Cannes Création 2018-2019
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Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau Cannes Etienne Gaudillère – Compagnie Y Création 2018-2019
Cannes (1939-1990) Etienne Gaudillère texte et mise en scène distribution en cours 10 comédien(ne)s Arthur Vandepoel assistant à la mise en scène Bertrand Nodet scénographe Romain de Lagarde éclairagiste en cours Création Mai 2019 Coproduction (montage de la production en cours) Compagnie Y, Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau Production déléguée Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau Avenue Victor Hugo 34200 Sète Sandrine Mini, directrice Florence Marguerie, responsable fabrique productions florencemarguerie@theatredesete.com / 04 67 18 68 68 - 06 70 91 18 42 www.scenenationale-sete-bassindethau.com Compagnie Y 8 rue Turbil, Résidence le Key West 69003 Lyon compagniey@gmail.com - 06 75 90 04 85 Production : La Maison Soleil – Amélie Casasole : 07 82 62 42 03 amelie.lamaisonsoleil@gmail.com dossier mis à jour : 20/11/2017
Le ridicule et le sublime, le spirituel et le mondain, l’outrance et le mystère de Cannes laissent, depuis toujours et pour longtemps encore, les foules sentimentales excitées, énervées, estomaquées, ébaubies, éberluées, étonnées, éblouies, exsangues. Épatées. Henry-Jean Servat C’est le grand rite. Edgar Morin Je déclare ouvert le premier festival de l’agriculture. Le Ministre du Commerce
Cannes Chronologie subjective de l’histoire du Festival de Cannes de 1939 aux années 1990 1938 - Les Dieux du Stade, de Leni Riefenstahl, gagne à la Biennale de Venise. Le gouvernement français hésite pendant neuf mois à créer un festival du cinéma pour contrer l’avancée du fascisme en Italie et Allemagne. 1939 - Le premier Festival de Cannes s’ouvre le 1 er septembre. L’Allemagne envahit la Pologne. Le Festival est annulé. 1953 - Jean Cocteau, Président du jury, déclare : « La seule chose que je demande à mes camarades du jury, c’est de se départir de toute idée politique ». La « bataille de fleurs » est à la mode pendant le Festival. 1954 - Simone Silva pose seins nus avec Robert Mitchum. Scandale. Elle se suicidera. 1956 - Neuf pays censurent leur film dans un contexte de Guerre Froide. La presse écrit « Le Festival de Cannes, c’est l’O.N.U. ». Brigitte Bardot arrive pour la première fois sur la Croisette : émeutes. 1960 - La Dolce Vita fait scandale. Georges Simenon rencontre Federico Fellini, début d’une amitié de trente ans. 1962 - Malraux : « l’Etat n’est pas fait pour diriger l’art mais pour le servir ». 1968 - Le Festival de Cannes est annulé par la nouvelle génération de cinéastes. Le Général de Gaulle débarque en hélicoptère dans le jardin du délégué général du Festival. 1975 - Deux bombes explosent un jour avant l’ouverture. La question de l’indépendance de l’Algérie ressurgit. Le magnétoscope Sony est commercialisé en France. Le Polaroïd cartonne. 1981 - Doublement du budget de la Culture. Gilles Jacob travaille à l’indépendance financière du Festival. 1984 - Arrivée de Canal Plus. Marc Tessier, directeur financier de Canal Plus : « Nous avons sauvés Cannes ». Boom du caméscope dans les foyers français. 1989 - 1993 - Mort de Siménon. Mort de Fellini. Mort de Philippe Erlanger, créateur du Festival. Steven Soderbergh gagne la Palme d’Or. Il a 26 ans. En recevant le prix, il murmure hors-micro « Attention à la chute ». Création du métier de « vendeurs de films ».
