RAPPORT DE PRESENTATION - LOI DE FINANCES POUR LA GESTION 2019
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Rapport synthèse de présentation de la loi de finances pour 2019 1 LOI DE FINANCES POUR LA GESTION 2019 RAPPORT DE PRESENTATION SEPTEMBRE 2018 1
Rapport synthèse de présentation de la loi de finances pour 2019 2 SOMMAIRE RESUME EXECUTIF ......................................................................................................... 3 Introduction ...................................................................................................................... 7 PARTIE I: PERSPECTIVES ECONOMIQUES ....................................................................... 9 A- Perspectives économiques internationales et régionales ............................................... 9 B- Economie béninoise et perspectives de croissance pour 2019 ...................................... 9 PARTIE II : MESURES POUR L’AMELIORATION DE LA GOUVERNANCE ET LA BONNE GESTION DES FINANCES PUBLIQUES EN 2019 ............................................................. 11 A. L’amélioration des conditions de vie des populations : une priorité du Gouvernement 11 1- Vers l’opérationnalisation effective du projet « ARCH » ............................................ 11 2- Les soins palliatifs reconnus comme droit de l’Homme à la santé désormais pris en charge par l’Etat .......................................................................................................... 12 3- Le renforcement du programme « Cantines scolaires » ............................................ 13 4- La création et l’investissement dans les filières cibles techniques et professionnelles pour accroitre l’employabilité des jeunes ...................................................................... 14 5- La poursuite de l’apurement des dettes sociales ..................................................... 14 6- L’extension du projet de mise en place d’une flotte de taxis à d’autres grandes villes 14 7- L’eau, source de vie à la portée de tous à l’horizon 2021 ......................................... 15 8- Vers une éradication durable du déficit énergétique au Bénin ................................ 15 B. La poursuite de l’encadrement des dépenses publiques ............................................. 16 1- La mise en place d’une grille de rémunération harmonisée au profit des personnels des structures sous tutelle ........................................................................................... 16 2- L’optimisation des dépenses d’entretien dans les administrations publiques ........... 17 C. Les principales mesures fiscales et non fiscales ......................................................... 17 PARTIE III: LOI DE FINANCES POUR LA GESTION 2019 .................................................. 19 A- Point sur l'exécution à mi-parcours du budget de l'Etat, gestion 2018 ....................... 19 B- Perspectives budgétaires pour 2019 .......................................................................... 21 1-1- Le budget général ................................................................................................. 21 1.2- Le budget annexe du FNRB ................................................................................ 22 1.3- Les comptes d'affectation spéciale (CAS) ............................................................. 23 C- L'équilibre budgétaire et financier .......................................................................... 23 1. L'équilibre budgétaire pour 2019 ........................................................................... 23 2. Les ressources et les charges de trésorerie. ............................................................ 23 D- Plafond des autorisations d'emplois ....................................................................... 23 Conclusion ...................................................................................................................... 24 Annexes .......................................................................................................................... 25
Rapport synthèse de présentation de la loi de finances pour 2019 3 RESUME EXECUTIF 1. Orientation générale d’élaboration de la loi de finances La loi de finances pour 2019 est la troisième en support à la mise en œuvre du Programme d’Actions du Gouvernement (PAG 2016-2021). Tout en restant en droite ligne des fondamentaux de la politique budgétaire du Gouvernement (rigueur - transparence – efficacité de la dépense publique - déficit maitrisé), elle se propose d’orienter davantage de ressources vers la protection et l’action sociale, tout en consolidant des crédits budgétaires autour des réformes et projets phares. D’un autre côté, l’expérimentation en 2019 de la gestion budgétaire en mode programme, conformément aux dispositions de la loi organique n°2013-14 du 27 septembre 2013 relative aux lois de finances, participe de cette volonté du Gouvernement d’améliorer la gouvernance et la redevabilité publique. 2- Politiques économiques et sociales pour 2019 La conduite de la politique économique en 2019 restera conforme aux grandes options prises dans le Programme d’Actions du Gouvernement 2016-2021 (PAG) et aux engagements pris par l’Etat dans le cadre du programme économique et financier conclu avec le FMI au titre de la Facilité Elargie de Crédit. A ce titre, l’investissement dans les secteurs porteurs de croissance demeure prioritaire. Le schéma retenu en la matière pour 2019 privilégie les secteurs stratégiques à fort potentiel tels que le tourisme, l’économie numérique, l’éducation, la santé, l’énergie, les infrastructures, l’agriculture et le cadre de vie, etc. La finalité de cette option est de multiplier les ressorts de l’économie nationale en la faisant asseoir sur des bases plus stables et plus solides afin d’accélérer durablement le taux de croissance de l’économie et de parvenir à une amélioration substantielle des conditions de vie des Béninois. Une attente dont les signes de réalisation se rendent de plus en plus visibles et qui se fonde sur l’efficacité de notre système fiscal et douanier, le dynamisme de notre diplomatie économique et financière, les économies résultant de la rationalisation des dépenses budgétaires, l’amélioration de la signature de notre pays ainsi que l’environnement sécuritaire et de défense stable. Le projet de loi de finances pour la gestion 2019 repose donc sur des bases macroéconomiques fortes, tout en accordant une place de choix au social. Les effets structurants déjà enregistrés en termes de raffermissement de l’activité économique, de maîtrise de l’inflation, de réduction continue du déficit budgétaire ainsi que de la viabilité et de la soutenabilité de la dette devront progresser. Ainsi, pour la gestion 2019, les prévisions macroéconomiques tablent sur : i) un taux de croissance économique de 7,6% contre 6,8% en 2018 et 5,8% en 2017 ; ii) un taux d’inflation maîtrisé autour de 2,0% ; iii) un déficit budgétaire, dons compris, de 2,7% inférieur au plafond communautaire de 3,0% ; iv) un solde courant de la balance des paiements de 9,3% ; v) un taux d’endettement de 54,2%, inférieur au plafond recommandé par l’UEMOA de 70%.
