Feuille de route pour la transition de l'AIS à l'AIM - Organisation de l'aviation civile internationale - ICAO
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Feuille de route pour la transition de l’AIS à l’AIM ________________________________ Première édition — 2009 Organisation de l’aviation civile internationale
Feuille de route pour la transition de l’AIS à l’AIM ________________________________ Première édition — 2009 Organisation de l’aviation civile internationale
Publié séparément en français, en anglais, en arabe, en chinois, en espagnol et en russe par l’ORGANISATION DE L’AVIATION CIVILE INTERNATIONALE 999, rue University, Montréal, Québec H3C 5H7, Canada Les formalités de commande et la liste complète des distributeurs officiels et des librairies dépositaires sont affichées sur le site web de l’OACI, à l’adresse www.icao.int. Première édition, 2009 Feuille de route pour la transition de l’AIS à l’AIM Document non mis en vente © OACI 2009 Tous droits réservés. Il est interdit de reproduire, de stocker dans un système de recherche de données ou de transmettre sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, un passage quelconque de la présente publication, sans avoir obtenu au préalable l’autorisation écrite de l’Organisation de l’aviation civile internationale.
INSCRIPTION DES AMENDEMENTS ET DES RECTIFICATIFS AMENDEMENTS RECTIFICATIFS N° Date Inséré par N° Date Inséré par III
AVANT-PROPOS Le Plan mondial de navigation aérienne (Doc 9750) a été conçu en tant que document stratégique destiné à guider la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM dans le cadre du Concept opérationnel d’ATM mondiale (Doc 9854) et des Objectifs stratégiques de l’OACI. Le Plan mondial de navigation aérienne (Doc 9750) contient des lignes directrices à court et à moyen terme sur les améliorations qu’il convient d’apporter au système de navigation aérienne pour assurer une transition uniforme au système de gestion du trafic aérien prévu dans le Concept opérationnel d’ATM mondiale (Doc 9854). Le Doc 9750, Chapitre 1, Tableau 1-1, énumère 23 initiatives du Plan mondial (GPI) ; deux sont directement liées à l’information aéronautique (GPI-18 — Information aéronautique et GPI-20 — WGS-84) et, parmi les autres, beaucoup ont une incidence indirecte sur la façon dont les informations aéronautiques seront échangées à l’avenir. La présente feuille de route s’inscrit dans le prolongement des orientations données dans le Doc 9750 au sujet de l’évolution de l’information aéronautique. Les changements prévus sont tels que cette évolution est présentée comme la transition de services d’information aéronautique (AIS) à la gestion de l’information aéronautique (AIM). Cette feuille de route donne des orientations et des conseils pratiques aux groupes de planification régionale et aux États pour l’élaboration des stratégies de mise en œuvre et de financement que requerront les initiatives du Plan mondial liées à l’information aéronautique. Elle mentionne les principales échéances recommandées pour une évolution uniforme dans toutes les régions du monde, les étapes spécifiques à réaliser et les calendriers de mise en œuvre. En tant qu’initiative préparatoire stratégique, cette publication vise à stimuler l’amélioration continue des services d’information aéronautique en termes de qualité, d’opportunité et d’identification de nouveaux services et produits, en vue de mieux servir les usagers de l’aéronautique. Elle établit une référence pour la mise en place de stratégies et autres initiatives destinées à promouvoir les objectifs de l’AIM au niveau mondial et devrait permettre au futur système AIM d’offrir aux usagers de l’espace aérien et à l’ATM une gestion de l’information qui réponde mieux à leurs besoins. La transition à l’AIM ne devrait pas exiger de nombreux changements en termes de portée de l’information aéronautique à diffuser. Le principal changement résidera dans l’introduction de nouveaux produits et services et dans l’importance accrue donnée à l’amélioration de la qualité et de l’opportunité de la diffusion de données afin de répondre aux besoins des usagers et de contribuer à renforcer la sécurité, l’efficacité et la rentabilité du système de navigation aérienne. __________________________ V
TABLE DES MATIÈRES Page Glossaire ............................................................................................................................................................... IX Partie I. Généralités ........................................................................................................................................... I-1 Importance de l’information aéronautique ..................................................................................................... I-1 Mode actuel de diffusion de l’information ...................................................................................................... I-2 Objectif de la transition à l’AIM...................................................................................................................... I-2 Nature des changements .............................................................................................................................. I-3 Usagers ............................................................................................................................................... I-3 Données .............................................................................................................................................. I-3 Produits ............................................................................................................................................... I-5 Information statique et information dynamique .................................................................................... I-5 Cycle AIRAC ....................................................................................................................................... I-5 Huit principes directeurs pour la transition à l’AIM ........................................................................................ I-6 Feuille de route pour la transition à l’AIM ...................................................................................................... I-6 Phase 1 — Consolidation ................................................................................................................... I-8 Phase 2 — Passage au numérique .................................................................................................... I-9 Phase 3 — Gestion de l’information ................................................................................................... I-9 Dimension régionale ............................................................................................................................ I-10 Partie II. Étapes de la feuille de route .............................................................................................................. II-1 Introduction ................................................................................................................................................... II-1 Étapes ........................................................................................................................................................... II-1 P-01 — Surveillance de la qualité des données .................................................................................. II-2 P-02 — Surveillance de l’intégrité des données .................................................................................. II-3 P-03 — Surveillance du respect de l’AIRAC........................................................................................ II-3 P-04 — Surveillance des différences des États par rapport à l’Annexe 4 et à l’Annexe 15 ................. II-3 P-05 — Mise en œuvre du WGS-84 .................................................................................................... II-3 P-06 — Base de données intégrée d’information aéronautique .......................................................... II-3 P-07 — Identificateurs uniques ........................................................................................................... II-3 P-08 — Modèle conceptuel d’information aéronautique ...................................................................... II-3 P-09 — Échange de données aéronautiques ...................................................................................... II-4 P-10 — Réseaux de communication ................................................................................................... II-4 P-11 — AIP électronique ..................................................................................................................... II-4 P-12 — Briefing d’information aéronautique ........................................................................................ II-4 P-13 — Topographie .......................................................................................................................... II-5 P-14 — Obstacles .............................................................................................................................. II-5 P-15 — Cartographie d’aérodrome ..................................................................................................... II-5 P-16 — Formation .............................................................................................................................. II-5 P-17 — Qualité .................................................................................................................................... II-5 P-18 — Accords avec les émetteurs de données ................................................................................ II-5 VII
VIII Feuille de route pour la transition de l’AIS à l’AIM Page P-19 — Interopérabilité avec les produits météorologiques ................................................................ II-5 P-20 — Cartes aéronautiques électroniques ....................................................................................... II-6 P-21 — NOTAM numériques ............................................................................................................... II-6 Partie III. Calendrier de la feuille de route ....................................................................................................... III-1 __________________________
GLOSSAIRE TERMES 1 Base de données. Ensemble généralement considérable de données stockées sous un format numérique structuré de manière à permettre à des applications appropriées de rapidement extraire et actualiser des données. Note.— Concerne surtout des données numériques (accessibles via des ordinateurs) plutôt que des fichiers de documents physiques. Données aéronautiques. Faits, concepts ou instructions aéronautiques représentés sous une forme conventionnelle convenant à la communication, à l’interprétation ou au traitement. 1 Ensemble de données. Ensemble identifiable de données numériques liées. 1 Gestion de l’information (IM). Processus définis pour garantir la collecte, l’utilisation et la transmission de données de qualité, adaptées aux besoins de chaque composante du système de gestion du trafic aérien. 1 Gestion de l’information aéronautique (AIM). Gestion intégrée dynamique des services d’information aéronautique — de façon sûre, économe et efficace — par la fourniture et l’échange de données aéronautiques numériques de qualité garantie, en collaboration avec toutes les parties. Information aéronautique. Information résultant de l’assemblage, de l’analyse et du formatage de données aéronautiques. 1 Interopérabilité. Capacité de systèmes et organisations divers d’échanger des informations en transférant des données et en demandant des services à distance selon des modalités qui n’exigent du système client que peu ou pas de connaissance des caractéristiques uniques du système serveur. Note.— Ce résultat est généralement atteint par une compréhension commune de la sémantique, de la syntaxe et des protocoles utilisés pour l’échange de données. 1 Métadonnées. Description structurée du contenu, de la qualité, de l’état ou d’autres caractéristiques des données. NOTAM. Avis diffusé par télécommunication et donnant, sur l’établissement, l’état ou la modification d’une installation, d’un service, d’une procédure aéronautiques, ou d’un danger pour la navigation aérienne, des renseignements qu’il est essentiel de communiquer à temps au personnel chargé des opérations aériennes. 1 Numérique. Faisant appel ou lié à l’utilisation de la technologie informatique ou de communications numériques. 1. Il ne s’agit pas d’une définition officielle de l’OACI (utilisée uniquement dans le contexte de ce document). IX
