Galeries et vérandas Joindre l'utile à l'agréable - Érudit
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Document generated on 03/16/2020 12:05 a.m. Continuité Galeries et vérandas Joindre l’utile à l’agréable François Varin L’éolien, vents et bourrasques Number 110, Fall 2006 URI: https://id.erudit.org/iderudit/17552ac See table of contents Publisher(s) Éditions Continuité ISSN 0714-9476 (print) 1923-2543 (digital) Explore this journal Cite this article Varin, F. (2006). Galeries et vérandas : joindre l’utile à l’agréable. Continuité, (110), 15–17. Tous droits réservés © Éditions Continuité, 2006 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/
F i che technique GALERIES ET VÉRANDAS JOINDRE L'UTILE À L'AGRÉABLE Lieu convivial par excellence lors des soirées estivales, la galerie couverte est un endroit propice aux confidences, à la rêverie, à la contemplation. Elle a aussi un côté pratique, souvent oublié . elle protège la maison des intempéries et de la chaleur. par François Varin dimensions. Il se nomme Sa fonction première consiste porche lorsqu'il est de la largeur à indiquer clairement l'empla- S accrochant au rez-de- de la porte d'entrée, galerie ou cement de la porte d'entrée. À chaussée d'un bâtiment tel un véranda si sa largeur se limite à l'époque victorienne, vers appentis, la galerie tire proba- celle d'une des façades, et 1860, la galerie représentait en b l e m e n t son origine du véranda s'il s'étale sur plus outre une façon d'harmoniser portique de l'architecture d'une façade (deux, parfois l'architecture avec le paysage classique, qui contribuait à trois). Traditionnellement, la environnant, de faciliter la marquer l'entrée principale galerie est couverte d'un toit transition entre l'extérieur et avec une certaine emphase qui prend sous la corniche, de l'intérieur. En plus d'amélio- accentuée par un décor révéla- sorte que le débord de la toi- rer le confort des habitants, teur de l'époque, ture principale protège la liai- elle permettait de garder l'en- (àet élément d'architecture son du toit et du mur des infil- trée au sec par temps plu- change de nom selon ses trations d'eau. vieux. La galetie était alors numéro cent dix
Fiche technique des chaises berçantes, des dégradation de ses compo- chaises de toile pliantes, des santes: la toiture et son recou- fauteuils et des divans à balan- vrement, la structure (solives çoire. Vers les années 1920, le et poteaux), les fondations, la mobilier se simplifiera : les rampe et ses barreaux, le décor lignes seront moins élancées de bois et ses motifs, le treillis et plus épurées. ou autres éléments de bois qui ferment et enjolivent le des- LES FONCTIONS sous, entre le plancher et le DE LA GALERIE sol. En plus de marquer l'empla- La structure demeure la com- cement de l'entrée principale, posante essentielle: il faut la galerie ou la véranda jouent veillet à la garder saine et à un rôle non négligeable dans changer toute partie qui pré- le contrôle des effets du soleil sente des traces de pourriture. et de la température à l'inté- Lorsque l'eau affecte leur rieur de la maison. En effet, base, les poteaux entraînent l'été, la galerie grillagée souvent l'affaissement de l'en- bloque en grande partie les semble de la galerie. Pour rayons solaires, diminuant les remplacer ceux qui sont abî- besoins de climatisation. més, on doit supporter la L'hiver, la véranda fermée de structure à l'aide d'un bon fenêtres agit comme une serre: étalement. Puis, à l'aide de elle emmagasine la chaleur, vérins installés où se trouvent coupe les vents froids et réduit les solives de soutien, on lève les besoins de chauffage. progressivement l'ensemble La galerie remplit aussi une pour mettre à la bonne hau- fonction de gestion de la cir- teur les poteaux de soutien, en culation. Elle permet d'accé- ayant eu préalablement soin der, par exemple, à la cuisine de s'assurer du bon état de ou à une pièce arrière directe- leur fondation. ment, sans qu'on ait à passer Pour les réparations de struc- par l'entrée principale. On ture ou des éléments de décor, évite ainsi de répandre à l'in- il est préférable d'utiliser du térieur la saleté et la poussière bois bien séché et traité sous La galerie s'avère un lieu de d é t e n t e où il fait b o n p r e n d r e le temps du dehors. pression. Un ancrage métal- de s'arrêter, p e u i m p o r t e le temps qu'il fait. Agréable zone de