoile.

Le jeu du temps... d’une époque politique.
Si l’idée est d’adopter une approche plutôt chronologique du Festival de Cannes (qui a fêté ses soixante-dix
ans en 2017), il s’agit aussi de percuter des tableaux de différentes époques dans une logique de mise
en regard d’époques différentes : interrompre le débat d’un jury d’aujourd’hui par les manifestations de
Mai 68, enchaîner la mort de Fellini avec l’arrivée de Steven Soderbergh, ou tout simplement faire usage
d’accélérations ou de ralentissements, à la mamière de Ça ira de Joël Pommerat. Si l’on devait choisir une
autre référence, ce serait sans doute le travail de Christophe Marthaler (notamment dans Papperlapapp,
présenté en 2010 au Festival d’Avignon) : il s’agit d’aborder le temps comme un élément sensible
mémoriel permettant à la fois une réflexion sur aujourd’hui (notamment à travers la question de la
mode) et la naissance d’éléments poétiques.

… et le fil rouge des générations.
A travers le prisme de l’histoire, c’est l’apparition de nouvelles générations qui intéresse : comment une
institution traverse les époques en s’appropriant, rejetant ou ratant des générations. L’histoire du festival est
ainsi jalonnée de tournants : La Dolce Vita, mai 68 et la Nouvelle Vague, Steven Soderbergh, qui vont parfois
de pair avec les scandales qu’ils créent. Et comment une institution peut-elle rester « jeune » ?

C’est l’histoire d’une institution, d’une conscience collective fascinante qui nous dépasse et nous reflète.

Le leitmotiv du jury.
Témoin d’une époque et de ses enjeux, de personnalités et de questionnements artistiques, les délibérations
du jury permettront de souligner que le centre de gravité du Festival de Cannes reste des œuvres d’art, à
savoir des films. Le festival même, de par son existence, pose alors de nombreuses questions : l’art doit-il
être compétitif (le Palmarès) ? Quel est le poids de l’Histoire (le Protocole) ? Est-il réservé à une élite (le
smoking de soirée) ? Les stars sont-elles de nouveaux dieux (la fan-attitude) ? L’art ne se définit-il que dans
l’opposition (le scandale) ?… De nombreuses questions, pour de nombreux membres de jurys historiques
qui résonnent toujours aujourd’hui.
Scénographie,
                                  musique et vidéos

Scénographie
A chaque époque (1939-1990), ses enjeux artistiques et politiques
et... son décor. Chaque « décor » évoquera une époque, une
technique, un graphisme, une mode vestimentaire, une manière
de parler qui sera chassée par l’arrivée d’une autre période. Une
manière de traverser l’histoire commune et d’interroger la rapidité
de nos vies.
Un élément important de la scénographie sera l’évolution des
techniques au sein du Festival de Cannes mais aussi de notre
société : invention de la télévision, de la caméra Super 8, du
Polaroïd, des magnétoscopes...
Et puis un élément central à partir des années 1980 : des marches d’escaliers. Symbole de Cannes, bien
sûr, mais aussi des rapports de pouvoir, de l’élévation comme de la chute, de la naissance et de la mort.

Aucune image de films...
mais un questionnement sur l’image.
Grâce à l’utilisation de la vidéo live, l’envie est de creuser une réflexion sur l’image comme illusion ou
prolongement du rêve : la scène d’une jeune fille fan d’un acteur commencera au plateau et se terminera en
vidéo, une actrice éclatera en sanglots devant des gradins vides à l’image, alors que le public est là. L’idée
est de détourner l’attente du spectateur d’aujourd’hui (voir en gros plans ce qu’il se passe au plateau) pour
le piéger dans l’illusion, et donc l’interroger sur le pouvoir de l’image.
Distribution

Environ dix comédien(ne)s et :
Une bataille de fleurs                        Des micros
Des marches                                   Une caméra Super 8
Des bureaux                                   Un Polaroïd
Un banc public                                Un rail de travelling
Des drapeaux                                  Des affiches
Un costume intégral gonflable de Palme d’Or   Une table de restaurant...
PROLOGUE
AUTOMNE – HIVER - PRINTEMPS - HIVER
 AUTOMNE : L’IDEE

