EVOLUTIONARY BIOLOGY MEETING AT MARSEILLES - BILAN ET PERSPECTIVES 1997 - 2003 Dossier réalisé par Nadège Bardiot

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EVOLUTIONARY BIOLOGY MEETING AT MARSEILLES - BILAN ET PERSPECTIVES 1997 - 2003 Dossier réalisé par Nadège Bardiot
EVOLUTIONARY BIOLOGY MEETING

       AT MARSEILLES

       BILAN ET PERSPECTIVES
                1997 – 2003

       Dossier réalisé par Nadège Bardiot
EVOLUTIONARY BIOLOGY MEETING AT MARSEILLES - BILAN ET PERSPECTIVES 1997 - 2003 Dossier réalisé par Nadège Bardiot
L’Evolutionary Biology Meeting at Marseilles existe maintenant depuis sept ans. Il a semblé aux
organisateurs qu’à cet âge « raisonnable » le moment était venu de dresser un bilan des sessions
passées afin de préparer l’avenir…
        C’est dans cet esprit que j’ai réalisé ce dossier, au cours de mon stage de licence, sous la
direction de Pierre Pontarotti.

                                                                                   Nadège Bardiot

                                                                                               2
EVOLUTIONARY BIOLOGY MEETING AT MARSEILLES - BILAN ET PERSPECTIVES 1997 - 2003 Dossier réalisé par Nadège Bardiot
Première partie

              Le congrès Evolutionary Biology Meeting at Marseilles

1.1. Présentation

       1.1.1. Origine

En 1997, sur une idée de deux scientifiques, Pierre Pontarotti1, et Eric Faure2, le « Congrès sur
l’Evolution Biologique de Marseille » se mettait en place. Ce n’est qu’à partir de la 3ème année
que le Muséum d’Histoire Naturelle de Marseille et l’Association des Amis du Muséum y ont
apporté leur concours. Depuis 3 ans, l’Association des Amis du Muséum ne joue plus de rôle au
congrès et a été remplacé auprès de celui-ci par l’Association pour l’Etude
de l’Evolution Biologique.

       Leur principal but était, et reste, de faire avancer la science concernant l’évolution
biologique et ce par le biais de la présentation annuelle de l’état des travaux effectués dans ce
domaine.

        Le congrès est un organe de communication indispensable pour les chercheurs de haut
niveau. En effet, si le langage utilisé est bien le même à la base, il diffère dès que l’on aborde la
spécialité de chacun des scientifiques. Or il se trouve que ces scientifiques travaillent à des
niveaux différents sur le même sujet. Il est donc nécessaire que les scientifiques se comprennent
et comprennent les résultats de leurs pairs. Cet échange leur permet d’avancer dans leurs propres
recherches à la lumière des résultats des autres.

        Ainsi le congrès sert à une meilleure compréhension des recherches effectuées par les
spécialistes et apporte une autre vision sur l’évolution biologique ce qui permet d’avancer dans
les recherches scientifiques qui sont, par nature, mondiales.

1
 Chercheur au CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), travaillant alors à l’INSERM (Institut
National de la Santé et de la Recherche Médicale) dans l’unité 119 de Cancérologie Expérimentale.

2
    Professeur à l’Université Aix-Marseille I, Centre St Charles (UPRES Biodiversité).

                                                                                                    3
1.1.2. Thèmes abordés et déroulement du congrès

      •    Thème central : évolution biologique

Selon Philippe Janvier3, « l’idée d'une transformation des êtres vivants au cours du temps a été
exprimée à diverses occasions depuis près de 2500 ans, mais ce n'est qu'au 19ème siècle que le
concept de descendance avec transformation - l'évolution telle qu'on la conçoit aujourd'hui - a été
formalisé et doté d'un mécanisme cohérent par Darwin, apportant une vision nouvelle de la vie et
de son histoire. La pensée évolutionniste imprègne désormais tous les domaines de la biologie.
»4

      •    Sujets abordés depuis 1997

Les scientifiques abordent plusieurs sujets comme par exemple la biologie et l’étude du génome5
de l'amphioxus, un animal proche des vertébrés n’ayant pas subit beaucoup de transformations
lors de son évolution, ce qui permet de faire des comparaisons avec les vertébrés d’aujourd’hui
pour comprendre leur propre évolution. D’autres sujets abordés sont, par exemple, l’évolution
des espèces à travers le temps et l’espace par l’étude de l’ADN ancien, la duplication des gènes,
la systématique6 et l’évolution du génome.