socialisation, lique est utile pour isoler les Photo : Linda Turgeon la galerie rassemble les poteaux structuraux des bases membres de la famille et leurs de béton sur lesquelles ils aussi populaire que le patio invités, beau temps, mauvais reposent. aujourd'hui. Son usage s'est temps. Les enfants peuvent Le décor de bois - les barreaux, mis à décliner vers la fin de la s'y amuser à l'abri des intem- les aisseliers, la frise décorative première moitié du XXe siècle. péries et du soleil sans que et le lambrequin - demeure L'avènement de la galerie a leurs cris et leurs exclamations habituellement en bon état : entraîné la conception d'un ne troublent la quiétude inté- étant installés dans un plan ver- mobilier particuliet fait de rieure. Klle est souvent le lieu tical, ces éléments sont peu rotin. À l'ère victorienne, des où discuter paisiblement au affectés par l'eau et sont rare- fauteuils à haut dossier aux déclin du jour, où apprécier la ment dégradés au point qu'on courbes élaborées côtoyaient nature ou l'activité de la rue, doive les remplacer. On peut des divans de rotin à deux ou où se laisser emporter par la aisément les enlever, les répa- trois places, qu'on laissait à douceur de la nuit. rer et les décaper. Un menui- l'extérieur. On trouvait parfois sier habile peut reproduire un TRAVAUX ET RÉPARATIONS barreau manquant. Une Même si elle résiste bien aux couche d'apprêt, comme sur La galerie q u i s'étend sur plus intempéries, la galerie couverte toute nouvelle pièce de bois, le d'une façade se n o m m e nécessite un entretien continu masticage des trous de clous et véranda. et vigilant. Une observation deux ou trois couches de pein- Photo : François Varin attentive préviendra une ture redonneront à la galerie - i Q*] s. D numéro cent dix
Fiche technique son bel aspect en mettant en Afin de ne pas exposer les relief les détails originaux de fondations de la maison ou sa conception. l'espace libre, le dessous de la Les barreaux de galerie ont galerie n'est jamais laissé des formes et des motifs par- ouvert. Des é l é m e n t s de fois uniques, qui témoignent menuiserie, comme un treillis souvent d'un profil caractéris- à la diagonale ou orthogonal tique d'une municipalité ou ou encore des barreaux décou- d'une région. Par exemple, les pés, peuvent masquer cet barreaux plats et découpés espace entre le plancher de la typiques de Beauharnois ou galerie et le sol, apportant en les barreaux tournés au profil plus une touche décorative de élaboré de Saint-Pascal de grand intérêt. Pour éviter que Kamouraska. Si des barreaux le treillis se défasse rapide- de facture récente sont en très ment, il doit être conçu avec mauvais état et que le proprié- un cadre structural en pin de taire de la maison doit tous les un pouce sur quatre pouces remplacer, il pourra travailler â (2,5 cm x 10 cm) à l'arrière partir de photographies an- duquel on fixe les lattes. ciennes afin de reproduire un La galerie contribue à l'image modèle plus original, plutôt et à l'attrait de la maison. Un que de les remplacer par les entretien vigilant assurera sa poteaux carrés banals et sans pérennité et maintiendra la cachet que l'on trouve aujour- valeur de la propriété. Les barreaux peuvent avoir des formes très variées, parfois uniques. d'hui à la place des rampes Photo : François Varin d'origine. De surcroît, ces François Varin est architecte. nouveaux barreaux, rarement peints, sont fixés contre une main courante grossière; leur extrémité supérieure n'est pas encastrée en dessous, ce qui la protégerait des infiltrations d'eau. Résistant mal aux rigueurs du climat, ils vieillis- sent et pourrissent vite. Pour une meilleure longévité, le plancher devrait être fait de planches e m b o u v e t é e s d'au moins un pouce d'épais- seur (2,5 cm), comme à l'ori- gine. L'utilisation d'un sous- plancher est à éviter : il emprisonne l'humidité et res- treint la ventilation et l'aération du plancher. Chaque nouvelle planche doit être traitée à l'aide d'un préservatif non toxique. Pour ce faire, on peut utiliser une vieille gouttière fermée aux deux bouts dans laquelle on trempe la pièce de bois d'un côté et de l'autre. Il faut donner au plancher comme aux marches d'escalier une légère pente vers l'extérieur pour que l'eau ne stagne pas sur les planches et s'évacue facilement. \ml numéro cent dix LJ
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