Note d’intention Un microcosme mondial. On pourrait appeler ça « la théorie de la boule à facette » : à savoir comment montrer toutes les facettes d’une institution à la fois artistique, commerciale, politique, économique, voire religieuse (selon Edgar Morin)... Mais c’est justement parce que l’institution est multiple qu’elle semble refléter notre société actuelle. Il s’agit de (dé)montrer un microcosme dont la particularité est d’être un microcosme mondial, mélangeant artistes, touristes, producteurs, politiciens, prostitués... Mais derrière ce bouillonnement et cette fête perpétuelle, c’est bien les rapports entre Le Festival et la Politique qui sont à creuser. D’où le choix d’une période (1939-1990) où les entrelacs politiques et artistiques furent l’objet de nombreux rebondissements. Ou comment les enjeux politiques rattrapent forcément les enjeux artistiques : d’une institution qui se réclame à tout prix non politique, aux cinéastes engagés qui reflètent un monde réel, en passant par la marchandisation de l’industrie culturelle, ce sont ces allers et retours incessants qu’ils convient d’explorer. Et derrière ces allers-retours incessants, c’est une partie de l’histoire de notre société et de notre monde qui se dévoile. Le jeu du temps... d’une époque politique. Si l’idée est d’adopter une approche plutôt chronologique du Festival de Cannes (qui a fêté ses soixante-dix ans en 2017), il s’agit aussi de percuter des tableaux de différentes époques dans une logique de mise en regard d’époques différentes : interrompre le débat d’un jury d’aujourd’hui par les manifestations de Mai 68, enchaîner la mort de Fellini avec l’arrivée de Steven Soderbergh, ou tout simplement faire usage d’accélérations ou de ralentissements, à la mamière de Ça ira de Joël Pommerat. Si l’on devait choisir une autre référence, ce serait sans doute le travail de Christophe Marthaler (notamment dans Papperlapapp, présenté en 2010 au Festival d’Avignon) : il s’agit d’aborder le temps comme un élément sensible mémoriel permettant à la fois une réflexion sur aujourd’hui (notamment à travers la question de la mode) et la naissance d’éléments poétiques. … et le fil rouge des générations. A travers le prisme de l’histoire, c’est l’apparition de nouvelles générations qui intéresse : comment une institution traverse les époques en s’appropriant, rejetant ou ratant des générations. L’histoire du festival est ainsi jalonnée de tournants : La Dolce Vita, mai 68 et la Nouvelle Vague, Steven Soderbergh, qui vont parfois de pair avec les scandales qu’ils créent. Et comment une institution peut-elle rester « jeune » ? C’est l’histoire d’une institution, d’une conscience collective fascinante qui nous dépasse et nous reflète. Le leitmotiv du jury. Témoin d’une époque et de ses enjeux, de personnalités et de questionnements artistiques, les délibérations du jury permettront de souligner que le centre de gravité du Festival de Cannes reste des œuvres d’art, à savoir des films. Le festival même, de par son existence, pose alors de nombreuses questions : l’art doit-il être compétitif (le Palmarès) ? Quel est le poids de l’Histoire (le Protocole) ? Est-il réservé à une élite (le smoking de soirée) ? Les stars sont-elles de nouveaux dieux (la fan-attitude) ? L’art ne se définit-il que dans l’opposition (le scandale) ?… De nombreuses questions, pour de nombreux membres de jurys historiques qui résonnent toujours aujourd’hui.
Scénographie, musique et vidéos Scénographie A chaque époque (1939-1990), ses enjeux artistiques et politiques et... son décor. Chaque « décor » évoquera une époque, une technique, un graphisme, une mode vestimentaire, une manière de parler qui sera chassée par l’arrivée d’une autre période. Une manière de traverser l’histoire commune et d’interroger la rapidité de nos vies. Un élément important de la scénographie sera l’évolution des techniques au sein du Festival de Cannes mais aussi de notre société : invention de la télévision, de la caméra Super 8, du Polaroïd, des magnétoscopes... Et puis un élément central à partir des années 1980 : des marches d’escaliers. Symbole de Cannes, bien sûr, mais aussi des rapports de pouvoir, de l’élévation comme de la chute, de la naissance et de la mort. Aucune image de films... mais un questionnement sur l’image. Grâce à l’utilisation de la vidéo live, l’envie est de creuser une réflexion sur l’image comme illusion ou prolongement du rêve : la scène d’une jeune fille fan d’un acteur commencera au plateau et se terminera en vidéo, une actrice éclatera en sanglots devant des gradins vides à l’image, alors que le public est là. L’idée est de détourner l’attente du spectateur d’aujourd’hui (voir en gros plans ce qu’il se passe au plateau) pour le piéger dans l’illusion, et donc l’interroger sur le pouvoir de l’image.
Distribution Environ dix comédien(ne)s et : Une bataille de fleurs Des micros Des marches Une caméra Super 8 Des bureaux Un Polaroïd Un banc public Un rail de travelling Des drapeaux Des affiches Un costume intégral gonflable de Palme d’Or Une table de restaurant...
PROLOGUE AUTOMNE – HIVER - PRINTEMPS - HIVER AUTOMNE : L’IDEE Entrent JEAN ZAY (35 ANS), PHILIPPE ERLANGER (35 ANS) PHILIPPE ERLANGER : Qu’en pensera-t-il ? JEAN ZAY : Il sera contre, évidemment. PHILIPPE ERLANGER : Pourquoi ? JEAN ZAY : Nous avons le choix : soit nous ne faisons rien, et la situation empirera, j’en suis convaincu. Soit nous mettons sur pied votre idée, et au moins nous aurons agit PHILIPPE ERLANGER : ... au risque d’envenimer les choses. JEAN ZAY : Exactement. Il faut que vous mettiez en avant la situation. Comment vous êtes revenu de Venise en train, comment vous avez eu l’idée dans le train. Le train, c’est important. Romancez un peu la chose. Une porte claque. Entre GEORGES BONNET (50 ANS) GEORGE BONNET (furieux) : (tenant le magazine La Cinématographie française à la main) Qu’est-ce que ç’est que ça : « Décidément, la manifestation de Venise semble passer un mauvais quart d’heure. Les milieux cinématographiques anglais et américains notamment lui adressent d’amers reproches et jurent qu’on ne les y reprendra plus. Nous croyons savoir que dans les milieux officiels, il est fortement question d’organiser dès l’année prochaine une manifestation cinématographique internationale en France » ? Quelqu’un peut-il m’expliquer ? JEAN ZAY : Bon. Philippe, expliquez à Georges votre idée. PHILIPPE ERLANGER : Merci Monsieur Le Ministre. Comme vous le savez, Leni Riefenstahl a reçu le Grand Prix avant-hier soir GEORGES BONNET : Je sais je suis au courant. Je sais que les Allemands ont gagné la coupe de la Mostra avec les Dieux du Stades, que c’est un film de propagande nazie sur les jeux Olympiques de Berlin il y a deux ans et que ce n’est donc ni un film de fiction ni un film neutre, et donc une atteinte au règlement, je sais que les Anglais et les Américains ont dénoncé cela et quitté la Biennale de Venise, je sais que les membres du jury ont démissionné, je sais tout ça je suis ministre. Je sais même une chose que vous ne savez sans doute pas : Joseph Goebbels, vous voyez qui c’est ?, le ministre d’Hitler, c’est lui qui s’est arrangé pour que les Allemands gagnent cette année. Oui je sais ça. Et je suis d’accord pour dire que ce n’est sans doute pas un palmarès qui restera dans l’histoire, comme on dit - PHILIPPE ERLANGER : Je – JEAN ZAY : Georges – GEORGES BONNET : - mais faire un festival contre la Mostra de Venise en France cela je ne le savais pas et je peux vous dire que je ne suis pas mais alors pas du tout d’accord.