Rapport synthèse de présentation de la loi de finances pour 2019 4 L’année 2019 sera également marquée par la consolidation des acquis, le renforcement des programmes sociaux, le lancement et l’opérationnalisation de nouvelles initiatives d’enjeux majeurs pour le citoyen béninois. Au nombre de ces actions, on peut citer : (i) le projet ARCH ; (ii) le maintien et le renforcement des actions de gratuité et leur extension aux soins palliatifs pour les cas de maladies mortelles ; (iii) le renforcement des cantines scolaires gouvernementales dont le taux de couverture atteindrait 51% contre 31% actuellement ; (iv) l’investissement dans les filières d’avenir pour renforcer l’employabilité des jeunes ; (v) le renforcement des dispositifs de premières expériences en entreprises ou dans les services publics ; (vi) le soutien à la politique du genre ; (vii) la poursuite de l’apurement des dettes sociales, etc. Toutes ces initiatives devront permettre de renforcer l’emploi des jeunes et la lutte contre la pauvreté. 3- Mesures pour l’amélioration de la gouvernance et la bonne gestion des finances publiques L’engagement pour la modernisation des régies financières, l’amélioration de leur capacité de collecte et le renforcement de la qualité de la dépense publique restent une priorité du Gouvernement. A cet effet, l’élargissement de l’assiette fiscale et la mise en place de mécanismes plus efficaces de discussion avec les contribuables font partie intégrante du dispositif mis en place par le Gouvernement pour faciliter le recouvrement des droits et taxes. De l’autre côté, la dépense publique sera pilotée dans une approche privilégiant l’efficacité et l’efficience, la transparence et l’allocation équitable des ressources, notamment au profit des couches défavorisées. Au nombre des mesures envisagées, on peut citer : - la poursuite de la maîtrise du train de vie de l’Etat ; - l’encadrement des rémunérations dans les Etablissements Publics à caractère Administratif et autres offices d’Etat ; - l’orientation des dépenses d’investissement vers les projets et programmes phares du Programme d’Actions du Gouvernement ; - l’expérimentation à blanc de l’exécution du budget de l’Etat en mode programme au niveau de sept ministères pilotes ; - la mise en place d’une nouvelle politique d’acquisition ou de construction d’infrastructures au profit des représentations diplomatiques et consulaires du Bénin ; - la mise en place d’un cadre règlementaire de gestion et de suivi de l’exécution des projets d’investissement ; - la poursuite de la mise en œuvre du plan d’actions de promotion de l’intégrité et de la lutte contre l’impunité. Ces différentes mesures viennent compléter et renforcer celles déjà prises et mises en œuvre par le Gouvernement depuis avril 2016.
Rapport synthèse de présentation de la loi de finances pour 2019 5 4- Perspectives budgétaires pour 2019 La loi de finances pour la gestion 2019 s’équilibre en ressources et en charges à la somme de 1 877,543 milliards de FCFA contre 1 862,918 milliards de FCFA en 2018. Elle est en hausse de 14,625 milliards de FCFA, ce qui correspond à une progression de 0,8%. • Budget de l’Etat La structure du budget de l’Etat pour la gestion 2019 est conforme à l’orientation adoptée depuis la loi de finances rectificative pour la gestion 2016. Ainsi, la logique centrale demeure l’aménagement progressif de plus d’espace budgétaire au profit des dépenses d’investissement. En conséquence, le projet de budget pour la gestion 2019, stabilise le fonctionnement général de l’Etat, consolide les efforts de financement des dépenses en capital et ressort en dépenses à 1373,041 milliards de FCFA contre 1406,318 milliards de FCFA en 2018, en baisse de 33,277 milliards de FCFA. (En milliards de FCFA) DEPENSES BUDGETAIRES LF 2018 PLF 2019 ECART TAUX (%) Budget général 1 299,066 1 264,289 -34,777 -2,7 Dépenses ordinaires 800,035 824,489 24,454 3,1 - Dépenses de personnel 375,450 374,750 -0,700 -0,2 - Charges financières de la dette 132,900 153,900 21,000 15,8 - Dépenses d’acquisitions de biens 94,722 -4,305 -4,3 99,027 et services - Dépenses de transfert courant 192,658 201,117 8,459 4,4 Dépenses en capital 499,031 439,800 -59,231 -11,9 Budget annexe du FNRB 80,050 85,450 5,400 6,7 Comptes d’Affectation Spéciale 27,202 23,302 -3,900 -14,3 TOTAL 1 406,318 1 373,041 -33,277 -2,4 En matière de recettes, les réformes engagées au niveau des administrations financières se poursuivront pour viser une dématérialisation complète des circuits de collecte des revenus de l’Etat. Ainsi, les prévisions de recettes fiscales brutes pour la gestion 2019 s’établissent à 935,600 milliards de FCFA. S’agissant des recettes non fiscales, elles devraient être tirées à la hausse par les produits de recettes du Fonds National des Retraites du Bénin (FNRB) qui continuent de s’améliorer, consécutivement à l’affiliation des agents contractuels de l’Etat au Fonds. Elles ressortent au total à 179,080 milliards de FCFA. Globalement, les recettes budgétaires (y compris les dons et les Opérations Militaires à l’Extérieur) pour 2019 s’élèvent à 1 211,902 milliards de FCFA en hausse de 76,293 milliards de FCFA par rapport aux prévisions de 2018.