       Ce congrès aborde donc un sujet on ne peut plus actuel : l’évolution du génome et plus
généralement l’origine des espèces. Par quelles mutations le monde biologique tel qu’on le
connaît – homme compris – existe-t-il ?

      •    Déroulement

Depuis sa création, le congrès propose aux chercheurs de faire des exposés de 20 min, suivi de 5
min de questions. Il propose 2 possibilités supplémentaires de présentation de travaux, depuis
1999 :
                 - Exposé de 5 min pour expliquer une affiche, suivi au maximum d’une
                     question si nécessaire (réponse en 1 min) ;
                 - Présentation d’affiches.

        Le programme abordé pendant ces 3 jours est, évidemment, élaboré en fonction des
participants et les scientifiques peuvent présenter plusieurs travaux lors du congrès.

       Notre congrès est organisé autour d’un thème central par jour. Chaque journée est
subdivisée en 2 sessions (matin et après-midi) :

3
    Chercheur au CNRS, laboratoire de paléontologie du Muséum national d'histoire naturelle de Marseille

4
    http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosevol/decouv/normal/normal.html

5
 Génome : ensemble des informations génétiques portées par la chaîne d’ADN.
6
 Systématique : science qui hiérarchise les organismes vivants, et essaie de retrouver les relations de parentés entre
eux.

                                                                                                                 4
-   Matin : entre 4 et 6 exposés avec une séance d’affiches d’environ une heure
                                     entre 10h 30 et 11h30 ;
                                 -   Après-midi : de 5 à 6 exposés avec une séance d’affiches d’environ une
                                     heure entre 16h et 17h.

                  Les séances d’affiches sont mises à profit pour étudier des affiches se rapportant aux
          sujets abordés lors des exposés. Ces affiches peuvent être rapidement présentées avant la séance.

                 C’est donc une trentaine d’exposés de 20 min, une quinzaine de courts exposés pour
          présenter des affiches et une quarantaine d’affiches qui sont communiqués en 3 jours pleins.

              •     Originalité du congrès

          Il y a d’autres congrès organisés autour de l’évolution biologique. Les principaux sont les
          suivants :

                                                                                                           Dates
                  Nom officiel                                       Traduction                                         Lieux 2003
                                                                                                           2003
             Joint Meeting of the                                       Congrès                                     Université de l'Etat
 Society for the Study of Evolution (S.S.E.),      de la Société pour l'Etude de l'Evolution (S.S.E.),               de Californie,
                                                                                                         20-24 Juin
  Society of Systematic Biologists (S.S.B.)     de la Société de Biologistes de la Systématique (S.S.B.)            Chico, Californie,
and American Society of Naturalists (A.S.M.)     et de la Société Américaine de Naturalistes (A.S.M.)                  Etats-Unis
                                                                                                                      Newport Beach
          Meeting of the Society                                Congrès de la Société
                                                                                                         26-29 Juin    Californie,
    of Molecular Biology and Evolution                 de Biologie Moléculaire et de l'Evolution
                                                                                                                        Etats-Unis
    9th Congress of the European Society                9ème Congrès de la Société Européenne              18-24          Leeds,
         of Evolutionary Biologists                           de l'Evolution Biologique                    Août       Grande-Bretagne
        9th meeting of PhD students                       9ème Congrès des Etudiants du PhD                11-16           Fiesch,
           in evolutionary biology                              en Evolution Biologique                  Septembre          Suisse

                 Pour plus de facilité nous parlerons du S.S.E., du S.M.B.E., de l’E.S.E.B., du PhD. Quant
          à l’Evolutionary Biology Meeting at Marseille, ce sera désormais l’E.B.M.