JEAN ZAY : Georges – GEORGES BONNET : Il est hors de question de heurter les Italiens en créant un festival en France. Ce serait un scandale diplomatique et nous n’avons pas besoin de ça en ce moment. Les accords de Munich - JEAN ZAY : Ah non ! GEORGES BONNET : Les accords de Munich ont été signés entre l’Allemagne, l’Italie, L’Angleterre et le Président, Hitler s’engage à n’avoir plus aucune revendication territoriale. PHILIPPE ERLANGER : Un sondage montre que les Français ne sont pas convaincus par les accords de Munich. GEORGES BONNET : Pardon ? JEAN ZAY : Un sondage. C’est nouveau. C’est la première fois que ça se fait en France. Par des américains. Ils ont demandé aux Français ce qu’ils pensaient de l’accord de Munich. 37% les désapprouvent. GEORGES BONNET : Ça n’est pas la question, ils ont été signés. Vous n’allez pas me dire que ces accords ne sont pas un rempart à la guerre ? JEAN ZAY : Georges vous savez très bien que si le Président Daladier a signé ces accords c’est parce que nous devons gagner du temps : notre armée n’est pas prête pour aller à la guerre. GEORGES BONNET : Raison de plus pour ne pas la déclencher dès demain en annonçant une contre-Mostra ! (A Philippe Erlanger) : Tout ce que vous entendez ne sort pas de cette pièce. (silence) JEAN ZAY : « Après mille ans et plus de Guerre déclarée Les Loups firent la Paix avecque les Brebis. C’était apparemment le bien des deux partis : Car, si les Loups mangeaient mainte bête égarée, Les Bergers de leur peau se faisaient maints habits Jamais de liberté, ni pour les pâturages, Ni d’autre part pour les carnages : Ils ne pouvaient jouir qu’en tremblant de leurs biens. La Paix se conclut donc ; on donne des otages : Les Loups leurs Louveteaux, et les Brebis leurs Chiens. L’Échange en étant fait aux formes ordinaires, Et réglé par des Commissaires, Au bout de quelque temps que Messieurs les Louvats Se virent Loups parfaits et friands de tuerie, Ils vous prennent le temps que dans la Bergerie Messieurs les Bergers n’étaient pas, Étranglent la moitié des Agneaux les plus gras, Les emportent aux dents, dans les Bois se retirent. Ils avaient averti leurs gens secrètement. Les Chiens, qui sur leur foi reposaient sûrement, Furent étranglés en dormant. Cela fut si tôt fait qu’à peine ils le sentirent. Tout fut mis en morceaux ; un seul n’en échappa. Nous pouvons conclure de là Qu’il faut faire aux méchants guerre continuelle. La Paix est fort bonne de soi : J’en conviens ; mais de quoi sert-elle Avec des ennemis sans foi ? » GEORGES BONNET : De la politique avec La Fontaine ? Vous êtes sérieux ? JEAN ZAY : Si nous ne faisons rien, nous allons nous faire dévorer par les loups !