 Entrent JEAN ZAY (35 ANS), PHILIPPE ERLANGER (35 ANS)
 PHILIPPE ERLANGER : 			                  Qu’en pensera-t-il ?
 JEAN ZAY : 				                          Il sera contre, évidemment.
 PHILIPPE ERLANGER : 			                  Pourquoi ?
 JEAN ZAY :                                Nous avons le choix : soit nous ne faisons rien, et la situation
                                           empirera, j’en suis convaincu.
                                           Soit nous mettons sur pied votre idée, et au moins nous
                                           aurons agit
 PHILIPPE ERLANGER : 			                  ... au risque d’envenimer les choses.
 JEAN ZAY :                               Exactement. Il faut que vous mettiez en avant la situation.
                                          Comment vous êtes revenu de Venise en train, comment
                                          vous avez eu l’idée dans le train. Le train, c’est important.
                                          Romancez un peu la chose.
 Une porte claque. Entre GEORGES BONNET (50 ANS)
 GEORGE BONNET (furieux) :                (tenant le magazine La Cinématographie française à la main)
                                          Qu’est-ce que ç’est que ça : « Décidément, la manifestation
                                          de Venise semble passer un mauvais quart d’heure.
                                          Les milieux cinématographiques anglais et américains
                                          notamment lui adressent d’amers reproches et jurent qu’on
                                          ne les y reprendra plus. Nous croyons savoir que dans les
                                          milieux officiels, il est fortement question d’organiser dès
                                          l’année prochaine une manifestation cinématographique
                                          internationale en France » ? Quelqu’un peut-il m’expliquer ?
 JEAN ZAY : 				                          Bon. Philippe, expliquez à Georges votre idée.
 PHILIPPE ERLANGER :                      Merci Monsieur Le Ministre. Comme vous le savez, Leni
                                          Riefenstahl a reçu le Grand Prix avant-hier soir
 GEORGES BONNET :                         Je sais je suis au courant. Je sais que les Allemands ont
                                          gagné la coupe de la Mostra avec les Dieux du Stades, que
                                          c’est un film de propagande nazie sur les jeux Olympiques
                                          de Berlin il y a deux ans et que ce n’est donc ni un film de
                                          fiction ni un film neutre, et donc une atteinte au règlement,
                                          je sais que les Anglais et les Américains ont dénoncé cela
                                          et quitté la Biennale de Venise, je sais que les membres
                                          du jury ont démissionné, je sais tout ça je suis ministre. Je
                                          sais même une chose que vous ne savez sans doute pas :
                                          Joseph Goebbels, vous voyez qui c’est ?, le ministre d’Hitler,
                                          c’est lui qui s’est arrangé pour que les Allemands gagnent
                                          cette année. Oui je sais ça. Et je suis d’accord pour dire
                                          que ce n’est sans doute pas un palmarès qui restera dans
                                          l’histoire, comme on dit -
 PHILIPPE ERLANGER : 			                  Je –
 JEAN ZAY : 				                          Georges –
 GEORGES BONNET :                         - mais faire un festival contre la Mostra de Venise en France
                                          cela je ne le savais pas et je peux vous dire que je ne suis
                                          pas mais alors pas du tout d’accord.
JEAN ZAY : 				Georges –
GEORGES BONNET :      Il est hors de question de heurter les Italiens en créant un
                      festival en France. Ce serait un scandale diplomatique et
                      nous n’avons pas besoin de ça en ce moment. Les accords
                      de Munich -
JEAN ZAY :            Ah non !
GEORGES BONNET :      Les accords de Munich ont été signés entre l’Allemagne,
                      l’Italie, L’Angleterre et le Président, Hitler s’engage à n’avoir
                      plus aucune revendication territoriale.
PHILIPPE ERLANGER :   Un sondage montre que les Français ne sont pas convaincus
                      par les accords de Munich.
GEORGES BONNET :      Pardon ?
JEAN ZAY :            Un sondage. C’est nouveau. C’est la première fois que ça
                      se fait en France. Par des américains. Ils ont demandé aux
                      Français ce qu’ils pensaient de l’accord de Munich. 37% les
                      désapprouvent.
GEORGES BONNET :      Ça n’est pas la question, ils ont été signés. Vous n’allez
                      pas me dire que ces accords ne sont pas un rempart à la
                      guerre ?
JEAN ZAY :            Georges vous savez très bien que si le Président Daladier a
                      signé ces accords c’est parce que nous devons gagner du
                      temps : notre armée n’est pas prête pour aller à la guerre.
GEORGES BONNET :      Raison de plus pour ne pas la déclencher dès demain en
                      annonçant une contre-Mostra ! (A Philippe Erlanger) : Tout ce
                      que vous entendez ne sort pas de cette pièce.
(silence)
JEAN ZAY :            « Après mille ans et plus de Guerre déclarée
                      Les Loups firent la Paix avecque les Brebis.
                      C’était apparemment le bien des deux partis :
                      Car, si les Loups mangeaient mainte bête égarée,
                      Les Bergers de leur peau se faisaient maints habits
                      Jamais de liberté, ni pour les pâturages,
                      Ni d’autre part pour les carnages :
                      Ils ne pouvaient jouir qu’en tremblant de leurs biens.
                      La Paix se conclut donc ; on donne des otages :
                      Les Loups leurs Louveteaux, et les Brebis leurs Chiens.
                      L’Échange en étant fait aux formes ordinaires,
                      Et réglé par des Commissaires,
                      Au bout de quelque temps que Messieurs les Louvats
                      Se virent Loups parfaits et friands de tuerie,
                      Ils vous prennent le temps que dans la Bergerie
                      Messieurs les Bergers n’étaient pas,
                      Étranglent la moitié des Agneaux les plus gras,
                      Les emportent aux dents, dans les Bois se retirent.
                      Ils avaient averti leurs gens secrètement.
                      Les Chiens, qui sur leur foi reposaient sûrement,
                      Furent étranglés en dormant.
                      Cela fut si tôt fait qu’à peine ils le sentirent.
                      Tout fut mis en morceaux ; un seul n’en échappa.
                      Nous pouvons conclure de là
                      Qu’il faut faire aux méchants guerre continuelle.
                      La Paix est fort bonne de soi :
                      J’en conviens ; mais de quoi sert-elle
                      Avec des ennemis sans foi ? »
GEORGES BONNET :      De la politique avec La Fontaine ? Vous êtes sérieux ?
JEAN ZAY :            Si nous ne faisons rien, nous allons nous faire dévorer par les
                      loups !
GEORGES BONNET :          Les loups ont fait la guerre il y a vingt-cinq ans et ils l'ont
                          perdue ! Ils ne recommenceront pas.