               Si l’on fait une comparaison point par point, thème – déroulement – quantité de
          communications :

          - Ces congrès abordent des thèmes qui nous sont communs. Ainsi, le S.S.E. et l’E.S.E.B.
            évoquent l’histoire des organismes et les interactions avec leurs milieux tandis que le S.M.B.E.
            se base sur l’histoire des gènes et des génomes.
            Le congrès de Marseille, lui, intègre l’histoire des gènes et l’histoire des organismes. L’E.B.M.
            est donc transversal !

          - En ce qui concerne les possibilités de présentation de travaux, si l’on compare l’E.B.M. au
            S.M.B.E. et au S.S.E., on remarque que ceux-ci offrent 2 possibilités de présentation de
            travaux :
                      - Exposés de 25 min ou de 10 min (S.M.B.E.) ou ¼ d’h (S.S.E.) ;
                      - Présentation d’affiches.

            Mais aucun des deux ne propose d’explication d’affiche. Cependant, le SMBE propose 2
            durées d’exposés (10min ou 25min).

                                                                                                                       5
- Si maintenant on compare la quantité de communication, on remarque que le S.S.E. ne présente
  pas moins de 675 exposés oraux et 245 affiches en 4 jours. Cependant, les exposés ne durent
  en moyenne que ¼ d’heure et s’enchaînent sans que l’on puisse poser de questions (d’après le
  programme du congrès). Autre bémol très important, les scientifiques doivent choisir la liste
  d’exposés auxquels ils veulent assister. En effet, ils doivent choisir, pour une plage horaire
  donnée, une liste d’exposés sur 7 listes proposées. Ils ne peuvent donc pas assister à tous les
  exposés qui les intéressent.
          Par rapport au S.M.B.E., on voit que celui-ci présente environ 45 exposés de 25min,
  140 exposés de 10min et 82 affiches en 4 jours selon les dates mais pas d’après les faits
  puisque lors de la première matinée et du dernier après-midi il n’y a pas d’exposés ni
  d’affiches.
        Pour les exposés courts et les exposés longs, les scientifiques doivent, la plupart du
  temps, choisir encore une fois entre 2 voire 3 programmes qui ont lieux en même temps. Quant
  aux affiches, elles ne sont installées que le soir à partir de 20h30 jusqu’à 23h pendant 2 soirs.

       1.1.3. Place du congrès dans le monde scientifique

Il y a longtemps que le monde scientifique est international. L’E.B.M. n’échappe pas à la règle
et, depuis son origine, ne cesse d’élargir son champ d’action. Au bout de 3 ans, l’E.B.M. a choisi
l’anglais comme langue de communication pour s’adapter à un nombre croissant d’intervenants
étrangers. Cette internationalisation lui a permis de gagner en qualité.
        L’E.B.M. se situe parmi les plus important congrès sur l’évolution biologique.

        L’E.B.M. est annoncé sur le Web par des laboratoires de recherche scientifique français
(I.M.E.P.7, C.N.R.S.8, I.N.R.A.9, C.I.R.A.D.10, I.R.D.11), suédois (Centre bio-informatique de
Stockholm) et américains (NASA12), par des universités françaises (Université de Aix-Marseille,
Université de Saint Jérôme, Université de Montpellier 2) et allemande (Université de Münster),
par de grand journaux ayant une fenêtre sur le WEB comme le journal scientifique Nature, par
des associations comme A.M.A.R.E.S.13 et par divers sites de diffusion de tout type
d’information tels que http://www.it-careernet.com/itc et http://www.biologybrowser.org. Tous
ces sites prennent l’initiative d’annoncer le congrès tandis que les organisateurs envoient une
lettre d’information au site Evoldir14 ou contactent personnellement les chercheurs. Chaque
contact renvoie au site Internet du congrès : http://evolution.luminy.univ-mrs.fr. La couverture
médiatique via le WEB est donc bonne et équivalente à celle des grands congrès américains.