GEORGES BONNET : Les loups ont fait la guerre il y a vingt-cinq ans et ils l'ont perdue ! Ils ne recommenceront pas. JEAN ZAY : Comment osez-vous croire que la guerre ne reviendra pas ? GEORGES BONNET : J'ai foi en la diplomatie. JEAN ZAY : Mussolini a inauguré l'année dernière des studios de cinéma à Rome : « Cinecitta » vous en avez entendu parler ? Et vous savez ce qui est écrit au-dessus du portail d'entrée ? « Le cinéma est l'arme la plus puissante » ! N'allez pas me dire que c'est une déclaration de paix ! GEORGES BONNET : (moqueur) Et vous pensez arrêter cela avec un Festival de Cinéma ? JEAN ZAY : Georges, ne soyez pas réducteur. GEORGES BONNET : C'est quoi votre idée précisément ? PHILIPPE ERLANGER : Créer un festival des nations libres en France. Avec les Américains. Et les Anglais. Je sais qu'ils nous suivraient. Ils nous l'ont dit. J'ai eu l'idée dans le train- GEORGES BONNET : Et vous invitez qui ? PHILIPPE ERLANGER : Tous les pays GEORGES BONNET : Même l'Allemagne et l'Italie ? PHILIPPE ERLANGER : … GEORGES BONNET : L'URSS ? JEAN ZAY : L'idée est d'inviter tout le monde. A eux de voir s'ils acceptent. L'organisation se ferait avec Huysmans : le ministère de la Culture saurait organiser un tel événement. GEORGES BONNET : Où ? JEAN ZAY : Plusieurs possibilités. Biarritz probablement. Cannes. Alger. Deauville. Tout est sur la table. GEORGES BONNET : Personne ne vous suivra. La Mostra de Venise existe depuis déjà six ans. (A Zay) Vous savez j'ai lu votre livre. J'ai noté un passage : « la France est gouvernée par des vieux ». JEAN ZAY : J'étais jeune. J'avais vingt ans. GEORGES BONNET : Et maintenant? JEAN ZAY : Trente-cinq. GEORGES BONNET : Je comprends que vous soyez jeunes tous les deux, que vous ayez des idées un peu décalées. C'est normal. Simplement vous devez comprendre que créer un festival en France sera perçu comme un acte politique d'opposition. JEAN ZAY : Georges, nous ne pouvons pas continuer de se laisser marcher sur les pieds. Nous devons montrer que nous nous opposons à Hitler et à Mussolini. Nous proposons un festival qui défend la liberté artistique. Soutenir la liberté artistique, ce n’est pas faire de la politique. Et sans liberté artistique, il n’y a pas de créativité. Si nous continuons de -
GEORGES BONNET : T Tout ce que vous allez réussir à faire c'est énerver Mussolini. Le gouvernement ne vous suivra pas. Je ne vous soutiendrai pas. Il s'apprête à sortir. PHILIPPE ERLANGER : Alors cela voudrait dire que le gouvernement n'a pas encore compris que le cinéma était une arme politique … alors que Mussolini et Hitler l'ont déjà compris. Georges Bonnet sort et rentre à nouveau GEORGES BONNET : Si cela devait se faire, je propose Vichy. Il sort
HIVER : REVUE DE PRESSE UN JOURNALISTE : (tenant un exemplaire de Ciné-miroir) « Ciné-miroir » : « Nous croyons véritablement que la Biennale de Venise suffit à tous les besoins parce que, en vérité, elle ne fait preuve d'aucun parti pris. Ce n'est pas parce que telle nation est sortie vainqueur d'un tournoi qu'il faut considérer les autres comme vaincues. La bataille des images est assez inoffensive. Souhaitons que l'Exposition biennale du cinéma demeure à Venise ». UN AUTRE JOURNALISTE : (tenant un exemplaire de La cinématographie française) « La Cinématographie française » : « J'entends raconter qu'on veut instituer à Deauville, à Cannes, à La Baule ou à Biarritz, une autre Biennale ». L'idée m'en paraît enfantine. On ne refait pas la Biennale. Que ce ne serait que par poli- tesse, il convient de laisser à la manifestation de Venise son rôle international » UN AUTRE JOURNALISTE : (tenant un exemplaire de Cinémonde) : « Cinémonde » : « C'est une rigolade, tout simplement. La meilleure preuve, du reste, c'est qu'on a mis à la tête de cette manifestation celui de nos ministres qui peut, avec M. Jean Zay, passer le plus justement pour un fumiste, savoir M. Albert Sarrault. Alors on donnera des prix à tout le monde, on récompensera tout le monde. On n'osera pas décider pour le meilleur. On ne fera que de la diplomatie et de l'hôtellerie ». UN AUTRE JOURNALSTE : (entre en courant) Hitler vient d'envahir la Tchécoslovaquie ! Et Mussolini revendique les territoires de l'Algérie, de la Savoie et de la Provence... GEORGES BONNET : Ça, ça ne va pas plaire au Président. Il est né à Carpentras. Je ne sais pas si votre festival arrivera à arrêter quoi que ce soit. Quoi qu'il en soit, vous avez l'aval du Président et du gouvernement.