X Feuille de route pour la transition de l’AIS à l’AIM SIGLES/ACRONYMES AICM Modèle conceptuel d’information aéronautique AIM Gestion de l’information aéronautique AIP Publication d’information aéronautique AIRAC Régularisation et contrôle de la diffusion des renseignements aéronautiques AIS Service d’information aéronautique AIXM Modèle d’échange d’informations aéronautiques AN-Conf/11 Onzième Conférence de navigation aérienne (2003) ATM Gestion du trafic aérien EUROCONTROL Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne GPI Initiative du Plan mondial IM Gestion de l’information IP Protocole d’Internet PIB Bulletin d’information prévol RNAV Navigation de surface RNP Qualité de navigation requise SARP Normes et pratiques recommandées WGS-84 Système géodésique mondial — 1984 __________________________
PARTIE I GÉNÉRALITÉS IMPORTANCE DE L’INFORMATION AÉRONAUTIQUE 1. La onzième Conférence de navigation aérienne (AN-Conf/11), qui s’est tenue en septembre 2003 à Montréal, a approuvé le concept opérationnel et a reconnu que, dans l’environnement du système mondial de gestion du trafic aérien (ATM) envisagé par le concept opérationnel, le service d’information aéronautique (AIS) deviendrait un des services habilitants les plus utiles et les plus importants. Comme le système ATM mondial prévu dans le concept opérationnel est fondé sur un processus décisionnel coopératif, il est nécessaire qu’il dispose en temps utile de données électroniques fiables, de grande qualité, relatives à l’information aéronautique et météorologique ainsi qu’à l’espace aérien et à la gestion des flux de trafic. Certaines recommandations de l’AN- Conf/11 soulignent l’importance de l’information aéronautique en particulier. 2. En juin 2006, un Congrès AIS mondial s’est tenu à Madrid (Espagne). Cet événement a été facilité par l’Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne (EUROCONTROL), en partenariat avec l’OACI. Ce Congrès a étudié le rôle essentiel de l’AIS dans le monde en pleine évolution de l’ATM. Il a constaté que des systèmes informatisés de navigation et la navigation de surface (RNAV), la qualité de navigation requise (RNP) et les exigences ATM généraient un besoin de nouvelles exigences correspondantes pour l’AIS en matière de qualité et d’opportunité de l’information. L’AIS devrait dès lors voir son rôle se muer en service de gestion de l’information, ce qui modifierait ses tâches, ses responsabilités et sa portée en vue de répondre à ces nouvelles exigences et d’assumer et gérer la fourniture d’informations. 3. Ce Congrès a apporté son soutien aux recommandations de l’AN-Conf/11 relatives à l’information aéronautique et a commencé à définir une future vision de haut niveau de la forme, de la nature et du contenu d’une stratégie pour passer de l’AIS traditionnel, centré sur les produits, à un service de plus grande portée, centré sur les données, assurant la gestion de l’information aéronautique (AIM). Conscient de l’importance de l’information aéronautique pour la sécurité et afin de prévenir des évolutions divergentes à l’avenir, ce Congrès a convenu que l’OACI devrait prendre les rênes de la transition de l’AIS à l’AIM au niveau mondial. À cette fin, il a rédigé dix recommandations appelant à une action de l’OACI ou au soutien des États et des organisations internationales. 4. En septembre 2007, à sa 36e session, l’Assemblée a reconnu la nécessité de soutenir les recomman- dations du Congrès et a appelé à renforcer la coordination avec les États et les organisations internationales. 5. Aujourd’hui, une information aéronautique de grande qualité est souvent citée dans les programmes de recherche comme condition préalable à l’élaboration des nombreux nouveaux outils compatibles que les aéronefs futurs auront à leur bord pour améliorer la sécurité et l’efficience de leur navigation. Ces nouveaux outils seront aussi utilisés par les systèmes ATM pour améliorer l’efficience tout en assurant la sécurité. Ainsi, plus de services pourront être offerts simultanément à plus d’aéronefs dans le même espace aérien. I-1
I-2 Feuille de route pour la transition de l’AIS à l’AIM MODE ACTUEL DE DIFFUSION DE L’INFORMATION 6. Nous vivons à l’ère de l’Internet, de la navigation par satellite et des réseaux informatiques mais notre approche de la diffusion de l’information aéronautique reste basée sur des cartes et de la documentation imprimées et sur la transmission de messages alphabétiques par télex. Les systèmes sont totalement indépendants les uns des autres. La plupart des données sont introduites plus d’une fois dans différents ordinateurs à l’aide d’un clavier plutôt que par transferts de fichiers ou par transactions entre bases de données. 7. Il est indispensable de disposer d’une meilleure information aéronautique pour mettre sur pied un système ATM intégré et compatible, qui permette aux fournisseurs de services de navigation aérienne d’augmenter le volume de trafic qu’ils peuvent traiter simultanément, dans le même espace, en toute sécurité. Un tel système offrirait un lien effectif entre toute la gamme de services, depuis la conception de l’espace aérien jusqu’à la planification de vol, la planification des opérations aux aéroports et la garantie de la séparation des vols, tout en continuant à assurer la sécurité et la sûreté des voyageurs et en réduisant l’incidence environnementale des opérations sur la planète et sur sa population. 