        L’un des grands avantages du congrès reste, toutefois, sa façon d’aborder l’évolution
biologique comme un tout, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, du niveau
micromoléculaire au niveau macromoléculaire. Cette façon transversale de voir est unique et
intéresse fortement les scientifiques. On le constate à travers l’évolution du nombre d’inscrits

7
  I.M.E.P. : Institut Méditerranéen d’Ecologie et de Paléoécologie
8
  C.N.R.S. : Centre National de Recherche Scientifique
9
  I.N.R.A. : Institut National de la Recherche Agronomique
10
   C.I.R.A.D. : Centre de Coopération International en Recherche Agronomique pour le Développement
11
   I.R.D. : Institut de Recherche pour le Développement
12
   N.A.S.A. : National Aeronautics and Space Administration
13
   A.M.A.R.E.S. : Association Méditerranéenne d’Animation, de Rencontres et d’Echanges Scientifiques

14
     Evoldir : liste de diffusion basée sur un répertoire de scientifiques travaillant sur l’évolution biologique.

                                                                                                                     6
depuis l’origine du congrès. En effet, depuis 1997, l’E.B.M. est passé de 20 à 120 inscrits par an.
Il suit donc une progression constante.

1.2. Organisation

    1.2.1. Dates et lieux

Les journées « Evolutionary Biology Meeting at Marseilles » se déroulent comme le nom
l’indique à Marseille et toujours avant le week-end. Le congrès est un événement annuel
s’effectuant aujourd’hui sur 3 jours mais cela n’a pas toujours été le cas.

     Quelques données :

     « Naissance » en 1997

     1ère Réunion : 13/06/97 à l’Université de Provence, faculté de Saint Charles.
     2ème Réunion : 05/06/98 à l’INSERM dans l’unité 119 de Cancérologie Expérimentale.
     3ème Réunion : 10 et 11/06/99 au Muséum d’Histoire Naturelle du Palais Longchamp.
     4ème Réunion : 21 au 23/06/00 au Muséum d’Histoire Naturelle du Palais Longchamp.
     5ème Réunion : 27 au 29/06/01 au Muséum d’Histoire Naturelle du Palais Longchamp.
     6ème Réunion : 19 au 21/06/02 au Muséum d’Histoire Naturelle du Palais Longchamp.
     7ème Réunion : 25 au 27/06/03 au Muséum d’Histoire Naturelle du Palais Longchamp.

        Il y a donc une évolution croissante du nombre de jours (de une journée à 3 jours pleins).
        Le congrès se déroule depuis 1999 dans le site grandiose du Palais Longchamp dans
l’aile qui abrite le Muséum d’Histoire Naturelle de Marseille. La salle contient environ 120
personnes.

        Des excursions en marge du Congrès sont aussi prévues. Ainsi, le samedi il y a deux
visites des Calanques : l’une, à caractère scientifique pour la flore et l’autre, plus touristique
pour voir les calanques en elles-mêmes. Le congrès des étudiants préparant le PhD (en Suisse)
propose aussi 2 excursions. Mais la visite du site du congrès E.S.E.B., montre que les

                                                                                              7
excursions proposées sont plus nombreuses. En effet, au moins 5 excursions accompagnées
dans les environs de Leeds sont possibles. Le congrès du S.S.E. propose pour le 1er jour de
congrès plusieurs excursions accompagnées (6) au choix.

       1.2.2. Gestion du congrès

Le congrès est organisé par l'Association pour l'Etude de l'Evolution Biologique (N° SIRET :
441 331 311 00015) en collaboration avec le Muséum d’Histoire Naturelle de Marseille. Cette
association loi 1901, crée en 2000, regroupe, à l’heure actuelle, quatre personnes, deux
membres de la communauté scientifique et deux membres du Muséum :

- Pierre Pontarotti (CNRS), Président;

- Sylvie Pichard (Muséum), Trésorière;

- Jacqueline Raffin (Muséum), Secrétaire;

- Anne Miquelis (Biologiste).