PRINTEMPS : ORGANISATION PHILIPPE ERLANGER : La Biennale de Venise est attendue début septembre. Je propose qu'on organise le festival à la même période. Ouverture le 1er septembre. JEAN ZAY : Dans quatre mois ! LE VENDEUR DE JOURNAUX : (à la criée) La France fait savoir qu'elle ne participera pas à la Biennale de Venise cette année. JEAN ZAY : Pour la ville ? PHILIPPE ERLANGER : Deux représentants sont allés à Biarritz. Je suis allé à Cannes. JEAN ZAY : Et ? PHILIPPE ERLANGER : Le comité supérieur se prononce en faveur de Biarritz. JEAN ZAY : Le comité supérieur de quoi ? PHILIPPE ERLANGER : Du tourisme... JEAN ZAY : Très bien. Ce sera donc - LE VENDEUR DE JOURNAUX : (à la criée) La presse vient d’annoncer que le festival sera à Biarritz PHILIPPE ERLANGER : Mais pas du tout ! JEAN ZAY : Attendez ! Entre en courant le LOBBY de CANNES JEAN ZAY : Ah ! LE LOBBY DE CANNES : Monsieur le Ministre. Nous aimerions discuter avec vous de l’annonce publique qui a été faite récemment par le gouvernement concernant l’attribution du nouveau projet du gouvernement - JEAN ZAY : Dites LE LOBBY DE CANNES : Nous proposons un investissement plus important que la ville de Biarritz. Entre en courant le LOBBY de Biarritz JEAN ZAY : Ah ! LE LOBBY DE BIARRITZ : Monsieur le Ministre. Nous sommes très honorés de l’annonce qui a été faite récemment et venons d’apprendre que la Ville de Cannes a fait une contre-propro - JEAN ZAY : Dites LE LOBBY DE BIARRITZ : Nous proposons un investissement plus important que la ville de Cannes. LE LOBBY DE CANNES : Nous mettons à disposition les salles et équipements de la ville LE LOBBY DE BIARRITZ : Nous aussi LE LOBBY DE CANNES : Nous proposons de loger gratuitement les délégués, invités et journalistes.
LE LOBBY DE BIARRITZ : (sort une calculatrice. Fais la grimace). Nous avons des surfeurs ! JEAN ZAY : Très bien. Ce sera donc le Festival International du Film de Cannes. LE VENDEUR DE JOURNAUX : 17 JUIN 1939 : « La radio annonce la création d'un nouveau festival du film à Cannes » ! JEAN ZAY : Très bien ! Huysmans ? HUYSMANS : Entre, les mains pleines de dossiers) Heureusement que nous avons organisé l'exposition universelle l'an passé les amis ! Sinon nous serions « dans les choux », comme on dit. Bien. JEAN ZAY : Toutes les invitations doivent se faire par voies diplomatiques avec le Ministère des Affaires Étrangères. Ça représente combien d'invitations ? HUYSMANS : Deux milles. Voici le plan du casino de Cannes pour la projection. JEAN ZAY : Combien de salles de cinéma à Cannes ? HUYSMANS : Sept. A ce propos il y a déjà un petit problème : UN DIRECTEUR DE CINEMA DE CANNES : « Monsieur le Directeur général. Nous avons été les premiers à nous réjouir de la décision de créer en France un Festival international du Film. Spontanément, nous avons offert notre collaboration, en vue d’assurer par l’écran la propagande de cette manifestation, en particulier le passage gracieux dans nos salles du film qui doit être édité à cette occasion. (silence) Nous étions loin de penser que le Festival n’aurait d’autres résultats que de créer une véritable concurrence pour nous ! Nos droits imprescriptibles seront-ils caduques du fait que le gouvernement organise dans une ville sur le territoire national quarante projections publiques et payantes ! De toute façon, nous sommes réservés sur ce qui résultera pour les grands établissements de cette concurrence imprévue du Festival. Avec nos regrets amers, nous vous prions d’agréer l’expression de notre haute considération ». JEAN ZAY : Je ne comprends pas. PHILIPPE ERLANGER : Les directeurs de salles n’auront plus l’exclusivité des films projetés, puisque ce sera les Festival qui projettera les films. Et du coup ils vont perdre leur clientèle... HUYSMANS : Donc on ne peut utiliser aucune des sept salles de Cannes ? Mais c’est la catastrophe ! JEAN ZAY : Ne paniquons pas. Y a-t-il un autre bâtiment que nous pourrions utiliser ? HUYSMANS : Il y a le Casino Municipal qui a un grand hall... PHILIPPE ERLANGER : Un hall ? JEAN ZAY : Parfait.