8. Une meilleure information aéronautique est indispensable à la mise en place d’un système ATM souple qui réduise les coûts et les incidences environnementales tout en améliorant l’accès à un espace aérien encombré et à des aéroports éloignés dans des pays en développement. Un tel système permettrait aux planificateurs et aux décideurs de prendre les bonnes décisions pour la création de nouveaux outils et techniques basés sur des informations précises, disponibles à temps et au bon endroit. 9. Une meilleure information aéronautique est indispensable si nous voulons disposer d’un système qui confère une autonomie accrue aux usagers de l’espace aérien en leur donnant un rôle plus important dans la conception du système ATM et en les aidant à comprendre leurs options et à prendre des décisions en connaissance de cause tout en assurant la sécurité du public et en réduisant au minimum les incidences sur l’environnement. Un tel système serait centré sur les besoins des utilisateurs. 10. Des informations aéronautiques altérées ou erronées sont susceptibles de nuire à la sécurité de la navigation par satellite, tout comme une altération ou un dysfonctionnement des aides à la navigation nuit à la sécurité de la navigation terrestre. 11. Ces améliorations sont au cœur du concept opérationnel de gestion mondiale du trafic aérien et justifient à elles seules le changement de nom, qui passe de AIS à AIM, afin d’indiquer que la priorité est désormais donnée à tous les aspects liés à la gestion appropriée des informations, contrairement au système traditionnel, qui se concentrait sur la fourniture de produits standard aux seuls pilotes. OBJECTIF DE LA TRANSITION À L’AIM 12. La Recommandation 1/8 de l’AN-Conf/11 énonce clairement l’objectif de l’information aéronautique mondiale comme suit : Il est recommandé que l’OACI, dans le cadre de la définition des besoins ATM, définisse des besoins correspondants pour une gestion mondiale, sûre et efficace de l’information aéronautique, qui permette d’obtenir des informations aéronautiques numériques, en temps réel, accréditées et sûres. 13. Le concept opérationnel de gestion mondiale du trafic aérien, que ses concepteurs ont voulu visionnaire dans sa portée et non limité par le niveau de technologie disponible au moment de son élaboration, a aussi été approuvé par l’AN-Conf/11.
Généralités I-3 14. Beaucoup de travaux ont été entrepris dans la communauté, et la technologie, aujourd’hui plus mûre, est déployée en plus d’endroits. Toutefois, certaines régions sont plus avancées que d’autres, de sorte que la nécessité d’adopter des normes mondiales paraît plus manifeste aujourd’hui qu’en 2003. Les systèmes de navigation actuels et futurs et d’autres systèmes de gestion du trafic aérien sont tributaires des données. Tous requièrent un accès à des informations aéronautiques mondiales à grande échelle, de nettement meilleure qualité et disponibles en temps plus utile que ce n’est généralement le cas aujourd’hui. La fourniture d’informations aéronautiques constitue une composante clé des services de navigation aérienne. 15. Pour répondre aux nouveaux besoins découlant du concept opérationnel de gestion mondiale du trafic aérien, les services d’information aéronautique doivent passer à un concept plus large de gestion de l’information aéronautique et dès lors adopter une méthode différente de fourniture et de gestion de l’information, étant donné que ce concept est centré sur les données alors que l’AIS était centré sur les produits. Il faudra peut-être adapter les rôles et responsabilités au fil du processus de transition. NATURE DES CHANGEMENTS 16. Le concept opérationnel de gestion mondiale du trafic aérien définit sept composantes interdépendantes, qui seront intégrées pour former le futur système ATM. Ces composantes sont l’organisation et la gestion de l’espace aérien, les opérations d’aérodrome, la mise en équilibre de la demande et de la capacité, la synchronisation de la circulation, la gestion des conflits, les opérations des usagers de l’espace aérien et la gestion de la prestation des services ATM. 17. La gestion, l’utilisation et la transmission des données et informations sont vitales pour assurer le bon fonctionnement de ces composantes. L’échange et la gestion des informations utilisées par les différents processus et services doivent garantir la cohérence et la corrélation entre ces sept composantes du concept. La Figure 1 illustre le rôle central de la gestion des informations dans les services de navigation aérienne. Usagers 18. Actuellement, la fourniture d’informations aéronautiques se concentre principalement sur les besoins du briefing prévol. Demain, la fourniture d’informations aéronautiques répondra aux besoins de toutes les composantes du système ATM pour toutes les phases de vol. Données 19. Le passage d’une normalisation des produits à une normalisation des données offrira une plus grande liberté pour définir de futurs produits, tout en conservant un degré élevé de qualité, d’intégrité et de cohérence des informations contenues dans ces nouveaux produits. 20. Le plus grand changement engendré par la transition à l’AIM sera l’intensification du recours à la technologie informatique pour la gestion des informations et l’importance accrue accordée à la forme numérique des données dans tous les processus destinés à la gestion des informations. 21. Tant les produits graphiques que les éléments textuels reposeront sur la même définition standard sous-jacente de données atomiques géoréférencées. L’élaboration d’une norme relative à un modèle d’échange de données aéronautiques garantira des interfaces normalisées entre les ordinateurs des fournisseurs et ceux des utilisateurs de données. Ainsi, de nouveaux produits pourront être définis, dans lesquels tant le texte que les graphiques seront présentés sous une forme plus lisible, ce qui permettra de créer de nouveaux services, dans lesquels les mêmes informations seront mises à disposition dans des outils d’aide à la décision pour toutes les composantes de l’ATM.