JEAN ZAY :                Comment osez-vous croire que la guerre ne reviendra pas ?
GEORGES BONNET : 			      J'ai foi en la diplomatie.
JEAN ZAY :                Mussolini a inauguré l'année dernière des studios de cinéma
                          à Rome : « Cinecitta » vous en avez entendu parler ? Et vous
                          savez ce qui est écrit au-dessus du portail d'entrée ? « Le
                          cinéma est l'arme la plus puissante » ! N'allez pas me dire
                          que c'est une déclaration de paix !
GEORGES BONNET :          (moqueur) Et vous pensez arrêter cela avec un Festival de
                          Cinéma ?
JEAN ZAY : 				           Georges, ne soyez pas réducteur.
GEORGES BONNET : 			      C'est quoi votre idée précisément ?
PHILIPPE ERLANGER :       Créer un festival des nations libres en France. Avec les
                          Américains. Et les Anglais. Je sais qu'ils nous suivraient. Ils
                          nous l'ont dit. J'ai eu l'idée dans le train-
GEORGES BONNET : 			      Et vous invitez qui ?
PHILIPPE ERLANGER : 			   Tous les pays
GEORGES BONNET : 			      Même l'Allemagne et l'Italie ?
PHILIPPE ERLANGER : 			…
GEORGES BONNET : 			L'URSS ?
JEAN ZAY :                L'idée est d'inviter tout le monde. A eux de voir s'ils
                          acceptent. L'organisation se ferait avec Huysmans : le
                          ministère de la Culture saurait organiser un tel événement.
GEORGES BONNET : 			Où ?
JEAN ZAY :                Plusieurs possibilités. Biarritz probablement. Cannes. Alger.
                          Deauville. Tout est sur la table.
GEORGES BONNET :          Personne ne vous suivra. La Mostra de Venise existe depuis
                          déjà six ans. (A Zay) Vous savez j'ai lu votre livre. J'ai noté
                          un passage : « la France est gouvernée par des vieux ».
JEAN ZAY : 				           J'étais jeune. J'avais vingt ans.
GEORGES BONNET : 			Et maintenant?
JEAN ZAY : 				Trente-cinq.
GEORGES BONNET :          Je comprends que vous soyez jeunes tous les deux, que vous
                          ayez des idées un peu décalées. C'est normal. Simplement
                          vous devez comprendre que créer un festival en France sera
                          perçu comme un acte politique d'opposition.
JEAN ZAY :                Georges, nous ne pouvons pas continuer de se laisser
                          marcher sur les pieds. Nous devons montrer que nous nous
                          opposons à Hitler et à Mussolini.
                          Nous proposons un festival qui défend la liberté artistique.
                          Soutenir la liberté artistique, ce n’est pas faire de la politique.
                          Et sans liberté artistique, il n’y a pas de créativité.
                          Si nous continuons de -
GEORGES BONNET : T                        Tout ce que vous allez réussir à faire c'est énerver Mussolini.
                                          Le gouvernement ne vous suivra pas. Je ne vous soutiendrai
                                          pas.
Il s'apprête à sortir.
PHILIPPE ERLANGER :                       Alors cela voudrait dire que le gouvernement n'a pas encore
                                          compris que le cinéma était une arme politique … alors que
                                          Mussolini et Hitler l'ont déjà compris.
Georges Bonnet sort et rentre à nouveau
GEORGES BONNET : 			                      Si cela devait se faire, je propose Vichy.
Il sort
HIVER : REVUE DE PRESSE
UN JOURNALISTE :          (tenant un exemplaire de Ciné-miroir) « Ciné-miroir » :
                          « Nous croyons véritablement que la Biennale de Venise
                          suffit à tous les besoins parce que, en vérité, elle ne fait
                          preuve d'aucun parti pris. Ce n'est pas parce que telle
                          nation est sortie vainqueur d'un tournoi qu'il faut considérer
                          les autres comme vaincues. La bataille des images est
                          assez inoffensive. Souhaitons que l'Exposition biennale du
                          cinéma demeure à Venise ».
UN AUTRE JOURNALISTE :    (tenant un exemplaire de La cinématographie française)
                          « La Cinématographie française » : « J'entends raconter
                          qu'on veut instituer à Deauville, à Cannes, à La Baule ou à
                          Biarritz, une autre Biennale ». L'idée m'en paraît enfantine.
                          On ne refait pas la Biennale. Que ce ne serait que par poli-
                          tesse, il convient de laisser à la manifestation de Venise son
                          rôle international »
UN AUTRE JOURNALISTE :    (tenant un exemplaire de Cinémonde) : « Cinémonde » :
                          « C'est une rigolade, tout simplement. La meilleure preuve,
                          du reste, c'est qu'on a mis à la tête de cette manifestation
                          celui de nos ministres qui peut, avec M. Jean Zay, passer
                          le plus justement pour un fumiste, savoir M. Albert Sarrault.
                          Alors on donnera des prix à tout le monde, on récompensera
                          tout le monde. On n'osera pas décider pour le meilleur. On
                          ne fera que de la diplomatie et de l'hôtellerie ».
UN AUTRE JOURNALSTE :     (entre en courant) Hitler vient d'envahir la Tchécoslovaquie !
                          Et Mussolini revendique les territoires de l'Algérie, de la
                          Savoie et de la Provence...
GEORGES BONNET : 			      Ça, ça ne va pas plaire au Président. Il est né à Carpentras.
                          Je ne sais pas si votre festival arrivera à arrêter quoi que
                          ce soit. Quoi qu'il en soit, vous avez l'aval du Président et
                          du gouvernement.
PRINTEMPS : ORGANISATION
PHILIPPE ERLANGER :                     La Biennale de Venise est attendue début septembre.
                                        Je propose qu'on organise le festival à la même période.
                                        Ouverture le 1er septembre.
JEAN ZAY :                              Dans quatre mois !
LE VENDEUR DE JOURNAUX :                (à la criée) La France fait savoir qu'elle ne participera pas à
                                        la Biennale de Venise cette année.
JEAN ZAY : 				                         Pour la ville ?
PHILIPPE ERLANGER : 			                 Deux représentants sont allés à Biarritz. Je suis allé à Cannes.
JEAN ZAY : 				                         Et ?
PHILIPPE ERLANGER : 			                 Le comité supérieur se prononce en faveur de Biarritz.
JEAN ZAY : 				                         Le comité supérieur de quoi ?
PHILIPPE ERLANGER : 			                 Du tourisme...
JEAN ZAY : 				                         Très bien. Ce sera donc -
LE VENDEUR DE JOURNAUX :                (à la criée) La presse vient d’annoncer que le festival sera à
                                        Biarritz
PHILIPPE ERLANGER : 			                 Mais pas du tout !
JEAN ZAY : 				                         Attendez !
Entre en courant le LOBBY de CANNES
JEAN ZAY : 				                         Ah !
LE LOBBY DE CANNES :                    Monsieur le Ministre. Nous aimerions discuter avec vous
                                        de l’annonce publique qui a été faite récemment par le
                                        gouvernement concernant l’attribution du nouveau projet du
                                        gouvernement -
JEAN ZAY : 				                         Dites
LE LOBBY DE CANNES :                    Nous proposons un investissement plus important que la