HUYSMANS : Et sur le règlement ? JEAN ZAY : Internationalité impartiale : Chaque pays choisit ses films. Pas de préférence pour la France. Jury international. Chaque pays recevra un « Grand Prix » pour sa participation. Il faut que tout le monde soit gagnant. On lui amène un télégramme (lisant un télégramme) Les Américains confirment leur présence. Ils envoient « Mr Smith au Sénat », « Seul les Anges ont des ailes » et « Le magicien...d'Uz ? » Je ne sais pas : d'Uz ? D'Az ? PHILIPPE ERLANGER : « D'Y ? » JEAN ZAY : Je ne sais pas l'encre a coulé. Bref. Ils envisagent d'envoyer un paquebot avec des vedettes. HUYSMANS : 814 fauteuils et 140 strapontins possibles dans le hall du casino. Par contre ça veut dire qu'il faudra une tenue de soirée pour pouvoir rentrer. LE VENDEUR DE JOURNAUX : Le Japon ne pourra pas envoyer de films : les délais sont trop courts. L'Allemagne et l'Italie n'ont toujours pas confirmé leur participation. M. Louis Lumière déclare « J'adorerais accepter cet honneur, je n'ai simplement pas les moyens de loger dans un palace... » (il sort puis revient) Le directeur du Carlton propose à M. Lumière de lui offrir un séjour dans son hôtel (il sort puis revient) M. Louis Lumière accepte la présidence d’honneur du festival (Il sort) HUYSMANS : Il nous faut un partenariat avec la SNCF et Air France pour affréter les vedettes sur place au moindre coût JEAN ZAY : Le Ministère des Finances propose l’émission d’un timbre spécial LE VENDEUR DE JOURNAUX : La Belgique et la Hollande confirment leur présence. Le Mexique et la Pologne ne peuvent envoyer de films. L’Allemagne et l’Italie n’ont pas confirmé leur participation. LE VENDEUR DE JOURNAUX : La Tchécoslovaquie confirme sa présence JEAN ZAY : Mais la Tchécoslovaquie n’existe plus ! Hitler l’a envahie il y a deux mois ! LE VENDEUR DE JOURNAUX : (hésitant) Elle envoie un film intitulé « Si demain c’est la guerre en compétition ». (Haussement d’épaules) L’Allemagne et l’Italie n’ont pas confirmé leur participation. HUYSMANS : En terme de communication ? JEAN ZAY : Il nous faut une affiche. Pourquoi ne pas demander à Domergue ? PHILIPPE ERLANGER : Le peintre ? C’est une bonne idée. LE VENDEUR DE JOURNAUX : Les Anglais confirment leur présence à Cannes...et à Venise. PHILIPPE ERLANGER : Quoi ? HUYSMANS : Je propose une soirée d’ouverture qu’on appellerait « Le bal des petits lits blancs ». On pourrait demander à Fernandel de venir chanter. On commence à installer des tables de dîner.
LE VENDEUR DE JOURNAUX : (tenant un article de Cinémonde) : « Cinémonde » : « Cannes, 15 juillet. Les réserves que j'avais cru devoir faire étaient injustifiées. En trois semaines un travail énorme a été accompli, la propagande jette partout ses antennes, les chancelleries sont alertées. En même temps les concours financiers affluent. Et c'est ainsi qu'on annonce aujourd'hui - JEAN ZAY : (au public) Que d'énergie faut-il pour traverser une jungle avec une seule idée. Que d'énergie faut-il pour inventer, simplement inventer, au service de nos idéaux. Nous avions mis un an, un an pour convaincre le gouvernement, trouver les partenaires, organiser l’événement, retourner l'opinion de la presse. Bien sûr, nous avions les moyen. Mais si peu de temps. A la mi-août, les festivités commencèrent, les personnalités affluèrent. La Metro Goldwyn Meyer – l'un des plus gros studios américains – amena Douglas Fairbanks, Gary Cooper, Mae West. Les trains et les avions avaient doublé la cadence entre New-York, Londres, Paris, Nice et Cannes. JEAN ZAY : Et surtout : La Tchécoslovaquie, l'Angleterre, la Suède, la Pologne, les Pays-Bas, le Luxembourg, les Etats-Unis et l'URSS ! Trente-huit films internationaux pour prouver qu'un lieu de rencontre et de paix universelle existait PHILIPPE ERLANGER : (au public) Le 21 août s'ouvrit la soirée « le Bal des Petits Lits Blancs ». 1000 invités. Spectacle de l'Opéra de Paris. Cinq orchestres. Le dernier événement de la soirée devait être Fernandel. JEAN ZAY : Et puis soudain. Un orage. Terrible. PHILIPPE ERLANGER : La soirée fut interrompue. Fernandel ne chanta pas. JEAN ZAY : Le surlendemain, le 22 août, un ordre de mobilisation nationale fut imprimé et collé sur les murs de France. On appelait les réservistes. PHILIPPE ERLANGER : On projeta tout de même Quasimodo JEAN ZAY : Les gens commencèrent à quitter la ville. PHILIPPE ERLANGER : Le 1er septembre, date d’ouverture du festival, l’Allemagne envahit la Pologne. Puis le 3, la France et l’Angleterre déclarèrent la guerre à l’Allemagne.