Rapport synthèse de présentation de la loi de finances pour 2019 6 La progression de 6,7% projetée est portée par les effets attendus de l’application des nouvelles mesures fiscales inscrites en loi de finances pour la gestion 2019 et des mesures organisationnelles et structurelles à mettre en œuvre (dématérialisation des procédures de dédouanement et unification des différents systèmes d’information, identification des niches de recettes et lutte contre la fraude et l’évasion fiscales, poursuite de l’intégration au budget de l’Etat, des services intermédiaires de recettes ). Par grandes masses, les ressources budgétaires de l’Etat se présentent ainsi qu’il suit : (En milliards de FCFA) LF 2018 PLF 2019 ECART TAUX (%) Recettes fiscales brutes 870,400 935,600 65,200 7,5 - Douane 397,000 433,000 36,000 9,1 - Impôts 473,400 502,600 29,200 6,2 Recettes non fiscales 166,409 179,080 12,671 7,6 - Trésor 106,084 115,580 9,496 9,0 - Douane 3,500 3,500 0,000 0,0 - ANDF 3,025 5,000 1,975 65,3 - Caisse Autonome 5,000 4,000 -1,000 -20,0 d’Amortissement (CAA) - Fonds Routier (FR) 4,000 0,000 -4,000 - Fonds National des Retraites du 44,800 51,000 6,200 13,8 Bénin (FNRB) Autres ressources budgétaires 98,800 97,222 -1,578 -1,6 - Dons budgétaires 15,800 13,700 -2,100 -13,3 -Opérations Militaires à l'Extérieur 16,000 16,000 0,000 0,0 - Partenariat Mondial Education 1,300 0,000 -1,300 Fonds de concours et ressources 65,700 67,522 1,822 2,8 assimilées TOTAL 1 135,609 1 211,902 76,293 6,7 Au regard des prévisions budgétaires pour 2019, le solde budgétaire global prévisionnel ressortirait déficitaire de 161,139 milliards de FCFA, soit une nette amélioration attendue de 109,570 milliards de FCFA par rapport à son niveau prévisionnel de 2018 qui était de 270,709 milliards de FCFA. • Opérations de trésorerie Pour la loi de finances 2019, les charges de trésorerie s’élèvent à 504,502 milliards de FCFA contre 456,600 milliards de FCFA en 2018. Quant aux ressources de financement qui permettront de couvrir, outre le déficit budgétaire, les charges de trésorerie, elles ressortent à un niveau moins important : 665,641 milliards de FCFA en 2019 contre 727,309 milliards de FCFA en 2018.
Rapport synthèse de présentation de la loi de finances pour 2019 7 Introduction Le projet de loi de finances pour la gestion 2019 marque une nouvelle avancée dans la politique budgétaire de l’Etat. Orienté principalement vers le financement des projets phares du Programme d’Actions du Gouvernement (PAG) 2016-2021, dénommé « Bénin Révélé », le projet de budget de l’Etat, gestion 2019, affiche une parcimonie dans les allocations de ressources pour la couverture des dépenses ordinaires et une grande sensibilité aux dépenses d’investissement. Il incarne, par ailleurs, la plupart des innovations portées par la loi organique n°2013-14 du 27 septembre 2013 relative aux lois de finances (LOLF). De même, le projet de budget de l’Etat pour la gestion 2019 s’inscrit parfaitement dans les orientations définies par le Gouvernement de commun accord avec le Fonds Monétaire International et les autres institutions de financement du développement. De par la documentation qui l’accompagne, le projet de loi de finances pour la gestion 2019 démontre la progression enregistrée par notre pays dans la mise en place des outils nécessaires au passage à l’exécution de la dépense publique en mode programme. En effet, pour une première fois, le projet de loi de finances est accompagné de documents directement générés du système d’information budgétaire et financière en cours de construction. Il s’agit des DPPD1 et PAP2 des sept (07) ministères pilotes3. Ce pas décisif confirme l’engagement du Gouvernement à expérimenter, en 2019, l’exécution budgétaire en mode programme dans les ministères pilotes. Les innovations introduites dans la loi de finances pour la gestion 2018, en termes de structuration, sont maintenues pour la gestion 2019, conformément aux dispositions de l’article 33 de la loi organique n°2013-14 du 27 septembre 2013 relative aux lois de finances. Le projet de loi de finances pour la gestion 2019 soumis à la Représentation Nationale est structuré en trois composantes que sont le budget général intégrant les budgets de la Caisse Autonome d'Amortissement (CAA) et du Fonds Routier (FR), le budget annexe (le Fonds National des Retraites du Bénin) et les Comptes Spéciaux du Trésor. Quant à la documentation budgétaire, elle présente pour chaque ministère, un DPPD, pour chaque programme budgétaire, un PAP et pour chaque Institution, une Dotation budgétaire, y compris pour les institutions non constitutionnelles, telles que la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) et l’Autorité de Protection des Données à caractère Personnel (APDP ex CNIL). En ce qui concerne l’exécution du budget de l’Etat, gestion 2019, elle se fera, comme par le passé, en mode classique, en attendant le bouclage en 2019 des 1 Document de Programmation Pluriannuelle des Dépenses. 2 Projet Annuel de Performance. 3 MEF, MAEC, MIT, ME, MESRS, MESTFP et MEMP. 7
Rapport synthèse de présentation de la loi de finances pour 2019 8 travaux de mise en place des infrastructures informatiques. A cet effet, il est soumis à la Représentation Nationale, pour examen et vote, pour le compte de la gestion 2019, le format classique du budget. Les Documents de Programmation Pluriannuelle des Dépenses (DPPD) et les Projets Annuels de Performance (PAP) annexés au projet de loi de finances, conformément aux dispositions de l’article 49 de la LOLF, le sont pour montrer au Parlement l'articulation des crédits budgétaires autour des différentes politiques publiques. Aussi, la loi de finances pour la gestion 2019 sera-t-elle particulièrement marquée par la consolidation des acquis, notamment économiques, budgétaires et sociaux, le lancement et l’opérationnalisation de nouvelles initiatives d’enjeux majeurs pour le citoyen. Le présent rapport expose une synthèse de toutes les informations budgétaires et financières de l’Etat. A ce titre, il : (i) fait brièvement le point sur les perspectives de l'économie, (ii) précise les mesures de gouvernance et de transparence budgétaire du Gouvernement, (iii) présente les perspectives budgétaires pour 2019 et (iv) affiche en annexe, la liste des programmes budgétaires de chaque ministère. Il est élaboré par le Gouvernement en complément à la documentation budgétaire exigée par la LOLF.