I-4 Feuille de route pour la transition de l’AIS à l’AIM Organisation et gestion Mise en équilibre de la demande de l’espace aérien et de la capacité AOM DCB Opérations Opérations des usagers AO IM / SDM AUO d’aérodrome de l’espace aérien CM TS Gestion des conflits Synchronisation de la circulation IM / SDM = Gestion de l’information / Gestion de la prestation des services ATM Figure 1. Gestion des informations en tant que composante du futur concept opérationnel d’ATM 22. La norme actuelle exposée dans l’Annexe 15 — Services d’information aéronautique est centrée sur des produits et ne donne pas les spécifications requises pour l’échange de données numériques. Un élément central de la transition à l’AIM sera la normalisation précise des éléments de données atomiques en termes de noms de champs, de types de champs et de définitions des champs. Ces renseignements seront fournis sous la forme d’un dictionnaire de données aéronautiques (aussi appelé registre de métadonnées). De plus, des groupes structurés standard de champs doivent être définis en termes de caractéristiques, d’attributs et d’associations. À cette fin, une norme pour un modèle conceptuel d’information aéronautique sera publiée. Enfin, il faudra convenir des mécanismes nécessaires à la tenue à jour d’un ensemble de données actualisées pour différentes composantes ; ces mécanismes seront spécifiés dans une norme relative à un modèle d’échange de données aéronautiques. L’évolution de ces modèles sera organisée au niveau mondial afin de garantir une continuité des services qui permette de tenir compte des innovations et des nouveaux besoins. 23. Cette approche permet de découpler la définition des produits de données de celle des produits finaux. Les applications finales, qui utilisent les informations transférées sous la forme d’ensembles de données, ne sont pas exclusivement tributaires de la structure et du format des messages mais sont libres de transformer ces données et de les combiner avec d’autres données en vue d’élaborer l’affichage final adapté à l’utilisateur final.
Généralités I-5 Produits 24. Les bulletins d’information prévol sont souvent chargés d’informations non pertinentes pour le vol concerné, en raison des capacités limitées de filtrage du format NOTAM actuel. Les bulletins prévol sont souvent aussi difficiles à lire et à interpréter, vu le manque de capacités graphiques du format NOTAM actuel. De nouveaux produits combinant les informations textuelles et graphiques devront être définis. 25. Les systèmes d’affichage de cartes électroniques deviennent plus faciles et moins chers à installer dans le poste de pilotage et leur fonctionnalité augmente. Il est probable qu’ils compléteront progressivement certaines cartes imprimées et en remplaceront d’autres, ce qui exigera une actualisation des normes et des symboles pour les capacités d’affichage électronique. 26. Les futures capacités de transfert air-sol de données numériques seront utilisées pour offrir de nouveaux produits, tels que des bulletins d’information en vol, en chargeant vers l’amont des informations météorologiques et aéronautiques directement sur les systèmes embarqués, pendant toutes les phases de vol. 27. Le concept d’AIM exige que toutes les informations aéronautiques, y compris celles qui figurent actuellement dans les publications d’information aéronautique (AIP), soient mises en mémoire en tant qu’ensembles de données normalisées, auxquels les applications des utilisateurs peuvent accéder. La diffusion de ces ensembles de données déterminera les nouveaux services fournis par le futur AIM. Voilà qui constituera le futur ensemble intégré d’information aéronautique, qui répondra aux exigences réglementaires minimales pour assurer le flux d’informations nécessaires à la sécurité, à la régularité et à l’efficience de la navigation aérienne internationale. Information statique et information dynamique 28. La stabilité est indispensable à une planification appropriée des opérations aériennes. Voici quelques exemples de modifications qui doivent être annoncées bien à l’avance : — l’installation ou le démantèlement de stations au sol d’aide à la navigation aérienne ; — l’ouverture d’un nouvel aérodrome pour les vols internationaux ; — les zones de danger et zones à accès réglementé de l’espace aérien ; — la structure des routes pour les principaux courants de trafic. 29. Les événements de courte durée ou assortis d’un préavis court sont des occurrences inévitables. Ces événements doivent être annoncés rapidement et d’une manière qui soit compréhensible pour les différentes composantes du système ATM. 30. Dans un environnement compatible, basé sur des normes de données, ces deux types d’informations seront transférés par des réseaux communs, via les mêmes mécanismes d’échange de données et en utilisant les mêmes définitions normalisées des données. Cycle AIRAC 31. La nécessité d’une prise d’effet des données aéronautiques à des dates communes, convenues à l’échelon international, devrait subsister. Vu les contraintes de coordination et de planification, les grands changements doivent être annoncés bien à l’avance et introduits uniquement à intervalles réguliers.