                                        ville de Biarritz.
Entre en courant le LOBBY de Biarritz
JEAN ZAY : 				                         Ah !
LE LOBBY DE BIARRITZ :                  Monsieur le Ministre. Nous sommes très honorés de
                                        l’annonce qui a été faite récemment et venons d’apprendre
                                        que la Ville de Cannes a fait une contre-propro -
JEAN ZAY : 				                         Dites
LE LOBBY DE BIARRITZ :                  Nous proposons un investissement plus important que la
                                        ville de Cannes.
LE LOBBY DE CANNES :                    Nous mettons à disposition les salles et équipements de la
                                        ville
LE LOBBY DE BIARRITZ : 			              Nous aussi
LE LOBBY DE CANNES : 		Nous proposons de loger gratuitement les délégués, invités
                       et journalistes.
LE LOBBY DE BIARRITZ :               (sort une calculatrice. Fais la grimace). Nous avons des
                                     surfeurs !
JEAN ZAY :                           Très bien. Ce sera donc le Festival International du Film de
                                     Cannes.
LE VENDEUR DE JOURNAUX :             17 JUIN 1939 : « La radio annonce la création d'un nouveau
                                     festival du film à Cannes » !
JEAN ZAY :                           Très bien ! Huysmans ?
HUYSMANS :                           Entre, les mains pleines de dossiers) Heureusement que
                                     nous avons organisé l'exposition universelle l'an passé les
                                     amis ! Sinon nous serions « dans les choux », comme on
                                     dit. Bien.
JEAN ZAY :                           Toutes les invitations doivent se faire par voies diplomatiques
                                     avec le Ministère des Affaires Étrangères. Ça représente
                                     combien d'invitations ?
HUYSMANS :                           Deux milles. Voici le plan du casino de Cannes pour la
                                     projection.
JEAN ZAY :                           Combien de salles de cinéma à Cannes ?
HUYSMANS :                           Sept. A ce propos il y a déjà un petit problème :
UN DIRECTEUR DE CINEMA DE CANNES :   « Monsieur le Directeur général. Nous avons été les
                                     premiers à nous réjouir de la décision de créer en France
                                     un Festival international du Film. Spontanément, nous
                                     avons offert notre collaboration, en vue d’assurer par
                                     l’écran la propagande de cette manifestation, en particulier
                                     le passage gracieux dans nos salles du film qui doit être
                                     édité à cette occasion.
                                     (silence)
                                     Nous étions loin de penser que le Festival n’aurait d’autres
                                     résultats que de créer une véritable concurrence pour
                                     nous ! Nos droits imprescriptibles seront-ils caduques
                                     du fait que le gouvernement organise dans une ville sur
                                     le territoire national quarante projections publiques et
                                     payantes !
                                     De toute façon, nous sommes réservés sur ce qui résultera
                                     pour les grands établissements de cette concurrence
                                     imprévue du Festival.
                                     Avec nos regrets amers, nous vous prions d’agréer
                                     l’expression de notre haute considération ».
JEAN ZAY :                           Je ne comprends pas.
PHILIPPE ERLANGER :                  Les directeurs de salles n’auront plus l’exclusivité des
                                     films projetés, puisque ce sera les Festival qui projettera
                                     les films. Et du coup ils vont perdre leur clientèle...
HUYSMANS :                           Donc on ne peut utiliser aucune des sept salles de
                                     Cannes ? Mais c’est la catastrophe !
JEAN ZAY :                           Ne paniquons pas. Y a-t-il un autre bâtiment que nous
                                     pourrions utiliser ?
HUYSMANS :                           Il y a le Casino Municipal qui a un grand hall...
PHILIPPE ERLANGER :                  Un hall ?
JEAN ZAY :                           Parfait.
HUYSMANS :                                     Et sur le règlement ?
JEAN ZAY :                                     Internationalité impartiale : Chaque pays choisit ses films.
                                               Pas de préférence pour la France. Jury international. Chaque
                                               pays recevra un « Grand Prix » pour sa participation. Il faut
                                               que tout le monde soit gagnant.
On lui amène un télégramme                     (lisant un télégramme) Les Américains confirment leur
                                               présence. Ils envoient « Mr Smith au Sénat », « Seul les
                                               Anges ont des ailes » et « Le magicien...d'Uz ? » Je ne sais
                                               pas : d'Uz ? D'Az ?
PHILIPPE ERLANGER :                            « D'Y ? »
JEAN ZAY :                                     Je ne sais pas l'encre a coulé. Bref. Ils envisagent d'envoyer
                                               un paquebot avec des vedettes.
HUYSMANS :                                     814 fauteuils et 140 strapontins possibles dans le hall du
                                               casino. Par contre ça veut dire qu'il faudra une tenue de
                                               soirée pour pouvoir rentrer.
LE VENDEUR DE JOURNAUX :                       Le Japon ne pourra pas envoyer de films : les délais sont
                                               trop courts. L'Allemagne et l'Italie n'ont toujours pas
                                               confirmé leur participation.
                                               M. Louis Lumière déclare « J'adorerais accepter cet
                                               honneur, je n'ai simplement pas les moyens de loger dans
                                               un palace... » (il sort puis revient) Le directeur du Carlton
                                               propose à M. Lumière de lui offrir un séjour dans son hôtel
                                               (il sort puis revient) M. Louis Lumière accepte la présidence
                                               d’honneur du festival (Il sort)
HUYSMANS :                                     Il nous faut un partenariat avec la SNCF et Air France pour
                                               affréter les vedettes sur place au moindre coût
JEAN ZAY :                                     Le Ministère des Finances propose l’émission d’un timbre
                                               spécial
LE VENDEUR DE JOURNAUX :                       La Belgique et la Hollande confirment leur présence.
                                               Le Mexique et la Pologne ne peuvent envoyer de films.
                                               L’Allemagne et l’Italie n’ont pas confirmé leur participation.
LE VENDEUR DE JOURNAUX :                       La Tchécoslovaquie confirme sa présence
JEAN ZAY :                                     Mais la Tchécoslovaquie n’existe plus ! Hitler l’a envahie il y