Rapport synthèse de présentation de la loi de finances pour 2019 9 PARTIE I: PERSPECTIVES ECONOMIQUES A- Perspectives économiques internationales et régionales Au plan mondial, l’activité économique indique en perspective une dynamique de croissance robuste en 2019. En effet, selon le FMI 4, la vigueur de l’activité observée en 2017 devrait se maintenir en 2018 et en 2019 avec des prévisions de croissance qui s’établissent à 3,9% en 2018 et en 2019 contre 3,7% en 2017. Cette amélioration attendue de l’activité économique est en lien avec des conditions financières favorables. Dans les pays avancés, le taux de croissance atteindrait 2,5% en 2018 et 2,2% en 2019 contre 2,4% en 2017. Au niveau des pays émergents et en développement, l’activité reste vigoureuse. Elle afficherait une progression de 5,1% en 2019 contre 4,9% en 2018 et 4,7% en 2017. Dans la sous-région ouest africaine, la reprise de l’activité, enregistrée depuis 2017, devrait se poursuivre, tirée principalement par les tendances de l’économie nigériane. Le Fonds Monétaire a en effet, révisé à la hausse la prévision de croissance du Nigéria pour l’établir à 2,3% en 2019, contre une prévision initiale de 1,9% pour la même année et 2,1% pour 2018. B- Economie béninoise et perspectives de croissance pour 2019 A l’instar des années 2017 et 2018, les orientations économiques pour 2019 s’inscrivent dans la droite ligne du Programme d’Actions du Gouvernement 2016-2021, dénommé « Bénin révélé ». La vision du Gouvernement, à travers ce programme, est de « Relancer de façon durable le développement économique et social du Bénin » de manière à établir un cadre plus propice à l’éclosion des talents et du dynamisme des Béninois. L’année 2019 devrait connaître la phase active de réalisation de grands chantiers inscrits au PAG 2016-2021, notamment dans le secteur de la construction ; ce qui devrait permettre de booster l’activité économique. Ainsi, Au regard des importants investissements prévus et de l’évolution prévisible des autres secteurs de l’économie, la croissance économique devrait connaître une accélération en 2019 pour se situer à 7,6% après 6,8% en 2018. En résumé, le regain de la croissance sera porté par : • l’amélioration de la production agricole, en lien avec l’extension des superficies cultivables, l’amélioration de la productivité et le développement des filières conventionnelles (riz, maïs, manioc) ainsi que celles de transformation et d’exportation (ananas, anacarde, produits maraichers) ; • l’amélioration des activités de transformation (transformation artisanale, et semi-industrielle) en raison des tendances prévues dans le secteur 4 Mise à jour des Perspectives Economiques Mondiales (PEM), juillet 2018.
Rapport synthèse de présentation de la loi de finances pour 2019 10 agricole. • la bonne tenue du secteur manufacturier du fait de l’amélioration de la conjoncture au Nigéria (la prévision de croissance économique pour le Nigéria en 2019 a été revue à la hausse de 0,4 point de croissance par le FMI) et les implications des bonnes performances de la filière coton sur les industries d’égrenage ; • l’augmentation des capacités d’offre d’énergie électrique, en liaison avec l’entrée en production, prévue pour le second semestre 2019, de la centrale de 120 MW de Maria-Gléta dont les travaux ont déjà démarré ; • l’intensification des travaux de construction d’infrastructures socio- économiques (logements sociaux, routes, etc.) et d’assainissement des centres urbains ; • la dynamisation du potentiel touristique national en lien avec, entre autres, l’effectivité de la réhabilitation du Parc animalier de la Pendjari et l’amélioration de sa gestion ; • le développement de l’économie numérique par un meilleur maillage du territoire national en fibre optique ; • la hausse du trafic au Port de Cotonou et ses effets induits sur les autres activités de service (les prévisions de l’autorité portuaire tablent sur une augmentation du trafic de 10% au moins en 2019) ; • la poursuite de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales. Cette perspective de croissance économique devrait se réaliser dans un environnement non inflationniste marqué par un taux d’inflation qui s’afficherait autour de 2,0% contenu dans la norme communautaire de 3%. Au niveau du commerce extérieur, le déficit courant de la balance des paiements s’afficherait à 9,3% du PIB. S’agissant du taux d’endettement, il resterait maîtrisé autour de 54,2%, largement inférieur au plafond communautaire de 70%.