I-6 Feuille de route pour la transition de l’AIS à l’AIM 32. Les exigences de qualité et d’intégrité des bases de données définiront de nouveaux rôles pour l’intervention humaine, tels que la vérification, la surveillance et la correction avant diffusion de nouvelles données. 33. Le cycle actuel repose essentiellement sur le temps maximum prévu pour la distribution postale de produits sur support papier. La diffusion de produits de données via des réseaux de données ne subira pas les mêmes retards de distribution et il sera donc possible de raccourcir les cycles pour mieux répondre aux besoins des usagers. Le passage à un mécanisme de diffusion moderne aura pour conséquence que les spécifications de nouveaux concepts de fonctionnement ne seront plus limitées par un cycle de 28 jours. Le futur système ATM sera libre de déterminer un meilleur cycle, susceptible d’offrir un équilibre adéquat entre la nécessité d’améliorer la réactivité et le besoin de planification préalable. HUIT PRINCIPES DIRECTEURS POUR LA TRANSITION À L’AIM 34. Les spécifications et la concrétisation des projets entrepris pour réaliser les étapes décrites dans la feuille de route doivent respecter les huit principes directeurs suivants. La transition de l’AIS à l’AIM devra : a) respecter le processus d’amendements aux Annexes à la Convention relative à l’aviation civile internationale ; b) soutenir ou faciliter la génération et la diffusion d’informations aéronautiques destinées à améliorer l’accessibilité sûre et rentable des services de la circulation aérienne dans le monde ; c) constituer une base permettant de mesurer les performances et les résultats liés à la diffusion d’informations aéronautiques ayant fait l’objet d’un contrôle de qualité et à une meilleure compré- hension des facteurs déterminants de l’ATM, de la sécurité et de l’efficacité qui ne sont pas liés à la diffusion de ces informations ; d) aider les États à poser des choix en connaissance de cause au sujet de leurs services d’information aéronautique et de l’avenir de l’AIM ; e) exploiter les évolutions dans les États, les organisations internationales et l’industrie et reconnaître que le passage à l’AIM est une évolution naturelle plutôt qu’une révolution ; f) fournir des normes générales et éprouvées s’appliquant à une vaste gamme de produits, services et technologies d’information aéronautique ; g) suivre les orientations données par le Plan mondial de navigation aérienne (Doc 9750) et veiller à ce que toute initiative vise à concrétiser le système ATM envisagé dans le Concept opérationnel d’ATM mondiale (Doc 9854) ; h) veiller, dans toute la mesure du possible, à ce que les solutions soient harmonisées et intégrées à l’échelon international et n’imposent pas inutilement de multiples exigences en matière d’équipements embarqués ou de multiples systèmes au sol. FEUILLE DE ROUTE POUR LA TRANSITION À L’AIM 35. La présente feuille de route a pour objet d’élaborer le concept d’AIM et les exigences de performances connexes en fournissant une base à partir de laquelle gérer et faciliter la transition de l’AIS à l’AIM au niveau mondial. Elle repose sur nos connaissances actuelles mais a été élaborée avec une souplesse suffisante pour permettre de tenir compte des nouveaux concepts qui naîtront des recherches futures.