HIVER : DANS LA BRUME Sous les obus, Philippe Erlanger erre. PHILIPPE ERLANGER : J'ai essayé. Je vous jure que j'ai essayé. D'abord le festival a été repoussé d'une semaine. Puis de deux. Puis on parla de Noël. Et à Noël, on parla de février 1940. Je pensais que c'était toujours possible, je voulais que ce soit toujours possible, qu'il n'y ait ne serait-ce que quelques jours d'un festival où l'on baisserait les armes pour regarder un film, un terrain neutre au service de l'art, une parenthèse inespérée. Au printemps, et contre toute attente, Mussolini accepta de participer à un festival à Cannes. Je travaillais d'arrache- pied « pour un festival en temps de guerre », comme je disais. Mais tout était mobilisé, réquisitionné, rationné, ravitaillé. Les trains réservés aux militaires, les étrangers repartis dans leurs pays. Plus nous nous enfoncions dans la guerre, plus la possibilité d'un festival devenait chimérique. Et à l'été, je baissais les armes définitivement. L'Allemagne avait envahi la France, l'Italie nous avait déclaré la guerre. Il n'y aura jamais de festival à Cannes. L'idée deviendra un souvenir. La décision une archive. L'envie une note de bas de page. Entrent Jean Zay et la Mort/Wikipédia. LA MORT/WIKIPEDIA : M. Jean Zay ? JEAN ZAY : Oui ? LA MORT/WIKIPEDIA : Elle lit sur un téléphone : Au début de la seconde guerre mondiale, Jean Zay démissionne le 2 septembre 1939 pour rejoindre l'armée française et suivre le sort de sa génération. En juin 1940, il rejoint Bordeaux pour participer à la dernière session du Parlement qui s'y est replié avec le gouvernement et qui débat de la question d'un abandon de la métropole aux troupes allemandes et d'un transfert du gouvernement français en Afrique du Nord. Aucune décision n'est prise, mais, le 21 juin 1940 en fin d'après- midi, les présidents des deux chambres, Jean Zay et Pierre Mendès France, ainsi que vingt-cinq autres parlementaires embarquent pour Casablanca, au Maroc. En raison d’une grève de l’équipage puis de l’attente d’une demande d’asile au gouvernement britannique, les passagers du paquebot sont d’abord consignés dans un grand hôtel, puis quatre d’entre eux, dont Jean Zay, sont arrêtés, pour désertion devant l’ennemi. Jean Zay est interné à la prison militaire de Clermont-Ferrand. Pendant des mois, Jean Zay devient « la cible notoire de la campagne antisémite » et une violente campagne de presse réclame la condamnation à mort du « juif, Jean Zay » comme juif, franc-maçon, anti-munichois, anti-hitlérien et ministre du Front Populaire. Le 4 octobre 1940, le tribunal militaire le condamne en tant qu’officier pour désertion en présence de l’ennemi à la déportation à vie et à la dégradation militaire. Le 20 juin 1944, trois miliciens viennent le chercher à la prison de Riom. Les trois miliciens présentent un ordre de transfert pour Melun. Les trois miliciens lui laissent entendre qu’ils sont des résistants déguisés qui ont pour mission de lui faire rejoindre le maquis, et l’assassinent dans un bois, près d’une carrière abandonnée, au lieu-dit Les Malavaux, dans la faille du Puits du diable, à Molles, dans l’Allier.
Jean Zay est abattu. Puis, afin qu'il ne soit pas identifié, les tueurs le déshabillent, lui ôtent son alliance, jettent sa dépouille dans la crevasse du Puits-du-Diable et y lancent quelques grenades pour cacher le corps par des éboulis. Son corps et ceux de deux autres personnes sont retrouvés trois mois plus tard, enfouis sous un tas de pierres, par des chasseurs et enterrés dans une même fosse du cimetière communal. Pendant ses quarante-quatre mois au gouvernement du Front Populaire, Jean Zay a institué, au titre de l’Éducation nationale : les trois degrés d’enseignement, l’unification des programmes, la prolongation de l’obligation scolaire à quatorze ans, les classes d’orientation, les activités dirigées, les enseignements interdisciplinaires, la reconnaissance de l’apprentissage, le sport à l’école, les œuvres universitaires ; et au titre des Beaux-Arts : le CNRS, le Musée national des arts et traditions populaires, le musée d’Art moderne, la Réunion de théâtres lyriques nationaux, le festival de Cannes. Jean Zay meurt. PHILIPPE ERLANGER : Il n'y aurait jamais d'art libre. Nous avions tout gâché.
La Compagnie Y Y est la 25 ème lettre et 6 ème voyelle de l’alphabet latin. Elle se prononce « i-grec ». La génération Y désigne la génération sociologique des personnes nées entre 1980 et 1990. Le Y se dit prononce « Why » en anglais. Le Y était le symbole de la secte pythagoricienne. Il représente symboliquement la croisée des chemins. La Compagnie Y est une compagnie de théâtre créée en janvier 2014. Pale Blue Dot (une histoire de Wikileaks) est son premier projet. Utoya, île norvégienne sur laquelle furent tuées 77 jeunes gens le 22 Juillet 2011, son deuxième projet. Cannes est son troisième projet. La compagnie Y résonne avec l’actualité. Saison 2017-2018 Pale Blue Dot (une histoire de Wikileaks) 5 décembre 2017 La Mouche (Saint-Genis-Laval) 27 février 2018 Théâtre du Vellein (Villefontaine)
L’équipe Etienne Gaudillère metteur en scène Après une classe préparatoire au lycée du Parc, il mène des études littéraires (Lyon 2, Paris VII) et des études théâtrales. Après le Conservatoire du XVI ème arrondissement de Paris sous la direction d’Eric Jakobiak, il intègre le compagnonnage-théâtre (GEIQ) de Lyon. En 2013, il fait partie du Polyptique Escalante, mis en scène par Sylvie Mongin-Algan, dans les pièces Electre se réveille et Phèdre et autres Grecques (Ximena Escalante) jouées au Festival de la Ville de Mexico (FMX). Il travaille avec Yves Charreton sur Au Bois Lacté (Dylan Thomas), avec la compagnie Microserfs sur La Chevauchée sur le Lac de Constance (Peter Handke), avec Nicolas Zlatoff sur Les Noces de Sisyphe (Albert Camus), avec la compagnie DimancheMidi © Rebecca Diaz sur Un Lac (d’après Marguerite Duras), avec le Théâtre du Verseau sur Neuf Petites Filles (Sandrine Roche). En 2015, il créé la Compagnie Y avec laquelle il monte Pale Blue Dot (une histoire de Wikileaks) (2016), texte qu’il a lui-même écrit, puis Utoya de Laurent Obertone, à Bruxelles (2016). De Pale Blue Dot, il tire un spectacle plus léger qui met en avant certains éléments de l’histoire de Wikileaks : Conversation Privée. En 2017/2018, il jouera dans Merlin ou la terre dévastée (Tankred Dorst/Guillaume Bailliart), ainsi que dans Neuf Petites Filles (Sandrine Roche/Philippe Labaune). Il mettra en scène Pourquoi les Riches ? avec Stéphane Gornikowski, d’après les travaux de Monique et Michel Pinçon-Charlot. Il est aussi co-réalisateur d’une installation artistique téléphonique, réalisée pour Le Printemps des Poètes et pour la Biennale d’Art Contemporain de Lyon, le co-scénariste de la série A Billion To One (2017), série télévisée internationale produite par CollabFeature Group.