        Toutefois, des membres d’autres institutions participent bénévolement à l’organisation
du congrès. Ce fut le cas d’Eric Faure (Université de Provence) de 1997 à 2000, d’Etienne
Danchin (doctorant à l’Université de Provence) en 2003.

          Le budget repose d’une part sur des subventions octroyées par des institutions comme
l’Université de Provence (1500 Euros), le CNRS (3000 Euros), d’autre part sur les inscriptions
des participants (50 Euros par personne). Une aide est aussi apportée par l’entreprise Génome
Express, entreprise européenne de séquençage d’ADN. C’est en effet celle-ci qui fournit les T-
Shirt au nom de l’E.B.M.
          La salle de conférence étant fournie gratuitement par le Muséum, l’E.B.M. finance une
bonne partie des repas des congressistes, les buffets lors des pauses, et surtout les dossiers-
programmes, les petites fournitures habituelles des congrès. Le matériel informatique était,
jusqu’à présent, prêté par l’Université.
          Ce rapide regard jeté sur la situation comptable montre la faiblesse financière du
congrès. Faiblesse d’autant plus grave si l’on compare avec les autres congrès. Le seul Meeting
of PhD students in Evolutionary Biology, de taille voisine de l’E.B.M., bénéficie de la
contribution financière des sociétés suivantes :

                      KGF15, qui regroupe notamment Laboratoire Roche, Novartis, Syngenta,
                       Serono Biotech ;
                      BA16.

        Quant aux frais d’inscriptions, ils se montent, pour le S.M.B.E. à 325$ pour les étudiants
et à 375$ pour les autres participants.

15
     Kontaktgruppe für Forschungsfragen
16
     Applied Biosystems

                                                                                              8
1.2.3. Les participants

Les inscrits au congrès sont uniquement des scientifiques de haut niveau travaillant dans le
domaine de l’évolution biologique. Si en 1997 il y avait 20 inscrits, aujourd’hui c’est quelques
120 scientifiques qui sont accueillis chaque année. Le nombre de scientifiques venant au
congrès a donc augmenté depuis sa création mais il est limité à 120 inscrits à cause de la taille
de la salle de conférence du Muséum.

       Alors qu’en 1997 et 1998 les seuls scientifiques présents au congrès étaient français,
l’ouverture de celui-ci au niveau international a entraîné l’intervention de scientifiques venant
de nombreux pays tels que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Espagne, l’Italie, et même le
Japon.

       Une série de cartes présente cette progression :

                                                                                             9
10
Les nationalités présentent au congrès sont donc très nombreuses et le travail présenté de
plus en plus important en masse. En 1997, sur 20 inscrits, une quinzaine faisait un exposé oral.
Aujourd’hui, sur 120 inscrits, une soixantaine fait une intervention.

        Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le déficit de présentations en 2001 ne résulte
pas des événements du 11 septembre mais plutôt de l’insertion d’un congrès d’épistémologie au
sein de l’E.B.M., cette année-là.

        Il est, toutefois, intéressant de faire la différence entre les Marseillais et les non
Marseillais, notamment pour les retombées économiques et la notoriété du congrès.

1.3. Les retombées

       1.3.1. Introduction

       Ce congrès, né de la nécessité de se rencontrer pour les scientifiques, a commencé à
rassembler les chercheurs marseillais. Ceux-ci sont prépondérants durant les trois premières
années, comme on le voit sur le graphe ci-dessous.

                                                                                              11
Bien que le nombre de Marseillais (ou plutôt le nombre de scientifiques travaillant à
Marseille) ait toujours augmenté, on assiste à une inversion des proportions Marseillais/non
Marseillais à partir de 2000. Le nombre de Marseillais présentant un travail ces 2 dernières
années s’est stabilisé à une vingtaine, soit environ 30% des scientifiques présentant un travail. La
plupart des scientifiques présentant un travail ne vient plus de Marseille (70%). Cette proportion
se retrouve sur la totalité des inscrits d’après la liste des inscrits en 2003. Ainsi, il y aurait entre
30 et 40 Marseillais et 80-90 non Marseillais. En terme de retombées économiques le constat est
important.