Rapport synthèse de présentation de la loi de finances pour 2019 11 PARTIE II : MESURES POUR L’AMELIORATION DE LA GOUVERNANCE ET LA BONNE GESTION DES FINANCES PUBLIQUES EN 2019 A. L’amélioration des conditions de vie des populations : une priorité du Gouvernement Convaincu qu’aucun développement n’est possible sans une prise en charge rapide et efficace des populations les plus démunies, le Gouvernement a fait du social, l'une des priorités de son programme d’actions dont le troisième pilier porte sur « l’amélioration des conditions de vie des populations ». Cette ambition a été réaffirmée dans le Programme Economique et Financier que le Gouvernement a délibérément signé avec le Fonds Monétaire International (FMI). Cette décision du Gouvernement repose exclusivement sur sa volonté d’aligner la gestion financière publique sur les standards internationaux à travers notamment le renforcement de la transparence dans la gestion des finances publiques et la promotion de la redevabilité publique. La protection des couches vulnérables de la population est au cœur de ce programme, avec un engagement d’accroissement de 12,5% en moyenne annuelle des ressources consacrées à certaines interventions publiques qualifiées de « dépenses sociales prioritaires ». Les secteurs ciblés pour ces interventions sont la santé, l’éducation, l’énergie, l’eau, l’agriculture, l’élevage et la pêche, les affaires sociales, la justice et le cadre de vie. Selon la classification fonctionnelle des dépenses, 441,0 milliards de FCFA sont affectés en 2017 aux dépenses sociales, soit plus de deux fois, le niveau du portefeuille des projets et actions retenus avec le FMI au titre des dépenses sociales prioritaires. L’année 2019 sera marquée par la montée en puissance des actions sociales qui seront désormais de plus en plus importantes, en droite ligne des ambitions affichées par le Gouvernement. 1- Vers l’opérationnalisation effective du projet « ARCH » Projet innovant, réformateur et inscrit sur la liste des plus importants piliers du modèle social béninois, l’Assurance pour le Renforcement du Capital Humain (ARCH) devient une réalité. Après l’approbation du document de projet par le conseil des ministres en sa séance du 03 mai 2017, consécutivement à la phase d’étude, tout se met en place pour son opérationnalisation. Le document approuvé résume les options stratégiques retenues par le Gouvernement pour assurer une protection sociale efficace aux Béninois, notamment aux plus démunis. Dans sa substance, le projet ARCH est un paquet de quatre (04) services (assurance maladie, formation, crédit et assurance retraite). L’assurance maladie qui en est le volet principal, connaîtra une phase pilote de 6 à 9 mois à partir du dernier trimestre de 2018. Cette phase permettra d’une part, de tester le mécanisme prévu pour sa mise en œuvre afin de produire les
Rapport synthèse de présentation de la loi de finances pour 2019 12 informations nécessaires à l’ajustement des aspects organisationnel, fonctionnel et technique. Une population de 200 à 300 000 extrêmes pauvres sera retenue pour bénéficier de cette phase pilote. Trois zones sanitaires pilotes seront sélectionnées à cette fin (une dans la région méridionale, une dans la région centrale du pays et une dans la région septentrionale). Cette option s’explique par la nécessité de tenir compte des spécificités des zones sanitaires des régions en termes de disparités socio-économiques et d’infrastructures sanitaires. Dans chacune des zones sanitaires retenues, les centres de santé de commune et d’arrondissement aux normes sont éligibles, de même que les unités villageoises de santé fonctionnelle. La phase pilote s’achèvera par une évaluation globale destinée à mesurer le niveau d’atteinte des résultats. Les travaux d’évaluation seront enrichis par les résultats des rapports mensuels de suivi et par des données spécifiques à collecter. Les résultats de l’évaluation seront exploités pour définir les modalités d’extension et de généralisation du dispositif. Parallèlement à la phase pilote de l’assurance maladie, les mécanismes et produits du volet crédit de l’ARCH seront testés à une échelle réduite avec le Fonds National de la Microfinance. Ainsi, à partir du second semestre 2019, en plus de la généralisation du volet assurance maladie, les services de crédit et de formation du projet ARCH seront lancés à l’échelle nationale de façon progressive. A cette phase de généralisation, il est prévu la prise en charge par l’Etat de l’assurance maladie d’environ un million (1 000 000) de personnes pauvres (extrêmes et non extrêmes). Le volume de ressources mises en place par l’Etat permettra d’octroyer du crédit à environ quatre cent mille (400 000) personnes. Pour minimiser les risques d’impayés et assurer la viabilité de ce volet du projet, le Gouvernement envisage d’introduire la digitalisation dans les opérations de financement et de remboursement des lignes de crédits avec une forte potentialité d’employabilité pour les jeunes. 2- Les soins palliatifs reconnus comme droit de l’Homme à la santé désormais pris en charge par l’Etat En plus de la kyrielle de mesures de gratuité déjà décrétées et entièrement couvertes par le budget de l’Etat (césarienne, paludisme pour les enfants de 0 à 5 ans et les femmes enceintes, dialyse, évacuation sanitaire pour certaines pathologies, etc.), le Gouvernement étend les mesures de gratuité dans le secteur de la santé aux soins palliatifs. En référence aux décisions prises par le Conseil des Ministres en sa séance du 03 janvier 2018, ceux-ci sont inclus dans la pyramide sanitaire de notre pays, à titre de continuité des soins dispensés aux personnes atteintes d’affections chroniques potentiellement mortelles (cancers, maladies cardiovasculaires, diabète, maladies respiratoires chroniques, sida, insuffisance rénale, etc.). Ils sont associés aux programmes et projets de prévention, de détection précoce et de traitement pour être désormais pris en charge par l’Etat. Pour l’effectivité de la mesure, des maisons de soins