Arthur Vandepoel assistant et comédien Il joue dans Le Songe d’une Nuit d’Eté, Jules, le Petit Garçon et l’Allumette (musical, jeune public), et Le Roi Nu avec la Compagnie Le Souffleur de Verre (cie associée à la Comédie de Saint-Etienne – CDN). Il joue également dans Électre Se Réveille et Moi Aussi, Je Veux Un Prophète de Ximena Escalante, qui sont deux des quatre pièces du Polyptique Escalante mis en scène par Sylvie Mongin-Algan, compagnie les Trois Huit, au NTH8. Il a participé aux concerts-familles, production Auditorium de Lyon, avec L’Orchestre National de Lyon et la compagnie Et Si C’Etait Vrai ?. Au cinéma, il joue dans Géronimo de Tony Gatlif. Il mène également des ateliers en milieu scolaire et intervient dans des projets de médiation culturelle. En 2014/2015, on le verra dans Les Invisibles (Collectif 7). Romain de Lagarde éclairagiste Romain se forme à l’éclairage depuis 2002, diplômé d’un DMA de régie de spectacle option lumière, il suit le parcourt du département réalisation lumière de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre à Lyon (ENSATT) d’où il sort diplômé en 2009. Depuis, il participe à de nombreux projets en tant qu’éclairagiste en particulier au théâtre, avec Mauser mise en scène par Mathias Langhoff, J’ai fait une belle croisière avec Jean-Pierre de la Cie le Bruit des Couverts, La Chambre rouge de la Cie Esquimots et Radio Paradize de l’Ensemble Epik Hotel. Par ailleurs, il travaille également pour l’opéra avec la Cie Manque pas d’Airs pour laquelle il conçoit la lumière de trois opéras ou pour la danse avec Ballets russes et Nuits d’été de L’Ensemble Carpe Diem, Dust Park 2 de Yuta Ishikawa ou Clank’s de la Cie ALS. Enfin, il a été assistant pour des éclairagistes tel que Daniel Levy, Yukiko Yoshimoto, éclairagiste de Ushio Amagatsu, ou Joël Hourbeigt et encore aujourd’hui Maryse Gautier. Bertrand Nodet scénographe À la suite d’un stage à l’Opéra-Comique de Paris (Carmen de Bizet mis en scène par Adrian Nobel, 2010), il intègre l’ENSATT à Lyon. Différents projets développés au sein de sa promotion, comme notamment la performance in situ All Specific, la pièce Electronic City de Falk Richter ou bien Le Groenland de Pauline Sales, lui permettent de développer une scénographie en prise directe avec son lieu de représentation. Intrigué par un théâtre sans parole mais bavard sur le lieu qui l’accueille, Bertrand rédige son mémoire de fin d’études sur ce même thème : L’enjeu du corps et de la scénographie dans la performance In-situ. En 2011, il est l’assistant de Stéphanie Mathieu sur L’opéra de Quat’sous de Brecht mis en scène par Laurent Fréchuret au Théâtre de Sartrouville. Il travaille ensuite aux accessoires sur le festival Justice Injustice à l’Opéra de Lyon (2013). À l’ENSATT, il co-réalise la scénographie de Loin de Corpus Christi de Christophe Pellet mis en scène par Anne Théron (2013). Il retrouve un théâtre muet d’extérieur avec Pour le meilleur, mis en scène par Claire Lasne Darcueil lors du festival Les Nuits de l’Enclave (2013) à Valréas (Vaucluse).
Calendrier Planning prévisionnel de création Mai 2018 Résidence de 10 jours de lecture (lieu à définir) Septembre 2018 Résidence d’une semaine de travail (lieu à définir) Février 2019 Résidence de deux semaines de travail (lieu à définir) Avril - Mai 2019 Résidence de trois semaines de travail à la Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau 14 et 15 mai 2019 Création à la Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau ... Saison 2019-2020 Disponible d’octobre 2019 à janvier 2020
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