    1.3.1. Les retombées économiques à Marseille

 Les recherches sur l’évolution biologique, effectuées par les scientifiques marseillais, font partie
d’un secteur de pointe amené à se développer. L’E.B.M. s’affirme donc comme un rendez-vous
obligatoire pour la communauté scientifique. Le bilan que l’on peut faire des dernières années
est, en termes de retombées économiques pour la ville, tout à fait prometteur.

       D’après les chiffres de l’Observatoire local du Tourisme de Marseille, la durée moyenne
des congrès est de 2,1 jours tandis que le nombre moyen de participants est de 337 (en 2002). Il
en ressort que, si le nombre de participants à l’E.B.M. est plus faible, le nombre de journées de
congrès est, lui, plus important. Un rapide calcul donne une idée des retombées économiques du
congrès à l’heure actuelle.

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On a vu que, sur 120 participants, environ 80 à 90 personnes venaient de l’extérieur. A 2
nuits minimum par personne, cela représente une dépense hôtelière de 12 000 à 13 500 Euros (à
un tarif moyen de 75 Euros par nuitée en 2003). Et cela sans préjuger des participants qui
prolongent leur séjour durant le week-end, Marseille s'affichant comme la nouvelle destination
de tourisme de congrès sur la Méditerranée.

         Les déjeuners des trois jours sont organisés par le congrès dans un restaurant de
Marseille sur la base de 15 Euros par personne et par repas. D’après les données de
l’Association, 2/3 des participants (80 personnes) s’inscrivent le premier midi contre la moitié
(60 personnes) les deuxième et troisième midi. Le 1er soir, 45 personnes assistent au repas prévu
par le congrès. Au total, cela représente pas moins de 245 personnes, soit 3700 Euros pour les
restaurants. Toutefois, les organisateurs ont remarqué qu’en général une bonne partie des
congressistes se retrouvent dans le même restaurant le deuxième soir.

      Analysé du seul point de vue logistique, l’E.B.M., c’est entre 15 700 et 17 200 Euros de
retombées directes par an, en trois jours, à Marseille.

     1.3.2. La notoriété

 Bien souvent, le choix d’une ville de congrès dépend d’un certain nombre de facteurs comme
ses avantages propres (temps agréable…mer…), sa notoriété, sa facilité d’accès, sa sécurité.
C’est ainsi que les grandes rencontres internationales ont lieux la plupart du temps, dans des
lieux de villégiature renommées : Cancún, Rio de Janeiro, Porto Alegre, Davos, Cham-el-
Cheikh, etc…sans oublier Paris, première ville de congrès dans le monde.

        L’E.B.M. n’obéit pas à ce type de choix. En effet, la ville de Marseille a une riche
tradition scientifique17.Elle possède et attire des chercheurs scientifiques de haut niveau. La
notoriété de ceux-ci est mesurée soit, comme en France, au nombre d’articles référencés dans les
bases de données (PUBMED, BIOMED, MEDLINE), soit à l’index des citations18. De la même
façon la notoriété du congrès apparaît à travers le nombre de fois où il est cité sur le WEB. Le
Mésogée, qui recueille l’ensemble des actes du congrès est envoyé dans plus de 600 Museum à
travers le monde. Le nom de Marseille étant directement lié au nom du congrès, la ville bénéficie
d’une image de marque positive sur le plan mondial. Le congrès participe donc automatiquement
à la renommée de la ville.

17
   Cf. G. Aillaud, Y.Georgelin, H. Tachoire (dir.), Marseille 2600 ans de découvertes scientifiques, Publications de
l’Université de Provence, Aix-en-Provence, 2002.
18
   Index des citations : mesure du nombre de citations des articles scientifiques.