                                               a deux mois !
LE VENDEUR DE JOURNAUX :                       (hésitant) Elle envoie un film intitulé « Si demain c’est
                                               la guerre en compétition ». (Haussement d’épaules)
                                               L’Allemagne et l’Italie n’ont pas confirmé leur participation.
HUYSMANS :                                     En terme de communication ?
JEAN ZAY :                                     Il nous faut une affiche. Pourquoi ne pas demander à
                                               Domergue ?
PHILIPPE ERLANGER :                            Le peintre ? C’est une bonne idée.
LE VENDEUR DE JOURNAUX :                       Les Anglais confirment leur présence à Cannes...et à Venise.
PHILIPPE ERLANGER :                            Quoi ?
HUYSMANS :                                     Je propose une soirée d’ouverture qu’on appellerait « Le bal
                                               des petits lits blancs ». On pourrait demander à Fernandel
                                               de venir chanter.
On commence à installer des tables de dîner.
LE VENDEUR DE JOURNAUX :   (tenant un article de Cinémonde) : « Cinémonde » :
                           « Cannes, 15 juillet. Les réserves que j'avais cru devoir faire
                           étaient injustifiées. En trois semaines un travail énorme a
                           été accompli, la propagande jette partout ses antennes, les
                           chancelleries sont alertées. En même temps les concours
                           financiers affluent. Et c'est ainsi qu'on annonce aujourd'hui
                           -
JEAN ZAY :                 (au public) Que d'énergie faut-il pour traverser une jungle
                           avec une seule idée. Que d'énergie faut-il pour inventer,
                           simplement inventer, au service de nos idéaux. Nous avions
                           mis un an, un an pour convaincre le gouvernement, trouver
                           les partenaires, organiser l’événement, retourner l'opinion
                           de la presse. Bien sûr, nous avions les moyen. Mais si
                           peu de temps. A la mi-août, les festivités commencèrent,
                           les personnalités affluèrent. La Metro Goldwyn Meyer –
                           l'un des plus gros studios américains – amena Douglas
                           Fairbanks, Gary Cooper, Mae West. Les trains et les avions
                           avaient doublé la cadence entre New-York, Londres, Paris,
                           Nice et Cannes.
JEAN ZAY :                 Et surtout : La Tchécoslovaquie, l'Angleterre, la Suède,
                           la Pologne, les Pays-Bas, le Luxembourg, les Etats-Unis
                           et l'URSS ! Trente-huit films internationaux pour prouver
                           qu'un lieu de rencontre et de paix universelle existait
PHILIPPE ERLANGER :        (au public) Le 21 août s'ouvrit la soirée « le Bal des Petits
                           Lits Blancs ». 1000 invités. Spectacle de l'Opéra de Paris.
                           Cinq orchestres. Le dernier événement de la soirée devait
                           être Fernandel.
JEAN ZAY :                 Et puis soudain. Un orage. Terrible.
PHILIPPE ERLANGER :        La soirée fut interrompue. Fernandel ne chanta pas.
JEAN ZAY :                 Le surlendemain, le 22 août, un ordre de mobilisation
                           nationale fut imprimé et collé sur les murs de France. On
                           appelait les réservistes.
PHILIPPE ERLANGER :        On projeta tout de même Quasimodo
JEAN ZAY :                 Les gens commencèrent à quitter la ville.
PHILIPPE ERLANGER :        Le 1er septembre, date d’ouverture du festival, l’Allemagne
                           envahit la Pologne. Puis le 3, la France et l’Angleterre
                           déclarèrent la guerre à l’Allemagne.
HIVER : DANS LA BRUME
Sous les obus, Philippe Erlanger erre.
PHILIPPE ERLANGER :                      J'ai essayé. Je vous jure que j'ai essayé. D'abord le festival
                                         a été repoussé d'une semaine. Puis de deux. Puis on parla
                                         de Noël. Et à Noël, on parla de février 1940. Je pensais
                                         que c'était toujours possible, je voulais que ce soit toujours
                                         possible, qu'il n'y ait ne serait-ce que quelques jours d'un
                                         festival où l'on baisserait les armes pour regarder un film, un
                                         terrain neutre au service de l'art, une parenthèse inespérée.
                                         Au printemps, et contre toute attente, Mussolini accepta de
                                         participer à un festival à Cannes. Je travaillais d'arrache-
                                         pied « pour un festival en temps de guerre », comme je
                                         disais. Mais tout était mobilisé, réquisitionné, rationné,
                                         ravitaillé. Les trains réservés aux militaires, les étrangers
                                         repartis dans leurs pays. Plus nous nous enfoncions dans la
                                         guerre, plus la possibilité d'un festival devenait chimérique.
                                         Et à l'été, je baissais les armes définitivement. L'Allemagne
                                         avait envahi la France, l'Italie nous avait déclaré la guerre.
                                         Il n'y aura jamais de festival à Cannes. L'idée deviendra un
                                         souvenir. La décision une archive. L'envie une note de bas
                                         de page.
Entrent Jean Zay et la Mort/Wikipédia.
LA MORT/WIKIPEDIA :                      M. Jean Zay ?
JEAN ZAY :                               Oui ?
LA MORT/WIKIPEDIA :                      Elle lit sur un téléphone : Au début de la seconde guerre
                                         mondiale, Jean Zay démissionne le 2 septembre 1939
                                         pour rejoindre l'armée française et suivre le sort de sa
                                         génération. En juin 1940, il rejoint Bordeaux pour participer
                                         à la dernière session du Parlement qui s'y est replié avec
                                         le gouvernement et qui débat de la question d'un abandon
                                         de la métropole aux troupes allemandes et d'un transfert
                                         du gouvernement français en Afrique du Nord. Aucune
                                         décision n'est prise, mais, le 21 juin 1940 en fin d'après-
                                         midi, les présidents des deux chambres, Jean Zay et Pierre
                                         Mendès France, ainsi que vingt-cinq autres parlementaires
                                         embarquent pour Casablanca, au Maroc. En raison d’une
                                         grève de l’équipage puis de l’attente d’une demande d’asile
                                         au gouvernement britannique, les passagers du paquebot
                                         sont d’abord consignés dans un grand hôtel, puis quatre
                                         d’entre eux, dont Jean Zay, sont arrêtés, pour désertion
                                         devant l’ennemi. Jean Zay est interné à la prison militaire
                                         de Clermont-Ferrand.