Rapport synthèse de présentation de la loi de finances pour 2019 13 palliatifs sont prévues pour être construites au dernier trimestre de l’année 2018 dans les départements. En 2019, ces maisons seront équipées et mises en service. 3- Le renforcement du programme « Cantines scolaires » A travers son programme d’actions pour le quinquennat 2016-2021, le Gouvernement a affirmé sa volonté de développer le système éducatif en y consacrant une part importante des ressources nationales. Dès juillet 2016, à travers la loi de finances rectificative, le Gouvernement a déjà mis un point d’orgue à la poursuite et au renforcement de la gratuité des enseignements (maternel, primaire, secondaire général, technique et formation professionnelle pour les filles) avec des mesures d’accompagnement dont les plus importantes sont : - Pour les écoles, la mise à disposition des subventions pour leur fonctionnement. Pour la première fois, les établissements ont bénéficié par anticipation en septembre 2016 d’une partie de leurs subventions pour faire face efficacement aux charges du premier trimestre de l’année scolaire ; - Pour les apprenants, la mise à disposition des manuels et cahiers d’activités de mathématiques et de français ; - Dans les zones rurales, la mise en place et le fonctionnement des cantines scolaires. Dès la rentrée scolaire 2017-2018, le programme des cantines scolaires, grâce à des ressources additionnelles du Gouvernement, a connu une extension significative pour couvrir, jusqu’à la fin de l’année scolaire, 2 566 écoles, soit 31% du nombre total d’écoles primaires publiques du pays. Autrement dit, un enfant sur trois dispose d’un repas quotidien à l’école. Dès la rentrée scolaire de septembre 2018, 1 600 écoles supplémentaires seront impactées par le programme des cantines scolaires pour porter le taux de couverture à 51% des écoles du Bénin. Avec ce bond, plus d’un écolier sur deux aura droit au moins à un repas sain, riche et équilibré à l’école grâce au soutien renouvelé des partenaires techniques et financiers. Le programme est conduit actuellement avec l’assistance technique du Programme Alimentaire Mondiale (PAM), qui fonctionne suivant une approche favorisant à terme le transfert de compétence à l’équipe nationale de pilotage de l’alimentation scolaire. Il s’agit, en définitive, d’une mesure sociale forte, mais aussi d’un programme intégré, avec un volet santé : les écoliers bénéficiaires seront sensibilisés sur l’hygiène à travers, entre autres, l’apprentissage du lavage des mains. La mesure contribuera également au développement de la production locale. La priorité est, en effet, accordée aux aliments de base produits dans les localités concernées, avec une implication des communautés locales et des associations de parents d’élèves.
Rapport synthèse de présentation de la loi de finances pour 2019 14 4- La création et l’investissement dans les filières cibles techniques et professionnelles pour accroitre l’employabilité des jeunes A partir de la rentrée universitaire prochaine, quatre filières seront ouvertes pour des formations de courtes durées (2 ans) à l’effet de soutenir les axes d’intervention du Programme d’actions du Gouvernement : la formation au métier du bois, à l'agriculture, au tourisme et à la mécanique auto. 5- La poursuite de l’apurement des dettes sociales Dans la mise en œuvre de sa politique sociale, le Gouvernement avait décidé, à partir du 1er janvier 2017, de l’application intégrale du décret n°2011-505 du 05 août 2011 portant institution d’un coefficient de revalorisation des indices de traitement des agents de l’Etat au profit des retraités du Fonds National des Retraites du Bénin (FNRB). A cet effet, dans la continuité de l’application dudit décret, les mesures suivantes ont été prises. Il s’agit de : - l’augmentation des pensions de 15% au profit des retraités des ministères et Institutions de l’Etat ; - l’augmentation des pensions de 25% au profit des enseignants retraités de la maternelle, du primaire et du secondaire. L’incidence financière additionnelle relative aux mesures suscitées est de 10 milliards de francs CFA. Soucieux de l’amélioration de la qualité des conditions de vie des retraités, le Gouvernement prévoit, pour l’année 2019, le paiement intégral des rappels découlant de la revalorisation au titre des années 2011 et 2012 qui s’élèvent respectivement à 1.123.176.534 francs CFA et 1 302 882 921 francs CFA, soit un total de 2 426 059 455 francs CFA. En ce qui concerne les fonctionnaires en activité, depuis 2016, le Gouvernement s’est attelé à payer parallèlement des retards sur salaires dus aux glissements catégoriels (en moyenne 12 milliards par an), des dettes salariales non engagées dans le système de comptabilité budgétaire pour un montant de 20 903 742 717 de FCFA. Cette mesure qui a déjà touché une population de plus de 45 000 agents doit se poursuivre en 2019 pour atteindre un effectif très significatif. 6- L’extension du projet de mise en place d’une flotte de taxi à d’autres grandes villes Il est institué à travers la loi de finances de 2017, l’exonération des véhicules neufs à quatre roues importés, fabriqués ou vendus à l’état neuf en République du Bénin et destinés à la mise en place d’une flotte de taxi dans les grandes villes du Bénin, des droits et taxes de douane et de la TVA. Cette mesure vise trois objectifs principaux : (i) la lutte contre le réchauffement climatique ; (ii) la facilitation de la mobilité urbaine par la dotation des villes béninoises de taxis modernes nécessaires à la promotion du tourisme et (iii) la promotion de l’emploi des jeunes avec des effets collatéraux sur l’économie locale. L’évaluation
Rapport synthèse de présentation de la loi de finances pour 2019 15 faite du projet, six (06) mois après sa mise en œuvre à Cotonou, s’est révélée satisfaisante. Il est désormais étendu à dix (10) autres villes à savoir : Porto- Novo, Semè-Podji, Ouidah, Allada, Abomey-Calavi, Bohicon, Abomey, Parakou, Natitingou et Tanguiéta. Cette mesure a déjà permis de créer plus de 350 emplois directs et un millier d’emplois indirects. En outre, il importe de signaler que la mesure d’exonération encourage des opérateurs privés à s’installer progressivement, c’est le cas des sociétés « AFRICAB », « SOFT Taxi », « COT Taxi ». 7- L’eau, source de vie à la portée de tous à l’horizon 2021 En vue de tenir le pari de l’accès universel à l’eau potable au Bénin à l’horizon 2021, d’importants projets sont mis en chantier par le Gouvernement. Sous le couvert du sous-programme gestion intégrée des ressources en eau, dix (10) barrages hydro-agricoles sont en construction en 2018 et seront renforcés par onze (11) autres en 2019. Consécutivement à ces travaux, des schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux des bassins sont également en cours de réalisation, à raison de cinq (05) pour 2018 et six (06) pour 2019. Par ailleurs, par le truchement des activités dédiées à l’eau potable en milieu urbain et péri-urbain, le taux de déserte en milieu urbain et péri-urbain sera poussé à 93% en 2019, après une couverture de 90% attendue à fin décembre 2018. Il en est de même de l’eau potable en milieu rural et semi-urbain où l’engagement de l’Etat porte sur un taux de déserte de 70% pour 2018 et 79,1% en 2019. Des mesures fortes sont prévues au même moment pour la limitation des pannes des ouvrages hydrauliques en milieu rural. L’assainissement des eaux usées et excrétas en milieu urbain tient également une place de choix dans les efforts du Gouvernement. 