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Deuxième partie

                          Perspectives de développement

Comme on l’a vu dans la première partie, l’E.B.M. a connu une forte et constante croissance
depuis 1997. Cela montre bien que le congrès répondait à un besoin de la part des chercheurs. Il
s’agit maintenant d’étudier quelles améliorations seraient susceptibles de contribuer à son
développement.

2.1. Propositions d’amélioration interne

Ces propositions visent avant tout à ce que le congrès se développe tout en continuant de
répondre au mieux aux attentes des participants.
   • Elaboration d’une fiche enquête qui serait distribuée à tous les congressistes. Cette fiche
       enquête serait constituée d’une identification sommaire et anonyme (par exemple :
       Marseillais/non Marseillais, intervenant/non intervenant) dont le corps contiendrait
       diverses questions sur :
           - L’accueil ;
           - La logistique ;
           - Comment ont-ils eu connaissance du congrès ?
           - Ont-ils été voir le site Internet ? Quel est leur avis dessus ?
           - Question sur l’excursion : sont-ils au courant, vont-ils y aller ?
           - Comptent-ils rester le week-end ?
           - Comptent-ils revenir sur Marseille en tant que touriste ?
           - Seraient-ils intéressés par un contact avec le grand public, à côté du congrès ?
       Remarque : cela reviendrait à allonger le congrès en incluant le week-end consacré plus
       spécialement au grand public.

   •   Il ne parait pas impossible de proposer une plus grande variété d’excursions aux
       congressistes afin de soutenir la comparaison avec les congrès concurrents. Marseille et
       sa région s’y prêtent admirablement : Château d’If, montagne de la Sainte Victoire
       (circuit Cézanne), La chaîne de la Sainte Baume (et sa forêt primaire classée), entre
       autres viendraient soutenir la traditionnelle visite des Calanques.

   •   Il serait intéressant de trouver un logo pour l’E.B.M. qui permettrait d’affirmer sa
       spécificité.

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•   Le site Internet du congrès est un élément essentiel de communication. Outre le pré-
       programme du congrès, il me semble que celui des excursions pourrait aussi s’y trouver
       ainsi que les moyens d’accès à Marseille, à moins de créer une liste de liens vers le site
       de la mairie ou de l’Office de Tourisme, par exemple.

   •   Un moyen d’améliorer la publicité du congrès est de le faire connaître aux médias et aux
       services compétents de la Ville de Marseille.

   •   La taille croissante du congrès va imposer une division plus importante des tâches.
       Evidemment un coordonnateur reste plus que jamais nécessaire.

   •   Tout cela repose sur une gestion solide et surtout des apports financiers accrus. En
       d’autres termes, il devient impérieux de trouver des sponsors sans négliger toutefois les
       subventions à tous les niveaux administratifs : Europe, Etat, Région, Département, Ville.

   •   Le lieu d’accueil traditionnel du congrès est le Muséum d’Histoire Naturelle, au Palais
       Longchamp. Ce site correspond tout à fait à l’esprit du congrès. Toutefois, la taille
       réduite de la salle de conférence (120 places) limite cruellement le développement du
       congrès. On peut espérer que les travaux en cours remédieront à ce handicap. Marseille
       possède cependant nombre d’autres lieux prestigieux qui offrent une alternative : Vielle
       Charité, Pharo. Il serait peut-être nécessaire de prospecter.