                                         Pendant des mois, Jean Zay devient « la cible notoire de
                                         la campagne antisémite » et une violente campagne de
                                         presse réclame la condamnation à mort du « juif, Jean Zay
                                         » comme juif, franc-maçon, anti-munichois, anti-hitlérien et
                                         ministre du Front Populaire.

                                         Le 4 octobre 1940, le tribunal militaire le condamne en
                                         tant qu’officier pour désertion en présence de l’ennemi à la
                                         déportation à vie et à la dégradation militaire.

                                         Le 20 juin 1944, trois miliciens viennent le chercher à la
                                         prison de Riom. Les trois miliciens présentent un ordre de
                                         transfert pour Melun. Les trois miliciens lui laissent entendre
                                         qu’ils sont des résistants déguisés qui ont pour mission de
                                         lui faire rejoindre le maquis, et l’assassinent dans un bois,
                                         près d’une carrière abandonnée, au lieu-dit Les Malavaux,
                                         dans la faille du Puits du diable, à Molles, dans l’Allier.
Jean Zay est abattu. Puis, afin qu'il ne soit pas identifié,
                      les tueurs le déshabillent, lui ôtent son alliance, jettent sa
                      dépouille dans la crevasse du Puits-du-Diable et y lancent
                      quelques grenades pour cacher le corps par des éboulis.
                      Son corps et ceux de deux autres personnes sont retrouvés
                      trois mois plus tard, enfouis sous un tas de pierres, par des
                      chasseurs et enterrés dans une même fosse du cimetière
                      communal.
                      Pendant ses quarante-quatre mois au gouvernement du
                      Front Populaire, Jean Zay a institué, au titre de l’Éducation
                      nationale : les trois degrés d’enseignement, l’unification
                      des programmes, la prolongation de l’obligation scolaire
                      à quatorze ans, les classes d’orientation, les activités
                      dirigées, les enseignements interdisciplinaires, la
                      reconnaissance de l’apprentissage, le sport à l’école, les
                      œuvres universitaires ; et au titre des Beaux-Arts : le
                      CNRS, le Musée national des arts et traditions populaires,
                      le musée d’Art moderne, la Réunion de théâtres lyriques
                      nationaux, le festival de Cannes.
                      Jean Zay meurt.
PHILIPPE ERLANGER :   Il n'y aurait jamais d'art libre.
                      Nous avions tout gâché.
La Compagnie Y
Y est la 25 ème lettre et 6 ème voyelle de l’alphabet latin. Elle se prononce « i-grec ».
La génération Y désigne la génération sociologique des personnes nées entre 1980 et 1990.
Le Y se dit prononce « Why » en anglais.
Le Y était le symbole de la secte pythagoricienne. Il représente symboliquement la croisée des chemins.
La Compagnie Y est une compagnie de théâtre créée en janvier 2014.
Pale Blue Dot (une histoire de Wikileaks) est son premier projet.
Utoya, île norvégienne sur laquelle furent tuées 77 jeunes gens le 22 Juillet 2011, son deuxième projet.
Cannes est son troisième projet.
La compagnie Y résonne avec l’actualité.