8- Vers une éradication durable du déficit énergétique au Bénin Le Gouvernement a promis régler une fois pour de bon la problématique du déficit énergétique. Depuis 2016, des actes concrets sont posés à cette fin. La loi de finances pour la gestion 2019, tout comme celle de 2017, porte les empreintes de la détermination du Gouvernement à endiguer le récurrent problème de défaut de couverture en énergie électrique. Trois principaux pans de cette problématique sont pris en charge avec des engagements de résultats qui nourrissent l’espoir d’une fin durable du délestage électrique. Il s’agit respectivement de (i) production et transport de l’énergie électrique ; (ii) électrification et utilisation de l’énergie électrique et (iii) énergie renouvelable et efficacité énergétique. En 2019, il est prévu une amélioration substantielle de la puissance installée. Elle devrait passer de 303 MW en 2018 à 434,5 MW. Environ 2 000 kilomètres de ligne de transport d’énergie (161 KV) seront construits d’ici fin 2019. De même, avec la loi de finances pour la gestion 2019, le taux d’électrification passera à 32% pour un taux de couverture hissé à 54% contre 31% et 51,9% pour 2018.
Rapport synthèse de présentation de la loi de finances pour 2019 16 Au regard de la politique de diversification des sources de production d’énergie électrique, la part des énergies renouvelables dans l’offre totale d’énergie devrait passer à 29% en 2019 contre 25% attendu à fin décembre 2018. Ces efforts du Gouvernement seront appuyés de l’amélioration de la gouvernance dans le secteur avec notamment l’actualisation du code d’électricité et du code des énergies renouvelables. B. La poursuite de l’encadrement des dépenses publiques La restructuration du profil du budget de l’Etat, engagée depuis 2016, se poursuit. L’administration des finances continue de travailler pour concéder chaque année, un espace budgétaire soutenable au respect des engagements financiers pris en termes d’investissement, en dépit de la pression budgétaire constante des dépenses ordinaires. La revue de la dépense publique est devenue le socle de la budgétisation et par conséquent garantit l’efficacité des dépenses et à travers elle, celle des politiques publiques. Après les résultats élogieux obtenus des différentes réformes mises en place quant à l’amélioration de la gouvernance et la bonne gestion des finances publiques (bancarisation des services de l’Etat, primes des fonctionnaires, salaires des agents en postes diplomatiques et consulaires, salaires du personnel militaire, pensions d’au moins 50 000 FCFA , création de la cellule des voyages officiels, assainissement et intégration des bases de données de gestion de la carrière et de la solde des agents de l’Etat, restructuration du cadre de gouvernance du programme d’investissement public, révision du code de passation des marchés publics et délégation des services,…), le Gouvernement entend mettre, en 2019, l’accent sur l’encadrement d’autres prestations de l’Etat afin de poursuivre efficacement l’apurement des dettes sociales non engagées sur la période avant 2016. Source : DGB sur la base des données du TOFE
Rapport synthèse de présentation de la loi de finances pour 2019 17 1- La mise en place d’une grille de rémunération harmonisée au profit des personnels des structures sous tutelle L’état des lieux du système de rémunération dans la fonction publique révèle un déficit d’encadrement des rémunérations des personnels des structures disposant de la personnalité morale. Cette situation conduit souvent à des disparités, voire des excès, dans la fixation des grilles de rémunération insérées dans les conventions collectives ou dans les accords d’établissement. La maîtrise des concours financiers de l’Etat à ces structures classées dans la catégorie des « Etablissements publics à caractère Administratif (EPA) » consistera à envisager, dès 2019, la possibilité de fixation d’un plafond de ressources à affecter aux dépenses de personnel dans les subventions octroyées par l’Etat. Cette mesure vise à dégager plus de ressources à consacrer aux activités dans ces structures en vue d’améliorer leur performance. Par ailleurs, à l’instar de l’administration centrale, le Gouvernement travaillera sur la standardisation de la fiche de paie de ces structures aux fins de laisser transparaître les éléments entrant en ligne de compte dans le calcul des salaires et accessoires qui, aujourd’hui, font l’objet de négociation avec les membres des conseils d’administration. 2- L’optimisation des dépenses d’entretien dans les administrations publiques Chaque année, les services publics établissent des contrats d’entretien avec des prestataires et ceci par tacite reconduction, sans appel à concurrence, pour le premier renouvellement conformément à la procédure d’exécution des dépenses. En l’absence de grille tarifaire pour les différents cas d’entretien et de maintenance de véhicules, d’appareils informatiques, de climatiseurs, de copieurs, de groupes électrogènes, de bâtiments, etc., il est observé l’établissement de contrat de prestation trop onéreux pour l’Etat. L’analyse de la situation des ressources consacrées aux dépenses d’entretien et de maintenance montre une tendance baissière à partir de la gestion 2016, en lien avec les mesures de resserrement de l’architecture gouvernementale et de redimensionnement du périmètre d’activités de certaines unités administratives. Il est donc envisagé en 2019, l’établissement d’un référentiel approprié et transparent de détermination des différents coûts d’entretien, de maintenance et de réparation qui ressortent actuellement en moyenne annuelle à plus de 10 milliards de FCFA. C. Les principales mesures fiscales et non fiscales Les principales mesures prévues pour l’année 2019, en droite ligne avec la politique fiscale du Gouvernement, sont présentées dans le tableau ci-après. Il ressort les effets sur les recettes ainsi que l’évaluation financière en année pleine.