Généralités I-7 36. Trois phases d’action sont envisagées pour permettre aux États et à l’OACI de mener à bien la transition à l’AIM : Phase 1 — Consolidation Phase 2 — Passage au numérique Phase 3 — Gestion de l’information 37. La présente feuille de route doit faire preuve de prudence lorsqu’elle préconise des initiatives plus complexes de gestion de l’information afin de ne pas entraver l’obligation faite aux États de corriger les carences déjà détectées dans les infrastructures et dans d’autres aspects. 38. Au cours de la première phase, les normes existantes devront être affinées et renforcées et leur mise en œuvre devra être assurée dans tous les États. Sont principalement concernés : — les exigences de qualité ; — le respect du cycle AIRAC ; — la mise en œuvre du système de référence standard adopté pour les coordonnées (système géodésique mondial — 1984) ; — la fourniture de données sur le relief et les obstacles. Les projets de la première phase viseront à repérer les lacunes potentielles afin de cibler les activités du programme de travail à court terme. 39. Au cours de la deuxième phase, l’introduction de processus axés sur des bases de données améliorera la valeur des produits actuels en renforçant leur qualité et leur disponibilité pour les usagers actuels. Cette phase concernera principalement la création d’une base de données nationale ou de bases de données régionales, destinées à générer les produits et services existants mais avec une qualité et une disponibilité renforcées. Le déploiement mondial de nouveaux produits déjà bien précis, tels que l’AIP électronique, sera aussi lancé. Les projets de la deuxième phase viseront à renforcer la qualité et la disponibilité de produits existants au cours des activités du programme de travail à moyen terme. 40. Au cours de la troisième phase, de nouveaux produits et services seront mis au point. Le contrôle de la qualité et la formation et la planification du personnel seront appliqués aux produits et services actuels et nouveaux. Cette phase soutiendra une nouvelle fonction AIM pour les fournisseurs de services de navigation aérienne, qui permettra de fournir les nouvelles données requises par les futures composantes de l’ATM. Les projets de la troisième phase viseront à servir de nouveaux usagers et à promouvoir une amélioration continue du système par la communauté des chercheurs. 41. La présente feuille de route définit les principales étapes à mener à bien au cours de ces trois phases. Chaque étape requerra des projets de deux types d’activités : d’une part, l’élaboration des normes requises et, d’autre part, la mise en œuvre de ces normes dans les États. a) Élaboration de normes. L’élaboration de nouvelles normes constitue souvent une étape critique de la transition. Il faut amender les normes et pratiques recommandées (SARP) de l’OACI pour assurer une mise en œuvre uniforme de la transition à l’AIM dans tous les États. Les actions liées à l’insertion de ces normes dans les Annexes à la Convention relative à l’aviation civile internationale et dans les éléments indicatifs seront menées par le Secrétariat de l’OACI, avec l’appui des États et des organisations internationales.
I-8 Feuille de route pour la transition de l’AIS à l’AIM b) Mise en œuvre des normes. La mise en œuvre des normes permettant la transition à l’AIM incombera aux États. Des éléments indicatifs seront publiés par l’OACI pour faciliter cette mise en œuvre. 42. La Partie II de cette feuille de route énumère de nombreuses étapes de complexité variable. Certaines entraîneront la création de nouvelles bases de données ou l’étoffement de bases de données existantes. D’autres viseront à favoriser le renforcement des normes techniques et sur les données régissant la collecte des informations et la protection des données. D’autres encore cibleront l’obtention d’un consensus sur les indicateurs et facteurs déterminants de la qualité de l’information aéronautique. Presque tous ces projets exigeront une collaboration avec des intervenants majeurs aux niveaux national, régional et interrégional. Il est indispensable de s’assurer la participation des intervenants dès le début du processus et tout au long de la phase de mise en œuvre des projets pour que les résultats soient pertinents et concrets et contribuent à améliorer l’efficience et la sécurité du transport aérien et du système ATM. 43. Dès lors, des consultations via divers accords de collaboration de l’OACI ont été et resteront une caractéristique permanente de cette feuille de route. Les suggestions et commentaires de tous les intervenants sont essentiels pour garantir que la feuille de route contribue à améliorer l’information aéronautique et à renforcer le système ATM pour le secteur du transport aérien. Phase 1 — Consolidation 44. Pendant la phase 1 de la transition à l’AIM, des mesures seront prises pour renforcer une base solide en améliorant la qualité des produits existants. Les remaniements et améliorations des SARP concernant les produits existants se poursuivront selon les méthodes habituelles, pour répondre aux besoins à court terme des usagers. 45. Comme l’AIP électronique aura exactement la même structure que sa version imprimée, il est important que les États mettent tout en œuvre pour publier leur information aéronautique conformément aux spécifications de l’Annexe 15. 46. Le système NOTAM, tel qu’il existe aujourd’hui, requiert des améliorations permanentes pour tenir compte de nouveaux types d’informations (p. ex. la navigation par satellite) et pour répondre aux difficultés signalées par les usagers. À ce stade, on ne sait pas encore quand ni comment le système NOTAM actuel sera modifié. Recherches et essais sont en cours et leurs résultats seront examinés au cours de la phase 3 de la transition à l’AIM ou ultérieurement. Il est important de continuer à améliorer les SARP actuelles liées aux NOTAM afin de mieux répondre aux besoins des usagers avec les produits actuels. Il est également important que les États continuent à investir le temps et les efforts nécessaires pour respecter ces SARP. 47. Beaucoup de types de cartes de l’OACI font partie intégrante de l’AIP. Des amendements aux spécifications sont aussi envisagés pour l’affichage des cartes électroniques mais la plupart des SARP de l’Annexe 4 — Cartes aéronautiques resteront d’application après la transition à l’AIM. Il est important que les États respectent les SARP actuelles de l’Annexe 4. 48. Il reste indispensable d’utiliser un système de référence horizontal, vertical et temporel commun pour faciliter l’échange de données entre différents systèmes. Dès lors, il est important d’exprimer toutes les coordonnées de l’AIP et des cartes selon le WGS-84 et cet objectif devrait être poursuivi durant la première phase de la transition à l’AIM. 49. La fourniture de données relatives au relief et aux obstacles devient applicable pendant la phase 1 de la transition et sera un projet important à mener à bien par les États. Des commentaires des États sur leur expérience de mise en œuvre pourraient requérir une adaptation des SARP pertinentes. Comme ces SARP sont aussi liées à des produits basés sur des ensembles de données numériques, la réalisation de ces étapes contribuera aussi à la phase 2.