2.2. Perspectives de développement

L’E.B.M. est un congrès réservé aux professionnels. Sa renommée est assise sur la grande
qualité des intervenants. Néanmoins, il paraît possible d’améliorer sa visibilité en accordant une
plus grande importance à la communication. Deux sources d’inspiration ont guidé mes
propositions :

   •   Les récentes Assises nationales des centres régionaux de lutte contre le cancer

        C’est, à la base, un congrès scientifique qui attire 700 congressistes. Le congrès en lui-
même n’est pas ouvert au public mais un « para » congrès est mis en place pour informer le
public sur l’état de la recherche contre le cancer. Une salle lui est donc réservée. Elle est équipée
d’ordinateurs à écran tactile (pour faciliter la recherche d’informations) qui répondent aux
questions que se pose la population sur cette maladie.
        On ne peut nier l’existence, d’une part de la volonté politique qui contribue à la publicité
accordée à ces Assises, et d’autre part du secteur de pointe que représente la recherche sur le
cancer à Marseille. Cela explique (avec sa taille, bien sûr) la publicité dont il bénéficie. Outre
dans la presse écrite, il a été annoncé aux informations régionales télévisées, a été le sujet d’un
reportage ainsi que d’interviews d’organisateurs. Ceux-ci ont bien mis l’accent sur l’installation
d’un « pôle d’excellence européen et international qui attire de nouveaux savoirs » à Marseille.
        Même si l’E.B.M. est encore loin d’avoir le poids de ces Assises, il représente comme
celles-ci, la partie la plus visible de travaux par nature très discrets et donc peu connus, du grand
public s’entend. Il paraît donc concevable, tout en conservant la qualité du congrès, de l’utiliser
comme point d’ancrage d’une manifestation élargie à un public moins spécialisé mais
susceptible d’être intéressé par l’évolution biologique. Ce secteur de pointe paraît tout à fait apte,
lui aussi, à devenir un « pôle d’excellence » à Marseille, à condition d’être connu et reconnu.

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Les affiches, déjà présentes au congrès, sont un support traditionnel de communication
pour les participants. Il serait possible d’envisager l’installation d’affiches explicatives adaptées
au grand public et visant à mieux faire connaître la recherche en évolution biologique, son
histoire et ses buts.

        Il est évident que l’évolution biologique s’appuie sur un ensemble de connaissances
scientifiques mettant en œuvre la biologie, l’informatique, les mathématiques, la chimie, la
physique, etc. ce secteur scientifique connaît un déficit inquiétant. Ne pourrait-on pas imaginer
une manifestation destinée à promouvoir les Sciences auprès du grand public et des jeunes en
particulier, dont l’E.B.M. serait le noyau ? Beaucoup de manifestations sont bâties sur ce schéma
mais j’ai volontairement choisi un modèle dans une autre branche, radicalement différente, afin
d’éviter tout plagiat :

   •   Les Rendez-vous de l’Histoire de Blois

        Cette manifestation, thématique, est née en 1998. Elle a toujours lieu au mois d’octobre
et dure 3 jours, incluant un week-end. Sur la base du programme de l’année 2000, on s’aperçoit
qu’elle accueille un congrès très spécialisé puisqu’il s’agit des Journées internationales de
Sémiotique. Mais celui-ci, qui se déroule dans l’enceinte de l’antenne universitaire, est
accompagné d’un riche ensemble de manifestations, réparties dans toute la ville. Ces
manifestations ciblent différents publics :
    - les enseignants (entretiens pédagogiques, colloque concomitant) ;
    - les étudiants (espace info-histoire, conférences et communications scientifiques, forum
        des métiers) ;
    - un public « intéressé » (conférences, débats, cycle cinéma, cafés littéraires ou historiques,
        remise de prix) ;
    - tout public (salon du livre d’Histoire, expositions de photographies)

En tenant compte de la spécificité de cet événement, quelques éléments me paraissent
intéressants :
• Coupler le congrès avec une autre manifestation au public plus large, comme les Journées
    de la Science (qui se déroulent au mois d’octobre à Marseille) ;
• Intégrer un point d’accueil visant à informer les étudiants et, si possible, faire naître des
    vocations ;
• Agir en partenariat avec des éditeurs de livres et de revues scientifiques ;
• Organiser, à l’occasion du congrès, des conférences comme celles qui sont déjà données à
    l’initiative d’organismes comme la Caisse d’Epargne ;
• Développer le merchandising : un apport matériel est souvent nécessaire à une démarche
    intellectuelle.

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