                                       Saison 2017-2018
                                                          Pale Blue Dot (une histoire de Wikileaks)
                                                            5 décembre 2017 La Mouche (Saint-Genis-Laval)
                                                            27 février 2018 Théâtre du Vellein (Villefontaine)
L’équipe
                                       Etienne Gaudillère          metteur en scène

                                       Après une classe préparatoire au lycée du Parc, il mène des études
                                       littéraires (Lyon 2, Paris VII) et des études théâtrales. Après le
                                       Conservatoire du XVI ème arrondissement de Paris sous la direction
                                       d’Eric Jakobiak, il intègre le compagnonnage-théâtre (GEIQ) de Lyon.
                                      En 2013, il fait partie du Polyptique Escalante, mis en scène par
                                      Sylvie Mongin-Algan, dans les pièces Electre se réveille et Phèdre
                                      et autres Grecques (Ximena Escalante) jouées au Festival de la Ville
                                      de Mexico (FMX). Il travaille avec Yves Charreton sur Au Bois Lacté
                                      (Dylan Thomas), avec la compagnie Microserfs sur La Chevauchée
                                      sur le Lac de Constance (Peter Handke), avec Nicolas Zlatoff sur Les
                                      Noces de Sisyphe (Albert Camus), avec la compagnie DimancheMidi
© Rebecca Diaz
                                      sur Un Lac (d’après Marguerite Duras), avec le Théâtre du Verseau
sur Neuf Petites Filles (Sandrine Roche).
En 2015, il créé la Compagnie Y avec laquelle il monte Pale Blue Dot (une histoire de Wikileaks) (2016),
texte qu’il a lui-même écrit, puis Utoya de Laurent Obertone, à Bruxelles (2016). De Pale Blue Dot, il tire
un spectacle plus léger qui met en avant certains éléments de l’histoire de Wikileaks : Conversation Privée.
En 2017/2018, il jouera dans Merlin ou la terre dévastée (Tankred Dorst/Guillaume Bailliart), ainsi que
dans Neuf Petites Filles (Sandrine Roche/Philippe Labaune). Il mettra en scène Pourquoi les Riches ? avec
Stéphane Gornikowski, d’après les travaux de Monique et Michel Pinçon-Charlot.
Il est aussi co-réalisateur d’une installation artistique téléphonique, réalisée pour Le Printemps des Poètes
et pour la Biennale d’Art Contemporain de Lyon, le co-scénariste de la série A Billion To One (2017), série
télévisée internationale produite par CollabFeature Group.
Arthur Vandepoel           assistant et comédien