Généralités I-9 50. Les exigences de qualité de l’information sont couvertes dans les SARP actuelles pour ce qui concerne l’exactitude et l’intégrité. Les mesures de la phase 1 visent à satisfaire à ces exigences. Si ces exigences devaient s’avérer difficiles à mettre en œuvre, elles devraient être réévaluées afin de vérifier si le risque de lésions corporelles ou de dommages matériels lié au non-respect de ces exigences est réduit et maintenu à ou sous un niveau acceptable (définition de la sécurité). De plus, les États mettront en œuvre et ne cesseront d’améliorer leur système de gestion de la qualité, vu l’importance croissante de ce dernier pour les produits et services futurs. 51. Il faut souligner l’obligation pour les États d’adhérer au processus de régularisation et de contrôle de la diffusion des renseignements aéronautiques (AIRAC). La qualité du futur service à fournir dans le cadre de la gestion de l’information reposera sur le mécanisme approprié de diffusion et de synchronisation de l’information. Des temps de réponse plus courts seront requis à l’avenir et ne pourront être assurés que si les exigences actuelles peuvent être, au minimum, respectées. Phase 2 — Passage au numérique 52. La phase 2 de la transition à l’AIM donne la priorité à la création de processus guidés par les données et destinés à générer les produits actuels dans tous les États. Les États qui ne sont pas encore passés au numérique seront encouragés à le faire et à recourir à cette fin à la technologie informatique ou aux communications numériques et à introduire, dans leurs processus de production, des données numériques structurées provenant de bases de données. La priorité sera donc donnée à l’introduction non pas de nouveaux produits ou services mais bien de bases de données et outils hautement structurés, tels que des systèmes d’information géographique. 53. Un modèle conceptuel d’information aéronautique fournira des éléments indicatifs aux États pour mettre en œuvre ces bases de données numériques. Ces éléments indicatifs comprendront des conseils sur l’ensemble de données minimum pour entamer un développement progressif de la base de données. 54. De nombreux États fournissent déjà des équivalents électroniques de leurs AIP, notamment sur CD ou en ligne. Il est possible que ces AIP électroniques soient accessibles pour impression et/ou navigation via un navigateur web. Des éléments indicatifs basés sur les meilleures pratiques actuelles seront fournis aux États afin de garantir une harmonisation des nouveaux types de médias pour les utilisateurs. Phase 3 — Gestion de l’information 55. Au cours de la phase 3, des mesures seront prises pour permettre aux futures fonctions de l’AIM dans les États de répondre aux nouveaux besoins qu’imposera la mise en œuvre du concept opérationnel de gestion mondiale du trafic aérien dans un environnement d’information réseau-centrique. 56. Les bases de données numériques introduites durant la phase 2 seront utilisées pour transférer des informations sous la forme de données numériques. Dès lors, il faudra adopter une norme relative à un modèle d’échange de données aéronautiques afin de garantir l’interopérabilité entre tous les systèmes, non seulement pour l’échange d’ensembles complets de données aéronautiques mais aussi pour la notification à court terme de changements. 57. À mesure que de nouveaux produits seront introduits, il faudra procéder à des changements organisationnels afin de mettre en œuvre une meilleure gestion de l’information en visant les aspects suivants : — la planification et la formation du personnel ; — l’officialisation des accords avec les fournisseurs de données afin de garantir un degré élevé de qualité des données ;
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