Rapport synthèse de présentation de la loi de finances pour 2019 18 EFFETS SUR IMPACT MESURES LES BUDGETAIRE RECETTES Exonération du matériel informatique Perte 3,2 milliards Exonération des droits et taxes de douane et de la TVA sur les récipients pour gaz comprimés ou liquéfiés, en fonte, fer ou acier et les accessoires (bruleurs, supports marmites pour les bouteilles de 3 et 6 kg, tuyaux, Perte 700 millions raccords, détendeurs, réchauds à gaz sans four et robinet-détendeurs) pour gaz domestique, importés, fabriqués ou vendus en République du Bénin. Modification de l’article 13 de la loi 2017-40 du 29 décembre 2017 portant loi de finances pour la gestion Gain 2 milliards 2018 en vue d’ajouter le soja à la liste des produits à taxer à la contribution à la recherche agricole Création dans la loi de finances pour la gestion 2019 d’une contribution à la promotion de la transformation des Gain 855 millions noix d’anacarde Prélèvement libératoire sur les ventes d’hydrocarbures Au moins 1 réalisées au Bénin par les personnes non domiciliées. Gain milliard Réduction de l’impôt minimum en matière de taxe Perte 1 milliard professionnelle synthétique de 400.000 à 150.000 F Elargissement du champ d’application de la taxe de Environ 300 séjour dans les hôtels et établissements assimilés et Gain millions transfert de son recouvrement à la DGI. Taxe pour le développement du sport Gain 2 milliards
Rapport synthèse de présentation de la loi de finances pour 2019 19 PARTIE III: LOI DE FINANCES POUR LA GESTION 2019 A- Point sur l'exécution à mi-parcours du budget de l'Etat, gestion 2018 Au titre du premier semestre 2018, la situation d’exécution du budget de l’Etat se présente ainsi qu’il suit : Les recettes budgétaires réalisées au 30 juin 2018 ressortent globalement à 534,576 milliards de FCFA sur une prévision annuelle de 1 135,609 milliards de FCFA contre 468,250 milliards sur un objectif annuel de 1 007,725 milliards de FCFA en 2017. Les taux de réalisation à fin juin 2017 et 2018 sont respectivement 46,5% et 47,1%. Au 30 juin 2018, la mobilisation des recettes budgétaires dégage un effort supplémentaire de 66,326 milliards de FCFA par rapport à 2017, soit un taux de progression de 14,2%. Cette évolution positive du niveau de recouvrement des recettes du budget de l’Etat est en partie imputable à la poursuite des réformes engagées et à l’amélioration de la capacité de collecte des administrations financières. Ce rythme de recouvrement, en lien avec la saisonnalité des recettes, devra permettre d’atteindre à fin décembre 2018, un seuil estimé de recouvrement de 98,9%, correspondant à 1 123,117 milliards de FCFA. S’agissant des dépenses du budget de l’Etat, elles s’élèvent à 653,448 milliards de FCFA à juin 2018, soit 46,5% des prévisions annuelles de 1 406,318 milliards de FCFA. A la même date en 2017, les dépenses budgétaires atteignaient un montant de 635,931 milliards de FCFA sur une prévision annuelle de 1 697,986 milliards, soit 37,5% base engagement. L’écart positif constaté de 17,518 milliards de FCFA à fin juin 2018 par rapport à 2017 est porté essentiellement par l’accélération des travaux dans certains secteurs. Par ailleurs, au cours de la période sous revue, l’exécution des dépenses sociales prioritaires selon l’approche FMI affiche 79,2 milliards de FCFA. Ce montant est en hausse de 29,2 milliards de FCFA par rapport à l’objectif semestriel de 50 milliards de FCFA convenu avec le Fonds Monétaire International (FMI). De façon spécifique : o Le budget du Fonds National des Retraites du Bénin (FNRB) est exécuté à la date du 30 juin 2018, en recettes et en dépenses, respectivement à hauteur de 20,132 milliards de FCFA et 43,318 milliards de FCFA contre respectivement 11,145 milliards de FCFA et 37,925 milliards de FCFA, un an plus tôt.
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