Il joue dans Le Songe d’une Nuit d’Eté, Jules, le Petit Garçon et l’Allumette (musical, jeune public), et Le
Roi Nu avec la Compagnie Le Souffleur de Verre (cie associée à la Comédie de Saint-Etienne – CDN). Il
joue également dans Électre Se Réveille et Moi Aussi, Je Veux Un Prophète de Ximena Escalante, qui sont
deux des quatre pièces du Polyptique Escalante mis en scène par Sylvie Mongin-Algan, compagnie les
Trois Huit, au NTH8. Il a participé aux concerts-familles, production Auditorium de Lyon, avec L’Orchestre
National de Lyon et la compagnie Et Si C’Etait Vrai ?. Au cinéma, il joue dans Géronimo de Tony Gatlif. Il
mène également des ateliers en milieu scolaire et intervient dans des projets de médiation culturelle. En
2014/2015, on le verra dans Les Invisibles (Collectif 7).

Romain de Lagarde            éclairagiste

Romain se forme à l’éclairage depuis 2002, diplômé d’un DMA de régie de spectacle option lumière, il suit
le parcourt du département réalisation lumière de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du
Théâtre à Lyon (ENSATT) d’où il sort diplômé en 2009.
Depuis, il participe à de nombreux projets en tant qu’éclairagiste en particulier au théâtre, avec Mauser
mise en scène par Mathias Langhoff, J’ai fait une belle croisière avec Jean-Pierre de la Cie le Bruit des
Couverts, La Chambre rouge de la Cie Esquimots et Radio Paradize de l’Ensemble Epik Hotel. Par ailleurs,
il travaille également pour l’opéra avec la Cie Manque pas d’Airs pour laquelle il conçoit la lumière de trois
opéras ou pour la danse avec Ballets russes et Nuits d’été de L’Ensemble Carpe Diem, Dust Park 2 de Yuta
Ishikawa ou Clank’s de la Cie ALS.
Enfin, il a été assistant pour des éclairagistes tel que Daniel Levy, Yukiko Yoshimoto, éclairagiste de Ushio
Amagatsu, ou Joël Hourbeigt et encore aujourd’hui Maryse Gautier.

Bertrand Nodet         scénographe

À la suite d’un stage à l’Opéra-Comique de Paris (Carmen de Bizet mis en scène par Adrian Nobel, 2010),
il intègre l’ENSATT à Lyon.
Différents projets développés au sein de sa promotion, comme notamment la performance in situ All
Specific, la pièce Electronic City de Falk Richter ou bien Le Groenland de Pauline Sales, lui permettent de
développer une scénographie en prise directe avec son lieu de représentation. Intrigué par un théâtre sans
parole mais bavard sur le lieu qui l’accueille, Bertrand rédige son mémoire de fin d’études sur ce même
thème : L’enjeu du corps et de la scénographie dans la performance In-situ.
En 2011, il est l’assistant de Stéphanie Mathieu sur L’opéra de Quat’sous de Brecht mis en scène par
Laurent Fréchuret au Théâtre de Sartrouville. Il travaille ensuite aux accessoires sur le festival Justice
Injustice à l’Opéra de Lyon (2013). À l’ENSATT, il co-réalise la scénographie de Loin de Corpus Christi de
Christophe Pellet mis en scène par Anne Théron (2013). Il retrouve un théâtre muet d’extérieur avec Pour
le meilleur, mis en scène par Claire Lasne Darcueil lors du festival Les Nuits de l’Enclave (2013) à Valréas
(Vaucluse).
Calendrier

                                      Planning prévisionnel de création

                                                                               Mai 2018
                                        Résidence de 10 jours de lecture (lieu à définir)

                                                                     Septembre 2018
                                      Résidence d’une semaine de travail (lieu à définir)

                                                                          Février 2019
                                   Résidence de deux semaines de travail (lieu à définir)

                                                                        Avril - Mai 2019
Résidence de trois semaines de travail à la Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau

                                                                     14 et 15 mai 2019
                             Création à la Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau
                                                                                     ...

                                                             Saison 2019-2020

                                               Disponible d’octobre 2019 à janvier 2020
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